Avertissement PÉPINIÈRES ORNEMENTALES No 05 – 25 mai 2011 EN BREF : La brûlure bactérienne du lilas. Traitements préventifs contre l’anthracnose, la criblure et la tache goudronneuse de l’érable. L’anthracnose. La criblure. La tache goudronneuse de l'érable. La cécidomyie du févier. La rouille-tumeur du genévrier. Le feu bactérien (brûlure bactérienne des rosacées). La tavelure. LA BRÛLURE BACTÉRIENNE DU LILAS (Pseudomonas syringae) Taxonomie Ordre : Pseudomonadales Famille : Pseudomonadaceae Genre : Pseudomonas Espèce : syringae État de la situation Les symptômes de brûlure bactérienne du lilas ont été observés abondamment dans les lilas et cela dans toutes les régions. Le printemps très pluvieux et les vents violents de ces derniers jours sont propices à la dissémination de la bactérie. Espèces sensibles Syringa sp., particulièrement les cultivars de Syringa vulgaris et Syringa meyeri. D’autres essences sont aussi sensibles à la maladie comme : Acer, Alnus, Cornus, Forsythia, Juglans, Ligustrum, Magnolia, Malus, Philadelphus, Pinus, Populus, Prunus, Pyrus, Quercus, Rosa, Salix, Tilia et Wisteria. e Secrétariat du RAP : 200, chemin Sainte-Foy, 10 étage, Québec (Québec) G1R 4X6 Télécopieur : 418 380-2181 Courriel : [email protected] Téléphone : 418 380-2100, postes 3581 ou 3551 Page Web : http://www.agrireseau.qc.ca/rap Biologie Durant l’hiver, la bactérie hiverne sur les branches et sur les écailles des bourgeons. Au printemps, lorsque le temps est plus chaud et humide, la bactérie se multiplie et pénètre dans la plante via les fleurs, les lenticelles et les blessures diverses. Une période de temps pluvieux et frais favorise le développement de la maladie. Cette bactérie est dite glaçogène, c'est-à-dire qu’elle agit comme catalyseur de la cristallisation de l'eau. En fait, elle provoque le gel des tissus alors que ceux-ci sont à une température qui se situe légèrement au-dessus du point de congélation. Éléments de diagnostic Les fleurs, les bourgeons et quelquefois des pousses entières prennent un aspect desséché ou noirci comme s’ils avaient été brûlés. Présence de lésions brun foncé avec un halo jaunâtre de formes irrégulières ou circulaires sur les feuilles. Les jeunes tiges ou fleurs atteintes prennent la forme de crosses typique à la maladie. Stratégie d’intervention Contrairement à la brûlure bactérienne des rosacées, la brûlure bactérienne des lilas ne fait pas mourir les plants. Cette maladie peut quand même sérieusement affecter l’esthétisme des plants. Méthodes préventives Lutte préventive Fertiliser les plants après les derniers risques de gel. Une fertilisation trop hâtive favorise une croissance luxuriante des plants, les rendant ainsi plus vulnérables à la maladie. Par temps sec, tailler les parties affectées jusqu’aux tissus sains. Désinfecter le sécateur entre chaque coupe. Brûler les débris de coupe. Éviter une fertilisation trop riche en azote. L’irrigation à l’aide d’un système goutte à goutte est à privilégier. Éviter de placer les plants trop tassés. Lutte chimique Application de FONGICIDE CUIVRE EN VAPORISATEUR (fongicide au cuivre fixe). Les meilleurs moments pour faire un traitement sont à l’automne avant d’abrier les plants, le printemps après l’enlèvement des protections hivernales, lors du débourrement ou encore après un gel tardif. Source : IQDHO PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 2 TRAITEMENTS PRÉVENTIFS CONTRE L’ANTHRACNOSE, LA CRIBLURE ET LA TACHE GOUDRONNEUSE Il est maintenant temps de faire un premier traitement préventif contre l’anthracnose, la criblure et la tache goudronneuse. Le temps idéal pour une première application d’un fongicide est au moment où les nouvelles feuilles commencent à se déployer au printemps. Voici une description des trois maladies. L’ANTHRACNOSE (Gloeosporium spp.) Plusieurs pathogènes provenant de familles et d’ordres différents peuvent causer l’anthracnose sur les plantes ornementales. Hôtes préférés Acer, Betula, Fraxinus, Quercus et plusieurs plantes vivaces. Éléments de diagnostic – – – – – Taches et brûlures de couleur brun verdâtre devenant brun foncé. Brûlures à la marge des feuilles. Dessèchement des bourgeons avant leur débourrement. Présence de chancres sur les rameaux. Les premiers symptômes sont observés sur les nouvelles feuilles et les branches situées au haut des arbres. Stratégie d’intervention Le diagnostic doit être fait très tôt au printemps pour que les traitements soient efficaces. Méthodes préventives – – – Gardez les arbres vigoureux par des arrosages et des fertilisations appropriés. Taillez et détruisez les rameaux porteurs de chancres. Désinfectez les outils de taille entre chaque coupe. Lutte chimique Si la maladie est dépistée tôt, elle peut être réprimée ou ralentie en faisant 3 traitements avec l’un ou l’autre des produits suivants : – – – DACONIL 2787 (chlorothalonil) DITHANE DG RAINSHIELD (mancozèbe) PENNCOZEB 80WP (mancozèbe) PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 3 La première application doit être faite à l’ouverture des feuilles, suivie de deux autres traitements réalisés à 14 jours d’intervalle chacun. Symptômes de l’anthracnose sur des feuilles d’un Quercus Source : IQDHO LA CRIBLURE (Blumeriella jaapii) Taxonomie Ordre : Helotiales Famille : Dermateaceae Genre : Blumeriella Espèce : jaapii Espèces sensibles Plusieurs pruniers et cerisiers sont particulièrement sensibles à la criblure. Parmi ceux-ci, mentionnons : Prunus x Cistena, Prunus triloba, Prunus tomentosa, Prunus serrulata, Prunus virginiana cv 'Shubert' et plusieurs cultivars fruitiers. Biologie Le champignon hiverne au sol dans les feuilles infectées de l’automne précédent et forme des apothécies au printemps suivant pour disséminer ses spores. Il entre dans la plante par les stomates des feuilles et se développe entre les cellules qui seront détruites pour former les trous caractéristiques de la maladie. Une semaine après l’infection, le champignon produira sur la feuille une fructification qui disséminera d’autres spores pour répéter le cycle durant l’été si les conditions sont favorables. Éléments de diagnostic Taches de couleur pourpre devenant brunâtres situées sur la face supérieure des nouvelles feuilles. Formation de trous (criblures) d’environ 3 mm de diamètre. Jaunissement et chute des feuilles. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 4 Stratégie d’intervention Ramassez et éliminez les feuilles mortes tombées au sol. À l’automne, déplacez les plants affectés sur des surfaces propres et éloignées des sources d’infection. Irriguez le matin afin que le feuillage sèche le plus rapidement possible. Dès le plein développement des feuilles, traitez avec du soufre microfin. Certaines formulations de CAPTAN (captane) sont homologuées pour lutter contre la criblure, mais seulement sur le cerisier (aigre, douce). Le premier traitement doit être effectué avant la libération des spores, soit dès l’apparition des premières feuilles. Symptôme de la criblure sur les feuilles d’un Prunus Source : IQDHO LA TACHE GOUDRONNEUSE DE L'ÉRABLE Taxonomie Ordre : Rhytismatales Famille : Rhytismataceae Genre : Rhytisma Espèce : acerinum, americanum et punctatum Plantes préférées Érable de l'amur, érable à giguère, érable rouge (plaine), érable argenté et érable à sucre. Biologie Le champignon est présent sur les vieilles feuilles tombées au sol. Les spores affectent les nouvelles feuilles au printemps et les symptômes apparaissent seulement à la fin du printemps. Les tissus affectés deviennent vert pâle pour jaunir graduellement jusqu’au milieu de l’été. Par la suite, une croûte noire caractéristique se forme sur les tissus malades à cet endroit. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 5 Éléments de diagnostic Apparition de taches circulaires sur les feuilles. Formation d’une croûte noire qui recouvre ensuite les lésions sur les feuilles. Interventions recommandées Lutte préventive Ramassez les vieilles feuilles affectées et brûlez-les. Lutte chimique Au Canada, aucun fongicide n’est homologué pour lutter spécifiquement contre la tache goudronneuse de l’érable. Symptômes de la tache goudronneuse sur les feuilles d’un érable Source : IQDHO LA CÉCIDOMYIE DU FÉVIER (Dasineura gleditchiae) Taxonomie Ordre : Diptera Famille : Cecidomyiidae Genre : Dasineura Espèce : gleditchiae État de la situation Compte tenu des températures des dernières semaines, le débourrement des arbres est bien amorcé ainsi que l’activité de la cécidomyie du févier. Le temps est venu d’effectuer un premier traitement sur les féviers afin de contrôler la première génération de cécidomyie surtout sur les arbres qui ont des antécédents révélant des dommages importants. L’effet de ce traitement est optimal lorsque les feuilles commencent à se déployer. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 6 Description et biologie de l’insecte L’adulte est une petite mouche noire qui mesure environ 3 mm de longueur. La larve blanche, tirant sur le jaune pâle, peut atteindre environ 6 mm de longueur. L’adulte émerge du sol au début du printemps, au moment où les jeunes pousses du févier sont en croissance. Il passe l’hiver sous sa dernière forme de stade larvaire à l’intérieur d’un cocon. Celui-ci est la plupart du temps situé à environ 5 cm de profondeur dans le sol près de la base du tronc. L’adulte émerge alors au moment où l’arbre débourre et les femelles pondent leurs œufs, qui sont en forme de foie et de couleur jaunâtre, sur les nouvelles pousses. Les œufs éclosent en deux jours environ et les jeunes larves rampent sur la feuille et commencent aussitôt à se nourrir. Trois jours après l’éclosion, la galle est initiée par l’insecte. Il peut y avoir plus qu’une larve dans les galles. Lorsque l’adulte sort de la galle, celle-ci devient brune et finit par tomber. La cécidomyie du févier peut produire jusqu’à trois générations par année. Hôtes préférés Gleditsia sp., surtout les cultivars sans épines. Éléments de diagnostic Déformation du feuillage surtout à l’extrémité des nouvelles pousses. Présence de petites larves à l’intérieur des folioles attaquées. Gonflement des folioles infestées, apparence d’une gousse allongée qui devient rouge puis brune. Jaunissement et chute prématurée des feuilles infestées. Présence de moucherons noirs tôt le printemps et au cours de la saison. Réduction de la croissance de l’arbre. Stratégie d’intervention Méthodes préventives Au moment du débourrement des feuilles, commencer à effectuer le dépistage. Surveiller la présence de minuscules larves blanches sur les nouvelles folioles. Tailler et éliminer les rameaux infestés avant que l’insecte ne complète son cycle. Contrôle biologique Il est possible d’utiliser des pièges collants de couleur jaune pour contrôler les adultes qui émergent du sol au printemps. Contrôle chimique Pour obtenir un certain contrôle, les traitements doivent viser les adultes et être effectués à 10 jours d’intervalle. Si les populations sont importantes au printemps, une intervention, alors que la ponte des œufs est au maximum, est recommandée. Un traitement efficace au printemps en évite souvent bien d’autres en cours de saison. SEVIN (carbaryl) ORTHENE (acéphate) SUCCESS 480 SC (spinosad) PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 7 Source : IQDHO LA ROUILLE-TUMEUR DU GENÉVRIER (Gymnosporangium spp.) Taxonomie Ordre : Uredinales Famille : Pucciniaceae Genre : Gymnosporangium Espèce : sp. État de la situation Les galles gélatineuses de Gymnosporangium clavipes sur les genévriers sont apparues cette semaine en Montérégie (pour les genévriers venant du Québec). Espèces sensibles Trois espèces de Gymnosporangium sont couramment observées au Québec, soit G. juniperi-virginianae, G. globosum et G. clavipes. La première espèce a comme hôtes alternes les pommetiers et les pommiers (Malus). Les deux autres espèces de rouille ont comme hôtes alternes les aubépines (Crataegus), les pommiers et les pommetiers, les amélanchiers et quelquefois les poiriers (Pyrus). En général, les genévriers érigés sont plus sensibles que les genévriers à port rampant. Les genévriers particulièrement sensibles sont les cultivars de Juniperus chinensis, J. communis, J. horizontalis, J. scopulorum, J. squamata et J. virginiana. Parmi les genévriers résistants, on retrouve J. chinensis ‘Sargentii’, J. communis ‘Depressa’, J. communis ‘Suecica’, J. sabina et J. virginiana ‘Tripartita’. Il y a eu quelques cas de thuyas infectés par la rouille, tandis que le cèdre de l’est est parfois infecté. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 8 Tous les cultivars de Malus sont sensibles à la rouille de même que presque tous les cultivars de Crataegus. Parmi les espèces d’aubépines résistantes à la rouille, on connaît Crataegus intricata et Crataegus pruinosa. Éléments de diagnostic Rouille-tumeur du genévrier (Gymnosporangium juniperi-virginianae) Symptômes sur les genévriers et les cèdres : 1re année : des petites galles apparaissent au printemps, se développent partout sur l’arbre et sur les aiguilles, puis grossissent tout l’été. À l’automne, elles ont atteint leur pleine grandeur. Elles sont brungris et réniformes (environ 10 mm de haut par 30 mm de diamètre). De plus, des dépressions, ayant l’apparence de celles présentes sur une balle de golf, se forment sur les galles. 2e année : les galles matures produisent des cornes brunâtres qui s’allongent et deviennent orange brillant et gélatineuses durant les pluies au printemps (4 à 6 heures de pluie, 10 à 24 °C). Ces cônes libèrent des spores connues sous le nom de basidiospores qui infectent les pommiers dans un rayon d’environ 30 mètres. La maladie complète son cycle la 2e année sur les pommiers. Symptômes sur les pommiers : Au printemps, des petites taches jaunes apparaissent sur les feuilles. Le champignon peut aussi affecter les fruits et les tiges succulentes des variétés les plus sensibles. À maturité, les taches enflent et deviennent jaune-orange avec un contour rouge. Des petits points noirs (ce sont les spermagonies) se forment au centre de la lésion. Deux à quatre semaines après l’apparition des points noirs, des structures en tubes appelées « écies », qui prennent l’apparence de lambeaux, sont visibles sur la face inférieure des feuilles. Les éciospores sont relâchées et infectent les genévriers à partir du milieu de l’été jusqu’au début de l’automne. Le printemps suivant, les galles se développent sur les genévriers. Source : Source : http://urbanext.illinois.edu/hortanswers/detailproblem.cfm?PathogenID=1 http://www.biosurvey.ou.edu/okwild/misc/cedarapp.html PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 9 Rouille-tumeur de l'aubépine (Gymnosporangium globosum) Symptômes sur les conifères : 1re année : de très petites galles rondes se développent au printemps sur les aiguilles à travers l’arbre. Les galles immatures sont rouge-brun, grossissent tout l’été pour atteindre leur pleine grandeur (3 à 14 mm de diamètre) à l’automne. 2e année : les galles matures gris-brun enflent et produisent des cornes brun-rouge, pointues et gélatineuses durant les pluies du printemps. Les cornes libèrent des spores connues sous le nom de basidiospores qui infectent les feuillus. Les galles peuvent produire des spores plus d’une année. Symptômes sur les feuillus : Sur les feuilles, de petites taches jaunes apparaissent après l’infection au printemps. La tache grossit, devient orange et développe des spermagonies au centre de la lésion. Au milieu de l’été, les écies (structures en tubes) apparaissent sur le revers des feuilles, sur les fruits ou sur les tiges. Elles atteignent 3 mm de longueur. Elles deviennent plus visibles quand elles prennent un aspect de lambeau. Elles libèrent des éciospores en conditions humides qui peuvent infecter les conifères, du milieu de l’été jusqu’au début de l’automne. Dans les cas graves, les feuilles des aubépines jaunissent et tombent. Les symptômes varient selon l’hôte. Des taches noires encerclées de rouge apparaissent sur la face supérieure des feuilles des poiriers. Source : Source : IQDHO http://www.forestryimages.org/browse/detail.cfm?imgnum=3036004 Rouille-tumeur du cognassier (Gymnosporangium clavipes) Symptômes sur les conifères : Les symptômes apparaissent sur les aiguilles et les nouvelles branches. Gymnosporangium clavipes est différent des deux autres rouilles. En effet, au lieu de former des galles rondes, il cause un léger renflement floconneux des branches. Ces renflements ceinturent et tuent la plupart des jeunes tiges, mais certaines tiges survivent et perpétuent l’infection pour de nombreuses années. Ces galles sont difficiles à voir jusqu’à ce qu’au printemps, sous conditions pluvieuses (23 à 26 °C), elles deviennent humides, enflent davantage et se gélatinisent d’un orange brillant. Elles relâchent alors des spores, connues sous le nom de basidiospores, qui infectent les feuillus sensibles. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 10 Symptômes sur les feuillus : Les feuilles, les pétioles, les jeunes branches et les fruits peuvent présenter des symptômes. Des taches se forment 7 à 10 jours après l’infection. Quelques jours plus tard, les spermagonies sont produites. Les écies (structures en tubes) apparaissent 4 à 7 semaines plus tard. Les symptômes varient selon l’hôte. Sur les aubépines, les écies sont rosâtres et peuvent couvrir le fruit de façon importante. En période humide, les écies libèrent des éciospores qui infectent les conifères à la fin de l’été et au début de l’automne. Dans certains cas, l’infection peut se transmettre aux branches et aux épines des rosacées. Le résultat se traduit par le développement d’un chancre qui grossit d’année en année. La plupart des branches infectées sont ceinturées par le chancre durant la seconde saison, causant ainsi la mort des bourgeons. Source : IQDHO Source : http://www.forestryimages.org/browse/detail.cfm?imgnum=5337045 Stratégie d'intervention Méthodes préventives La première étape dans la prévention de cette maladie est de ne pas acheter ou de ne pas accepter de conifères porteurs de galles de la rouille. Il s’agit d’être vigilant et de surveiller les arrivages, particulièrement les plants provenant de l’Ontario, qui ne sont soumis à aucun contrôle phytosanitaire entre l’Ontario et le Québec. Il semble d’ailleurs que cette maladie soit devenue endémique en Ontario. La deuxième étape est de ne pas planter de genévriers et de plantes de la famille des rosacées les uns à côté des autres ou à faible distance l’un de l’autre. De cette façon, on enraie le problème en empêchant l’agent pathogène de compléter son cycle. Une autre méthode plus fastidieuse est de tailler et de détruire les galles lorsqu’elles sont présentes sur les conifères, et ce, avant que leur développement soit complété au printemps de la deuxième année. Lutte chimique Pour être efficaces, les traitements doivent être faits à titre préventif. Quand on remarque les masses gélatineuses au printemps de la deuxième année, il est temps de traiter préventivement les pommiers, les pommetiers et les aubépines avec l’un des produits suivants : EAGLE WSP (myclobutanil) EAGLE WSP (myclobutanil) + DITHANE DG (mancozèbe) NOVA (myclobutanil) PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 11 On peut aussi appliquer un de ces produits sur les masses gélatineuses des genévriers. Il faudra alors utiliser un fongicide éradicant comme le NOVA. Le nombre d’applications dépend de la fréquence des précipitations; plus le printemps est humide, plus il faut traiter souvent. En période sèche, un à deux traitements devraient être suffisants, alors qu’en présence de conditions humides et pluvieuses, les applications doivent être répétées une fois par semaine pendant un mois. LE FEU BACTÉRIEN (BRÛLURE BACTÉRIENNE DES ROSACÉES) (Erwinia amylovora) Taxonomie Ordre : Enterobacteriales Famille : Enterobacteriaceae Genre : Erwinia Espèce : amylovora État de la situation Nous sommes en plein dans la floraison des pommiers et pommetiers. C’est la période critique pour la transmission de la bactérie à d’autres arbres par les insectes pollinisateurs. Les premiers dommages apparaîtront plus tard durant la saison de croissance. Pour plus d’information, vous pouvez aussi lire l’avertissement No 06 du réseau pommier du 18 mai 2011 (http://www.agrireseau.qc.ca/Rap/documents/a06pom11.pdf). Hôtes principaux Cotoneaster sp., Crataegus sp., Cydonia sp., Malus sp., Pyrus sp., Pyracantha sp., Sorbus sp. et Spiraea sp. Éléments de diagnostic Dessèchement et brunissement des inflorescences et des pousses tendres. Pédoncules floraux deviennent nécrosés. Lésions progressant à partir des tiges vers les branches secondaires, puis vers les branches charpentières et finalement vers le tronc. Ces lésions sont de couleur rouge-brun et ont un aspect humide et brillant. Présence d'exsudat bactérien de couleur miel. Présence de chancres sur les branches, les charpentières et le tronc. Présence de stries brun rougeâtre sur les parties ligneuses atteintes. Dépression et décollement de l'écorce. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 12 Biologie La bactérie hiverne sur les chancres présents sur les troncs et les branches. Au printemps, lorsque le temps est chaud (> 18 °C) et pluvieux, la bactérie se multiplie, exsude des parties infectées des troncs et des branches et pénètre dans la plante par les fleurs, les lenticelles, les stomates et les blessures de taille, de greffe ou de grêle. La floraison est la période la plus critique pour la transmission de la maladie. La bactérie est disséminée d’une plante à l’autre ou d’une partie à l’autre d’une même plante par le vent, les oiseaux, les insectes pollinisateurs et les outils de taille. Plus la saison avance, moins il y a d’infections. Des chancres apparaissent au cours de la saison. Ils forment d’abord des zones déprimées qui se fissurent par la suite. Stratégie d'intervention Intervenir dès l’apparition des symptômes pour sauver la plante. La maladie se transmet rapidement lorsque le temps est pluvieux. Mesures préventives Tailler en été par temps sec les parties atteintes en excisant au moins 30 cm de tissus sains et en prenant soin de désinfecter à l'alcool les outils de taille entre chaque coupe. En hiver, les tailles peuvent être faites à 2 cm des tissus atteints. Éliminer les arbres malades à l’extérieur de la pépinière (pommiers, pommetiers, aubépines sauvages, etc.). Éviter d’introduire des plants atteints dans la pépinière et de planter des végétaux sensibles les uns près des autres. Sélectionner des espèces et des cultivars résistants à cette maladie. Une croissance importante, causée par un excès d‘azote ou à une taille qui stimule et prolonge la croissance à l'automne, prédispose les arbres à l’infection. Éviter de mouiller le feuillage pendant une longue période si les risques d'infection sont élevés. Dépister fréquemment les arbres de la famille des rosacées pour détruire tout foyer d'infection le plus rapidement possible. Lutte chimique Des applications d’une solution à base de cuivre au débourrement avancé, surtout pendant le début de la floraison ou à l'automne, peuvent contrôler la progression de la maladie. Des produits à base de streptomycine, tel le STREPTOMYCIN 17, sont homologués pour l’application sur les arbres fruitiers. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 13 Feu bactérien sur Malus sp. Source : IQDHO LA TAVELURE (Venturia inaequalis) Taxonomie Ordre : Pleosporales Famille : Venturiaceae Genre : Venturia Espèce : inaequalis État de la situation La période de débourrement des feuilles correspond généralement au début des périodes des infections primaires de tavelure. Il sera donc important de faire un traitement préventif avant les pluies des prochains jours afin de protéger les feuilles exposées aux spores du champignon. La tavelure est un champignon qui s’attaque au feuillage et aux fruits des pommetiers. Les dégâts surviennent du début de l’été jusqu’à l’automne. Pour déclencher une infection, il faut 25 heures de mouillure consécutive à 6 °C. Cette durée diminue à 9 heures pour un intervalle de températures se situant entre 16 et 24 °C. Une période sèche de plus de 4 heures (humidité inférieure à 85 %), suivant la période de mouillure, annule l’infection. La durée de la période d’incubation de la tavelure est de 17 jours à une température de 9 °C alors qu’elle est de 8 jours lorsque les températures se maintiennent entre 17 à 24 °C. Pour un suivi beaucoup plus exhaustif de la maladie, vous pouvez aussi lire les avertissements du réseau pommier à ce sujet à l’adresse suivante : http://www.agrireseau.qc.ca/rap/navigation.aspx?sid=1193&pid=0&r. Éléments de diagnostic Apparition de taches brunes sur les feuilles et les fruits. Perte de la vigueur de l’arbre et chute prématurée du feuillage en cas d’une forte infection. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 14 Stratégie d’intervention Privilégiez les cultivars résistants à la tavelure, sinon des pulvérisations fréquentes, avec les fongicides suivants, devront être effectuées à partir du stade de débourrement des bourgeons sur les cultivars sensibles : Captane : CAPTAN 50 W, CAPTAN 80 W, CAPTAN 80 WDG, MAESTRO 80 DF (éradication dans les 18 à 24 heures [selon la température] après le début d’une période d’infection). Mancozèbe : DITHANE DG (75 %), MANZATE DF (75 %), DITHANE M-45 (80 %) (éradication dans les 18 à 24 heures [selon la température] après le début d’une période d’infection). Dinocap/mancozèbe : DIKAR (4,7 %/72 %) (éradication dans les 18 à 24 heures [selon la température] après le début d’une période d’infection). Métirame : POLYRAM DF (80 %) (éradication dans les 18 à 24 heures [selon la température] après le début d’une période d’infection). Soufre : MICROSCOPIC SULPHUR, CHAUX SOUFRÉE, MICROFINE SULPHUR (aucune capacité d'éradication). Myclobutanil : NOVA 40 W (protectant et éradicant). Krésoxim-méthyl : SOVRAN (protectant et éradicant). Trifloxistrobine : FLINT 50 WG (protectant et éradicant). Produit curatif et protectant qui offre une pénétration translaminaire et qui a un certain effet résiduel. Symptômes de la tavelure sur des feuilles de Malus Source : IQDHO LE GROUPE D'EXPERTS EN PROTECTION DES PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Mario Comtois, agronome, B. Sc.Biol. - Conseiller en pépinière, avertisseur Institut québécois du développement de l'horticulture ornementale 3230, rue Sicotte, bureau E-307, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 2M2 Téléphone : 450 778-6514 – Télécopieur : 450 778-6537 Courriel : [email protected] Édition et mise en page : Bruno Gosselin, Cindy Ouellet et Linda Roy, RAP © Reproduction intégrale autorisée en mentionnant toujours la source du document Réseau d'avertissements phytosanitaires – Avertissement No 05 – pépinières ornementales – 25 mai 2011 PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 05 – 2011, page 15