Electrostatique FONTANET 1ière année Plan 1. Electrostatique 2. Magnétostatique 3. Induction magnétique et ferromagnétisme 4. Equations de Maxwell et propagation N.BENJELLOUN 1 1. Electrostatique • • • • • Concepts Principe de superposition Potentiel électrique Distributions de charge Propriétés du champ électrique • Conducteur - Isolant • Charges en mouvement N.BENJELLOUN 2 Charge électrique Concepts Masse (m) Charge électrique (q) Attraction gravitationnelle (Newton) : Interaction électrique (Coulomb) :* F =k r m1 rm2 F mm F = G 12 2 r G = 6.67 × 10 −11 q1q2 r2 r F r q2 2 Nm 2 kg 2 Masse ≠ conservée, quantifiée Masse = toujours positive k = 8.99 × 10 9 Nm2 C 1 = , 4πε o où ε o = 8.85 × 10 −12 q1 r ( ) C2 F Nm 2 m q2 q3= - q1 conservée Charge = quantifiée positive OU négative On peut parler de charge nette (q>0 -q<0) Matière neutre ↔ charge nette nulle (* charges supposées au repos) N.BENJELLOUN 3 Constitution de la matière Matière ordinaire molécules atomes noyau + électrons protons et neutrons quarks, anti-quarks mélectron= 9.11x10-31 kg ; mproton = 1836 x mélectron = mneutron qélectron = qproton = 1.6x10-19 C N.BENJELLOUN 4 Exemple : Atome d ’hydrogène = 1 proton + 1 électron à une distance égale « en moyenne » à 0.5x10-10m → Fgrav= 4x10-47 N << Fél = 8x10-8 N Gravitation est négligeable sur le plan atomique La matière ordinaire tend à rester neutre Forces électriques dominent la chimie Les interactions électriques n’expliquent pas pourquoi les atomes et molécules sont stables ↔ relève de la Mécanique QUANTIQUE N.BENJELLOUN 5 Champ électrique Soit Q = charge source et qo = charge test ! r A chaque point de l’espace qo subit une force F (due à l’interaction électrique avec Q) Cette force est proportionnelle à qo. r r r Chaque point peut être caractérisé par un vecteur E tel que F = qo ⋅ E Charge Source produit Champ électrique interagit Charge test r E ( x, y, z ) est un champ vectoriel N.BENJELLOUN 6 La charge qo interagit avec Q et risque de la déplacer et modifier le champ r r F On définit le champ électrique par : E = lim qo →0 q o Unité du champ électrique : (N/C ) on utilise (V/m ) Champ électrique d’une charge ponctuelle Lignes de champ r r Q r Q .r E = k 2 ur = k 3 r r r Tangente à la ligne en un point = direction de E en ce pt. La densité (surfacique) des lignes est proportionnelle à l ’intensité du champ Les lignes de champs ne se croisent jamais puisqu’en chaque point la direction du champ est unique. Les lignes vont des charges positives aux charges négatives. N.BENJELLOUN 7 EXERCICE D’APPLICATION Calculer le champ E(0) produit par une charge de 64.4nc placée au point A(-4,3,2) d’un repère cartésien r Q r E = k 2 ur r k= 1 4πε0 = 9.109 z A(Q) X 0 y x N.BENJELLOUN 8 Principe de superposition : Le champ crée par un ensemble de charges est identique à la somme des champs individuels crée par chacune des charges. N r N r 1 qi r E = ∑ Ei = ∑ u 2 i i =1 i =1 4πε ri q3 q2 q1 r E2 P r E3 u1 r E1 r E N.BENJELLOUN 9 EXERCICE D’APPLICATION Calculer le champ E(0) produit par une charge de 64.4nc placée au point A(-4,3,2) et une charge 32.2 nc placée au point A(4,3,2) d’un repère cartésien r Q1 r Q2 r E = k 2 ur1 + k 2 ur 2 r1 r2 k= 1 4πε0 = 9.109 r r AO r1 = r AO et r r BO r2 = r BO z B(Q2) X A(Q1) X 0 y x N.BENJELLOUN 10 Exemples Loin des sources: ~ Charge ponctuelle unique +Q Proches des sources : ~ Charges ponctuelles isolées N.BENJELLOUN 11 Potentiel électrique Pour déplacer une charge en présence d’un champ électrique il faut effectuer un travail contre la force électrique A . q r r Fél . = qE .B r F Travail effectué pour déplacer la charge de A vers B Br r r r WAB =∫F⋅dl =−q∫E⋅dl =q(VB −VA) B A r dl A ( intégrale curviligne) Propriété WAB ne dépend pas du chemin emprunté par la charge WAB ne dépend que des points de départ (A) et d’arrivée (B) Définition Le travail effectué sur une charge unité en la déplaçant sous un champ électrique de A vers B = différence de potentiel électrique aux points A et B r r Br r VBA =VB −VA = ∫ Edl = −∫ Edl A B A 12 En choisissant un point particulier comme ‘origine’ du potentiel (ex: VA= 0) on a : VBA = VB = potentiel électrique au point B V(x, y, z) = champ scalaire unité de V = Exemple J = Volt (V ) C Potentiel d’une charge ponctuelle V (r ) = N.BENJELLOUN kQ r 13 Notion de gradient Pour déplacer une charge en présence d’un champ électrique il faut effectuer un travail contre la force électrique r r dV=−E⋅dl Propriété E est dirigé vers le potentiel r r r décroissant r Si V est constant alors: E ⋅ d l = 0 soit E ⊥ d l idem en mécanique la force est perpendiculaire au déplacement Notion de gradient : r r dV = − E ⋅ d l soit r r E = -gra d (V ) 14 Exercice d’application • Calculer le champ électrique dérivant du potentiel suivant: V=2x+3y N.BENJELLOUN 15 Théorème de superposition V(x, y, z) = champ scalaire Cas de distribution ponctuelle de N charges: 1 Qi Qi V(r) = ∑ =k∑ 4πε N ri N ri Cas de distribution continue de charges: ρ.dτ k.dQ dV (r ) = avec dQ = σ .ds r λ.dl Distribution volumique de charges. Distribution surfacique de charges Distribution linéique de charges Le potentiel s’écrit dans les différents cas: dτ r xM r r ds dl N.BENJELLOUN 1 ρ.dτ ∫∫∫V r 4 πε σ .ds 1 V = ∫∫s r πε 4 1 λ.dl 4πε ∫ r L 16 Surfaces équipotentielles Les points de l’espace qui sont au même potentiel électrique forment une surface équipotentielle ↔déplacer une charge sur cette surface ne nécessite aucun travail: B r B r r r WAB = ∫ F ⋅ dl = −q ∫ E ⋅ dl = q(VB − VA) = 0 A A ↔ en tout point de la surface le champ électrique est nécessairement perpendiculaire à la surface. r E V=cste. r E N.BENJELLOUN 17 Distributions de charge et champ électrostatique ensemble de charges ponctuelles une distribution continue de charges r r q1 q2 r ri qi r N r r r ri kqi r F (P ) = ∑ Fi = ∑ 2 ui , où ui = ri i ri . M(q) V .M P(dq) r r' r dq = ρ (r ') ⋅ dV .O élément de volume infinitésimal densité volumique de charge Avec k =q/4Πε r N kq r r r r E ( P ) = ∑ 2i ui , où ui = i ri i ri r r r r r r k ⋅ dq r k ⋅ ρ (r ') r E ( P ) = ∫ dE = ∫ 2 u r = ∫ u r ⋅ dV ', où u = 2 V r r r V V selon distribution: ∫ L dV ' = intégrale de V volume, de surface ou curviligne 18 Exemples 2 a) Champ électrique créé par un Fil uniformément chargé : Commencer par analyser la géométrie de la distribution (symétries, description mathématique appropriée,...) Décomposer la distribution en élément infinitésimal (tenir compte des éventuelles symétries) → dq = λ dx, où λ est la densité de charge par unité de longueur r Calculer la contribution dE au champ électrique produit par dq N.BENJELLOUN 19 Tenir compte des symétries de la distribution y Ecrire l ’intégrale N.BENJELLOUN 20 Changer de variable pour faciliter l’intégration Trouver le résultat. N.BENJELLOUN 21 Distributions avec plan de symétrie Π Π = plan de symétrie pour ρ (x, y, z ) O’P’// OP// O et O’ symétriques par rapport à Π ↔ dq ' = dq P’ Si P et P' symétrique / Π, on a OP = O ' P ' et O ' P = OP' ; O’ dq’ OP // = O' P' // et OP' // = O ' P // ; et . .P ρ(x,y,z) O dq OP' ⊥ = −O ' P ⊥ et O' P ⊥ = −OP'⊥ La contribution de dq &dq’en P donne: r dq ⋅ OP dq '⋅O ' P OP O' P d' où dE ( P ) = k + = k ⋅ dq + et 3 3 3 3 O' P OP O ' P' OP' r OP // O ' P // O' P' // OP' // ! v dE // (P ) = k ⋅ dq + = k ⋅ dq + = dE // ( P ' ) 3 3 3 3 O ' P ' OP ' O ' P ' OP ' et r OP ⊥ O ' P ⊥ − O ' P '⊥ − OP '⊥ ! v dE⊥ (P ) = k ⋅ dq + = k ⋅ dq + = − dE⊥ ( P' ) 3 3 3 3 OP ' OP' O' P' O' P' N.BENJELLOUN (*) 22 (*) vrai pour tout (O,O ’) → en intégrant sur tout le volume de la distribution on obtient : r r r r E // ( P ) = E // ( P ') et E ⊥ ( P ) = − E ⊥ ( P ') r r ⇔ " E (P ) = symE (P ') " N.BENJELLOUN 23 Propriétés du champ électrique : Rappel mathématique : Flux d’un champ vectoriel à travers une surface S : φvS déf . r r r r S ⋅ v = S ⋅ v ⋅ d n = v = ∫∫ ∫∫ ⋅ ds ⊥ S S S r v⊥ Valeur moyenne sur S r v r exemple: v = champ de vitesse d’un fluide (gaz, liquide, ...) φ vS = volume du fluide traversant la surface S par unité de temps r v Animation 1 r v Animation 2 N.BENJELLOUN 24 Pour une surface fermée Sf : . φvS = 0 φvS ≠ 0 ↔ ∃ source du fluide à l ’intérieur du volume Si la surface ne contient aucune source N.BENJELLOUN 25 Théorème de Gauss Le théorème de Gauss permet de prouver un important théorème à propos des conducteurs isolés: Si un conducteur isolé reçoit une charge excédentaire, cette charge se distribuera sur toute la surface du conducteur. Aucune charge ne se trouvera à l’intérieur du corps du conducteur. Ce théorème semble raisonnable, tandis que les charges du même signe se repoussent, et que des charges sont capables à se déplacer dans un conducteur. Des charges qui se situent à l’intérieur d’un conducteur vont se repousser et s’éloigner, jusqu’à ce qu’elles atteignent leur éloignement maximale. Un excellent exemple de ce phénomène est la réaction des cheveux d’une personne en touchant un générateur van der Graaf. Le corps devient un conducteur isolé. Les charges négatives, transférés au corps du générateur, se repoussent et se déplacent jusqu’à leur éloignement maximale. - - - - Loi de Gauss (Loi naturelle = énoncé qui est en accord avec les résultats expérimentaux et qui permet de faire des prédictions.) r Flux du champ E à travers une surface S fermée φ ES Charge totale à l’intérieur ∝ = du volume V engendré par S QVs εo charge électrique = source du champ Vérification dans le cas d’une charge ponctuelle: symétrie sphérique r r E ( M ) = E (r ) φ = champ à travers surface = 4πr E⊥ = 4πr E = S E 2 φ ES = r r E ∫∫ .dS = Sphère 2 ∫∫ E⊥ .dS =4πr E = Sphère 2 q εo r E q ε surface de Gauss N.BENJELLOUN 27 Un conducteur chargé et isolé La figure montre la coupe transversale d’un morceau de cuivre isolé, suspendu à un fil isolant. Le conducteur reçoit une charge excédentaire q. Le champ électrique à l’intérieur de ce conducteur doit être nul. Surface de cuivre Surface de Gauss Charges en équilibre électrostatique. • Pas de courant, donc F=qE=0. r r qint • Théorème de Gauss: ∫S E⋅ dS = ε 0 = 0 • En conclusion, aucune charge se situe à l’intérieur du conducteur. Le champ électrique à l’intérieur est nul. Toute la charge est distribuée sur la surface. Un conducteur isolé doté d’une cavité La figure montre le même conducteur, sauf qu’une cavité s’y trouve. Quel est l’effet de la cavité sur le champ électrique et la distribution de charge? Selon le théorème de Gauss: r r qint Φ = ∫ E ⋅ dS = S Φ=0 Mais E=0 à l’intérieur ε0 qint = 0 Donc la surface intérieure ne peut contenir aucune charge nette. Toute la charge excédentaire reste sur la surface extérieure du conducteur. On parle seulement d’une charge excédentaire Surface de Gauss Surface de cuivre Le champ à la surface En général, la distribution surfacique de la charge excédentaire sera non uniforme. Une tel distribution peut compliquer le détermination du champ électrique. Le théorème de Gauss nous permet de déterminer le champ qui existe immédiatement à l’extérieur du conducteur. r r qint Φ = ∫ E ⋅ dS = = σ .S ε0 S Quelle est la configuration du champ électrique? r r ∫ E ⋅ dS S Région assez petite de la surface, σ=constante Le champ à la surface Le champ qui existe immédiatement à l’extérieur du conducteur doit être perpendiculaire à la surface. Charges en équilibre électrostatique. • Pas de courants. • Si E avait une composante || à la surface, il y aurait des courants selon F=qE. • Donc E est perpendiculaire à la surface. r r ∫ E⋅ dS = ∫ E⋅ dS . cos( 0) = ∫ E⋅ dS S S S Région assez petite de la surface, σ=constante Le champ à la surface Supposons que l’aire S est suffisamment petite pour que la grandeur de E y soit constante. r r ∫ E⋅ dS = ∫ E⋅ dS S S = E.∫ dS S = E .S σS ES = ε0 r σ E = nˆ ε0 Le champ à un endroit immédiatement à l’extérieur d’un conducteur est proportionnelle à la densité surfacique de charge. Région assez petite de la surface, σ=constante la loi de Gauss facilite le calcul du champ électrique en présence de symétries Exemple : Champ électrique en tout point de l ’espace produit par une ligne infinie uniformément chargée N.BENJELLOUN 33 Rappel mathématique: Divergence d’un champ vectoriel r j ( x + ∆x, y, z ) Flux à travers un cube infinitésimal: ∫∫ r r r r j ⋅ ds = L = (∇ ⋅ j )⋅ ∆V , ∆y r j ( x, y , z ) cube (∆V r n = ∆x ⋅ ∆y ⋅ ∆z ) (1) .P(x,y,z) (2) r n' ∆z ∆x r r Divergence d’un vecteur j = flux sortant de j par unité de volume en P à proximité de P N.BENJELLOUN 34 Théorème d’Ostogradski Sa Sb r n1 V1 r n2 S1 = Sa+(S-ab); S2 = Sb+(S+ab) ∆Vi V Sab V = V1+V2 engendré par S ⇒ φS = φS1 + φS 2 2 ⇒ interface On recommence plusieurs fois le découpage: ∑ Q ε0 = Q1 ε0 + ⇒ dφ = Q2 ε0 dQ ε0 ∆Vi , où ∆Vi = volume infinitésimal Par extrapolation: V = En divisant par dV et en i prenant la limite lorsque V tend vers zéro : En conclusion : r r r 1 dQ ρ ⇒ div( E ) = lim = = E.dS ε0 dV ε 0 ∫∫ s N.BENJELLOUN lim r dΦ = div( E ) dV 35 Forme locale de la loi de Gauss : φ ES = ∫∫ S ∫∫∫ Vs r r QVs 1 E ⋅ ds = = εo r r 1 ∇ ⋅ E ⋅ dv = εo εo ∫∫∫ ρ ⋅ dv Vs ∫∫∫ ρ ⋅ dv Vs (Vs quelconque) () r r r ρ ∇ ⋅ E = Div E = εo Cette propriété du champ électrique est vraie quelque soit ρ ! Exercice : - Calculer la divergence du champ électrique d’une charge ponctuelle - Calculer la divergence du champ électrique crée par une sphère pleine uniformément chargée 36 Equation de Poisson r r r ρ ∇ ⋅ E = Div( E ) = ρ ⇒ ∆ V = − ε r o r r εo E = −∇V = − grad (V ) (équation de Poisson) r V (r0 ) = ∫∫∫ Solution générale lorsque ρ est connue: ρ (r ) r d r r r 4πε o r − ro r (cf. principe de superposition et potentiel d ’une charge ponctuelle) Exemple à 1 dimension: Calculer le potentiel et le champ électrique produits par la distribution de charge suivante: (cf jonction pn) ρ (x) + x N.BENJELLOUN 37 Application de Gauss à une charge ponctuelle r M La surface de Gauss est un disque Q Pour le potentiel : N.BENJELLOUN 38 Application de Gauss: sphère uniformémént chargée en surface r M + Q ++ + + + Cas 1: r > a La surface de Gauss est une sphère La sphère contenant la distribution de charges est de rayon « a » Pour le potentiel : N.BENJELLOUN 39 Application de Gauss: sphère uniformémént chargée en surface + Q Cas 2: r < a + + + + a + + + + M + +r + + La surface de Gauss est une sphère La sphère contenant la distribution de charges est de rayon « a » Pour le potentiel : Continuité de E pour r=a : N.BENJELLOUN 40 Pouvoir de pointe Soit une charge ponctuelle Q1 de rayon R1 le champ et le potentiel de cette charge Q au voisinage de la surface de la charge sont données par: E1 = Q1 4πε 0 R 21 V1 = Q1 4πε 0 R1 = E1 R1 Soit une charge ponctuelle Q2 de rayon R2 conducteur le champ et le potentiel de cette charge Q2 au voisinage de la surface de la charge sont données par les mêmes expressions, il suffit de changer l’indice 1 par 2. Si on relie les deux charges Q1 et Q2 par un fil conducteur, le potentiel est le même : Pour le potentiel : E E E1 R2 V1 = V2 ou 1 = 2 soit = R 1 R2 E 2 R1 si on prend R1 >> R2 alors: E1 << E2 Le champ est plus intense au voisinage de la sphère du plus petit rayon. Ce résultat se généralise à un conducteur de forme quelconque et explique le pouvoir de pointe ionisant des pointes comme les arbres,…(DES en CEM avec des pistolets de 15KV en max) N.BENJELLOUN 41 Conducteurs et Isolants Les conducteurs et les isolants se distinguent par la mobilité des électrons qu’ils contiennent. Conducteur: Certains électrons (de la couche externe des atomes qui composent le matériau, ou électrons de conduction) peuvent se déplacer quasi-librement dans tout le matériau, - soit par agitation thermique(direction aléatoire) - soit sous l’effet d’un champ électrique (mouvement d’ensemble orienté en sens inverse du champ) Isolant ou diélectrique: tous les électrons sont liés. Il n ’y a pas de déplacement net de charge sur des distances « macroscopiques » même en présence d’un champ électrique. Par contre, la distribution de charge, ou nuage électronique, autour de chaque atome peut se déformer et induire la formation de dipôles électriques. On dit que le matériau de polarise en présence du champ. Les semiconducteurs ont un comportement intermédiaire qui dépend de la température, le nombre d ’électrons libres augmente fortement avec T, et du dopage (présence d ’impuretés spécifiques) du matériau. N.BENJELLOUN 42 Conducteur parfait Dans un conducteur parfait les électrons de conduction sont considérés comme des électrons totalement libres, mais confinés à l’intérieur du conducteur. Le moindre champ électrique les met en mouvement → en régime statique le champ électrique est nul à l’intérieur du conducteur parfait → si le conducteur est chargé électriquementr (Qrtot≠0), les charges se distribuent en surface du conducteur de manière à ce que E = 0 partout à l’intérieur du conducteur charge en surface: σ [C/cm2], et ∫ σ ⋅ ds = Qtot surface r r E≠0 r r E=0 V=cst r n r r → Le potentiel électrique est constant dans le conducteur : ∇V = 0 ⇔ V = constante / x, y, z r r r → La surface du conducteur = équipotentielle ↔ E ⊥ surface ↔ E = E ⋅ n N.BENJELLOUN 43 Champ en surface + + + + r + Er + r ext + Eint = 0 + r σ r Gauss: L ⇒ Eext = n εo + + + + + Conducteur neutre placé dans un champ électrique σ+ σr Eo r r E=0 r Eo → une charge apparaît en surface de manière à ce que: le champ résultant soit nul à l’intérieur et perpendiculaire au conducteur en surface N.BENJELLOUN 44 Capacité d’un condensateur Un condensateur est formé de deux conducteurs électriquement isolés, dont on peut transférer (via un circuit électrique) une charge Q d’un conducteur à l’autre. → le condensateur est « chargé à une charge Q » → le condensateur est globalement neutre → chaque conducteur représente une surface équipotentielle → l ’électrode chargée positivement est au potentiel le plus élevé → la différence de potentielle électrique entre les deux conducteurs est notée V=V+-V→ V= travail à fournir pour passer une charge unité d’une électrode à l’autre → La capacité d’un condensateur est donnée par : C=Q/V (en Farad) Principe de superposition en doublant Q on double le travail à fournir Q = C ⋅V V ∝Q C = capacité électrique N.BENJELLOUN 45 Capacité d’un condensateur plan Supposons deux armatures métalliques chargées en surface avec un densité σ, la charge nette totale est donnée par : Q = ∫∫σ.dS ⇒V = Q 4πε0.r = 1 σ.dS 4πε0 ∫∫ .r La capacité d’un condensateur est donnée par ∫∫σ.dS C= Q = σ.dS 1 V 4πε0 ∫∫ r N.BENJELLOUN 46 Exemple : Condensateur à plaques parrallèles. a) Calculer le champ électrique entre les plaques (du moins le long d’un chemin qui relie les deux plaques) b) Calculer la différence de potentiel entre les plaques à partir de la relation qui lie le champ au potentiel c) En déduire l ’expression de la capacité électrique N.BENJELLOUN 47 Energie stockée dans un condensateur Le condensateur est chargé en transférant la charge d’une électrode à l’autre. L’énergie stocké dans le condensateur correspond au travail fourni pour transférer la charge. Pour une charge Q donnée, la différence de potentiel est: V = Q C -Q +Q Augmenter la charge de dQ nécessite un travail de: dQ QdQ dW = VdQ = C Pour charger le condensateur à partir d ’un état non-chargé (Q=0) on a fourni l’énergie: Q Q Q dQ C 0 ⇒ W = ∫ dW = ∫ 0 1 Q2 1 ⇒W = = CV 2 2 C 2 V+ VV= V+-V-=Q/C Ce résultat ne dépend pas de la géométrie du condensateur N.BENJELLOUN 48 Isolant En présence d’un champ électrique, les atomes constituant le matériau isolant se polarisent: Diélectrique non polarisé : Diélectrique polarisé : −σpol σpol r Eext r r r Ediél = Eext + E pol Sous champ électrique le diélectrique voit apparaître une densité de charge surfacique σpol dite de polarisation r rCette charge induit un champ r électrique E pol qui s’ajoute au champ extérieur E pol est de sens inverse à Eext r Le champ éléctrique à l’intérieur du matériau est inférieur à Eext , mais non nul. En première r approximation, σpol est proportionnelle à la composante normale à la surface de E diel σ pol = ε o χ E diel ⊥ où χ = susceptibilité électrique de l’isolant et χ>0. N.BENJELLOUN 49 Constante diélectrique : Calcul de la capacité d’un condensateur plan dont l ’espace entre les électrodes est rempli par un isolant V -Q Q Br B r r r r V = − ∫ Ediel dx = − ∫ (Eext + E pol )dx A A S x A d B r r σ pol r Q r avec Eext = − u et E pol = u εo S x εo x or σ pol σ pol = χ Ediel = χ Eext − E pol = χ Eext − εo εo ( ) σ pol χ → = Eext 1+ χ εo B r Br E Q r r → V = − ∫ Ediel ⋅ dx = − ∫ ext ⋅ dx = 1+ χ Sεo (1 + χ ) A A ⇒C = ε o (1 + χ )S = εS d d avec ε=ε ο(1+χ) = constante diélectrique ou « permittivité électrique » de l’isolant N.BENJELLOUN 50 ε augmente la capacité du condensateur χ ou ε représentent la faculté du materiau de se polariser: ces constantes sont d ’autant plus élevées que les constituants du milieu (atomes ou molécules) sont déformables et que la densité volumique des dipôles induits est élevée. N.BENJELLOUN 51