Le coût du capital et notre stratégie syndicale Nasser Mansouri Guilani Pôle économique Espace revendicatif 1 Premier point Ce qui se passe 2 Le partage des richesses au détriment du travail est à l’origine de nos difficultés La part des salaires (y compris cotisations sociales) dans la valeur ajoutée des entreprises industrielles et de services a reculé de 10 points entre 1983-1989 – – – Chaque point de valeur de ces entreprises représente 10 mds € par an Si la part des salaires était ramenée au niveau d’il y a trente ans, les salariés auraient droit à100 mds € de plus Avec des retombées positives sur 3 Emploi Caisses de l’État et de la Sécurité sociale… 4 Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 2011 2009 2007 2005 2003 2001 1999 1997 1995 1993 1991 1989 1987 1985 1983 1981 1979 1977 1975 1973 1971 1969 1967 1965 1963 1961 1959 1957 1955 1953 1951 1949 En % Part des salaires dans la valeur ajoutée 74 72 70 68 66 64 62 60 58 56 La désindustrialisation accentue la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée Désindustrialisation: – Baisse de la part de l’industrie dans la production totale Part de l’industrie dans la valeur ajoutée totale o o – Chute de l’emploi industrielle: deux millions d’emplois industriels perdus en trente ans Part de l’industrie dans l’emploi total: o o 5 18 % en 2000 12 % aujourd’hui (26 % en Allemagne) 26 % en 1980 12 % aujourd’hui Pourquoi? Les salaires sont, en moyenne, 20 % plus élevés dans l’industrie. En générale: – – 6 La précarité est plus étendue dans les services Les convention collectives protègent mieux les salariés dans l’industrie Le recul de l’industrie et de l’emploi industriel vont de pair avec la généralisation de la précarité et tirent vers le bas le niveau général des salaires dans l’ensemble de l’économie La baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée va de pair avec la financiarisation de l’économie Financiarisation: – – Développement des marchés financiers Généralisation de l’exigence de rentabilité financière dans: – La financiarisation chamboule la logique de gestion: 7 tous les secteurs d’activité toutes les entreprises, quelle que soit leur taille Gestion classique: production, emploi et rémunération, investissement, impôts, provisions, distribution des dividendes Gestion financiarisée: d’abord distribution des dividendes, puis ajuster emploi, salaire, investissement, délocalisation… en fonction de cet objectif La financiarisation renchérit le coût du capital Coût du capital – – – Argument des libéraux pour justifier la Bourse, le développement des marchés financiers – – 8 Intérêts versés aux créanciers, notamment les banques Argent versé aux propriétaires notamment sous la forme de dividendes Il faut y ajouter le foncier qui va de pair avec la spéculation Le système bancaire est coûteux Le développement des marchés financiers permet de réduire les coûts financiers de l’entreprise Coût du capital 400,0 350,0 En milliards d'euros 300,0 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0 Intérêts 9 Dividendes Coût du capital Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 20 11 20 09 20 07 20 05 20 03 20 01 19 99 19 97 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 83 19 81 0,0 En trente ans, le montant des dividendes a été multiplié par 20 Dividendes versés aux actionnaires 300,0 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0 10 Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 20 11 20 09 20 07 20 05 20 03 20 01 19 99 19 97 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 83 19 81 0,0 Ce qui handicape notre économie, c’est bien le coût du capital Coût du capital et m asse salariale 80 en % de la valeur ajoutée 70 60 50 40 30 20 10 11 Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 12 20 09 20 06 03 masse salariales dans la valeur ajoutée 20 20 20 00 97 19 94 19 91 19 88 19 85 82 coût ducapital dans la valeur ajoutée 19 19 79 19 76 19 73 19 70 19 67 19 64 19 58 61 19 19 55 19 52 19 19 49 0 Il y a trente ans, pour 100 euros de salaire les entreprises versaient 7 euros de dividendes, aujourd’hui elles en versent 34 euros, soit 5 fois plus Dividendes par rapport aux salaires 45 40 35 30 25 20 15 10 5 12 Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 0 Il y a trente ans, pour 100 euros de valeur ajoutée les entreprises versaient 5 euros de dividendes, aujourd’hui elles en versent 23 euros, soit 5 fois plus Dividendes versés pour 100 euros de valeur ajoutée 30 25 20 15 10 5 13 Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 0 Il y a trente ans, les dividendes versés représentaient dix jours de travail, contre 45 jours en 2012 Jours de travail consacrés aux dividendes 60,0 nombre de jours 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 dividendes versés en jours de travail 14 dividendes nets en jours de travail Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 20 11 20 09 20 07 20 05 20 03 20 01 19 99 19 97 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 83 19 81 0,0 Conséquences ravageuses de la financiarisation pour l’économie, les salariés et la condition sociale Pression permanente sur le travail pour augmenter la rentabilité financière immédiate – – 15 Hausse la productivité du travail Pression sur les salaires et conditions de travail Recul de l’industrie Faiblesse de l’investissement productif surtout dans la recherche et la formation Perte des recettes pour l’État et la Sécurité sociale Quelles conséquences? (1) 16 Insuffisance de l’emploi Recul de l’emploi industriel Développement de la précarité Chômage massif L’emploi augmente peu Insuffisance de l'emploi 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 Actifs ayant un emploi 17 Population de 15 ans ou plus Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, comptes nationaux. 11 20 09 20 07 20 05 20 03 20 01 20 99 19 97 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 83 19 81 19 79 19 77 19 19 75 0 L’emploi industriel ne cesse de reculer Emploi dans l'industrie et les services 12000,0 10000,0 En milliers 8000,0 6000,0 4000,0 2000,0 19 70 19 T4 72 19 T2 73 19 T4 75 19 T2 76 19 T4 78 19 T2 79 19 T4 81 19 T2 82 19 T4 84 19 T2 8 19 5T4 87 19 T2 88 19 T4 90 19 T2 91 19 T4 93 19 T2 94 19 T4 96 19 T2 97 19 T4 99 20 T2 00 20 T4 02 20 T2 03 20 T4 05 20 T2 0 20 6T4 08 20 T2 09 20 T4 11 20 T2 12 T4 0,0 18 Industrie Tertiaire marchand Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, comptes nationaux. Quelles conséquences? (2) 19 Insuffisance des salaires Insuffisance des pensions de retraite et de minima sociaux Développement de la pauvreté Hausse des inégalités sociales Stagnation des salaires : + 0,6 % en moyenne par an depuis 1995 20 Source: Insee, Séries longues sur les salaires. La désindexation des pensions et la perte du pouvoir d’achat des retraités 21 Source: Confédération des retraités Des ménages de plus en plus surendettés 22 Source: Banque de France Un Français sur sept est pauvre, la pauvreté et les inégalités augmentent Le seuil de pauvreté monétaire (60 % du niveau de vie de la moitié de la population) est de 977 euros par mois en 2011 – – 8,7 millions de personnes vivent avec moins de 977 euros par mois La moitié d’entre elles vivent avec moins de 790 euros par mois La pauvreté concerne 14,3 % de la population, contre 14% en 2010. La pauvreté progresse surtout parmi les chômeurs et les jeunes âgés de 18 à 29 ans En une décennie la fortune totale des 500 Français les plus riches a plus que quadruplé, alors que le produit intérieur brut (PIB), lui, n’a que doublé. 1/10e de la richesse est concentré entre les mains de 1/100 000e de la population. 23 Presque 9 millions de pauvres en France 24 En 2011, le revenu de la moitié des Français était inférieur à 1630 euros par mois. C’est le revenu médian. Selon la Commission européenne, sont pauvres ceux qui gagnent moins de 60% du revenu médiane. Source: Insee Première N°1464 - septembre 2013. Quelles conséquences? (3) Insuffisance de l’investissement productif – – 25 Dans la recherche et la formation Dans les équipements Dépenses de R&D en % du PIB 26 27 Contrairement à ce que prétendent les libéraux et le patronat, la hausse du taux de marge ne conduit pas nécessairement à la hausse du taux d’investissement Investissement et dividendes versés en % de la valeur ajoutée 30 25 En % 20 15 10 5 28 Investissement/ VA Source: CGT, Pôle économique, à partir de l’Insee, comptes nationaux. 12 11 20 10 20 09 20 08 20 20 06 07 20 05 20 04 Dividendes / VA 20 03 20 02 20 20 00 01 20 99 19 20 97 98 19 19 95 96 19 94 19 19 92 93 19 91 19 19 89 90 19 88 19 19 86 87 19 85 19 84 19 83 19 82 19 19 19 81 0 Depuis dix ans déjà, les dividendes versés aux actionnaires sont plus élevés que les investissements Dividendes versés et investissement En milliards d'euros 300,0 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0 Dividendes versés 29 Investissement Source: CGT, pôle économique à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 20 11 20 09 20 07 20 05 20 03 20 01 19 99 19 97 19 95 19 93 19 91 19 89 19 87 19 85 19 83 19 81 0,0 Les entreprises préfèrent placer l’argent plutôt qu’investir Revenus financiers en % de la valeur ajoutée 90 80 70 60 50 40 30 20 30 Source: CGT, Pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1997 1998 1996 1994 1995 1993 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 0 1981 10 Les entreprises gagnent davantage dans la finance que dans les activités productives Intérêts et dividendes perçus en % de l'EBE 60 50 40 30 20 10 Intérêts perçus/EBE 31 Source: CGT, pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 11 12 20 09 08 07 06 05 10 20 20 20 20 20 20 04 03 02 Dividendes perçus/EBE 20 20 20 00 99 01 20 20 20 97 98 19 19 19 95 94 93 92 96 19 19 19 19 19 90 89 88 87 86 85 84 83 91 19 19 19 19 19 19 19 19 82 19 19 19 81 0 La hausse des dividendes perçus est une anomalie, un signe de la financiarisation Dividendes perçus et versés 300,0 En milliards d'euros 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0 Dividendes perçus 32 Dividendes versés Dividendes versés nets Source: CGT, Pôle économique, à partir de l’Insee, Comptes nationaux. 12 11 20 10 20 09 20 20 07 08 20 20 05 06 20 04 20 20 02 03 20 20 00 01 20 99 19 20 97 98 19 19 95 96 19 19 93 94 19 92 19 19 90 91 19 89 19 19 88 87 19 19 85 86 19 19 83 84 19 82 19 19 19 81 0,0 Quelles conséquences? (4) 33 Déficit du budget de l’État Déficit de la Sécurité sociale Hausse de la dette publique et de ses charges d’intérêt Un surendettement des communes Déficit du commerce extérieur 34 Ensemble Source: CGT, Pôle économique, à partir des lois de Finances. Dette négociable (marchés financiers) 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 19 19 19 19 19 19 19 19 19 11 11 10 10 09 09 08 08 07 07 06 06 05 05 04 04 03 03 02 02 01 01 00 00 99 99 98 98 97 97 96 96 95 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 En mds ! Dette des adminsitrations publiques 2000,0 1800,0 1600,0 1400,0 1200,0 1000,0 800,0 600,0 400,0 200,0 0,0 520 milliards € payés en dix ans pour les charges d’intérêt de la dette publique, c’est autant d’argent de moins pour les services publics Charges d'intérêt de la dette des administrations publiques 60,0 en milliards d'euros par an 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 35 Source: CGT, Pôle économique, d’après l’Insee, Comptes nationaux. 10 08 20 06 20 04 20 02 20 00 20 98 20 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 19 82 19 80 19 78 19 76 19 74 19 72 19 70 19 68 19 66 19 64 19 62 19 19 19 60 0,0 Solde du commerce extérieur (échanges de biens) 40 20 En milliards d'euros 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 -20 -40 -60 -80 -100 Hors matériel militaire 36 Hors matériel militaire et hors énergie Source: CGT, Pôle économique, d’après Ministère du commerce extérieur 2011 2012 Deuxième point Quelles conclusions pour notre stratégie syndicale? 37 Rappel: le capitalisme financiarisé alourdit, aux bénéfices du capital, les prélèvements sur les richesses créées par les travailleurs Par là même, il conduit à la crise systémique en cours Pour sortir de cette crise, il faut: – – – – Maîtriser le coût du capital est indispensable pour y parvenir – – 38 valoriser le travail dévaloriser le capital (rappel: la création de la Sécurité sociale a été un moyen de dévaloriser le capital) établir un autre partage des richesses aux bénéfices du travail Établir un nouveau mode de développent économique et social, un nouveau mode de développement pour le progrès social Cela implique de porter le débat sur ce qui handicape l’économie: le coût du capital C’est ce que veut faire la CGT en lançant la campagne coût du capital Trois problèmes à résoudre pour sortir le crise systémique Produire suffisamment de richesses pour répondre aux besoins – – Matérielles: biens et infrastructures, d’où l’importance du développement industriel Immatérielles: services et notamment services publics de qualité: éducation, santé, recherche… ) Cf. la pauvreté en France Cf. également les besoins dans le monde Améliorer les conditions de création des richesses – – 39 Pour les travailleurs Pour l’environnement Établir un autre partage des richesses D’où vient le problème? (1) Un mode de gestion des entreprises qui: – – Des choix politiques et surtout de politique économique qui vont dans le même sens Il y a un va-et-vient entre les choix de gestion des entreprises et les choix politiques, y compris de politique économique – 40 dévalorise le travail, le considère comme un coût qu’il faut réduire favorise la rentabilité et la financiarisation de l’économie, particulièrement au détriment de l’industrie Cf. exonérations de cotisations sociales Le syndicalisme doit donc travailler sur ces deux dimensions D’où vient le problème? (2) Une insuffisance des mécanismes démocratiques – – Se pose alors la question des droits d’intervention des salariés sur les choix des entreprises – Droits suspensifs pour les CE, CCE, Comités de groupe… Rôle des administrateurs salariés… – Droits pour les salariés des petites entreprises… – 41 Dans la cité Dans l’entreprise (« démocratie sociale ») Pour résoudre ces problèmes Établir un nouveau mode de développement économique et social, un nouveau mode de développement pour le progrès social, sur la base de deux principes majeurs: – – Question clé: – – 42 Valoriser le travail Respecter l’environnement Quelle est la finalité de l’activité économique? Pour nous: Réponse aux besoins sociaux (présents et futurs) Pour répondre aux besoins, il faut produire, il faut de la croissance économique Rappel: hors effet prix, en 2012 le PIB de la France est au même niveau qu’en 2007 Le PIB observé et tendancielle (un taux annuel de croissance de 2 %) 2 050 2 000 En milliards d'euros 1 950 1 900 1 850 1 800 1 750 1 700 1 650 1 600 2007 2008 2009 Produit intérieur brut réel observé 43 2010 2011 PIB si sa croissance était de 2% par an Source: CGT, Pôle économique, d’après Insee, comptes nationaux 2012 Des enjeux majeurs pour un nouveau mode de développement (1) Que produire et comment Quelle est la nature des richesses: – – Importance de la reconquête industrielle Enjeux du développement des services publics de qualité Impératif de solidarités – – Solidarité des générations Solidarité des travailleurs – 44 dans l’espace dans le temps Paix et désarmement Des enjeux majeurs pour un nouveau mode de développement (2) La valorisation du travail est indispensable pour établir un nouveau mode de développement Valoriser le travail, ça veut dire: – – – – – 45 Augmenter les salaires Créer des emplois stables (cf. sécurité sociale professionnelle, nouveau statut du travail salarié) Améliorer les conditions de travail Assurer l’égalité femme-homme Développer les droits sociaux, gagner de nouveaux droits Valoriser le travail, c’est aussi développer et renforcer le potentiel productif du pays (industrie articulée aux services de qualité) pour empêcher la dérive dans la financiarisation La campagne coût du capital s’inscrit dans la démarche globale de la CGT pour valoriser le travail Des enjeux majeurs pour un nouveau mode de développement (3) Nécessité d’une stratégie cohérente et une vision prospective – La cohérence des choix politiques Politique industrielle Politique de recherche-développement, de formation et qualification des salariés… Politique énergétique Politique budgétaire: fiscalité, dépenses et aides publiques… Politique monétaire: rôle des banques, pôle financier public… Politique de coopérations: – – – 46 Europe Monde Droits sociaux Un Etat stratège et développeur Question : a-t-on les moyens pour réaliser ces objectifs? Oui Il faut mobiliser autrement les moyens existants Cela implique de: – – 47 changer les choix stratégiques des entreprises changer les choix politiques Trois exemples 1) Mieux utiliser les milliards d’aides et d’exonérations accordés aux entreprises 172 Md€ (rapport 2010 de la Cour des comptes) – 35 Md€ de « dépenses fiscales » – 71 Md€ de « modalités particulières de calcul de l’impôt » – – – 48 taux réduits de TVA: 15 Md€ ; dispositions concernant l’IS (impôt sur les sociétés) et l’IR (impôt sur le revenu pour les entreprises individuelles): 10 Md€ (dont le crédit impôt recherche) réduction de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE): 3 Md€ ; différents régimes d’intégration fiscale (régime des sociétés mères et filiales, intégration fiscale de droit commun): 55 Md€ la taxation au taux réduit des plus values à long terme provenant de cession de titres de participations dans les fonds commun de placements à risque (FCPR) et sociétés de capital risque (SCR): 8 Md€ 31 Md€ d’allègements et d’exonérations de cotisations sociales 26 Md€ d’exemptions d’assiette (participation financière et actionnariat salarié, PERCO, chèques vacances et titres restaurant…) 10 Md€ de dispositifs « non chiffrés » Ces chiffres ont sans doute bougé depuis – – 49 Exemple, les exonérations Fillon ont légèrement baissé suite à la baisse de l’emploi dans la période de récession économique . Ces exonérations étaient de 25,5 mds € en 2012 Mais dans l’ensemble, l’ordre de grandeur reste le même En revanche, depuis, de nouveaux allégements et exonérations sont décidés à l’instar du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) qui va coûter chaque année 20 mds € Exemples de gâchis de ces aides et exonérations Crédit impôt recherche (CIR) – Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) – – 50 Cf. rapport de la Cour des comptes (septembre 2013) Aucune contrepartie Aucun contrôle Exonérations de cotisations sociales dites patronales: 26 mds € en 2011 La lutte contre la fraude fiscale permettrait de récupérer entre 36 et 50 mds € selon un rapport du Sénat (rapport Eric Bocquet, 2012) 51 Questions posées pour mieux utiliser les aides et exonérations Quelle place pour les salariés pour utiliser efficacement ces fonds? Quelle réforme fiscale? – – 52 Définition des objectifs Contrôle de l’usage Une véritable révision des politiques publiques au service des citoyens et non pour réduire les moyens des services publics Ex: moyens pour lutter contre la fraude fiscale 2) Mettre à contribution les actionnaires Exemple: CAC 40 en 2012 – – 69 mds € de bénéfices 38 mds € versés aux actionnaires En pleine crise, les dividendes distribués aux actionnaires augmentent par rapport à 2007 (cf. taux de distribution des bénéfices): 53 2007: 37% 2008: 44% 2009: 62% 2010: 48% 2011: 43% 2012: 54% Rappels: – Ces choix sont décidés dans l’entreprise – si les salariés avaient des droits d’intervention sur les choix stratégiques de l’entreprise: on pourrait utiliser cet argent pour augmenter salaire, emploi et investissement au lieu de les donner aux actionnaires Actuellement, le système fiscal: favorise les entreprises qui distribuent des dividendes une réforme de l’impôt est nécessaire pour : pénaliser les entreprises qui versent des dividendes – Inciter les entreprises qui augmentent emploi, salaires, formation et investissement productif – 54 55 Source: Les Échos, 13 septembre 2013. 3) Inciter les banques à accorder des crédits pour l’emploi et l’investissement productif Rappel: le système bancaire contribue actuellement à la financiarisation de l’économie Entre 2001 et 2012, on a les évolutions suivantes: – – – – 56 Crédits aux entreprises + 80 % Investissement + 40 % Emploi +6% Conclusion : une partie des crédits bancaires va vers les opérations purement financières, voire spéculatives Constat de la Banque de France: les banques disposent des liquidités mais n’augmentent pas les crédits Attention: la faute vient des directions et des actionnaires et non des salariés des banques Grâce à l’argent public, les banques améliorent leurs bénéfices Les directions des banques donnent, comme par le passé, la priorité aux opérations financières Résultat: Retour des bénéfices, avec primes considérables pour les « traders » – Problèmes de financement des PME – Problèmes de financement des collectivités territoriales Cf. proposition CGT d’un Pôle financier public – 57 58 Source: http://www.banketto.fr/banque-infos/banque-0003071.html En guise de conclusion: Campagne Cgt du coût du capital Dans un contexte de de crise économique et sociale, la CGT lance la campagne coût du capital pour: – – – – porter le débat sur l’obstacle majeur qui s’oppose au développement de l’activité économique dans l’intérêt du monde du travail peser dans le débat public rendre accessibles aux salariés nos propositions montrer qu’en maîtrisant le coût du capital on peut réunir les conditions pour: 59 augmenter les salaires créer des emplois stables assurer un haut niveau de retraite et de protection sociale Articulation avec les orientations de la CGT et l’ensemble de nos revendications et propositions… Cadrage général: – – Lancement de la campagne: porter le débat dans l’entreprise et dans la société – – – – 60 Décisions du CCN Conférence de presse du 18 novembre 2013 Initiatives Saisine du Conseil national de l’information statistique (CNIS) pour élaborer un indice du coût du capital Module de formation Un colloque au printemps 2014 avec le concours des économistes atterrés Et la lutte continue…