
utilisation des engrais, la baisse de l’utilisation et la durée des périodes de
jachère, le surpâturage et la surexploitation forestière ainsi que les pressions
démographiques qui poussent les agriculteurs vers des terres moins productives.
En outre, une grande partie de la récolte est perdue à cause des ravageurs, des
maladies, de mauvaises conditions de manutention et d’entreposage.
Le renforcement des capacités, l’éducation et le transfert des connaissances sont
cruciaux pour l’amélioration de la sécurité alimentaire, ou la mise en place de
politiques pour renforcer la durabilité. L’économie verte a le potentiel de
susciter des rendements positifs sur l’agriculture durable, à condition que les
revenus à court terme de l’agriculture ainsi que les coûts sociaux et
environnementaux qui entraîneront une diminution des revenus sur le long terme
soient tous pris en compte.
3. Pénuries de ressources et risques environnementaux
Le changement climatique est particulièrement ressenti en Afrique et son
intensité devrait s’accroître avec le temps. Il est évident que les augmentations
de températures sur le continent sont restées, de manière constante, plus élevées
que la moyenne mondiale. Du fait des différences géographiques au niveau
continental, les impacts varient amplement d’une région à l’autre, certaines
régions devenant plus chaudes, d’autres plus humides, et d’autres encore
connaissant tour à tour des sécheresses et des inondations plus fréquentes. Une
tendance générale est la hausse de l’incidence de la sévérité des sécheresses, des
inondations et des événements météorologiques extrêmes. Une augmentation du
niveau de la mer constitue une menace pour les zones côtières densément
peuplées et les petites îles, et cause également des risques supplémentaires
d’intrusion de l’eau de mers dans les zones côtières et les estuaires fluviaux.
L’Afrique est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique,
rendant les efforts d’adaptation essentiels pour le soutien à l’économie nationale
et l’amélioration du bien-être humain. Bien plus, une grande partie de sa
population n’a pas les moyens de s’adapter à ces impacts. Les terres arides et
semi-arides sont susceptibles de s’étendre, alors que les saisons de culture
deviendront plus courtes. Tout cela a des conséquences importantes pour
l’agriculture, puisque de nombreuses cultures africaines sont cultivées presqu’à
leur limite de tolérance thermique sur la frontière désertique ou risquent de ne
pas être économiquement viables, même pour l’agriculture de subsistance. Dans
certains cas, l’adaptation des cultures ou la substitution peut présenter des
solutions, mais l’information, l’expertise et la technologie font généralement
défaut, tandis que l’accès au marché est limité. (IPCC 2007; Collier, Conway et
Venables, 2008; Gueye, Bzioui et Johnson, 2005).