cancer, évalue les choix scientifiques et médicaux du Cancéropôle Lyon Rhône-Alpes. Un Club Industriel, réunissant la
quarantaine d'entreprises rhônalpines concernées par l'oncologie, va être un catalyseur de l'activité économique,
d'abord au niveau régional, puis ensuite au niveau international.
Qui sont les porteurs du Cancéropôle Lyon Rhône-Alpes ?
Les collectivités territoriales, tout d'abord. Dans le cadre du Contrat d'Agglomération signé le 8 septembre 2003, elles se
sont engagées à verser un total de 45 millions d'euros, soit 15 millions d'euros chacune. Ensuite, l'Etat, via les
Ministères de la Recherche et de la Santé. En juin 2003, nous avons répondu à un appel d'offre national de
prélabellisation des Canceropoles. Un mois plus tard, nous avons été prélabellisé, et sur 7 régions, nous avons obtenu
la seconde place en terme de financement, après l'Ile de France. L'Etat nous a alloué 2.85 millions d'euros (pour trois
exercices budgétaires) sur cet appel d'offre. Au total, l'Etat contribue à hauteur de 12,7 millions, dont une partie est
destinée à l'acquisition d'une technologie RMN Haut Champ (Résonance Magnétique Nucléaire). Un nouvel appel d'offre
ministériel est prévu début 2004. Le soutien est donc, pour l'instant, essentiellement public, mais nous avons la
possibilité, au cas par cas et après validation de notre comité de pilotage, de recourir à des financements privés. En fait,
nous avons conçu différents réseaux thématiques pour être en mesure de répondre à toutes les sources potentielles de
financement : international, européen, national et régional, public et privé. Tous les financeurs n'ont pas les mêmes
objectifs : les collectivités territoriales favorisent le développement économique, la recherche de transfert, la valorisation
et le développement industriel ; l'Europe et l'Etat soutiennent plus la recherche académique fondamentale et la
recherche clinique...
Concrètement, où êtes-vous localisé ?
Pour l'instant, nous sommes hébergés par l'ARTEB (Agence Régionale pour le Développement des Technologies
Médicales et des Biotechnologies), dans le 7e arrondissement de Lyon. Notre équipe, appelée à grossir, va compter à
terme une quinzaine de personnes. Nous allons nous implanter au Bâtiment Laennec du Bioparc Lyon de Rockefeller.
C'est un
pôle santé stratégique, placé au cœur des Hôpitaux Louis Pradel et Edouard Herriot, entre le Centre Léon Bérard, le
CIRC et les facs de médecine….
La mission du Cancéropôle Lyon Rhône-Alpes est de structurer l'activité oncologique des acteurs régionaux de
santé. Comment comptez-vous procéder ?
En montant des projets pluridisciplinaires et des réseaux de travail transversaux. L'idée est de favoriser un
décloisonnement en faisant travailler ensemble des gens qui n'en ont pas assez l'habitude ! 7 axes prioritaires ont été
dégagés : ils couvrent la recherche fondamentale, la recherche clinique et l'application industrielle. Dans les six mois à
venir, des comités d'experts régionaux, rassemblant des représentants des différents corps de métier, sont invités à
définir le contenu d'un ou deux réseaux par thématique, chaque réseau devant être représentatif des différents
partenaires et des trois villes (Lyon, Grenoble, Saint Etienne).
Parlons de ces 7 axes prioritaires…
Il y a deux grands thèmes médico-scientifiques, l'épidémiologie moléculaire & la biothérapie, et cinq thèmes qui
s'appuient sur autant de plateformes technologiques: la génomique fonctionnelle, la pharmaco génomique, l'imagerie, le
centre de ressources biologiques, l'informatique et la bioinformatique. Avec l'épidémiologie moléculaire, on cible plus le
diagnostic : on s'intéresse aux gènes des individus, marqueurs de l'apparition de la maladie, plus précis et prédictifs.
Avec le soutien de la Région et dans le cadre des " 4 moteurs pour l'Europe " (région Rhône-Alpes, Catalogne,
Lombardie et Bade Wurtemberg), nous souhaitons monter un réseau de dimension européenne en épidémiologie
moléculaire : Barcelone, Milan et Heidelberg sont très compétentes en la matière. Nous voudrions réaliser ensemble de
grandes études prospectives sur les pathologies fréquentes des pays développés pour identifier des marqueurs
génétiques de prédisposition aux cancers. Pour aider à la mise en place de ce travail, nous voulons dédier des locaux
aux équipes de recherche des " 4 moteurs ", ce qui stimulerait, par ailleurs, l'implantation locale d'entreprises de
sous-traitance en analyse à haut débit d'échantillons biologiques.
Avec votre second thème, la biothérapie, on rentre dans le champ des biotechnologies…
Oui. On traite le cancer à l'aide de produits biotechnologiques ou basés sur des produits biotechnologiques. On
distingue trois grandes catégories de biothérapies : la thérapie cellulaire (par exemple, la greffe de moelle), la thérapie
génétique (où l'on délivre
un gène codant pour une protéine particulière) et l'immunothérapie (qui sert à restaurer les fonctions immunitaires
déficientes chez le patient atteint du cancer). Avec le soutien du Grand Lyon, nous comptons cette fois travailler avec la
Suisse, notamment Genève et Lausanne, qui possèdent une grande compétence sur les essais cliniques des thérapies
cellulaires et géniques. Notre objectif est, là, de soutenir la recherche clinique en facilitant les essais multicentriques, qui
sont le pré requis indispensable à l'enregistrement d'un médicament. Habituellement, trouver plusieurs laboratoires pour
valider un médicament n'est pas chose aisée. En structurant un réseau de laboratoires suisses et rhônalpins, nous
garantissons aux entreprises à la fois un gain de temps et un label qualité. Cela contribue à augmenter l'attractivité de