Vaccination
contre
la
chlamydiose
abor-
tive
des
petits
Ruminants.
A
Rodolakis
A
Rodolakis
(INRA,
pathologie
infectieuse
et
immunolo-
gie,
37380
Nouzilly,
France)
La
chlamydiose,
maladie
abortive
des
petits
Ruminants,
est
due
à
Chlamydia
psittaci,
une
petite
bactérie
parasite
obligatoire
des
cellules
eucaryotes.
Elle
se
traduit
par
des
avortements
tardifs,
des
mises
bas
préma-
turées
ou
à
terme
de
produits
chétifs
qui
meurent
ou
s’élèvent
difficilement.
Dans
la
majorité
des
cas
les
mères
se
rétablissent
rapidement
et
l’avortement
est
suivi
d’une
bonne
immunité.
Il
est
exceptionnel
qu’une
femelle
avorte
2
fois.
Bien
que
des
vaccins
tués
adjuvés
soient
disponibles
dans
le
commerce
depuis
plus
de
30
ans,
la
chlamydiose
occasionne
encore
des
pertes
économiques
importantes
dans de
nombreuses
régions
d’élevage.
Elle
est
même
devenue
le
problème
majeur
de
l’élevage
ovin
Écossais,
la
vaccination
systématique
pendant
près
de
30
ans avec
de
tels
vaccins
a
entraîné
la
sélection
de
variants
contre
lesquels
le
vaccin
n’est
plus
efficace.
Les
vaccins
tués
adjuvés
limitent
le
nombre
d’avortements
mais
ne
diminuent
pas
l’excrétion
des
chlamydia
à
la
mise
bas
(Rodolakis
et
Souriau,
1979),
ce
qui
est
très
grave
du
point
de
vue
épidémiologique
et
de
la
santé
humaine :
les
femmes
enceintes
qui
s’infectent
au
contact
des
troupeaux
contaminés,
avortent.
Ces
avortements
s’ac-
compagnent
de
complications
sévères,
par-
fois
mortelles.
Après
avoir
vérifié
qu’une
primo-infec-
tion
protège
contre
l’avortement
et
contre
l’excrétion
des
chlamydia,
nous avons
cher-
ché
à
obtenir
un
vaccin
vivant
en
sélec-
tionnant
des
mutants
thermosensibles,
après
mutagenèse
à
la
nitrosoguanidine
d’une
souche
abortive
(Rodolakis,
1983).
Nous
avons
obtenu
une
souche
stable,
de
virulence
atténuée,
efficace
contre
toutes
les
souches
testées
y
compris
5
variants
Écossais
différents.
Elle
supprime
l’excrétion
des
chlamydia
à
la
mise bas
aussi
bien
chez
la
brebis
que
chez
la
chèvre.
Elle
peut
être
associée
aux
vaccins
vivants
Rev1,
brucel-
lose
et
Rv6,
salmonellose.
C’est
actuelle-
ment
le
seul
vaccin
chlamydiose
vendu
en
Grande-Bretagne,
mais
en
France
il
n’est
toujours
pas
disponible,
bien
que
son
effi-
cacité
et
son
innocuité
aient
été
démontrées
par
2
autres
équipes,
que,
depuis
10
ans,
nous
ayons
vacciné
plus
de
10 000
brebis
et
chèvres
dans
les
troupeaux
INRA,
sans
aucun
problème,
et
qu’en
Grande
Bretagne
plus
de
200
000
doses
aient
été
distribuées.
Les
difficultés
rencontrées
pour
la
valo-
risation
du
vaccin
vivant
nous
ont
amené
à
rechercher
un
autre
vaccin
aussi
efficace
que
le
vaccin
vivant,
mais
plus
facile
à
com-
mercialiser.
Buzoni-Gatel
a
montré
in
vivo et
in
vitro
le
rôle
prépondérant
des
lympho-
cytes
T
cytotoxiques
dans
la
protection,
mais
les
anticorps
ont
également
un
rôle
(Buzoni-Gatel
et al,
1990).
Il
est
possible
d’obtenir
le
même
niveau
de
protection
par
transfert
passif
d’anticorps
monoclonaux.
De
Sa
a
montré
que
ces
anticorps
protec-
teurs
étaient
tous
dirigés
contre
des
épi-
topes
conformationnels
portés
par
un
tri-
mère
de
la
protéine
majeure
de
la
membrane
externe
de
C
psittaci.
Après
véri-
fication
de
la
protection
obtenue
par
vacci-
nation
avec
ce
trimère,
tous
les
essais
de
vaccination
avec
des
monomères
purifiés
ou
recombinants
ayant
été
infructueux,
il
nous
faudra
rechercher
le
meilleur
moyen
de
l’obtenir
au
moindre
coût,
la
purification
à
partir
des
chlamydia
étant
financièrement
inconcevable.
Références
Buzoni-Gatel
D,
Bernard
F,
Andersen
A,
Rodolakis
A
(1990)
Protective
monoclonal
antibodies
against
abortion
in
mice
infected
by
Chlamydia
psittaci.
Vac-
cine
8,
342-346
Rodolakis
A
(1983)
In
vitro
and
in
vivo
properties
of
chemically
induced
temperature-sensitive
mutants
of
Chlamydia
psittaci var
ovis:
screening
in
a
murine
model.
Infect
Immun
42, 525-530
Rodolakis
A,
Souriau
A
(1979)
Clinical
evaluation
of
a
commercial
vaccine
against
chlamydial
abortion
of
ewes.
Ann
Rech
Vét
10,
41-48
Les
vaccins
contre
les
maladies
respi-
ratoires
du
porc :
exemple
Mycoplasma
hyopneumoniae.
B
Blanchard,
M
Kobisch
B Blanchard,
M
Kobisch
(CNEVA-LCRAP,
station
de
pathologie
porcine,
Les
Croix,
BP
53,
22440
Ploufra-
gan,
France)
La
pneumonie
enzootique
du
porc,
dont
l’agent
étiologique
primaire
est
Mycoplasma
hyopneumoniae,
est
une
infection
préoc-
cupante
dans
tous
les
pays
producteurs
de
porcs.
Les
pertes
économiques
que
cette
maladie
entraîne
sont
souvent
la
résultante
des
interactions
entre
les
mycoplasmes,
les
autres
bactéries,
les
virus
et
les
conditions
d’élevage
défavorables.
À
l’heure
actuelle,
les
seuls
vaccins
commercialisés
en
France,
contre
les
bactéries
impliquées
dans
les
maladies
respiratoires
du
porc,
concernent
la
rhinite
atrophique.
Afin
de
prévenir
ou
de
limiter
l’infection
à
M
hyopneumoniae,
des
vaccins
ont
été
éla-
borés.
De
nombreux
travaux
ont
démontré
que
les
principaux
antigènes
et
immuno-
gènes
de
M
hyopneumoniae
se
trouvent
au
niveau
de
la
membrane
plasmique
(Ross
et al,
1984 ;
Young
et
Ross,
1987;
Mori
et al,
1988).
Cette
propriété
a
mené
à
la
mise
au
point,
par
le
CNEVA
de
Ploufragan,
d’un
vaccin,
dont
le
principe
actif
est
constitué
des
protéines
membranaires
purifiées
de
M
hyopneumoniae
(Kobisch
et
al,
1987).
En
élevage
porcin,
l’infection
mycoplas-
mique
concerne
surtout
le
jeune
porcelet.
Il
a
donc
paru
judicieux
de
prévenir
la
colo-
nisation
de
l’appareil
respiratoire
par
M hyo-
pneumoniae,
dès
la
naissance,
en
faisant
appel
à
la
protection
transmise
aux
porcelets
par
les
anticorps
colostraux
de
truies
immu-
nisées.
Des
truies
gestantes
ont
donc
été
vaccinées
à
2
reprises
avec
des
protéines
membranaires
purifiées
de
M
hyopneumo-
niae.
Des
anticorps
sériques
et
colostraux
ont
été
détectés
chez
ces
truies,
surtout
après
le
rappel
de
vaccination.
Les
porcelets
issus
de
ces
truies
sont
également
séropo-
sitifs
après
la
prise
colostrale
et
87%
d’entre
eux
se
sont
révélés
dépourvus
de
pneu-
monie
après
une
infection
expérimentale
alors
que
100%
des
porcelets
issus
des
truies
non
vaccinées
présentaient
de
la
pneumonie.
Dans
95%
des
cas
il
n’a
pas
été
possible
d’isoler
M
hyopneumoniae
chez
des
porcelets
issus
de
truies
vaccinées.
En
revanche,
il
a
été
démontré
que
100%
des
porcelets
issus
de
truies
non
immunes
hébergeaient
le
mycoplasme.
L’immunité
active,
induite
par
ce
vaccin,
a
également
été
évaluée
par
la
vaccination
de
porcelets,
à
3
et
5
sem
d’âge.
Au
total
78%
de
ces
porcelets
vaccinés
étaient
dépourvus
de
pneumonie
et
84%
n’héber-
geaient
pas
le
mycoplasme
après
l’infection
expérimentale,
alors
que
100%
des
porcelets
non
vaccinés
présentaient
de
la
pneumonie
et
étaient
porteurs
du
mycoplasme.
L’efficacité
de
vaccins
inactivés
utilisant
la
cellule
totale
de
M
hyopneumoniae
a
éga-
lement
été
évaluée
(Dayalu
et
Ross,
1990;
Peterson
et Weiss,
1990).
Une
expérience
récente
a
montré
que
ce
type
de
vaccin
était
efficace
dans
la
prévention
d’une
infection
associant
M
hyopneumoniae
et
Pasteurella
multocida
(Kobisch
etal,
1994).
Ces
résul-
tats
ont
ainsi
conforté
l’hypothèse
selon
laquelle
M
hyopneumoniae
est
l’agent
ini-
tiateur
de
la
pneumonie
enzootique
qui,
dans
les
conditions
d’élevage
défavorables,
se
complique
par
l’intervention
de
virus
et/ou
de
bactéries.
L’intérêt
de
tels
vaccins
est
incontestable,
cependant
le
besoin
d’améliorer
la
stabilité,
l’innocuité,
l’immunogénicité,
le
coût
de
pro-
duction
des
vaccins
ainsi
que
le
souhait
d’associer
diverses
préparations
vaccinales,
obligent
à mettre
en
oeuvre
de
nouvelles
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