Au nom d'Allah

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Au nom d'Allah
Les Musulmans Noirs d'Amérique : histoire, haine, factions
Bruno Gheerbrant
© 2007, Bruno Gheerbrant, Tous droits réservés
Dépôt Légal, avril 2007
http://racismeantiblanc.bizland.com
1
Table des matières
Introduction.......................................................................................................................................... 3
Chapitre 1 : Et Allah vint à Détroit...................................................................................................... 5
Chapitre 2 : Armageddon, Armageddon.............................................................................................15
Chapitre 3 : Prêcheurs de la haine noire.............................................................................................28
Chapitre 4 : Inch Allah....................................................................................................................... 38
Chapitre 5 : Les Zebra Killings...........................................................................................................46
Chapitre 6 : Renaissance.................................................................................................................... 57
Chapitre 7 : Cure miracle et Rap Raciste........................................................................................... 69
Chapitre 8 : En marche ...................................................................................................................... 79
Chapitre 9 : Marcheurs, tueurs et dynamite........................................................................................89
Chapitre 10 : la galaxie Kémite........................................................................................................ 100
Conclusion........................................................................................................................................112
Annexe 1 : Tueurs sous influence.....................................................................................................122
Annexe 2 : Les Juifs Noirs de Yahweh Ben Yahweh.......................................................................131
Annexe 3 : Un sillage de Sang..........................................................................................................141
Bibliographies...................................................................................................................................146
Index lexical..................................................................................................................................... 160
Notes.................................................................................................................................................170
2
Introduction
«Quand ma mère était enceinte de moi, m'a-t-elle dit plus tard, un groupe de cavaliers
masqués du Ku Klux Klan est venu en galopant jusqu'à notre maison à Omaha, dans le
Nébraska, une nuit. Entourant la maison, brandissant leurs fusils et leurs carabines, ils
ont crié à mon père de sortir. Ma mère est allée à la porte d'entrée et l'a ouverte. Se
tenant debout pour qu'ils puissent voir qu'elle était enceinte, elle leur a dit qu'elle était
seule avec ses trois petits enfants, et que mon père était ailleurs, en train de prêcher, à
Milwaukee. Les hommes du Klan lui ont hurlé des menaces et des avertissements, lui
disant que nous ferions mieux de quitter la ville parce que «les bons chrétiens blancs»
n'allaient pas accepter que mon père «sème le désordre» parmi les «bons négres»
d'Omaha» [...] Continuant à hurler des menaces, les hommes du Klan étrillèrent
finalement leurs chevaux, galopèrent autour de la maison, brisant chaque vitre avec la
crosse de leurs fusils. Puis ils s'en allèrent dans la nuit, leurs torches flamboyant, aussi
soudainement qu'ils étaient venus.»1
C'est par cette scène dramatique que s'ouvre «l'autobiographie de Malcolm X» et c'est une des
toutes premières du film qu'en a tiré Spike Lee, le célèbre cinéaste Noir-Américain. Elle
correspond en tout point à l'image d'épinal que nous avons de la haine raciale aux Etats Unis. Elle
résume tous nos préjugés sur le racisme, avec son carnaval de Blancs haineux et de Noirs opprimés.
Année après année, elle nous est constamment remise à l'esprit par les associations anti-racistes. Et
c'est précisément parce que cette scène est une image d'épinal que nous devrions faire preuve de
circonspection à son sujet. Car en réalité, elle ne s'est jamais produite. Il s'agit là d'une des
nombreuses affabulations que le militant noir a inventé «pour les besoins de la cause» et qu'il a
dicté à l'écrivain Alex Haley dans les années 1960.2
Si nous savons ce qu'est le Ku Klux Klan, Malcolm X demeure une figure relativement moins
connue. Les militants anti-racistes en font un champion de la cause noire. Sur le Web, musulmans
et islamistes se servent de sa conversion à l'islam orthodoxe comme d'un argument de prosélytisme
auprès des Afro-Américains. Sur nos écrans de télévision, des chanteurs de rap arborent parfois des
T-shirts à son effigie. Tout blancs que nous sommes, nous ne savons pas grand chose sur une des
figures les plus populaires de la communauté afro-américaine avec Martin Luther King.
On sait parfois, moins souvent, qu'il a été membre des Black muslims – les musulmans noirs – et
leur prêcheur le plus connu entre la fin des années cinquante et le début des années Soixante. Les
Musulmans Noirs ? En France, le nom évoque vaguement quelque chose dans l'esprit des Blancs,
ou pour certains rien du tout. Des racistes, parait-il... On évoque à leur sujet le nom de leur
principale secte, la Nation de l'Islam, et celui de son actuel dirigeant : Louis Farrakhan.
Dans notre pays, les années 2005 & 2006 ont été marquées par de graves manifestations de violence
raciale. En février 2005 notamment, un millier de jeunes noirs sont venu des cités de banlieues se
livrer dans Paris à un déchaînement de haine contre des lycéens blancs lors d'une manifestation
lycéennes. Dans la foulée de cette chasse aux blancs, le philosophe Alain Finkielkrau mettait en
garde : «C'est la bataille Farrakhan qui nous pend au Nez» Depuis, un des anciens adeptes de la
Nation de l'Islam en France, Kemi Séba, est devenu une des figures les plus tristement célèbres de
la communauté noire.
Mais qui sont les musulmans noirs ? Quelle est leur histoire ? Quelles sont leurs croyances ?
Qu'avons nous à apprendre de leur existence ?
Alors que prés de deux millions de Noirs se sont installés en France métropolitaine, que des
3
dizaines de milliers d'africains prennent d'assaut les côtes d'Europe, et que leur communauté
reproduit parmi nous un cheminement - un échec - social, économique, culturel et politique
identique à celui des Afro-américains, bien qu'étant arrivé dans des circonstances différentes, ce
sont des questions importantes auxquelles il convient de répondre
Cet ouvrage présente une approche sans complaisance, sans justifications, des Musulmans Noirs.
Il décrit l'histoire de la Nation de l'Islam, son influence dans la communauté afro-américaine et la
façon dont elle est devenue en soixante-dix ans d'existence la plus puissante organisation raciste des
Etats-Unis. C'est aussi un avertissement sur ce qui nous attend si nos gouvernements continuent de
laisser des millions d'africains s'installer en Europe. Puisse-t-il être entendu du lecteur.
4
Chapitre 1 : Et Allah vint à Détroit
1918. Alors que six jours plus tôt, un armistice a mis un terme à une guerre lointaine dans laquelle
les États Unis se sont impliqués tardivement, deux Américains pénètrent dans un petit restaurant
situé au 803 south third street à Los Angeles. Une fois installés, Benkert et Gillibrand, ce sont
leurs noms, décident de passer commande d'un steak. A leur grande surprise, le cuisinier, dont le
commerce ne roule pas sur l'or et qui ne peut se permettre d'être victime de grivèlerie, leur réclame
une caution de deux dollars avant de mettre la viande à cuire. Devant les protestations que
déclenchent ces méthodes commerciales pour le moins inhabituelles, le ton monte rapidement : le
restaurateur, en effet, est d'un tempérament peu enclin aux concessions.
Très vite, On passe des plaintes aux menaces, des menaces aux invectives. Les esprits s'échauffent.
Dans un accès de rage, le restaurateur braque un revolver en direction des deux hommes puis, se
ravisant, il range l'arme, sort de l'arrière du comptoir pour s'approcher d'eux, bien décidé de régler
ses comptes à coups de poings. Il tente de frapper Gillibrand une première fois; le client recule et
sort du restaurant. Le cuistot le suit jusque dans la rue, le frappe à nouveau et déséquilibre sa
victime qui tombe à terre tandis que sa tête heurte de plein fouet la bordure du trottoir. En un
instant, son agresseur s'installe à califourchon sur lui puis, l'attrapant à la gorge, lui claque la tête
sur la chaussée avant de prendre la fuite.
La police, informée de l'échauffourée, se met rapidement à la recherche du restaurateur qu'elle
arrête non loin de son restaurant, à South Bunkerhill Street. Au poste de police, l'homme, qui sera
relâché dans les heures qui suivent - le plaignant ayant décidé de ne pas entamer de poursuites - doit
répondre à un interrogatoire et décliner son état civil. Il déclare à l'agent qui l'interroge qu'il se
nomme Wallie Ford : l'homme que des milliers de Noirs-américains considèrent aujourd'hui comme
l'incarnation d' Allah vient d'entrer pour la première fois – et pas la dernière – dans les annales des
services de police américains.3
Après cet incident, la vie de Wallace Ford, puisque c'est le nom sous lequel il est alors connu,
reprend un cours normal. Grand, et mince, l'homme a la peau basanée, les cheveux noirs bouclés,
les yeux de la même couleur, légèrement en amande, qui trahissent des origines métissées. Il a
aussi des traits de type européen et un nez droit qui lui permettent, pendant sa jeunesse, de passer
pour un Blanc. Ses fonctions de gérant du restaurant, son sourire charmeur lui valent un certain
succès auprès de ses serveuses, dont certaines finissent dans son lit . C'est ainsi qu'il se lie avec
Hazel Barton, une jeune blanche âgée de 25 ans originaire de l'état de New York. En 1919, le
couple décide de se mettre en ménage dans un appartement situé au dessus du restaurant mais
lorsque la jeune femme évoque la possibilité d'un mariage, Wallace l'informe que la chose est
impossible : il est déjà marié dans l'Oregon, mais n'a pu obtenir le divorce de sa première femme,
d'où a résulté une séparation particulièrement difficile.4
Un an plus tard, le premier septembre 1920, Wallace Ford et Hazel Barton, ont un enfant qu'ils
nomment Wallace Dodd Ford.5 Sur le certificat de naissance de son fils, le père se décrit comme
un individu de race blanche, restaurateur, né en Nouvelle-Zélande et âgé de 26 ans. 6 Ce sera, pour
Hazel, un indice sur les origines de son concubin car celui ci, à vrai dire, parle très rarement de son
passé, de sa famille et de l'éducation qu'il a reçu. Il ne témoigne également d'aucun intérêt pour la
politique, la religion ou les questions sociales de son temps. Tout au plus sait-elle qu'il est arrivé à
Los Angeles quatre ou cinq ans plus tôt et, par les confidences que lui a fait une serveuse qui était
sortie avec Fard, qu'il est quasiment illettré : cette dernière a souvent rédigé pour lui les lettres qu'il
envoyait à ses parents en Nouvelle-Zélande, tant il avait de mal à tenir sa correspondance.7
5
Cette manie de la dissimulation, l'impossibilité de se marier, la relative inculture et le tempérament
parfois violent du jeune homme vont peu à peu lasser Hazel. Un jour, elle découvre par hasard
dans les affaires de son concubin une vieille lettre adressée à un certain Fred Dodd, à Salem, en
Oregon. Curieuse, elle ne peut s'empêcher de parcourir la lettre et lorsqu'elle en a terminé la
lecture, il ne fait plus de doute dans son esprit que Fred Dodd et Wallace Ford sont une seule et
même personne. Dodd, c'est ce nom étrange qu'il avait tant insisté pour accoler au prénom de son
fils. La découverte plonge la jeune femme dans un abîme de réflexions: pourquoi tous ces
mystères ? Qu'a-t-il pu se passer en Oregon pour pousser Wallace à quitter l'état précipitamment et
à refaire sa vie sous un faux nom ? Qu'est devenue sa femme ? Des questions auxquelles le
mutisme de son concubin n'apporte pas de réponse.8 Les rapports du couple ne cessent plus dès lors
de se dégrader. En 1921, Hazel quitte Ford en emmenant son fils avec elle. Elle se mettra
brièvement en ménage avec un certain Osborne - qui mourra six mois plus tard - avant de se marier
avec Clifford Evelsizer, avec lequel elle restera définitivement.9
Wallace Ford, de son côté se met à dériver vers le crime organisé. Le 16 janvier 1920, le 18ème
amendement à la constitution des États Unis prend effet, interdisant la vente, la production, le
transport, l'importation et l'exportation des boissons alcoolisées. C'est le début de la prohibition.
Restaurateur, il intéresse forcement la pègre qui l'approche et lui propose de trafiquer de l'alcool.
La perspective de gagner facilement de l'argent est trop tentante pour qu'il y résiste longtemps et
bientôt, on sait dans le quartier qu'on peut se procurer à boire dans un restaurant de la troisième rue,
au numéro 803. Le bruit finit inévitablement par parvenir jusqu'aux oreilles de la police. Le 20
Janvier 1926, un agent en civil se présente dans l'établissement de Wallace Ford pour y acheter du
tord-boyaux. A la demande du policier, Fard téléphone pour passer commande de quatre litres de
boisson prohibée. La preuve étant faite de ses activités clandestines, il est arrêté séance tenante.10
Ce premier avertissement n'est pas suffisant pour que le restaurateur mette un terme à ses activités
illégales. Trois semaines plus tard, il est à nouveau arrêté par la police, mais cette fois ci pour une
affaire autrement sérieuse. Car Wallace Ford ne se contente pas de vendre de l'alcool; c'est aussi
un trafiquant de cocaïne et de morphine. Le 15 février, Howard Donaldson, un eurasien avec qui il
s'est lié d'amitié, négocie avec un policier la vente d'une importante quantité de drogue pour 225
dollars et déclare imprudemment que la marchandise se trouve en possession du restaurateur.11 Les
trois hommes se rencontrent pour conclure le marché. Tandis qu'ils discutent, Ford remarque
soudain que le client potentiel porte sur lui des menottes et comprend qu'il s'agit en réalité un
représentant de la loi.12 Il tente de faire marche arrière mais il est trop tard : les deux dealeurs sont
arrêtés. Trois heures plus tard, trois agents perquisitionnent le 803 south third Street et découvrent
une quantité importante de narcotiques, dont de la cocaïne, dissimulée dans du papier journal.13
Jugé une première fois le 04 mars 1926 pour une infraction au Woolwine Act - la loi californienne
sur la prohibition- il est condamné à des peine de 1 dollars ou un jour de prison pour possession
d'alcool et à 400 dollars ou 180 jours de prison en avoir vendu. Le 28 mai 1926, il est jugé une
seconde fois, cette fois pour la possession d'héroïne et d'autres substances illicites, et il est
condamné à quatre ans de prison.14 Ces années, Ford n'est pas obligé de les purger. Comme son
complice, il pourrait bénéficier de la liberté sur parole mais son tempérament inflexible lui fait
choisir une autre voie. Il veut, explique-t-il à Hazel Barton, purger l'intégralité de sa peine afin de
pouvoir être véritablement un homme libre à sa sortie de prison.15
Lorsque les services
pénitentiaires de la prison de Saint Quentin, en Californie, lui demande de préciser à nouveau ses
origines, il se déclare de race blanche, mais originaire d'Hawaï, ayant pour parents Béatrice et Zared
Ford.16
Des années que Wallace Ford passe derrière les barreaux, on ne sait rien. Un parenthèse s'ouvre à
6
son arrivée à la prison de Saint Quentin et se ferme lorsqu'il en sort, le 27 mai 1929. Aussitôt,
comme il a quitté l'Oregon pour la Californie pendant les années 1910, il décide de quitter la
Californie pour recommencer sa vie ailleurs. Symbole de cette volonté de changement, il modifie
légèrement son nom. Fred Dodd était devenu Wallace Ford, qui devient désormais Wallace Fard.
Dans un premier temps, Wallace Fard essaye d'être représentant de commerce. En démarcheur
indépendant, il vend du matériel de petite chirurgie pour la Marcellens Chemical Compagny, à
Chicago puis, ne parvenant pas à vivre correctement de cet emploi, il déménage à Detroit.17
Fard a un plan. Pendant son bref séjour à Chicago, il a découvert le Temple de la Science Maure
d'Amérique,18 un culte anti-blanc qui s'est progressivement répandu dans plusieurs villes des États
Unis. Depuis le début des années 20 , un gourou nommé Noble Drew Ali y enseigne que les Noirs
sont les descendants de la tribu Nord-Africaine de Moabites et surtout, que ces Maures sont
supérieurs aux Blancs. Il les incite à ne pas se considérer comme étant de couleur noire mais
olivâtre. Il les encourage aussi à rejeter leur “nom d'esclave” - c'est à dire le patronyme qui a été
attribué à leur ancêtre esclave par un propriétaire blanc - pour les transformer en «véritables noms »
en y adjoignant les particules “El” ou “Bey”. A l'usage des adeptes du culte qu'il a fondé, il a rédigé
son propre Coran qui mélange ses propres préceptes avec des extraits tirés du Coran traditionnel et
de la Bible. Au milieu de 1929, le Temple de la Science Maure d'Amérique est en pleine débandade
: des dissensions internes ont dégénéré en affrontements sanglants. Au cours d'une rixe sanglante
entre factions, Noble Drew Ali est battu à mort par ses opposants.19
L'islam, s'il ne le pratique pas, n'est pas inconnu de Wallace Fard; pendant son enfance en
Nouvelle-Zélande, son père Zared, un immigré originaire de la région où se situe l'actuel Pakistan,
lui en a souvent parlé.20 Pendant son séjour à Chicago, il se renseigne sur les enseignements du
Temple de la Science Maure d'Amérique et en pille littéralement les idées. L'ancien trafiquant de
drogue sent qu'une place est à prendre et qu'il pourrait facilement gagner sa vie au dépend de la
crédulité des Noirs. Devant l'abondance des prophètes noirs et la violence de leurs partisans, il juge
plus prudent d'aller dans une autre ville. C'est ainsi qu'abandonnant son emploi de représentant, il
s'installe à Détroit à l'automne 1929 et commence à en arpenter les rues dans un contexte social très
particulier.
Pendant les années 1920, prés de 750 000 Noirs quittent le sud des États Unis en espérant trouver
une vie meilleure dans les États du Nord et de l'Ouest. C'est le plus grand mouvement de migration
intérieur de l'histoire de la nation américaine.21 L'exode est si massif qu'il provoque un changement
rapide de la démographie des villes du Nord. Jusqu'en 1910 à Chicago, plus des deux tiers de la
population noire vit dans des quartiers dont la majorité des résidents sont Blancs. De façon
générale, les Noirs sont associés à la vie politique et sociale, certains étant élus dans des
circonscription majoritairement blanches. L'arrivée massive des Noirs du Sud va changer la donne.
Peu éduqués, pauvres, différents des populations venues d'Europe, les Noirs issus du monde rural
du Sud des États-Unis amènent avec eux alcoolisme, criminalité, délinquance et violence. Les
Noirs du Nord, qui sentent que la venue des nouveaux arrivants est en train d'avoir un impact sur
leurs relations avec les Blancs, expriment leurs ressentiments à travers leur presse communautaire
et par une attitude hostile à l'égard des nouveaux venus.22 Bientôt, de grands quartiers noirs se
forment. L'influence du milieu, qui avait permis à un nombre relativement limité de Noirs de
s'intégrer harmonieusement à la vie sociale des villes du Nord, ne suffit à faire contrepoids à
l'altérité des comportements des nouveaux venus. Les tensions raciales et la montée des problèmes
sociaux et sécuritaires posés par cette vague d'immigration afro-américaine vont pousser les
municipalités des villes du Nord - qui n'avait pas été confrontés, comme dans les états du Sud, aux
problèmes inhérents à la cohabitation de grands groupes ethniques - à adopter des lois de
7
ségrégation.23 Plus que ces lois de Ségrégation, l'incapacité des migrants noirs à doter leurs
communautés de structures économiques solides et autonomes - à la différence des Asiatiques ou
des Juifs, par exemple - va les rendre particulièrement dépendants de l'économie de la population
blanche. L'espoir de ces migrants venus s'installer “au pays du lait et du miel” de voir s'améliorer
leur situation économique, ne tarde pas à faire place au ressentiment et à la rancoeur envers des
Blancs, considérés comme des hypocrites et accusés de ne pas donner de travail à l'homme noir.
Reconverti en vendeur à domicile de manteaux et de soieries, celui qui s'est renommé Wallace Fard
Muhammad frappe aux portes des habitants du quartier noir de Paradise Valley. Après avoir
gagné la confiance de ses hôtes, il pénètre dans les foyers noirs, évoque les pays mystérieux d'où
sont originaires leurs ancêtres et, lorsqu'il sent un terrain propice, fait la promotion de sa vision
particulière de la religion avec des arguments chocs: “La bible,” explique-t-il, “vous apprend que
le soleil se lève et se couche. Ce n'est pas ainsi. Le soleil est immobile. Toute votre vie vous avez
pensé que la terre ne bougeait pas. Mettez vous debout, regardez en direction du soleil et sachez
que c'est la terre sur laquelle vous vous tenez qui bouge.” L'indigence intellectuelle de certains de
ses interlocuteurs est telle qu'il n'en faut pas plus pour qu'ébahis par une telle révélation, ils se
convertissent.24 Invité à partager le repas de ses hôtes, il leur explique, à la fin du repas, que la
nourriture qu'on vient de lui offrir n'est pas bonne pour eux “Ne mangez pas cette nourriture. Pour
vous c'est du poison. Les gens de votre pays n'en mangent pas. Comme ils mangent bien, ils sont
toujours en parfaite santé.”25 Il les incite alors à la frugalité, à éviter la viande de porc et à ne
prendre qu'un repas par jour.
Il est, dit-il pour se présenter, né à La Mecque le 25 février 1877 et, par la tribu de Quryash - ou
Koreish - , il affirme être d'ascendance commune avec le prophète Mahomet. Il prétend être
diplômé d'Oxford, en Angleterre et avoir finit ses études à l'université de Californie de Sud de Los
Angeles afin de se préparer à une carrière diplomatique dans le Royaume du Hejaz. 26 Retourné
chez lui, il aurait décidé de quitter sa famille pour revenir aux États Unis et c'est alors qu'il a
découvert son “oncle” d'Amérique - une allusion aux Noirs Américains - qui était perdu dans les
jungles sauvages d'Amérique du Nord depuis quatre cents ans.27 Surtout, il est le Mahdi attendu
2000 ans après la naissance du Christ, ayant pris des traits caucasiens pour pouvoir se mélanger aux
Blancs et découvrir le plan secret qu'ils veulent mettre en oeuvre pour l'extermination des Noirs.28
Sa mission, affirme-t-il enfin, commence symboliquement le 04 juillet 1930, date de l'indépendance
des États Unis, qui doit devenir celle de l'indépendance du peuple Noir vis à vis des Blancs.29
En quelques mois, Wallace Fard parvient à convertir un nombre conséquent de personnes. Après
avoir organisé pendant quelques temps des réunions chez l'un ou l'autre, il fonde en Novembre 1929
le Temple de l'Islam d'Allah où il organise régulièrement des offices religieux. 30 Dans les mois qui
suivent, l'effondrement boursier d'octobre 1929, qui provoque une grave crise économique, entraîne
par effet de domino une misère généralisée au sein de la communauté afro-américaine. Avec une
concurrence accrue sur le marché du travail, les Blancs vont également prendre une série de
mesures pour protéger leurs emplois ou favoriser l'embauche des membres de leur communauté, au
détriment des Noirs, dont la communauté n'a presque aucune autonomie économique. 31 Ce climat
économique et social contribue au succès croissant que rencontre le message anti-blanc propagé
par Wallace Fard.
De nombreux Noirs se réunissent alors sous la bannière de l'Islam Noir. Beaucoup sont d'anciens
adeptes du Temple de la Science Maure d'Amérique, d'autres, des migrants noirs du Sud. Parmis
ces derniers se trouvent des sympathisants de l'Association Universelle Nègre d'Amélioration,32 un
mouvement fondé par Marcus Garvey en 1914 en Jamaïque, qu'il avait importé aux Etats-Unis
lorsqu'il y avait émigré. Extrêmement populaire parmi les Noirs - elle a compté une trentaine de
branches en 1919 et a eu plusieurs centaines de milliers d'adhérents - cette association prônait le
8
retour des Noirs en Afrique et affirmait que ceux-ci devaient être fiers de leur origine. En 1923,
Marcus Garvey avait été poursuivi en justice pour escroquerie dans le cadre de la gestion d'une
compagnie de bateaux à vapeur qu'il avait créé pour rapatrier les Noirs. Deux ans plus tard, il avait
été incarcéré au pénitencier d'Atlanta avant d'être gracié par le président Coolidge, puis expulsé
vers la Jamaïque.33 La débandade de l'association avait sonné le glas des espoirs de retour en
Afrique des Noirs-américains, et celle d'une résolution saine des problèmes raciaux de l'Amérique.
Au printemps 1931, Wallace Fard fait une rencontre déterminante pour le futur de l'organisation
qu'il a créé. Depuis quelques temps, Clara Poole, née Evans, fréquente le Temple de l'Islam d'Allah
et elle décide un jour d'inviter le prophète à manger chez elle. Elle espère ainsi lui faire rencontrer
son mari, Elijah et amener celui-ci à se convertir.34
Elijah Poole est l'exemple type du genre d'individu que Fard recrute sous la bannière du Temple de
l'Islam d'Allah. Né en 1877 à Sanderville en Géorgie, il ignore le jour exacte de sa naissance.
Enfant, il va quelques temps à l'école de cette petite ville, ne parvenant à assimiler que les
rudiments de l'écriture et de la lecture. En 1919, il épouse Clara Evans à Cordele. Il travaille alors
pendant quatre ans pour la Georgia and Southern Railroad, une compagnie ferroviaire à Macon,
toujours en Géorgie. En 1923, comme des centaines de milliers d'autres Noirs, il émigre vers le
Nord et s'installe à Detroit, dans le Michigan, où il occupe successivement plusieurs emplois
jusqu'au début de la crise économique des années trente, à partir de laquelle ne trouvant plus de
travail, il sombre dans l'apathie, l'oisiveté et l'alcoolisme.35 L'enseignement de Fard est une véritable
révélation pour Elijah Poole. Il passe de la haine de soi à la haine envers les Blancs, pose la
bouteille et commence à fréquenter assiduement la secte raciste.36
Pendant plusieurs mois, C'est quasi-quotidiennement que Wallace Fard est invité chez les Poole. Au
contact du Gourou, Elijah et sa famille s'imprégne du credo raciste de l'Islam Noir et apprennent
tout de la vérité cachée sur l'origine de l'homme noir et la façon dont la race des Diables Blancs a
été créée.37
A l'origine des temps, il n'y avait sur terre que le peuple originel, le peuple noir, qui
était l'être suprême, Allah. Ce peuple originel habitait la meilleure partie de la terre.
Il avait fondé la sainte ville de la Mecque, ainsi que celle de Jérusalem. Il y a près de 5
000 ans naquit à une trentaine de kilomètres de la Mecque un scientifique nommé
Yacub. Sa naissance avait été prophétisée 8 400 ans plus tôt et il était dit qu'il créerait
une race de diables. A l'âge de six ans, en observant des morceaux de métal, Yacub
découvrit le magnétisme. Il déclara alors à son entourage que lorsqu'il serait
suffisamment âgé pour cela, il créerait une race différente et lui enseignerait l'art de la
tromperie. Cette race régnerait ensuite sur terre pendant 6 000 ans.
Pour mener à bien son projet, Yacub alla s'installer sur l'île de Pelan – mieux connue
sous le nom d'île de Patmos. Yacub savait qu'il existait deux germes chez l'homme
noir: le germe noir et le germe brun. Afin de pouvoir créer une nouvelle race, il édicta
des lois de contrôles des naissances très strictes pour isoler le germe brun et le greffer
jusqu'à ce qu'il devienne blanc. Toute infraction à ces lois par les médecins, les
infirmières, les ministres où les crémateurs était punie de mort.
Il commença par s'assurer que ses partisans seraient de bons reproducteurs et de
bonnes reproductrices, renvoyant tous les autres sans état d'âme. Les docteurs
examinaient alors toutes les personnes souhaitant se marier. Si elles étaient
sélectionnées, ils les envoyaient vers un ministre qui avait pour ordre de ne marier que
des personnes dissemblables.
9
Ensuite venait la sélection des bébés. Les infirmières devaient tuer de façon
systématique tous les enfants noirs, soit en les donnant à manger aux bêtes sauvage,
soit en leur plantant une longue aiguille dans le cerveau. Dans ce second cas, elles
devaient alors porter le corps à un crémateur, qui les incinérait. Les infirmières
disaient ensuite aux mères que leur enfant était un ange, qu'il avait été emmené au
Paradis et que lorsqu'elles mourraient, elles l'y retrouveraient. Si au contraire,
l'enfant était brun, il était remis à sa mère, à qui on disait d'en prendre bien soin, de
bien l'éduquer et qu'un jour, ce serait un grand homme.
Après avoir effectué ce processus pendant 600 ans, Le germe brun devint blanc et
l'appauvrissement du sang originel l'affaiblit et le rendit malveillant. C'est ainsi que
Yacub créa l'homme blanc. Et que l'homme blanc était le diable.
Très vite, les diables commencèrent à semer la zizanie au sein du peuple originel,
mentant et poussant les uns et les autres à se battre entre eux. Les Noirs du peuple
originel se rendirent compte qu'ils n'avaient d'autres solutions que d'exiler tous les
membres de la race blanche, pour préserver l'Arabie et la sainte ville de la Mecque,
racine de toute civilisation sur terre. Il y a 6 019 ans, le peuple originel dépouilla donc
les diables blancs de tout ce qu'ils possédaient, sauf du langage. Il les fit marcher
pendant 2 200 miles, jusqu'en Europe, où ils devinrent sauvages et se mirent à vivre
dans des cavernes.
2 000 ans plus tard, Moïse vint civiliser le diable. Sa venue avait, elle aussi, été
prophétisés par 23 scientifiques il y a 11 000 ans. Moïse était pour moitié un homme
originel mais il eu du mal à civiliser le diable car celui-ci vivait comme une bête.
Néanmoins, il lui enseigna comment bâtir sa maison et mener une vie digne.
Quelques siècles plus tard, Christophe Colomb, lui aussi pour moitié un homme
originel, découvrit dans la partie pauvre de la terre l'Amérique, où vivaient les indiens,
des hommes originels qui avaient été exilés d'Inde il y a 17 000 ans. Il y a 379 ans, un
trafiquant d'esclaves se rendit à La Mecque. Il y rencontra des membres du peuple
originel et il les entraîna jusque dans les jungles sauvages d'Amérique, où il les
abandonna.
Le diable a ensuite délibérément maintenu les membres du peuple
originel d'Amérique du Nord dans l'ignorance. Le diable, en effet, craignait d'être
chassé si on découvrait à quel point il était crasseux. Il s'est ensuite emparé du nom de
Jésus – qui était un homme originel - pour tromper les "perdus et retrouvés" et leur
faire croire à sa religion - le Christianisme – et à un dieu mystérieux. En inventant ce
dieu, les diables blancs voulaient maintenir en esclavage la majorité des Noirs en leur
faisant adorer un être invisible qui n'existe pas. En réalité, après l'avoir prié pendant
379 ans en espérant en obtenir une maison et des vêtements, les perdus et retrouvés
n'en avaient reçu que des épreuves : la faim, la pauvreté et des brutalités commises par
ceux qui en faisaient l'apologie. L'heure de la libération de l'homme noir perdu et
retrouvé dans les jungles d'Amérique du Nord approchait néanmoins car la date
d'expiration de la civilisation du diable était arrivée à son terme en 1914. 38
La véracité de cette histoire, explique alors Fard aux Poole, est reconnue par les diables eux-mêmes
qui, dans leur journaux et leur magazines, reconnaissent que leurs ancêtres ont été des hommes des
cavernes. Puis Fard continuait l'histoire et expliquait que les Noirs-américains appartiennent à la
tribu de Shabazz, enlevée à La Mecque 379 ans plus tôt. Lui, Wallace Fard, le prophète, venait les
sauver et les aider à renouer avec leur passé, leur véritable peuple et leurs coutumes.39
10
Cette révélation des origines cachées des Noirs et des diables blancs d'Amérique enthousiasme
Elijah. Il contacte ses proches, tente par tous les moyens de convertir sa famille et se met à
fréquenter assidûment le Temple de l'Islam d'Allah, devenant un des plus fidèles disciples de Fard.
Ils sont, comme lui, parfois jusqu'à sept cent à se presser aux offices religieux dans le temple de
Hastings Street, où la secte a élu domicile.40 Le prophète ne tarde pas à confier à son disciple des
responsabilités au sein de l'organisation, l'autorisant à prêcher l'islam Noir à Paradise Valley avant
de le promouvoir, en Août 1932, au rang de grand prêtre de la secte raciste et de le renommer
Elijah Karriem.41
Ce changement de nom est un des symboles les plus importants de l'Islam Noir. Il s'agit, pour les
adeptes du Temple de l'Islam d'Allah, de renoncer à leur “nom d'esclave”. Tant qu'ils ne se sont pas
vu ré-attribuer leur “véritable” nom, les membres du cultes substituent à leur noms de famille un X,
symbole de l'ignorance de leur patronyme originel. Si deux personnes portent le même prénom, la
seconde des deux qui adopte un X y ajoute le chiffre 2, et ainsi de suite. 42 Le Prophète se charge,
bien sur, de révéler leur patronyme originel à ses adeptes pour la somme, assez considérable à
l'époque, de dix dollars. L'attribution des patronymes donne parfois lieu à de curieuses révélations,
dont la crédulité des adeptes n'est pas la moindre : Fard attribue à Elijah Poole et deux de ses frères
trois patronymes différents - Sharrieff, Karriem et Muhammad - leur expliquant avoir eut la
révélation divine que leur mère les a conçu, à l'insu de tous, de trois pères différents...43
Avec la nomination de responsables au sein de son mouvement, Fard va pouvoir régler quelques
affaires privées qui peuvent, potentiellement, nuire à ses activités à Détroit. Son physique
ambivalent suscite parfois des interrogations chez ses partisans. Il craint qu'on ne découvre qu'il a
épouse une femme blanche et qu'il en a eu, de surcroît, un enfant. Jusqu'alors, il n'a jamais
totalement coupé les ponts avec Hazel Barton qui lui écrit occasionnellement en poste restante pour
lui réclamer une participation financière à l'éducation de son fils. Il sent qu'il faut, désormais,
mettre un terme à ce qui reste de sa relation avec la jeune femme et le garçon. Il fait un bref
voyage en Californie pour aller les voir et, face aux questions d'Hazel, il se montre, comme à son
habitude, peu loquace. Tout au plus lui décrit-il son nouveau mode de vie, avec la prise d'un seul
repas par jour, un détail qui marquera Hazel. Il lui raconte ensuite qu'il a décidé de rentrer en
Nouvelle-Zélande puis, après avoir passé quelques jours à Los Angeles, il monte dans son coupé
Ford et repart pour Détroit où il va se consacrer avec énergie à l'organisation du Temple de l'Islam
D'Allah.44
Le mouvement de Fard va attirer pour la première fois l'attention de la presse de Détroit et de la
police pendant l'automne 1932 avec un assassinat qui va lui valoir d'être qualifié de «culte
Vaudou».45 Depuis quelques temps déjà, Wallace Fard, dans ses enseignements – les leçons de la
nation perdue et retrouvée de l'islam - fait des allusions explicites à la pratique du sacrifice humain
dont les victimes propitiatoires doivent être soit des Blancs, soit des Noirs loyaux au gouvernement
des États Unis plutôt qu'envers la secte. Ainsi est-il requis de chaque adepte de réciter que
“Chaque fils de l'islam doit remporter une victoire sur le diable. Quatre victoire et le fils
obtiendra sa récompense”. Le catéchisme de la secte, qui consiste en une longue succession de
questions et de réponses que les convertis doivent apprendre par coeur est explicite sur ce point :
“Question 10: Pourquoi Mahomet et tout musulman assassine-t-il le diable? Quel est
le devoir de chaque musulman concernant les quatre diables? Quel récompense reçoit
un musulman qui présente quatre diable en une fois?
Réponse – Parce qu'il est méchant à 100 %. Ses manières et ses actes sont ceux d'un
serpent du type greffé. Alors Mahomet a appris que ne pouvant corriger les diables, ils
devaient être assassinés. Tout musulman assassine le diable parce qu'ils savent qu'il
11
est un serpent et aussi parce que s'il était autorisé à vivre, il mangerait quelqu'un
d'autre. Chaque musulman doit apporter quatre diables, et en apportant et en
présentant quatre diable à la fois, sa récompense est un badge sur le revers de son
veston, et également un voyage gratuit dans la sainte ville de La Mecque pour voir le
frère Mahomet.” 46
Le 20 novembre 1932, convaincu qu'il est prédestiné depuis 1500 ans à offrir la vie d'un être
humain en sacrifice à ses dieux, Robert Harris, un adepte de la secte, décide de passer à l'acte.
Après avoir confectionné à l'arrière de sa maison un autel de fortune avec une caisse, il se met en
quête de Gladys Smith, une jeune travailleuse sociale blanche qui lui a coupé les aides sociales
quelques temps plus tôt. Ne parvenant pas à la trouver, il se rabat sur un voisin noir, James J.
Smith, qu'il considère comme un incroyant. Commence alors, devant une douzaine de témoins,
une macabre mise en scène inspirée par un magazine qu'il a lu quelques temps plus tôt. Tandis que
ses enfants, âgés respectivement de 9 et 12 ans, le supplient de ne pas tuer Smith, Robert Harris et
sa femme, Glenda, enfilent des vêtements cérémoniaux. Celui qui se décrit comme « le roi de
l'Islam » calme ensuite la victime propitiatoire en lui défonçant le crâne d'un coup de barre de fer un morceau d'essieu d'automobile - avant de la traîner sur l'Autel et de l'achever en lui plongeant
une lame de vingt centimètre dans le coeur.47
Lorsque Robert Harris est arrêté par la police, il déclare aux enquêteurs qu'il avait également
l'intention d'assassiner deux juges de Détroit, Arthur E. Gordon et Edward J. Jeffries et «de tuer
beaucoups de Chrétiens». Il leur explique ensuite appartenir à « l'Ordre de l'Islam » un culte qui
regrouperait une centaine d'individus.48 Aussitôt, les autorités décident d'enquêter sur le culte. Sur
les indications d'Harris, ils perquisitionnent les locaux de la secte des musulmans noirs. Ils y
saisissent des ouvrages religieux et découvrent que ceux-ci incitent les adeptes à «tuer des diables».
En interrogeant certains adeptes, ils apprennent que ceux qui en révèlent les secrets encourent la
peine de mort. Ils interpellent aussi Ugan Ali, un homme qui se présente comme «le Dieu de la
Nation Asiatique».49 Ali les informe aussi qu'il n'est en réalité que le lieutenant de Wallace Fard, le
fondateur du culte.50
Quatre jours après le meurtre de James Smith, Harris passe en jugement : prés de 500 musulmans
noirs se rassemblent au tribunal. On craint un temps des débordements mais Harris, qui plaide
coupable, est finalement ramené en cellule dans l'attente d'une expertise psychiatrique, sans qu'il y
ait eu d'incident.51 Une commission composée de trois médecins le fera interner en hôpital
psychiatrique le 7 décembre suivant.52
Entre temps, la police n'a pas relâché la pression sur la secte et ses dirigeants. Après Ugan Ali, elle
elle a arrêté Wallace Fard. Quelques soient les arguments utilisés par les autorités, ceux-ci doivent
être particulièrement convainquant car Fard accepte de quitter la ville. Ugan Ali, de son côté,
promet de démanteler le culte53. Le 7 décembre 1932, Fard se voit signifier une interdiction de
séjour à Detroit et il est mis dans un train en partance pour Chicago.54 Le prophète laisse derrière
lui une secte qui compte 8000 adeptes dans la seule ville de Détroit. 55 Certains d'entre eux
affirmeront plus tard qu'à l'époque, 25 000 personnes sont inscrites dans les registres du Temple de
l'Islam d'Allah.56
L'exil de Fard ne dure pas très longtemps, dès janvier 1933, le prêcheur de haine noire rentre
secrètement à Detroit et reprend discrètement ses activités. Elijah Poole – que Fard a renommé
entre temps Elijah Muhammad - rouvre l'école du Temple de l'Islam d'Allah sous le nom
d'Université de l'Islam et, pour tromper la surveillance policière, il rebaptise le culte, désormais
désigné sous le nom sous lequel il sera plus connu: la “Nation de l'Islam”.57
12
Pendant son séjour, il jette les bases des structures qui vont assurer la pérennité du culte. Il cré le
" Fruit de l'Islam ", une milice à laquelle doivent obligatoirement s'inscrire tous les hommes de la
Nation de l'Islam.58 Ses responsables se voient attribués des grades calqués sur ceux de l'armée, on
y apprend les sports de combat et le maniement des armes à feu. Les femmes, elles, sont
regroupées dans le programme d' " Entrainement des Femmes Musulmanes " ou dans des "classes
de civilisation générale" pendant lesquelles on leur apprend la propreté et la cuisine.59 Les
enfants, quant à eux, sont endoctrinés dans l' "Université de l'Islam". On y enseigne les croyances
millénaristes de la secte et "notre propre connaissance" plutôt que la civilisation des diables
blancs.60
Fard dote la secte de son propre drapeau, orné d'un croissant de lune et d'une étoile. Celui ci est
affiché dans les temples entouré des Initiales des mots " Liberté, Justice, Egalité et Islam ".61 Le
gourou demande à ses adeptes d'y prêter allégeance, une exigence qui va causer un schisme dans la
secte et le départ d'un Adepte, Abdul Muhammad, qui créra son propre culte des musulmans noirs
qui demeureront, eux, fidèles à la constitution des Etats-Unis.62
le 25 mai 1933, la police de Detroit, qui a eu vent de présence de Fard en ville, arrête à nouveau
celui qu'elle considère comme le «chef des Vaudous» à l'Hotel Fraymore.63 Le prophète de la
Nation de l'islam se pose cette fois là en martyr et, ne manquant pas d'à propos, déclare avoir 33
ans, comme le Christ lors de sa crucifixion. Il déclare aussi être Blanc et de nationalité Arabe.64
Aux policiers qui l'interrogent, il déclare que ses enseignements sont «une pure combine» et qu'il
« essayait d'en tirer tout l'argent qu'il pouvait. »65 Ni la première affirmation, ni la seconde ne lui
valent la sympathie des autorités et il est à nouveau mis dans un train en partance pour l'Illinois.
Arrivé à Chicago, fidèle à ses habitudes de prosélyte du racisme anti-blancs, il se met à prêcher aux
carrefour de la ville, il est à nouveau arrêté pour trouble de l'ordre public le 26 septembre 1933.
Lorsqu'on lui demande de décliner son état civil, il se présente sous le nom de Wallace Dodd Ford
et se dit âgé de quarante ans. Il se décrit comme étant de race noire. Il est relâché quelques jours
plus tard.66
Tandis que Fard peine à organiser un mouvement à Chicago, la police de Detroit ne relâche pas la
pression sur les musulmans noirs, bien décidé de débarrasser la ville de ce qu'elle considère comme
une menace pour l'ordre public et la sécurité des personnes. Au printemps 1934, les responsables
des écoles publiques de la Ville commencent à s'inquiéter d'une diminution alarmante du nombre
d'élèves noirs. Le lundi 16 avril, les policiers perquisitionnent les locaux de l'Université de l'Islam.
Ils découvrent que près de 400 enfants y sont inscrits et mettent en détention plusieurs de ses
enseignants, qui sont accusés, entre autres, d'inciter les mineurs à la délinquance. L'affaire
dégénère en émeute le mercredi 18 janvier lorsque, croyant que le procès des enseignants va s'y
dérouler, 500 musulmans noirs passablement échauffés se rassemblent devant le quartier général de
la police de Détroit. Le rassemblement bascule dans la violence lorsqu'un des responsables de la
secte se met à hurler « Choppez les flics !». Aussitôt une bagarre à coups de poings éclate entre
policiers et émeutiers. Dans la mêlée, 6 agents sont sérieusement blessés et des dizaines d'autres
personnes, plus ou moins légèrement.67
Les efforts de la police de Détroit, auxquels s'additionnent des dissensions internes qui éclatent au
sein du culte en l'absence de son dirigeant, finissent par porter leurs fruits. En septembre 1934,
Elijah Muhammad monte à son tour dans un train pour Chicago et part rejoindre Wallace Fard.68
Le disciple du prophète, qui a dirigé seul pendant plusieurs mois la Nation de l'islam, a pris goût
aux honneurs et au prestige que lui confère sa position. Difficile, alors, de retourner vivre à l'ombre
d'un mentor. Dans les semaines qui suivent les retrouvailles des deux hommes dans la capitale de
l'Illinois, Wallace Fard disparaît mystérieusement. Agissant dès lors avec l'apparente certitude que
13
nul ne reverra jamais vivant le fondateur de la Nation de l'islam, Elijah apporte quelques
modifications au credo du Culte. Il affirme que Wallace Fard était l'incarnation d'Allah, que le
gourou est repartit pour la Mecque après avoir révélé ce secret à Elijah, dont il a décidé de faire son
prophète. Iznogood est devenu calife à la place du calife.
14
Chapitre 2 : Armageddon, Armageddon
“Tora Tora Tora” C'est avec ces mots que, le 07 décembre 1941, Isoroku Yamamoto, l' amiral de
la flotte impériale japonaise donne le signal du plan Z, une attaque minutieusement préparée
contre une base navale américaine située dans l'océan pacifique. Dans les minutes qui suivent, le
ciel de Pearl Harbour se couvre de dizaines d'avions japonais qui font pleuvoir un déluge de bombes
sur les navires de guerre américains. En deux heures, l'armée Japonaise détruit ou endommage 188
avions américains, 8 cuirassés, 3 croiseurs, 3 destroyeurs et 4 navires auxiliaires. Plus de 2 400
marins américains sont tués.69
Dès que la nouvelle de l'attaque surprise est connue dans les temples et les mosquées de la Nation
de l'islam, Elle provoque un délire de joie chez les adeptes du culte anti-blancs. Pour Elijah et les
siens, l'Armageddon attendu depuis dix ans est arrivé; L'Armée Asiatique d'Allah va enfin
débarrasser la surface de la terre de la présence des diables aux yeux bleux. Dans une lettre qu'il
adresse deux jours après l'attaque japonaise à Elijah Muhammad, Sultan Muhammad, le
responsable du temple de la Nation de l'Islam à Milwaukee, lui écrit:
“la fin de l'ennemi est vraiment arrivée et à cette heure, tous devraient le voir. Loué
soit Allah; elle est vraiment arrivé, mon aimant et très croyant apôtre. Oh, comme je
suis heureux de voir ce que je vois! Si seulement je pouvais parler comme je désire
parler.”70
La sympathie éprouvée par les racistes noirs pour l'empire du soleil levant résulte de croyances
enracinées depuis plusieurs décennies dans la mouvance du nationalisme noir-américain. Dés la fin
des années 20 et le début des années 30, Noble Drew Ali prêche que la race noire d'Amérique est
une “race noire asiatique”, un enseignement qui reflète une volonté pour des afro-américains de
récupérer à leur compte le prestige des victoires japonaises sur l'empire russe en 1905. Seule nation
qui se soit rapidement élevée au rang de puissance mondiale face à l'hégémonie de l'occident, le
Japon fait l'objet d'une grande admiration chez les racistes noirs, qui voient en lui le champion des
peuples " de couleur ".
Pour des personnes impliquées dans le mouvement nationaliste noir-américain, comme l'est
Wallace Fard, cette affirmation passe d'autant moins inaperçue qu'ayant vécu longtemps en
Californie et ayant côtoyé des membres de la communauté asiatique - comme son complice
Donaldson, qui était un métisse eurasien 71 - il est familier des lois particulièrement sévères et
restrictives qui encadrent l'immigration asiatique. Arrivés aux Etats-Unis à partir du milieu du
XIXème siècle, les Asiatiques, principalement des Chinois et des Japonais, ont rapidement été en
butte à une extrême hostilité raciale. Les immigrants asiatiques n'étaient ni chrétiens, ni blancs, ce
qui les singularisait. Durs à la tâche, prêt à accepter de maigres payes pour décrocher des emplois,
ils étaient aussi craints que détestés par les travailleurs blancs qui considéraient qu'ils tiraient les
salaires vers le bas.72
Les Chinois en particulier étaient les cibles de violences systématiques qui pouvaient aller jusqu'au
meurtre. A Seattle et à Tacoma, le sentiment anti-chinois était tel que tous les membres de cette
communauté furent purement et simplement expulsés de ces villes. A Los Angeles en 1871, au
cours d'émeutes anti-chinoises, vingt chinois furent lynchés en une seule nuit par des émeutiers
blancs. En Californie, de 1854 à 1874, on avait même passé une loi qui leur interdisait de pouvoir
témoigner dans un tribunal contre des personnes de race blanche, les laissant sans le moindre
recours légal contre les agressions dont ils pouvaient être la cible. Les emplois que pouvaient
15
obtenir les chinois étaient généralement parmi les plus durs et les plus ingrats et leurs employeurs
étaient souvent la cible d'un harcèlement systématique. En 1882, on vota la " loi d'exclusion des
Chinois " 73 qui mettait un terme à leur immigration tandis que, parallèlement, plusieurs autres lois
furent votées qui empêchaient les immigrés asiatiques d'accéder à la citoyenneté américaine - tout
en faisant de celle-ci une condition nécessaire pour pouvoir exercer certaines professions. On créa
aussi des taxes spéciales sur les activités – notamment la blanchisserie – dans lesquels ceux-ci se
spécialisaient.74
Les immigrants japonais furent confrontés à des difficultés semblables encore qu'ils aient moins été
les cibles de violences systématiques. Ne commençant à arriver aux Etats-Unis qu'à la toute fin du
XIXème siècle, ils ont bientôt fait l'objet de mesures légales du même ordre que celles qui
touchaient les chinois. En 1908, un " accord de gentlemen " entre les Etats-Unis et le Japon limite
de façon drastique l'immigration en provenance de ce pays. Les Japonais se spécialisant dans
l'agriculture, leur compétitivité va rapidement susciter l'inquiétude tant des travailleurs journaliers
que des fermiers californiens. Ce qui va se traduire par l'adoption, en 1913, d'une loi interdisant
aux immigrés non-éligibles à la citoyenneté américaine d'acheter des terres dans l'Etat de
Californie, loi qui sera encore renforcée en 1920 par l'interdiction d'en louer.75
Ce contexte politique et social, orienté vers la protection les emplois et les commerces de la
population blanche ainsi que la préservation du caractère européen de la société américaine,
expliquent probablement pourquoi Fard aura soin de dissimuler ses origines métissées à son arrivée
en Californie. Il explique aussi qu'un rapprochement se soit opéré entre les militants du
nationalisme afro-américain et ceux de la cause asiatique, en particulier avec les sympathisants du
militarisme nippon.
Fard a donc récupéré le concept de l'homme noir asiatique mis en vogue par le Temple de la
Science Maure d'Amérique. Dans les leçons des perdus et retrouvés, il enseigne aux membres de la
Nation de l'islam que c'est pour les duper que “le diable” prétend qu'ils sont originaires d'Afrique.
“7° - Pourquoi le diable appelle-t-il ceux de notre peuple des africains?
Réponse: Pour faire croire [aux membre de] notre peuple d'Amérique du Nord que le
peuple de ce continent est le seul peuple auquel ils appartiennent et que ce sont tous
des sauvages. Il [le diable blanc] a acheté un comptoir dans la jungle de ce continent.
Le peuple originel vit sur ce continent et il s'agit de ceux qui se sont écartés de la
civilisation et qui vivent selon la loi de la jungle. Le peuple originel appelle ce
continent l'Asie mais les diables l'appellent Afrique, pour essayer de les [Les membres
du peuple originel] diviser. Il veut que nous pensions que nous somme tous différents”.
76
Cette parenté revendiquée par les nationalistes noirs américains entre leur peuple et ceux de l'Asie
ne va pas échapper à l'attention des services secrets et des sociétés secrètes japonaises, qui
comprennent vite que la diversité de population de la Nation américaine, due à la présence de
minorités ethniques, est son point faible. Les agents japonais voient dans la communauté noire un
opportun cheval de Troie pour déstabiliser les États Unis.
Fondée en 1901 par le moine bouddhiste Ryohei Uchida, la Kokuryukaï, aussi connue sous le nom
de Société du Dragon Noir, est une société secrète ultranationaliste japonaise comme il en existe
beaucoup au Japon à l'époque. Elle a déjà joué un rôle déterminant dans la déstabilisation et
l'annexion du royaume de Corée avant d'aider activement à l'invasion de la Mandchourie, en 1931.
Son but est de promouvoir les intérêts nippons et de soutenir les velléités expansionnistes du Japon
dans le Pacifique et en extrême-orient. Elle va aussi progressivement étendre ses activités au
16
continent Nord-Américain et recruter dans la communauté japonaise. 77
Naka Nakane est une de ses recrues. Cet expatrié japonais, a immigré au Canada en 1900 et y a
épousée une Blanche, Annie Craddock. En 1921, il a franchit la frontière pour s'installer à Tacoma,
dans l'état du Washington.78 C'est là qu'il fait, sous couvert de militantisme ethnique, de l'agitation
pro-japonaise. A Seattle pendant les années 1930, se rebaptisant Satohata Takahashi et se
proclamant major de l'armée japonaise pour impressionner les Noirs, il recrute ces derniers pour le
compte du Mouvement du Pacifique du Monde Oriental.79 Cette organisation, dont il est le
créateur, compte bientôt près de 5000 membres.80 Il en confie la direction à un Philippin,
Policarpio Manansala, qui adopte un pseudonyme à connotation japonaise - Ashima Takis - pour
impressionner les Noirs. C'est celui sous lequel il deviendra plus connu.81 Pendant des années, le
Philippin parcoure les États Unis et y répand le racisme anti-blanc au cours de discours enflammés.
“Nègres des États Unis”, déclare-t-il un jour lors d'un meeting du parti communiste à
Saint Louis, “vous êtes le peuple le plus opprimé de la terre. Si vous rejoignez les
Japonais et les autres races, vous commanderez les Blancs. En cas de guerre entre les
États Unis et le Japon, vous devez divorcer des Blancs, les patrons qui commandent les
États Unis, et vous joindre à la race jaune japonaise, vos seuls amis!” 82
A la fin de l'année 1932, Takahashi porte son attention sur la ville de Detroit. L'agent japonais
tente de se rapprocher des dirigeants de la Nation de l'Islam pour faire cause commune avec eux,
puis les inféoder aux intérêts nippons. Il aborde Elijah Muhammad à la sortie du temple d'Hasting
Street et le questionne longuement sur la philosophie, le nombre d'adeptes, le fonctionnement et les
croyances du culte raciste. En ayant pris connaissance, il déclare au disciple de Wallace Fard qu'il
approuve l'enseignement de l'islam noir au sein de la communauté afro-américaine.83
Il prend le contrôle d'une société pour l'autosuffisance Noire, la Société pour le Faire par Nous
Même, qui a été fondée au début des années trente par un noir nommé George Grimes.84 Wallace
Fard va s'en rapprocher pendant quelques temps avant que le japonais ne lui demande de cesser ses
activités au sein de la secte pour fusionner les deux organisations. Fard, soucieux de garder sa
place de gourou, refusera.85 Toutefois, les rencontres entre les deux hommes ne vont pas tarder à
influencer Fard qui, à partir de cette époque, commence à évoquer dans les temples de la Nation de
l'islam l'éventualité d'une guerre entre les États-Unis et le Japon, dont il prédit qu'elle est imminente
et qu'elle sera apocalyptique.86
Si Takahashi estime que la Nation de l'Islam et la Société pour le Faire par Nous-Même pourraient
fusionner, c'est surtout parce que ces organisations mettent en avant un discours lié à
l'autosuffisance noire, présent de longue date dans la communauté noire, mais qui émerge avec une
vigueur nouvelle pendant la grande dépression. Il se traduira par l'ouverture de nombreux
commerces par la secte raciste.
Les immigrants asiatiques, dans ce domaine, excellent dès le début du siècle. En dépit des barrières
légales auxquels ils font face, leur capacité à mettre en commun leur ressources, de structurer leur
communauté et à créer leur propres opportunités économiques va leur faire atteindre une prospérité
économique supérieure à celle des autres américains en quelques décennies.87 La pratique de la
tontine, combinées à un fort sens de l'honneur et des obligations communautaires leur permet
d'ouvrir de nombreux commerces en dépit des revenus relativement faible de chacun d'entre eux.
Pour échapper à l'ostracisme dont ils sont victimes, les Chinois se retranchent dans des quartiers
bien précis – les Chinatowns. De là, Ils multiplient sociétés d'entraide et associations, gérant en
vase clôt les affaires de leur propre communauté et se tenant soigneusement à l'écart de la vie
17
politique.
Outre des commerces destinés à satisfaire les besoins liés à leur mode de vie
traditionnel, ils investissent des secteurs bien précis, particulièrement celui de la blanchisserie (dont
ils auront le quasi monopole en Californie) et celui de la restauration. Pour éviter de donner
l'impression qu'ils sont en compétition avec les Blancs, leurs commerces restent essentiellement
situés dans leurs propres quartiers.88
Comme les Noirs du sud, les immigrés japonais, eux, sont pour la plupart employés comme
ouvriers agricoles, pour des salaires inférieurs à ceux des Blancs. Parvenant à surmonter les
barrières légales qui limitent leurs activités, ils créent d'abord des commerces destinés à satisfaire
les besoins de leur communauté puis investissent des domaines liés à l'activité agricole, notamment
le jardinage (le jardinier japonais deviendra une véritable institution en Californie du sud) et les
magasins de fruits et Légumes. Ils diversifieront ensuite leurs activités ; en 1919, la moitié des
hôtels et un quart des épiceries de Seattle appartiennent à des Japonais.89
Lorsque la grande dépression va frapper, c'est d'abord vers leurs communautés respectives que les
asiatiques vont se tourner. Les Japonais n'auront pas recours aux aides sociales mises en place par
le gouvernement américain.90 Les Chinois, eux, se tourneront relativement peu vers l'assistance
publique. En 1933 à Chicago, 4 % des chinois auront recours aux aides sociales, contre 10 % des
Blancs ; à New York City, les proportions sont de 1 % des chinois contre 9 % des Blancs. Ce
phénomène se répète à l'identique dans d'autres villes. Au plus dur de la crise, des associations
familiales chinoises laissent dans leurs foyer un baril de riz ouvert dans lequel un proche dans le
besoin peu prendre discrètement de quoi nourrir sa famille et remettre plus tard une quantité égale
de riz lorsqu'il en a la possibilité.91
Contrairement aux asiatiques, les migrants noirs qui s'installent dans les Etats du nord ne vont pas
parvenir à structurer leur communauté avec efficacité. De nombreux commerces et des petites
entreprises dirigés par les Noirs voient certes le jour. Toutefois, à la différence des Asiatiques qui,
outre les commerces destinés à satisfaire les besoins de leur communauté, ont investi des niches
économiques qui leur ont permis de gagner une clientèle blanche, les petites entreprises noires
demeurent extrêmement dépendantes de la clientèle des membres de leur propre communauté, pour
la plupart des ouvriers et des manutentionnaires aux revenus modestes. Lorsque la crise
économique éclate, elles sont donc immédiatement touchées et traversent de graves difficultés. 92
Dans quelques cas, Les Noirs essayent de s'organiser par eux-même; en 1929 à New York, La ligue
nationale des entreprises Nègres met en place l'association des marchands de couleur, qui va créer
des magasins à New York et acheter des produits en coopérative. Si les membres de la
communauté noire sont incités à y faire leur achats, les magasins ne survivront pas deux ans à la
crise économique.93
Ce manque de structures économiques et communautaires efficaces a pour conséquence une
indigence généralisée au sein de la communauté noire pendant la grande dépression. En octobre
1933, entre 25 et 40 % des Noirs habitant dans de grands centres urbains ne peuvent plus subvenir
à leurs besoins, contre 17 % des Blancs. En 1934, 38 % d'entre eux ne le peuvent pas, soit trois à
quatre fois plus que les Blancs.94 Les afro-américains vont se tourner massivement vers le système
d'aides sociales, là où les asiatiques ont fait marché la solidarité communautaire : Dans certaines
villes des Etats-Unis, 65 à 80 % des Noirs dépendent de l'assistance publique. Ils vont de surcroit
adopter une attitude antagoniste et revendicative là ou les asiatiques ont choisis d'éviter la
confrontation, dénonçant comme discriminatoires les différences de salaire là où les asiatiques en
ont joué pour accéder à des emplois qui autrement leur auraient été fermés, et réunir les capitaux
qui leur ont permis de créer leurs propres commerces.95
Dans le contexte de crise économique, les Blancs – comme les Asiatiques – faisant marcher des
18
liens de solidarité naturelle, vont donner priorité à leur propre communauté. Tout naturellement,
les employeurs blancs, même lorsqu'une grande partie de leurs clients sont noirs, embauchent
d'autres blancs. Les migrants noirs ne vont pas tarder à imputer aux Blancs l'entière responsabilité
des difficultés économiques de leur communauté et à en faire leur boucs émissaires. Cette situation
va donner naissance à deux types de discours racistes chez les militants de la cause noire.
Les nationalistes noirs - comme c'est le cas de la Nation de l'Islam - considèrent les Blancs comme
des exploiteurs, les " suceurs de sang " de la communauté noire. Pour cette raison, par volonté
d'affranchir la communauté noire, ils vont mettre l'accent sur l'autosuffisance noire par la création
de commerces et d'entreprises, un discours qui aboutira par la revendication d'une complète
séparation de ces deux populations.
Le discours des "intégrationnistes" noirs, lui, préfigure celui de l'anti-racisme actuel. Comme les
nationalistes noirs, eux aussi considèrent que les Blancs sont les seuls responsables des difficultés
économiques des Noirs. Non parce qu'ils exploitent les Noirs mais parce qu'ils les "excluent" de la
prospérité économique en pratiquant la "discrimination". Leur stratégie est tout entière tournée vers
la mise en place d'un assistanat racial et l'obtention de passe droits ethnique, en d'autre terme, par
l'exploitation du tissus économique et social de la population blanche.
Il faut ici mettre l'accent sur ce qui fait la spécificité du racisme des Noirs-américains. A la
différence de formes de racisme plus traditionnels, dans lesquels les membres d'une race donnée
voient dans les accomplissements de leur groupe ethnique une preuve de leur supériorité, les
racistes noirs tirent leur sentiment de supériorité sur l'homme blanc de leur échec économique et de
leur incapacité à bâtir des nations et des communautés prospères. Dans leur discours anti-blanc,
l'échec économique et social de leur communauté est "la preuve" du "racisme" - c'est à dire de la
malveillance - de l'homme blanc et donc, de l'infériorité morale de celui-ci. En bref, pour les AfroAméricains, l'echec de leur communauté est la preuve de l'infériorité des autres.
La Nation de l'Islam de Fard et la Société pour le Faire par Nous Même de Takahashi vont se livrer
à une véritable concurrence pour recruter les Noirs dans leur rangs. Takahashi a pour lui l'avantage
de disposer de fonds qui lui permettent de débaucher certains responsables de la secte, tel Abdul
Muhammad, à qui Fard et Muhammad rendront visite sans succès pour tenter de le faire revenir au
sein de la secte. En octobre 1933, l'agent de la Kokuryukaï officialise l'existence de son
organisation de Detroit en déposant ses statuts. Tout comme Wallace Fard avait en grande partie
copié les pratiques et le discours de Noble Drew Ali, l'organisation de Takahashi est littéralement
un clone de la Nation de l'Islam dont elle reprend quasiment à l'identique les symboles et les
enseignements, une tactique qui lui permet aussi de ne pas désorienter les nouvelles recrues. 96
Néanmoins, les activités de Takahashi, tout comme celles de Fard, ne manquent pas d'inquiéter les
autorités de Detroit. Le 02 décembre 1933, l'agitateur nippon est arrêté lors d'un raid et d'une
perquisition dans les locaux du Mouvement du Pacifique du Monde Oriental.97
Déclaré
expulsable, il est déporté au Japon par les services d'immigration américains le 20 avril 1934. 98
Son exil ne dure pas longtemps car, tout comme Wallace Fard est discrètement revenu à Detroit au
début de l'année 1933, Takahashi retourne sur le continent Nord Americain en Août 1934 en
passant par le Canada. Il s'installe à Vancouver, d'où il reprend la direction de la S.F.N.M. à
distance, par le biais de Pearl T Sherrod, une femme noire active au sein de l'organisation avec qui
il s'est marié le 24 février 1934, peu de temps avant d'être expulsé. Son séjour de quelques mois au
pays du soleil lui a été profitable, car s'il a quitté les États-Unis sans le sou, il rentre les poches
pleines au Canada: ses mystérieux commanditaires de la Kokuryukaï l'ont pourvu de la somme considérable à l'époque - de deux milles dollars pour qu'il puisse continuer à mener ses activités
19
séditieuses au sein de la communauté Afro-Américaine et l'inféoder aux intérêts de l'empire
japonais.99 ll prétendra plus tard que l'argent provient des ventes d'une maison à Oita et de
plusieurs actions.100
Tandis que Satohata Takahashi se démène avec ses problèmes, l'honorable Elijah Muhammad comme il est désigné par les membres de la Nation de l'islam - est confronté à ceux que Wallace
Fard, brusquement disparu mais élevé au rang d'incarnation d'Allah, lui a laissé en héritage. Le
nouveau prophète de la Nation de l'islam n'a en effet pas tardé à se trouver dans une situation
délicate. Jouant la surenchère apocalyptique, il était parvenu à persuader les adeptes du culte que
Fard avait prédit l'anéantissement de la race blanche pour le début de l'année 1935. 101 Certains,
convaincus de l'avènement imminent de la suprématie de la race noire, ont commencé à vendre
leurs biens et à dépenser sans compter.
A mesure de l'approche de la fin de l'année 1934, aucun signe de la disparition des Blancs n'étant en
vue – les diables semblant même se porter mieux que jamais - le doute s'installe dans les esprits de
adeptes puis, à ce doute, se substitue impatience et colère. Le dos au mur, Elijah Muhammad
annonce, pour gagner du temps, qu'Allah a accordé un sursis d'un an aux Blancs qui, pendant cette
période, seront seulement réduits à l'état de zombies morts spirituellement mais physiquement
vivants.102 La prophétie ne suffisant pas à calmer ses ouailles, il leur affirme que la race noire
connaîtra un avenir glorieux lorsque la Nation de l'islam comptera 144 000 membres. En février,
1935, reprenant les thèmes de l'imminence de la guerre et de l' Armageddon libérateur, il met ses
ouailles en garde :
«Vous feriez mieux de vous tourner vers les vôtres. Si vous rejoignez le diable, vous
serez perdant. La Nation Asiatique a la roue d'Ezekiel prête à détruire ce diable en six
heures de temps. Ils [les asiatiques] attendent juste le nom du prophète W.D. Fard
Mohammed. »103
La roue d'Ezechiel, selon Elijah Muhammad, est un « vaisseau mère » apparu lors d'une vision du
prophète, qui est censé apporter l'Armageddon sur terre et précipiter la fin des diables blancs.
Il est " connu comme la mère des avions, mesure 800 mètres de long sur 800, mètres
de large. C'est le plus grand objet mécanique de tous les temps, un disque qui mesure
800 mètres de long sur 800 mètres de large et c'est le plus grand objet mécanique créé
par la main de l'homme dans le ciel. C'est une petite planète humaine créée dans le but
de détruire les ennemis d'Allah. Le coût de construction d'un tel objet est étourdissant !
Les cerveaux les plus doués ont été utilisés pour le concevoir. Il est capable de rester
dans l'espace de 6 à 12 mois d'affilé sans tomber dans la gravité terrestre. Il porte à
bord quinze cents bombardiers aériens équipés des explosifs les plus mortels – le genre
qui a été utilisé pour faire surgir les montagnes de la terre. La même méthode sera
utilisé pour la destruction de ce monde.
Les bombes sont équipées de moteurs et le plus dur des aciers a été utilisé pour les
fabriquer. Cet acier fore et emporte les bombes dans la terre à une profondeur de 1
600 mètres et il est programmé pour ne pas exploser avant d'avoir atteint 1 600 mètres
de profondeur. Cette explosion produira une montagne de 1 600 mètres de haut ; pas
une bombe ne tombera dans l'eau. Elles tomberont sur les villes. Comme Ezéchiel l'a
vu et entendu dans sa vision (chapitre 10:2) l'avion est terrible. On le voit mais ne
songez pas à l'attaquer. ce serait du suicide !
Les petits avions fabriqués de forme circulaire et appelés soucoupes volantes, qu'on
20
parle tant d'avoir vu, pourraient venir de cet avion mère. C'est une des choses
réservées au monde mauvais de l'homme blanc. Croyez le ou pas !"104
A partir de 1935, tandis que sa famille s'installe à Chicago, le prophète mène une vie errante
consacrée au prosélytisme de la haine anti-blanc qui ressemble aussi à une fuite perpétuelle. Depuis
la disparition brutale de son maître à penser, Elijah Muhammad est obsédé par l'idée que des
personnes veulent attenter à sa vie105 ; cette crainte ne le quittera plus et le poussera par la suite à
faire éliminer tous ceux qui menaceront son hégémonie au sein de la secte. De 1935 à 1942, on le
voit traîner à Baltimore, à Washington DC, à Boston, à Providence, à New York, à Newark, à
Hatfield, à Bridgeport, à Philadelphie, à Pittsburg, à Cleveland, à Colombus, ou encore à Dayton.106
Le degré de fanatisme des musulmans noirs, et la violence dont ils sont capable à l'époque, s'illustre
lors d'un incident particulièrement violent au cours duquel un policier va mourir. Le 18 avril 1935,
une adepte du Temple de l'Islam d'Allah se rend dans un tribunal de Chicago où elle réclame que le
juge Scheffer délivre un mandat d'arrestation contre une femme qui aurait frappé son enfant au
menton.
Furieuse que celui-ci n'ait pas donné suite à sa requête, elle revient quelques heures plus tard
accompagnée d'une cinquantaine d'autres Noirs, pour la plupart des femmes arborant des turbans
rouges ornés d'un croissant de lune. Les membres de la petite troupe entre calmement dans la salle
puis se mettant brusquement à hurler, dévoilent couteaux et gourdins. Une mêlée furieuse s'engage
au cours de laquelle un capitaine de police, Joseph Polczinsky aperçoit un des noirs qui brandit un
révolver. Il s'interpose et parvient à empêcher le coup de partir mais il est jeté au sol et roué de
coups de pieds. Un autre agent de police, John Jilek, se fait briser la machoire. Philip Rankin, un
huissier, reçoit une balle dans la poitrine. 107 En tout, une personne trouve la mort et une
quarantaine d'autres sont blessées au cour de l'affrontement.
Pendant la nuit, l'affaire prend une allure de carnaval lors que 42 musulmans incarcérés, 22 femmes
et 20 hommes, décrètent qu'ils entament une grève de la faim jusqu'à ce que «tous les hommes
soient libres et égaux». Vêtus de longues robes, fez écarlates sur la tête, les adeptes du Temple de
l'Islam d'Allah passent la nuit à prier et à chanter des hymnes religieux, quand ils ne se plaignent
pas à leurs gardiens. Une autopsie pratiquée sur le capitane policzynski révèle fort à propos qu'il
est mort des suites d'une maladie cardiaque exacerbée par la commotion de la veille. Par soucis
d'apaisement, les musulmans noirs ne seront poursuivit que pour des délits mineurs.108
En janvier 1937, La secte revient dans l'actualité de Détroit avec une nouvelle affaire de sacrifice
humain. Le 20, une femme noire terrifiée vient se réfugier avec sa fille dans les locaux de la police
de la ville. Elle raconte aux policiers que «le jour du sacrifice» est arrivé, que son mari, Verlen
Ali, de son vrai nom Verlen McQueen, s'apprête à la sacrifier à la gloire d'Allah et qu'il a mis à
bouillir une marmite remplie de 90 litres d'eau bouillante.
Le musulman noir, un homme d'une trentaine d'année qui se présente comme le « serviteur
d'Allah », est rapidement arrêté. Il est particulièrement impliqué dans la secte, qu'il a rejoint en
1932 ; son frère Tod, dit « Tata Pasha », est un des enseignants de l'Université de l'Islam. L'homme
explique qu'il voulait simplement effrayer ses proches et avait convoqué des membres du culte pour
qu'ils soient témoins des efforts qu'il déployait pour les convertir.109
L'affaire provoque les spéculations de la presse locale qui fait le lien avec l'affaire Harris et les
émeutes liés aux perquisitions de l'Université de l'Islam en 1934. Signe des liens étroits qui
unissent à l'époque la mouvance des musulmans noirs et Satohata Takahashi, les journalistes et la
police mélangent le parcours de Wallace Fard avec celui de l'agent de la Kokuryukai. La direction
21
de la secte est attribuée à « un japonais expulsé après un meurtre du culte en 1932 » qui se
trouverait à l'époque au Canada. On attribue à Abdul Mohammad, «un egyptien» la responsabilité
de la secte à Détroit, où le nombre d'adeptes est estimé à 3000.110 L'affaire a en tout cas une
conséquence : elle déclenche une fois de plus une série de descentes et d'interpellations des
responsables de la secte dans le quartier noir de Détroit .111
En dépit de ses efforts, l'honorable Elijah Muhammad ne parvient pas à capitaliser sur l'héritage de
Wallace Fard. L'apparition de dissensions internes au sein du mouvement (certains responsables de
la mosquée de Détroit contestent la légitimité de Muhammad et l'accusent d'avoir assassiné Fard),
et sa médiocrité intellectuelle entraîne une lente érosion du nombre d'adeptes. En 1937, le nombre
de membres de la Nation de l'islam, qui avait culminé à 20 000 personnes, chute à 5 000.112 En
1938, la situation financière de la Nation de l'islam est si catastrophique que son prophète est
contraint d'avoir recours à l'assistance publique pour nourrir sa famille.113 La concurrence de la
Société pour le Faire par Nous Même de Takahashi n'arrange pas les choses : l'agent de la Société
du Dragon Noir fait une surenchère de promesses aux adhérents de son organisation. il promet
qu'après avoir libéré les noirs américains, le gouvernement japonais fournira à leurs familles une
maison individuelle et un emploi à vie. Il tient, de ce point de vue, un discours plus concret et plus
crédible que les descriptions de soucoupes volantes de Muhammad.114
Autre épine dans le pied d'Elijah Muhammad, l'arrivée au pouvoir de Theodore Roosevelt et la mise
en oeuvre de la politique économique du New Deal, qui va contribuer à l'amélioration progressive
de la situation économique des Noirs. La politique du président démocrate va d'ailleurs avoir un
répercussion importante sur la politique américaine. Pour des raisons historiques, le vote des Noirs
était acquis au parti républicain, auquel appartenait le président Lincoln et qui était perçu, de ce
fait, comme le parti abolitionniste. Dans les années trente, avec l'arrivée de la crise économique,
les Noirs-Américains commencent à considérer que la politique de Roosevelt, et notamment son
programme d'aides sociales, dont ils bénéficient de façon disproportionnée, est plus à leur avantage.
En quelques années, nombre d'entre eux rallient le camps du parti démocrate. 115 C'est le début d'un
clientèlisme racial effréné pour gagner - et conserver - cet électorat. Cette lutte d'influence avec le
parti républicain aura un profond impact sur la société américaine.
En septembre 1938, La Société pour le Faire par Nous Même connaît à son tour des difficultés.
Satohata Takahashi, suite à des problèmes familiaux, nomme un certain Bates à la tête de
l'organisation puis, en avril 1939, rentre clandestinement aux États Unis, se rebaptisant Kubo pour
l'occasion, afin de régler des problèmes de dissensions internes. Il retourne à Detroit où il regroupe
ses partisans pour fonder une nouvelle organisation, le “Mouvement progressiste d'Amérique”.116 Il
attire très vite l'attention des services d'immigration dont les agents l'arrêtent à nouveau le 27 juin
1939 et trouvent chez lui de la littérature subversive. Sans succès, il leur propose 1 500 dollars
pour qu'ils le laissent filer. Jugé le 28 Septembre 1939, Takahashi est condamné par un tribunal
fédéral à 4 500 dollars d'amende et à trois ans de prison qu'il purgera au pénitencier fédéral de
Leavenworth au Kansas. 117 Il n'en sortira que malade pour être réinstallé en camp d'internement. 118
A l'époque, craignant que les communautés liées aux puissance belligérantes ne posent des
problèmes de sécurité, des dizaines de milliers de personnes d'origines japonaises et allemandes
sont déplacées et réinstallées dans de telles structures par le gouvernement américain. 119 Pour la
communauté japonaise, l'épreuve est terrible. Ses entrepreneurs sont contraints de liquider leurs
affaires en quelques semaines, les structures associatives de leur communauté sont ébranlées, tout
comme l'organisation sociale et les valeurs héritée de la culture japonaise. La perte financière des
japonais-américains sera évaluée à 400 millions de Dollars.120
Tandis que Satohata Takahashi voit ses capacités de nuisance neutralisées à un moment crucial de
22
la seconde guerre mondiale, l'entrée en guerre des États Unis déclenche une nouvelle frénésie
d'activité au sein de la Nation de l'islam Les adeptes du culte contactent leurs familles et leurs
amis, annoncent l'imminente fin du monde, la victoire de l' Armée Asiatique d'Allah sur les diables
aux yeux bleus et l'avènement de la suprématie du peuple noir originel. L'heure de la délivrance de
la tribu de Shabazz, ils en sont certains, a sonnée. 121
“Le diable veut que nous mourrions avec lui, c'est pourquoi il veut de nous dans
l'armée et la Marine.” déclare le prêcheur de la Nation de l'islam du temple de
Washington D.C en 1942 “ Nous ne voulons être avec lui ni dans ni hors de l'armée.
Nous savons que le règne du diable est terminé. Ce ne sera pas long avant que les
Japonais soient ici dans le vaisseau mère qu'ils possèdent. Nous savons qu'Allah nous
protège. Les plans de ce vaisseau mère ont été fait dans la sainte ville de la Mecque et
envoyés au gouvernement japonais. Ils ne vont pas du tout utiliser ce vaisseau en
extrême orient; ils vont l'utiliser dans cet hémisphère. Nous savons qu'Allah combat
pour nous cette guerre contre les diables.”122
Pendant les réunions de la Nation de l'Islam, Elijah prêche la fraternisation avec les soldats de
l'armée japonaise, le refus de participer à la guerre de l'homme blanc et l'arrivée imminente de
l'Armageddon.
Les activités séditieuses du gourou des Musulmans noirs, ses appels à la désertion et au refus de se
faire recenser inquiètent les autorités américaines. Les services de renseignement de la marine
commence à le surveiller et le FBI cherche à l'appréhender. Pendant plusieurs mois, une partie de
cache cache s'engage entre le prophète et les agents fédéraux. Elijah change constamment de lieu
de résidence, adopte différents pseudonymes pour échapper à leur surveillance. Un jour il est “
Gulam Boghan”, un autre “Mohammed Rassoul”, parfois, on l'appelle “Muck-Muck”. Il est
finalement arrêté le 08 mai 1942 à Washington D.C par deux agents du FBI . On trouve dans son
portefeuille une coupure de presse relatant l'arrestation de Satohata Takahashi. 123 Dans la foulée,
les autorités américaines arrêtent la plupart des dirigeants de l'organisation raciste et trouvent dans
certains temples, comme celui de Milwaukee, documents et coupures de presse qui témoignent
d'une véritable fascination pour les actions de l'armée japonaise. 124
Apprenant la nouvelle de l'arrestation d'Elijah, Ashima Takis, le second de Satohata Takahashi qui,
par un troublant hasard, habite une rue plus loin, prend la fuite. Il est arrêté à son tour à Harlem le
27 juillet 1942.125 le 01 octobre 1942, un tribunal fédéral de Saint Louis le condamne à trois ans de
prison pour falsification de Mandat postal.126 Cité par la suite comme témoin, Takis montrera qu'un
autre mouvement Noir Américain, le Mouvement Pacifique d'Ethiopie,127 a également été
directement financé par les consulats du Japon de New York et de San Francisco.128
Elijah Muhammad, qui fait l'objet d'une plainte pour sédition, est jugé et condamné à trois ans de
prison fédérale pour avoir refuser de se faire recenser le 22 octobre 1942 mais, suite à une erreur
de procédure, il est rejugé et condamné le 25 Novembre à une peine de prison similaire. 129 Il
purgera sa peine avec son fils Emmanuel à la prison de Milan, dans le Michigan. Le prophète y
sera homme d'entretien, seul emploi que puisse tenir un individu quasiment illétré qui n'a plus vécu
autrement qu'au dépend de la crédulité d'autrui depuis dix ans. Vers 1944, il tente de parfaire son
éducation et d'apprendre l'Arabe plutôt que l'Anglais, qu'il maîtrise pourtant difficilement. Il tentera
aussi, sans succès, d'installer un temple de Nation de l'islam dans l'enceinte de la prison. Lorsque le
prophète est remis en liberté le 24 Août 1946, il ne reste presque plus rien de l'héritage de Wallace
Fard. 130 En dépit de tous ses efforts, Clara Poole, qui a assuré la direction du culte pendant
l'incarcération de son mari, n'a pas été capable d'enrayer l'hémorragie d'adhésions débutée dans les
années trente.
23
Elijah déclare alors qu'il fait confiance à Allah pour assurer sa subsistance; il lui en faudra car, en
1947, la Nation de l'islam ne compte plus que 400 membres à travers les États Unis, dont une
quarantaine au temple Numéro 1 de Détroit.131
Le séjour en prison d'Elijah ne l'a pas laissé indifférent. Il y a pris conscience que la solitude
affective, le désespoir moral et l'amertume des prisonniers afro-américains font de ce lieu un terrain
de recrutement idéal. L'organisation n'aura de cesse, désormais, d'obtenir les accréditations
nécessaires pour diffuser sa littérature derrière les barreaux et permettre à ses prédicateurs de
visiter les détenus. L'attention qu'Elijah porte aux prisonniers va lui permettre de faire une recrue
qui contribuera de façon spectaculaire à la propagation du culte anti-blancs aux États Unis et qui
deviendra un des personnages mythiques de la communauté Afro-Américaine.
En 1949, le prophète reçoit une lettre de Malcolm Little , un jeune délinquant incarcéré à la prison
de Norfolk, dans le Massachussets, pour avoir commis une série de cambriolages, d'escroqueries et
d'autres trafics. Depuis un an, plusieurs membres la famille du jeune homme, qui se sont convertis
à la Nation de l'islam, ne cessent de l'entretenir de leur foi et de lui vanter les mérites de l'honorable
Elijah. Visite après visite, son frère Réginald parvient à le convaincre de ne plus fumer ou manger
de porc. 132 Il lui tient aussi un des discours typiques du racisme noir: le thème de l'ignorance de
ses racines et de l'esclavage mental. “Tu ne sais même pas qui tu es, lui dit un jour Réginald, Tu
ne le sais même pas, le diable blanc te l'a caché [...] Tu as été coupé par l'homme blanc
démoniaque de toute vrai connaissance des tiens”. 133 Lors d'une autre visite, sa soeur Hilda lui
demande: “Voudrais tu savoir comment l'homme blanc est venu sur terre ?” et elle lui raconte
l'histoire de Yacub, de ses 59 999 adeptes de l'île de Patmos et de la tribu perdue de Shabbazz, dont
descendent les Noirs d'Amérique. 134
Alors qu'il traverse une crise morale qui le pousse à remettre en question les comportements, les
croyances et la mentalité qui l'ont amené à se fourvoyer dans l'impasse où il se trouve, il décide de
suivre le conseil de ses proches et écrit une lettre au prophète des musulmans noirs. La réponse
arrive bientôt, accompagnée d'une petite somme d'argent et d'une formule magique qui permet à
Malcolm Little de soulager sa conscience et de s'affranchir de tout sentiment de culpabilité. Après
l'avoir accueilli dans la “véritable connaissance”, Elijah lui explique que le prisonnier noir est le
symbole des crimes de la société blanche qui en l'opprimant, en le maintenant dans l'ignorance, et
l'empêchant d'obtenir un emploi décent, le transforme en criminel. 135 Malcolm, par la suite, aura
des mots sévères pour qualifier son propre comportement, et cela d'autant plus qu'il en attribuera
toute la responsabilité aux Blancs.
Comme cela a été le cas avec les autres membres de sa famille, le discours et les croyances d'Elijah
tombent en terrain favorable. La mère de Malcolm, Louisa Norton, a été membre de l'organisation
fondée par Marcus Garvey, de même qu'Earl Little, son père, un ancien prêcheur noir pétrit de
racisme anti-blanc, très actif au sein de ce mouvement 136 Il a d'ailleurs souvent emmené le petit
Malcolm avec lui dans des réunions militantes. Le jeune prisonnier, qui a énormément souffert de
carences affectives à cause - entre autre - du décès prématuré de son père, mort dans un accident de
tramway alors qu'il n'avait que dix ans, retrouve dans le prophète de la Nation de l'islam la figure
paternelle qui lui a manqué.137 Le message raciste de l'islam noir lui permet aussi de gérer le
rapport difficile qu'il entretient avec ses origines Afro-Américaines tant à cause du racisme de
certains blancs que du comportement de ses parents pendant son enfance.
La haine raciale, Malcolm Little l'a en effet moins apprise de l'homme blanc que de sa famille où le
colorisme, un regard discriminant par lequel les Noirs-Américains se jugent en fonction de leurs
degré de pigmentation, était largement pratiqué.138 Ainsi, les parents de Malcolm accordent leur
24
préférence à leurs enfants en fonction la nuance de leur couleur de Peau. Malcolm, qui a le teint
clair, a la préférence de son père. 139 La mère de Malcolm, qui est d'origine antillaise et a le teint si
pale qu'elle dissimule parfois ses origines avec succès, préfère pour sa part les enfants à la peau la
plus noire ; Elle incite souvent son garçon à se mettre au soleil pour devenir plus coloré - quand elle
ne le bat pas pour une raison ou pour une autre. 140
Dans la famille de Malcolm, ses frères et soeurs ne cessent de le taquiner sur son teint de peau.
Pour eux, il est “milky”. 141 (c'est son teint clair qui lui vaudra le surnom, plus tard, de “Red”. Il
aura aussi, dans sa famille, le surnom de “Blondie Sans dents” 142) Le paradoxe de cette enfance est
que Malcolm n'est pas plus victime de racisme parmi les Blancs qu'il cotoie qu'au sein de sa propre
famille. Son meilleur ami, Ores Whitney, est blanc.143 Lorsque sa famille commence à connaître de
graves difficultés, les élèves blancs de son école et certains de leurs parents lui offrent à manger. 144
Pendant son adolescence, ses camarades de classe, quasiment tous blancs, l'élisent même président
de classe. 145
Après le décès de son père et le basculement progressif de sa mère dans une grave dépression, il
errera de famille d'accueil en famille d'accueil et sera renvoyé ou quittera plusieurs établissement
scolaires.
Malcolm, bien sur, sera aussi victime des préjugés de son temps. Lorsqu'il grandi, beaucoup de
Blancs, mêmes ceux qui l'apprécient, l'appellent routinièrement par le sobriquet “Nigger”.146 Alors
qu'il affirme vouloir devenir avocat, un de ses professeurs, Richard Kaminska, va l'en décourager,
lui affirmant qu'étant Noir, il doit être réaliste et choisir un travail plus modeste dans l'artisanat. 147
Malcolm, qui découvre à la même époque la communauté noire de Boston, croyant voir les portes
de la réussite sociale se fermer devant lui, va faire tout son possible pour pouvoir y rejoindre sa
famille. Il enchaîne alors les petits boulots, avant de dériver vers la délinquance. Il s'adonnera à la
vente de drogue, à une série de cambriolages et à d'autres petits trafics. 148 Il est arrêté une première
fois pour vol et condamné à trois mois de sursis en Novembre 1944.149 Il est rattrapé par la justice
une seconde fois en mars 1945 et libéré sous caution. Enfin en février 1946, il est condamné à une
peine de 8 à 10 ans de détention. 150 Il en purgera six.
A sa sortie de prison, en Août 1952, Malcolm Little travaille quelques temps dans le magasin de
meubles que gère son frère Wilfred à Detroit. Il fréquente régulièrement les offices de la Nation
de l'Islam puis, en février 1953, il part par à Chicago pour vivre plus près d'Elijah Muhammad et
faire son apprentissage de prêcheur du culte anti-blanc.151
La Nation de l'islam, lorsqu'il sort de prison, est à nouveau en pleine poussée de fièvre jaune. En
juin 1950, une vaste offensive de l'armée Nord Coréenne contraint les États Unis, à intervenir
militairement dans la péninsule , sous la bannière des Nations Unis pour éviter que les populations
de Corée ne soient asservies par les communistes, de dangereux idéologues qui, à cette époque,
sont déjà responsables de la mort de dizaines de millions de personnes à travers le monde.
L'armée américaine, rapidement acheminée sur place depuis le Japon, parvient à arrêter l'avance
des troupes Nord Coréenne à Natking puis, franchissant le 38ème parallèle, elle s'enfonce
profondément en territoire contrôlé par les troupes communistes. Sous le commandement du
Général McArthur, à l'hiver 1950-1951, elles approchent du Yalu et des montagnes qui séparent la
Corée du Nord de la Chine, elle aussi sous le contrôle d'une dictature communiste.
Les communistes chinois décident alors d'intervenir militairement dans le conflit en envoyant une
armée de “volontaires” forte de 500 000 hommes qui repoussent les troupes onusiennes et
américaines en deçà du 38ème parallèle. Les forces de l'ONU perdent le contrôle de Séoul.
25
McArthur limogé, son successeur parvient à reprendre la ville après le retrait des troupes chinoises
et la ligne de front se stabilise sur la zone frontière qui sépare aujourd'hui la Corée du Sud de la
dictature communiste de Coree du Nord.152
Le conflit, qui va durer jusqu'en juillet 1951 retient inévitablement l'attention des partisans de
l'homme noir asiatique et de l'Armée Asiatique d'Allah Comme il l'a fait en pendant la seconde
guerre mondiale, l'honorable Elijah Muhammad invite ses fidèles à ne pas se faire recenser et à
refuser de servir dans l'armée des diables blancs. Dans les temples des musulmans noirs, les
prédicateurs enseignent que la guerre de Corée est un effort futile des États Unis pour empêcher
l'inévitable conquête asiatique du monde.153
Devenu entre temps Malcolm X , Malcolm Little, qui commence à faire ses première armes de
prêcheur, répand consciencieusement la parole de son mentor, incitant ceux qui l'écoutent à la
désobéissance civile, expliquant qu'on ne peut pas servir deux maîtres – Allah, le dieu noir ou les
États-Unis. 154
La signature de l'armistice, le 27 juillet 1953, ne calme pas immédiatement les ardeurs proasiatiques des adeptes de la secte. En 1955, au temple N° 7 de New York, Malcolm X présente
pour preuve de la destruction imminente des diables blancs le conflit qui se déroulent en Indochine
où les “diables français” sont en train de se faire chasser par la race asiatique. 155 Quelques temps
plus tard, toujours dans le même temple, il se déchaîne en affirmant que tandis que les Noirs sont
allés se battre en Corée pour les “Diables Blancs”, ces derniers violaient leurs mères et leurs soeurs
en tout impunité. Il affirme qu'après avoir chassé les Blancs de leurs pays, les Asiatiques viendront
aux États Unis où ils détruiront les diables aux yeux bleus. “Les chinois rouges ” assène t-il un
jour “ne sont pas des communistes mais des Noirs.” et pour preuve de la parenté qui existe entre
Noirs-Américains et Asiatiques, il explique à son audience avoir rencontré un vétéran qui lui a dit
avoir été surpris en découvrant que les soldats de Corée du Nord avaient la peau plus sombre que la
sienne.156
Une autre fois encore, il met en garde ceux qui voudraient se convertir au culte des musulmans
noirs:
“Ne dites pas que vous êtes prêt à vous joindre à nous à moins que vous ne soyez prêt à
donner votre vie car durant la guerre d'Armageddon, il y aura des combats et le Diable
vous tuera de toute façon lorsqu'il vous verra, alors vous feriez mieux de nous
rejoindre.” 157
Les flammes pro-asiatiques s'éteignent peu à peu, à mesure que les mois passent et qu'il devient
manifeste que le vaisseau mère ne va pas quitter son orbite terrestre pour tuer les Blancs. A la fin
de l'année, Malcolm X n'évoque plus que l'existence de l'homme noir asiatique qui dirigera un jour
l'Amérique du Nord. Les musulmans noirs, désormais, n'attendront plus l'arrivée imminente de l'
Armée Asiatique d'Allah et le début de la guerre de Vietnam, quelques années plus tard, ne
déclenchera plus d'hystérie collective dans leurs rangs. Les chemins de la communauté asiatique et
de la communauté noire, de toute façon, se sont séparés depuis longtemps.
La seconde guerre mondiale, avec l'alliance des Etats Unis et de la Chine contre le japon a vu
l'abolition de la loi d'exclusion des chinois.
Si en 1940, seuls 3 % des chinois américains
travaillent dans les professions libérales, contre 8 % de la population blanche, en 1959, cette
proportion est passée à 18 %, contre 15 % chez les Blancs. En 1960, le nombre de chinois
employés dans le commerce et les professions libérales est supérieur à celui employés dans des
professions manuelles. Leur revenu annuel était supérieur au revenu moyen des autres
26
américains.158 Les Japonais-Américains, en dépit de leur passage en camps d'internement, sont
également allés de l'avant. Dès 1940, le niveau d'éducation des Japonais- américains est supérieur à
celui des Blancs. Ils sont particulièrement présents dans les domaines de l'ingénierie, de
l'optométrie et chez les cadres commerciaux. En 1959, Ils gagnent 99 % du revenu des Blancs et
dix ans plus tard, leur revenu individuel est supérieur de 11 % à la moyenne des américains. 159 A
force de travail, d'ingéniosité et d'initiative, les Asiatiques ont fait tomber les barrières élevés
devant eux et l'hostilité qu'ils suscitaient à largement disparue.
Les problèmes des migrants noirs installés dans les États du Nord, eux, n'ont pas disparus. Entre les
années quarante et les années cinquante, deux millions de Noirs ont encore immigrés du sud vers
les Etats du Nord. L'Amérique est à la veille d'une période tumultueuse et grâce au climat de
contestation qui s'amplifie dans les années 1960, la Nation de l'Islam s'apprête, sous l'impulsion de
Malcolm X, a connaître une rapide phase d'expansion.
27
Chapitre 3 : Prêcheurs de la haine noire
Les réunions et les conventions de la Nation de l'islam se déroulent toujours selon un cérémonial
bien précis. À l'entrée, un service d'ordre composé d'hommes en costumes impeccables, arborant
un petit noeud papillon, filtrent les nouveaux arrivants et les fouillent avant qu'ils puissent pénétrer
dans le bâtiment où se tient la réunion. Les armes, couteaux ou révolvers, trouvées sur les uns et
les autres sont temporairement confisquées et consignées dans un vestiaire pour être rendues à leurs
propriétaires à la sortie. L'effet que produisent les miliciens du Fruit de l'Islam est immédiat: ils
intimident d'abord mais surtout, leur caractère discipliné tranche avec le comportement plus dissolu
qui est de mise dans les quartiers noirs et auxquels sont accoutumés un bon nombre nouveaux
venus. Il est encore amplifié lorsque certains reconnaissent, métamorphosés en cerbères de la
secte, d'anciens drogués ou des compagnons de beuverie avec qui ils ont trainés dans les rues.160
A l'intérieur de la salle, hommes et femmes sont séparés. Le long des murs, des miliciens encadrent
l'assistance. Un prêcheur de la Nation de l'Islam commence à chauffer la foule, à préparer le terrain
pour celui qui sera l'orateur principal. Lorsque ce dernier entame sa prédication, imitant une
pratique courante dans les églises noires, les membres de la Nation de l'islam ponctuent ses
diatribes d'acquiescements bruyants, d'onomatopées approbatives, d'encouragements tandis qu'il
décline les thèmes racistes de l'exploitation des frères par les Blancs, des 400 ans d'oppression de
l'homme noir par l'esclavagiste blanc, de la grand mère violée par le planteur blanc ou du
commerçant blanc qui vend de l'alcool aux frères. Le discours de la Nation de l'islam consiste en
grande partie à montrer du doigt, sans complaisance, toutes les tares de la communauté noire mais à
en dédouaner celle-ci en attribuant leurs causes à la malveillance innée des diables blancs.
Il y a de la méthode dans ces réunions destinées à recruter des adeptes. Les membres du Fruit de
l'islam scrutent le visage des invités pour déceler aux réactions des uns et des autres ceux qui sont
les plus réceptifs au discours du ministre, qui seront approchés par la suite. Le prêcheur lui-même
est informé à l'avance de qui est qui dans la foule. Cette technique donne parfois de bons résultats.
En 1955, à la convention de la Nation de l'islam à Chicago, Elijah Muhammad est avertit de la
présence dans la salle de Louis Eugène Walcott. L'homme se distingue des autres auditeurs parce
qu'il a fait des études universitaires, ce qui n'est le cas, à l'époque, que de cinq pour cent des Afroaméricains. La Nation de l'Islam, qui cherche à recruter des personnes compétentes, voit en lui un
homme de talent qu'elle gagnerait à faire entrer dans ses rangs.
Chanteur de Calypso qui se produit sur scène non loin de là, Louis Eugène Walcott - dit “Le
Charmeur” - est venu un peu par hasard à la convention alors qu'il éprouvait des réticences vis à vis
de la Nation de l'islam à cause de sa réputation haineuse. C'est Rodney Smith, un vieil ami
récemment converti qui l'a décidé à venir. Walcott est peu impressionné par la prestation d'Elijah
Muhammad; le petit homme, qui exprime la philosophie qu'il a hérité de Wallace Fard d'une voix
faible, hésitante, en un phrasé trébuchant est un piètre orateur. Il en est parfaitement conscient et
sait, à l'occasion, en jouer. Pendant son discours, le Messager d'Allah se tourne soudain vers
Walcott, le fixe intensément à travers la foule et lui déclare:
“Frère, ne fais pas attention à la façon dont je parle, fais attention à ce que je dis. Je
n'ai pas eu la chance d'aller dans les bonnes écoles de l'homme blanc parce que
lorsque j'ai essayé, les portes étaient fermées mais si tu prend ce que je dis et l'arrange
avec la belle façon dont tu sais parler, tu peux m'aider à sauver notre peuple.”
Le chanteur de Calypso est totalement bluffé par cet apparent miracle; il est persuadé qu'Elijah
28
Muhammad a lu dans ses pensées ! Le jour même, Lui et sa femme rejoignent les rangs de la
Nation de l'islam Il ne s'y impliquera vraiment que quelques mois plus tard, après avoir entendu
Malcolm X à Boston. 161 Abandonnant son nom d'esclave, il deviendra connu sous le nom de Louis
X d'abord, puis sous celui de Louis Farrakhan .
Si Elijah Muhammad dirige la Nation de l'Islam, c'est surtout à la personnalité et au charisme de
Malcolm X que la secte albophobe doit son succès. Infatigable, l'homme sillonne les États-Unis,
multiplie les prêches, sème les bases de nouvelles congrégations dans toute la nation américaine.
Sa méthode est simple : partir d'un fait divers plus ou moins sordide pour démontrer la malveillance
des diables blancs, dépeindre les dirigeants plus établis de la communauté noire comme des oncles
toms – des collaborateurs des Blancs – pour présenter ensuite la secte comme la seule organisation
capable de défendre les intérêts des Noirs. Enfin faire la promotion de la théologie haineuse des
musulmans noirs comme alternative au christianisme, religion de l'homme blanc. Grâce à Malcolm
X, entre 1955 et 1960, la Nation de l'islam connaît un essor important: le nombre de temples de la
secte passe de 13 à 30, auxquels viennent s'ajouter une trentaine de lieux de culte ou de réunions
auxquels n'ont pas encore été attribués des numéros. 162
Le message de la secte albophobe est diffusé par la presse noire. Le New York Amsterdam News,
le New Jersey Herald News, le Saint Louis Argus ou encore le mensuel Ebony publient
occasionnellement des articles écrits des membres de la secte. Entre juin 1956 et Août 1959, Le
Pittsburg Courrier, un hebdomadaire qui tire à 180 000 exemplaires, publie un éditorial intitulé
“Mr. Muhammad speaks”. De ce nombre, près d'une centaine de milliers sont vendus par les
membres de la Nation de l'islam, en échange de quoi, non seulement l'hebdomadaire publie la
Rubrique de Muhammad, mais la secte touche aussi une commission sur les ventes de journaux.
Après que la direction du journal ait refusé d'accorder cette commission, la Nation de l'islam se
rabat sur un autre hebdomadaire, le Los Angeles Herald Dispatch, qui tire à 30 000 exemplaire et
dont les éditeurs sont des adeptes du culte. 163 Malcolm X y écrit un éditorial intitulé “les hommes
en colère de Dieu” dans laquelle il déverse sa haine des Blancs. Faisant allusion à Elijah
Muhammad, il décrit les qualités du Moïse moderne qui viendrait sauver le peuple noir, un homme
qui n'apprendrait pas aux Noirs à
“aimer leur ennemis (la race blanche malveillante qui les a réduit en esclavage) mais il
demanderait à NOTRE DIEU, le DIEU de nos aïeux, de détruire la race blanche
malveillante et l'empire esclavagiste avec des épidémies de cancer, de polio, de
maladies cardiaques de désastres aériens, automobiles ou ferroviaires... Des
inondations, des sécheresses, des tremblements de terre, des tornades et des
OURAGANS.” 164
il y a annonce aussi le jugement imminent de la race blanche:
“Le Dieu tout puissant Allah a révélé au MESSAGER ELIJAH MUHAMMAD qu'il n'y
a pas d'enfer sous terre dans lequel nous irons après notre mort, mais que l'enfer de
l'homme Noir s'est trouvé juste ici sur cette terre où se trouve la race blanche
malveillante... Cette malveillante race blanche [...] de diables, qui ont prouvé par leur
OEUVRES historiques et actuelles que leur véritable nature est de MENTIR,
TRICHER, VOLER, TROMPER, HAIR et ASSASSINER l'humanité noire... Mais
aujourd'hui, le dieu tout puissant ALLAH est ici pour juger cette malveillante race
blanche de diables pour toutes leurs mauvaises ACTIONS contre l'humanité noire. Ils
vont recevoir du COMPTABLE DIVIN la monnaie de leur pièce pour tout ce qu'ils ont
fait pendant les 6000 ans qu'ils ont été autorisés à vivre sur la planète Terre. Le dieu
tout puissant ALLAH a déclaré qu'il va LUI-MEME ôter cette malveillante race de
29
diables de la terre (rev 19:17-21), et alors nous auront paix sur terre et bonne volonté
au sein de toute l'humanité noire.... Une vrai fraternité (Rev. 21:3-8). LE PARADIS
DE L'HOMME NOIR EST L'ENFER DE L'HOMME BLANC.”165
A la fin des années 50, si les prêcheurs de la Nation de l'islam cessent progressivement d'évoquer la
venue imminente de l'Armée Asiatique d'Allah, ils ajoutent à leurs diatribes habituelles contre les
diables Blancs un couplet sur les Juifs. Le 2 janvier 1958, Malcolm X écrit dans sa chronique du
Los Angeles Herald Dispatch que :
“La plupart des Blancs aux noms Juifs, et particulièrement la classe professionnelle,
sont toujours INTERESSES par la communauté soit-disant “nègre” Mais quelle est la
nature de leurs véritables INTERETS ? Ils nous tapent sur l'épaule, nous sourient par
devant et comme des vampires, ils sucent le sang de vie de notre communauté grâce à
leurs INTERETS. Notre communauté est une MINE D'OR pour eux.”. 166
En 1959, lorsqu'on lui demande pendant une réunion de la Nation de l'islam si les Juifs sont des
membres de la race blanche, Malcolm X répond que le Juif:
“est un des pires des diables. Il fait plus pour tirer avantage des soit-disant Nègres que
tous les autres et cependant se fait passer pour un ami des Noirs. Il possède des
commerces dans les secteurs noirs des grandes villes, verse de bas salaires et impose
des prix élevés. Le Juif est plus intelligent que la moyenne des hommes blancs et a des
postes dans tous les gouvernements.”167
La force du discours anti-Juif de Malcolm X vient du fait qu'il extrapole souvent à partir d'un vécu
personnel qu'il partage avec beaucoup d'autres Noirs. Celui qui s'est parfois joint à d'autres afroaméricains pour pourchasser et brutaliser les Juifs ou des Irlandais dans les rues de Roxbury, le
quartier noir de Boston, a souvent été à la fois leur client et leur employé. 168 Arrivé à Roxbury au
début des années 40, un de ses premiers achats a été un costume à la mode payé à crédit à un
tailleur Juif.169 Il a aussi été garçon de comptoir au Townsend Drugstore, un limonadier très
fréquenté par la jeunesse noire dont les propriétaires étaient Juifs.170 Un de ses autres employeurs
juifs s'appelait Hymie; c'était un trafiquant d'alcool pour qui il avait travaillé en 1945. 171 Ce dernier
l'entretenait souvent des problèmes des Noirs et des Juifs mais le jeune homme avait été
profondément marqué par la haine viscérale de son patron pour ceux des membres de sa
communauté qui dissimulaient leurs origines, lui révélant l'appartenance insoupçonnée à la
communauté juive de certaines personnalités en vue. 172
Le discours anti-Juif qui prospère dans la communauté noire et que relaye la Nation de l'islam est
une variante du racisme anti-blanc qui s'explique en partie par la cohabitation des deux
communautés dans les quartiers défavorisés. Arrivés massivement d'Europe de l'Est au début du
20ème siècle, les Juifs, à partir des Années 30 et 40, ont commencé à quitter les quartiers
défavorisés où ils s'étaient installés, cédant la place aux migrants Noirs venus du Sud des ÉtatsUnis. Devenus progressivement propriétaires des logements et des commerces de ces quartiers, ce
sont ces membres de la communauté juive qui symbolisent, pour les nouveaux arrivants, tout à la
fois l'employeur, le bailleur et le marchand blanc. Cette cristallisation du discours anti-Juif de la
Nation de l'islam puise aussi ses racines dans d'autres facteurs.
A partir des années 1950 et dans le courant des années 1960, l'ordre social américain est bouleversé
par la montée en puissance du mouvement dit, “des droits civiques”, qui va se traduire par la remise
en cause et la destruction progressive des valeurs et de la culture héritées des racines européennes
de la population des États Unis. A ce profond mouvement de société s'ajoute, dans le Sud-Est des
30
États-Unis, un fort militantisme visant à mettre un terme à la ségrégation raciale qui est la norme
dans la plupart des anciens états confédérés. Pour les nationalistes noirs – et particulièrement ceux
de la Nation de l'islam - le Mouvement des droits civiques et l'activisme politique en faveur de
l'intégration est un compétiteur direct dans l'arène politique. Il est d'autant plus suspect que les
Juifs - donc des Blancs - y sont extrêmement présents et en forment l'ossature. Ceux-ci comptent
en effet pour trois-quarts des donateurs aux organisations noires qui y sont liées. La moitié des
avocats qui s'y impliquent sont issus de la communauté juive et deux tiers des Blancs qui se
joignent à la campagne des libertés, en 1964, sont des Juifs. 173
Cet antagonisme se conjugue également avec un conflit de classe au sein même de la communauté
noire, dont une des organisations phares du Mouvement des Droits Civiques, l' Association
Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleur (NAACP), est emblématique.174 En mai 1910,
ses fondateurs, à l'exception William Edward Burghard Du Bois, un métisse, étaient des Blancs.175
D'autre part, la plupart des Noirs issus des milieux les plus modestes de la communauté afroaméricain considéraient, avant guerre, cette association comme le repère d'une bourgoisie noire
avec lesquels ils se sentaient peu de points communs. Jusque dans les années 50, l'influence du
NAACP – qui a toujours milité pour l'intégration - était minime si on la compare à celle de
l'organisation de Marcus Garvey, dont le discours de retour vers l'Afrique était le plus populaire
parmi les Noirs - particulièrement dans les milieux défavorisés. Le fait qu'une organisation
déclarant militer dans l'intérêt des Noirs soit dirigée par des Juifs - Arthur Spingarn, dans les années
1950 puis Kivie Kaplan – constitue un anathème de plus pour les dirigeants de la secte anti-blanc.
176
Si les critiques antisémites des prêcheurs de la Nation de l'Islam se font plus stridentes, c'est aussi
parce qu'elles leur permettent de se démarquer des associations impliquées dans le Mouvement des
Droits civiques. Jusqu'aux années cinquante, le nationalisme noir n'était pas en concurrence avec
des organisations comme l'Association Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleurs et faisait
jeu égal avec elles. Avec l'apport massif de moyens financiers par les donateurs juifs, cette lutte
d'influence s'exacerbe lorsque les integrationnistes prennent l'ascendant politique. En s'emparant du
discours anti-blanc qui consiste à faire du racisme et de la malveillance réelle ou supposé de
l'homme blanc l'unique explication acceptable des difficultés des populations noires, puis en le
banalisant et en le normalisant, le mouvement des droits civiques prive le nationalisme noir d'un de
ses principaux thèmes. Jouer la surenchère antisémite et critiquer les Juifs, seuls Blancs que le
Mouvement des Droits Civiques ne met jamais en cause parce qu'ils en sont les bailleurs de fonds,
c'est rester politiquement identifiable et se rapproprier le thème du racisme anti-blanc, par rapport à
un courant qui partage, sur le fond, les mêmes idées.
En réaction au Mouvement des Droits Civiques, les musulmans noirs adoptent également une
stratégie plus pragmatique. N'espérant plus voir le vaisseau mère débarrasser la surface de la terre
des Blancs et ne militant plus pour un retour en Afrique, Ils prônent désormais le séparatisme racial
et l'établissement du État Noir en Amérique du Nord.
Promouvoir le séparatisme permet à la Nation de l'islam de proposer une option crédible à la
ségrégation raciale et à l'intégrationnisme: quelques années plus tôt, deux pays - le Pakistan,
officiellement séparé de l'inde en Aôut 1947 puis Israël en Mai 1948 - sont nés de ce choix
politique.
“Nous devons avoir une partie de la terre pour répondre au besoin de notre peuple”
écrit Elijah Muhammad en faisant aussi allusion aux organisations des droits civiques
et à Martin Luther King “[...] C'est le bon moment pour que nous cherchions la
séparation et l'indépendance pour notre nation vis à vis des maux de ceux qui sont
31
ouvertement nos ennemis et non les imbécilités des autres organisations. Ils veulent
que notre peuple s'intègre au sein de ceux qui sont ouvertement nos ennemis pour être
détruit en temps que peuple [...] Il est beaucoup plus important d'enseigner la
séparation des Noirs et des Blancs aux États Unis que la prière.” 177
Elijah Muhammad inscrit cet idéal séparatiste dans une vision plus large du monde en l'associant
au mouvement de décolonisation en train de s'opérer en Afrique.
“Les peuples Noirs sur toute la terre cherchent l'indépendance pour eux même, pas
l'intégration au sein de la société blanche. De quoi avons nous l'air en essayant de
nous intégrer avec nos ennemis de 400 ans ?” 178
Enfin, pour le gourou de la Nation de l'islam
“L'intégration signifie l'autodestruction, et les moyens pour parvenir à cette fin sont
exactement ceux-là: La mort et rien de moins.” 179
Souvent, les prédicateurs de la Nation de l'Islam critiquent de vive voix le sionisme, une position
qui peut sembler contradictoire à première vue puisqu'ils citent parfois Israël en exemple. 180 Cette
contradiction s'explique par la dénonciation d'une attitude qui consiste, de la part des radicaux juifs
qui militent pour l'intégration, à priver les Noirs d'une option politique qu'ils estiment par ailleurs
légitime dans le cas d'Israël. Cette hostilité à l'intégrationnisme teintée d'antisémitisme et d'antisionisme crée un terrain favorable sur lequel va se bâtir une alliance entre la Nation de l'Islam et un
monde intellectuel et politique musulman pour qui les enseignements du prophète américain sont
pourtant un anathème.
En quête de reconnaissance et entousiasmé par le mouvement de décolonisation qui marque, pour
Elijah Muhammad, le début de la fin des diables blancs, la Nation de l'Islam commence à tisser des
liens avec les communautés de différents pays du monde musulman. Il contacte Abdul Basit
Naheem, un journaliste pakistanais résidant à Brooklyn qui, en mai 1957, publie un livret sur le
monde musulman et les États-Unis. La présentation de la convention annuelle de la Nation de
l'Islam y occupe une place centrale. Quelques semaines plus tard, en juillet 1957, Lors d'une de ses
visites aux Etats-Unis, Malcolm X rencontre Achmed Sukarno, le président de l'Indonésie, le plus
grand pays musulman du monde.181
En 1958, les contacts entre la Nation de l'islam et les représentants et les dirigeants du monde
musulmans se multiplient. Au début de l'année, Elijah Muhammad reçoit un courrier de Gamal
Abdel Nasser, alors président de la République Arabe d'Egypte, le remerciant des voeux qu'il lui lui
a fait parvenir.182
En mars 1958, Malcolm X est invité en Californie par l'Association des
Etudiants Pakistanais à une célébration du troisième anniversaire de la naissance du Pakistan . Il y
rencontre le président de l'Association, Mohammad Afzal Ul-haq Faruqui.183 En avril, la Nation de
l'Islam tient une conférence sur le même thème à Los Angeles à laquelle assiste plusieurs
représentants du gouvernement pakistanais ainsi que Mohammed Medhi, le chef du Centre
d'Information Arabe.184 A l'automne, c'est le roi Saoud d'Arabie en personne qui invite Malcolm X
à lui rendre visite à l'hôtel Waldolf Astoria, à New York, où les deux hommes se rencontrent et
s'entretiennent longuement.185
En 1959, les liens entre les représentants de la Nation de l'Islam et le monde musulman prennent un
tournant décisif lorsque Nasser invite officiellement Elijah Muhammad à se rendre en Égypte puis à
participer au pèlerinage à la Mecque. Les autorités américaines, que la possibilité d'une telle
rencontre inquiète au plus haut point, vont tout faire pour empêcher le prophète de recevoir son
32
passeport à temps pour se rendre en Égypte.186 Le 7 février 1959, c'est donc Malcolm X, entre
temps marié à Betty Sanders et devenu Malik El-Shabazz, qui décolle pour le proche orient. Le
voyage, s'il aura par la suite de sérieuses répercussions sur la Nation de l'Islam, est un demi-échec
sur le moment: accueilli avec les honneurs officiels, Le prêcheur de la haine noire ne peut
s'entretenir avec le Général Nasser qu'il doit se contenter d'apercevoir de loin mais il rencontre
Anouar El-Sadate.187 Le pèlerinage, lui non plus, n'a pas lieu : au moment du départ pour l'Arabie
Saoudite, Malcolm X est officiellement frappé pendant trois jours d'une tourista et préfère rentrer
aux États Unis par impatience, dira-t-il, de retrouver l'honorable Elijah Muhammad. L'imam Ahmed
Dawud Al-Hajj, le chef spirituel des Frères Musulmans aux États-Unis, donne à un hebdomadaire
de Chicago une toute autre explication : ni Elijah Muhammad, ni ses partisans, dont la version de
l'islam est une hérésie, n'auraient été autorisés par le gouvernement d'Arabie Saoudite - où la
diversité et la liberté de culte n'existe pas - à faire le pèlerinage, raison pour laquelle Malcolm X se
serait vu refusé l'entrée dans ce pays.188 Quoiqu'il se soit vraiment passé, ce voyage est un premier
pont jeté entre la secte raciste et le monde musulman.
Dans la communauté juive américaine, le rapprochement qui s'opère entre les responsables de la
Nation de l'Islam et les dirigeants de pays hostiles à Israël ne passe pas inaperçu. Au sein du B'Nai
B'rith, une des plus influentes organisations juives des États-Unis, il commence à rendre beaucoup
de gens nerveux. La Ligue Anti-diffamation, une association qui en dépend, va contacter le FBI et
mettre à sa disposition le dossier qu'elle a constitué sur la secte.189
Un second voyage au proche et au moyen orient a lieu en 1961. Elijah Muhammad, cette fois là,
parvient à obtenir son passeport à temps. Le prophète passe quelques jours en Turquie puis, le 29
novembre, il arrive en Égypte où il est reçu comme un chef d'état par Nasser. Le dirigeant égyptien
est immédiatement impressionné par la connaissance de la langue arabe d'Akbar Muhammad, un
des fils d'Elijah Muhammad qui, lui, se lie d'amitié avec Anouar El-Sadate. Deux semaines plus
tard, Elijah décolle pour l'Afrique puis, de là, pour La Mecque qu'il visite à la date toute symbolique
du 24 Décembre - un pied de nez au dieu des diable Blancs et de leurs oncles Tom noirs. Que dans
les années 60, les dirigeants Saoudiens l'aient autorisé à se rendre dans la ville sainte de l'Islam,
alors que nul n'ignore, à l'époque, la version très particulière de l'islam que prêche le gourou
américain, montre on ne peut mieux à quel point la secte noire est considérée comme un cheval de
Troie pour la cause arabe aux États-Unis. Tout aussi symboliquement, Le messager d'Allah se rend
au Pakistan avant de retourner sur le continent américain le 6 janvier 1962.190 Pour Elijah et son
entourage, la fréquentation des Pakistanais a levé le voile sur les origines de Wallace Fard : se
souvenant de ses traits et pouvant les comparer à ceux de ce peuple, tout ceux qui l'ont côtoyé
s'accorderont pour dire que les origines ethniques d'Allah se situent dans la région de l'actuel
Pakistan.191 Suite à ce voyage, Elijah Muhammad décide de ne plus appeler les lieux de culte de la
secte des “temples” mais des “mosquées”.
Pendant le voyage du messager d'Allah, la situation de la Nation de l'Islam a beaucoup évolué.
Tandis qu'en juillet 1959, Malcolm X jette les bases d'une amitié entre les dirigeants du monde
arabe et sa secte, le 13 juillet, deux journalistes, l'un juif et l'autre afro-américain, Mike Wallace et
Louis Lomax, diffusent sur WNTA-TV, une chaîne de télévision new-yorkaise, un documentaire
consacré aux nationalistes et aux racistes de la communauté noire. 192 Intitulé “La haine que la
haine a créé.” Le reportage débute en montrant une foule d'une dizaine de milliers de personnes
rassemblées à une convention des musulmans noirs tandis qu'une voix off, celle de Malcolm X,
récite.193
“J'accuse l'homme blanc d'être le plus grand menteur de la terre. J'accuse l'homme
blanc d'être le plus grand ivrogne de la terre. [...] J'accuse l'homme blanc d'être le
plus grand joueur de la terre. J'accuse l'homme blanc, Mesdames et Messieurs du jury,
33
d'être le plus grand meurtrier de la terre. J'accuse l'homme blanc d'être le plus grand
adultère de la terre, j'accuse l'homme blanc d'être le plus grand voleur de la terre...” 194
Pendant la diffusion de la série de reportage sur le racisme noir, c'est surtout la personnalité
haineuse et vindicative de Malcolm X qui frappe les spectateurs. Interrogé par Mike Wallace,
Louis Lomax annonce que la mouvance suprémaciste noire, toutes organisations confondues,
compterait environ 250 000 partisans et sympathisants aux USA, en tenant compte tant du noyau
dur de ce courant que de ses compagnons de route. Le chiffre est considérable, si on le compare à
ceux du FBI qui, en 1955, estime le nombre d'adhérents de la seule Nation de l'Islam, à environ 3
000 et en 1965 à environ 5 000. L'histoire montrera que l'influence de la secte s'étend bien au delà
de ses rangs. 195
Dans les mois qui suivent, le prêcheur anti-blanc est invité à participer à des débats radio-diffusés
ou ayant lieu dans des université à travers tous le pays. Il est de plus en plus dans l'oeil des médias
qui le sollicitent à tout propos. Des chefs d'Etats et des représentants de gouvernements africains
cherchent à l'approcher. En Août 1960, il rencontre Jaja Anucha Wachuku, le porte-parole de
l'assemblée Nigérienne. En Septembre de la même année, il s'entretient avec Fidel Castro à l'hôtel
Theresa. 196
Infatigable, Malcolm X fait feu de tout bois pour étendre l'influence de la secte et diffuser son
message haineux. En 1960, sous sa férule, la Nation de l'Islam commence à publier son propre
mensuel, “Mr. Muhammad Speaks”.197 Quand il n'est pas au mosquée N°7 de Harlem, dont il a la
charge, il parcourt, laboure et sème la haine dans des prédications enflammées. Il déclare a ses
audiences que le diable est en train d'être détruit à l'instant même où il parle par des inondations,
des tremblements de terre et des tempêtes tropicales. Il avoue prier pour ses ennemis, mais qu'il
prie pour qu'Allah les fasse mourir d'un cancer, pour qu'il tue leurs bébés avant même qu'ils ne
naissent et pour qu'il les bénisse avec la peste. 198 En 1962, le degré de fanatisme qui règne au sein
de la mosquée dont il s'occupe est tel que son assistant, Henri Dawson, furieux d'avoir été
importuné par des Blancs qui ont contesté ses propos racistes lors d'un débat dans un temple
protestant, déclare publiquement qu'il aurait voulu les décapiter avec une épée. 199
Au printemps 1962, la Nation de l'Islam connaît une poussée de fièvre lorsqu'à Los Angeles, une
fusillade avec la police cause la mort d'un musulman noir et l'arrestation de plusieurs autres. Le 27
avril vers minuit, Stanley Kensic et Frank Tomlison, deux policiers affectés à la surveillance des
magasins de vêtements d'un quartier de Los Angeles qui ont été les cibles d'une série de
cambriolages, remarquent deux hommes qui échangent quelque chose par la portière d'une voiture.
Les deux individus, des musulmans noirs, sont en train de récupérer des vêtements propres ramenés
d'un teinturier chez lequel l'un d'eux travaille. Les soupçonnant, vu l'heure tardive, d'être les
voleurs qu'ils cherchent, les agents de police s'approchent d'eux et demandent des explications. Une
échauffourée s'ensuit et, rameutés par le vacarme, 17 membres de la Nation de l'Islam attaquent les
deux agents.
En quelques instant, Kensic est passé à tabac avec une telle sauvagerie qu'il en perd connaissance.
Alors qu'il gît sur le sol, ses agresseurs le massacrent à coup de pied dans la tête. L'un d'eux lui vole
son arme de service et tire sur Tomlison, lui brisant le coude. Arrivés en renforts, deux autres
agents, Donald Weese et Richard Anderson, sont eux-aussi pris à partis. Anderson est frappé à la
tête avec sa propre matraque tandis qu'on lui vole à son tour son arme. Weese, qui parvient à
s'extraire de la mêlée, ordonne aux Musulmans noirs de ne plus faire un geste mais, devant les
menaces et le comportement menaçant de ceux-ci, il est contraint d'ouvrir le feu. Un nommé
Ronald Stokes lui saute à la gorge et se met à l'étrangler. Frappé par un autre policier, Stokes bat en
retraite avant de brandir brusquement les mains – les musulmans noirs affirmeront qu'il les levait
34
pour ne pas se faire tirer dessus. Weese, qui croit sa vie à nouveau menacée, lui loge une balle dans
le coeur. Lors de l'enquête qui suit, les musulmans noirs impliqués dans la fusillade refusent de
témoigner dans la mesure où leurs déclarations pourraient leur être préjudiciables ; un jury déclare
donc que l'homicide a été commis par les policiers dans l'exercice de leurs fonctions et en état de
légitime défense. 200
Dans les jours qui suivent la mort de Ronald Stokes, les membres du Fruit de l'Islam crient
vengeance et, jouant la carte de la couleur de peau, se posent en victimes de la brutalité policière.
Contre toute attente, Elijah Muhammad, qui ne veut à aucun prix de violences qui pourraient
amener les autorités à mettre leur nez dans les affaires du culte, les appelle au calme et, pour tout
exutoire, les invite à distribuer le journal de la Nation de l'Islam avec plus de zèle que d'habitude. 201
Ce pauvre palliatif ne suffit pas à calmer les esprits. Dans les jours qui suivent, plusieurs membres
de la Mosquée de Los Angeles se regroupent pour former des “bandes d'anges”. Des groupes de
Noirs descendent alors sur la 5ème rue, aux abords du Skid Row de Los Angeles, pour y guetter des
Blancs isolés. Sortant le plus souvent ivres des bars des alentours, ceux-ci sont pris en embuscades
et traqués avant d'être passés à tabac et assassinés ou laissés pour mort. Informés que certains
adeptes sont en train d'échapper à tout contrôle et basculent dans la violence active, Elijah
Muhammad fait appel à Malcolm X qui arrive à Los Angeles dans les jours qui suivent. Celui-ci,
informé des agressions et des meurtres commis par les partisans de l'islam noir, va en désapprouver
la lâcheté, sans que son attitude suffise à mettre un terme ces actes. 202
En Juin, des dizaines de citoyens américains venus de Géorgie périssent dans un accident d'avion à
Paris. C'est, à l'époque, la plus grande catastrophe aérienne de l'histoire de l'aviation. Le prêcheur y
voit immédiatement une punition d'Allah infligée aux diables blancs. Lors d'un prêche à la
mosquée de Los Angeles, il déclare devant une audience hurlant de joie:
“Je voudrais vous annoncer qu'une très belle chose s'est produite [...] Nous avons prié
Allah pour qu'il nous fasse savoir que d'une façon ou d'une autre, il a le pouvoir de
rendre la justice sur la tête de ceux qui sont responsable du lynchage de Ronald Stokes
le 27 avril.
J'ai reçu un télégramme de Dieu aujourd'hui. Attendez. Très bien, bon, quelqu'un est
venu et m'a dit qu'il avait vraiment répondu à nos prières au dessus de la France. Il a
fait tomber du ciel un avion avec plus de 120 Blancs à bord [...] Lorsque vous lisez
dans le journal ou entendez parler à la radio d'accidents dans lesquels ces bénis et
braves gens aux yeux bleus ont perdu la vie, vous pouvez dire Amen car c'est l'oeuvre
de Dieu. [...] Dieu vous défend lui même. Ils ne savent pas ce qui fait tomber ces
avions du ciel, ils commencent à chercher des problèmes mécaniques [...] c'est
divin....” 203
Tandis que Malcolm X continue de prier pour que des avions tombent du ciel et s'écrasent, une
grave crise se prépare au sein de la Nation de l'Islam.204 Nombre de problèmes, qui couvaient
depuis des années vont éclater au grand jour, faisant traverser à la Nation de l'Islam sa plus grave
crise interne.
Depuis plusieurs années, des rumeurs circulent dans la secte au sujet du comportement d'Elijah
Muhammad. Le prophète, qui impose chasteté et fidélité maritale à ses disciples sous peine de
jugement et d'exclusion de la secte, a tendance à mettre fréquemment la main – et plus - dans la
culotte de ses jeunes secrétaires. Cette tartufferie n'est pas nouvelle: lorsqu'il avait enquêté sur la
Nation de L'islam dans les années trente, le Sociologue Erdmann Beynon avait noté que “ la
gloutonnerie, l'ivresse, la paresse et les relations sexuelle extra-conjugales, excepté pour les
35
prédicateurs de l'islam, étaient complètement interdites.” 205 Avec le temps et le renouvellement
des adeptes après la guerre, le souvenir de ces comportements s'était perdu. Dès 1955, Malcolm X
avait entendu parler de ces rumeurs mais n'y avait pas prêté attention. 206 A partir du début des
années 1960, les secrétaires d'Elijah commencent à donner de la voix pour que le prophète se mette
à payer les frais d'éducation et de nourriture de ses enfants illégitimes. En 1961, le gourou mène de
front ses infidélités avec cinq jeunes femmes: Evelyn X Williams, June X, Lucille X Rosary,
Bernique Cushmeer et Ola X Hugues. L'année suivante, plusieurs de ses secrétaires se rencontrent
et découvrent qu'elles ont toutes eu une liaison avec le dirigeant de la Nation de l'Islam.
Entre temps, Le prophète a ajouté à sa collection de secrétaires Tynetta X Wilson. La jeune femme,
une noire au teint très clair, doit à ses services très particuliers l'attribution d'une chronique dans le
journal de la secte. Elle y incite les “soeurs” à se détacher des moeurs et pratiques des femmes
blanches, déclarant que la race blanche est “le véritable ennemi de notre peuple” et que les Noirs
doivent développer leur sens de “fierté raciale et de solidarité”. Le scandale qui suit ne lui fera
pas lui faire interrompre sa liaison et en 1964 à Albukerque, elle met au monde un fils d'Elijah.
L'égérie de la race noire inscrit sur le certificat de naissance de son enfant qu'il est né d'un père et
d'une mère de race blanche... 207
Le 13 Juillet , Elijah refusant de donner de l'argent à ses maîtresses, deux d'entre elles, Evelyn X et
Lucille X, laissent leurs enfants devant sa porte. 208 Quelques mois plus tard, Ola X Hugues
approche Wallace Muhammad, un des fils légitime d'Elijah pour lui révéler l'étendu des infidélités
de son père.209 Lorsque Malcolm X, à son tour, lui parle des rumeurs qui circulent au sujet du
comportement de son mentor vis à vis de ses secrétaires, Wallace lui en confirme la véracité. En
toute discrétion, Malcolm X contacte alors trois des secrétaires impliquées et découvre qu'une des
relations extra conjugales est de nature incestueuse. 210 En Avril 1963, il s'entretient avec Elijah à
Phoenix, en Arizona, et évoque les allégations qui pèsent sur lui. Le gourou, loin de faire acte de
contrition, faisant preuve du même culot que celui avec lequel il a expliqué à chacune de ses
secrétaires que le sperme dont il les honorait était une semence divine, se justifie et légitimise ses
actes par des citations bibliques. “Je suis David” dit-il à son disciple “Lorsque tu lis que David a
pris la femme d'un autre homme, je suis ce David. Lorsque tu lis comment Noah s'est enivré, c'est
moi. Lorsque tu lis comment Lot est aller s'allonger avec ses propres filles. Je dois accomplir
toutes ces choses.” 211
Malcolm X, dès lors, va tout faire pour prévenir un scandale qu'il sent imminent et définir une
stratégie susceptible de limiter les possibles dommages causés à l'image de la secte. Il contacte
secrètement plusieurs autres prêcheurs pour les informer de ce qu'il sait. 212 Mal lui en prend car
Louis X Farrakhan est du nombre. Le chanteur est devenu entre temps responsable de la mosquée
de Boston. Dévoré d'ambition, il convoite la place de Malcolm X et voyant l'occasion de se faire
valoir aux yeux du Messager d'Allah, il se précipite à Chicago et annonce à Elijah que son disciple
préféré le trahit en racontant tout ce qu'il sait à qui veut l'entendre. 213
Depuis plusieurs mois, sous une affection de façade, Elijah Muhammad éprouve une impatience
grandissante à l'égard de Malcolm X. Il a le sentiment que celui ci est en train de lui voler la
vedette.214 Ses enfants nourrissent eux aussi de la jalousie envers le flamboyant prêcheur: lors de la
convention de la Nation de l'Islam à Chicago, le 26 février 1963, Malcolm X, qui remplaçait un
Elijah Muhammad absent pour cause de maladie, a refusé que Wallace Muhammad prenne la
parole à la tribune, un geste ressenti comme une insulte par les enfants du Gourou. A la fin février
1963, une de ses filles se plaint amèrement de Malcolm. Au début du mois de mars, après que
celui-ci ait décidé de son propre chef de réunir les enfants du gourou, Elijah lui a fait savoir que sa
famille n'aura pas besoin de lui tant que leur père sera vivant. L'hostilité d'Elijah vis à vis de
Malcolm va croissante. Dans ses conversations privées, il n'hésite plus à ridiculiser Malcolm. Le
36
11 mars, Il ordonne à Malcolm X, qui se trouve à Chicago, d'annuler tout ce qu'il a prévu d'y faire et
de retourner sur la côte Est. 215 Un mois plus tard, pour le couper de ses appuis à New York, il le
transfère de la mosquée N°7 d'Harlem à celle de Washington DC.
Dorénavant, Elijah Muhammad n'attend plus qu'une occasion pour réduire au silence une fois pour
toute son encombrant disciple. L'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, le 22 novembre 1963, va
lui fournir l'occasion qu'il attend. Alors qu'il a ordonné – très hypocritement – à tous les dirigeants
de la Nation de l'Islam de ne faire aucun commentaire sur la mort du président des États Unis,
interrogé à ce sujet le 1er décembre lors d'une réunion publique au Manhattan center, Malcolm X
déclare que pour lui, celui ci n'a jamais été victime que d'un retour de bâton. 216 Elijah va non
seulement le frapper d'une interdiction de parler publiquement pendant 3 mois mais aussi l'interdire
de prédication et d'enseignement au sein de la secte pendant une période équivalente. Cinq
semaines plus tard, il décide de le démettre de ses fonctions de représentant national de la Nation
de l'Islam 217.
Le 8 mars 1964, Malcolm X annonce officiellement qu'il quitte la Nation de l'Islam et le 13, lors
d'une conférence de presse, il annonce la Création de l'Association des Mosquées Musulmanes. 218
Elijah Muhammad ne décolère plus. Dans des conversations avec son entourage, en parlant de son
ancien prédicateur, il déclare ouvertement qu'il faut décapiter les “hypocrites” et qu'il faut
absolument mettre un terme à ses activités. 219
Le mois suivant, Malcolm X s'envole pour La Mecque. Une fois sur place, il annonce qu'il s'est
convertit à l'islam orthodoxe et qu'il renonce aux croyances de la secte raciste : c'est l'ouverture de
boite de pandore...
37
Chapitre 4 : Inch Allah
Après avoir quitté la Nation de l'Islam, Malcolm X, le prédicateur de la haine anti-blanc, se trouve
rapidement dans une situation financière délicate. A moyen terme, il est également menacé de
disparition médiatique et politique. Tout ce qu'il possède ou presque appartient à la secte raciste
qui ne tarde pas à lui réclamer la restitution de la maison qu'elle mettait gracieusement à sa
disposition. Il a également perdu le salaire qu'elle lui versait tandis que les émoluments qu'il reçoit
pour ses conférences ne lui rapportent que peu d'argent. Le nombre d'adhésions à l'organisation
qu'il a créé - l'association des mosquée musulmanes - restent relativement modeste, et ses activités
peinent à faire rentrer de l'argent. Pour Malcolm X, il est impossible de se joindre au camps des
militants des droits civiques d'une part parce qu'il prône toujours le séparatisme racial, d'autre part
parce qu'il n'a cessé d'en traîner les dirigeants dans la boue pendant une décennie, enfin parce qu'il
hérisse le poil des militants Blancs, n'ayant pas pas renoncé à ses diatribes racistes. Pour survivre
politiquement, il lui reste l'option de l'orthodoxie islamique, espace religieux qui n'est occupé, au
milieu des années 1960, par aucun leader charismatique au sein de la communauté noire. Se
convertir, c'est aussi voir les richissimes dirigeants des pays arabes, qui rêvent déjà à la colonisation
culturelle de l'occident, mettre la main au portefeuille pour le financer et l'aider à islamiser les
Noirs-Américains.220
En avril 1964, après avoir emprunté de l'argent à sa tante Ella, il décolle pour La Mecque.221
Quelques jours plus tard, par une opportune illumination, Malcolm X «voit la lumière » et annonce
à la terre entière qu'il s'est convertit. Ce coup de théâtre habilement préparé et médiatisé permet à
celui qui vient de devenir Malik El-Hajj El Shabazz222 de prendre définitivement ses distances
avec la Nation de l'Islam.
En Juillet 1964, invité par la Ligue Islamique Mondiale, Malcolm X fait un second voyage en
Arabie Saoudite et s'entretient avec Serrur Sabban, son secrétaire général 223 . De cette rencontre, il
obtiendra de l'agent pour entamer une tournée des pays africains. La ligue offre aussi de mettre à sa
disposition et de prendre en charge les frais de séjour aux États Unis d'un Imam originaire du
Soudan - l'un des pays où la pratique de l'Islam est la plus rétrograde : Ce sera le cheik Ahmed
Hassoum.224 L'organisation islamique offre également à Malcolm X l'attribution de 25 bourses pour
ceux de ses partisans qui voudraient étudier la religion musulmane afin de pouvoir l'enseigner à
d'autres ou de devenir Imams aux USA.225 Enfin, La ligue Islamique Mondiale va en faire un de ses
représentants officiels. Malcolm X voyage ensuite à plusieurs reprises en Suisse. Au Centre
Islamique de Genève, il rencontre Saïd Ramadan , un radical issu de la mouvance des frères
musulmans, exilé par le gouvernement Égyptien, qui a participé la création de la Ligue et qui est en
train de jeter en Europe les bases de l'islamisme. 226
Sous l'influence de ses nouveaux amis, Malcolm X ne se convertit pas pour autant à la tolérance.
L'obscurantisme religieux qui règne en Arabie Saoudite, où il s'est convertit, n'est pas pour lui faire
réviser les positions de la Nation de l'Islam sur les femmes. Arrivé au Liban dans les jours qui
suivent son premier pèlerinage, il est immédiatement choqué par la liberté des femmes :
“En terre sainte” racontera-t-il plus tard “ il y avait des femmes arabes très modestes
et très féminines – [au Liban,] il y avait ce soudain contraste des femmes à moitié
libanaises, à moitié françaises qui affichaient leurs tenues vestimentaires et leurs
manières de rue avec plus de liberté, avec plus de hardiesse. Je vis clairement
l'évidente influence européenne sur la culture Libanaise. Cela me montra que la force
morale d'un pays, ou sa faiblesse morale, est rapidement mesurable à l'attitude et à la
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façon de s'habiller de ses femmes – particulièrement des jeunes femmes. Regardez les
femmes, et les jeunes et les vieilles, en Amérique – où il n'y a quasiment plus aucune
valeur morale...”227
Au sein de la Nation de l'Islam, la désertion de Malik El-Hajj El Shabbaz provoque un seïsme qui
ébranle les fondations de la secte. La dissidence touche jusqu'à la famille d'Elijah Muhammad.
Deux de ses fils, Wallace et Akbar, ainsi qu'un de ses petits fils, Hassan Sharrieff, n'hésitent plus à
donner leur opinion - négative - sur la théologie qu'enseigne leur père.
Jusqu'alors, peu d'informations avaient filtré sur le contenu du Coran parmi les adeptes de la Nation
de l'Islam. Dans les années trente, Wallace Fard, lors de ses prêches, utilisait une version en arabe
et ses ouailles, par manque de culture, étaient bien obligées de s'en remettre à ses interprétations
très particulières.228 Elijah Muhammad, par la suite, avait décrété une interdiction aux membres de
la secte d'en acheter des exemplaires, au prétexte qu'ils n'auraient pas été capables de les
comprendre.229 A la fin des années cinquante, avec les premiers contacts entre la Nation de l'Islam
et des pratiquants venus de pays de culture musulmane, certains adeptes commencent à prendre
conscience que le crédo des musulmans noirs, loin de représenter la religion du peuple originel,
n'est qu'une caricature grossière et un dévoiement de l'orthodoxie islamique, même si les deux
religions possédent en commun une sanctification de la violence envers les autres communautés, le
“diable blanc” dans le cas des Musulmans noirs et l' “infidèle” - ou “Dhimmi” - pour l'Islam
orthodoxe.
Le premier coup de semonce théologique a été tiré dès 1958 par Ernest 2X McGee. L'homme, un
musicien de jazz, a rejoint la secte anti-blanc en 1951 et a été promu au rang de premier secrétaire
national de la Nation de l'Islam en 1954 sur proposition de Malcolm X. Dés les premiers contacts
de la secte avec des musulmans orthodoxes, il suggère à Elijah Muhammad que le culte adopte
l'orthodoxie Islamique.230 Le gourou noir, sentant immédiatement le danger et guère enchanté à
l'idée de passer du rang de prophète à celui de simple imam, prend des mesures à son égard. Il le
destitue du jour au lendemain de ses fonctions et demande à Malcolm X, qui obtempère
promptement, de lui trouver un remplaçant. McGee, écoeuré d'avoir été lâché par Malcolm, quitte
la secte. 231
Quelques années plus tard, c'est un des fils du Messager d'Allah qui remet en cause les dogmes de
la Nation de l'Islam. Incarcéré en Novembre 1961 pour avoir refusé, sur ordre de son père, de se
faire recenser pour le service militaire alors qu'il aurait pu réclamer le statut d'objecteur de
conscience, Wallace Muhammad, qui a passé toute sa vie dans l'ombre d'Elijah et qui a été éduqué
dans les écoles du culte, se trouve paradoxalement libéré de l'influence du prophète. Il étudie le
véritable l'islam, remet en cause ses croyances et se met à douter de la véracité de l'enseignement
religieux qu'il a reçu. Ayant eu accès aux écrits de Wallace Fard, il doute aussi de sa divinité.
Bientôt, il acquiert la certitude que la spiritualité haineuse de la Nation de l'Islam n'a rien à voir
avec celle de l'orthodoxie musulmane. A sa sortie de prison, en Janvier 1963, il remet ouvertement
en doute les dogmes de la secte au sein même des écoles de celle-ci. Un an plus tard, galvanisé par
la conversion de Malcolm X, avec qui il entretenait un fort lien d'amitié et de respect, il ne prend
plus la peine de cacher ses opinions.
Il n'est pas le seul. En mai 1964, son neveu Hassan Sharrieff, un lieutenant du Fruit de l'Islam qui
gère un des magasins de la secte, entre à son tour en dissidence et scelle une alliance avec lui. Les
deux hommes sont exclus du culte le 21 Juin 1964 et qualifiés d'“hypocrites”, l'équivalent d'une
condamnation à mort. Hassan, aussitôt, contacte la police de Chicago en réclamant une protection.
En Juillet 1964, le jeune homme et son oncle lancent publiquement des allégations de corruption au
sein de la Nation de l'Islam. Hassan va jusqu'à déclarer à la presse: “Je ne fais pas référence aux
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malversations ou à la corruption d'un seul individu. Je fais référence aux malversations de Mr
Muhammad et de tout son personnel.” Wallace Muhammad renchérit en disant des accusations de
corruption que “non seulement elles sont vraies, mais elles sont faibles.”
Pour ne rien arranger, en Novembre 1964, Akbar Muhammad, un autre fils d'Elijah, se joint au
choeur des critiques alors que son père s'attend à le voir prendre son parti. Le jeune homme, qui a
passé plusieurs années en Égypte, a lui aussi découvert l'orthodoxie islamique. Il déclare à la presse
que la religion de son père est “une fabrication maison avec ses propres règles et des règlements
qui ont tendance à étouffer toute critique envers son dirigeant.” Dans les jours qui suivent, ayant
dit ce qu'il avait à dire, pour échapper au climat de violence qui règne désormais dans les coulisses
de la Nation de l'Islam, il remonte avec sa femme dans un avion en partance pour le Caire. 232
Au cours de réunions secrètes dans les mosquées des Musulmans noirs, on commence à parler
d'assassiner aussi bien Malcolm X que Wallace Muhammad. Une véritable campagne de
harcèlement téléphonique est mise en place contre les deux hommes et les actes de violences se
multiplient. La mise à pied de Malcolm X a sonné le départ d'une véritable épuration . Le premier a
en faire les frais est Benjamin X Brown. Cet ancien adepte de la secte raciste a fondé un culte
dissident, la Mosquée de la Paix Universelle et y a placé, sans autorisation, une photo de
l'honorable Elijah Muhammad. Ayant refusé de l'enlever, il est abattu d'une balle dans la poitrine
par Thomas 15 X Johnson, un milicien du Fruit de l'islam de la mosquée N° 7 d'Harlem, et laissé
pour mort.233 En février 1964, Langston X, un proche de Malcolm X, se voit ordonné de piéger le
démarreur de la voiture du dissident mais préfère, par fidélité à celui-ci, l'avertir.234
En Juin 1964, Malcolm X rajoute de l'huile sur le feu en déclarant publiquement qu'Elijah
Muhammad est le père de 6 enfants illégitimes. A la Nation de l'Islam, c'est une véritable saignée
qui est en train de se produire : en quelques mois, la moitié des adeptes quittent la secte. Avec leur
départ, un empire financier bâtit sur l'exploitation de la crédulité humaine est menacé.
Car les membres de la Nation de l'Islam sont littéralement pressurés de tout l'argent qu'ils
possèdent. Les contributions hebdomadaires qu'on exige d'eux s'échelonnent de 6 à 13,5 dollars qui
sont répartis entre plusieurs fonds spéciaux de la secte . A ceci s'ajoute encore un don de 100 à 125
dollars pour la célébration du “jour du Sauveur”, date anniversaire de la naissance supposée d'
“Allah”.235 Grâce à ces dons, entre 1961 et 1964, environ 1 750 000 dollars transitent sur les
principaux comptes bancaires de la secte. Il ne s'agit là que du dessus de l'iceberg. L'argent est
également répartis sur une multitude de comptes épargnes contrôlés par les différentes mosquées de
la secte.236 L'un de ces comptes, le “fond des pauvres N°2”, qu'Elijah surnomme “Mon compte
chèque” et sur lequel sera déposé jusqu'à 3 Millions de Dollars, est censé récolter de l'argent au
profit de la veuve et de l'enfant de Ronald Stokes. 237
A ces cotisations fixes s'ajoute, pour les militants du Fruit de l'Islam, l'obligation de vendre un quota
de 50 et 300 exemplaires de l'hebdomadaire " Mr Muhammad Speaks ". L'opération, très rentable,
rapporte environ 30 000 dollars par semaine à la secte, soit 1 560 000 Dollars par an. 238 Le revenu
du journal, dont le tirage monte parfois jusqu'à 900 000 exemplaires, s'élève jusqu'à 100 000 dollars
par semaine.239
Puis il y a encore les revenus exceptionnels, comme les cotisations pour les frais de déplacements
des dirigeants de la Nation de l'Islam ou pour les occasions les plus diverses. En 1960, afin de
financer la production d'Orgena, une pièce de théâtre écrite par Louis Farrakhan, 250 membres du
fruit de l'Islam se voient arbitrairement imposé une “cotisation” supplémentaire de 20 dollars à
payer dans les plus brefs délais.240 Chaque femme doit aussi acheter un lot de 3 robes dont le port
est obligatoire pour pouvoir participer aux évènements de la NOI; l'entreprise qui les fabrique
40
appartient à une des filles d'Elijah Muhammad.241 Lors de la conférence annuelle de la Nation de
l'Islam de février 1965, à laquelle participe Cassius Clay, qui a adhéré à la secte et sera rebaptisé
Muhammad Ali, le “don” requis pour avoir un siège varie de 1,5 à 10 dollars. Cette année là,
l'honorable Elijah Muhammad informe l'assistance qu' “Allah prend des photos des gens sur Mars.
Ils sont grand et maigres, mesurent entre 2 mètres cinquante et trois mètres et ne sont pas aussi
intelligents que nous.” 242
Viennent encore s'ajouter les frais de scolarités des écoles de l'université de la Nation de l'Islam,
dans lesquelles les adeptes doivent envoyer leurs enfants: ils se montent de 55 dollars par mois pour
un enfant à 176 dollars pour la même période pour 5 enfants et plus. 243
Enfin la secte possède encore une multitude de commerces d'alimentation, de boulangeries, de
restaurants et prend même le contrôle de deux banques !
Elijah Muhammad et ses enfants vivent bien. A Chicago, Le prophète possède une villa d'une
valeur d'un demi million de Dollars avec ascenseurs et robinetterie plaquée or; Ses enfants y ont
également une maison. Il a six autres propriétés dans l'Arizona – dont une avec piscine – et encore
une autre à Cuervacana, au Mexique. Le symbole le plus visible de sa prospérité, c'est aussi la
petite toque sertie de diamants qu'il porte constamment sur la tête et qui vaut la bagatelle de 150
000 Dollars. 244
L'enjeu économique est tel que les prêcheurs sont nombreux à enrager contre Malcolm X et à
vouloir s'en débarrasser au plus vite. Louis Farrakhan n'est pas le dernier de ceux là. A Boston, la
mosquée où il officie perd 60 % de ses membres, jusqu'à ce qu'il en reste moins d'une centaine.
Pour le prédicateur, ce sont sept années de travail au cours desquelles il avait doublé le nombre de
ses fidèles, qui sont en train d'être détruites sous ses yeux.245 Et c'est aussi une énorme perte de
revenus: Farrakhan, qui vit gratuitement dans une maison située à côté de la mosquée où il officie,
perçoit de la Nation de l'Islam un salaire fixe hebdomadaire de 110 dollars par semaine, (soit 5 720
dollars par an) à quoi s'ajoute une cotisation de 2,95 dollars par membre pour ses frais divers. Les
sommes collectées pour son entretien grâce aux dons des fidèles étaient donc en train de passer de
près de trente huit mille à une petite quinzaine de milliers de dollars par an. 246 Il n'est pas
surprenant, dès lors, qu'un article vindicatif de Farrakhan soit publié en décembre 1964 dans les
colonnes de Mr Muhammad Speaks:
“Si un Musulman apporte son soutien à Malcolm pour construire une mosquée, écrit
Louis Farrakhan, c'est lui aussi un imbécile. Seuls ceux qui souhaitent être conduits en
enfer, ou à leur perdition, suivront Malcolm. Les Dés sont jetés et Malcolm ne
s'échappera pas... Un homme tel que Malcolm mérite la Mort...” 247
La sentence de la Nation de l'Islam est désormais rendue publique, le verdict, prononcé quelques
mois plus tôt par les dirigeants du culte anti-blanc au cours de réunions secrètes est imprimé noir
sur blanc dans les colonnes de l'hebdomadaire de la secte. Les miliciens du fruits de l'Islam,
fanatisés contre Malcolm, vont bientôt avoir le dernier mot.
L'étau se ressère inexorablement autour de l' “hypocrite”. En Novembre 1964 un de ses partisans,
Kenneth Morton, décède des suites d'un passage à tabac. Le jour de Noël 1964, Leon 4X Ameer, un
de ses plus proches collaborateurs, surpris dans une chambre d'hôtel à Boston, est massacré avec
une sauvagerie inouïe par des hommes de main de la secte et laissé pour mort; il restera plusieurs
jours dans le coma.248 La chasse à l'homme lancée par les fanatiques de la Nation de l'Islam ne
cesse de croître en intensité. Fin Janvier 1965, pendant un voyage à Los Angeles où il rend visite à
deux secrétaires d'Elijah, Malcolm X, escorté par Hakim Abdullah Jamal, est suivi à la trace par les
41
miliciens du Fruit de l'Islam qui apparaissent où qu'il aille. 249
Le 21 février, le leader noir tient une réunion de l'Organisation de l'Unité Afro-Américaine à
l'Audubon Ballroom à Harlem. Soudain, 2 musulmans noirs, Talmadge X Hayer et Norman 3X
Butler, qui sont assis parmi les spectateurs, se mettent à simuler une dispute. Tandis que les gardes
du corps de Malcolm X s'approchent d'eux et le laissent sans protection, une bombe fumigène est
lancée dans la salle. Profitant de la confusion, Thomas 15X Johnson approche du podium, sort
brusquement un fusil à canon scié de son manteau et tire sur le dissident de la Nation de l'Islam.
Malcolm X, la poitrine perforée par les plombs, s'effondre sous les yeux de sa femme et de ses
quatre enfants. Johnson, aussitôt, lui tire dessus une seconde fois. Tandis qu'un concert de
hurlements de terreur monte dans l'assistance, Talmadge Hayer, accompagné d'un autre tireur,
s'approche à son tour de l'estrade et vide le chargeur de son 45 sur la carcasse ensanglantée qui gît
sur l'estrade. 250
Dans les semaines qui suivent la mort de Malcolm X, Wallace Muhammad et Hassan Sharrieff
prennent la mesure du degré de violence dont sont capables les adeptes de la secte. Ciblés par une
campagne de harcèlement similaire à celle qu'à subit l'ancien disciple d'Elijah Muhammad, ils
choisissent prudemment de rentrer dans le rang et font amende honorable.
Pour la secte, l'heure est désormais à la reconstruction. Le recrutement de nouveaux membres est à
l'ordre du jour. Au printemps 1964, Elijah Muhammad a donné des consignes simples à ce sujet.
Pas de Noirs trop éduqués, ils aiment trop les Blancs. Mieux vaut, pour le messager d'Allah, se
tourner vers ceux qui ont l'aspect crasseux, sont indigents ou vivotent de petits trafics. Prostituées,
voleurs, toxicomanes, alcooliques et autres petits délinquants deviennent les cibles de prédilection
des prosélytes du racisme anti-blanc. Parallèlement, la secte se rapproche des bandes de jeunes
Noirs prompts à la violence qui tiennent les rues.251
Le milieu carcéral est un autre terrain de recrutement pour la secte. Lors d'une étude menée dans les
années 1960 sur 38 prisonniers adeptes de la Nation de l'Islam, les autorités pénitentiaires
remarquent que seuls 9 d'entre eux se disaient musulmans à leur arrivée en prison. Au cours de leur
détention, tous les musulmans noirs ont commis des transgressions au règlement pénitentiaire qui
ont nécessité des actions disciplinaires, contre la moitié seulement des détenus d'un groupe de
comparaison composé de non-convertis.252 En 1963, les autorités du district de Columbia déclarent
que la secte raciste est un “culte de harcèlement” : par voie juridique, les “adeptes” ne cessent de
revendiquer le droit de propager leurs croyances haineuses et exigent horaires et repas spéciaux
pour le ramadan, qu'Elijah fait coïncider avec la période de Noël. Ils demandent également des
locaux pour pratiquer leur culte.253 La Nation de l'Islam finira par obtenir gain de cause et,
reconnue comme une religion, elle pourra mener en toute légalité ses activités au sein des prisons
américaines.
La nouvelle politique de recrutement du bas de gamme de la communauté noire va marquer un
tournant de la secte vers la criminalité et le grand banditisme. L'épuration des dissidents se poursuit
: Le 13 juin 1969, Clarence 13X Smith, un ancien garde du corps de Malcolm X qui a fondé son
propre culte et s'est autoproclamé incarnation d'Allah est abattu à New York; les médias et la police
soupçonnent les miliciens de la NOI d'être impliqué dans le meurtre.254
La même année à Philadelphie, après une longue guerre entre bandes de Noirs, les efforts conjugués
des dirigeants communautaires, des élus locaux et de la police aboutissent à la signature d'une trêve
entre toutes les factions noires, à l'exception de la bande de la 20ème et de Carpenter Street. Des
membres du groupe, alors connus sous le nom de “Black mafia”, adhèrent en masse à la Nation de
l'Islam. 255 Convertis par John 38X Clark, qui dirige la Mosquée N°12 de Philadelphie, ils se
42
rebaptisent la “Mafia Musulmane” et se hissent à des postes de responsabilité.256 Ronald X Harvey
devient assistant prêcheur; Sam X Christian, capitaine du Fruit de l'Islam quant à Norbert X “nudie”
Mims, il est officiellement secrétaire du lieu de culte. 257
La mafia musulmane établit rapidement des liens avec le crime organisé. A l'époque, le FBI estime
que 80 % de l'héroïne vendue à Philadelphie transite par les réseaux des musulmans noirs. Imitant
la pratique de la Dhimma – une taxe imposée aux Chrétiens et aux Juifs dont le prophète Mahomet
avait déjà eu l'idée quelques siècles plus tôt - la Nation de l'Islam organise le racket des autres
congrégations religieuses de la ville. Il devient également de notoriété publique que celui qui ne
veut pas se faire voler sa voiture à intérêt à mettre bien en évidence dans son véhicule une copie de
Mr Muhammad Speaks.258
En 1971, sept membres de la Mafia Musulmane entrent dans un magasin de meubles, Dubrow, dont
les propriétaires refusent de leur payer une protection. 24 clients et employés sont retenus en otage
pendant plusieurs heures. Une personne est abattue. Une seconde, brûlée vive. Plusieurs autres,
torturées. Finalement, les otages sont enfermés dans le magasin que les musulmans noirs tentent
d'incendier avant de prendre la fuite,. Le petit groupe de criminels est aussitôt traqué par la police.
Norbert X Mims va chercher refuge à Chicago.259 Il est nommé garde du corps d'Elijah Muhammad
et lorsque le FBI parvient à l'arrêter, on le trouve gérant un magasin appartenant aux membres de la
famille du prophète.260
A l'automne 1971, une guerre éclate entre la mosquée N°25 de Newark, dans le New Jersey - une
des plus corrompues de la Nation de l'Islam - et une autre faction, que la police soupçonne d'être le
Nouveau Monde de l'Islam. Le 04 Septembre, James 3X McGregor, son prédicateur, reçoit une
grêle de balles en descendant de sa voiture. Le 18, deux autres musulmans noirs, Ralph et Roger
Banstown, sont découvert morts dans une usine de montage de voiture. En octobre, on retrouve les
têtes de deux autres adeptes de la Mosquée de Newark, Warren X Marcello et Michael X Huff,
détachées de leurs corps.261
En Avril 1972, un réglement de compte de la Mafia Musulmane tourne au carnage: les brutes de la
Nation de l'Islam ouvrent le feu au beau milieu d'une foule de 750 personnes au Harlem Club, à
Atlantic City. La fusillade fait 26 blessés et 4 morts : “Fat Tyrone” Palmer, le chef d'un réseau de
trafic d'héroïne et ses trois associés.262
Au début de l'année 1973, les membres de la mosquée de Philadelphie commettent leur crime le
plus abject. Après avoir quitté la Nation de l'Islam en 1958, Ernest 2X McGee a adopté un
nouveau nom, Hamaas Abdul Khaalis, et s'est converti à la branche hannafiste de l'islam sunnite.
Grâce aux dons qu'il a récolté, il a fait l'achat d'une maison à Washington DC dans une partie de
laquelle il a installé une mosquée tandis qu'il vit avec sa famille dans l'autre. Khaalis n'a jamais
pardonné à Elijah Muhammad la façon dont il s'est débarrassé de lui et nourrit à son égard une
énorme rancoeur.
En janvier 1973, il envoit deux courriers incendiaires au prophète de la Nation de l'Islam ainsi qu'à
plusieurs responsables hauts placés de la secte et aux médias. Il y raille ouvertement Elijah
Muhammad et met en question la divinité de Wallace Fard. L' “Allah” de la secte raciste, selon lui,
est un grec nommé John Walker, arrivé aux États Unis à l'age de 27 ans, mort à Chicago à l'âge de
78 ans, qui aurait passé plusieurs années en prison pour avoir, entre autres, violé une adolescente
blanche.
Dans tout autre circonstance, la lettre aurait été prise, par son style tant que par son contenu, pour
l'oeuvre d'un déséquilibré mais, lue par les adeptes du culte à la lumière de leurs croyances pour le
43
moins baroques, elle sème le doute et trouble les esprits. Les copies du Courrier de Khaalis
descendent les échelons de la hiérarchie, la rumeur coure dans les mosquées qu'Allah pourrait ne
pas être Allah. Des adeptes téléphonent à Chicago pour savoir qui est le mystérieux John Walker et
qui a écrit le courrier. Le trône d'Elijah ne vacille pas, mais les vibrations qui le secouent sont
intolérables. Il ne faut pas longtemps avant que certains décident qu'il faut se débarrasser de l'Imam
Sunnite.
A la Mosquée N°12 de Philadelphie, John 38X Clark rassemble autour de lui des hommes de
confiance, parmi lesquels ont compte William X Christian, Theodore Moody, James Price, Thomas
Clinton et Ronald X Harvey. Le 17 janvier, un des membres de la mafia musulmane sonne à la
porte du domicile de Haamas Abdul Khaalis en prétextant qu'il vient acheter un livre
précédemment réclamé par téléphone. Après qu'on lui ait ouvert et tandis qu'on cherche de la
monnaie pour le rembourser, il pénètre de force dans la maison et y fait entrer ses complices qui
attendaient en embuscade. Toute la famille est aussitôt prise en otage.
Amina Khaalis, une des filles de l'imam Hannafiste, est contrainte de se mettre à genoux puis est
exécutée d'une balle dans la tempe gauche. On ordonne ensuite à son frère Rahman, un petit
garçon de dix ans, de s'allonger sur un lit et, tandis qu'il supplie qu'on ne lui fasse pas de mal, un
musulman noir lui tire deux balles dans le crane. Les hommes de John 38X s'apprêtent à passer à la
victime suivante lorsqu'il réalisent qu'Amina respire encore: ils lui tirent derechef 6 balles dans la
tête. C'est ensuite un autre fils de Khaalis, Abdullah, âgé d'à peine deux ans, qui est traîné dans un
placard et assassiné de trois balles, dont une dans la tête. Sur ce fait, un visiteur, Abdul Nur, arrive
à la porte de la maison et a le malheur d'y entrer; il y gagne deux balles dans la tempe.
L'exécution méthodique de la famille Khaalis reprend. Ronald X fait couler de l'eau dans la
baignoire de la salle de bain pour y noyer les enfants qui n'ont pas encore été tués. James Price à
soudain des états d'âme: pourquoi tuer des enfants si jeunes qu'ils ne pourront jamais les identifier ?
“Parce que, répond Harvey, la graine des hypocrites est en eux.” Tandis que la baignoire se
remplit d'eau, les musulmans noirs assassinent Bibi Khaalis, une des deux femmes d'Haamas, en lui
tirant dessus huit fois de suite. Il ne reste plus, dès lors, qu'à s'occuper des plus jeunes. Bibi Junior,
une petite fille d'un an, est impitoyablement noyée. Le commando de musulmans noirs décident de
remplir d'eau un lavabo. Les grandes mains d'un des chantres de la fierté noire se referment sur le
corps de Tasibur, le bébé qu'Amina a mis au monde neuf jour plus tôt, et lui enfoncent la tête sous
l'eau. Hamaas Abdul Khaalis, qui rentre chez lui quelques instant après que sa famille vienne d'être
massacrée, échappe de peu aux griffes des tueurs. Le commando de la mafia musulmane prend la
fuite sans avoir réussi à l'éliminer.
Les tueurs de la Nation de l'Islam ont volé à la famille un petit millier de Dollars - ils en donne 200
aux bonnes oeuvres de la Mosquée N°12.
Lorsque, dans les jours qui suivent, la bande est attrapée par la police, James Price fait une
confession détaillée à la police et accepte de témoigner contre ses complices. Le procès est
extrêmement médiatisé.
Harcelé, Price reçoit à plusieurs reprises la visite d'individus qui
prétendent être ses avocats mais sont en réalité des membres de la Nation de l'Islam. Puis un jour,
alors que le procès a commencé et qu'il ne va plus tarder à témoigner, comme des milliers d'autres
détenus à travers les États-Unis, Price entend le programme radiodiffusé de la Nation de l'Islam.
Farrakhan y rend en termes à peine voilés la sentence de la secte:
“Que ceci soit un avertissement à ceux d'entre vous qui accepteraient d'être les
instruments d'un gouvernement malveillant contre notre croissance. Faites attention,
car lorsque le gouvernement sera fatigué de vous, il vous rejettera dans les bras de
44
votre peuple. Et bien qu'Elijah Muhammad soit un homme miséricordieux et qu'il dise,
“entrez”, et qu'il vous pardonne, vous qui êtes déjà aujourd'hui dans les rangs du
peuple noir, il y a des hommes et des femmes plus jeunes qui n'ont pas en eux de
pardon pour les traîtres et pour les balances. Et ils vous exécuteront, dès que votre
identité sera connue.”
Le lendemain, Price refuse de témoigner et rien ne pourra plus le faire changer d'avis. On le
découvrira quelques semaines plus tard pendu dans sa cellule. Le rectum défoncé. Les testicules
écrasés.263
45
Chapitre 5 : Les Zebra Killings
Le 20 Août 1970 dans la ville Estudiantine de Berkeley, dans la baie de San Francisco, un agent de
police, Ronald Tsukamoto, est en train de réprimander un motard qui vient de faire un demi-tour
interdit lorsqu'un homme marche vers lui d'un pas tranquille. Arrivé à son niveau, le piéton sort une
arme à feu et, froidement, abat le représentant de la loi avant de s'enfuir.264
Un mois plus tard, le14 Septembre 1970, toujours à Berkeley, Danny Crawford, un jeune Blanc âgé
de 21 ans, est en train de lever le pouce au bord d'une route lorsqu'une voiture s'arrête près de lui.
L'automobiliste et son passager lui proposent aimablement de faire un bout de chemin.
L'autostoppeur ne se fait pas prier pour monter à bord du véhicule et se voit déjà arrivé à bon port
lorsqu'arrivée à Oakland, une ville voisine, la voiture s'arrête brusquement. Les deux bons
samaritains descendent du véhicule et en tirent Danny. L'un d'eux le ceinture ; son acolyte, un
tranchoir à viande à la main, se met à lui hacher le visage à coups de lame. 265 Six semaines plus
tard, la police locale trouve dans un jardin de Berkeley le cadavre d'un autre jeune homme dont le
corps est strié de lacérations sanglantes infligées à l'aide d'une hache ou d'un tranchoir. Rien, sur le
jeune homme ne permet de déterminer son identité, qui ne sera jamais connue. Ses vêtements ne
contiennent qu'un penny et un peigne. 266
Deux jours après cette découverte, le 27 octobre 1970, près d'University Avenue, une série de
détonations claque dans l'air. Un passant et un automobiliste, qui tournent la tête en direction des
coups de feu, aperçoivent un homme blanc qui titube un bref instant avant de s'effondrer, mort, sur
la chaussée : une balle vient de traverser la poitrine de Norman B. Wagner de part en part. Un autre
lui a traversé l'épaule avant de se loger dans son flanc gauche. On lui a tiré dans le dos.267 Le
même jour à Oakland, Albert D. Smith est plongé sous le capot de sa voiture en train de bricoler
lorsqu'on s'approche derrière lui. Avant qu'il n'ait le temps de réaliser ce qui arrive, on lui tire
dessus quatre reprises, sans motif apparent. Chanceux, il survivra à ses blessures. 268
Deux semaines passent. Le 10 novembre au soir, Griswold Wilson, un quinquagénaire, promène
tranquillement son chien dans les rues de Berkeley lorsqu'un homme s'approche de lui et, sans
raison, sans provocation, sort un pistolet et lui met une balle dans la tête sans autre forme de
procès.269 Le même jour à Oakland sur Minilla avenue, non loin de la 45ème rue, on retrouve le
corps sans vie de James Larson, un étudiant âgé de 21 ans. Aucun motif ne vient expliquer le
meurtre et la police ne trouve aucun d'indice qui permette de résoudre ce crime apparemment
gratuit.270
La série d'agressions insensées s'interrompt alors quelques mois pour reprendre avec une intensité
croissante à partir du 27 Juillet 1971. Ce jour là, James Cowen, 22 ans, est agressé par deux Noirs
qui le frappent à coups de tranchoir à viande. Seize jours plus tard, Henri Bennett, un autre blanc,
lui aussi âgé de 22 ans, est agressé par deux hommes et reçoit à son tour des coups de tranchoir à
viande. 271 Le 18 Août, Joseph Rusnak et Allison Hassendorfer, deux jeunes touristes d'une
vingtaine d'année sont en train de se reposer dans une voiture garée sur Grizzly Park Boulevard, non
loin de Tilden Park, lorsque deux Noirs leurs ordonnent de sortir de leur voiture. Naïvement,
Craignant peut-être d'être accusés de racisme s'ils font preuve d'une prudence qui serait
automatiquement interprétée comme de la méfiance, le jeune couple de Blancs sort de la voiture.
Aussitôt, sans un mot, les deux inconnus se jettent sur eux et commencent à les frapper à coups de
machette. Le couple possède 800 dollars mais il n'est question d'argent à aucun moment ; la
violence, seule, semble motiver l'agression. 272 Le 29 Août, toujours à Berkeley, une étudiante,
Jane F. Oleyar, est à son tour agressée à coups de tranchoir au proximité du carrefour de Fulton
46
Street et Derby Streets.273
Cinq jours plus tard, le 02 Septembre à Eldridge Avenue à Hayward, une autre ville proche de
Berkeley, Arthur E. Silva est en train de bricoler sur sa voiture lorsqu'il sent un choc sur sa nuque,
complètement absorbé par ses activités, il n'a pas entendu trois Noirs qui, discrètement, se sont
faufilésderrière lui. Lorsqu'il se retourne pour leur faire face, les comparses commencent à lui
lacérer le visage, le cou et la tête en lui assénant des coups de tranchoir. Tandis qu'il lutte, tant bien
que mal, contre ses agresseurs, il a le réflexe de hurler ; l'arrivée de ses voisins provoquent la fuite
des trois individus. 274
Le 19, Raymon Novack, 60 ans, regarde tranquillement la télévision dans son salon, à Oakland
lorsque cinq coups de feu retentissent. Trois balles traversent sa fenêtre, l'atteignent et le tuent.
Encore un meurtre sans mobile. Le même jour, dans la même ville, Ernie Styrmann, un chauffeur
de Taxi résidant à San Francisco, est en train de marcher tranquillement dans la rue lorsqu'il est
abattu d'une balle dans la tête. 275
Trois jours plus tard à trois heures du matin, un étudiant de l'université de Berkeley, Bruce Lamar,
rentre chez lui après avoir passé une partie de la nuit à mener des expériences dans le laboratoire du
campus. Arrivé à proximité de Virginia et de Grove Street, deux Noirs, tranchoir à la main,
l'agressent sauvagement. L'attaque tourne à la boucherie lorsque le jeune Blanc, frappé à la tête,
tente par réflexe de se protéger le visage avec les mains. La lame qui s'abat sans relâche lui
sectionne plusieurs tendons. “Je n'ai pas d'argent” hurle le jeune homme tandis qu'il se débat. Rien
n'y fait: voler n'est pas le but de ceux qui sont en train de le massacrer. Lamar, qui survit à l'attaque
avec une fracture du crâne et des lacérations au visage et aux mains, passera plusieurs heures dans
une des salles de chirurgie du Hemrick Memorial Hospital. 276
Le lendemain, la presse locale, renseignée par la police de Berkeley, met en première page un
article sur la série d'incidents. Parce qu'elles sont les plus frappantes par la similitude de leur mode
opératoire et par leur dimension sadique, seules sont mentionnées les attaques des tueurs aux
tranchoirs. L'article insiste sur la “gratuité” apparente des actes : les victimes n'ont pas été volées
et lorsqu'il s'agissait de femmes, elles n'ont pas fait l'objet d'agression sexuelle. Plus inhabituel,
l'article de l'Oakland Tribune signale aussi dès la première page que les cibles de toutes attaques
sont des personnes de race blanche et leurs agresseurs, lorsque la victime a survécu pour les
décrire, sont systématiquement des Noirs. 277 Quelque part dans la baie de San Francisco, la
publication de cet article fait prendre conscience aux mystérieux agresseurs que les diables blancs
sont en train de s'apercevoir de quelque chose. Les attaques au tranchoir et les exécutions par
balles vont cesser pendant 13 mois.
Elles reprennent le 8 octobre 72 à Berkeley. Alen Lee Brite, un blanc âgé de 29 ans, fait du stop
pour se rendre à une soirée à Oakland lorsque, répétant à l'identique le scénario de septembre 1970,
une voiture s'arrête et un automobiliste serviable l'invite à monter. Vingt minutes plus tard, on
retrouve son corps lacéré à trois kilomètres de son point de départ. Un fourreau qui traîne non loin
indique aux policiers que l'homme a été massacré à coups de Machette. 278 Quatre mois s'écoulent
sans incident puis, en février 1973, non loin d'un terrain de Golf, des passants découvrent un jeune
homme de 23 ans originaire de Stockton baignant dans une mare de sang ; Clay T Calin Jr, le corps
lardé de coups de couteau au niveau de la poitrine et des épaules, est à l'agonie. Il décédera une
dizaine de minutes après son arrivée à l'hôpital .279 Deux mois plus tard, Thomas Mitchell est à son
tour victime d'une attaque “gratuite” puis le chapelet d'agressions et de meurtres s'interrompt à
nouveau pour reprendre sept mois plus tard.280
47
Le 16 Septembre 1973 à Berkeley, Thomas Garrison, un postier New Yorkais âgé de 32 ans en
visite chez des amis, les Stein, est en train de se promener nonchalamment dans les rues de la ville
lorsqu'il est cueilli par une décharge de fusil qui lui transperce la poitrine. La police ne peut établir
aucun motif au meurtre : Garrison n'a pas été volé et il ne connaissait pour ainsi dire personne en
ville. La presse locale consacre un article au meurtre déconcertant par sa “gratuité”. 281 Le 20,
Sonia C. Markovitch est victime d'une agression gratuite. Le 25, Kirk Alan Hugues et Gordon
Swinford font les frais d'actes similaires .282 Le 27 septembre 1973, Robert M. Weinstein, 27 ans,
fait de l'auto-stop dans les environs de Berkeley lorsqu'une camionnette bleue claire s'arrête à côté
de lui. Un automobiliste amical - et noir - l'invite à monter pour faire un bout de route. Au terme du
parcours, Weinstein descend du véhicule. Tandis qu'il s'en éloigne, la portière de la camionnette,
côté passager, s'ouvre derrière lui et la bonne âme qui tenait le volant lui tire deux coups de feu
dans le dos à trois mètres de distance. Par chance, alors qu'il est en train de tituber sur le bord de la
route, un automobiliste lui vient en aide et l'emmène à l'hôpital. La police sera frappée non
seulement par le fait que l'arme utilisée pour la tentative de meurtre est d'un type similaire à celle
qui a servi à tuer Garrison un mois plus tôt, mais aussi par la ressemblance physique entre les deux
hommes, qui portent tous les deux une longue barbe. 283 Le 06 octobre, Roger O'Meara est à son tour
la cible d'une des mystérieuses agressions. Après cette attaque, la vague de violence, jusque là
cantonnée à l'Est de la Baie, va la traverser : la page la plus sanglante de l'histoire du crime à San
Francisco s'ouvre.284
Le 20 octobre en soirée, Quita et Richard Hague sont en train de prendre l'air en se promenant dans
un quartier de la ville lorsqu'un groupe de Noirs les abordent. L'arme au poing, les inconnus
entraînent le couple jusqu'à une camionnette blanche garée à l'écart dans laquelle ils tentent de
contraindre le couple à monter. Quita Hague parvient à s'enfuir mais se ravisant, décide de
retourner vers le véhicule pour tenter de libérer son époux. Les ravisseurs se saisissent de la jeune
femme et la force à monter dans le véhicule. Une voiture de police à bord de laquelle des agents
ont été intrigués par le manège qui se déroule autour de la camionnette s'approche. L'agent
Markovich demande à un des Noirs ce qu'ils sont en train de faire. L'un d'eux lui répond
innocemment qu'ils sont en train de réparer un pneu crevé. Les hommes ayant l'air calme, bien
habillés, les policiers redémarrent et s'éloignent. Dès que la voiture de police a disparu, le groupe
de Noirs entraînent ses captifs entravés jusqu'à une zone industrielle déserte où ils les massacrent à
coups de Machette. Quita Hague est presque décapitée par un des tortionnaires. Son mari,
Richard, le visage haché jusqu'à l'os par les coups de lame, survivra à ses blessures.285
Dix jours plus tard, toujours à San Francisco, aux abords d'une annexe de l'Université de Californie,
un Noir fait signe de s'arrêter à une jeune femme blanche qui conduit une Mustang. Intriguée,
l'automobiliste attend et le laisse s'approcher. Lorsque l'inconnu arrive au niveau de sa voiture, il en
ouvre brusquement la portière du côté passager et sort de ses vêtements un semi-automatique :
Frances Rose reçoit deux balles dans la nuque, une troisième dans le visage et une quatrième au
côté droit. Son agresseur s'enfuit mais, par un coup de chance qui ne se reproduira plus, il est
interpellé un peu plus loin par une patrouille de police. 286 Il s'appelle Jesse Lee Cook, c'est un
délinquant multirécidiviste condamné pour plusieurs braquages. Au cours de son dernier séjour en
prison, il a été recruté par la Nation de l'Islam et a continué à fréquenter activement le culte une fois
relâché. Le Musulman noir, s'il reconnaît le meurtre de Frances Rose, se garde bien de dire qu'il est
un des hommes qui, le 20 octobre, ont agressé les Hague. 287 Entre le massacre au Machette et un
meurtre commis avec une arme à feu, les services de police ne font pas le rapprochement.
Le 09 Novembre 1973, Wayne Stoeckman, un employé de PG&E, la compagnie d'électricité
californienne, est en train de faire ses relevés à Hunters Point, un quartier de San Francisco,
lorsqu'il est abordé par un Noir d'une trentaine d'année qui lui demande de lui indiquer la route pour
se rendre à une station service. L'homme est propre. Sa tenue - il porte sous son manteau un
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costume, une chemise blanche et une cravate - inspire la confiance. Stoeckmann le laisse
s'approcher sans méfiance. Arrivé à sa hauteur, le Noir le pousse brusquement à l'écart de la rue,
contre une barrière, et sort de sa poche un revolver qu'il pointe à la hauteur de son visage. Par
réflexe, l'électricien tourne la tête et se penche, croit entendre un coup de feu, fait trois mètre et
tombe. Le Noir s'approche et lui pose le canon du revolver sur le ventre pour l'achever.
Stoeckmann, un ancien athlète, saisit l'arme d'une poigne si ferme qu'il empêche le cylindre de
tourner et donc à un autre coup de feu de partir. Une lutte s'engage entre les deux hommes, La
victime parvient à arracher l'arme des mains de son agresseur et, immédiatement, lui tire dessus à
trois reprises, le touchant à l'épaule et à l'estomac. L'homme, qui s'enfuit, sera retrouvé par la police
quelques centaines de mètres plus loin: c'est un Musulman noir nommé Leroy 2X Doctor. Lorsque
son arme est examinée par les services de balistiques, on s'aperçoit que la seule balle qui n'a pas été
tirée est marquée d'un “X”.288
A la fin du mois, le 25 novembre, Saleem Eraket, un épicier palestinien, est abattu dans son arrière
boutique de San Francisco.289 Le 03 décembre 1973, on découvre dans les environs de
Pleasantown, une ville de la rive Est de la baie, les corps sans vie de Michael Marie Shain, 30 ans et
de Kathy Sue Pethtel, 27 ans. Les deux femmes - de race blanche - qui ont quitté San Francisco
quelques heures plus tôt pour se rendre en auto-stop à Los Angeles ont été tuées par balles et leurs
cadavres ont été abandonnés le long de l'Interstate 580.290 Le 11 décembre, un autre Blanc, Paul
Dancik est abattu dans les rues de San Francisco au cours d'une agression que rien ne motive.291
Deux jours plus tard, à la sortie d'une réunion de travail visant à créer une clinique aux abords du
quartier noir de Potrero Hill, Art Agnos, un jeune politicien blanc, est en train de discuter avec deux
femmes en marchant dans Winsconsin Street lorsqu'un noir arrive dans sa direction en courant.
L'inconnu lui tire dessus à deux reprises, le blessant sérieusement, puis disparaît aussi vite qu'il est
arrivé. Pas un mot n'a été proféré, rien n'explique le geste de l'agresseur.292 Le même jour, dans un
autre secteur de la ville, Marietta DiGirolamo, une femme blanche âgée de 29 ans, discute quelques
instants dans la rue avec un Noir qui vient de l'aborder. Tout d'un coup, l'homme recule, sort une
arme, ouvre le feu sur elle à trois reprises et, tandis qu'elle rend l'âme, s'enfuit en courant.293
Le 20 décembre, trois attaques “gratuites”ont lieu sur les deux rives de la Baie. Dans la journée, on
découvre dans le parking du Club de la faculté des Femmes du Campus de Berkeley le corps lardé
de coups de couteaux d'Eric B. Abramson, un étudiant âgé de 23 ans.294 Le soir à San Francisco,
Ilario Bertuccio, un octogénaire, est abattu de quatre balles dans le corps en rentrant à son
domicile.295 Dans les heures qui suivent, Theresa De Martini, qui réside dans un quartier noir,
devient, elle aussi, la cible d'une tentative de meurtre. Au moment où elle sort de sa voiture, elle
reçoit trois balles dans le corps, dont une lui touche la colonne vertébrale. 296 Deux jours après, les
tueurs noirs assassinent deux autres personnes de race blanche dans les rues de San Francisco:
Mildred Hosler, 63 ans et Neal Moynihan, 19 ans.297 Ces deux crimes marquent la fin d'une série de
24 agressions “gratuites” - et d'au moins 13 meurtres - commises depuis le début du mois de
Septembre contre des Blancs. La vague de crimes va connaître un répit de 5 semaines des deux
côtés de la Baie.
Le 25 janvier 1974, la police procède au contrôle d'identité du conducteur et des passagers d'un
camion de transport de poisson appartenant à un commerce de la Nation de l'Islam. Quelques jours
plus tôt, deux personnes âgées ont été agressée à leur domicile. L'une d'elle, une nonagénaire, a été
brutalisée et violée après avoir acheté des oeufs à un vendeur ambulant. L'autre, une vieille dame de
81 ans, à qui on a dérobé 62 dollars, a été poignardée à neuf reprises par un homme venu lui vendre
du poisson. La description pourrait correspondre à celle des musulmans noirs. Le contrôle
d'identité tourne rapidement à l'affrontement lorsque les hommes refusent d'obtempérer. Une
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bousculade éclate. Un des adeptes de la secte raciste, Larry Ray Crosby, s'empare de l'arme de
service d'un des agents, William F. Cooper, et le frappe au visage avec une telle violence qu'il lui
brise la mâchoire. Voyant son collègue en danger, un autre agent ouvre le feu sur l'agresseur et le
blesse à la poitrine, à la colonne vertébrale et au poignet. Trois autres hommes, Donald W. Craig,
Robert Wright et Herbert Tucker, sont également arrêtés pour agression à main armée et violence
envers un agent.298
Deux jours après l'incident, la Nation de l'Islam organise à San Francisco une réunion de soutien
aux quatre hommes arrêtés. Comme dans beaucoup de villes où Malcolm X est venu prêcher le
racisme anti-blanc et organiser le culte dans les années 60, la secte y a une mosquée et plusieurs
commerces.299 A l'appel de John Muhammad, le dirigeant local du culte anti-blanc, plus de deux
mille extrémistes noirs - dont moins de la moitié sont musulmans - se rassemblent dans l'ancien
Fillmore Auditorium, au croisement de Fillmore Street et Geary Boulevard. Le prédicateur
s'adresse longuement à la foule, dénonce le harcèlement policier, explique qu' “aucun des membres
de la nation de l'Islam ne porte, ne fut-ce qu'un canif.” et déclare à une foule qui accueille ses
paroles avec autant de rage que d'enthousiasme que “Les Noirs devraient en avoir assez que leurs
frères noirs soient abattus dans les rues.” 300
Le lendemain à 19h50, à 400 mètres de la mosquée de San Francisco, un carnage commence. Un
Noir âgé d'environ 25 ans, vêtu un long imperméable de cuir sombre, se glisse derrière une jeune
femme blanche qui attend tranquillement un bus au coin de Geary Boulevard et de Divisadero
Street. Lorsqu'il se juge suffisamment proche pour être sur de ne pas rater sa cible, il sort une arme
et tire à deux reprises sur Tana Smith, 32 ans, avant de s'enfuir à pied.
Quelques dizaines de Minutes plus tard au coin de Divisadero Street et de Fulton Street, un autre
Blanc, Vincent Wollin, est tué le jour de son 69ème anniversaire par un homme qui lui tire
également dans le dos.
Vers 21h15, John Bambic est pris à parti par un Noir contre lequel il lutte brièvement avant que
l'assassin ne lui tire, à lui aussi, deux balles dans le dos. Des témoins voient le tueur s'enfuir dans
une grosse voiture.
A 21h50 sur Silver Avenue, une quatrième personne de race blanche est assassinée. Des personnes
qui font leur linge dans une laverie automatique voit un Noir d'environ 25 ans, portant un long
imperméable de cuir noir entrer précipitamment dans l'établissement, s'approcher de Jane Holly,
une femme de 45 ans, lui tirer deux balles dans le dos et ressortir tout aussi rapidement pour
s'engouffrer dans une cadillac noire.
A 21h55, une jeune femme de 23 ans est en train de sortir du linge de sa voiture devant son
domicile au 102 Edinburgh Street lorsqu'un Noir s'approche d'elle et lui lance amicalement “Salut,
comment ça va ? ” Sur ses mots, il braque son arme sur elle et lui tire deux balles dans le corps
avant de s'enfuir, encore une fois dans une cadillac. Roxanne McMillan, mère d'un petit bébé de
quatre mois, est une des deux victimes qui survivront ce soir là à la série d'attaques racistes.
L'autre rescapé s'appelle Thomas Bates. Alors qu'à 01h50 du matin, ce jeune Blanc fait de
l'autostop à Emeryville, une petite ville située juste à l'extrémité du Bay Bridge qui relie San
Francisco à l'Est de la Baie. Une cadillac noire avec deux afro-américains à bord, arrive dans sa
direction. L'instant d'après, il est blessé la hanche, à l'abdomen et au poignet par trois coups de feu
tirés de l'intérieur du véhicule.301
Le lendemain, la série de meurtres fait la une des journaux locaux. “Des tireurs abattent quatre
50
personnes à SF - Sacrifices Rituels ?” titre l' Oakland Tribune. Pour la première fois, la presse
locale fait ouvertement un lien entre les différents meurtres qui ont débutés en octobre à San
Francisco en se basant sur trois critères: le fait que les meurtres sont “sans mobile”, qu'ils
impliquent systématiquement des tueurs noirs et des victimes blanches, qu'un grand nombre ont été
commis avec un seul type d'arme. L'assassinat de Quita Hague - parce qu'il a été commis au
Machette - celui de Frances Rose et l'agression contre Wayne Stoeckmann - parce que leurs
agresseurs ont déjà été attrapés - ne sont pas comptés dans le lot. Les meurtres commis sur la rive
Est de la baie de San Francisco ne sont pas non plus pris en compte. Charles Barca, le chef des
enquêteurs de la police de San Francisco affirme que la possibilité d'un sacrifice rituel existe mais
que rien ne la prouve. Le nom de l'opération de police est livré au Grand Jour: l'opération “Zebra”
est baptisée ainsi après la fréquence radio utilisée par les policiers qui s'occupent de l'affaire, mais
la désignation va marquer la population à cause des couleurs qu'elle évoque – noir et blanc. La
vague de meurtres racistes, la plus sanglante de l'après guerre aux USA, deviendra connue sous le
nom de “Zebra Killings.”302
La diffusion dans les médias de l'hypothèse selon laquelle un culte de Noirs ferait des sacrifices de
Blancs provoque immédiatement une levée de bouclier au sein de la communauté noire. Le 31
Janvier, Washington E. Garner, le président de la direction de la Police, qui est noir, demande
qu'on ne mette pas l'accent sur la dimension raciale des assassinats. Il affirme que la police n'a
aucune preuve de l'existence d'un culte raciste mais affirme recevoir d'innombrables coups de fils
anonymes de Blancs qui menacent de représailles la communauté noire. Son fils, l'inspecteur
Rodney William Gardner, renchérit qu'il n'y a “aucune preuve de l'existence d'un groupe
organisé”, qu'il n'a “jamais entendu parler d'une telle secte” et de déclarer “Je crois que la
communauté noire est effrayée.” 303
Pourtant, en évoquant la possibilité de sacrifices et des meurtres rituels, les enquêteurs n'ont jamais
été aussi proches de la réalité. Tout, à l'époque, pointe dans la direction de la Nation de l'Islam.
Il y a d'abord le fait que Jesse Lee Cook et Leroy 2X Doctor, arrêtés dans des affaires similaires aux
Zebra Killings, sont tout les deux des musulmans noirs hors depuis les années 1960 et les
apparitions télévisées de Malcolm X, la secte est connue pour son racisme anti-blanc. Il y a ensuite
la coïncidence frappante entre la manifestation organisée par John Muhammad et l'explosion de
violence raciste du lendemain, le premier meurtre de la soirée ayant été commis à quatre cent mètre
à peine de la mosquée de San Francisco.
Il y a enfin le lourd passif de violence de la secte dans la baie de San Francisco, comme dans le
reste des États Unis, où les musulmans noirs ont laissé derrière eux un véritable sillage de sang, que
ce soit celui des autres ou le leur.
Le 07 février 1971, au cours d'un incident marqué par l'influence de la Nation de l'Islam, John
Richards, un jeune Noir, abat deux policiers, David Branhan et David Marks, dans un lycée
d'Oakland, et prend une femme et un enfant en otage avant d'être blessé et maîtrisé par la police.
Tandis qu'on l'emmène sur une civière, l'homme déclare aux représentants de la loi “Vous m'avez
tué. Vous êtes des diables blancs et je suis un dieu noir.” 304
En Novembre 1971 à San Francisco, 2 musulmans noirs, James et Johnnie May Davis sont abattus
dans leur sommeil par d'autres musulmans noirs appartenant à une faction rivale. 305 Quatre jours
plus tard, une fusillade éclate à Oakland au cours de laquelle trois autres musulmans noirs, George
Freddy Payne, David Williams et Lafayette Ziegler, - chez qui on trouvera une abondante littérature
de la secte – assassinent Ronnie Flenaugh, dit Al Rashid. Avant de fuir, ils abattent aussi
Kimberley Mapp, une petite fille de huit ans, en lui mettant trois balles dans la tête.306
51
Le 21 du même mois, Charles Phillip Willis et Freddie Let Webb, deux autres musulmans noirs,
sont exécutés d'une balle dans la tête au terme d'une fusillade à San Francisco.307
Au début de l'année 1972, des musulmans noirs assassinent Levi Bradfield, un autre membre de la
secte, en l'exécutant d'une balle dans le cou. Ils tentent ensuite de tuer sa femme en lui mettant un
canon de pistolet dans la bouche avant de tirer, lui explosant le faciès. Elle survit mais perd l'oeil
droit.308
En Mai 1973 un autre musulman noir est abattu dans une station service d'Oakland.309
Comme sur la rive Est de la Baie en 1971, après que les journaux locaux aient commencé à faire
leurs gros titres de la série d'agressions au tranchoir et au Machette, l'évocation du “culte raciste”
va amener un calme de quelques mois sur San Francisco.
Les violences racistes, lorsqu'elles reprennent, ont lieu à 500 mètres de la mosquée de la Nation de
l'Islam à San Francisco. Le 01 avril 1974 après avoir mangé un en-cas, deux étudiants de l'école de
l'armée du Salut, Tom Rainwater, 19 ans, et Linda Story, 21 ans, attendent le bus à l'angle de Geary
Boulevard et de Webster Street lorsqu'un Noir s'approche d'eux. Sans crier gare, il sort une arme, la
braque dans leur direction et ouvre le feu à plusieurs reprises. Le jeune homme s'effondre, mort sur
le coup ; son amie, atteinte par deux balles, est gravement blessée et emmenée d'urgence au San
Francisco Hospital. 310
Le 14 avril, une nouvelle attaque raciste a lieu dans la même rue que celle où se trouve la mosquée
de la Nation de l'Islam, à équidistance de celle-ci et les locaux d'une compagnie de déménagement
qui lui appartient; la Black Self help Moving & Storage Inc, située à l'angle de Hayes Street et de
Fillmore Street. Le mode opératoire des Zebra Killers est désormais classique: des Blancs – il s'agit
en l'occurrence de deux adolescents - Ward Anderson et Terry White - attendent le bus et font, de
surcroît, de l'autostop lorsqu'un Noir s'approche d'eux d'un pas tranquille, sort une arme à feu et
leur tire dessus.311 Les jeunes gens échappent à la mort, mais pas Nelson P. Shields IV, un jeune
diplômé qui est abattu quatre jours plus tard, une fois encore par un Noir, encore une fois de façon
“gratuite” et “insensée”.312
Une véritable psychose s'abat sur la ville. Le mot “Zebra” est sur toutes les lèvres. Les tueurs
deviennent les nouveaux croquemitaines des enfants et les habitants regardent nerveusement par
dessus leurs épaules pour s'assurer qu'un des mystérieux assassins noirs ne se dirige pas vers eux.
Le soir, chacun reste chez soi: les salles de spectacles de North Beach - un des hauts lieux de la vie
nocturne franciscaine - voient leur fréquentation s'effondrer.313
Pour tenter d'attraper les Zebra Killers, le département de police de San Francisco met en place
toute une série de mesures. Les effectifs mobilisés dans le cadre de l'opération Zebra sont
augmentés. Une récompense de 30 000 Dollars est offerte à toute personne qui fournira des
informations permettant l'arrestation des tueurs. Deux portraits robots sont diffusés dans la presse
locale. Une opération de contrôles d'identités systématiques de tous les Noirs correspondant au
profil des tueurs est mise en place.314 Après avoir été interrogé par des agents et afin d'éviter qu'il ne
soit importuné une nouvelle fois, chaque homme se voit remettre une carte indiquant qu'il a fait
l'objet d'un contrôle de police tandis qu'une carte d'interrogatoire est conservée par les service de
police. En six jours, 560 personnes font l'objet d'une vérification d'identité dans les rues de la
ville.315
Le recours aux contrôles d'identité systématiques n'est pas une nouveauté à San Francisco. En
52
1969, une mesure similaire a été prise lorsque la police traquait le Zodiac Killer, un tueur en série
qui terrorisait la baie et dont l'identité, à ce jour, reste un mystère. Les hommes blancs qui
correspondaient à son profil avaient été systématiquement contrôlés sans que cela suscite de
controverse.316 Lors des Zebra Killings, l'attitude de la communauté noire va être très différente et
l'opération de police déclenche immédiatement l'hystérie de ses porte-paroles.
Deux membres de l'association des psychologues noirs de la de la baie et de l'association des
psychologues noirs de Californie du Nord, les docteurs William Pierce et Aubrey Bent, qualifient
les contrôles d'identités d'”inutiles” et de “déshumanisant” déclarant qu'ils risquent de déclencher
“de violentes confrontations et des réactions émotionnelles explosives.” 317 Les miliciens du Parti
des Panthères Noires les dénoncent comme “vicieux et racistes”. Un célèbre pasteur noir de San
Francisco, le révérend Cecil Williams, de l'église Méthodiste Glide, va jusqu'à déclarer que les
Noirs sont confrontés à un “état policier” et il évoque “la possibilité d'une guerre raciale.”318
Le lendemain de l'assassinat de Nelson Shields, cinq représentants de la communauté noire, les
révérends Hamilton T. Boswell et Frederick Douglas Haynes Jr., le Docteur Carlton B. Goodlett,
éditeur du Sun-Reporter, Benjamin Criswell, un responsable de l'Association Nationale pour
l'Avancement des Gens de Couleurs et Joseph B. Williams, un avocat, attaquent en justice la ville
de San Francisco. Dans leurs plainte, ils qualifient l'opération policière et les interrogatoires de
manifestations “d'esclavagisme car seuls les membres de la race noire sont pris à part dans le
cadre d'un traitement discriminatoire”; l'opération Zebra, consiste à interroger, à fouiller, voir à
détenir ou à arrêter “tous les hommes noirs d'une catégorie spécifique pour toute raison, y compris
une enquête sur un crime” et “constitue une fouille générale qui est interdite” par la constitution
américaine. Le vendredi 19 avril, Alfonso J. Zirpoli, le juge fédéral saisi du dossier, refuse de
donner l'ordre à la ville de San Francisco de faire cesser immédiatement l'opération Zebra et
repousse la décision au mercredi suivant. 319
Entre temps, la violence commence à faire tâche d'huile et s'étend à la capitale de la Californie.
Dans la soirée du 20 avril, Jerry Bakaritch, un sergent de police, est agressé et blessé dans une
station service de Sacramento alors qu'il n'est pas en service. Dans la matinée du 22 avril, Perry
Revel, un autre Blanc, est abattu sur Stockton Boulevard. Le 24, Joseph Belmore, un vétéran de la
guerre du vietnam, est assassiné dans son salon à North Highlands, une ville de la banlieue de
Sacramento. La police arrêtent trois hommes soupçonnés d'être les tireurs fous après qu'un fusil
d'un modèle similaire à celui utilisé pendant les trois agressions racistes ait été trouvé dans leur
voiture. Tous sont Noirs. Tous sont membres de la Nation de l'Islam. 320
Le mercredi 25 avril, le juge Zirpoli rend un verdict en faveur des plaignants noirs et de
l'Association Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleurs en termes mesurés, soulignant que
les autorités de San Francisco ont agit de “bonne foi”, lorsqu'elles ont pris la décision d'interroger
et de vérifier l'identité de tous les hommes noirs correspondant au profil des tueurs racistes. Il
déclare néanmoins que cette bonne foi n'est pas une justification suffisante à de telles pratiques.321
L'opération Zebra est de toute façon terminée. En mettant la pression sur le segment de la
communauté noire auquel les tueurs sont susceptibles d'appartenir, la police a obtenu un résultat
capital: elle a été contactée par un informateur fiable qui a été impliqué dans plusieurs assassinats
de Blancs. La police avertit le maire de San Francisco que cet informateur n'accepte de témoigner
qu'à la condition d'obtenir de lui, en personne, la garantie de ne faire l'objet d'aucune poursuite.
Dans la soirée du 27 avril, Joseph Alioto interrompt une réunion de la campagne qu'il mène pour
être élu gouverneur de Californie et rentre précipitamment en ville. Il ignore qu'on va lui raconter
le récit le plus hallucinant et le plus abject qu'il entendra jamais.322
53
Lorsqu'ils se rencontrent, l'informateur raconte au maire comment il a été recruté dans les rangs de
la Nation de l'Islam pendant qu'il était en prison. Il lui explique le credo raciste de la secte noire et
lui révèle qu'il existe, en son sein, un groupe secret, Les Anges de la Mort, qui compte des adeptes
dans plusieurs villes des États Unis. Pour en être membre à part entière, un homme doit assassiner
soit quatre enfants blancs, soit quatre ou cinq femmes blanches, soit neuf hommes blancs. 323
L'avancement au sein du groupe, dans lequel existe des grades, dépend du nombre de personnes
assassinées par chaque postulant. Les meurtres les plus sadiques sont particulièrement prisés de la
société secrète. Ses membres doivent fournir la preuve de leurs meurtres sous forme d'une partie
mutilée du corps de leur victime ou de photographie. Pour illustrer ses dires, l'informateur révèle à
Alioto qu'il était présent et accompagné de deux hommes, dont un certain Larry Green, lors du
meurtre de Quita Hague – un crime que la presse n'avait pas associé à la série des Zebra Killings.
Ce soir là, raconte-t-il, il a vu des flashes crépiter pendant l'agression, tandis qu'un de ses deux
acolytes photographiait le carnage.324 L'autre personne impliquée dans le meurtre se nomme Jesse
Lee Cook. C'est le musulman noir emprisonné pour le meurtre de Frances Rose, autre assassinat
que la presse n'a pas lié aux Zebra Killings.
L'informateur revient aussi en longueur sur la série de meurtres du 28 janvier. Ils auraient été
motivés, selon lui, par la frustration de J. C. Simon, un des membres du groupe qui, n'ayant pas
assez de meurtres de diables blancs à son actif, s'était vu refuser une promotion au grade de
lieutenant au sein des anges de la mort. Un troisième homme nommé Manuel Moore, révèle-t-il,
les accompagnait ce soir là.325
L'homme décrit longuement une partie des meurtres anti-blancs qui viennent de terroriser la ville,
certains pendant lesquels il était présent mais auxquels il affirme ne pas avoir participer bien qu'on
lui ait ordonné de tuer un diable blanc pour prouver sa loyauté au groupe. Il en évoque d'autres,
dont les auteurs lui ont parlé. Selon lui, il n'y a pas de mode opératoire spécifique aux différents
crimes, qui ne sont pas nécessairement commis avec une arme à feu - ce qui avait été considéré
comme le point commun entre tous les Zebra Killings à San Francisco - mais aussi en poignardant,
en hachant ou en lacérant les victimes à mort avec des couteaux, des hachoirs ou des machettes. 326
Le groupe, affirme-t-il, s'attaque particulièrement aux auto-stoppeurs qui constituent des proies
faciles.327
Certaines victimes, d'après le repenti, ont été tuées et torturées dans les locaux du “Black Self Help
Moving & Storage Inc” une entreprise de déménagement appartenant à la Nation de l'Islam situé au
1645 Market Street. Il raconte comment, en décembre 1973, il a vu un homme blanc ligoté nu et
baillonné pendant des heures dans ses locaux, des membres de la Nation de l'Islam montant
occasionnellement le voir pour l'insulter et lui uriner dessus, avant de le dépecer, de lui trancher les
mains, les pieds, la tête et de lier son cadavre avec du fil de fer barbelé pour lui donner l'aspect
d'une dinde de Thanksgiving. Les anges de la Mort lui ont ensuite attribué la mission de se
débarrasser du corps emballé sous plastique, qu'il a jeté dans la baie. La police a vérifié ses dires
et seule une personne liée au meurtre pouvait savoir de quel façon le cadavre de l'homme rebaptisé “John Doe #169” car son identité n'a jamais été retrouvée – avait été mutilé. 328 Selon
l'informateur, ce type d'incident, loin d'être isolé, se serait reproduit à plusieurs reprises et il aurait
aidé les anges de la mort à se débarrasser d'une quarantaine de paquets contenant des morceaux de
corps humains en les jetant à la mer ou dans des bennes à ordure... 329
Dans la journée qui suit les révélations du repenti, en se basant sur son témoignage et avec l'aide
officielle ou officieuse des services de police de différentes villes de la Baie de San Francisco,
Joseph Alioto rassemble toutes les informations possibles sur les meurtres attribués aux Anges de la
mort en Californie. Le 29 avril, au cours d'une conférence de presse, il révèle leur existence et
présente une liste de près de 80 meurtres attribués au groupe de tueurs anti-blancs. Un grand
54
nombre de ces crimes se sont produits à l'Est de la baie. Beaucoup d'autres à San Francisco même,
quelques uns enfin à Sacramento et dans différents quartiers de Los Angeles.330
Le 01 mai au petit matin, une centaine de policiers mènent un raid sur les locaux du “Black Self
Help Moving & Storage Inc” la compagnie de déménagement de la Nation de l'Islam. Lors de la
perquisition des locaux, ils trouvent la camionnette blanche de Larry Green, qui a servie à
kidnapper les Hague ainsi qu'une scie à main, des arcs et des flèches, une lance, une fauçille, une
hache, une hachette, un machette, cinq couteaux et un rouleau de corde. Ils arrêtent Thomas
Manney, Edgar J. Burton et Clarence Jamerson. Deux autres suspects, J.C. Simon et Larry Green,
sont appréhendés au domicile de Green, où on retrouve encore de la corde, ainsi que deux épées
avec leurs fourreaux.331 un sixième homme, Dwight Stallings, est appréhendé au 630 Central Street.
Un septième, Manuel Moore, est lui-aussi arrêté dans le cadre de l'opération de police. Tous, à
l'exception de Jamerson, sont des membres de la Nation de l'Islam.
Les témoins de différents meurtres n'ayant pu les identifier, Stallings, Jamerson, Manney et Burton
sont rapidement relâchés par manque de preuve au terme de leur garde à vue, bien que les
inspecteurs chargés de l'enquête sachent que certains ont participé, d'une façon ou d'une autre, aux
meurtres.332 Stallings, par exemple, a acheté les munitions utilisées par les tireurs. 333 Des années
plus tard, on retrouvera son cadavre dans une voiture sur les quais de San Francisco ; les
circonstances de sa mort ne seront jamais élucidées.334 Green, Moore et Simon, eux, restent en
détention et sont inculpés de meurtres et de tentatives de meurtre.
Une des premières réactions publiques aux arrestations est celle de la Nation de l'Islam. Le 05 mai,
à l'appel de John Muhammad, un millier de personne se réunissent à nouveau pour manifester leur
soutien aux quatre musulmans noirs inculpés d'avoir participé aux Zebra Killings. Le précheur
révèle publiquement l'identité de l'homme qui a parlé aux autorités ; il s'agit Anthony Harris, un
résident d'Oakland. Le mois suivant, celui ci sera amené à témoigner devant la justice.335
Si les arrestations ont mis un terme à la vague de haine raciale qui a secoué la ville, une dernière
attaque répondant au mode opératoire des “anges de la mort” se produit en Janvier 1975. Deux
jeunes femmes d'une vingtaine d'année, Janet Rodgers et Julia Kehling, font de l'autostop à Pacifica
pour se rendre à San Francisco lorsqu'un jeune Noir s'arrête et leur propose de terminer le trajet
avec lui. Sans méfiance, les deux blanches montent dans son véhicule et la conversation s'engage.
Elles lui expliquent qu'elles viennent de l'Ohio ; le conducteur leur offre de faire un détour par
North Beach, une plage isolée proche de San Francisco, pour découvrir une vue imprenable de la
baie. Le petit groupe quitte bientôt la voiture et marche vers le rivage lorsque, sans que les jeunes
femmes s'en aperçoivent, le Noir sort une arme à feu et tire une première fois dans le dos de Janet
Rodgers, qui tombe sur Julia et la pousse au sol ; son cadavre va servir de bouclier à son amie.
Tandis que l'agresseur tire à plusieurs reprises sur les deux jeunes femmes, Julia Kehling, bien que
blessée au cou, fait semblant d'être morte jusqu'au moment où le tueur s'enfuit en courant. “Un
autre “Zebra Killing?” se demande le lendemain l' Oakland Tribune.336
Le procès de Green , Simon, Cook et Moore commence en Mars 1975. Il faudra quatre semaines
pour sélectionner un jury de cinq hommes et sept femmes, parmi lesquels on compte deux Noirs et
deux Asiatiques.337 Le procès lui même va durer un an; ce sera - à l'époque - le plus long de
l'histoire de la Californie. Une juré met au monde un enfant, la procédure est interrompue à
plusieurs reprises par les maladies de l'un ou l'autre des avocats. Une carte sur laquelle sont
signalés les différents meurtres commis à San Francisco est affichée en permanence dans la salle
d'audience et on organise même un circuit en bus pour que les membres du jury puissent voir les
lieux où se sont déroulés les meurtres. Au fil des mois, cent quatre vingt un témoins vont se
succéder. Bien que les quatre musulmans noirs ne soient pas inculpés de tous les Zebra Killings
55
commis à San Francisco, une vingtaine de meurtres et d'agressions sera passée en revue pour mettre
en lumière l'aspect organisé de ceux-ci.338
Le 13 Mars 1976, le jury rend son verdict. Les quatre accusés sont déclarés coupables d'avoir tué et
blessé des personnes de race blanche dans le cadre des activités d'un culte raciste. Ce verdict ne
concerne toutefois que trois meurtres sur les 24 agressions, dont quatorze Zebra Killings qui ont eu
lieu à San Francisco.339 Basé principalement sur le témoignage d'Anthony Harris, la justice n'est pas
parvenue à réunir suffisamment de preuves pour déterminer qui tenait l'arme du crime pendant
certains meurtres, même si la police a déterminé que la même arme, un calibre 32, a été utilisé pour
les assassinats par balle à San Francisco. Nul ne saura jamais à combien d'autres assassinats les
musulmans noirs ont été associés. L'enquête n'a jamais été rouverte.
A la fin du mois de Mars, les quatre adeptes de la Nation de l'Islam, à qui la secte a fournit des
avocats, seront condamnés à la prison à perpétuité. En rendant les sentences et en faisant référence
aux autres victimes des “anges de la mort” tuées à San Francisco, le juge Joseph Karesh déclarera
qu'il espère “que ces autres victimes ne seront pas oubliées.” 340
56
Chapitre 6 : Renaissance
Après avoir vainement couru jusqu'au Mexique à la recherche d'un remède miracle à ses nombreux
problèmes de santé, l'honorable Elijah Muhammad décède d'un arrêt cardiaque à Chicago le 25
Février 1975. Soucieux d'éviter une lutte de succession, les responsables de la Nation de l'Islam
annoncent immédiatement que Wallace Muhammad, son septième fils, lui succède à la tête du culte
raciste. Il a pour lui l'avantage de bénéficier de la légitimité dynastique et de légendes de la Nation
de l'Islam selon lesquelles Wallace Fard, alias Allah, aurait prédit à Elijah et Clara Muhammad,
lorsqu'elle était enceinte du nouveau dirigeant de la secte, que l'enfant serait un garçon destiné à
accomplir de grandes choses.
Dès le 26 février, à la convention annuelle du jour du sauveur, les responsables se succèdent au
micro pour jurer allégeance au fils du défunt. Le passage de Louis Farrakhan est tactiquement pris
en sandwich entre celui de deux loyalistes de Wallace Muhammad. En effet, l'entourage du
nouveau dirigeant de la secte se méfie du flamboyant précheur de la Mosquée de New York. Dans
les jours qui ont précédé le décès de son mentor, le sachant mourant, l'ancien chanteur de Calypso a
tenté sans succès de dissuader les plus hauts responsables de l'organisation de nommer le septième
fils du messager à la tête des Musulmans noirs. Il pressentait que le fils allait dévier de la théologie
enseignée par son père.
Les soupçons de Farrakhan se confirment rapidement. Dans les semaines qui suivent son
intronisation, Wallace Muhammad introduit une série de changements théologiques fondamentaux.
Ils ont pour but de faire passer l'organisation de ses croyances racistes à l'orthodoxie de l'Islam
Sunnite. Le 07 mars 1975, il déclare qu'il ne faut plus désigner les Blancs comme des diables puis,
3 mois plus tard à Madison Square garden, devant une foule de 40 000 personne, il annonce que
ceux-ci pourront désormais adhérer à la Nation de l'Islam. En Août 1975, il impose aux pratiquants
de la Nation de l'Islam la récitation des prières officielles de la religion musulmane. Dans la foulée,
il dissout les milices du Fruit de l'Islam. Il change aussi le nom de la secte, qui devient désormais la
“communauté mondiale Al Islam”.341 En Novembre 1975, “Muhammad Speaks” est renommé “the
Bilalian News” et les quotas de ventes ne sont plus imposés aux croyants, entraînant aussitôt une
chute de 28 % de la circulation du journal. En février 1976, un an après la mort de son père, il
encourage tous les croyants à changer de nom en adoptant ceux du Coran. Il montre l'exemple en
se débarrassant du prénom de celui qu'il considère comme un faux prophète. En un an à peine,
celui qu'on appelle désormais l'imam Warith Deen Muhammad a fait entrer l'organisation de son
père au sein de l'Oumma musulmane.342
Tandis qu'il procède à ces transformations, il cherche aussi à consolider son pouvoir au sein de
l'organisation car la nouvelle orientation de la secte ne plait pas à tout le monde. Louis Farrakhan
se voit attribué, symboliquement, une augmentation de salaire mais il est muté de son fief d'Harlem
à un quartier déshérité de Chicago où, tout en étant proche du centre du pouvoir de l'ancienne
Nation de l'Islam, il se retrouve coupé de ses sympathisants. Warith Deen Muhammad en fait
également son porte-parole, de sorte que c'est Farrakhan qui communique au public les
changements de cap successifs du culte. En Octobre 1976, il est ainsi obligé d'annoncer que la
mosquée d'Harlem est renommée après le nom de son rival Malcolm X.
Si Farrakhan et Muhammad ne veulent donner au monde extérieur aucun signe de division, le
torchon brûle entre les deux hommes. Louis Farrakhan, partisan de l'orthodoxie raciste prêchée par
Elijah Muhammad, quitte la Communauté Mondiale Al Islam. Ceux qui le croisent à l'époque le
trouvent absent et dépressif. Discrètement, il commence à faire par de son mécontentement à
57
quelques autres responsables du mouvement qu'il sait être en désaccord avec l'orientation imposée
par le fils du messager d'Allah. En septembre 1977, Bernard Cushmeer – alias Jabril Muhammad
- un maître théologien de la Nation de l'Islam, lui fait lire “C'est lui” un ouvrage qu'il a rédigé en
hommage à Elijah Mohammad.343 La lecture du livre convainc Farrakhan qu'il faut raviver et
perpétuer les enseignements racistes d'Elijah Muhammad. Il reçoit aussi le soutien de Tynetta
Muhammad, qui se décrit pudiquement comme une des “femmes islamiques” du Messager. Le 08
Novembre 1977, il annonce qu'il a décidé de refonder la nation de l'Islam. Dans les mois qui
suivent, il achète un ancien magasin de pompes funèbres à Chicago, sur la 79ème rue. C'est de là
que la secte enterrée par Warith Deen Muhammad va ressusciter, tel Lazare, pour devenir plus
puissante et plus influente que jamais.344
Les années qui suivent sont consacrées au recrutement d'une nouvelle génération d'adeptes.
Comme Elijah pendant les années trente, comme Malcolm X pendant les années cinquante, Louis
Farrakhan se fait à son tour arpenteur de la haine. Il sillonne les États Unis en tous sens, enchaîne
prêches, débats, réunions et petit à petit, les adeptes reviennent au culte qui prend à nouveau son
essor.
Il réorganise la Nation de l'Islam, lui donnant une structure hiérarchique qu'il qualifie de
“gouvernement provisoire”, dans l'attente du jour où l'homme noir sera rétablit dans sa suprématie.
Il se qualifie de “représentant national”, ce qui en fait l'équivalent d'un “chef d'Etat.” Ce
gouvernement possède un cabinet, le conseil national des travailleurs ainsi qu'une administration
composée d'un ministère de la défense, qui supervise les miliciens du Fruit de l'Islam, d'un
ministère des Finances, d'un ministère de la santé, d'un Ministère de l'éducation, qui s'occupe de
l'instruction aux préceptes de l'Islam noir pour les adultes et d'un Ministère de la Jeunesse. Tous
sont dirigés par un représentant national. Il nomme également une instructrice nationale des
femmes. Pour rendre plus efficiente la gestion des affaires de la secte, les États Unis sont divisés
en six régions ayant chacune un responsable.345
Afin d'asseoir sa légitimité, Farrakhan apporte également des modifications à la théologie du culte
des musulmans noirs. Tout comme Elijah Muhammad, en son temps, avait divinisé Wallace Fard,
il va, à son tour, diviniser Elijah Muhammad, le faisant accéder au rang de “messie toujours
vivant”, avec lequel il prétendra être en contact par le biais de visions.
Louis Farrakhan, toutefois, n'est pas le seul prétendant à la succession d'Elijah Muhammad au sein
de la mouvance de l'Islam noir. Silis Muhammad, un ancien aide du messager d'Allah entré
immédiatement en dissidence contre Wallace Muhammad, se présente à son tour comme un
prophète à l'égal de Moïse. En 1979, sous prétexte d'unifier les partisans de la Nation de l'Islam, il
organise dans une boulangerie de la secte, en Californie, une réunion à laquelle Louis Farrakhan
est invité. Tentant de prendre la direction du mouvement, il mène une attaque en règle contre ce
dernier, l'accusant de s'être comporté lâchement face à Wallace Muhammad, afin de se présenter
comme le seul dirigeant ayant une envergure suffisante pour s'opposer au fils d'Elijah. Faisant une
allusion à peine voilée à Farrakhan, il déclare devant l'assistance: " Ou étaient-ils ces ministres qui
avaient tant de poids, ces capitaines suprêmes et ces lieutenants, où étaient-ils lorsque Wallace
doutait de l'honorable Elijah Muhammad? Où étaient-ils lorsqu'il doutait de notre dieu et
sauveur? Où étaient-ils lorsque que Wallace démantelait la NOI? Pourquoi ne se sont-ils pas
levés? "A quoi Louis Farrakhan répondra: " [Elijah] Muhammad n'a pas fait de moi une pédale; et
je n'ai pas fermé ma gueule le 26 février 1975 parce que j'avais peur. J'ai applaudi ton courage
mais, frère Muhammad, tu ne sais pas ce que je faisais en coulisse, car toi et moi ne parlons
jamais. " La rencontre ne débouche que sur une querelle de chefs qui s'éternisera par la suite. Silis
Muhammad fonde alors la " Nation perdue et retrouvée de l'Islam. " 346 Le succès croissant de
58
Louis Farrakhan par la suite ne fera qu'augmenter son amertume et sa jalousie.347
Une troisième faction se réclamant de l'héritage d'Elijah Muhammad voit également le jour: la
Nation Unie de l'Islam, fondée par Royall Jenkins, un routier qui a quitté le culté réformé par
Wallace Muhammad pour fonder sa propre secte. Jenkins voit dans la destruction de la Nation de
l'Islam une mise à l'épreuve temporaire prophétisée par Elijah Muhammad. Louis Farrakhan n'est
pas, à ses yeux, l'homme qui doit refonder la secte mais il n'a pour fonction que d'en rappeler
l'orthodoxie raciste. A la fin de l'année 1978, Jenkins déclare que deux anges, sous forme de
scientifiques, sont descendus dans un vaisseau spatial pour lui révéler qu'il est Allah, l'être
suprême. Au cours d'un voyage de deux heures, ils lui auraient fait visiter l'intégralité de l'Univers
et auraient rempli son esprit de connaissances avant de lui apprendre qu'il allait débarrasser la terre
des " négatifs " - les Blancs - seuls êtres incapables de changer leur nature malveillante. Une fois
ceux-ci détruits, il transformerait la terre en véritable Eden et les Noirs hériteraient de l'univers. 348
Royall Jenkins sera rejoint par Abass Rassoull, un ancien secrétaire national de la Nation de l'Islam
qui prophétisera que " des millions de personnes qui ont reçues un X du temps de [Elijah]
Muhammad, seuls 144 000 seront génétiquement altérés pour devenir les nouveaux dirigeants " de
la Nation de l'Islam.349 La secte ira s'installer à Kansas City où elle ouvrira plusieurs commerces.350
En 1979, Farrakhan achète et installe dans la cave de sa maison une machine à imprimer d'où sort
le premier numéro du successeur de “Muhammad Speaks” intitulé “The Final Call”.351 L'allusion
aux trompettes du jugement dernier montre que la Nation de l'Islam n'a rien perdu de ses obsessions
apocalyptiques et que l' apocalypse racial est toujours au programme. Le journal parait d'abord de
façon mensuelle puis, à partir de la fin des années 1980, de façon hebdomadaire. En 1994, il tirera à
500 000 exemplaires.352 Au début des années 2000, il sera distribué jusqu'en France.
Les scissions successives qui se sont produites entre les musulmans hanafistes d'Hamaas Abdul
Khaalis, la “Communauté Mondiale Al Islam” de Warith Deen Muhammad, la “Nation de l'Islam”
de Louis Farrakhan, " La Nation perdue et retrouvée de l'Islam " de Silis Muhammad et la " Nation
Unie de l'Islam " de Royall Jenkins n'ont pas amené les musulmans noirs, de quelques obédiences et
factions qu'ils soient, à renoncer à la violence et aux pratiques mafieuses. En 1977, la nébuleuse de
l'Islam Noir revient une fois de plus dans l'actualité américaine lorsque qu'Hamaas Abdul Khaalis et
ses partisans prennent 138 personnes en otage à Washington D.C.
Le 10 mars 1977 vers 11 heures, l'ancien secrétaire de la Nation de l'Islam et cinq autres
musulmans hanafistes pénètrent dans le siège de la société des B'naï B'rith armés de machettes et de
fusils automatiques. En quelques minutes, ils prennent en otage une centaine de personnes et en
blessent huit. A midi, trois autres terroristes pénètrent dans le centre islamique tout proche et
prennent 14 personnes en otage, dont Abdul Rauf, le plus haut dignitaire musulman de Washington
D.C. A 14h30, deux tireurs, Abdul Nun et Abdul Muzikir, pénètrent dans l'hôtel de ville de la
capitale et ouvrent le feu, tuant Maurice William, un employé d'une radio locale et blessant Marion
Barry, un membre du conseil municipal, ainsi que trois gardes de sécurité.353
Haamas Abdul Khaalis pose alors les conditions auxquelles il est prêt à relâcher les otages. Il exige
le remboursement d'une amende de 750 dollars qu'il a du payer pour avoir hurlé dans la salle
d'audience lors du procès des assassins de ses enfants, qu'il veut qu'on lui livre. Il réclame que lui
soient également livrés les assassins de Malcolm X et plusieurs personnalités de l'ancienne Nation
de l'Islam, dont Wallace Muhammad et son frère Herbert, Jeremiah Muslim Shabazz et le Boxer
Muhammad Ali.354 Il veut encore qu'on interdise la projection d'un film sur la vie de Mahomet
tourné par le cinéaste égyptien Moustapha Akkad, la représentation du prophète constituant un
sacrilège pour les musulmans.355 Lorsqu'on lui demande ce qui se passera si les autorités ne
remplissent pas ses conditions, le fanatique déclare que s' “ils ne le font pas, le pire est encore à
59
venir. Le pire est à venir – Je suis prêt à Mourir.”
“Nous serons des musulmans hanafistes jusqu'à la mort, prévient Khaalis, si la police veut prendre
d'assaut cette pièce, cela mettra immédiatement toutes nos vies en danger, aussi bien que celle des
otages du B'naï B'rith” Interrogé par des journalistes au quartier général de la secte sunnite, le
gendre d'Abdul Khaalis, Abdul Aziz prévient que “Des têtes vont tomber. Une chambre de mort
sera installé au B'naï B'rith et des têtes seront jetées par les fenêtres.” 356 le dirigeant de la secte,
pendant ce temps, a sélectionné les huit otages qu'il projette de décapiter au machette si ses
revendications ne sont pas satisfaites.357
Très vite, si le distributeur de “Mahomet, Messager de dieu” accepte de suspendre la projection du
film. Muhammad Ali fait savoir qu'il ne veut en aucun cas être mêlé à l'affaire. Les autorités
américaines font appel à trois ambassadeurs de pays musulmans pour mener des négociations.
Ashraf Ghorbal, l'ambassadeur d'Égypte, Ardeshir Zahedi, l'ambassadeur du Pakistan et Shaabzad
Yacub-Khan, celui de l'Iran, entrent dans le bâtiment de l'organisation juive. Après une
conversation de trois heures émaillée de citations du coran et de lecture de poèmes, ils parviennent
à convaincre Khaalis de se rendre. Après 39 heures de siège, les otages sont libérés.358
Initialement laissé en liberté suite à un accord passé avec les négociateurs, Abdul Khaalis est
incarcéré au début du mois d'avril 1977 pour n'avoir pas respecté les conditions de l'accord qu'il
avait passé avec les autorités, par lequel il s'engageait à ne plus mener d'activités susceptibles de le
faire arrêter. L'imam sunnite, ignorant que sa ligne téléphonique avait été mise sur écoute, avait
déclaré qu'il allait “tuer quelqu'un... Maintenant, ils vont payer... payer dans le sang... Ils ne
peuvent pas faire ça à des musulmans.” Dans une conversation téléphonique, il confiait à un de ses
interlocuteurs: “je t'ai dit que j'aurais ma revanche. C'est seulement la troisième de quatre phases.
La quatrième, tu ne pourrais pas y croire, tu ne pourrais pas l'imaginer.” 359 En septembre, les
membres du commando sunnite mené par l'ancien adepte de la Nation de l'Islam sont condamnés à
des peines allant de 24 ans à la prison à vie. Abdul Khaalis est condamné à une peine telle qu'elle
lui ôtera espoir de sortir vivant de prison. 360
En janvier 1980, un avion de la compagnie Delta Airlines ayant à bord 64 passagers est détourné
vers Cuba. Les deux pirates de l'air, qui déclarent être des Musulmans Noirs, réclament aux
autorités cubaines d'être acheminé vers Téhéran.361 En Juillet de la même année, un ancien attaché
de presse du Shah d'Iran, Ali Akbar Tabatabai, est assassiné par Horace Anthony Butler, Tyrone
Anthony Frazier et David Belfield, alias Daoud Salahuddin. Belfield et Frazier sont tous les deux
des musulmans noirs. Belfield, qui a des contacts à l'ambassade d'Algérie (qui abrite à l'époque la
section des intérêts spéciaux iraniens), est rapidement exfiltré hors des États-Unis et, moins de
vingt quatre heures plus tard, se trouve en République Islamique d'Iran.362
En juin 1981, plusieurs musulmans noirs incarcérés au pénitencier de Brushy Mountains passent à
tabac et poignardent James Earl Roy, l'assassin de Marthin Luther King.363 L'agression est
paradoxale dans la mesure où Martin Luther King était détesté des dirigeants de la Nation de
l'Islam. A sa mort, Louis Farrakhan avait quasiment justifié son assassinat en déclarant devant un
millier de personnes lors d'un rassemblement à la mosquée de Brooklyn ;
“Martin Luther King est mort parce qu'il n'avait pas de vision. C'était un frère et je ne
suis pas contre lui, mais la bible lui disait que l'homme blanc est notre ennemi. Je ne
me met pas en colère après l'homme blanc car je sais qu'il est dans sa nature d'être
mauvais. Il n'y avait pas de raison que le Dr King meurt s'il avait une vision.”364
En septembre 1981, Paul B. Morrison, un joueur de Basketball, est mis en liberté surveillé après
60
avoir utilisé un chèque volé au cours d'une escroquerie portant sur une somme de 8 000 dollars. Il
avait été recruté par trois musulmans noirs de Philadelphie: Calvin Werts, Denice “Necy” Madison
et Edward “Najib” Spann.365 En décembre 1982, les condamnations prononcées contre 17
séparatistes noirs, qui revendiquent leur appartenance à une branche des Musulmans Noirs, sont
confirmées par une cour fédérale à Philadelphie. Ils s'étaient livrés à une série de vols à main armée
au cours desquels un policier du New Jersey, qui n'était pas en service, avait été abattu.366
Au début des années 1980 toujours, Plusieurs partisans de la Nation Perdue et Retrouvée de l'Islam
de Silis Muhammad sont inculpés pour une série de meurtres et d'agressions commises sur des
voyageurs le long de l'Interstate 75.367
En 1981, Louis Farrakhan a réussi à recruter suffisamment pour que sa secte reprenne la tradition
du jour du sauveur, qui rassemble cette année là 6000 personnes. 368 Le discours anti-blanc de
Farrakhan n'a pas beaucoup changé, si ce n'est qu'il a propose une relecture moins sanguinaire des
quatre victoires sur les diables que les adeptes sont censés remportés pour recevoir la récompense
d'Allah. Désormais, sauver un frère noir peut aussi être considéré comme une victoire sur le
diable.369 La Nation de l'Islam recommence à gagner en influence. En février 1983, sa convention
annuelle est mentionnée dans la presse lorsqu'elle se tient à Gary, dans l'Indiana. Des
sympathisants de la secte, tel Stokely Carmichael (qui s'est entre temps rebaptisé Kwame Toure),
un des fondateurs du Parti des Panthères Noires, y assistent.370
Lorsqu'à la fin de l'année 1983, le révérend Jesse Jackson revient d'un voyage en Syrie où il a
négocié la Libération de Robert Goodman, un pilote de l'armée de l'air américaine dont l'avion a été
abattu pendant un bombardement sur le Liban, la présence à ses côtés de Louis Farrakhan retient à
peine l'attention des journalistes et ne donne lieu à aucune polémique tant le nationaliste noir
semble quantité négligeable.371 Tout cela va changer dans les semaines qui suivent ; Farrakhan,
jusqu'alors marginalisé, va devenir une des personnalités les plus influentes de la communauté
noire et de l'Amérique.
En Novembre 1983, Jesse Jackson annonce publiquement sa candidature à la présidence des États
Unis et décide d'entrer en compétition pour remporter l'investiture du parti démocrate. Pour la
communauté noire, l'évènement est de taille: En effet, la possibilité que le premier candidat Noiraméricain aux élections présidentielles remporte les primaires est prise très au sérieux dans le
monde politique. Au point d'inquiéter la communauté juive et particulièrement ses éléments les
plus radicaux.
Les Juifs, en effet, n'ont pas pardonné à Jesse Jackson d'avoir rendu visite à Yasser Arafat dans un
camps de réfugiés palestiniens à Beyrouth en 1979 et d'avoir fait une accolade au chef de
l'Organisation de Libération de la Palestine. Pour eux, l'attitude critique de Jesse Jackson à l'égard
d'Israël, son soutien à la cause Palestinienne risque de déboucher sur l'impensable: que la politique
américaine au proche orient – considérée par la communauté juive comme une chasse gardée – soit
discutée ouvertement et publiquement par des non-juifs pendant la campagne présidentielle de
1984.
C'est alors qu'une organisation terroriste qui opère aux marges du sionisme, la Ligue de Défense
Juive, va faire une entrée en scène fracassante. Le 10 Novembre 1983, son porte parole annonce
que la LDJ va tout faire pour perturber et faire dérailler la campagne du candidat noir. Dès le
lendemain, financée par les “Juifs contre Jackson”, une façade associative montée par la LDJ, une
publicité de deux colonnes apparaît dans le New York Times, qui décrit Jackson comme “un
danger pour les Juifs américains”. L'article est accompagné d'une photo de la rencontre de Yasser
Arafat et de Jesse Jackson.372
61
Fondée en 1968 par un Rabbin de Brooklyn, Meir Kahane, La Ligue de Défense Juive, dont le but
initial est d'en finir avec l'image d'éternelles victimes qui colle à la peau des Juifs, affirme que
ceux-ci ne peuvent compter que sur eux même et que la solution aux problèmes de leur diaspora est
le retour des exilés en terre promise, la Eretz Yisroel. L'un de ses principes est le Barzel, qui prône
le changement de “l'image des Juifs par le sacrifice et tous les moyens nécessaires -- même la
puissance – la force et la violence.” Un autre, le Mishmaat, discipline et l'unité, appelle au
“triomphe du peuple juif.” Le groupe terroriste prône le Bitachon, “la foi en la grandeur et
l'indestructibilité du peuple juif, de sa religion et de sa terre d'Israël.”373 L'organisation sera le
deuxième groupe de terrorisme intérieur le plus actif aux USA pendant son existence. Ses activités,
ponctuées d'attentats à la bombe et d'assassinats, feront 37 blessés et 5 morts.374
Les menaces de la LDJ sont prises très au sérieux par Jesse Jackson. Recevant des centaines de
menaces – certaines de mort- contre sa famille ou lui-même, voyant les “Juifs contre Jackson”
manifester non seulement devant son Q.G de campagne mais aussi devant sa maison, le candidat
noir demande une protection aux services secrets américains mais, devant l'inaction de ceux-ci, il se
tourne vers son vieil ami Farrakhan.375 S'il a beaucoup lutté contre le racisme - des Blancs - le
politicien noir, un ancien aide de Martin Luther King, entretient depuis longtemps des liens de
sympathie avec la très haineuse Nation de l'Islam. Au début des années 1970, il a souvent rencontré
Elijah Muhammad au domicile de celui-ci et les deux hommes, s'ils n'ont pas trouvé de terrain
d'entente sur le plan théologique, n'en ont pas moins entretenu des rapports cordiaux. 376 C'est donc
tout naturellement qu'il se tourne vers la Nation de l'Islam pour obtenir un service de protection.
Louis Farrakhan va mobiliser les miliciens du Fruit de l'Islam qui vont exercer un discret service
d'ordre pendant la campagne du candidat démocrate et s'assurer que les “Juifs contre Jackson” qui
en assiègent les réunions ne parviennent pas à en perturber le déroulement ou ne tentent pas de s'en
prendre physiquement au révérend, voir de l'assassiner. Pendant les meetings de campagne de Jesse
Jackson, assis sur scène au côté de lui, Louis Farrakhan boit du petit lait: les extrémistes juifs, en
poussant Jackson dans ses retranchements, lui permettent de s'approprier l'aura de légitimité du
pasteur noir.
La campagne de harcèlement contre Jesse Jackson fait l'objet de prises de positions diverses de la
part des représentants de la communauté juive. D'un côté, certains craignent qu'elle ne dégénère.
Albert Vorspan, le vice président de l'Union des Congrégations Hébreuses-Américaines déclare
publiquement que les Juifs Americains devraient “refuser de transformer la campagne de Jackson
en une confrontation Juifs-Noirs”.377 D'un autre côté, certains Juifs souhaitent activement celle-ci,
citant une déclaration de Jesse Jackson pour qui le sionisme est “une herbe empoisonnée qui
étouffe la fleur du Judaïsme.” Hyman Bookbinder, un représentant du Comité Juif-Américain écrit
dans le Washington Jewish Week que “si, concernant les intérêts juifs, Il [Jackson] s'accroche aux
vues qui ont provoqué la colère de notre communauté dans le passé et s'il le fait devant
d'inévitables caméras de télévision qui diffuseront ses propos devant des millions [de
téléspectateurs], alors une confrontation est inévitable.”378
Le climat qui oppose la communauté juive à Jesse Jackson dégénére sérieusement à partir du mois
de février 1984. Après avoir été soumis depuis des semaines aux incessantes pressions des “Juifs
contre Jackson” et aux menaces de la Ligue de Défense Juive, Jesse Jackson craque. Le 25 Janvier
1984, pendant une conversation “entre Noirs” censée rester confidentielle, il fait part à Milton
Coleman, un journaliste du Washington Post de son ras le bol de la communauté juive, émaillant
ses propos de sobriquets antisémites. Ce journaliste confie l'anecdote à un de ses collègues, Rick
Atkinson, qui l'évoque dans un article publié le 13 février 1984, juste avant les primaires qui
doivent se dérouler dans le New Hampshire.379
62
Le dérapage de Jesse jackson est l'occasion qu'attendaient certaines organisations juives pour entrer
en scène. La Ligue Anti-diffamation, une des plus puissantes organisation américaine luttant pour
la défense des intérêts juifs, commence à distribue un dossier qui dépeint le pasteur Noir comme un
judéophobe invétéré. Pour Louis Farrakhan, et aux yeux d'un grand nombre de Noirs, non seulement
les accusations d'antisémitisme sont considérées comme une grosse ficelle utilisée par les militants
juifs pour écarter un politicien critique à l'égard d'Israël mais plus la polémique enfle dans les
journaux, plus la ficelle commence à prendre l'aspect d'une corde de lynchage qu' « Un des pires
des Blancs » - pour reprendre l'expression de Malcolm X - est en train de passer autour du cou de
Jesse Jackson. Un lynchage propre qui ne laisse pas de marques, un lynchage à l'encre et au papier,
au tube cathodique et au transistor: un lynchage médiatique. Le lynchage du premier candidat noir
crédible à la maison blanche...
Le 26 Février 1984 arrive. La Nation de l'Islam tient sa convention annuelle du jour du Sauveur.
Pendant son discours, un Farrakhan enragé lance un avertissement à la communauté juive “ Si vous
faites mal à ce frère, je vous met en garde au nom d'Allah, ce sera le dernier [dirigeant noir]
auquel vous faites du mal. Nous ne faisons pas de menaces en l'air. Nous n'avons pas d'armes...
Si vous voulez le vaincre, faîtes le au scrutin. Nous pouvons supporter de perdre une élection mais
nous ne supporterons pas de perdre un frère.”380
La provocation déchaîne non plus une tempête mais un ouragan médiatique. Les protestations des
représentants de la communauté juive vont crescendo hors, à la différence de Jesse Jackson, qui
doit ménager son image publique et faire des concessions pour attirer à lui le vote de la population,
Louis Farrakhan – c'est une des raisons de son succès – ne se présente à aucune élection et n'est
donc tenu à aucune concession. Si Jackson a tout à perdre dans une campagne de diffamation
médiatique, Farrakhan, lui, a tout à gagner de cette publicité aussi inespérée que gratuite. Protégé
par un 1er amendement qui, aux États Unis, fait que la liberté d'expression d'un individu n'est pas
subordonnée au nombre d'avocats que des groupes de pression peuvent mobiliser pour se livrer au
harcèlement procédurier de ceux qui leur déplaisent, le dirigeant de la secte en rajoute, multipliant
les provocations.
Évoquant Israël, il qualifie le judaïsme de “Sale Religion”.381 Propageant le catéchisme haineux de
son mouvement, il décrit les Blancs et les Juifs comme des suceurs de sang. Plus la communauté
juive hurle au scandale, plus sa côte de popularité monte dans les quartiers déshérités de l'Amérique
Noire. Pour des afro-américains persuadés que tous les Juifs sont richissimes, il incarne une
revanche raciale et une fierté noire sans concession.
La Ligue de Défense Juive, de son côté, ne fait rien pour calmer les choses. L'organisation
extrémiste annonce qu'elle va organiser une marche sur les locaux du “Final Call”. Il ne s'agit pas,
cette fois-ci de poser une bombe en catimini. En 1972, quatre policiers avait déjà essayer de forcer
sans motif les portes de la mosquée d'Harlem, où présidait Farrakhan : ils avaient été chassés à
coups de poings et de pieds tandis que venus de tout le voisinage, des centaines de Noirs avaient
surgis pour défendre le bâtiment de la Nation de l'Islam. Alors que des voitures commençaient à
être incendiées, l'émeute n'avait été évitée que grâce à l'habileté et au talent de meneur d'hommes de
Farrakhan qui, s'adressant à la foule, avait réussi à calmer les émeutiers. 382 A l'annonce de la
marche de la Ligue de Défense Juive, des centaines de miliciens du Fruit de l'Islam vont se
rassembler pour en découdre avec la LDJ. Les extrémistes juifs préfèreront annuler la
manifestation.383
Avec une campagne présidentielle anéantie par les efforts conjugués des “Juifs contre Jackson” et
de la Ligue Anti-Diffamation, Jesse Jackson, pressé par tous de condamner les propos de son ami,
semble traîner des pieds, à dessein peut être. Les excuses publiques qu'il avait présenté à la
63
synagogue d'Abath Yushurun, dans le New Hampshire, refusées par les dirigeants Juifs, sont
ressenties comme une humiliation de plus par les militants noirs impliqués dans la campagne de
Jackson.384 S'il ne sert à rien de présenter des excuses, pourquoi se presser de condamner les propos
d'autrui ? Interrogés au sujet des déclarations de Farrakhan, le politicien refuse pendant plusieurs
semaines de les commenter ou déclare que celles ci relèvent de la liberté d'expression. Ce ne sera
que fin juin1984 que le candidat démocrate se décidera à les condamner clairement, les qualifiant
de “répréhensibles”385.
Le harcèlement dont a été victime Jesse Jackson a été le catalyseur de la colère des Noirs qui se
traduit par l'ascension politique de Louis Farrakhan. Elle trouve ses racines dans la situation
économique de la communauté noire au début des années 1980. Pour les Noirs les plus pauvres, le
mouvement des droits civiques n'a pas tenu ses promesses et l'amélioration de la situation
économique des Afro-Américains est une illusion.
En 1976, 30 pour cent des familles noires gagnent plus de 15 000 dollars par an, contre 2 pour cent
en 1966.386 Cependant, à la différence de ce qui s'est produit avec la communauté asiatique, ce
progrès n'est pas du à un dynamisme économique accrue de la communauté noire. Elle est surtout
due à la mise en place de programmes d'égalité des chances dans les années 1960, mesures
accompagnées à partir des années 1971 par des programmes de discrimination positive qui, par
contre, n'ont pas d'impact économique significatif .387 De même, si la proportion de Noirs vivant
sous le seuil de pauvreté est passé de 42 pour cent en 1966 à 31 pour cent en 1976,388 c'est
essentiellement parce qu'un plus grand nombre d'entre eux bénéficie des aides sociales ; en réalité,
depuis le milieu des années soixante, le nombre de noirs qui ont un emploi n'a cessé de décliner. 389
En 1978, le taux de chômage des adolescents noirs est cinq fois plus élevé que trente ans
auparavant.390 A la fin des années 1970, il se situe entre 40 et 55 pour cent.391 En 1980, le taux de
chômage des Noirs en général est de 13,4 pour cent, tandis que la même année, celui des Blancs est
de 6 pour cent,392
Le progrès économique de la communauté noire est donc très relatif et
essentiellement due à des forces extérieures; elle est en réalité plus dépendante que jamais de la
bonne volonté de la population blanche.
La fin des années 1970 et le début des années 1980 sont aussi marqués par le début d'un phénomène
qui s'accentuera de plus en plus: un écart grandissant entre la situation économique des Noirs les
plus fortunés et celles des Noirs les plus pauvres qui, au contraire, sont de plus en plus distancés.393
La situation de ceux-là, mais aussi de la classe moyenne, va immédiatement être affectées par la
diminution des aides sociales et la nouvelle politique fiscale imposées par le président Ronald
Reagan lorsque celui ci arrive au pouvoir à partir de 1980. En 1985, le taux de chômage des Noirs
est de 15,6 pour cent, soit 3 pour cent de plus qu'en 1980 et presque le double de ce qu'il était en
1965, soit 8,5 %. Le taux de chômage des Blancs, lui est resté stable passant de 6 pour cent en
1980 à 6,6 pour cent en 1985.394
Les politiques d'égalité des chances et de discrimination «positive» née du Mouvement des Droits
Civiques n'ont bénéficié qu'à une minorité d'individus. Mais elles ont été un échec total pour les
Noirs aux positions sociales les plus modestes : pour eux, la situation est pire après qu'avant. Pape
de l'autosuffisance noire, que la Nation de l'Islam avait défendu avec acharnement dans les années
50 et 60, Louis Farrakhan, qui considère que la ségrégation raciale avait ceci de bon qu'elle
obligeait les Noirs à se prendre en main, tire ses conclusions :
" Nous mettions en commun nos ressources et nous avions commencé à croître et à
progresser économiquement. Mais lorsque la déségrégation est venue [...] nous
n'avons plus eu à aller dormir dans un motel noir. Nous avons pu dormir dans les
beaux hôtels construits par les Blancs, dont certains sont Juifs. Nous n'avons plus
64
dépensé notre argent chez les nôtres ; nous l'avons dépensé avec les Juifs et les Blancs.
Nos motels ont fermé. Nos hôtels ont fermé. Nos compagnies de bus ont fermé. Nos
compagnies d'assurance ont amorcé une descente aux enfers. Et les économies du Sud
noir sont en ruine. Qui en a bénéficié? Pas nous. " 395
Avec la réélection de Ronald Reagan à la présidence des États Unis en 1985, les vagues
médiatiques causées par l'irruption de Louis Farrakhan dans la campagne présidentielle de 1984
commencent à se dissiper lorsqu'au début de l'année 1985, la secte du dirigeant anti-blanc redevient
un sujet d'actualité. A l'occasion de la fête du jour du Sauveur, le dimanche 25 février, Farrakhan à
l'idée de demander à Muammar Khadafy, un des plus vieux amis de l'organisation raciste, de
s'adresser via satellite à la foule d'adeptes et de sympathisants qui se sont rassemblés ce jour là au
South Side Armory de Chicago. Le dirigeant Lybien, qui sait à quel public il s'adresse, ne mâche
pas ses mots pendant une harangue qui dure quarante minute:
“L'Amérique, déclare-t-il, doit être détruite”
et d'ajouter “Vous êtes obligés de créer un état séparé et indépendant. Les Blancs vous forcent à le
faire en vous refusant une vie sociale et politique. Nous sommes prêt à vous donner les armes car
votre cause est une cause juste.”
Après le discours de Kadhafi, Farrakhan renchérit que “Ce serait un acte de pitié de mettre fin au
monde de l'homme blanc parce que votre monde vous tue, et nous et toute l'humanité. Une
nouvelle nation grandit en occident, je représente ce pouvoir et cette nation.” 396
Farrakhan, toutefois, se rend compte dès le lendemain qu'il vient de franchir une ligne jaune et
cherche à apaiser les choses en tenant des propos plus modérés, mais dans lesquels planent un
parfum de menace: “Je suis sûr que les Noirs-américains ne veulent pas lever les armes contre des
Américains” dit-il “je suis sûr que les Noirs-américains voudraient obtenir justice en Amérique et
l'obtenir d'une façon qui laisse intacte l'Amérique.”397 En Mai, il s'envole pour Tripoli où il
rencontre le Colonel Khadafi. A défaut d'armes, il rentre aux États-unis pourvu d'un “prêt” de cinq
millions de dollars censés permettre la création d'une entreprise noire qui produira des savons, des
détergents et d'autres produits d'hygiène. 398
En septembre 1985, alors qu'il se trouve à Tepotzlan, une petite ville mexicaine, Farrakhan fait
l'expérience d'une vision prophétique. Il est en train de gravir les marches d'une pyramide aztèque
lorsqu'un OVNI apparaît au sommet de celle-ci. Dans un rayon de lumière, Farrakhan est
transporté à l'intérieur du vaisseau spatial qui l'emmène jusqu'au vaisseau mère - celui par lequel,
selon les prophéties d'Elijah Muhammad, la destruction des diables Blancs doit advenir. Une fois à
l'intérieur, il entend la voix du messager d'Allah, Elijah Muhammad, lui révéler que le président
Ronald Reagan projette de mener une guerre contre la Lybie . 399
En 1988, Louis Farrakhan et son culte raciste s'impliquent dans une des plus retentissantes affaires
de racisme anti-noir des années 1980. Tout commence le samedi 28 Novembre, dans l'arrière pays
de l'Etat de New York, lorsqu'on découvre une adolescente noire de 16 ans à moitié inconsciente
vêtue d'un sac poubelle, les cheveux coupés, le corps couvert d'excréments de chiens et portant,
inscrits au charbon de bois sur sa peau ou taillés avec une lame dans ses chaussures, les mots
« Nègre » et “Ku Klux Klan”.
Tawana Brawley, La jeune victime, et sa famille font le récit du terrifiant calvaire qu'elle a endurée
pendant quatre jours. Le 24 novembre, elle rentrait chez elle vers 17h00 lorsqu'elle a été prise à
partie et traînée par les cheveux jusqu'à une voiture par deux hommes blancs. Quand elle s'est mise
65
à hurler et à appeler la police, l'un de ses ravisseurs, un blond à moustache brune qui portait une
arme lui a dit qu'il était policier. Pour le prouver, il a sorti un badge de police qu'il lui a mis sous
les yeux. La petite Noire a ensuite été conduite jusqu'à un bois où les attendaient quatre complices,
eux aussi tous blancs. Là, dans le froid glacial de la fin d'automne, elle a été systématiquement
violée par les six monstres qui l'ont non seulement sodomisée, mais lui ont aussi uriné dans la
bouche. Ce n'est que 72 heures plus tard qu'ils l'ont laissée pour morte, se livrant à la macabre mise
en scène qui explique l'état dans laquelle on l'avait trouvé.
Quelques jours plus tard, la famille Brawley accuse formellement Harry Crist Jr. un policier qui
s'est suicidé quatre jours après la découverte de la petite Tawana, d'avoir été un de ses
tourmenteurs.400
Wappingers Fall, la ville où l'enlèvement a eu lieu, compte une population de 5 000 personnes dont
seules une centaine sont afro-américaines. Il n'en faut pas plus pour attirer l'attention des médias
qui repeignent la ville aux couleurs de la haine blanche : c'est l'éternelle histoire de l'Amérique
rurale, celle des “petits blancs” - forcement d'incurables racistes - et d'une poignée de pauvres
Noirs opprimés qui, à l'ombre du Ku Klux Klan, tentent malgré tout de mener une vie digne dans
l'adversité.
Les militants de la cause noire se mobilisent rapidement. Le 12 Décembre, dans la ville voisine de
Newburgh, une dizaine de bus arrivent de New York City et se joignent à plusieurs centaines de
manifestants. Le cortège s'ébranle aux cris de “Mort au Ku Klux Klan” et “Pas de justice, pas de
paix”. Lorraine Jackson Ordia, une porte parole de l'Association Nationale pour l'Avancement des
Gens de Couleur réclame une enquête fédérale, déclarant qu'on ne peut faire confiance à la police
locale, dans la mesure où ses agents sont impliqués dans l'affaire. Le révérend Al Sharpton, un des
politiciens noirs de New York City les plus connus – et un des plus anti-blanc – accuse le
gouverneur de l'Etat de New York, Mario Cuomo, de garder le silence face à la montée du racisme.
Mais l'intervention la plus remarquée, ce jour là, est celle de Louis Farrakhan. S'adressant à un
auditoire d'environ mille personnes, le dirigeant de la Nation de l'Islam incite ouvertement à la
violence et à la désobéissance “civile”: “Il y a de la vie pour vous dans les représailles” dit-il
“Lorsque les tribunaux ne prononceront pas d'homme blanc coupable d'un crime qu'il a commis,
alors nous le jugerons” et d'ajouter “Je sais que cela à l'air radical, mais c'est le genre de vacarme
radical qui apporte la justice.”401
Dans les semaines qui suivent, l'affaire Brawley s'envenime progressivement. Les autorités
remarquent que les déclarations de l'adolescente contiennent de nombreuses incohérences et
plusieurs contradictions. Le torchon ne tarde pas à brûler entre ses deux avocats, Audry Alton
Maddox Jr et C. Vernon Mason, et Herbert Abrams, le procureur général de l'état de New York.
En février, les deux avocats l'accusent de mener une opération de cover-up et affirment qu'un jeune
témoin qui a assisté à l'enlèvement de l'adolescente est revenu sur ses déclarations parce qu'il n'a
pas pu bénéficier de mesures de protection policière. L'enquête n'est pas facilitée par leur volonté
de marchander le témoignage de leur jeune cliente et de ne la laisser répondre aux questions des
enquêteurs que sous certaines conditions.402
Au début du mois de mars, l'affaire prend un nouveau tournant lorsque se heurtant au mur de
silence érigé par l'entourage de Tawana Brawley, un journaliste du New York Times enquête et
publie une long article qui relativise les dires de l'adolescente, dressant un portrait peu flatteur de la
petite martyre noire et de ses proches.
Selon cette enquête, le jour de la disparition de Tawana Brawley, celle-ci aurait fait l'école
buissonnière pour aller rendre visite à son petit ami, Todd Buxton, un jeune noir incarcéré et
66
condamné à sept mois de prison pour avoir tiré sur un autre jeune. Craignant les représailles de son
beau père, Ralph King, un ancien repris de Justice qui a passé 7 ans en prison pour avoir assassiné
sa femme, l'adolescente noire se serait attardé chez les Maddox jusqu'à 19h30, alors qu'elle et sa
famille affirme qu'elle a été kidnappée vers 17 heures. Deux habitants du Pavillion Condominium
Complex, une résidence d'où la famille Brawley a été expulsée deux semaines plus tôt pour non
paiement de loyer, y ont vu la jeune femme durant la période où elle a déclaré avoir été détenue par
ses ravisseurs. Glenda Brawley, la mère de Tawana, avait été elle aussi été aperçue récupérant son
courrier dans la résidence quelques heures avant qu'on y retrouve sa fille. Ce n'est qu'alors qu'elle
avait été au poste de police signaler la disparition de sa fille. Le même après-midi, ignorant qu'on
avait récupéré sa nièce, Juanita Brawley s'était elle-aussi rendue au poste de police, apportant une
photo de Tawana. Elle avait déclaré au policier que des amis de l'adolescence l'avait aperçue à
Newburgh.403
A la mi-mars, d'autres articles paraissent qui, eux aussi, laissent clairement entendre que l'affaire
Brawley est une imposture raciste, le mensonge d'une jeune Noire qui a joué du statut d'éternelles
victimes des Afro-Américains et qui a accusé les Blancs de l'avoir molester pour éviter d'être
réprimandée par ses proches. Tout indique que l'adolescente disposait à proximité de l'ancien
domicile de sa famille des éléments utilisés pour mettre en scène les violences qu'elle prétend avoir
subi.404
L'affaire aurait pu en rester là sans la mauvaise fois des avocats de Tawana Brawley et de sa
famille, qui vont s'engager dans une véritable fuite en avant et jouer la carte raciale pour tenter
d'intimider Robert Abrams et ses employés. Le 13 Mars, au cours d'une conférence de presse,
Alton Maddox, C. Vernon Mason et le révérend Al Sharpton affirment que Steven A. Pagones,
l'assistant du procureur du comté de Dutchess, serait impliqué dans l'enlèvement de la jeune noire et
qu'il aurait été un de ceux qui l'ont violée. Ils n'apportent aucun élément susceptible de corroborer
leurs dires, se contentant d'affirmer qu'ils ont remis toutes les preuves qu'ils possèdent à la justice.405
Peu à peu, l'affaire Tawana Brawley devient un véritable cirque médiatique. En Avril 1988, sa
tante Juanita Brawley est prise en train de voler une jupe et des collants dans un grand magasin. C.
Vernon Mason la repeint en victime de harcelèment policier et déclare que “la seule raison pour
laquelle Juanita passe au tribunal est que son nom est Brawley et qu'elle est noire.” 406 En Mai, au
cours d'une conférence de presse donnée à Brooklyn, le révérend Al Sharpton déchire une
assignation adressée par le grand jury de l'état de New York à Glenda Brawley, la mère de Tawana,
pour qu'elle vienne témoigner. Le politicien noir annonce également qu'il à l'intention de demander
à Louis Farrakhan de créer une armée noire pour défendre la famille Brawley.407 Les choses
dégénèrent encore en Juin lorsque la mère de Tawana Brawley, condamnée à 30 jours de prison et
faisant l'objet d'un mandat d'arrêt pour avoir refusé de se présenter devant le Grand Jury, se réfugie
dans une église baptiste du Queens, un quartier de New York. Le but est, encore une fois,
d'intimider les autorités.408
Au début du mois d'octobre 1988, le grand Jury rend son rapport, dans lequel il conclut que Tawana
Brawley n'a été ni enlevée, ni victime d'une agression sexuelle. Un examen médical n'a relevé
aucune trace de viol. Un faisceau de preuves montrent que l'adolescente est restée plusieurs jours
dans l'ancien appartement de sa famille et que c'est dans son immédiate viscinité qu'elle a trouvé les
éléments qui lui ont permis de mettre en scène un faux crime raciste. On a retrouvé dans les
déjections canines dont elle s'est couverte des poils qui correspondent à ceux du chien de ses
anciens voisins.409 Des psychiatres, de leur côté, ont conclus dans un rapport de 170 pages à
l'impossibilité biologique pour Tawana Brawley de présenter simultanément les différents
symptômes qu'elle simulait après avoir été retrouvée. La petite martyre noire a menti.410
67
Les conclusions du Grand Jury, bien qu'ils soient étayés par de nombreuses preuves qui contrastent
avec le silence et le refus de témoigner des Brawley, laissent totalement indifférent Louis
Farrakhan. Le 09 Octobre, lors de la conférence annuelle de la Nation de l'Islam, Il apparaît devant
une audience de 10 000 personnes en compagnie de l'adolescente, qui rejoindra quelques mois plus
tard la secte raciste et deviendra Maryam Muhammad.411 Entonnant une fois de plus la complainte
du nègre opprimé, Le dirigeant anti-blanc offre à son auditoire une variante du couplet sur la “grand
mère noire violée par le planteur blanc” et s'adressant aux agresseurs imaginaires de la jeune
Tawana , il lance: “Vous avez violée ma fille, je vous tuerais, démembrerais vos corps et les
donnerais à manger aux oiseaux des cieux.” 412
68
Chapitre 7 : Cure miracle et Rap Raciste
La fin des années 1980 et le début des années 1990 sont une période de consolidation et
d'expansion pour la Nation de l'Islam. Louis Farrakhan commence à nouer des liens avec la
mouvance afro-centriste et panafricaine au cours de plusieurs voyages sur le continent Africain où
il sympathise avec Jerry John Rowlings, Le dirigeant du Ghana. Au Début des années 1990, c'est à
Accra que s'implante la mission africaine permanente de la Nation de l'islam.
C'est par le biais de leurs réseaux africains que les responsables de la Secte apprennent qu'en mars
1990, une équipe de chercheurs kenyans dirigée par le docteur Davy Koech aurait découvert un
remède contre le SIDA: le Kemron.413 Selon ceux-ci, le remède pourrait lutter efficacement contre
les symptômes de la maladie, allant jusqu'à permettre une rémission totale de 10 % des patients lors
d'une étude clinique. Le 27 Juillet 1990, Daniel Arap Moi, le président du Kenya en personne,
affirme que “58 victimes ont déjà été guéries.”414 Au début de l'année 1991, Louis Farrakhan
décide donc d'envoyer au Kenya le ministre de la Santé de la NOI, Abdul Alim Muhammad, afin de
se renseigner sur la véracité de l'information.
A l'époque, les théories sur l'origine du SIDA abondent. En 1987, Jacob Segal, un immunologiste
est-allemand, a publié dans les nouvelles de Moscou une théorie selon laquelle le VIH aurait été
créé au cours de manipulations expérimentales à l'Institut Médical de Recherche sur les Maladies
Infectieuses de l'armée américaine à Fort Derrick, dans le Maryland. Un médeçin de Los Angeles,
Robert Strecker, affirme quand à lui que le virus VIH est né dans les années 1970 d'une volonté
d'élimination des homosexuels et des Noirs, puis a été administré par le biais de vaccin contre la
variole et contre l'hépatite B. Des Universitaires comme le virologue Peter Duesberg, de
l'université de Berkeley, en Californie, affirment aussi que le VIH est un virus rendu dangereux par
l'usage prolongé de drogues et que l'utilisation de l'AZT ferait empirer la condition des malades. 415
Au sein de la diaspora noire, la croyance selon laquelle le SIDA est le résultat d'une conspiration
pour la mise en oeuvre d'un génocide contre le peuple noir fleurit et s'épanouit mois après mois.
Aux USA, où la communauté afro-américaine est particulièrement touchée par l'épidémie, cette
théorie est si largement partagée que de nombreuses personnalités noires comme Spike Lee ou Bill
Cosby répandent autant qu'elles valident cette théorie du complot au cours d'entretiens accordés à
des magazines comme Rolling Stones ou sur les chaines de Télévisions comme CNN. En 1991,
Curtis Cost, un agitateur afro-américain publie un livre intitulé “Les Vaccins sont dangereux, une
mise en garde à la communauté Noire” dans lequel il mentionne cette rumeur.416 Elle semble
d'autant plus crédible que les militants Noirs évoquent depuis des années les expériences de
Tuskegee, en Alabama, pendant lesquelles, de 1932 à 1972, près de 400 soldats Noirs américains
auraient été soumis à leur insu à des expériences portant sur une autre maladie vénérienne: la
Syphilis.417
A la propagation de la théorie de la conspiration sidéenne vient se greffer le sentiment de
stigmatisation éprouvé par ceux qui voient leur communauté se retrouver dans la même catégorie
que les homosexuels - alors que l'homosexualité y est considérée comme " la maladie de l'homme
Blanc”. Avec le sentiment d'urgence et de desespoir face à une épidémie qui fait de plus en plus de
victimes, le terrain est prêt pour que le discours d'Abdul Alim Muhammad soit accueilli avec
enthousiasme lorsque le 29 octobre 1991, rendant compte de son voyage au Kenya devant une
audience de Philadelphie, le ministre de la Santé de la Nation de l'Islam déclare avec assurance que
“quoiqu'encore dans les premières étapes de développement, le Kemron et l'Immunex montrent
tout deux de grandes capacités à inverser la mortelle progression du SIDA et à ramener santé et
69
qualité de vie aux patients.”418
Dès le mois d'avril 1992, le Comité Consultatif contre la Recherche sur le SIDA de l'Institut
National des Maladies Infectieuses et des Allergies américains signale le manque d'efficacité du
Kemron en se basant sur les résultats de 13 études contradictoires menées en Afrique, en Asie, en
Amérique du Nord et en Europe.419 Le médicament, conçu au Texas par le Docteur Joseph
Cummings, est en fait un simple dérivé d'une drogue vétérinaire destinée à augmenter le système
immunitaire des vaches.420 La Nation de l'Islam commence néanmoins à le commercialiser à prix
d'or. Aux malades les plus fortunés, le Docteur Barbara Justice, qui pratique à l'Abundent Life
Clinic, l'établissement de soins de la Nation de l'Islam, propose des voyages de cure “anti-Sida”.
Ce sont des voyages au Kenya coûtant de 10 000 à 20 000 dollars, pendant lesquels les patients
doivent arrêter de prendre des médicaments comme l'AZT.421 Ces séjours thérapeutiques, on s'en
doute, n'empêchent pas les malades de revenir mourir aux États Unis.422
Aux plus pauvres, 70 médecins affiliés à l'organisation vendent le médicament sous différentes
appellations pour des sommes allant de 1 200 $ pour trois mois de traitement à l'Immunex à 1 500 $
pour six mois de traitement au Kemron. Pendant un temps, lorsque le Kemron est au plus haut de
sa côte de popularité dans la communauté noire, certains en font même le trafic dans les rues
d'Harlem. Des petits malins connaissent l'existence des “clubs d'acheteurs”, des réseaux parallèles
de malades qui vendent et mettent en circuit les derniers remèdes espérés contre le SIDA, avant
même qu'ils ne soient approuvé par les autorités sanitaires américaines. Si ces clubs d'acheteurs ont
commercialisé le médicament dés 1990, en 1992, la plupart des clients ont renoncé à l'utiliser, le
jugeant par expérience inefficace. On peut donc, à cette époque et par ce circuit, se procurer du
Kemron à prix “déstocké”, soit à 50 dollars pour un mois de traitement. Cette somme dérisoire
permet aux trafiquants qui abusent de l'ignorance des “frères” et des “soeurs” de se faire une marge
confortable.423
Face à la controverse sur l'utilisation du Kemron, les responsables de la Nation de l'Islam ont vite
trouvé des arguments pour faire taire les critiques. En 1992, Abdul Alim Muhammad affirme
pendant la convention de la Nation de l'Islam que le président Georges Bush “a joué un rôle moteur
dans le développement d'une politique de génocide contre les peuples non-Blancs sur toute la terre
et nous croyons que le virus du SIDA est une conséquence directe de ce complot et de cette
planification secrête.”424 Dans son optique, si les recherches des chercheurs Kenyans ne sont pas
exposées au grand public, c'est bien sur parce que la presse blanche ne veut pas reconnaître le talent
de l'homme Noir.425 A la mi-1992, la polémique devient telle, les accusations de racisme et de
génocide montant de la communauté noire se font si bruyantes que, pour les faire taire, l'Institut
National de la Santé américain annonce qu'il va mener une étude officielle sur le Kemron.426 Cette
décision, tragiquement, donne un verni de crédibilité aux affirmations de la secte. Par le biais de
l'Abundent Life Clinic, présentée comme la seule clinique de lutte contre le SIDA dirigée par des
Noirs à Washington D.C, La Nation de l'Islam empoche 213 000 dollars de subventions fédérales en
1993 et 33 351 dollars de plus l'année suivante.427 L'étude commence en1996.428 Dès 1997, elle est
interrompue par manque de volontaires ou par abandon de ceux-ci ; l'arrivée de nouveaux
traitements aux États Unis ont simplement rendu l'utilisation du Kemron obsolète aux yeux de
tous.429 Entre temps, l'Abundent Life Clinic voit ses avoirs gelés par les services fiscaux américains
pour avoir ommi de payer ses charges sociales. Abdul Alim Muhammad, toujours prompt à voir
des complots partout, accusera “la machination malveillante de ceux qui s'opposent à notre
travail.”430
L'influence de la Nation de l'Islam dans la lutte contre le Sida au sein de la communauté afroaméricaine est désastreuse. Au début des années 1990, persuadés par le culte anti-blanc de
l'existence d'un remède contre le SIDA, de nombreux afro-américains ont relâchés leur attention et
70
abandonné le port du préservatif. Après avoir été contaminés, ils contribuent à répandre le virus du
SIDA autour d'eux.431 En 1995, une étude révélatrice montre que sur 1 000 Noirs interrogés, 35 %
croient à la conspiration du SIDA et 30 % n'en écartent pas la possibilité, un climat de méfiance à
l'égard des institutions médicales peu propice à permettre une prévention efficace contre la maladie
et la mise en oeuvre d'une politique de dépistage.432
Au début des années 1990, le Kemron et la lutte contre le SIDA ne sont pas le seul cheval de
bataille enfourché par la Nation de l'Islam.
En Janvier 1991, Le culte raciste accouche du document le plus antisémite de la seconde moitié du
XXème siècle. Il publie un ouvrage intitulé “La relation secrète entre les Noirs et les Juifs.”433
Puisant ses racines dans une représentation de l'esclavagisme, qui n'évoque jamais que celui
pratiqué par les Blancs au détriment des Noirs,434 l'ouvrage la recycle pour mettre l'accent, non plus
sur les Blancs mais uniquement sur les Juifs. Le livre propose de révéler une “vérité” cachée au
lecteur par les Juifs: ceux-ci auraient été les principaux financiers et les principaux bénéficiaires de
la traite transatlantique et auraient pratiqué l'esclavagisme de façon disproportionnée par rapport à
leur nombre.435
Diffusé par le “service de recherche historique” de la Nation de l'Islam, le livre est rédigé par un
anonyme qui aurait une formation académique. La plupart des sources du livre sont des ouvrages
écrits par des historiens et des chercheurs Juifs, d'où cette question: ces Juifs peuvent-ils avoir
caché des faits qu'ils ont mentionné dans leurs travaux de recherche ? Tel est le dilemme qui
traverse tout l'ouvrage: diffusé à l'intention du grand public, le livre présente des faits réels - des
Juifs ont participé à la traite transatlantique et certains ont possédé des esclaves - mais de façon
déformée et amplifiée, à l'aide d'une méthodologie douteuse. L'auteur, obsédé par l'idée d'appuyer
ses allégations sur le travail d'historiens juifs, privilégie des sources dépassées et néglige des
travaux sur la traite transatlantique beaucoup plus significatifs. De plus, les facteurs sociaux,
démographiques et géographiques qui ont influencé l'esclavagisme pratiqué par les juifs du Sud des
Etats-Unis ne sont pas toujours pris en compte par l'ouvrage.436
L'intention de l'ouvrage est d'exacerber le ressentiment de la communauté Noire-américaine envers
les Juifs. Il y réussira parfaitement: comme la théorie de la conspiration sidéenne, la croyance
selon laquelle les Juifs ont été les principaux artisans et les principaux bénéficiaires de la traite
transatlantique va commencer à se propager au sein de la diaspora africaine. En 1992, une étude
montre que par rapport à un Blanc, il y a deux fois plus de chance pour qu'un Noir adhère aux idées
antisémites qui, par ailleurs, sont surtout répandues parmi les afro-américains les plus jeunes ou les
plus éduqués.437 Les Juifs ne sont que trop conscients de cette montée dramatique de la haine antijuive au sein de la communauté afro-américaine. En Août 1991, année de parution de " la relation
secrête... " les Noirs livrent à un pogrom dans Crown height, un quartier de Brooklyn, en terrorisant
et en pourchassant les juifs du quartier pendant quatre jours. Les violences culminent lorsqu'un
groupe d'une dizaine d'entre eux poursuit Yankel Rosenbaum, un australien venu étudier
l'holocauste, en hurlant "Voilà un juif! Choppez le!" Finalement rattrapé par ses poursuivants,
Rosenbaum est encerclé et poignardé par Lemrick Nelson, un adolescent noir âgé de 16 ans. Il
mourra à l'hôpital quelques heures plus tard.438
A l'époque, les Juifs ne sont pas les seules cibles de la haine noire. Une autre étude, diffusée par
Klanwatch, une organisation anti-raciste, écorne un peu plus le préjugé raciste qui présente les
Noirs comme d'éternelles victimes de la haine raciale. Si en 1991, huit Blancs et huit Noirs avaient
été tués au cours d'agressions racistes, en 1992, neuf Blancs sont assassinés à cause de leur race,
contre six Noirs, quatre Latinos et deux Asiatiques. L'organisation remarque également
l'émergence d'un nouveau type de criminel raciste : des Noirs qui visent des Blancs en représailles
71
de ce qu'il prétendent être des années d'oppression.439 Un crime illustre particulièrement cette
tendance : le 30 décembre 1992 dans les environs de Charleston, en Caroline du Sud, Joseph
Gardner et plusieurs autres Noirs violent et torturent Melissa "Missy" McLauchlin avant de lui tirer
cinq balles dans la tête et de la laisser mourir sur le bord d'une route, aux environs de Summerville.
L'influence de la Nation de l'Islam est manifeste car la justification avancée par la bande de racistes
est un de ses thèmes anti-blancs récurrent : quelques heures avant le meurtre, ils avaient pris
comme résolution de nouvel an de violer et de tuer une femme blanche en rétribution de " 400 ans
d'oppression ".440
En 1993, un scandale éclate lorsqu'en Novembre, Khalid Abdul Muhammad, un lieutenant de Louis
Farrakhan, est convié à donner une conférence à Kean College sur le thème de“La relation secrète
entre les Noirs et les Juifs.” Si le dirigeant de la Nation de L'Islam a pris soin de polir son discours,
les propos de Muhammad révèlent que, derrière les murs fermés des mosquées de la Nation de
l'Islam, l'idéologie du culte des musulmans noirs n'a pas beaucoup changé.
Tantôt s'adressant tantôt à un juif imaginaire “au nez crochu, mangeur de Bagel”, tantôt prenant à
témoin les auditeurs noirs, Khalid Abdul Muhammad va se livrer à une harangue haineuse pendant
trois heures. Le discours, une attaque en règle contre les Juifs et leurs origines peut se résumer en
quelques phrases prononcée ce jour là:
”le soit-disant Juif,et je dois dire le soit-disant Juif, car tu n'es pas le vrai Juif. Tu es
un Juif arrivé à la dernière minute qui vient juste de ramper hors des cavernes et des
montagnes d'Europe il y a à peine plus de 4000 ans. Tu n'es pas du peuple originel –
tu appartiens à une variété d'européens que rampait à quatre pattes dans les cavernes
et les collines d'Europe, mangeant des racines de genièvre ou se mangeant les uns les
autres. [...] Tu as dormis avec tes morts pendant 2000 ans, sentant la puanteur se
dégageant des corps en décomposition. [...] Tu as dormi dans ton urine et tes
excréments, génération après génération, pendant 2 000 ans [...]
Jesus [...] a dit aux juifs, le soit-disant juif. Tu es de ton père le Démon et de ton père
le désir tu feras C'est un meurtrier depuis le début, il n'obéit pas à la vérité car il n'y a
pas de vérité en lui. Quand il dit un mensonge, il le fait de lui même car c'est un
menteur et le père du mensonge.[...]
Beaucoup de nos politiciens sont dans la main de l'homme blanc, mais en particulier
dans la main de l'homme blanc juif [...] Les Juifs, les soit-disant Juifs -- ce qu'ils ont
fait, frères et soeurs, c'est nous utiliser comme chair à canon. Ils voulaient qu'on
abolisse certaines lois [...] et ils nous mis en avant et ont fondé les organisations
nègres [...]
" Qui est-ce- qui suce notre sang dans la communauté noire ? L'imposteur blanc arabe
et l'imposteur blanc Juif sont au milieu de la communauté noire à nous sucer
quotidiennement et continuellement le sang. Ils nous vendent du porc et eux n'en
mangent même pas. " 441
Après la conférence, une série de questions amène le porte parole de la Nation de l'Islam, qui a déjà
évoqué le soutien d'Israël à l'Afrique du Sud, à parler des Blancs de ce pays.
“Quand nous arrivons au pouvoir [...] nous lui donnons 24 heures pour quitter la ville
avant le couché du soleil. C'est tout. Et s'il ne quitte pas la ville avant le couché du
soleil, nous tuons tout ce qu'on voit en Afrique du Sud, qui est Blanc et qui n'est pas
72
bon! Nous tuons les femmes, nous tuons les enfants, nous tuons les bébés, nous tuons les
aveugles, nous tuons les boiteux, nous les tuons [...] tous -- Nous les tuons tous, nous
tuons les pédés, nous tuons les lesbiennes, nous les tuons tous. Vous demandez
pourquoi tuer les bébés d'Afrique du Sud ? Parce qu'ils vont grandir un jour pour
opprimer nos bébés, alors nous tuons les bébés. Pourquoi tuer les Femmes? Elles, elles
– parce qu'elles se couchent sur le dos -- Elles sont les manufactures de l'armée et des
militaires – Elles se couchent sur le dos et [...] des renforts leur sortent d'entre les
jambes. Alors nous tuons aussi les femmes. Vous devez aussi tuer les vieillards. Tuez
les vieux aussi – Nom de dieu, s'ils sont dans une chaise roulante, poussez les du haut
d'une falaise à Capetown. Poussez les du haut d'une falaise à Capetown, ou à
Johannesburg ou [...] à Durban. Comment vous croyez qu'ils sont devenus vieux? Ils
sont devenus vieux en opprimant les Noirs. Je dis tuez les aveugles. Tuez les boiteux,
[...]. Nom de Dieu et quand vous les avez tous tués, allez au bon dieu de cimetierre,
creusez les tombes et tuez les encore parce qu'ils ne sont pas mort assez brutalement.
Ils ne sont pas mort assez brutalement. Ils ne sont pas mort assez brutalement. [Il se
répète] Et si vous les tuez tous et que vous n'avez pas la force de les déterrer, prenez
votre fusil et tirez sur la nom de dieu de tombe. Tuez les encore, tuez les encore parce
qu'ils ne sont pas morts assez brutalement.”442
Ces propos de Khalid Abdul Muhammad, d'une violence inouïe vont susciter peu de réactions dans
les jours qui suivent. Les universitaires et les politiciens blancs n'ont aucune envie de prendre le
risque de défendre les Blancs d'Afrique du Sud, et ce d'autant plus qu'ils n'ont pas le courage de
toute façon de défendre les Blancs quelques soient les circonstances.
Dans la communauté juive, l'information commence à circuler sur la conférence de Kean College.
Sur l'internet, des transcriptions du discours circulent sur ses groupes de discussion. La rumeur
s'amplifie et les journaux communautaires évoquent avec colère le discours les plus antisémite
prononçé publiquement depuis des décennies aux Etats-Unis. Le 16 Janvier 1994, la Ligue AntiDiffamation publie en pleine page dans le New York Times, des extraits des propos tenus par le
musulman noir à Kean College.
Les jours suivants, les condamnations du discours de Khalid Abdul Muhammad pleuvent de tous
côtés et des centaines d'articles sont publiés à ce sujet dans la presse américaine. Le 24 Janvier lors
d'un meeting à Harlem, pressé de toutes parts de désavouer son lieutenant, y compris par le très
influent Kweisi Mfume qui dirige alors le Groupe Parlementaire Noir, 443 Louis Farrakhan rompt son
silence une première fois pour se positionner concernant son homme de main en déclarant aux
Noirs présents dans l'auditoire qu'ils ne connaîtront “jamais le succès à cause des Juifs... Ils
complotent contre nous au moment même où nous parlons... Mais je ne tremble pas. Je n'ai pas
peur. Ils veulent utiliser les paroles de mon frère Khalid contre moi pour diviser la maison. Ils
sont terrifiés. Oh Amérique, je te mets en garde...”444
En dépit de son attitude de défi vis à vis des médias et de la communauté juive, pour la première
fois, Louis Farrakhan, qui voyait son influence s'étendre dans la communauté noire, se trouve
brusquement isolé. Le 02 février, le sénat américain condamne à l'unanimité le discours du
lieutenant de la secte.445 Après quelques semaines de tergiversations, le groupe parlementaire noir,
avec qui le dirigeant de la Nation de l'Islam avait noué trois mois plus tôt un “pacte sacré”, décide
de rompre l'alliance. C'est un coup dur pour le dirigeant de la Nation de l'Islam qui voit se
craqueler le vernis de respectabilité sous lequel il s'efforce de dissimuler la nature haineuse de son
culte. Le jour qui suit, Farrakhan décide de sauver ce qui peut l'être encore et donne une conférence
de presse pendant laquelle il admet qu'il doit réprimander Khalid Abdul Muhammad, en déclarant:
73
“J'ai trouvé le discours, après l'avoir écouté dans son contexte, d'une nature vile,
répugnante, malveillante, de mauvais esprit et prononcé pour se moquer d'individus et
de peuples, ce qui est contraire à l'esprit de l'Islam. Si je soutiens les vérités qu'il a
dites, je dois condamner en termes forts la manière dont ces vérités ont été
présentées.”446
La condamnation ne porte donc que sur la forme du discours, et non sur le fond.
Si Khalid Abdul Muhammad est démis de ses fonctions d'assistant au niveau national, Louis
Farrakhan l'y réinstalle en toute discrétion dès le 1er Juillet 1995.447 La rupture entre les deux
hommes est toutefois consommée et, sans quitter officiellement la secte, son lieutenant va
s'impliquer désormais dans le Nouveau Parti des Panthères Noires.
Pendant la controverse qui suit son discours à Kean collège, le lieutenant de Farrakhan continue à
s'activer. Proche des milieux du Rap et du Hip Hop. Il participe à un album du Rappeur Ice Cube,
“Lethal Injection”, qui fait scandale à sa sortie en décembre 1993. Les deux hommes n'en sont
d'ailleurs pas à leur premier essais. En 1991, Muhammad a déjà signé et chanté les paroles d'un
titre entier de “Death Certificate”, un autre album d'Ice Cube dans lequel le rappeur fait l'apologie
des viols collectifs, avoue sa haine pour “les diables” et clame son mépris des asiatiques.448 Khalid
Abdul Muhammad apparaît également en 1992 dans le vidéo clip de "Be true to the game" dans
lequel le rappeur fustige les «oncles tom».449
S'ouvrant sur l'exécution symbolique d'un “Monsieur Blanc” venu consulter son docteur, “Lethal
Injection” enchaîne les appels à la haine, au meurtre et les éloges de la Nation de l'Islam. On y
entend Khalid Muhammad scander le premier couplet de la chanson “Cave Bitch” (pute des
cavernes) :
Donnez moi une déesse Noire, une Soeur, je ne peux pas lui résister. Pas une blonde
aux cheveux filasses, Pas une planche à repasser greffée, récessive et dépressive par
l'arriere, debout et allongée. aux yeux bleux, à la peau pale à la complexion laiteuse.
Sans émotions, sans fioritures, une mademoiselle 18 heures sujette à des
démangeaisons, une pute blanche mutanoïde, Caucasoïde des cavernes”450
tandis que sur d'autres titres du même album, le rappeur Ice Cube reprend des discours de la même
veine, déclarant dans une chanson :
“le diable a fait de toi un esclave et il t'a donné une bible / 400 ans à nous faire botter
le cul / par des soit-disant chrétiens et catholiques / Mais je les regarde brûler dans un
feu... Je fixe l'homme d'église ... Mais Elijah a un plan / Il fait crier à l'homme Blanc :
“maudit soit ce Farrakhan ”451
Les liens entretenus entre la Nation de l'Islam et la galaxie musicale du Rap et du Hip Hop ne sont
pas limités à cette participation ponctuelle. Louis Farrakhan, après tout, est lui même un ancien
chanteur de Calypso. Du vivant d'Elijah Muhammad, avant que celui-ci ne voit dans la musique
une expression trop frivole, Farrakhan ne s'est pas contenté d'écrire des pièces de théâtre mais il a
aussi enregistré plusieurs chansons reprenant les thèmes de la secte. Dans les années soixantes,
l'une de celles-ci “Le paradis de l'homme blanc est l'enfer de l'homme noir” a connu un succès
honorable au sein de la communauté noire. C'est donc tout naturellement que le nouveau prophète
s'intéresse au monde du spectacle et de la chanson, dont il perçoit le potentiel comme vecteur de
propagande.
74
En 1979, invité à une convention des acteurs de l'industrie du disque de la communauté noire
organisé par Jack the Rapper, un Disque Jockey très influent dans ce milieu, le dirigeant albophobe
prononce un discours qui aura une influence profonde sur certains rappeurs. Il y dénonce l'attitude
des professionnels afro-américains de l'industrie du Disque et la façon dont ils exploitent leur
propre communauté.452 L'année suivante, l'intervention de Farrakhan, intitulée “Où est votre tête”,
est diffusée dans “Écoutez l'appel, vous tous: le paradis d'un Blanc est l'enfer d'un Noir”, un
double album reprenant plusieurs de ses discours.453 L'enregistrement circule dans les milieux du
Hip Hop et un membre de la Nation de l'Islam, Richard Griffin, le fait écouter à Carlton Douglas
RidenHour, un de ses amis d'enfance.454 Les deux hommes, utilisant respectivement les
pseudonymes “Professor Griff” et “Chuck D.” forment en 1982 un groupe nommé Public Enemy,
qui deviendra un des plus influents du monde du Hip Hop. Les autres membres du groupe sont
“Flavour Flav”, tandis qu'un autre prendra le pseudonyme transparent de “Terminator X”. Les
deux premiers albums du groupe seront produit par Rick Rubin.455
“Yo! Bum Rush the Show”, qui sort en 1987, reste relativement discret sur les racines idéologiques
qui nourrissent les textes du groupe. Seule la chanson "Rightstarter (Message to a Black Man)” les
trahie: “Message to a Blackman” est le titre d'un ouvrage d'Elijah Muhammad. Dès leur second
Album “It take a nation of Millions to Hold Us Back”, le masque tombe et les membres de Public
Enemy ne se donnent plus la peine de dissimuler leurs sympathies racistes. A l'arrière de la pochette
de l'album, on voit les membres du groupe escortés par des miliciens du Fruit de l'Islam. L'album
s'ouvre sur un morceau instrumental “Countdown to Armageddon”, une référence à l'apocalypse
raciste qui, dans la théologie de la secte raciste, doit amener la destruction de tous les Blancs. Dans
«Bring the Noise», le chanteur déclare à l'auditeur que “Farrakhan est un prophète et je pense que
tu devrais écouter ce qu'il te dit et ce que tu devrais faire” 456 La chanson “Terminator X to the
Edge of Panic” reprend des extraits sonores d' “Où est votre tête.” La chanson “Party for Your
Right to Fight” si son texte est proche de l'incohérence, tient un langage on ne peut plus clair tant y
abonde les références aux leçons des perdus et retrouvés:
“C'était ton soit-disant gouvernement / qui l'a provoqué/ Ils étaient comme des diables
greffés... La parole d'Elijah Muhammad / Sache qui tu es pour être Noir ... Pour ceux
qui sont en désaccord cela créé des interférences / car l'homme noir asiatique originel
/ Crème de la terre / et qui était ici en premier / [est un] fait que certains diables
empêchent d'être connu.” 457
L'arrivée sur la scène Hip Hop de Public Enemy marque l'émergence de ce qui sera connu comme le
“rap musulman”. A la fin des années 1980 et au début des années 90, une série de rappeurs ou de
groupes de rap apparaissent. Les noms de certains sont révélateurs de l'influence de la théologie de
la secte: il y a ainsi les X-Clan, Movement X, Professor X ou “Professor Griff & the Last Asiatic
Disciples” - un groupe formé par ce membre de Public Enemy après qu'il ait été exclu pour avoir
tenu des propos anti-sémites.458 Certains Rappeurs sont membres de la Nation de l'Islam, comme
Paris, DJ Ah Shaheed Muhammad ou Q Tip, du groupe “A Tribe Called Quest”459. D'autres,
comme Ice Cube, sont des compagnons de route. Le plus grand nombre, toutefois, est influencé par
le discours des “cinq pour cent”, une branche dissidente de la Nation de l'Islam extrêmement
influente parmi les jeunes racistes Noirs.
Fondé par Clarence 13X Smith, le culte des Cinq pour cent est né du mouvement de dissidence qui
a secoué la Nation de l'Islam au milieu des années 1960. C'est en Septembre 1961 que Smith, un
ancien vétéran de la guerre de Corée né en 1928 à Danville, en Virginie, et parti s'installer à New
York, commence à fréquenter assidument la secte. Il assiste à de nombreux prêches de Malcolm X
à la mosquée N°7 d'Harlem, participe aux réunions des miliciens du Fruit de l'Islam et, pendant les
festivals et les foires organisés par la secte, il écoute assidûment Elijah Muhammad. Comme
75
beaucoup de racistes qui n'avaient rejoint la Nation de l'Islam qu'attirés par le charisme de Malcolm
X, Smith va la quitter au milieu de l'année 1964 pour rejoindre l'association des Mosquées
Musulmanes que fonde alors son maître à penser. Lorsque Malcolm X est assassiné, en Février
1965, Clarence 13X Smith suit un parcours similaire à celui de Charles Kenyatta en fondant son
propre culte: Les " cinq pour cent ", ou " Nation des Dieux et des Terres ". 460
Rejetant la divinité attribué par Elijah Muhammad à Wallace Fard, Smith prêche que l'homme noir
est Dieu. Dans son credo, “Allah” est l'acronyme résumant Arm, Leg, Leg, Arm, Head (Bras,
Jambe, Jambe, Bras, Tête) soit la description de l'être humain. Pour cette raison, il se fera appeler
Allah dans les rues d'Harlem. En guise de catéchisme, il invente un ésotérisme racial grâce à la
combinaison d'un alphabet supreme dans lequel chaque lettre correspond à un concept (A pour
Allah, J pour Justice, V pour Victoire...), d'une numérologie - les mathématiques suprêmes - dont le
chiffre 7 est le symbole de la divinité, c'est à dire de l'homme noir (la femme noire doit se contenter
du 6).461 A ces deux créations qui lui sont propres, il ajoute les leçons #1 & #2 du catéchisme
légué par Wallace Fard, dont les questions et réponses 14 à 16 expliquent que l'humanité est divisée
en 85% de non-civilisés tenus en esclavage mental, ignorant de la nature de dieu et de leurs
origines, en 10% de riches, d'esclavagistes et de profiteurs qualifiés de “suceurs de sang” des
pauvres, enfin en 5% d'individus civilisés, conscients, qui enseignent que “le dieu vivant est le fils
de l'homme, l'être suprême, l'(homme noir) d'asie.” La mission des 5% d'hommes noirs éveillés
dans la connaissance raciale est de partager leur savoir avec les 85%. Une des clefs du succès des
cinq pour cent auprès des jeunes Noirs vient du fait que Smith abandonne le discours rigoriste de la
Nation de l'Islam, autorisant chacun à boire de l'alcool ou à fumer ce qui lui plaît.
Dans les semaines qui suivent la mort de Malcolm X, Clarence 13X commence à prêcher sa haine
au coin des rues d'Harlem et de New York. Il recrute essentiellement ses adeptes parmi les mineurs
âgés de 12 à 21 ans et, lorsqu'arrive l'été 1965, le mouvement compte environ 200 membres répartis
dans différents quartiers de la ville.
Ceux-ci, souvent de petits délinquants, s'attaquent
principalement à des personnes de race blanche mais ils peuvent aussi, à défaut de ces proies
privilégiées, agresser d'autres Noirs - ceux ci, après tout, n'appartiennent qu'aux 10 % ou aux 85 %
d'ignorants.462
Les cinq pour cent commencent rapidement à causer des troubles de l'ordre publique. Le 31 mai,
Clarence 13X et cinq autres personnes sont arrêtés, après un début d'émeute, pour avoir agressé des
policiers blancs. Dans la mêlée, le gourou des cinq pour cent hurle:“nous allons tuer les flics et
tous les Blancs: les femmes et les enfants aussi. Nous allons commencer un bain de sang si on ne
reçoit pas une partie des subventions de lutte contre la pauvreté.”463 Après l'avoir soumis à une
expertise médicale, un juge le fera interner d'office en hôpital psychiatrique en décembre 1965. En
juillet de la même année, des policiers new yorkais subissent un caillassage en règle lorsqu'ils se
portent au secours d'une résidente de Harlem prise à parti par une trentaine de membres du culte.
En décembre, l'un d'eux, Cedric Avery, est assassiné au cours d'une rixe.464 A la rentrée des classes,
une école d'Harlem, la Cooper Junior High School, est le théâtre de sérieux troubles lorsque,
pendant près de deux semaines, les membres des cinq pour cent, exigeant d'être appelés par leurs
noms musulmans, vont systématiquement prendre à parti leur professeurs, les traitant de “diables
aux yeux bleux " ou d' “oncles Tom”, passant à tabac un enseignant, en frappant une autre et
agressant les autres élèves à la sortie des cours. 14 personnes seront arrêtées.465 Les cinq pour cent
sont également soupçonnés d'avoir lancé des cocktails molotovs sur des églises protestantes
d'Harlem et, lors de la visite du Pape Paul VI à New York, une rumeur leur prête l'intention
d'assassiner le pontife à l'intérieur même de la cathédrale Saint Patrick.466
Les cinq pour cent vont surtout être le centre d'une controverse lorsque Livingston L. Wingate, un
politicien noir, qui fait l'objet d'une enquête des autorités fédérales et des services de l'avocat
76
général de Manhattan pour une mauvaise gestion de fonds attribués à la lutte contre la pauvreté, va
se servir d'eux pour intimider les autorités.467 Jouant du souvenir des émeutes raciales de Watts à
Los Angeles, pendant lesquelles les Noirs avaient détruit leur propre quartier et assassinés une
trentaine de personne, Livingston Wingate explique qu'il y a dans Harlem des milliers de jeunes
Noirs prêts à tout casser et qu'il n'a plongé les mains dans la caisse sans regarder à la dépense et
sans se soucier de tenir une comptabilité que pour leur distribuer des aides et les calmer.468
Passé le coup de fièvre médiatique, les cinq pour cent disparaissent de l'actualité. Clarence 13X se
lie d'amitié avec Barry Gotterehr, un membre de la communauté juive qui dirige un service
consacré aux problèmes urbains. A l'époque, c'est un des assistants de John Lindsay, le maire
républicain de New York.469 En 1967, ce dernier attribue aux cinq pour cent un bâtiment dans
Harlem. Ils en feront “l'école d'Allah à la Mecque” et orneront la porte d'entrée de la phrase
suivante: “L'homme noir est dieu.”470 Le 13 juin 1969, Clarence 13X Smith est abattu au pied des
tours Martin Luther King alors qu'il se rend chez sa femme. Parce que le meurtre se produit une
semaine après une tentative d'assassinat contre Charles 37X Kenyatta, la police soupçonne aussitôt
la Nation de l'Islam d'être impliquée dans les deux affaires. 471 Louis Farrakhan qui, ayant succédé à
Malcolm X, supervise les activités de la secte à New York, va démentir vigoureusement tout
implication de la secte et dénoncera les “insinuations blanches.”472
A partir des années 70, les cinq pour cent deviennent progressivement un élément de la vie des
quartier noirs de la côte Est des États Unis puis, dans les années 1980, ils vont étendre leurs
activités jusqu'à la Côte Ouest.
Les rencontres des cinq pour cent, des “parliaments” peuvent se produire n'importe où, le plus
souvent en extérieur, à des coins de rue ou dans des parcs publiques. Pendant ces réunions, les
différents participants peuvent se lancer dans des défis et des compétitions pour évaluer la
connaissances que les uns et les autres ont des “120” leçons du culte. Les prêches sont souvent
scandés de façon rapide et saccadés. Pour y introduire les éléments de “savoir” tirés de la
symbolique ésotérique léguées par Clarence 13X, les adeptes doivent faire preuve de dextérité
verbale. Ce dernier aspect, conjugué à la démographie commune des adeptes des cinq pour cent et
des fans de Hip-hop, va être la cause d'une convergence entre le mouvement ethno-religieux et le
mouvement musical. En marge de rappeurs qui se revendiquent ouvertement, comme Public
Enemy, de la Nation de l'Islam, d'autres ne font pas secret de leur affiliation à la “Nation des dieux
et des Terres.” S'en réclament, pour ne citer que les plus connus, des groupes comme “Eric B &
Rakim”, “Boogie Down Production”, “Brand Nubian”, “Sister Souljah”, “Digable Planet”, les
“Poor righteous Teachers” , “Nas”, les “Fugees” ou encore le “Wu Tang Clan”.473 Toutefois, le
discours de ces rappeurs, très codé, requiert une bonne connaissance des croyances et de l'imagerie
du racisme noir, en particulier de celui de la Nation de l'Islam, pour être compris. Le nom des Poor
Righteous Teachers, par exemple, est repris de la question 16 des leçons de Wallace Fard 474.
Conjuguée à d'autres forces sociales, la rencontre de la scène Hip-Hop et de la galaxie raciste de
l'Islam noir va être à l'origine de la montée en puissance de la secte au milieu des années 1990.
Louis Farrakhan prépare en effet un évènement qui, en 1995, va avoir un énorme retentissement
médiatique même si, socialement et économiquement, il restera profondément stérile. Les rappeurs
vont grandement contribuer à battre les tambours de guerre pour ce qui sera le woodstock de la
Nation de l'Islam et dès la fin de l'année 1993, Ice Cube y fait allusion lorsqu'il chante:
“Sort un Gloc, Sort un Gloc, les diables se font flinguer [...] frappe le diable, frappe le
diable regarde qui le dit / écoute ce que je dis, après 1995 pas un mort ne sera vivant /
Dieu survivra, il protégera le civilisé / qui se soucie (de savoir) si l'ennemi vit ou meurt
[...]Maître Farad Muhammad [Wallace Fard] arrive comme une comète / Quand ils les
77
verront, ils vont tous commencer à vomir / 1995 Elijah est vivant, Lewis Farrakhan,
NOI / les Bloods et les Crips et mon bon petit vieux d'moi / Et nous nous préparons
tous pour l'ennemi.”475
78
Chapitre 8 : En marche
L'idée d'une manifestation qui doit rassembler “un million d'hommes noirs sobres, disciplinés,
engagés, dévoués et inspirés” - pour reprendre les termes de Louis Farrakhan - couve depuis
longtemps dans les coulisses de la Nation de l'Islam.476 En décembre 1993, lors d'une conférence au
Jacob Javis Center, à New York, Farrakhan appelle à ce que 10 000 Noirs se dressent avec lui
pour renoncer à la violence des Noirs envers les Noirs et aider à reconstruire la communauté Noire.
En janvier 1994, la première réunion “pour hommes seulement» se tient à Harlem et en Mars 1994,
Farrakhan annonce officiellement le projet de la Marche du Million d'Hommes.477
L'idée, si elle reçoit peu d'écho dans la presse, rencontre un terrain favorable dans les milieux
politiques, associatifs et culturels Afro-américains. Toujours sujette à des difficultés économiques
auxquelles les mesures d'égalité des chances478 et de discriminations positives479 mises en place
depuis trois décennies n'ont apporté aucun remède, la communauté noire est aussi rongée par une
violence intra-ethnique grandissante. Pour y faire face, un mouvement d'unité sans précédent se
dessine entre les différents courants qui gravitent dans les milieux politiques Afro-Américains.
C'est ce qui explique la surprenante alliance formée entre le groupe parlementaire noir 480 et la
Nation de l'Islam en septembre 1993 ainsi que les fréquentes invitations faîtes à Louis Farrakhan
par l'Association Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleur pendant l'année 1994. En juin
1994, Benjamin Chavis, le dirigeant de cette association, invite Louis Farrakhan à participer à un
sommet des dirigeants noirs en dépit de nombreuses protestations. Quelques mois plus tard, il est
démis de ses fonctions pour une affaire de harcèlement sexuel. Tombant le masque, il rejoint les
rangs de la Nation de l'Islam et devient un des organisateurs de la Marche du Million d'Hommes.
A l'approche de la date fixée pour la marche, il devient de plus en plus manifeste qu'elle va attirer
une foule considérable. A la fin du mois de septembre, les radios et la presse communautaire afroaméricaine martèlent de façon incessante les appels à y participer. Les médias grand public
commencent à réaliser qu'un évènement politique d'envergure est en train de se préparer. Louis
Farrakhan, de plus en plus sûr de lui, tout en appelant les Noirs à se prendre en main et à faire face
à leur violence, remet au goût du jour la méthode qu'Elijah Muhammad avait enseigné à Malcolm
X. Il parle sans détours des tares des afro-américains mais les dédouane de toute culpabilité en leur
désignant les coupables de leurs difficultés économiques et de leurs comportements
autodestructeurs. Quelques jours avant la marche, le 4 octobre, pendant un entretien accordé à
l'agence de presse Reuters, Il explique que “Beaucoup des Juifs qui possédaient les maisons, les
appartements dans la communauté Noire, nous les considérions comme des suceurs de sang parce
qu'ils ont pris à notre communauté et bâtis leur communauté mais n'ont rien offert en retour à
notre communauté.” Puis il ajoute “Lorsque les Juifs sont partis, les Palestiniens arabes sont
venus, les Coréens sont venus, les Vietnamiens et d'autres groupes ethniques et raciaux sont venus.
Et donc c'est un genre, et nous les appelons des suceurs de sang.”481
Face à l'ampleur prise par la Marche du Million d'Hommes, les condamnations ne se font plus que
du bout des lèvres. On dissocie les marcheurs de l'homme sous la bannière duquel ils se
rassemblent. On ose, tout au plus, une petite polémique sur le sexisme de Farrakhan. 482 Ou on
dénonce son antisémitisme, alors que celui n'est qu'un dérivé du racisme anti-blanc. 483
Un
journaliste de CNN écrit “Au fil des ans, par ses commentaires, Farrakhan a provoqué la colère
des juifs, des catholiques, des gays, des féministes et d'autres.” 484 Seuls les Blancs, qui sont la
principale cible de la Nation de l'Islam depuis des décennies et que des rappeurs proches de la
secte appellent ouvertement à tuer, ne sont pas cités.
79
Rares sont les politiciens blancs qui prennent publiquement la parole pour critiquer la Marche du
Million d'Hommes et la secte qui l'organise. Bob Dole, un sénateur blanc, trouve la force de
critiquer Farrakhan en déclarant pendant un meeting de campagne que “ses propos antisémites
continuent de prouver qu'il n'a aucune place comme dirigeant moral.” mais il n'a pas une parole
pour défendre la dignité des Euro-américains.485
Les politiciens noir, eux, n'hésitent pas à afficher leur sympathie communautaire et vont largement
contribuer à donner une aura de respectabilité au rassemblement organisé par la Nation de l'Islam.
A l'exception de Gary Franks, un républicain, la totalité des députés du groupe parlementaire noir
soutiennent officiellement la marche et certains n'hésitent pas se rendre à Washington pour aller à
la pêche aux voix.486 Il faut dire que cette manne électorale fait saliver beaucoup de monde et les
démocrates en particulier, car depuis les années 1960, près de 90 % des électeurs Noirs votent pour
eux.487 On n'imagine pas des politiciens Blancs s'affichant à un meeting du Ku Klux Klan devant
des caméras de télévision ; Jesse Jackson et beaucoups d'autres n'ont pas cette pudeur avec la
Nation de l'Islam.
Le soutien à Farrakhan vient aussi, de façon plus explicite, des milieux du spectacles. On trouve,
parmi les artistes présents parmi les marcheurs des personnalités comme Stevie Wonder, Isaac
Hayes ou encore MC Hammer, un rappeur alors au sommet de sa popularité. Clarence Avent, alors
dirigeant du célèbre label Motown Record, reconnaît à Louis Farrakhan le mérite d'avoir rassemblé
ensemble des milliers d'Afro-américains tandis que Maya Angelou s'adresse à la foule du haut de la
même estrade que celle où quelques heures plus tard, le dirigeant raciste prononcera son
discours.488 Dans le mois qui suivra le rassemblement, plusieurs rappeurs s'uniront pour sortir une
compilation, “One Million Strong”, pour commémorer l'évènement.489
Le 16 octobre 1995, Le “charmeur” est enfin devenu une star. Le rassemblement, véritable
Woodstock de la haine noire, le sacre aussi comme le dirigeant historiquement le plus influent de
sa communauté depuis Marcus Garvey. En 1963, Martin Luther King, avait rassemblé 250 000
personnes, dont un grand nombre de Blancs et beaucoup de femmes. Farrakhan, lui, en a fait venir
450 000 homme noirs – et uniquement eux.490 Vers 15 heures 30, le dirigeant entame un discours
fleuve qui va s'étirer, s'allonger et se prolonger pendant plus de deux heures.
Après avoir évoqué la ficelle éculée de l'esclavage, s'être perdu en considérations ésotériques et en
des évocations bibliques, le lot habituel de la Nation de l'Islam, il dénonce la “suprématie
blanche”, responsable, selon lui, des difficultés de l'Amérique.
“le vrai mal de l'Amérique” affirme-t-il en s'adressant au président Bill Clinton et au
parlement, “est [...] la suprématie Blanche [...] Je ne vous dis pas que je suis un
psychiatre, mais je veux vous opérer de la tête [...] L'idée de la suprématie Blanche
signifie que vous devriez diriger parce que vous êtes Blancs, cela vous rend malade. Et
vous avez produit une société malade et un monde malade [...]
Vous ne pourrez vivre en harmonie avec les peuples colorés de la terre qui vous
dépasse en nombre à onze contre un, si vous demeurez dans l'état d'esprit de la
suprématie blanche. La suprématie Blanche doit mourir pour que l'humanité puisse
vivre [...]
Ecoutez, écoutez, écoutez, La suprématie Blanche vous a tous poussé, pas vous tous,
certains blancs, à réécrire l'histoire et à nous en effacer. La suprématie blanche a
poussé Napoléon à faire exploser le nez du Sphinx parce que cela vous rappelait trop
la majesté de l'homme Noir [...]
80
La suprématie blanche a empoisonné le sang de la religion, de l'éducation, de la
politique, de la jurisprudence, de l'économie, de l'éthique sociale et de la moralité. [...]
L'idée fausse de la suprématie blanche empêche tout le monde de devenir un avec Dieu.
Les Blancs doivent renoncer à cette idée, qui les a empoisonné en leur donnant une
fausse attitude de supériorité basée sur la couleur de leur peau. La doctrine de la
suprématie blanche empêche les Blancs de s'épanouir pleinement. Elle oblige les
Blancs à se prendre pour la loi ou comme étant au dessus des lois. [...] et cela empire
et ne s'améliore pas parce que la suprématie blanche n'est pas défiée. [...]
Et je dis que nous qui sommes des dirigeants, nous tous qui sommes des prêcheurs,
nous ne devons pas reculer devant la responsabilité de pointer du doigt nos maux, afin
de préserver notre confort et afin que les Blancs restent confortablement installés dans
leur aliénation. Et donc, Les Blancs font une crise cardiaque parce que leur monde est
en train de s'effondrer.”
Ce n'est pas un hasard si Louis Farrakhan s'attaque longuement à la suprématie blanche. Ce
discours peut sembler un progrès dans la mesure où il donne l'impression, pour le profane, que le
dirigeant de la Nation de l'Islam n'accuse plus tous les Blancs d'être racistes mais ne montre du
doigt qu'une frange de militants de l'extrême droite américaine. En réalité, c'est un thème raciste
inscrit de longue date dans le discours de la Nation de l'Islam. Il ne met pas en cause les «white
supremacists» mais l'existence même de la société américaine.
A partir de la fin des années 1980, avec la chute des dictatures communistes en Europe de l'Est et
l'échec des politiques d'égalité des chances et de discrimination positive à résoudre les problêmes
économiques de la population noire, l'extrême gauche américaine et les milieux dit anti-racistes,
dans un mouvement de fuite en avant, opèrent un recentrage idéologique et adoptent ce discours :
c'est l'émergence, dans les universités américaines, des « whiteness studies », les études sur la
blancheur, et la dénonciation de la" suprématie blanche. " L'ennemi, désormais, n'est plus le
bourgeois mais «l'homme blanc hétérosexuel».
Depuis le début des années 1990, Noël Ignatiev, un enseignant au département d'étude afroaméricaine de Harvard, prône " l'abolition de la race blanche." son discours est un des chaînons
manquants qui permet de comprendre comment les tenants du Marxisme, après la chute des
régimes communistes, ont recyclé leurs discours en investissant le champs de l'antiracisme.
Ignatiev écrit :
" La race blanche n'est ni une formation biologique, ni une formation culturelle ; c'est
une stratégie pour assurer à certains un avantage dans une société compétitive. Elle a
écrasé plus de Blancs que de Noirs. L'abolitionnisme est aussi une stratégie : son but
n'est pas l'harmonie raciale mais la lutte des classes. En attaquant la blancheur, les
abolitionnistes cherchent à miner le principal pilier du règne capitaliste dans ce
pays. " Il précise que " les soit-disant Blancs doivent cesser d'exister en tant que Blancs
pour se réaliser [...] Les Blancs doivent se suicider en tant que Blancs [...] " 491
En 1993, Ignatiev commence à publier le magazine " Race Traitor " qui énonce son programme:
" la race blanche [...]consiste en tout ceux qui bénéficient des privilèges de la peau
blanche dans cette société. [...] La clef de la résolution des problèmes sociaux de notre
temps passe par l'abolition de la race blanche. " 492
81
La parution de cette publication va en faire un des chef de file d'une discipline qui va devenir
connue sous le nom "d'Etudes de la blancheur." Dans le discours de l'extrême gauche anti-raciste,
la suprématie blanche est
" un systême d'exploitation et d'oppression de continents, de nations et des peuples de
couleurs par les peuples blancs et des nations du continent européen, historiquement
basé et perpétué intentionnellement dans le but de maintenir et de défendre un système
de richesse, de pouvoir et de privilège. " 493
En 1988, dans un des textes fondateurs de ce courant de pensée, Peggy McIntosh, une féministe,
écrit qu' " en tant que personne blanche, j'ai réalisé qu'on m'avait présenté le racisme comme
quelque chose qui désavantage les autres, mais qu'on ne m'a pas enseigné un de ses aspects
corollaires, le privilège blanc, qui m'avantage. " 494 Cette notion de privilège blanc implique donc
nécessairement que tous les Blancs sont racistes parce qu'ils participent et profitent tous de la
suprématie blanche. " Je ne me voyais pas comme une raciste, écrit encore McIntosh, parce qu'on
ne m'a appris à reconnaître le racisme que comme des actes individuels de malveillance par des
membres de mon groupe, jamais comme d'invisibles systèmes conférant une dominance raciale
non recherchée à mon groupe dès la naissance. " 495
Dans cette optique, afin de lutter contre le racisme, il faut nécessairement étudier - et lutter contre la " blancheur " car " le privilège blanc a précisément été la capacité des blancs à ignorer les
façons dont ils ont bénéficié de l'identité raciale blanche." 496 D'où l'émergence dans certaines
universités américaines (une trentaine aujourd'hui) des " études sur la blancheur " dont le but est de
" tracer l'histoire économique et politique qui se trouve derrière l'invention de la " blancheur "
pour remettre en question les privilèges donnés aux soit-disant " blancs " et analyser les pratiques
culturelles (en art, en musique, en littérature et dans les médias populaires) qui créent et
perpétuent la fiction de " blancheur ".497" Pour résumer, il s'agit de montrer que tout ce qui
compose l'identité des personnes d'origine européenne est foncièrement raciste et vecteur de
racisme.
A la Marche du Million d'Homme, Louis Farrakhan profite donc de la convergence du discours
raciste de la Nation de l'Islam et de celui du mouvement anti-raciste. Lorsqu'il dénonce la
«suprématie blanche», il dénonce en fait l'ensemble de la société américaine, son caractère
européen – ou occidental et le racisme inhérent des Blancs. Lorsqu'il déclare que «la suprématie
Blanche doit mourir pour que l'humanité puisse vivre» son discours n'est pas différent d'un antiraciste comme Noel Ignatiev, dont la devise du journal est «Trahir la blancheur est être loyal
envers l'humanité." On comprend dès lors pourquoi les associations anti-racistes, si elles en
dénoncent occasionnellement l'antisémitisme, ne dénoncent jamais le racisme anti-blanc de la
Nation de l'Islam : elles véhiculent les mêmes idées.
Tandis que la nuit tombe, devant une audience qui a diminuée des deux tiers pendant un
interminable sermon truffé de références absconses à la franc maçonnerie, à la bible et au coran,
Louis Farrakhan demande aux participants de la marche de prêter serment de s'aimer eux-mêmes,
ainsi que leurs frères (il s'agit bien sur, des frères noirs), de renoncer à la violence “sauf par
légitime défense”, de ne plus utiliser le mot “Chienne” pour parler des femmes et
“particulièrement ma soeur noire”, de ne plus prendre de drogue et de soutenir “les journaux
noirs, la radio noire, la télévision noire” tout cela avant avant de se tenir la main en chantant. 498
Bill Clinton, alors président en exercice, et Démocrate, ne peut, bien sur, feindre d'ignorer un tel
rassemblement. Se gardant de condamner ouvertement ceux qui, après tout, constituent le réservoir
82
de voix du parti démocrate, il est opportunément parti au Texas, d'où il dira tout le bien qu'il pense
des buts de la marche, pour ne condamner que “le message de malveillance et de division d'un
homme.”499
La Marche du Million d'Hommes, si elle est un succès ponctuel par son nombre de participants est
un échec à long terme. Échec financier d'abord car la grand messe du pape de l'autosuffisance noire
et du racisme anti-blanc, un an plus tard, accuse une dette de 66 000 Dollars.500 Échec politique
ensuite car si Louis Farrakhan et les politiciens noirs sont très doués pour critiquer les Blancs, ils
s'avèrent incapables de capitaliser sur la mobilisation dont la Nation de l'Islam a été l'artisan. Si le
dirigeant de la Nation de l'Islam déclare en fanfare qu'il entend créer un troisième pouvoir politique
aux États Unis en militant pour que 8 millions de Noirs s'inscrivent sur les listes électorales, l'effet
d'annonce n'est suivi d'aucun effet.501
Au lieu de se concentrer sur son succès et de tenter de faire fructifier le rapprochement sans
précédent des membres de la communauté noire, Louis Farrakhan quitte une première fois les États
Unis et passe le début de l'année 1996 à serrer la main de divers chefs d'états au cours de ce qui
sera présenté par la secte raciste comme “le tour du monde de l'amitié”. Fin janvier, ce tour du
monde passe par Lybie où Farrakhan rend visite à Muammar Kadhafi puis, de là, il se part en
Afrique du Sud. Nelson Mandela le reçoit et s'entretient avec lui pendant quarante minutes.502
Quelques jours plus tard, il provoque la colère du Département d'Etat américain en faisant une
étape en Iran pour aider aux préparations des célébrations du 17ème anniversaire de l'arrivée au
pouvoir de l'ayatollah Khomeyni, avant d'aller rencontrer Sadam Hussein en Iraq, autre état “paria”
dans lequel les citoyens américains n'ont, en théorie, pas le droit de voyager.503
A la fin du mois d'août 1996, Farrakhan réclame au département du trésor américain la possibilité
de recevoir du président lybien un don d'un milliard de dollars censé être utilisé, selon le dirigeant
de la NOI, à des fins humanitaires, à l'amélioration de la condition économique des AfroAméricains et à leur inscription sur les listes électorales. Le geste est surtout une pure provocation
et Muammar Kadhafi ne risque pas d'avoir à mettre la main au portefeuille: toute transaction
financière avec la Lybie, qui est sous le coup d'un embargo, est interdite. A peine la presse signalet-elle que la Nation de l'Islam ne pourra recevoir l'argent lybien que son dirigeant annonce qu'il va
se rendre à Tripoli pour recevoir “le prix Kadhafi des droits de l'homme” de l'année 1996, qui est
assortie de la somme de 250 000 dollars.504 Le premier septembre, Louis Farrakhan y assiste à un
défilé militaire de quatre heures commémorant le coup d'état qui, en septembre 1969, avait porté le
colonel lybien au pouvoir.505
Un an plus tard, en décembre 1997, Louis Farrakhan entame un autre “tour du monde de
l'amitié”506. Le 04 Décembre, il est accueilli à l'aéroport de Bamako, au Mali, par Sada Samake, le
ministre de l'administration territorial, avant d'être reçu par le président Alpha Oumar Konare, qui
l'avait invité lorsque les deux hommes s'étaient rencontrés à Libreville, au Gabon, en 1993, pendant
un sommet réunissant Africains et Afro-Américains.507 Le président Malien lui offre un bouc qui
sera sacrifié en son honneur, à la grande tristesse de l'invité.508 Le 09 décembre, Farrakhan est à
Bagdad.509 Le 15 décembre, il entre inopinément en Israël et, transitant par la Jordanie, il se rend
dans la bande de Gaza où il rencontre Yasser Arafat, le dirigeant de l'Organisation de Libération de
la Palestine.510 Le 17, il se rend en visite en Égypte où il reste trois jours avant de faire escale en
Libye pour rencontrer Muammar Kadhafi.511
Il visite ensuite le Niger d'où il demande la levée des sanctions contre l'Iraq, la Lybie et le
Soudan.512 Le 27, il est à Monrovia, au Liberia, où il rencontre le président-dictateur Charles
Taylor.513 Le 03 janvier 1998, il arrive en République Démocratique du Congo; il affirme que la
Nation de l'Islam soutient le Régime du président Kabila, dont il rencontre le directeur de cabinet,
83
Abdulayi Yerodia.514 Il se rend aussi en Éthiopie où il est reçu par le premier ministre Meles
Zenawi. Le 15 janvier, il rencontre Bakali Muluzi, le président du Malawi pendant sa visite dans ce
pays.515 Le 16 janvier, il est au Soudan et s'entretient avec le dirigeant Islamique Hassan Al
Turabi.516 De là, il se rend en pélérinage à la Mecque pour y participer au ramadan; il y est
accueilli par Mustapha Osman Ishmaël, le ministre soudanais des affaires étrangères ; Yayah
Jammeh, la première dame de Gambie; Ali Bongo, le fils d'Omar Bongo, le président du Gabon et
Hassan Mywinzi, l'ancien chef d'état de la Tanzanie.517 À la fin du mois de Janvier, il arrive en
Russie; il déclare souhaiter rencontrer les dirigeants Tchétchènes mais arrivé au Daghestan, il est
éconduit par les autorités suite à une irrégularité concernant son visa. 518 Le 06 février, tandis que
les autorités du Nigeria rebaptisent une rue de Lagos en son honneur,519 Farrakhan poursuit ses
voyages et le 10 février, il arrive en Corée pour rencontrer Sun Myung Moon, le gourou de
l'Association du Saint-Esprit pour l'Unification du Christianisme Mondial.520 Le 17 février, il est à
Cuba où il s'entretient avec Fidel Castro. Le 18 février, il arrive à la Bermude.521
Drôle de tour de l'amitié, décidément, qui voit s'enchaîner les visites aux dictateurs du moyen
orient, aux dirigeants d'organisations terroristes, pour s'achever par une surprenante rencontre avec
le gourou de la secte Moon. Les liens tissés avec ce dernier vont être mis à profit deux ans plus tard
lorsque la Nation de l'Islam organisera la “Marche du Million de Famille.”
Entre temps, Une formation politique, le nouveau parti des panthères noires, va tenter d'émuler
l'exploit de Louis Farrakhan en organisant, en Septembre 1998, une " Marche du Million de
Jeunes ".
Fondé en 1990 par Aaron Michaels, le petit parti politique est rejoint au milieu de la décennie par
Khalid Abdul Muhammad peu de temps après son différent avec le dirigeant de la Nation de
l'Islam. Il en devient bientôt le dirigeant tandis que Michael en sera le ministre de la défense.
D'autres dissidents de la secte raciste adhèrent eux aussi à la petite formation, notamment Quannel
X, un métisse afro-asiatique contraint par Farrakhan, en 1995, de démissionner de ses fonctions de
Ministre National de la Jeunesse du culte anti-blanc pour avoir tenu des propos trop antisémites à
l'approche de la Marche du Million d'Hommes.522 En 1998, le parti fait aussi une recrue de choix
en la personne de Malik Zulu Shabazz, un jeune avocat qui deviendra dirigeant du parti et qui s'est
précédemment distingué en organisant, le 19 avril 1994, "la conférence de l'holocauste noir " à
Howard University, une université noire, à laquelle ont participé Khalid Abdul Muhammad,
Leonard Jeffries et Tony Martin.
L'«holocauste noir», un des principaux thèmes anti-blanc et antisémites développé par Le Nouveau
Parti des Panthères Noires se situe dans la continuïté du discours de l'antisémitisme noir cristallisé
par la publication de «la relation secrète entre les Noirs et les Juifs». Il est emblématique d'un
phénomène connue comme «la compétition des victimes».
Les racines de ce phénomène doivent être examinées dans le contexte des années 1950 et du
mouvement des droits civiques. A l'époque, par tradition, parce que leur communauté a recueilli
avant la guerre de nombreux réfugiés de l'Allemagne nazi puis, après celle-ci, des rescapés des
camps de concentration, les Juifs se considèrent d'abord comme les membres d'une diaspora qui
vient d'être persécutée. A contrario, l'identité des nationalistes noir américains, parce que la
période esclavagiste a été marquée un déracinement culturel quasi-total de leur communauté et une
rupture de tout liens avec l'Afrique, se définissent en termes purement américains. Les dirigeants
historiques de la Nation de l'Islam et d'autres organisations noires du même type n'ont pas participé
à la seconde guerre mondiale (Malcolm X lui-même s'est fait réformé), de sorte que les évènements
qui se sont déroulés en Europe sont totalement étrangers à leur sphère de pensée.
84
Dans le contexte américain, les Juifs ne sont pas des victimes mais des Blancs comme les autres.
Lorsque les Juifs-Américains évoquent l'holocauste, ils se livrent donc, aux yeux des nationalistes
noirs américains à une imposture intellectuelle insupportable. C'est la raison pour laquelle, dès
1963 à New York, Malcolm X s'en prend publiquement aux Juifs qui cherchent, dit-il, à obtenir de
la sympathie au sujet de l'holocauste alors qu'il ne leur est rien arrivé de pire, selon lui, que ce que
les Noirs ont vécus en Amérique.523
Pour les nationalistes noirs épousant le thème de «l'holocauste Noir» comme pour tous les
communautaristes, ce qui se cache derrière le discours de compétition des victimes est un enjeu
purement raciste.
Dans le discours sur les génocides, l'accent est toujours mis sur le fait que les victimes, visée
uniquement du fait de leur appartenance à un groupe ethnique ou social particulier, n'ont commis
aucun crime et sont donc «innocentes». Cette notion d'innocence implique une notion de pureté et
de supériorité morale sur les bourreaux, qui se situent dans le camps des «coupables» et sont donc
moralement inférieurs. Ce phénomène déclenche un glissement sémantique qui substitue à la
notion d'infériorité ou de supériorité biologique une nouvelle notion de supériorité ou d'infériorité
morale. La persécution est la preuve de l'infériorité morale du persécuteur, par extension celle du
groupe ethnique auquel il appartient, donc celle aussi de la supériorité des victimes par rapport au
persécuteur puis, par extension, à tous ceux qui n'ont pas été persécuté. Proclamer son
appartenance au même groupe ethnique que les victimes d'un génocide serait une façon d'affirmer,
dans le discours de la victimisation, sa supériorité sur autrui.
Cette logique est celle des partisans du discours sur l' «holocauste noir». En affirmant que ce sont
les Noirs qui ont le plus souffert, des individus comme Khalid Abdul Muhammad, Malik Zulu
Shabazz et beaucoup d'autres affirment la supériorité de l'homme noir. Si l'holocauste qui a visé les
Juifs n'est pas niée par les antisémites Noirs, c'est parce qu'il est perçu comme un exemple de
l'infériorité morale de l'homme Blanc. Ne pouvant être nié, puisqu'il alimente le discours anti-blanc
du racisme noir, il doit être minimisé par surenchère pour renvoyer les Juifs dans le camps d'une
humanité moralement inférieure car moins persécutée, étape intermédiaire qui mène ensuite à la
reconstruction d'une image des Juifs comme génocideurs, telle qu'elle est développée dans " la
relation secrète entre les Noirs et les Juifs. "
Le 18 avril 1994, la veille de son intervention à la conférence sur l'holocauste Noir, Khalid Abdul
Muhammad s'est habilement rendu au musée de l'holocauste juif. Au terme d'une visite de 90
minutes, il déclare aux journalistes présents que " l'Holocauste noir est 100 fois pire que tout autre
holocauste au cours de l'histoire " puis il se met a expliqué le crédo des partisans du discours de l'
«holocauste noir» : 150 millions de Noirs seraient morts pendant la traite transatlantique. En
réalité, les historiens considèrent qu'entre 7 et 15 millions de Noirs vendus par les esclavagistes
africains aux trafiquants européens ont été amenés de force aux Amériques, dont 15 % seraient
morts durant la traversée.524
Les propos provocateurs de l'ancien lieutenant de Louis Farrakhan ne manquent pas d'attirer
l'attention des médias. Le lendemain, une quarantaine de militants Juifs manifestent devant le
Crampton Auditorium en dénonçant le " festival de haine " qui va s'y dérouler. A l'entrée du
bâtiment, des miliciens du Fruit de l'Islam fouillent les nouveaux arrivant et font entrer en priorité
les Noirs de sexe masculin. Khalid Abdul Muhammad fait salle comble et s'adresse à une foule de
2000 personnes. Le ton est donné lorsqu'il déclare " Je vais être comme un Pit Bull. C'est comme
ça que je vais être contre les Juifs. Je vais mordre la queue de ces sales Blancs. " Il compare les
holocaustes en affirmant, s'adressant aux juifs: " Vous parlez des marches de la mort. Qu'en est-il
des marches de la mort en Afrique ? Vous dites qu'à l'été [1937], il y avait plus de 400 ghettos.
85
Nous, les fils et les filles de l'Afrique, nous sommes toujours dans des ghettos. ". Il déclare aussi
qu'il " aime Colin Ferguson, qui a tué tous ces Blancs dans le train de long Island. Dieu a parlé à
Colin Ferguson et lui a dit, " prend le train, Colin, Prend le train. " " 525
Colin Ferguson ? Un antillais qui cinq mois plus tôt, le 3 décembre, est monté dans un train à Long
Island et s'est mis à ouvrir le feu systématiquement sur les 90 passagers de la rame dans laquelle il
se trouvait, tuant 6 personnes et en blessant 19 autres. Après le massacre, la police New Yorkaise
a découvert dans ses poches une note dans laquelle le tireur étalait la haine qu'il éprouvait vis à vis
des Blancs, des Asiatiques et des «oncles toms» noirs. 526 L'enquête a montré qu'il avait un long
parcours d'incidents avec les Blancs et avait fréquemment tenu des propos anti-blanc lorsqu'il était
étudiant à l'Adelphi University, parlant de guerre raciale et allant jusqu'à interrompre un cours en
hurlant "Mort à tous les Blancs".527
A la différence de la Nation de l'Islam, qui se tient officiellement à distance du monde politique, le
Nouveau Parti des Panthères Noires entend y jouer un rôle. Ses objectifs sont le développement du
mouvement du "pouvoir noir" notamment "en s'occupant de manière ferme et appropriée des
dirigeants "noirs" qui trahissent les intérêts de la communauté ou de la nation noire", le
"développement d'écoles Afro-centrées", le développement et la défense du pouvoir économique
noir en retirant "de la communauté les "suceurs de sang" économiques étrangers", le
développement des quartiers noirs en combattant par "tout moyens nécessaires" l'installation des
Blancs dans ceux-ci parce qu'il s'agit d' "une conspiration pour faire partir notre peuple". 528 Le
parti déclare encore que :
" L'homme blanc américain nous doit des réparations, l'Angleterre nous doit des
réparations. La France nous doit des réparations, l'Espagne et toute l'Europe.
L'Afrique nous doit la rapatriation. Les Arabes nous doivent des réparations. Les
"Juifs" nous doivent des réparations. Tous ont pris part dans l'HOLOCAUSTE
AFRICAIN et le massacre de 600 millions de personnes de notre peuple durant les
6000 années passées et les quatre cent ans passés en particulier. " 529
En 1998, La préparation de la " Marche du Million de Jeunes " a lieu dans une atmosphère de
tensions politiques entre l'administration de la ville de New York et Khalid Abdul Muhammad. Le
militant noir, en effet, souhaite que la marche se déroule le 5 septembre 1998. Les autorités de la
ville refusent d'autoriser le rassemblement, craignant de manquer d'effectifs policiers suffisant pour
pouvoir assurer la sécurité du traditionnel festival antillais de Brooklyn, qui doit se dérouler deux
jours plus tard. Lorsque Khalid Muhammad refuse de repousser la marche, prétextant que sa date a
déjà été annonçée, Rudolf Guiliani, le maire de New York, qualifie l'évènement de " marche de la
haine ". Il se sent d'autant plus conforté dans ses positions que le Nouveau Parti des Panthères
Noires ne reçoit que peu de soutiens des dirigeants de la communauté noire et de sa mouvance
nationaliste.530
Un homme providentiel se porte au secours de Khalid Abdul Muhammad: Norman Siegel, le
dirigeant du syndicat des libertés civiques de New York. Celui-ci appuit Khalid Muhammad
lorsqu'il conteste la décision de Rudolf Giuliani devant un tribunal fédéral. Le 27 Août 1998, le
juge Lewis Kaplan rend son verdict en faveur du Nouveau Parti des Panthères Noires. 531 La cour
laisse toutefois à la ville le droit de fixer les conditions dans lesquelles se déroulera la marche. Les
autorités new yorkaises autoriseront le rassemblement à Harlem au jour dit, pendant une durée de
quatre heures avec dispersion à 16 heures.532
Si beaucoup, connaissant la réputation de violence du Nouveau Parti des Panthères Noires,
craignent que la marche ne dégénère en affrontements et en condamne la nature raciste, ses
86
dirigeants ne cherchent pas à les dissiper. Le 3 septembre, au cours d'un entretien télévisé avec Bill
O'Reilly, un journaliste blanc de la chaîne Fox news, Quanell X déclare au journaliste qui
l'interroge:
"Le très honorable Elijah Muhammad nous enseigne que l'homme blanc est le diable et
s'y vous n'y croyez pas , faites moi confiance: vous, les Blancs, ferez l'affaire jusqu'à ce
que vous vous fassiez avoir par le vrai. [...] Le ministre Khalid Abdul Muhammad n'est
pas anti-juif car nous les Noirs sommes les hébreux juifs originels [...] Bien sur, le
diable est malveillant et maître de la tromperie. Je dis les mots de Malcolm X: " Si
vous trouvez de bons Blancs, tuez les avant qu'ils ne deviennent mauvais. " "
Lorsque le présentateur lui demande s'il veut tuer quelqu'un, le responsable de la communication du
Nouveau Parti des Panthères Noires lui répond :
" Monsieur, laissez moi vous dire ceci. je veux faire à votre peuple ce que vous vous
êtes réjouit de nous faire. Je veux vous traiter comme vous nous avez traité. Vous avez
tué nos hommes, nos femmes, nos enfants et nos bébés alors bien sur que je veux vous
infliger les mêmes maux que vous nous avez infligé." 533
La marche, qui ne rassemble que 6 000 personnes, est un échec. La plupart des grandes
organisations extrémistes noires, soucieuses de ne pas voir Khalid Muhammad faire une OPA sur la
mouvance nationaliste de leur communauté, ne lui ont pas apporté leur soutien. 534 Un événement
rival, le " Mouvement du million de Jeunes ", qui se tient à Atlanta le 08 septembre est d'ailleurs
ouvertement soutenu par des poids lourds comme Louis Farrakhan, Jesse Jackson et l'Association
Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleurs.535
Comme il est prévisible étant donné la mauvaise volonté des uns et des autres, la Marche du
Million de Jeunes se termine par un affrontement entre participants et policiers. Khalid Abdul
Muhammad ne prend la parole que dans les toutes dernières minutes qui précède l'heure de
dispersion.536 Lorsqu'elle arrive, il est sur scène en train de faire son discours. Les autorités New
Yorkaises, bien décidées à ne pas faire de cadeau au dirigeant anti-blanc et aux racistes qui se sont
rassemblés sous sa bannière, commencent à disperser le rassemblement. Des rangées de policiers
en tenue anti-émeute approchent de la foule et un hélicoptère se met à la survoler. Loin d'essayer
d'éviter que des troubles éclatent, Khalid Muhammad lance à l'assistance " Si on vous attaque,
décidez déjà de ceux [d'entre vous] qui vont disjoindre les barrières là où vous vous trouvez et
tabassez les avec les barrières. S'ils vous attaquent, prenez leurs armes et utilisez leurs armes par
autodéfense..."
Tandis que le rassemblement sombre dans la violence, le dirigeant du nouveau parti des Panthères
Noires s'éclipse. Son lieutenant, Malik Zulu Shabazz, s'en va en catimini, portant dans ses bras un
saut remplis de l'argent des contributions versées par les participants de la marche. 537 28 d'entre eux
seront blessés.538
Laissant de côté la langue de bois, Rudolf Guiliani, le maire de New York, aura des mots
particulièrement dur pour la Marche du Million de Jeunes, qu'il décrira comme " pleine d'un antisémitisme vicieux, haineux, horrible et affreux, d'une rhétorique anti-blancs, ainsi que d'appels à
tuer des gens, à assassiner des gens. " 539
Après quelques jours de polémique, les dirigeants du Nouveau Parti des Panthères Noires
disparaissent de l'actualité pendant quelques mois. Khalid Abdul Muhammad organisera une
seconde " marche du million de jeunes " en 1999, qui n'attirera que 2 000 personnes. La troisième
87
édition du rassemblement organisée par le Nouveau Parti des Panthères Noires en septembre 2000
ne parviendra à réunir qu'une poignée de participants.540
Entre temps, au début de l'année 1999, les militants de la Nation de l'Islam basculent dans un début
de paranoïa lorsqu'une rumeur se répand selon laquelle Louis Farrakhan, alors très affaibli par un
cancer de la prostate, pourrait avoir été victime d'un empoisonnement organisé par le gouvernement
américain. On murmure même qu'il aurait cessé d'exercer ses fonctions de dirigeant de la secte.
L'aggravation de la maladie commence à faire spéculer sur sa mort imminente et rallume les
craintes d'une guerre de succession parmi les factions de l'Islam noir.541
C'est dans cette atmosphère que Quannel X déclare à la presse qu'au début du mois de Mars, Talib
Muhammad, le chef de la sécurité du Nouveau Parti des Panthères Noires a été approché par un
agent fédéral qui l'aurait informé que des adeptes de la mosquée n°45 de Houston, projettent de
l'assassiner, lui et Khalid Abdul Muhammad.
Khallid Abdul Muhammad renchérit que, selon ces information, des fanatiques "croient que tous
les ennemis du ministre Farrakhan doivent être éliminés avant qu'il meure". Il n'est pas inquiet
sans raison. En 1994 sur le parking de l'université de Riverside en Californie, James Edward Bess,
un prédicateur défroqué de la Nation de l'Islam l'a blessé aux deux jambes lors d'une tentative
d'assassinat. Quatre de ses gardes du corps et deux passants ont également été touchés. Robert
Muhammad, le dirigeant de la mosque N°45, dément les affirmations de Quannel X tandis que
celui-ci invoque la possibilité que le FBI cherche à provoquer une guerre entre les différentes
factions de la mouvance des musulmans noirs.542
A la fin du mois d'avril à Washington D.C., des tensions éclatent entre les vendeurs du "Final Call"
de la Nation de l'Islam de Farrakhan et ceux de "Muhammad Speaks", de La Nation perdue et
retrouvée de l'Islam de Silis Muhammad. L'annonce de la maladie de Louis Farrakhan a ravivé les
dissensions qui l'opposent à son rival. Ce dernier n'a pas manqué de montrer du doigt les hérésies
de Farrakhan lorsque le bruit à filtré qu'il voulait intégrer des Blancs à la Nation de l'Islam – tout en
continuant à proscrire l'exogamie.543 Le capitaine de la mosquée de la Nation perdue et retrouvée
de l'Islam à Washington, Hasan Al-Jihad, déclare au Washington Post que le bâtiment a essuyé
plusieurs jets de cocktails molotovs dans la nuit du 25 avril. Khalid Hadi, le représentant de Silis
Muhammad à New York, déclare que cette agression " laisse soupçonner [...] que Farrakhan et ses
partisans pourraient agir comme des agents du gouvernement pour contrecarrer les objectifs et les
moyens de Silis. " 544
88
Chapitre 9 : Marcheurs, tueurs et dynamite
Se remettant de façon inespérée de son cancer, Louis Farrakhan revient sur le devant de la scène ou plus exactement en première page du " Final Call ". En novembre 1999, il rencontre plusieurs
rabbins que le journal de la secte présente comme " les Juifs de Farrakhan ". Inutile de dire que ces
7 individus n'ont pas grand chose à voir avec la comunauté juive : ils appartiennent à la branche
ultra-orthodoxe de Neturei Kata, un groupe de fanatiques religieux basés à Jérusalem qui
considèrent la création de l'Etat d'Israël comme une hérésie, un état juif ne pouvant être recréé, dans
leurs croyances, qu'à l'arrivée du messie. Le gourou de la Nation de l'Islam va aussitôt saisir
l'occasion de clamer à la face du monde qu'il n'est pas antisémite. Les rabbins sont venus demander
à Farrakhan d'intercéder auprès de ses contacts dans le monde musulman en faveur de treize juifs
condamnés à mort pour espionnage en Iran. L'un d'eux, Chaim Fryman, lui déclare lors de la
rencontre: " vous devriez nous voir comme des militants représentant l'opinion universelle de la
juiverie fidèle à la Torah telle qu'elle a toujours été présentée. Nous voulions contrebalancer
l'influence négative des médias et du groupe de pression sioniste. " A quoi le nationaliste noir
répondra, voulant l'assurer de ses «bonnes» intentions vis à vis des Juifs que "quoi que nous ayons
souffert d'une mauvaise représentation dans les médias contrôlés par les sionistes, vous n'avez
jamais entendu parler d'un incident pendant lequel un des mes adeptes ait attaqué une personne à
cause de sa foi." 545
Avec l'arrivée de l'an 2000, la secte entame ses préparatifs pour la " Marche du Million de
Famille ", qui doit marquer le 5ème anniversaire de la Marche du Million d'Hommes. Cette fois-ci,
l'événement se veut une célébration des valeurs familiales. Hommes, femmes et enfants y sont
invités, un choix qui permet aussi de dissimuler l'érosion de l'influence de la Nation de l'Islam : là
ou moins d'hommes auraient pu se présenter qu'en 1995, la venue des femmes et des enfants vient
combler le vide. Le rassemblement se veut aussi oecuménique, Chrétiens, Juifs – sans que Louis
Farrakhan précise de quels chrétiens, et de quels Juifs il s'agit – sont invités à se joindre aux
musulmans Noirs. Enfin, voulant se poser en rassembleur – mais sous la bannière de l'homme noir
– Louis Farrakhan appelle les américains de toutes origines à se joindre au rassemblement.
La campagne de préparation à la Marche du Million de Famille, au grand embarras de Louis
Farrakhan, va s'ouvrir sur un scandale retentissant au sein de la prestigieuse mosquée N°7 d'Harlem.
En 1997, son ancien prédicateur, Conrad Muhammad, avait été démis de ses fonctions pour une
mauvaise gestion des fonds de sa congrégation. Dans l'organisation de la secte, chacune des 91
mosquées doit être autonome financièrement, mais également s'acquitter d'une redevance versée au
quartier général de Chicago. Affaire extrêmement lucrative, la mosquée d'Harlem verse ainsi
chaque année une obole oscillant entre 300 000 et 900 000 Dollars pour un montant total, entre
1991 et 1997, de 2 millions de dollars. Cette année là, ayant fait l'acquisition d'un bâtiment
spacieux pour y héberger la mosquée, Conrad Muhammad s'était trouvé en difficulté financière et
pour payer les dettes de sa congrégation, il avait utilisé une quinzaine de milliers de dollars qui,
habituellement, auraient du être réservés aux coffres de Chicago.
Louis Farrakhan avait alors remplacé le prédicateur par l'ancien président de l'Association
Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleurs, Benjamin Chavis. En 1994, l'homme avait été
démis de ses fonctions au sein de l'association pour avoir détourné 250 000 dollars, somme utilisée
pour parvenir à un accord amiable dans le cadre d'un procès pour harcèlement sexuel dont il faisait
l'objet. Chavis, qui était jusqu'alors prêcheur de l'Eglise Unie du Christ, avait aussi renonçé au
Christianisme, s'était converti à l'Islam noir, avait rejoint la Nation de l'Islam et s'était renommé
89
Benjamin Muhammad.
Hors en Septembre 2000, Benjamin Chavis, promu directeur national de la Marche du Million de
Familles, se trouve pris dans une nouvelle affaire de moeurs dont les détails les plus sordides
filtrent dans la presse. Il est accusé d'avoir harcelé à plusieurs reprises Anita Williams, une jeune
femme d'une trentaine d'année qu'il devait conseiller suite à des problèmes conjugaux.
L'affaire attire aussitôt des critiques opportunistes de tous ceux qui ont une bonne raison de vouloir
nuire aux activités de la secte. En toute discrétion, un dirigeant du mouvement des droits civiques,
qui soutient la marche, invite Louis Farrakhan à se débarrasser de l'encombrant prédicateur. A
l'extrême opposé, Khalid Abdul Muhammad, avec sa coutumière délicatesse, avertit : " Je vous met
en garde, mon cher père spirituel, ministre Farrakhan, de ne pas avoir un sale nègre comme ça à
coté de vous. " Farrakhan se contentera de démettre Benjamin Muhammad de ses responsabilités à
la mosquée N°7 d'Harlem mais le maintiendra à la direction de la marche.546
Lorsque le 16 octobre 2000 arrive, d'un côté, quelques dizaines de militants Juifs de la Ligue antidiffamation, fidèles au poste, manifestent leur opposition au rassemblement. De l'autre, des
centaines de milliers de Noirs Américains répondent une fois de plus à l'appel du dirigeant des
Musulmans noirs. On aperçoit, fait nouveau, les familles blanches et asiatiques qui circulent dans
la foule: ce sont les membres décérébrés de la secte Moon qui, sur ordre du gourou coréen, se sont
rendu à Washington D.C.547 Leur présence n'est pas la seule façon dont l'influence du révérend
Moon, principal sponsor de la Marche, se fait sentir : une cérémonie de mariage en masse est
organisée, pour laquelle chaque couple a payé la somme de 550 dollars donnant droit non
seulement à des anneaux de mariage mais aussi à la bénédiction de Farrakhan et à une copie des
voeux signée de sa main. De nombreuses célébrités de la communauté noire apportent elles-aussi
leur soutien à Farrakhan: Stevie Wonder, Will Smith, Denzel Washington, Serena et Venus
Williams, Dick Gregory, Russell Simmons sont dans la foule.548 On y reconnait aussi Whitney
Houston ou Bobby Brown.549
Les politiciens du groupe parlementaire noir ont une fois de plus répondu à l'appel de Louis
Farrakhan et se sont joint au rassemblement organisé par la Nation de l'Islam. Il faut dire qu'avec
une campagne présidentielle en cours, ce potentiel électoral fait saliver beaucoup de monde et les
dirigeants de la Nation de l'islam en sont parfaitement conscients : quelques jours avant la marche,
au cours d'une conférence de presse, Benjamin Muhammad déclare aux journalistes que “Nos
votes sont devenus très importants. C'est pourquoi la Marche du Million de Famille est un tel
pivot. C'est la plus grande mobilisation entre maintenant et l'élection[présidentielle]."550
L'attitude de Joe Liberman, est sans doute celle qui reflète le mieux l'attitude ambiguë, voir
cynique, des politiciens vis à vis de la Nation de l'Islam. Désigné pour être vice-président si Al
Gore remporte les élections présidentielles face à Georges Bush, le sénateur démocrate est la cible
de Louis Farrakhan qui déclare au cours d'une conférence de presse, le 11 Août 2000, que "Mr.
Lieberman, en temps que Juif Orthodoxe, a aussi la double citoyenneté israélienne." avant de
poursuivre “Etat d'Israël n'est pas synonyme d'États Unis et le test qu'il lui faudrait probablement
passer est celui ci: Sera-t-il plus fidèle à la constitution des États Unis qu'aux liens que toute
personne juive aurait avec l'état d'Israël ?”. Ces propos sont aussitôt vivement dénoncés par le
parti démocrate. De nombreux démentis sur la double nationalité supposée – mais inexistante – de
Joe Liberman circulent dans les Médias. L'homme politique affirme avec force son attachement à
l'Amérique.551
A mesure que les élections approchent, la communauté musulmane commence à faire parler d'elle,
en terme de votes. Si en 2002, à peine un million d'électeurs américains sont musulmans, le fait
90
qu'ils se concentrent dans les grandes zones urbaines d'Etats stratégiques les met en position de
faire pencher la balance en faveur du candidat vers lequel se reportera leur choix. Comme pour
toutes les minorités ethniques, le vote des musulmans n'est pas déterminé en fonction de l'intérêt de
la Nation au sein de laquelle ils vivent mais en fonction d'un agenda communautaire. Le vote
musulman est donc - comme celui des Noirs - fortement polarisé. En Août 2002, des sondages
montrent que 46,9 % des musulmans s'apprêtent à voter pour le parti démocrate contre à peine
16,1% pour les Républicains. Par stratégie, le conseil des musulmans américains - qui ne cache
pas ses divergences avec les deux candidats à la présidence des Etats Unis - approuve toutefois la
nomination de Joe Liberman sur le ticket démocrate, estimant que la nomination d'un Juif ouvre la
voie, dans le futur, à celle d'un musulman. Aux Etats Unis, où la confusion règne souvent entre
adeptes du prophète Mahomet et ceux de Wallace Fard, l'appétit des politiciens pour le vote
musulman fait subitement de Louis Farrakhan un personnage fréquentable.552
Le 26 septembre, avec l'approche de la Marche du Million de Familles, Joe Liberman tend la main
au dirigeant de la Nation de l'Islam en déclarant à son sujet au cours d'un entretien diffusé à la radio
“J'ai du respect pour lui et j'ai du respect pour la communauté musulmane en général ... Je suis
ouvert (à la possibilité) de m'asseoir et de discuter avec le ministre Farrakhan. Cela ne s'est pas
encore fait mais j'attends ça avec plaisir.” Puis le candidat démocrate ajoute encore ces propos
explicites “Je considère tout ce que fait quiconque pour pousser les gens à s'inscrire sur les listes
électorales et à voter comme étant au coeur de la démocratie donc j'admire ce que le Ministre
Farrakhan est en train de faire.”553 Bien que Louis Farrakhan se déclare favorable à cette
rencontre, la levée de bouclier sera telle au sein de la communauté juive que Lieberman ne donnera
pas suite.
Le même mois, Louis Farrakhan est invité au sommet du millénaire qui se tient à New York et qui
réunit les chefs d'état de différents pays. Invité à s'exprimer lors d'une conférence de Mohammed
Khatammi, le président de la république Iranienne, il y chante les louanges de l'ayatollah Khomeyni
et fait l'apologie du régime islamiste de Téhéran. Le soir même à l'église baptiste de Mount Olivet,
à Harlem, il assiste à une conférence donnée par un autre chef d'Etat; il s'agit cette fois de Robert
Mugabe, le président de la république du Zimbabwe.554
Depuis le mois de Mars, les partisans du despote africain se sont lancés dans un programme de
redistribution des terres agricoles destinées à “réparer les injustice du colonialisme”. Celui-ci
consiste à s'approprier les fermes commerciales et les terres appartenant aux fermiers Blancs.
Pourtant rejetée lors d'un référendum qui s'est tenu en Février 2000 par 54,7 % des électeurs
zimbabwéens, la saisie sans compensations des terres des fermiers Blancs s'est muée en une brutale
campagne de terreur.555 De nombreux fermiers blancs ont été victimes de violences allant jusqu'au
meurtre, les assassins de l'un d'eux, David Stevens, allant même jusqu'à boire son sang.556 Autant
dire que Robert Mugabe ne peut qu'inspirer la sympathie du très anti-blanc Farrakhan qui, lors de
son “tour du monde de l'amitié” avait fait une escale au Zimbabwe et s'y était fait l'écho du
discours sur la nécessité d'une “réforme agraire” tenu par les responsables politiques du pays.
La conférence de l'église baptiste de Mount Olivet à lieu dans une ambiance survoltée. Des
participants brandissent des panneaux appelant à continuer de “botter le cul colonial”, d'autres
affirment que “l'Amérique devrait être rasée par les flammes. Tous les européens devraient être
rejetés à la mer.” Devant un Farrakhan attentif, et quelques milliers d'autres personnes, Robert
Mugabe vante les mérite de sa sanglante réforme agraire, accuse le “tribalisme anglo-saxon” d'être
la cause de tous les maux du Zimbabwe et dénonce une loi passée par le Sénat Américain, qui
restreint l'aide apportée par les États Unis à son pays.557 Puis il s'en prend aux Blancs, tout en
prenant soin de préciser qu'il n'est pas raciste: “Ce que nous haïssons”, déclare le président du
Zimbabwe, “n'est pas la couleur de leur peau, mais le mal qui émane d'eux.”558
91
Deux ans plus tard, en juillet 2002, Louis Farrakhan se rend en voyage officiel au Zimbabwe alors
que les fermiers Blancs viennent de recevoir du gouvernement de Robert Mugabe un ultimatum
pour quitter leurs fermes avant le 10 Août suivant. Il affirme pendant une conférence de presse
qu'il “soutient pleinement la politique du Président Robert Mugabe, particulièrement sur la
question des terres."559 Sa visite est une aubaine pour le dirigeant de plus en plus isolé sur la scène
politique internationale qui le reçoit pendant deux heures.560 Il n'est, à vrai dire, pas venu seul:
Abdul Alim Muhammad l'accompagne. Le ministre de la santé du culte anti-blanc rencontre son
homologue Zimbabwéen, qui donne son accord pour la mise en oeuvre d'un projet pilote visant à
soigner les malades du Sida avec de l' " alpha interféron " - le Kemron. En Novembre 2002, dans
un courrier adressé aux adhérents et aux sympathisants du culte raciste, Abdul Alim Muhammad,
cherchant à lever des fonds, déclarera son ambition de faire distribuer 200 000 cachets du pseudomédicament aux sidéens du Zimbabwe.561
Les liens qu'entretient la Nation de l'Islam avec le régime de Robert Mugabe, au Zimbabwe,
montrent qu'en dépit des gros efforts entrepris par Louis Farrakhan pour donner un vernis de
respectabilité à la secte, les croyances et la philosophie de la secte n'ont pas changé. Si, en surface,
le discours de la Nation de l'Islam parait souvent acceptable, il s'agit d'une trompeuse illusion.
L'initié qui connaît les codes de la secte entend ainsi un discours bien différent de la personne non
avertie et comme lors du scandale provoqué par les propos de Khalid Abdul Muhammad, ce sont
les propos des second couteaux de la Secte qui sont les plus révélateurs de la permanence de la
vision albophobe du culte raciste. En avril 2004, Leo Muhammad, un responsable de la branche
anglaise de la Nation de l'Islam, se rend dans un Zimbabwe ruiné par la politique de réforme
agraire de Robert Mugabe. Participant à une conférence intitulée “La lutte continue”, il déclare:
“Un esprit satanique dirige la pensée des ennemis de l'Afrique et du Zimbabwe et le
même esprit satanique dirige l'ordre du monde actuel. L'esprit satanique est
malveillemment sage et a le contrôle global des masses médias. L'esprit Satanique
dirige les marchés économiques mondiaux et toutes les institutions financières et
banquaires. L'esprit satanique cherche à posséder et à contrôler toutes les ressources
naturelles de la terre. L'esprit satanique est un maitre manipulateur de toutes les
formes de gouvernements et d'idéologies politiques. L'esprit Satanique a détourné
toutes les formes d'expression religieuses sur terre, qu'elles soient chrétiennes,
Musulmanes ou juives. L'esprit satanique [...] est occupé à remplir les esprits réceptifs
de la famille humaine avec ses idées, des manières et ses normes par le biais des films
hollywoodiens et de ce qu'on appelle la musique et les divertissements populaires.
[...] l'esprit satanique n'a aucune compassion. On ne peut faire appel au meilleur côté
de sa nature. S'il lui faut tuer cinq des six milliards d'habitants de la terre pour
parvenir à ses fins, il ne sourcillera ni n'hésitera à mener le massacre d'hommes, de
femmes et d'enfants. Et d'ailleurs, c'est sans tenir compte de leur croyance, de leur
classe ou de leur couleur. L'esprit satanique s'affaire a créer de nouvelles formes de
divisions qui l'aideront à remplir son agenda global de domination globale,
d'hégémonie globale et de suprématie blanche globale.”562
Le discours édulcoré de la Nation de l'Islam, en apparence bénin pour les Blancs qui l'entendent, a
un impact redoutable dans la communauté noire dont les membres sont familiers de la véritable
signification des allusions dont il est truffé.
En 2002, une série de meurtres commis dans la région de Washington D.C. va montrer à quel point
son influence peut avoir des conséquences terrifiantes.
92
Le 2 octobre 2002, un quinquagénaire s'écroule dans le parking d'une épicerie de Wheaton, une
ville située dans l'Etat du Maryland, non loin de Washington D.C. James D. Martin, un homme
blanc est la première personne à être abattu par un duo de tireurs fous qui va semer la panique dans
toute la région pendant trois semaines.
Le lendemain, cinq autres personnes sont assassinées: James Sonny Buchanan, un Blanc âgé de 39
ans, Prem Kumar Walekar, un chauffeur de taxi originaire de l'Inde, Sarah Ramos, une latina âgé de
34 ans, Lori Ann Lewis-Rivera, une blanche agée de 25 ans et Pascal Charlot, un septuagénaire noir
qui sera la seule victime abattue dans la capitale des Etats Unis. Les 4 et 7 octobre, deux
personnes – une femme et un pré-adolescent – sont blessés mais survivent aux agressions. Le 9, les
tireurs abattent Dean Harold Meyers, un blanc âgé de 53 ans. Le 11, Kenneth Bridge, un
entrepreneur noir, est tué à son tour dans une station service. Le 14, Linda Franklin, une femme
blanche employée au FBI est abattue dans un parking. Le 19, un homme est grièvement blessé par
balle; les chirurgien doivent faire l'ablation d'une partie de son estomac, de la moitié de son
pancréas et de toute sa rate.563
Les mystérieux tireurs adressent alors un message manuscrit aux autorités. Pour les enquêteurs,
c'est le premier indice tangible sur l'identité des meurtrier dans une affaire caractérisée jusqu'alors
par une absence de témoignage fiable. 564 Sur l'en-tête de la lettre – qui contient une demande de
rançon – est inscrit " appelez moi dieu ", orné d'étoiles à cinq branches.565 Ces éléments, ainsi
qu'un passage de la lettre relevant du discours récurant dans la mouvance de l'islam noir, font
spéculer la police et les médias sur l'appartenance possible du ou des tueurs au groupe des Cinq
pour cent – la Nation des dieux et des terres.566
Le 22 octobre, Conrad Johnson, un chauffeur de bus noir âgé de 35 ans est abattu à Silver Spring,
dans le Maryland. C'est la dernière victime des tireurs fous.567 Le 23, la police qui a enfin pu
trouver leur trace et les identifier, lance un mandat d'arrêt contre John Allen Williams, alias John
Allen Muhammad. Les policiers l'arrêtent le lendemain alors qu'il dort dans une chevrolet bleue en
compagnie de son jeune complice, Lee Boyd Malvo. La voiture leur servait de résidence et leur
permettait de se déplacer rapidement d'une scène de crime à une autre en utilisant la ceinture
d'autoroutes qui encercle Washington D.C.568
Dans les jours qui suivent l'arrestation, une polémique sur la possible participation de John Allen
Muhammad à la Marche du Million d'Hommes en tant que garde de sécurité contraint Louis
Farrakhan à prendre la parole publiquement. Le dirigeant de la Nation de l'Islam, tout en se
déclarant peiné par la série de meurtres gratuits et insensés commis par Muhammad, dément
l'information sans toutefois exclure la possibilité que le tueur ait été présent au rassemblement. Il
confirme néanmoins que Muhammad a rejoint la secte en 1997 et en a épousé une adepte, avant de
prendre ses distances avec le culte suite à une dispute maritale, sans toutefois le quitter
formellement.569
Lee Boyd Malvo, durant son incarcération, confiera aux gardiens de prison que la série de meurtre
était en partie motivée par la haine raciale et que les deux tireurs n'ont tué des Noirs que pour
égarer les soupçons, considérant que la police les aurait attrapé plus tôt s'ils avaient uniquement pris
pour cible des Blancs.570 Pendant le procès de son mentor, Malvo exposera le projet initial de John
Allen Muhammad: tuer tous les enfants de trois bus scolaires, abattre six blancs par jour pendant
trente jours et endoctriner 140 jeunes sans abris dans un bastion au Canada pour provoquer ensuite
la paralysie des grandes villes américaines par une campagne de terreur. Quand aux motivations du
tireur, elles sont la haine qu'il éprouve envers l'Amérique et la croyance que " l'homme blanc est le
diable ."571
93
Les crimes commis par les deux tireurs de Washington D.C. ne sont pas des cas isolés. Dans la
décennie précédente, plusieurs crimes racistes portent l'empreinte, dans le discours de ceux qui les
ont commis, des thèmes anti-blancs de la Nation de l'Islam.
En février 1996 à Fort Lauderdale, en Floride, Clifford McCree, un employé municipal noir licençié
deux ans plus tôt pour des comportements menaçants envers ses collègues et de la consommation
de drogue, pénètre vers six heures du matin dans un baraquement municipal.
L'homme, dont une collègue témoignera plus tard qu'"il avait une dent contre les Blancs en
général", a amené avec lui deux armes à feu. Il tire à treize reprises sur ses anciens collègues.572
Cinq hommes sont abattus: Joseph Belotto, 40 ans, Marc Bretz, 36 ans, Kenneth Brunjes, 46 ans,
Donald Moon Jr, 44 ans et Joseph " Tim "Clifford, 37ans. Un sixième, Lelan " Joe "Brookins, 43
ans, est gravement blessé. Tous sont de race blanche. Une fois le carnage accompli, l'homme se
suicide d'une balle dans la tête. La police trouve dans sa poche une lettre posthume dans laquelle il
explique les motivations de son geste.573 Ayant été renvoyé de deux emplois de garde de sécurité
après avoir perdu son emploi à la municipalité, il écrit dans son courrier : " Je ne voulais plus vivre
dans ce genre de monde. Je voulais aussi punir quelques uns des Diables lâches et racistes par qui
ceci est arrivé, ainsi que le systême. " 574
Le 19 mai 1999 à Denver, dans le Colorado, Jason Horseley, un charpentier blanc âgé de 25 ans,
est abattu par une voisine noire parce qu'il a garé sa voiture devant chez elle. L'assassinat marque
l'aboutissement de plusieurs années de querelle de voisinage. Lorsqu'on perquisitionne chez
Malaika Griffin – son prénom arabisant indique clairement qu'elle a grandit dans un milieu
influençé par l'islam noir – on découvre des documents anarchistes, de la littérature raciste, des
grenades désamorcées, un fusil d'assaut ainsi que des carnets remplis d'écrits secrets faisant allusion
à l'avènement d'une guerre raciale et à l'assassinat de Blancs.575
En novembre 1999 dans le Missouri, à Kansas City, la ville où se trouve le siège de la Nation de
l'Islam des perdus et retrouvés, Negusse Zekele, un immigré africain âgé de 37 ans, est pris d'un
accès de folie à l'aéroport international de la ville, où il travaille comme conducteur de navette. Il
ouvre le feu et abat Michael Scott, un de ses collègues blancs puis il se dirige vers les locaux de
l'entreprise pour laquelle il travaille et blesse gravement Traci Riehle, une standardiste blanche,
tandis qu'il épargne sa collègue noire en lui déclarant "Je ne vous tire pas dessus, je fais tout ça
pour le peuple noir." Il part ensuite vers un parking où il se suicide. La police de Kansas City
retrouvera une lettre de trois pages tapée à la machine dans laquelle Zekele affirme être persécuté
par le FBI depuis trois ans parce qu'il est éthiopien et s'en prend à "ces ordures d'hommes blancs
racistes" et aux "Blancs suprêmes suceurs de sang noir."576
Outre qu'elles sont fréquentées par des tueurs comme John Allen Muhammad, les marches
organisées par la Nation de L'Islam ou le Nouveau Parti des Panthères Noires ont également inspiré
un mouvement qui s'inscrit dans la suite logique du discours sur l'holocauste noir. Le 17 Août
2002, plusieurs associations extrémistes noires organisent à Washington D.C le "Rassemblement
des Millions pour les Indemnisations." Le but du rassemblement est de créer une dynamique
politique pour obtenir du gouvernement américains des indemnités, financières ou autres, pour
l'esclavage dont ont été victimes les ancêtres des Afro-américains un siècle et demi plus tôt. Si les
organisateurs espèrent voir venir des dizaines de milliers à une centaine de milliers de Noirs, seuls
2000 à 3000 font le déplacement pour l'occasion.
Le but du Rassemblement des Millions pour les Indemnisations est de demander «justice» pour le
peuple noir mais une indubitable atmosphère de racisme anti-blanc plane sur l'évènement. Charles
94
Barron, un conseiller municipal de la Ville de New York déclare à la foule: "J'ai envie d'aller vers
le Blanc le plus proche et de lui dire: "Tu ne peux pas comprendre, c'est une affaire de Noirs» et
alors de le gifler, juste pour ma santé mentale." Fort logiquement, parce que les revendications qui
tournent autour de l'esclavage sont un des principaux thèmes du discours anti-blanc, Louis
Farrakhan est présent au rassemblement dont il est même l'un des principaux orateurs.577
Tandis que les manifestants, hurlent «Pouvoir Noir ! Indemnisations !" et que d'autres brandissent
des pancartes sur lesquelles on lit «excuse toi, Amérique Blanche!", le dirigeant de la secte raciste
prend la parole: «Nous ne demandons pas la charité aux Blancs, assène-t-il, nous exigeons
seulement ce qui nous revient de droit.» Il explique que les Noirs doivent recevoir des indemnités
pour «la destruction de nos esprits ; le vol de notre langage, de notre culture, de notre religion, de
notre Dieu, de notre dignité et notre valeur.» Il profite aussi de l'occasion pour remettre au goût du
jour le discours séparatiste d'Elijah Muhammad en proposant comme indemnités des terres car «en
tant que Nation au sein de la Nation, nous avons besoin de terres comme base de notre
indépendance économique et politique. Nous avons besoin de millions d'hectares de terre sur
lesquels les Noirs puissent construire et qu'ils puissent utiliser par eux-mêmes.»
Enfin, assurant son auditoire du triomphe prochain du mouvement pour les Indemnisations, il
reprend les thèmes de l'antiracisme américain en appelant les noirs, les latinos et les «blancs
pauvres» à refuser de participer à la guerre en Iraq avant de déclarer en conclusion: «Je ne pense
pas que nous ayons besoin de nous battre dans l'armée de l'homme Blanc. Notre combat est en
Amérique contre l'[esprit] récalcitrant de la suprématie blanche, et nous gagnerons ce combat car
c'est une juste lutte." 578
En Septembre 2003, Le Nouveau Parti des Panthères Noires revient dans l'actualité du racisme noir
en tentant d'organiser une nouvelle Marche du Million de Jeunes. C'est désormais Malik Zulu
Shabazz qui dirige l'organisation. Khalid Abdul Muhammad est en effet décédé d'une rupture
d'anévrisme en février 2001, à la veille d'une guerre de faction avec la branche d'Atlanta du Parti
des Panthères Noires, qui contestait sa légitimité. Sa mort a immédiatement donné lieu à des
rumeurs d'assassinat et d'empoisonnement imputables, bien sur, aux diables blancs. Certains Noirs
sont persuadés qu'on s'est débarrassé du très remuant militant noir parce qu'il constituait une
menace potentielle pour Bill Clinton, l'ancien président des Etats Unis, qui a annoncé quelques
temps plus tôt qu'il avait l'intention d'installer ses bureaux à Harlem.579
En l'absence de son charismatique et haineux mentor, la marche organisée par Malik Zulu Shabazz
ne rencontre guère de succès. Le 6 septembre 2003 à Brooklyn, une petite foule de 300 à 1000
personnes se rassemblent, alors que les organisateurs en attendaient une dizaines de milliers. 580
L 'événement se déroule dans une atmosphère de controverse, d'anciens militants du Parti des
Panthères Noires contestant la légitimité du Nouveau Parti de Zulu Shabazz et plusieurs individus
et organisations censées soutenir officiellement l'évènement démentant formellement y être
associés.581
En 2005, avec l'approche du 10ème anniversaire de la Marche du Million d'Hommes, la Nation de
l'Islam organise un nouveau rassemblement à Washington D.C. : le Mouvement des Millions de
Plus. D'emblée la question de la participation des femmes et des homosexuels fait débat parmi les
organisateurs ; elle n'est tranchée que lorsque Louis Farrakhan, se posant en rassembleur des afroaméricains, intervient personnellement pour déclarer que tous les Noirs - hommes, femmes,
enfants, hétérosexuels et homosexuels - seront les bienvenus.
La polémique est relançée lorsque le 3 juillet 2005 à Washington D.C., le révérend Willie F.
Wilson, qui assume les responsabilités de directeur exécutif du rassemblement, prend à parti les
95
femmes et les lesbiennes de la communauté noire au cours d'un sermon. Un enregistrement de
celui ci est diffusé sur une station FM locale puis dans l'ensemble des Etats Unis sur les ondes de
XM Radio. On y entend le prêcheur entonner le thème du ressentiment des hommes noirs vis à vis
des femmes de leur communauté. Celles-ci, en effet, gagnent souvent mieux leur vie que leurs
compagnons ; une humiliation de plus par ceux-ci.
«Les frères, prêche-t-il, ont été rabaissés, ne peuvent obtenir de travail.[...] Beaucoup de soeurs
gagnent plus d'argent que les frères et créent des problèmes de familles. C'est une des raisons
pour lesquelles nos familles éclatent." Toujours dans le même registre, ce jour là, il met en garde
sa congrégation contre l'homosexualité, en déclarant que
«le lesbianisme s'apprête à s'emparer de notre communauté. Je parle de jeunes filles.
L'an passé, mon fils qui était au lycée a essayé d'aller au bal de fin d'année. Il a dit:
" Papa, j'ai personne à emmener au bal parce que toutes les filles de ma classe sont
gays. Y'en a que deux qui sont hétéros, et elles sont toutes les deux moches.""
Ces propos déclenchent aussitôt les protestations des militants noirs de la communauté gay qui
exigent que le pasteur soit démis de ses fonctions, tandis qu'une église décide d'annuler sa
participation à une réunion préparatoire de la marche.582
Le mois suivant, une gigantesque et opportune catastrophe va permettre à Louis Farrakhan de
mobiliser la communauté noire autour du Mouvement des Millions de Plus.
Le 28 Août 2006, l'ouragan Katrina frappe de plein fouet la Nouvelle Orléans. Les digues qui
protègent la ville, construite en dessous du niveau de la mer, n'ont pas été conçues pour résister à un
cylone de force 5. Sous la pression des eaux du Mississippi, elles finissent par céder en plusieurs
endroits, causant une inondation qui engloutie des quartiers entiers. Ni les autorités municipales,
alors dirigées par le maire noir Ray Nagin, ni les autorités fédérales, n'ont anticipé l'ampleur de la
catastrophe et n'ont mis au point de plan d'urgence. Dans les jours qui ont précédé l'arrivé du
cyclone, Ray Nagin et le conseil municipal n'ont cessé d'atermoyer sur la décision d'ordonner
l'évacuation totale de la ville. Lorsque la décision est enfin prise, il est déjà trop tard. Seules les
personnes les plus riches, disposant de leur propres moyens de transport, parviennent à quitter la
ville. Des dizaines de milliers d'autres, en particulier les plus pauvres, sont coincées dans la ville.
Après le passage de l'ouragan et l'inondation de la ville, la situation se dégrade et bascule dans
l'anarchie la plus totale. Alors que des milliers de personnes se trouvent prisonnières sur ou sous
les toits de la ville dans l'attente de secours, des bandes de Noirs se livrent au pillage généralisé des
magasins qui ne sont pas immergés. Parfois des policiers se joignent eux dans la mise à sac de la
Nouvelle Orléans. Ce n'est pas la misère ou l'indigence qui les pousse: le plus souvent, les voleurs
délaissent les produits de première nécessité pour n'emporter que des chaussures de sports, des
vêtements à la mode ou du matériel Hi-Fi. L'atmosphère qui règne dans la ville inondée est
dominée par la violence et l'égoïsme, par la mentalité du chacun pour soi et une indifférence
absolue aux intérêts de la collectivité. Les opérations de secours, lorsqu'elles commencent, sont
ralenties par des gangs de Noirs qui tenant les rues, entretiennent un climat de guérilla urbaine et
ouvrent le feu sur les secouristes, les membres de la garde nationale de l'Etat de Louisiane et les
hélicoptères qui tentent d'évacuer les personnes coincées sur leurs toits depuis plusieurs jours. La
situation devient telle que le gouvernement fédéral est contraint de faire intervenir des unités de
vétérans de la guerre du Golf, qui ont l'ordre de tirer à vue sur les suspects.
Les images des sinistrés de la Nouvelle Orléans et de leur indigence provoquent la colère de la
communauté noire. Il serait trop simple que les Noirs aient simplement été victimes d'une
96
catastrophe naturelle, que le comportement de certains membres de leur communauté ait fait
empirer une situation déjà désastreuse. Dans les semaines qui suivent, de nombreuses personnalités
accusent l'état fédéral de n'avoir rien fait pour aider les victimes parce qu'elles étaient de race noire.
Georges Bush et Kathleen Blanco, le gouverneur de l'Etat de Louisiane, tous les deux Blancs,
reçoivent le feu des critiques des activistes noirs tandis que Ray Nagin, en dépit de sa gestion tout
aussi calamiteuse de la crise, est absout et traité en quasi-héro. Dans un sondage réalisé en
Septembre 2005 par le quotidien USA today et la chaîne CNN, 6 Noirs sur 10 déclarent que c'est
parce que les victimes de Katrina étaient noires et pauvres que le gouvernement fédéral a tardé à
agir. " Si ça avait été une majorette blanche âgée de 17 ans qui s'était trouvée dans l'eau,
quelqu'un aurait essayé d'arriver là plus vite " déclare Rae Clifton, un Web designeur noir
d'Atlanta aux sondeurs.583
Le 12 septembre, lors d'un rassemblement de militants noirs devant la maison blanche, le comédien
noir Dick Gregory demande " qui va enquêter sur les deux barges avec de la dynamite à bord qui
ont frappé les digues ? " Montrant sa peau noire, Damu Smith, le dirigeant du Réseau de Justice
Environnemental Noir déclare: «Qu'ils, (le gouvernement fédéral) se soient réunis dans une pièce
pour conspirer ou pas, ce qu'ils ont fait est nous ignorer, ils nous ont oublié... à cause de notre
aspect physique. " Donele Edwards, co-présidente de l'organisation, affirme à son tour que
l'inondation a été intentionnellement provoquée. 584
Le même jour à Charlotte, en Virginie, lors d'une tournée dans les centres d'hébergements établis
pour abriter les victimes de l'ouragan, Louis Farrakhan critique vivement la croix rouge américaine
pour sa gestion de la crise. Interrogé par la chaîne de télévision WCNC, il se fait à son tour l'écho
des accusations de conspiration raciste en déclarant: "J'ai entendu parler d'une source très fiable
qui a vu un cratère de 8 mêtres de profondeur sous la brèche de la digue. On pourrait l'avoir fait
exploser pour détruire la partie noire de la ville et garder au sec la partie blanche." 585
Le 15 octobre 2005, jour du rassemblement organisé par le Mouvement des Millions de Plus à
Washington D.C, tandis que les militants juifs de la Ligue Anti-diffamation font leur piquet
habituel, Jesse Jackson évoque les inondations en déclarant qu' «une barge sur le canal a percuté la
digue et les eaux se sont engouffrées» sans préciser s'il croit à une conspiration ou pas. Farrakhan,
revenu à la prudence, tient aux journalistes des propos ambiguës " Nous voulons savoir ce qui est
arrivé aux digues, dit le dirigeant de la Nation de l'Islam, Nous ne voulons pas faire d'estimation à
ce sujet et nous ne voulons pas être coupables de croire à des rumeurs. " Devant les participants de
la marche, beaucoup moins nombreux qu'en 1995, il tient un discours de 75 minutes pendant lequel
il revient sur la gestion de l'ouragan Katrina " Pendant cinq jours, le gouvernement n'a pas agit.
Des vies ont été perdues. Nous accusons l'Amérique de négligence criminelle. " 586 Il ajoute aussi,
jetant un peu plus d'huile sur le feu: " Je crois fermement que si les gens qui se trouvaient sur les
toits avaient eu les cheveux blonds, les yeux bleus et la peau pale, on aurait fait quelque chose plus
rapidement. " 587
L'instrumentalisation de la catastrophe de la Nouvelle Orléans par les politiciens et les racistes noirs
exacerbera une fois de plus le ressentiment des Afro-Américains vis à vis de la population blanche.
Au début du mois de décembre, quelques jours avant que le Tsunami du Pacifique ne viennent
éclipser les dégâts causés par l'ouragan Katrina, une commission du parlement américain va mener
une série d'auditions pendant lesquelles des sinistrés noirs vont être amené à témoigner. Beaucoup
déclareront qu'a leur yeux, le racisme a influencé la façon dont le gouvernement fédéral a mené les
opérations de sauvetage. L'un d'eux, Leah Hodge, affirmera que les Noirs de la Nouvelle Orléans
ont été victimes de " génocide et de nettoyage ethnique. " 588 En Octobre 2005, au cours d'une
émission intitulée «[l'ouragan] Katrina et les problêmes auxquels sont confrontés les afroaméricains », diffusée en direct sur la chaine de télévision C-Span, un professeur de l'université
97
d'Etat de Caroline du Nord, Kamau Kambon, ira jusqu'à dire :
"Les Blancs veulent nous tuer. Je veux que vous le compreniez. Ils veulent vous
TUER. [...] Ca fait parti de leurs projets. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles
ils veulent le faire et je ne vais pas perdre mon temps à expliquer pourquoi ils veulent
nous tuer Mais je sais que c'est ce qu'ils veulent faire. [...]
Nous devons commencer à songer à une solution au problème pour que ces jeunes
frères et soeurs qui sont ici maintenant, qui ont 15, 16 ou 17 ans, ne soient pas ici dans
25 ans en train de parler des mêmes problèmes [...] et l'idée est : comment allons nous
exterminer les Blancs, parce que c'est, d'après mes estimations, la seule solution à
laquelle je sois parvenu. Nous devons faire disparaître les Blancs de la surface de la
planète pour résoudre ce problème. [...] Nous avons besoin de résoudre ce problème
parce qu'ils vont nous tuer. [...] Nous devons mettre en place notre propre système et
arrêter de jouer, être très sérieux et ne pas être distrait de trouver une solution au
problème et le problème sur la planète, ce sont les Blancs." 589
Aujourd'hui la force des préjugés anti-blancs, largement véhiculés par les médias, est telle que l'idée
selon laquelle les Noirs sont le groupe ethnique qui a le plus souffert de l'ouragan Katrina est
largement répandu. Pourtant, un rapport de l'état de Louisiane, présentant des statistiques sur la
mortalité liés aux décès causés par l'ouragan remet en cause cette perception. Alors que les Noirs
comptent pour 67,25 pour cent de la population de la Nouvelle Orléans, 59,1% des personnes
décédées étaient afro américaine. Les Blancs, à contrario, bien qu'ils ne représentent que 28 % de
la population de la ville, comptaient pour 36,6% des morts.590
A la Nouvelle Orléans, les Noirs n'ont pas été victimes de racisme; comme les victimes du Tsunami
qui a frappé quatre mois plus tard le Sud-Est asiatique, ils ont été victimes d'une catastrophe
naturelle. Quoique le gouvernement américain ait tardé à faire face à la crise, ils ont été secourus
incomparablement plus vite que les paysans d'Indonésie ou du Sri Lanka après le Tsunami de
décembre. Ils ont par contre fait preuve d'infiniment moins de dignité. L'empressement de Louis
Farrakhan et des politiciens de l'Amérique noire à faire de la catastrophe une occasion d'attiser les
tensions raciales est en non seulement une preuve, mais il en dit long sur la banalité du racisme au
sein de la communauté afro-américaine et de ses représentants.
La propagation des rumeurs racistes après l'ouragan Katrina et le rassemblement du mouvement des
millions de plus sont peut-être les derniers mauvais coups de Louis Farrakhan. En septembre 2006,
il a révélé de nouveaux problèmes de santé liés à son cancer de la prostate. Dans une lettre
ouvertes aux adeptes de la Nation de l'Islam et à ses sympathisants, il a annoncé qu'il allait prendre
du recul et laisser un comité exécutif diriger la secte, tout en recommandant aux croyants d' «être
«toujours sur leur garde concernant les hypocrites et les fourbes malins et malhonnêtes qui veulent
créer la confusion autour de ma condition actuelle. »591 En Janvier 2007, dans le cadre de son
traitement, il a subit une intervention chirurgical pendant une douzaine d'heure.592
Pour beaucoup d'observateurs, son intervention à la conférence annuelle de la secte, fin février
2007 à Détroit, pourrait être la dernière. La question qui se pose, désormais, est celle de la survie à
long terme de la Nation de l'Islam et surtout, de sa succession, à laquelle personne n'est désigné.
98
99
Chapitre 10 : la galaxie Kémite
En France, la Nation de l'Islam n'est pas parvenu à s'implanter de façon aussi spectaculaire qu'en
Grande Bretagne même si les premières tentatives d'importation de son credo dans l'hexagone
remonte aux années 1960.
A l'été 1964, la publication Maoïste "Révolution" publie un long entretien a accordé quelques mois
plus tôt par Malcolm X à A. B. Spellman. Il y évoque son départ de la Nation de l'Islam et la
création de l'Association des Mosquées Musulmanes. Fidèle à lui même, il dénonce la mainmise
juive sur l'économie des communautés noires avant de réaffirmer son refus de voir les Blancs
associés de quelque façon que se soit à ses activités. "Les 22 millions de "Noirs", affirme-t-il au
journaliste, doivent être totalement séparés des Blancs américains et on doit, à long terme,
envisager leur retour dans leur patrie africaine." 593 En novembre 1964 à Paris, à l'invitation de
"présence africaine" une organisation culturelle africaine, il évoque au cours d'une conférence les
buts de L'Organisation pour l'Unité Afro-Américaine. Inscrivant son discours dans le contexte du
rapprochement avec le panafricanisme qu'il a amorcé durant les mois précédents, il remet au goût
du jour le thème raciste "des origines cachées" qu'il prêchait dans les mosquées de la Nation de
l'Islam. Ainsi explique-t-il
"Les ennemis de notre combat pour l'indépendance ont essayé de donner aux afroaméricains l'impression que nous n'avons rien en commun avec le peuple d'Afrique et
que le peuple d'Afrique n'a rien à voir avec les nègres du monde occidental.
Il est vrai que pendant de nombreuses années, ceux d'entre nous qui sont de
descendance africaine en occident ont rechigné à s'identifier avec l'Afrique. Mais
c'était [le résultat d']une image projetée par nos ennemis. Cet ennemi a créé une
image de l'Afrique comme d'une jungle, d'un endroit plein d'animaux sauvages, etc.
Cette image nous a été rendue détestable. Ils savaient qu'une fois que nous haïrions
nos origines, nous nous haïrions nous même. Et que toutes les personnes de
descendance africaine à travers le monde haïraient l'Afrique et se haïraient. Ils l'ont
fait sournoisement et avec tant de succès qu'ils ont créé ceux d'entre nous qui se
haïssent eux-même – notre nez, nos lèvres, notre peau, nos cheveux." 594
Trois mois plus tard, Malcolm X se rend à nouveau à Paris où il projette de rester du 8 au 11 février
1965. Il doit donner une conférence de presse dès son arrivée à l'aéroport d'Orly et s'adresser, plus
tard, à un groupe d'étudiants noirs-américains. Lorsqu'il descend d'avion, un groupe de neuf
policiers et représentants des pouvoirs publics lui signifie une interdiction de séjour sur le territoire
français. Sans laisser au chantre du nationalisme noir la possibilité de contacter l'ambassade des
Etats-Unis ou les personnes venues l'accueillir, il est immédiatement renvoyé vers Londres où il
atterrit 4 heures plus tard. Pour sauver la face, Malcolm X racontera plus tard qu'il a jeté une pièce
d'un penny anglais aux agents de sécurité de l'aéroport, leur déclarant que le gouvernement français
ne la valait pas, et qu'un policier se serait baissé pour la ramasser.595 Aucun témoignage n'a jamais
confirmé la véracité de cette anecdote. L'influence de Malcolm X en France restera minime. S'il a
fait, au Royaume Uni, un émule en la personne de Michaël X (voir annexe 1), son unique passage
en France ne sera pas séminal.
La Nation de l'Islam ne fait véritablement surface en France qu'à partir des années 1990, par le biais
du Hip Hop et du rap islamique. A l'époque, les jeunes issues de la seconde génération des
immigrations africaines et maghrébines cherchent à se définir une identité. Vivant en minorité au
sein d'une population européenne encore largement majoritaire mais, tout à la fois rejetant la
100
culture de leurs parents, ils s'identifient à la communauté afro-américaine. Le groupe le plus
ouvertement influencé par le rap islamique est Ministere Amer. Dès le premier CD du groupe, les
chanteurs ne cachent pas que leurs diatribes violentes visent les personnes de race blanche, " les
gallo-romains et anglo-saxons ", avant d' égrener la liste des violences qu'ils veulent faire subir à
leur victimes – viols, passage à tabac, assassinat et tortures. Le second album de ce groupe
nauséabond, intitulé "le savoir est une arme", reprend clairement un des thèmes chers à
l'édutainment prônés par des groupes et des chanteurs comme Public Enemy, Ice Cube ou Paris. La
couverture d'une compilation qui rassemble les trois albums du groupe anti-blancs est frappé d'un
sigle sur lequel un petit personnage porte une casquette ornée du croissant et de l'étoile
emblématiques de l'Islam.
Des musulmans noirs prêchent déjà discrètement à Paris au Forum des Halles et organisent dès
1995 des réunions au cours desquelles son prêcheur égrène les thèmes anti-blancs et antisémites
chers à Louis Farrakhan. La secte opère dans une atmosphère de paranoïa et de clandestinité. Les
Noirs qui souhaitent assister à ses réunion se voient remettre le nom d'une station de métro, une
heure de rendez vous et un numéro de téléphone qu'ils doivent appeler pour qu'un adepte vienne les
chercher. Ils sont alors emmené dans un deux-pièces situé dans le deuxième arrondissement et loué
au nom de Line X. La décoration reprend les éléments habituels de l'Islam Noir: Grands portraits
d'Elijah Muhammad et de Louis Farrakhan, drapeau de la secte orné d'un croissant de Lune et d'un
étoile.
Karim Muhammad, qui dirige la branche française de la secte anti-blancs, se présente aux visiteurs.
Agé d'une trentaine d'années, c'est un métis né d'un père kabyle et d'une mère antillaise. Il ne cache
pas sa détestation de la France, préférant d'ailleurs se définir comme un "francophone". Il a passé
quatre années aux Etats Unis et une à Londres avant de venir en France métropolitaine, mandaté par
Dieu. Sous sa houlette, les réunions s'ouvrent sur la projection d'un discours de Farrakhan traduit
en simultané par une adepte, Sonia X. Karim Muhammad embraye ensuite sur les thèmes habituels
de la Nation de l'Islam, expliquant que
" Les Juifs ont le fric et ils font faire n'importe quoi aux Noirs. Ce sont eux qui
financent les disques de rap car à travers cette musique le Noir ressemble à un singe.
Le Blanc est le mal, le diable. Il est physiquement différent de nous. Il a créé le
"McDevil" pour nous empoisonner." et d'ajouter "L'idéologie de la supériorité blanche
exclut la participation des Noirs aux affaires mondiales [...] Il faut imposer la race
noire comme base universelle de l'humanité."
Tandis qu'il parle, des membres de la secte trottinent régulièrement jusqu'à la porte de l'appartement
pour s'assurer, en regardant par le judas, que personne ne les espionne.596
Karim Muhammad est mariée à Rosalyn D. Muhammad, qui fait office de correspondante étrangère
pour le "Final call".597 Elle écrit notamment au sujet de la France que " dans un pays dont la
devise est Liberté, Egalité, Fraternité, le durcissement des lois contre l'immigration et les
sentiments racistes envers les gens de couleur qui ont choisit de vivre ici révèlent une hypocrisie
profondement ancrée..." 598 Le couple participe autant qu'il est possible à la vie de la secte. En
décembre 1999, Karim et Rosalyn accueillent à Paris Tynnetta Muhammad qui - afrocentrisme
oblige - revient d'un " pélérinage personnel dans cette ancienne capitale du monde, le Caire." 599
Deux mois plus tard, Karim Muhammad se trouve à Chicago pour la conférence annuelle du jour
du sauveur durant laquelle est officiellement annoncée la date de la Marche du Million de Familles
et où il assiste au traditionnel discours de Louis Farrakhan.600
La secte reste relativement discrète en France. En 2000, elle fait du prosélytisme au Théâtre de la
101
Main d'Or, dont l'humoriste Dieudonné a fait l'acquisition un an plus tôt; Karim Muhammad y
prêche devant une salle quasiment vide.601 C'est à cette époque que l'amuseur public commence à
tenir des propos de plus en plus extrémistes. En Mars 2000, au cours d'un entretien accordé au
journal France Soir, il se livre aux généralisations les plus réductrices et les plus malsaines vis à vis
des Blancs. Il se décrit comme ayant grandit "au milieu des Blancs, dans une cité où les agents de
la RATP, la plupart racistes, se comptaient par milliers." Flirtant avec l'idée véhiculée par la
Nation de l'Islam selon laquelle l'avènement d'un monde plus juste et plus harmonieux ne peux
passer que par la disparition des Blancs, il déclare que "L'avenir, c'est internet. Le Béké (Le " Gros
Blanc ") est fini... La survie ne tient que dans le métissage. Et moi, j'observe, avec le sourire, sa
déchéance." Enfin, jouant avec le sujet de l'esclavagisme, un autre thème raciste récurent dans le
discours de la Nation de l'Islam, il déclare que les Noirs sont " considérés en France comme de
grands enfants, des clowns pour le Blanc esclavagiste. " Une réthorique particulièrement
révélatrice : ce n'est plus l'esclavagiste mais bien le Blanc - dont l'esclavagisme n'est qu'un attribut qui est visé par ces propos qui de plus, s'ancrent dans le présent. Pour Dieudonné, le Blanc, de
façon générale, est esclavagiste aujourd'hui.
Une association proche du Front National, l'Alliance Générale contre le Racisme et pour le Respect
de l'Identité Française, entame des poursuites contre l'humoriste. En Décembre 2000, elle obtient
une condamnation à 30 000 francs d'amendes, les juges estimant que Dieudonné "impute aux
personnes de race blanche le fait de mépriser et de tenir en infériorité celles de race noire, donc
d'avoir un comportement raciste." 602 Le jugement, toutefois, sera cassé en appel. A l'époque, les
poursuites entamées par l'Agrif contre Dieudonné valent à l'humoriste plus de sympathie que
d'ostracisme et ses diatribes sur le "Blanc esclavagiste" passent relativement inaperçues. Il faut
dire que les associations dites "anti-racistes" agitent elles aussi ce thème pour recruter dans leurs
rangs. A l'époque, sur le site internet de l'association SOS Racisme, on le retrouve décliné, avec
celui de l'holocauste, au chapitre "devoir de mémoire", comme si le phénomène esclavagiste avait
été occulté. Il s'agit bien sur, d'inscrire le combat "anti-raciste" dans une continuité historique pour
en légitimer le discours anti-blanc et pour fixer des rôles stéréotypés à chaque groupe ethnique.
Noirs, Arabes, Juifs sont dépeint comme d'éternelles victimes tandis qu'on enferme ainsi les Blancs
– les Français de souche - dans le rôle des seuls et uniques racistes. Et c'est précisément en cela que
le discours de ces associations est un vecteur de haine raciale au détriment des Blancs.
Ce n'est pas par le biais du prosélytisme parisien de Karim Muhammad que la branche française de
la Nation de l'Islam va faire sa recrue la plus remuante. Au cours des années 1990, la conscience
noire de Stellio Gilles Robert Capo Chichi s'éveille en regardant, d'abord le feuilleton "Racines",
puis le "Malcolm X" de Spike Lee. En 1995 en particulier, les images diffusés pendant les journaux
télévisés de la Marche du Million d'Hommes l'ont fasciné. A la fin de la décennie, il se rend aux
Etats Unis comme Malcolm X s'était rendu à la Mecque. A la mosquée N°27 de Los Angeles, Le
jeune africain assiste à un prêche de Tony Muhammad. Bien qu'il ne comprenne pas grand chose à
la prédication - il parle peu anglais - le fait de n'être entouré que de Noirs le bouleverse jusqu'aux
larmes. A la fin de la réunion, il est approché par une adepte de la secte à laquelle il fait part, dans
son anglais hésitant, de sa tristesse qu'il n'existe pas d'organisation semblable en France. Ses
interlocuteurs lui apprennent que la Nation de l'Islam a une branche parisienne. A son retour en
France, Capo Chichi en intègre les rangs.
Pendant un an et demi, sous la direction de Karim Muhammad, le jeune homme, désormais connu
comme "Frère Stellio" s'imprègne des thèses de l'honorable Elijah Muhammad. Comme les autres
membres du Fruit de l'Islam, il doit vendre ses copies du «Final call», qu'importe qu'il se trouve
dans un pays francophone et que le journal soit écrit en anglais. Tous les samedis donc, et par tous
les temps, il se rend aux Halles ou à Château d'eau, des secteurs de Paris colonisés par les Africains,
où il s'échine à convaincre ceux qu'il appelle des "proies de conscientisation."
102
Dans le courant de l'année 2002, frère Stellio se rend à une réunion intitulée "rencontre avec les
anciens" organisée par l'association conscience noire. Il y rencontre Pierre Nillon, un afrocentriste
qui a écrit un livre dans lequel il explique que toutes les religions sémites dérivent du culte atonien,
une religion africaine monothéiste qui aurait été pratiquée plus d'un millénaire avant la naissance de
Jesus Christ. Après avoir lu un ouvrage de Pierre Nillon, "Moïse l'africain", frère Stellio adopte le
nom "Kémi Séba", qui signifie Etoile Noire, et décide de "donner au terme "kémite" une dimension
humaine, alors qu'auparavant, elle n'avait qu'une connotation géographique." 603
L'Afrocentrisme et le kémitisme, à vrai dire, ne sont pas des nouveautés et font partie, en quelque
sorte, de la panoplie de la haine noire dont ils ne constituent qu'une des multiples déclinaisons. Dès
1993, Khalid Abdul Muhammad - pour lequel Kémi Séba ne cache pas son admiration - avait déjà
évoqué des thèmes afrocentristes pendant son discours à Kean Collège.604
" Quel est le véritable nom de l'Egypte? Kemet. Mais le Grec le monstre lui a donné le
nom Egypte, la racine etymologique d'Egypte venant du grec est Aegyptus, ce qui
signifie Pays des Noirs – et le peuple à la peau brûlée. Alors ne me donnez une reine
Cléopatre en prenant une Elisabeth Taylor – une putain d'Hollywood, qui se fait mettre
par tout ce qui n'a pas été mis – Elisabeth Taylor n'est qu'une pute blanche
d'Hollywood. Je dis qu'elle se fait mettre par tout ce qui n'a pas été mis – qui nous
insulte à la face du monde et joue une reine africaine à l'image de Cléo – de Cléopatre
en utilisant cette femme, Elisabeth Taylor. Quel honte – Quel mensonge [...]
Y'a pas de juif blanc qui ait été en esclavage pendant quatre cent ans dans l'Egypte
noire. Jamais ! Vous ne faites que satanément mentir. -- Vous n'avez jamais été en
esclavage pendant 400 ans en Égypte – c'est pour ça qu'on nous appelle kémitiques,
c'est pour ça qu'on nous appelle les Kemetes, c'est pourquoi vous nous appelez
Égyptiens – Noirs, peaux brûlés. Nous sommes dominants, forts. Vous êtes récessifs,
faibles. [...] J'ai été à Kemet, J'ai été sept fois dans la soit-disant Egypte [...]
Vous dites qu'Abraham est le juif originel mais Abraham était un Noir, il venait d'Ur,
en Chaldée. Mais quand Abraham est arrivé [...] nous avions déjà bâtis les pyramides.
Nous avions déjà sculpté le Sphinx. Des centaines d'années avaient passé, certains
scientifiques disent des milliers d'années. " 605
Pour frère Stellio, la découverte de l'afrocentrisme et du kémitisme est une révélation. Cette
idéologie raciste, dont le très malsain Cheickh Anta Diop est le hérault le plus connu en France,
prétend que la civilisation de l'Egypte antique - Kemet – serait une civilisation noire qui a été la
matrice de toutes les autres. Si l'étude des enseignements d'Elijah Muhammad avait apporté un
semblant de réponse à ses questions existentielles et spirituelles, ils ne l'avaient jamais totalement
convaincu. Le jeune noir a le sentiment que le kémitisme et le culte atonien le ramènent à une
connaissance identitaire qu'il estime fondamentale.
En 2002, il part en voyage en Eypte où il visite le temple de Karnak, d'Abou Simbel et les grandes
pyramides.606 A la fin de l'année, en décembre, il prend modèle sur le Nouveau Parti des Panthères
Noires de Khalid Abdul Muhammad et Malik Zulu Shabazz pour fonder avec quelques amis une
organisation qui revendique l'étiquette de "Parti Kémite".607 Se réclamant de l'afrocentriste Cheickh
Anta Diop et de Pierre Nillon, il s'agit, en utilisant ce terme, de rejeter des mots tels que "Noirs,
Blacks, Africains, Antillais", considéré comme des étiquettes inappropriées attribuées aux
"kémites" par les esclavagistes blancs. Le petit parti regroupe sous sa bannière d'anciens membres
de la Nation de l'Islam et du Collectif Militant Noir. Il entend juxtaposer les expériences des
103
mouvements nationalistes noirs qui l'ont précédé et travailler à la réunification du peuple noir, à sa
résurrection spirituelle et à la restructuration d'une nouvelle nation kémite – un but dont
l'accomplissement passe pour les Noirs – pour les kémites – par une connaissance de soi
authentique. Le parti, qui veut faire un effort envers les Noirs déshérités - en direction du "ghetto" se dote de branches sociales, juridique et culturelle. Les réunions de l'organisation, qui ne veut
dans ses rangs ni Arabe, ni Juif, ni Blanc, ont lieu au Théâtre de la Main d'Or de l'humoriste
Dieudonné.608
L'apparition en France d'une secte de Noirs anti-blancs et par conséquence, antisémites, ne peut être
comprise que si on la replace dans le contexte de montée en puissance du climat anti-blanc en
France au cours des dernières années.
L'arrivée au second tour de Jean Marie Le Pen, le 21 avril 2002, marque en effet un tournant dans la
stratégie des chantres d'un "anti-racisme" qui prennent conscience que le déni du lien entre la
délinquance et les populations immigrées est devenu contre-productif. Les associations et le monde
politique immigrationniste modifient donc leur discours à ce sujet: les accusations de
"stigmatisation" des populations immigrées, si elles ne disparaissent pas, passent désormais au
second plan, pour faire place à un autre argument : celui de la "discrimination", censé être la cause
de cette surcriminalité et d'une haine revendiquée et assumée. Loin d'être nié, le phénomène de
surcriminalité de certains groupes ethniques immigrés devient désormais l'illustration et la preuve
du racisme des Blancs : plus les jeunes Noirs et les jeunes Arabes sont violents, plus ils commettent
de délits, plus cela veut dire qu'ils ont été "discriminés", et donc plus cela prouve la culpabilité et le
racisme de la population française de souche.
Dès lors, on assiste la montée en puissance de ce discours, qui se revendique de l'antiracisme. En
réalité, il fait de la population blanche un bouc émissaire pour expliquer le manque de dynamisme
économique des populations afro-maghrébine et des conséquences catastrophiques de
l'immigrationnisme, dont la dimension criminelle n'est que l'aspect le plus visible.
Outre le thème raciste de la discrimination, les mouvements dit «anti-racistes» cherchent à
renforcer le verrouillage sémantique de leur discours en l'inscrivant dans une contiguïté historique
qui doit fixer les rôles de chaque groupe ethnique. Il ne faut plus, désormais, lire les problèmes
raciaux qui sont de plus en plus aigus en France qu'à travers le prisme de la colonisation et de
l'esclavage ou de l'holocauste: Noirs, Juifs, Maghrébins sont dans cette optique les éternelles
victimes. Les Français de souche – les blancs - sont les éternels bourreaux ; la race non plus
biologiquement mais moralement, culturellement, historiquement inférieure.
Pendant des mois, les militants issus des minorités ethniques, au sein de la LICRA, de SOS
racisme, du MRAP ou de la LDH vont laisser libre cours à leur idéologie – une haine souriante sous prétexte d'antiracisme. Des médias comme Marianne, Libération, le nouvel observateur ou
Radio France se font une spécialité de casser du «petit blanc» comme ils cassaient du «petit
bourgeois» au temps des dictatures communistes d'Europe de l'Est. Les effets ne se font pas
attendre. On aboutit au résultat qui est exactement à l'inverse de celui qu'on prétend vouloir
atteindre : à défaut d'égalité, le communautarisme atteint des proportions inégalés et les tensions
raciales se multiplient et s'exacerbent. Les Maghrébins – sous couvert de défense de la foi
musulmane – commencent à aligner les diktats identitaires, abandonnant toute prétention à
l'intégration pour passer à l'islamisation de la France. Parallèlement, les Africains, dont la
population en situation régulière a augmenté, à elle seule, de 40% en dix ans, commencent eux
aussi à se regrouper dans des associations comme le CRAN, dont le seul but est de défendre un
agenda ethnique et la mise en place d'une politique raciale qui serve leurs intérêts communautaires.
104
Le 08 mars 2005, plusieurs milliers de lycéens défilent dans Paris pour demander le retrait de la loi
Fillon. Commencé dans la bonne humeur générale, le défilé va s'achever dans les coups et le sang.
Des heures durant, plus d'un millier de jeunes immigrés venus des villes de la banlieue parisienne –
pour la plupart d'origine africaine – se livrent à un déchaînement des violences racistes. Des
groupes pouvant compter jusqu'à une cinquantaine de personnes attaquent de façon systématique
les jeunes manifestants blancs. Portables ou lecteurs de MP3 sont arrachés de mains de leur
propriétaires pour être aussitôt fracassés à terre. Des adolescents sont poussés à terre et frappés à
coups de pieds et de poings. Les bandes, très mouvantes, se déplacent dans le cortège qui se
termine par une débandade généralisée. Interrogé par un journaliste du Monde, un jeune d'origine
tunisienne diagnostique que " Si vous avez une tête de bon Français, vous constituez une cible. Et
encore plus si vous avez le look surfeur avec des cheveux longs. " 609 Un responsable policier,
présent sur place, confie que " Beaucoup de jeunes d'origine africaine, s'en sont pris à des lycéens
" blancs ". Il faut rester prudent mais il y a très probablement une dimension raciste à ces
agressions."610 A la dispersion du cortège, des centaines d'entre eux s'attardent à la gare d'Austerlitz
et la circulation de la ligne 5 est interrompu pendant une heure, des casseurs poursuivis par les CRS
s'étant engagé sur la voie férrée.611 Au même moment, les blessés commencent à affluer à l'hôpital
de la Pitié-Salpétrière.612
Dans les jours qui suivent, le quotidien Le Monde publie une série d'articles du journaliste Luc
Bronner qui détaille la dimension raciale des incidents et les motivations des agresseurs, pour qui
les jeunes Blancs des proies faciles, dont colonisation et esclavagisme justifient qu'on les vole et
qu'on les brutalise.613 Dans les cités on justifie en récitant les arguments du mouvement anti-raciste.
"Les Blancs ont trop fait souffrir les Noirs. Nous, on pourra pas oublier l'esclavage. Peut être que
c'est à cause de ça que tout ce qui est blanc, c'est notre ennemi." déclare une jeune sénégalaise à
une journaliste du Nouvel Observateur, tandis qu'une jeune malienne renchérit. "S'ils nous avaient
pas vendus, l'Afrique serait riche aujourd'hui. Ils ont volé notre richesse, on va foutre la merde
jusqu'à ce qu'ils soient fatigués. On est ici pour faire de l'argent et on repartira après."614
Le 25 mars, l'association sioniste de gauche Hachomer Hatzaïr et Radio Shalom lancent un appel
contre le racisme anti-blanc qui recueille près de 1 000 signatures dont celle du philosophe Alain
Finkielkraut, de l'ancien ministre Bernard Kouchner, du politologue Pierre-André Taguieff et de
l'éditorialiste Jacques Julliard. Le texte déclare que "les manifestations lycéennes sont devenues,
pour certains, le prétexte à ce qu'on peut appeler des 'ratonnades anti-blancs. Des lycéens,
souvent seuls, sont jetés aux sol, battus, volés et leurs agresseurs affirment, le sourire aux lèvres
"parce qu'ils sont français"[...] On a parlé de David, on a parlé de Kader mais qui parle de
Sébastien ?" Lors de la conférence de presse au cours de laquelle le texte est présenté aux médias,
Alain Finkielkraut met que "La francophobie se répand comme la judéophobie et ne s'en distingue
pas. Il y a un ressentiment monstrueux qui s'exprime en France» et d'ajouter "C'est la bataille
Farrakhan qui nous pend au nez."615
A l'époque, le philosophe parle dans le vide. La réaction de Malik Boutih, l'ancien président de
SOS Racisme et, à l'époque, le secrétaire national chargé des questions de société au parti
socialiste, résume la ligne idéologique des mouvements dit anti-racistes : "La première motivation
des agresseurs était de dépouiller les bourgeois [...] Parler de racisme anti-blanc est un
retournement permettant de se déculpabiliser par rapport aux erreurs du passé." 616 Pas question de
remettre en cause le modèle idéologique véhiculé par l' "antiracisme" : "L'homme blanc" coupable
de toute éternité et donc, moralement inférieur.
Les violences du 08 mars 2005 ne sont rien, pourtant, en comparaison des émeutes raciales qui,
entre octobre et novembre, pendant 18 jours, embrasent les banlieues de plusieurs villes de France
tandis que dans les médias et les membres du petit cénacle d'intellectuels bien pensants qui y ont
105
accès, en véritables pompiers pyromanes, ne cessent plus d'utiliser l'explique-tout de la
"discrimination".
En avril 2006, des bandes de Noirs descendent à nouveau dans les rues de Paris pour s'attaquer par
centaines aux jeunes français qui défilent contre le CPE. Sous l'oeil des caméras, ils se livrent à
une chasse aux Blancs systématique et généralisée. Cette fois-ci, aucune polémique n'éclate mais
c'est inutile : vidéos et photos sont là pour témoigner. On y voit le véritable visage d'une
communauté noire, toujours prompt à geindre au racisme pour grappiller un petit passe droit
ethnique, à défaut d'être capable d'accomplir quoi que ce soit, mais en réalité gangrénée jusqu'à l'os
par la haine raciale.
C'est dans le contexte de banalisation du discours anti-blanc entamé dès 2002 en France -et même
avant- par les associations anti-racistes, Kémi Séba va se livrer à une surenchère dans la haine.
Jugeant le parti kémite improductif, voir anti-kémite, il fait scission pour fonder en décembre 2004
un mouvement politico-religieux plus radical encore: la Tribu KA - abréviation de Kémite Atonien.
Dans un texte intitulé "Pourquoi je fonde la Tribu KA», il déclare "Ceux qui m'ont trouvé raciste,
extrémiste, illuminé par ma foi lorsque j'étais porte parole du Parti Kémite ne devraient pas
s'intéresser à la tribu KA. Car le choc que vous avez eu par rapport au Parti Kémite ne sera qu'un
en cas en comparaison de ce que fera la tribu KA."617 18 mois plus tard, le conseil des ministres
ordonnera la dissolution du groupe.
Les thèmes développés par le culte raciste fondé par Kémi Séba, ainsi que son organisation, ne sont
guère plus qu'un copié-collé de ceux de la Nation de l'Islam, recouverts d'une couche de verni
afrocentriste et kémitique.
Les membres de la Tribu Ka considèrent que l'homme noir est tombé dans une longue léthargie
spirituelle, un esclavage mental, parce qu'il a perdu la connaissance de ses racines. 618 Sa libération
et la restauration à la souveraineté qui est la sienne doit passer par un processus éducatif et
initiatique de kémitisation et la connaissance des racines egyptiennes du peuple noir: c'est la
"conscientisation". La secte rejette les expressions habituelles par lesquelles on désigne des
personnes d'origines africaines dans le "système occidentalo-sémite". Des termes tels que "Noir,
renoi, afro, afro-antillais, domien, black, kebla" sont qualifiés de "Noms d'esclave"et la désignation
"Kémite" leur est préférée. Le culte Ka est une religion qui ne peut être pratiqué que par les seuls
kémites, et inaccessible au blanc, au sémite ou au serpent.619
Dans le crédo de la secte, Les "Leucodermes", sont les descendants de Seth, divinité symbolisant le
chaos, la destruction et la colère. Trois ou quatre mille ans avant Jesus Christ, à l'époque ou
"Kemet" (l'égypte, matrice africaine de toute civilisation sur terre) commence à prospérer, ceux-ci
vivent encore dans des cavernes, mangeant des mets de porcs, voir dans certains cas leurs enfants.
Pourchassés par tous les animaux des steppes caucasiennes, les "leucodermes" s'ils se sont liés
d'amitié avec les chiens, ont "créé des comportements tels que l'individualisme par opposition à
l'altruisme, l'avidité, la cruauté parce qu'ils sont nés dans un climat qui leur était hostile par son
essence même." 620
Les Juifs, eux, sont des «hyksos». L'attention particulière que leur porte Kémi Séba est
symptomatique de la surenchère raciste consécutive à la banalisation du discours anti-blanc. C'est à
eux en particulier qu'incomberait la responsabilité de l'asservissement du peuple noir parce qu'en
398 avant J.C, un sacrificateur juif nommé Esdras aurait inventé la malédiction de Cham, qui a
servit de justification à l'esclavage. Kémi Séba adhère aux thèses racistes de l'holocauste noir, dont
il reprend les chiffres délirants: «Nous [les Noirs], explique-t-il, on part sur cent cinquante millions
106
de morts, soit sur les champs de coton, soit en étant jetés des bateaux, et c'est un minimum, ce n'est
même pas un plafond." 621
Outre le thème de l'esclavagisme, le discours anti-blanc de la tribu Ka s'étoffe d'un autre thème
raciste largement propagé et banalisé par les chantres de l'anti-racisme : celui de la colonisation.
Les membres de la tribu Ka considèrent que la diaspora africaine meure à cause des occidentaux et
voient dans la colonisation une autre explication aux conséquences du manque de dynamisme
économique des populations noires. Les problèmes de la diaspora africaine ne peuvent donc se
résoudrent que par l'anéantissement des Blancs. «On a cru, explique Kémi Séba, que le problème
était chez nous, dans nos pays colonisés. De ce fait, on a déplacé le mal, mais on ne l'a pas
éradiqué. Le colon existe toujours, parce qu'on ne l'a pas détruit au moment où on aurait du le
faire." Eradication. Destruction.622
L'organisation de la Tribu Ka, dès l'instant qu'on fait abstraction de sa terminologie "kémite",
présente une similitude frappante avec celle de la Nation de l'Islam. Elle est dirigée par Kémi Séba,
qui s'octroie modestement le titre de Fara – une abbréviation de pharaon. Sa compagne, la prêtresse
kémite Etuma, est responsable de l'économie. Les membres masculins du groupe, les Medzatones,
sont rassemblés sous la bannière de l'armée de la Tribu Ka et subissent un processus et un
entraînement physique «Ka». Les femmes, sous la direction de la soeur Akh Sat, sont regroupées
dans une section féminine.623 Chaque samedi à la maison Taméry, les enfants reçoivent des "cours
de soutiens scolaire" puis des cours d'histoire de "Kemet" dispensés par Kémi Séba à l' "école
d'Hor."624 Fari Taharka fait office de porte-parole national du Fara.625 On retrouve ici une
transposition du Fruit de l'Islam, de l'entraînement des filles musulmanes et de l'université de l'Islam
qui chapeautent la vie des adultes et des enfants chez les musulmans noirs.
En 2006, L'idéologie qui a accouché de la tribu Ka est véhiculée sur l'internet francophone où s'est
progressivement constituée, depuis 1998, une galaxie de sites webs qui propagent la propagande
haineuse de l'afrocentrisme et du kémitisme. Parmi ces sites, on distingue deux tendances : un
groupe de sites proches de la Tribu Ka, qui en relaient le message et tiennent un discours clairement
anti-blanc et anti-juif. L'autre est constituée de sites qui présentent une façade plus respectable de
la pseudoscience afrocentriste et ne semblent pas avoir de relations formelles avec la tribu Ka.
Quatre sites composent ce second groupe: ankhonline.com, le doyen des sites afrocentristes
francophones, qui est animé depuis 1998 par l'Association Khépara. Elle y fait la promotion
d'" Ankh ", une revue dont le ton se veut policé et respectable. Autre site de cette tendance,
Kametrenaissance.com est apparu au début de l'année 2003. kemit31.free.fr s'inscrit lui aussi dans
la famille des sites "intelligents" de l'afrocentrisme et du kémitisme. Mentionnons enfin
menaibuc.com, librairie en ligne qui diffuse la littérature afrocentriste et a relayé occasionnelement
des informations sur les activités de la Tribu Ka. S'ils ne sont pas aussi virulents que les sites qui
s'inscrivent dans la mouvance de la tribu Ka, ce sont néanmoins eux qui lui fournissent ses
arguments et son socle idéologique.
Dans le groupe des sites proches de la Tribu Ka, il convient d'abord de citer africamaat.com, qui est
incontestablement le plus aboutit des sites de la galaxie " kémite ". Apparu en février 2003 sous le
nom africagora.com, le site a changé de nom quelques mois plus tard.626 Très politique, son ton
s'est fait de plus en plus strident et de plus en plus haineux au fil des mois et véhicule désormais
ouvertement son idéologie raciste. Il relaie régulièrement des informations sur les activités de la
Tribu Ka et propose à ses lecteurs des articles à connotation clairement anti-juif et anti-blanc sous
des titres tels que «Les juifs et l'esclavage des Noirs: rien se sert de mentir : Acte 2». Dans un
autre, «Les chambres à Gaz: le Zyklon B, gaz mortel, fut inventé par un Juif», l'auteur explique que
les premières victimes de ce gaz ont été les tirailleurs sénégalais, mettant donc les juifs en position
107
d'exterminateurs des Noirs – une réthorique typique de l'antisémitisme noir. Dans un troisième,
intitulé "le peuple des cavernes et le peuple des pyramides", une illustration vient rappeler au
lecteur que les hommes des cavernes sont, bien sur, des Blancs.
Après ce site, sans doute le plus influent de la mouvance kémite sur le web, apparaissent quelques
autres sites. Afrostyly.com, qui existe depuis 2004, relaye largement les activités de la Tribu Ka. Sa
section "biographies" en propose quatre à l'internaute : celles d'Elijah Muhammad, de Louis
Farrakhan, de Khalid Abdul Muhammad et de Malik Zulu Shabazz. Sur ces pages, des liens
renvoient directement les visiteurs vers les sites de la Nation de l'Islam et du Nouveau Parti des
Panthères Noires. Créé en 2005, thotep.com relaye lui aussi le discours de la tribu Ka et propose
plusieurs vidéos concernant la secte anti-blancs. Kamayiti.com, orienté vers la communauté
antillaise, est également proche de la tribu Ka et propose des interviews exclusives de Kémi Séba.
Kamitik.org, ouvert en mars 2004 est peu actif et relativement succin, Enfin on trouvait jusque
recemment sur le site bcdlabel.com, un label de musique, des informations et des textes diffusés par
la Tribu Ka.
Outre les sites kémites, le web francophone de la haine noire compte aussi le site officiel de la
nation de l'Islam, nationdelislam.com, un blog qui opère en marge de celui ci,
ultimemessage.blogspot.com, tandis qu'un adepte ou un sympathisant met en ligne des videos de la
secte sous titrées en Français sur l'hébergeur de vidéo dailymotion.com.
Kémi Séba commence à faire parler de lui au début de l'année 2005 lorsqu'au cours d'une interview
sur Fréquence Paris Pluriel, le dimanche 10 avril, il annonce l'organisation d'une réunion publique
au Théâtre de la main d'Or en déclarant qu'il ne laissera entrer ni Blancs, ni Arabes. L'humoriste
Dieudonné, cible depuis plusieurs mois de nombreuses critiques pour des propos controversés,
notamment au sujet des sionistes, est subitement pris de panique. Certes, que des organisations de
racistes noirs se réunissent dans son établissement n'est pas nouveau, mais la chose est toujours
restée confidentielle, protégée par l'omerta informelle qui règne dans la communauté. Que cela soit
clamé, et assumé, sur les ondes, c'est autre chose. Dans un communiqué qu'il publie le 13 avril,
Dieudonné se dit "stupéfait" par ce discours qui "se situe à l'opposé des convictions universalistes
et anti-communautaristes" qu'il dit défendre.627
En septembre 2005, Kémi Seba est mis en garde à vue suite à une plainte de Patrick Karam, le
président du " collectif DOM " auquel la tribu Ka s'est attaqué dans un communiqué intitulé " Le
Bal des Vendu." 628 Dans la droite ligne de la dénonciation américaine des «oncles toms» - appelés
en France les "Bountys" parce qu'ils sont censés être noirs à l'extérieur et blancs dedans - le texte
explique "qu'il est nécessaire en ces temps troublés [...] d'identifier définitivement ces caméléons
qui se font passer pour nos amis, pour nos frères, alors qu'ils font partie intégrante de nos pires
ennemis." Il critique violemment plusieurs personnalités de la communauté noire.
Patrick Karam est présenté comme «99,99% Béké et 0.01%, Noir, marionnette en chef de la
création gouvernementale, le «Collectif Dom» qui a eu funeste «mérite» de rajouter et de
confirmer un nom stupide de plus (" domien ") à nos nombreux qualitatifs antikémites.» Serge
Bilé, un historien est décrit comme un «imbécile qui n'a rien de mieux à faire que de hurler avec
les loups, lorsque Dieudonné, Ainsi que la Tribu Ka [...]critiquent à juste titre les Juifs." et comme
une «caricature d'intelligence." Calixthe Beyala est qualifiée de "femme à l'esprit cadavérique.»
Gaston Kelman est, quant à lui, le «fils illégitime d'un manioc pourri, transgénique et d'un boeuf
bourguignon [...] Quand le maître leucoderme à besoin d'un nègre de service pour discréditer un
noir fier comme le frère Dieudonné ou pour vomir sur notre histoire, c'est à lui qu'on fait appel." 629
Au début du mois de février 2006, dans la banlieue de Paris, on retrouve un jeune Juif, Ilan Halimi,
108
en train d'agoniser. L'homme, kidnappé quelques jours plus tôt, a été atrocement torturé et brûlé sur
tout le corps ; il décède quelques heures après son arrivée à l'hôpital. Dans un premier temps, les
services de police diffusent complaisement le portrait d'une jeune femme blonde, soupçonnée de
l'avoir séduit pour l'attirer dans un guet-apend, sans s'attarder sur l'origine des autres complices du
crime.630 En réalité, les autorités, par crainte de froisser les susceptibilités des jeunes immigrés de
banlieues et de voir se reproduire les émeutes de novembre 2005, ont délibérément caché que le
gang a déjà commis 6 tentatives d'enlèvements, que plusieurs victimes ont été sélectionnées en
fonction de leur origine juive, au motif que «les juifs ont de l'argent». Lorsque le cerveau du
«Gang des Barbares», Youssef Fofana, est interpellé en Côte d'Ivoire, l'affaire Ilan Halimi
commence à provoquer un seïsme politique.631 La vindicte dont fait l'objet Fofana est telle que les
extrémistes noirs voient aussitôt dans le tortionnaire l'incarnation d'un pauvre «frère noir» menacé
de lynchage sur les bords de la Seine, à défaut de rives du Mississipi. Au cours de manifestations
en hommage à Ilan Halimi, Kémi Séba déclare avoir entendu des personnes hurler «Sale nègre, les
Juifs auront ta peau! " Des Noirs, selon lui, auraient même été agressés.632 C'est dans ce contexte
que le Fara de la Tribu KA adresse un courrier électronique à plusieurs associations juives:
" Message de la tribu Ka à la communauté juive.
Nous observons depuis ces derniers jours suite à la mort du vendeur de portable Ilan
Halimi qu'une véritable chasse à l'homme se dessine envers Youssouf Fofana, accusé
par votre communauté d'être responsable de la mort de l'un de vous.
Nous n'irons pas par quatre chemin, que notre frère soit coupable ou pas, nous vous
prévenons que si d'aventure, il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul
cheveux du frère, au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons
avec soin des papillotes de vos rabbins, et croyez nous, vos pseudo services de sécurité
de la LDJ ou du Bétar ne vous seront d'aucune aide face à la volonté de justice des
nôtres.
Laissez le frère se faire juger équitablement où vous paierez,
Kemi Séba, Fara de la tribu Ka» 633
Immédiatement, deux organisations juives, le CRIF et le MPJF portent plainte. Le 23 février 2006,
vers 18h30 Kémi Séba est interpellé et placé en garde à vue au 36 quai des orfèvres. Il est interrogé
jusque 23 heures puis contraint de passer la nuit sur place.634
Dès lors, le discours anti-juif de la Tribu Ka s'exacerbe. Le 19 mai 2006, un groupe de Medzatones
se rend dans une salle de sport du IXème arrondissement où on pratique le Krav Maga, un art
martial mis au point par les services secrets israéliens. Ils espèrent pouvoir en découdre avec des
miliciens de la branche française de la Ligue de Défense Juive ou avec ceux du Bétar, une autre
milice sioniste. L'affaire se solde sans qu'il n'y ait d'affrontement. Dans les jours qui suivent, la
Ligue de Défense Juive publie un premier communiqué narquois intitulé " Blanc de peur " puis une
vidéo qui lui est attribuée commence à circuler sur Internet. Le 26 mai, elle est affichée
publiquement sur le site youtube.com sur un compte ouvert au nom d'Uzi93. Le petit film montre,
sur fond de rap hébreux, une série d'agressions, notamment contre l'écrivain communiste Alain
Soral accompagnées de menaces à l'encontre de l'humoriste Dieudonné et du présentateur radio
Claudy Siar. Elle contient, surtout, une mise en garde contre la tribu Ka, assorti du message suivant
" Ils peuvent être sur que nous leurs offriront meilleur accueil lors de leur prochaine visite à nos
entraînements. "
109
Pour les Medzatones de la tribu Ka, c'est une véritable déclaration de guerre. Le 28 mai, Kémi
Séba et les brutes de la secte défilent rue des Rosiers et entrent dans une salle d'arts martiaux Juifs.
635
L'affaire, qui dure un quart d'heure, prend fin lorsque six voitures de police sont envoyées sur les
lieux et plusieurs personnes contrôlées, sans qu'on procède à la moindre interpellation.
Immédiatement, le bruit se répand que des Noirs se sont présentés dans la rue des Rosiers en criant
des menaces antisémites. Certains témoins affirment les avoir entendu dire qu'ils voulaient
«karchériser» les Juifs.636 Les adeptes de la Tribu Ka, qui ont filmé le déroulement de leur
expédition remettent le film aux autorités : il montre qu'il n'y a pas eu d'actes ou de propos
clairement anti-sémites proférés pendant leur démonstration de force. 637
L'affaire, bien que les membres de la tribu Ka ne puissent être poursuivis en justice, cause une telle
émotion au sein de la communauté juive et dans le monde associatif que dans les jours qui suivent,
Nicolas Sarkozy, le ministre de l'intérieur, se précipite sur l'occasion de faire preuve de fermeté à
peu de frais en demandant au garde des sceaux, Pascal Clement, la fermeture du site internet de la
secte. Dès le 30 mai, celui ci n'est plus accessible sur le Web.638
Le 3 juillet, Kémi Séba reçoit un courrier du sous-directeur des libertés publiques l'informant que le
ministère de l'intérieur entame une procédure de dissolution de son organisation sur le fondement
de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combats et les milices privées. 639 Réagissant à ce
courrier, le Fara donne une conférence de presse le 06 juillet durant laquelle, pendant une heure, sur
un ton hargneux, il va rabâcher ad nauseam sa haine des Juifs et des Blancs
" Puisque ce pays a toujours nié l'identité, la dignité de notre peuple, nous on lui
répond tout simplement que désormais, si quelqu'un touche à un cheveu des nôtres, si
quelqu'un se permet de dire que les nôtres doivent rester à leur place, non seulement il
aura une réponse de la tribu Ka qui sera cinglante mais, comme on l'a dit au début de
la conférence de presse, elle sera sanglante aussi [...]
On est le cauchemar des suprémaçistes blancs. On est le cauchemar des suprémaçistes
juifs [...] Est-ce que c'est la suprématie noire que de dire que nous étions les premiers
hommes sur cette terre, chers messieurs, dames ? Est-ce que c'est prôner la suprématie
noire que de dire qu'à une époque où vous étiez dans les cavernes en train de manger,
peut être même vos enfants, on avait déjà une civilisation ? [...]
Là où auparavant vous aviez raison [il fait un lapsus pendant cette allusion à la visite
de la rue des rosiers et se reprend], vous aviez tort du moins de dire que...euh... nous
nous déplacions de manière violente, je peux vous assurer que si on apprend dans les
prochaines semaines, dans les prochains jours qu'un Noir est tombé, je peux vous
assurer qu'il n'y aura pas assez de policiers derrière chaque habitant du quartier où le
frère s'est fait toucher [...]
Il y a une génération de frères et de soeurs qui n'est plus disposée à se laisser
escroquer, à se laisser arnaquer par une population qui est devenue l'apôtre du
sionisme, des droits de l'homme blanc, des droits du juif mais certainement pas l'apôtre
des droits de l'homme noir. Voilà ! C'est une population raciste ! Ce pays est un pays
raciste ! [...]
La France, non seulement on ne l'aime pas mais on la quittera le jour où [...] elle nous
remboursera ce qu'elle nous doit [...]
On est ici parce que vous nous avez forcé à parler votre langue. On est ici parce que
110
vous avez pillé nos richesses. Donc on revient prendre tout à la source.[...]
Vous pouvez nous appeler anti-blancs, on est anti-oppression mais si, maintenant, vous
remplacez le terme oppression par blanc, c'est peut être que [...] vous vous grattez là
où ça vous dérange et que vous savez que votre population a effectué et effectue encore
des exactions [...] Les racistes, ce n'est pas nous. On aurait même le droit si on voulait
de tous vous agresser ici par rapport à tout ce que vous avez effectué [...]
Vous voulez que le Noir vous remercie de l'avoir battu ? Vous voulez que le Noir vous
remercie de l'avoir violé ? Vous voulez que le Noir vous remercie de l'avoir spolié ?
[...] Je tiens à vous faire là aussi un scoop. Dans les prochains mois, le sang va couler,
moi, je vous le dis [...] parce que le sang, vous devriez nous remercier de ne pas l'avoir
fait couler plus tôt parce qu'on aurait pu mais on s'est dit : on pose les valises avant de
commencer le boulot, on pose les valises à un moment donné avant de vous juger. Si
vous reconnaissez vos fautes, si vous combattez ce système avec toute l'ardeur possible,
peut-être que certains vont être épargnés [...]
Si ça doit finir comme une boucherie, sachez que du sang, il y en aura de chaque côté
[...] vous nous avez fouetté, vous nous avez tiré dessus, vous avez tout fait vis à vis de
nous, qu'est ce qu'on peut connaître de pire ? [...]
On n'est pas anti-blancs, on l'a dit, parce que l'homme blanc n'est pas assez important
pour qu'on passe notre temps à nous occuper de lui. L'homme blanc est un détail pour
nous mais lorsqu'un détail se met en travers de notre chemin, là on le casse, on lui
marche dessus, on le détruit [...]" 640
Les menaces de représailles du gourou de la tribu Ka, son index brandit pendant une heure, comme
pour imiter les postures de Malcolm X, ne suffisent pas à intimider les pouvoirs publics ; le 26
juillet 2006, le conseil des ministres entérine la procédure de dissolution de la tribu Ka.641 Entre
temps, le 22 juillet, une vingtaine de membres de la tribu Ka manifeste au Musée du Quai Branly.
Arrivés séparément jusqu'au plateau des collections permanentes, ils font un petit tapage pendant
une dizaine de minutes, dénonçant comme d'habitude l'esclavagisme et le colonialisme.
Paradoxalement, le petit groupe dénoncera le pillage des oeuvres d'art africaines par l'occident.
Une position paradoxale puisque ses membres se sont détournés de l'héritage culturel de l'Afrique
sub-saharienne pour reconstruire autour du kémitisme une identité fantasmée, entièrement centrée
sur leur haine envers ceux qu'ils appellent des Hyksos et des Leucodermes.642
111
Conclusion
La Nation de l'Islam de Louis Farrakhan, principale mouvance des musulmans noirs, plonge ses
racines loin dans le temps et son histoire s'étire sur plusieurs décennies. A l'image du culte des
mormons mais en plus étrange et inquiétant, l'Islam Noir est une religion propre au continent
américain. Au XXème siècle, après le déracinement qu'ont connus les Noirs lors de la traite
transatlantique et de la période de servitude qu'ils ont traversé, l'Islam noir a tenté de définir une
identité noire indigène à l'Amérique. Au fil des ans, il a donné naissance à un discours qui
constitue sa marque de fabrique. Ses idées et ses croyances se sont lentement diffusées sous des
formes altérées dans les mouvances racistes de la communauté noire et même au delà, dans les
courants de pensée les plus inattendus.
Le premier de ces thèmes, le plus central, c'est la croyance en la nature divine de l'homme noir.
Pour les musulmans noirs d'Amérique, Allah est l'homme noir originel. Le pendant inséparable de
la revendication de cette nature divine est la diabolisation des personnes de race blanche. Pour les
musulmans noirs, l'homme blanc est le diable, au sens littéral du terme. Pour expliquer cette nature
diabolique, leur discours s'appuie une caricature grotesque des travaux scientifiques sur le
déterminisme biologique. Selon eux, l'homme blanc serait un sous-produit dégénéré de la race
noire, créé par un savant fou au terme de pratiques eugénistes étalées sur quatre siècles. Celles-ci
auraient également donné naissance aux races rouge, jaune et brune. L'homme blanc serait
notamment moins intelligent que l'homme noir car possédant un cerveau moins lourd que ce
dernier. En France, ce type de discours a été véhiculé par l'ex-tribu ka sous une forme altérée :
l'homme blanc auraient développé ses qualités de malveillance parce qu'il a évolué dans un milieu
froid et hostile.
Autre thème récurrent de l'Islam noir: celui de la connaissance cachée. Pour les musulmans noirs,
les diables blancs ont fait oublier aux Noirs leur nature divine. Privé de cette connaissance,
L'homme noir, tel un mort vivant se trouve donc dans «la tombe mentale de l'ignorance». Sa
libération passe nécessairement par son éveil politiquo-religieux et par l'acquisition d'un savoir qui
doit être dispensé par 5% de Noirs éveillés – les musulmans noirs – à 80 % d'hommes endormis par
l'homme blanc. Il ne s'agit pas, bien sur, de l'acquisition d'un savoir académique et scientifique
mais d'un savoir idéologique fondamentalement anti-blanc.
Autre caractéristique fondamentale de l'Islam Noir : Il s'agit d'une idéologie de génocide. Pour les
musulmans noirs de la Nation of Islam, la libération de l'homme noir doit passer par
l'anéantissement de la race blanche. Un vaisseau spatial géant, chargé d'énormes bombes, doit
éliminer physiquement tous les Blancs de la planète. On retrouve un discours similaire en France
chez les tenants du kémitisme. Ainsi Kémi Séba explique-t-il que les problêmes des Noirs sont dus
au fait que les colons [C'est à dire les Blancs] n'ont pas été «éradiqués».
Si la Nation of Islam a survécu à l'épreuve du temps, c'est parce que ses dirigeants ont su formuler
de nouvelles propositions politiques et sociales pour s'adapter aux transformations de la société
américaine. Aussi le discours des Musulmans Noirs s'est-il progressivement enrichi de thèmes
dont l'émergence s'explique toujours par un contexte historique spécifique.
On ne peut comprendre les références à «l'homme noir asiatique» si on ne replace pas l'émergence
de ce thème dans le contexte des années 1930. La mouvance nationaliste afro-américaine se
rapprochait alors des fascistes japonais, à une époque où ceux-ci, auréolés de leurs victoires sur
l'armée russe, présentaient l'empire nippon comme le défenseur des peuples de couleurs. De même,
112
l'explication par une vision fantaisiste de l'eugénisme de l'origine des diables blancs correspond à
une période où l'approche scientifique du déterminisme biologique, n'ayant pas été décrédibilisé
par l'usage dévoyé qu'on allait en faire en Europe, était largement répandu. Les prophéties du
vaisseau mère et à une guerre raciale portent, quant à elles, l'empreinte prémonitoire de la seconde
guerre mondiale. Aujourd'hui, ces thèmes ont largement disparus du discours publique de la secte
mais ils continuent d'être véhiculés dans les mosquées de la Nation de l'Islam. Les rappeurs proches
de l'Islam noir les utilisent toujours comme autant d'allusions codées destinées aux initiés.
Après la seconde guerre mondiale et la défaite du japon, à partir du milieu des années 1950, les
musulmans noirs ont été confrontés à la montée en puissance du mouvement pour les droits
civiques. Face à la concurrence croissante d'autres organisations noires prônant l'intégration à la
société blanche, ils ont adopté une attitude pragmatique. Mettant en veilleuse leur discours
apocalyptique, ils ont adopté une doctrine séparatiste correspondant une fois de plus à l'air du
temps, faisant écho à la naissance de l'état Israélien et à celle du Pakistan. Ils réclamaient alors un
divorce total d'avec l'Amérique blanche par la fondation d'un Etat noir sur le continent américain
même. Lorsque les organisations affiliées au mouvement des droits civiques ont pris l'ascendant
politique, les musulmans noirs ont joué leur survie politique en se lançant dans un jeu de
surenchère, investissant le terrain de l'antisémitisme, ce qui leur permettait de rester politiquement
identifiable. En effet, l'idée selon laquelle les difficultés économiques des Noirs ne pouvaient
s'expliquer que par la malveillance des Blancs s'était tant banalisée qu'elle ne leur appartenait plus
en propre.
Parallèlement, la Nation of Islam a opéré un rapprochement avec les dirigeants de pays du procheorient, basé principalement sur l'hostilité envers les Juifs. Les Juifs, bailleurs de fonds du
mouvement des droits civiques, étaient perçus comme une menace et une concurrence directe par
les nationalistes noirs américains pourvus de moindres moyens financiers. Au même moment, les
dirigeants de pays musulmans comme l'Arabie saoudite, l'Egypte ou la Lybie, hostiles à l'état
israélien, cherchaient aux Etats-Unis des alliés qui leur permettent de faire contrepoids à l'influence
des organisations juives. Ils ont donc aidé financièrement les musulmans noirs à plusieurs reprises.
Le rapprochement entre les musulmans noirs et le monde musulman s'est traduit par une
pénétration progressive de l'orthodoxie islamique dans la communauté afro-américaine : au fil des
décennies, beaucoups de musulmans noirs sont devenus des Noirs musulmans. Hamaas Abdul
Khaalis a été le premier à basculer de l'islam noir vers l'orthodoxie musulmane. Il a été suivi
quelques années plus tard par Malcolm X, puis par Wallace Muhammad, le fils d'Elijah
Muhammad, qui a dissout la Nation of Islam en 1975, après la mort de son père. Même après la
refondation de la secte par Louis Farrakhan, ce dernier a continué d'oeuvrer à un rapprochement
théologique avec l 'islam orthodoxe : aujourd'hui, les musulmans noirs pratiquent le ramadan et les
cinq pilliers de l'Islam, comme les musulmans orthodoxes.
Outre cette proximité croissante entre l'islam noir et les musulmans orthodoxes, les musulmans
noirs ont une fascination manifeste pour l'islamisme. On en eu des exemples dans les mois qui ont
suivis l'avènement de la république islamique d'Iran, avec les dirigeants de laquelle Louis Farrakhan
entretient des rapports amicaux. Depuis le 11 septembre 2001, cette fascination est devenu
manifeste : en témoignent les rappeurs prochent de la Nation de l'Islam. En 2005, les émeutes antidanoises qui ont embrasés les rues du monde musulman ont trouvé un écho aux Etats Unis où une
manifestation de soutien devant l'ambassade du Danemark a été l'occasion d'une confrontation
verbale entre le très haineux Malik Zulu Shabazz, du Nouveau Parti des Panthères Noires, et des
manifestants pro-danois.
Plus récemment, en Juin 2006, un groupuscule de musulmans noirs se réclamant du Temple de la
113
Science Maure d'Amérique et de Drew Noble Ali a été arrêté à Liberty City, au Nord de Miami.
Quelques mois plus tôt, le petit groupe avait attiré l'attention des agents du FBI après qu'un
commerçant arabe leur ait signalé que son dirigeant, Narseal Batiste, l'avait approché en lui
déclarant vouloir entrer en contact avec l'organisation terroriste Al Qaeda.643 Présentés à un agent
se faisant passer pour un membre de la mouvance terroriste, Narseal Batiste et ses complices Patrick Abraham, Stanley Grant Phanor, Naudirmar Herrera, Burson Augustin, Lyglenson Lemorin
et Augustine Rotschild avaient juré allégeance à l'organisation terroriste et réclamé du matériel, des
armes ainsi que la somme de 50 000 dollars pour commettre un attentat. En février 2006, Batiste et
ses partisans avaient déclaré à l'informateur du FBI que le groupe voulait livrer une "guerre
totale "aux Etats-Unis et, qu'au cours d'une mission qui serait "aussi bonne ou plus importante que
celle du 11 septembre. ", ils voulaient essayer de "tuer tous les diables qu'on pourrait." Ces
musulmans noirs projetaient de faire exploser le plus haut gratte-ciel des Etats-Unis : la Sears
Tower de Chicago.644
A la fin des années 1960 et au début des années 1970, la montée en force d'organisations noires
comme le parti des panthères noires, l'émergence au sein de la communauté noire des discours du
« Black Power » et du « Black is beautifull » s'est traduite une volonté de redécouvrir la culture
africaine, mais surtout par l'émergence de l'Afrocentrisme, une idéologie raciste qui voit la race
noire comme la matrice de toute civilisation sur terre. Dans la mesure où l'afrocentrisme
confirmait, par de nouveaux arguments, leur propre croyance en «l'homme noir originel », les
musulmans noirs l'ont intégré à leur discours et ont largement contribué à le propager. C'est sous
cette forme afrocentriste que le racisme noir semble aujourd'hui prendre pied en France où cette
mouvance, si on en juge par ses activités sur internet, est beaucoup plus active et influente que celle
des musulmans noirs. Sans doute cela s'explique-t-il par le fait que l'implantation croissante de
l'islam orthodoxe laisse peu de place à ces derniers.
Face au racisme anti-blanc des musulmans noirs en général, et de la Nation de l'Islam en particulier,
il est un phénomène frappant : l'attitude des associations anti-racistes américaines qui, si elles ont
activement participé à la lutte contre l'antisémitisme d'un dirigeant comme Louis Farrakhan, sont
totalement silencieuses face à son racisme anti-blanc. Ce silence est du au fait que les milieux dit
anti-racistes et les musulmans noirs ont entamé à partir des années 1990 une convergence
idéologique. Pour comprendre comment cette convergence idéologique s'est produite, il est
nécessaire d'examiner ce qui fait la spécificité du racisme anti-blanc.
Jusqu'à présent, nous avons passé en revue les aspects de l'idéologie des musulmans noirs qui
s'expriment par des manifestations classiques de haine raciale. Hors il est évident que les minorités
ethniques ne peuvent afficher ouvertement leur hostilité raciale vis à vis de la population au sein de
laquelle elles vivent, même si cela peut arriver, comme dans le cas des musulmans noirs.
Pour cette raison, le racisme anti-blanc des minorités ethniques s'est peu à peu structuré sous la
forme d'un racisme d'expression victimaire. La manifestation la plus spécifique de ce racisme
d'expression victimaire est la revendication constante du statut de victime du racisme des Blancs.
Elle sert à démontrer l'infériorité morale de ceux-ci et la supériorité morale du groupe ethnique
désigné comme victime. Les racistes anti-blancs n'évoquent pas l'esclavage, l'holocauste ou la
colonisation pour dénoncer une injustice ; c'est pour eux une façon de prouver la barbarie de
l'homme blanc, son infériorité morale, de la même façon qu'à une autre époque, on évoquait le
cannibalisme de certaines populations africaines ou océanienne pour en souligner la sauvagerie.
Dans cette logique, quand les militants communautaristes ou anti-blancs revendiquent le statut de
victime des Blancs de leur groupe ethnique, ils se mettent en scène leur supériorité morale sur les
Blancs et se présentent face à ceux-ci en position d'autorité morale sur les questions raciales.
114
L'affirmation de l'infériorité morale de l'homme blanc par la dénonciation de son racisme et
l'affirmation du statut de victime permet aussi aux minorités ethniques de se fédérer autour du
consensus victimaire pour nouer des alliances politiques. Outre l'hypermnésie liée à l'évocation de
l'esclavagisme, dont nous avons expliqué la fonction, les discours anti-racistes et anti-blancs
partagent le thème de la responsabilité économique de l'homme blanc car dans la logique du
racisme d''expression victimaire, tout échec et toute difficulté rencontrée par les minorités est aussi
comprise comme la preuve ou la conséquence du racisme – c'est à dire de l'infériorité morale et de
la malveillance – de l'homme blanc.
On comprend, dès lors, comment l'anti-racisme américain et les musulmans noirs américains ont pu
amorcer une convergence. Dans les années 1950, le mouvement des libertés civiques, précurseur
de l'anti-racisme actuel, s'est longuement battu contre la ségrégation raciale institutionnelle en
vigueur dans le sud des Etats-Unis et pour l'accès des Noirs à l'égalité de droit au sein de la
démocratie américaine.
En théorie, l'accès à l'égalité des droits devait se traduire par une
amélioration de la condition économique de la population noire. Pour accélérer ce processus, à la
fin de la ségrégation, le gouvernement fédéral américain et ceux de plusieurs états ont mis en place
une nouvelle politique raciale par l'adoption de mesures dites d'égalité des chances (equal
opportunity). Elles devaient compenser les décennies de discrimination raciale et faciliter le
rééquilibrage économique entre la minorité noire et la majorité blanche. A partir de la fin des
années 1960 et du début des années 1970, les difficultés économiques de la population afroaméricaine perdurant, des mesures de «discrimination positive» ont été adoptées. Leur but était
d'avantager les personnes de race noire pour l'obtention d'emplois fédéraux, gouvernementaux ou
l'accès aux universités pour parvenir au rééquilibrage de la situation économique respective des
deux populations.
Pourtant, au début des années 1980, si les Noirs-Américains avaient obtenu l'égalité de droit
politique et bénéficiaient d'un large éventail d'aides économiques et sociales réservées aux
minorités ethniques, leur décollage économique n'avait pas toujours pas eu lieu. Leur communauté
avait bénéficié du progrès matériel général de la société américaine mais l'écart économique entre
la population noire et la majorité blanche, ou la minorité asiatique, s'était creusé. Cet écart se
constatait également sur le plan éducatif : le niveau scolaire des jeunes Noirs, après avoir progressé,
demeurait différent de ceux des Blancs et des Asiatiques. A cause de cette situation, les milieux
anti-racistes se sont trouvés confrontés à une crise majeure traduite par deux problèmes, l'un
idéologique et l'autre, politique.
Dès l'instant qu'on écartait par parti-pris idéologique toute notion de déterminisme, comment
expliquer que des différences subsistent entre les niveaux éducatifs et économiques des Noirs, des
Asiatiques et des Blancs ? Et cela en dépit de l'égalité de droit politique, de la mise en oeuvre des
mesures dites d'égalité des chances puis de la ré-institutionnalisation de la discrimination raciale,
cette fois-ci pour avantager ouvertement les Noirs et les autres minorités ethniques ?
D'autre part, si les Afro-Américains, et surtout les militants de la cause noire, avaient investis l'antiracisme, c'est parce qu'il leur permettait de faire avancer leur agenda racial. Celui-ci ayant échoué
à tenir ses promesses, nombre d'entre eux se ralliaient aux milieux extrémistes et nationalistes
noirs, dont la Nation de l'Islam. En 1995, la marche du million d'homme allait montrer que le
nationalisme noir - et non l'anti-racisme - était désormais l'élément fédérateur au sein de la
communauté afro-américaine. Dès lors, politiquement, comment enrayer cette perte d'influence ?
Pour comprendre comment le milieu anti-raciste américain a réagi à cette crise, il faut établir un
parallèle avec l'évolution du communisme en Europe de l'Est. De la même façon que l'anti-racisme
américain se trouve, dans les années 1980, confronté à l'échec de son projet politique et social, les
115
communistes d'Europe de l'Est se sont trouvés confrontés durant les années 1920, après la
révolution russe, à la faillite de leur modèle économique. Non seulement la mise en oeuvre de la
politique communiste n'avait pas résolut les difficultés économiques du prolétariat mais elles les
avait aggravé. La réponse à cet état de fait n'avait pas été une remise en question des thèses
erronées du Marxisme mais une fuite en avant idéologique, avec la mise en place de la
dékoulakisation et de la terreur rouge : les communistes avaient alors inventé l'idée de «déviance
bourgeoise» pour criminaliser des comportements parfaitement normaux, voyaient des complots
contre-révolutionnaires partout et s'étaient lançés dans une attaque en règle contre l'ensemble de la
société russe.
Aux Etats-Unis, les idéologues de l'anti-racisme ont réagit de la même façon que les communistes
russes. Ils ont inventé le concept de la «blancheur» qui a émergé à la même époque que la montée
en puissance de la Nation de l'Islam. Ils ont redéfini le concept de «suprématie blanche», un
élément récurrent du discours des musulmans noirs, pour lui donner une proximité de sens.
Désormais, la suprématie blanche est « un système d'exploitation et d'oppression de continents, de
nations et des peuples de couleurs par les peuples blancs et des nations du continent européen ».
Pour l'anti-racisme américain désormais, l'adversaire politique n'est plus le raciste mais le Blanc,
car tous les Blancs sont considérés comme des privilégiés à qui profite, qu'ils le veuillent ou non, le
racisme. Le combat anti-raciste n'ayant plus de «discrimination institutionnelle» à se mettre sous la
dent, les idéologues de l'anti-racisme ont inventé la «discrimination systémique», c'est à dire
l'ensemble des interactions économiques, sociales et culturelles entre personnes de race blanche
dont les minorités ethniques ne tirent pas directement bénéfice.
L'anti-racisme ne doit donc plus se limiter à lutter contre un système politique donné ; comme le
communisme et le marxisme, il est en guerre contre toute la société , en l'occurence contre la
population blanche, vecteur de racisme par le simple fait d'exister. Pour les anti-racistes
américains, il faut en détruire toutes les normes, tous les repères, toutes les valeurs. Pour bien
comprendre le discours que tiennent aujourd'hui les anti-racistes américains, il suffit de lire ces
définitions du racisme, diffusée pendant plusieurs mois sur le site internet des écoles publiques de
Seattle, à l'intention des élèves de collège et de lycée :
Racisme: la subordination systématique de membres de groupes raciaux visés qui ont
relativement peu de pouvoir social aux Etats Unis (Les Noirs, les Latinos, Les indiensaméricains et les Asiatiques), par les membres du groupe racial vecteur qui ont
relativement plus de pouvoir social (Les Blancs). La subordination est aidée par les
actions d'individus, de normes culturelles et de valeurs, et de structures
institutionnelles et de pratiques en société.
Le racisme individuel : Les croyances, les attitudes et les actions d'individus qui
aident ou perpétuent le racisme. Le racisme individuel peut se produire à des niveaux
conscients ou inconscients et peut être à la fois actif ou passif. Par exemple: dire une
blague raciste, tenir un propos raciste ou croire à la supériorité intrinsèque des
Blancs.
Le racisme actif : Les actions qui ont pour but implicite ou explicite le maintien d'un
systême raciste et l'oppression de ceux qui appartiennent aux groupes ethniques visés.
Les gens qui participent au racisme actif professent la subordination constante des
membres du groupe visé et la protection des "droits" des membres du groupe vecteur.
Ces buts sont souvent soutenus par une croyance en l'infériorité des gens de couleur et
la supériorité de la population, de la culture et des valeurs blanches.
116
Le racisme passif : Les croyances, les attitudes et les actions qui contribuent au
maintien du racisme, sans ouvertement professer la violence ou l'oppression. Le
maintien conscient ou inconscient d'attitudes, de croyances ou de comportements qui
soutiennent un système de racisme, de préjugés racistes ou de domination raciale.
Le racisme culturel : Ces aspects de la société qui, ouvertement ou secrètement,
attribuent une valeur et une normalité aux populations blanches et à la blancheur et
qui dévaluent, stéréotypent ou catégorisent les gens de couleur comme "autres",
différents, moins que ou les rendent invisibles. Les exemples de ces normes
comprennent définir le ton de la peau blanche comme celui de la nudité ou de la chair,
être orienté vers le futur, mettre l'emphase sur l'individualisme plutôt que sur une
idéologie collective, définir une forme d'anglais comme "standard" et n'identifier que
les Blancs comme de grands écrivains ou de grands compositeurs.
Le racisme institutionnel : Le réseau de structures institutionnelles, de politiques et de
pratiques qui créent des avantages et des bénéfices pour les Blancs et de la
discrimination, de l'oppression et des désavantages pour les populations des groupes
ethniques visés. Les avantages créés pour les Blancs sont à la fois invisibles à leurs
yeux ou considérés comme des "droits" disponibles pour tous contre des privilèges
accordés seulement à certains groupes ou à certains individus.645
Avec un tel discours, il n'est guère étonnant qu'une convergence se soit produite entre les
musulmans noirs américains et les organisations qui se réclament du mouvement des droits
civiques. A partir du milieu des années 1990, Louis Farrakhan fait fréquemment allusion aux
thèses «anti-racistes» de la suprématie blanche. Celles-ci, d'ailleurs, permettent de jeter un pont
entre la NOI et le NAACP. En 1995, la défection de Benjamin Chavis, le président du NAACP,
était un premier coups de semonce de ce rapprochement, qui s'est traduit ensuite par des actes,
lorsque cette association et la NOI ont co-organisé une marche du million de Jeunes parallèle à
celle du Nouveau Parti des Panthères Noires.
En Août 2005, la nomination par le gouverneur de l'Illinois, Rod Blagojevich, de Claudette Marie
Muhammad à la commission sur les crimes racistes et la discrimination de cet Etat a parfaitement
illustré la convergence idéologique des musulmans noirs et de l'anti-racisme.
Cette nomination n'a fait l'objet d'une polémique que lorsque des membres juifs de la commission
se sont émus que cette femme soit une des aides de Louis Farrakhan et officie comme chef de
protocole de la Nation de l'Islam. Encore rien ne serait-il passé sans un dérapage inopportun du
dirigeant de la Nation de l'Islam. En effet, pendant la convention de la Nation de l'Islam du 06
février 2006, à laquelle Claudette Marie Muhammad avait invité d'autres membres de la
commission, Louis Farrakhan s'est lancé dans quelques tirades anti-sémites, déclarant à l'assistance
noire qu' « actuellement, vous êtes une nation affaiblie et la synagogue de Satan vous a pris votre
pays. Le congrès leur appartient. C'est pourquoi le congrès ne marche pas» 646 avant de poursuivre
en accusant «les Juifs d'Hollywood» de «promouvoir le lesbianisme, l'homosexualité» et d'autres
«saletés».647
Les membres juifs de la commission ont aussitôt réclamé tout à la fois que Claudette Marie
Muhammad condamne les propos de Louis Farrakhan et qu'elle démissionne ou soit déchu de ses
fonctions par le gouverneur. Ils n'ont obtenus ni l'un, ni l'autre Les élus noirs ont aussitôt formé le
cercle autour de la chef de protocole de la Nation de l'Islam tandis que le gouverneur démocrate,
craignant de se mettre à dos la communauté noire en pleine année électorale, a préféré lui apporter
117
son soutien en déclarant qu'elle ne devrait pas être considérée comme «coupable par
association».648 L'affaire s'est soldée par la démission de cinq membres juifs de la commission. 649
Claudette Marie Muhammad siège toujours à la commission sur les crimes racistes et la
discrimination de l'Illinois, désormais officiellement en sa qualité de membre de la Nation de
l'Islam.650
Qu'une responsable de la Nation de l'Islam puisse siéger à une commission sur le racisme en dit
long sur le degré de banalisation des idées de la secte. Certes, l'antisémitisme de son dirigeant fait
encore polémique, mais ses autres idées ne paraissent même plus incompatibles avec un antiracisme entièrement acquis au consensus victimaire. Les organisations anti-racistes ne condamnent
jamais le discours de la Nation de l'Islam parce qu'elles devraient condamner leur propres idées :
l'infériorité morale de l'homme blanc, la culpabilité économique de l'homme blanc, la nécessité de
détruire la société blanche.
Ajoutons enfin que certains croient voir dans l'antisémistime de la Nation de l'Islam une rupture du
consensus victimaire, hors il n'en est rien. Le phénomène de la compétition des victimes – dont le
thème de l'holocauste noir est une émanation – n'a pas pour but, contrairement au négationnisme,
de nier aux Juifs le statut de victimes des Blancs. Au contraire, il s'agit à la fois de réaffirmer le
consensus victimaire puis, dans la logique du racisme d'expression victimaire, de surenchérir pour
renvoyer les Juifs dans le camps des génocideurs - comme les Blancs - pour affirmer leur infériorité
morale vis à vis des Noirs. L'antisémitisme noir n'est donc pas autonome : c'est à la fois
l'affirmation et le symptôme de la banalisation du racisme anti-blanc.
Dans un contexte où toute différence de niveau économique entre groupes ethniques est considéré
comme illégitime et résultant d'une discrimination, il est inévitable que les Juifs, devenus le plus
prospère, soient en but à l'hostilité des Noirs. Face au ressentiment des Noirs qui attribue leur
prospérité à l'exploitation de leur communauté, un argument classique des militants juifs impliqués
dans la lutte contre l' «antiracisme» et l'antisémitisme consiste à tenter de rétablir le consensus
victimaire en expliquant que si, bien qu'appartenant eux-aussi à une minorité ethnique, les Juifs
parviennent à prospérer, c'est parce qu'ils partagent en commun avec les populations de type
européen une même couleur de peau. En d'autre terme, la réussite des Juifs serait la preuve que les
difficultés économiques de la communauté noire américaine sont dues au racisme des Blancs. On
mesure tout ce qu'un tel argument révèle de méconnaissance du mécanisme victimaire. Quand on
connait les ressort de l'antisémitisme des Noirs, on mesure à quel point un tel argument relève de la
panoplie du pompier pyromane.651
Aujourd'hui, la Nation de l'Islam de Louis Farrakhan est la seule organisation afro-américaine
capable de rassembler plusieurs centaines de milliers de Noirs. Ce phénomène est symptomatique
de la généralisation et de la banalisation de la haine raciale dans la communauté afro-américaine.
Les grandes marches organisées par la secte remettent en question l'image manichéenne que les
médias nous donnent des relations raciales aux Etats Unis, dans lesquels les Noirs sont
constamment dépeints comme une communauté assiégée par les Blancs, en but à une hostilité
constante. L'image du Noir terrifié et persécuté n'est plus, aujourd'hui, qu'un cliché sans rapport
avec la réalité.
Il existe, certes, de nombreux cas – de trop nombreux cas - dans lesquels les Noirs sont victimes de
la haine de certains blancs. Mais la médiatisation à outrance - et partisane - de ces faits divers
nous donnent une image en complet décalage avec la réalité de la violence raciale aux Etats Unis.
Cette réalité apparaît dans les statistiques de différentes institutions du gouvernement américain.
L'aridité des chiffres, malheureusement, ne se prête pas au sensationnalisme médiatique et
n'intéresse pas beaucoup les journalistes. Les données collectées par le FBI et le Bureau Américain
118
de la justice (BoJ) montrent pourtant que, contrairement à une idée reçue, ce sont les Noirs qui
portent la responsabilité de la plus grande partie des violences inter-raciales entre Noirs et Blancs.
Un seul chiffre : Entre 2000 et 2005, 1 264 Noirs ont été assassinés par des Blancs ; 2 914 Blancs
ont été assassinés par des Noirs.652
Toujours entre 2000 et 2005, le FBI a recensé 7 644 agressions motivées par la haine raciale
commises par des Blancs contre des Noirs. Elles représentent 0,17 % des 4,3 millions agressions
inter-raciales commises pendant la même période.
87 % de ces dernières, soit 3,7 millions
d'agressions, ont été commises par des Noirs contre des Blancs.653 Qui peut sérieusement prétendre
que quelques milliers d'agressions commises par des Blancs soient plus significatif de la réalité
raciale aux USA que des millions d'autres, commises par des Noirs ?
Si on rapporte le nombre de crimes commis par chaque groupe ethnique à sa part de la population
américaine, il y a 2,25 fois plus de chance pour qu'un Noir commette un crime motivé par la haine
raciale au préjudice d'un Blanc que l'inverse. Et il y a aussi 82 % de chance de plus pour qu'un Noir
commette un crime motivé par la haine, toute catégories confondues (haine raciale, homophobie,
anti-sémitisme). Enfin, actuellement, un Noir-Américain est 39 fois plus susceptible de commettre
un acte de violence contre un Blanc que l'inverse.654
En 1965, une étude du FBI sur la Nation de l'Islam remarquait que " la moitié de la population
nègre des Etats-Unis (d'après le recensement de 1960) réside dans les 11 Etats du Sud qui
formaient les Etats Confédérés lors de la Guerre Civile. Cependant, dans cette région, La NOI n'a
que 6 temples et 17 petits groupes non numérotés pour 600 adhérents sur les approximativement
5000 adhérents de la secte. " 655 Cette observation est d'une extrême importance pour comprendre le
contexte dans lequel est apparue la secte. La Nation de l'Islam n'est pas née de l'expérience de
l'esclavage ou de la ségrégation. Elle est née de l'échec d'une migration. Aux Etats-Unis, pendant
la première moitié du XXème siècle, en migrants massivement vers les Etats du Nord, les afroaméricains ont eu une seconde chance ; ils se sont avérés incapables d'en tirer parti.
Phénomène frappant, ce qui s'est produit aux États Unis s'est produit à l'identique en Grande
Bretagne dans les années 1960 où l'émergence d'une minorité noire s'est presqu'aussitôt traduite par
de violentes émeutes raciales : la Nation de l'Islam y est solidement installée depuis les années
1990. C'est à la répétition du même phénomène que nous assistons aujourd'hui en France
Métropolitaine où les Noirs, quoi qu'arrivés en Europe dans des circonstances historiques
différentes de celles des Afro-Américains, reproduisent à l'identique le même schéma d'échec
socio-économique, tiennent le même discours de mise en accusation systématique de l'homme
blanc et réclament, secondés par les mouvements anti-racistes, l'institutionnalisation d'une politique
de discrimination raciale qui les privilégient.
Suite à une politique migratoire irresponsable, on a vu apparaître en France métropolitaine une
communauté noire forte des 1 865 000 personnes.656 La croissance démographique explosive de
cette minorité noire s'est traduite, elle-aussi, par une hausse constante des violences raciales dont
jeunes Noirs ne sont pas les victimes mais au contraire, les principaux acteurs. Contrairement aux
manifestations bien réelles, certes, mais sporadiques de haine raciale de certains membres de la
population blanche, la violence anti-blancs des jeunes noirs est une violence spectaculaire, à grande
échelle et structurelle, commise par des groupes qui peuvent regrouper plusieurs centaines
d'individus.
Dans la communauté noire de France, le discours raciste d'expression victimaire n'est pas une
exception : c'est une norme culturelle. Les agressions racistes commises durant les manifestations
lycéennes de 2005 et celles qui se sont produites en 2006 lors des manifestations anti-CPE sont
119
deux symptômes de cette prégnace de la haine raciale chez les jeunes Noirs, les émeutes raciales
de Novembre 2005, un troisième. L'émergence, à la même période, de mouvements comme la
Tribu Ka ou le CRAN en sont encore un autre symptôme.
Autre phénomène frappant, on assiste chez nous comme aux Etats Unis à la même banalisation du
racisme anti-blanc. Les controverses qui ont entouré la tribu Ka et son dirigeant Kémi Séba sont à
ce titre emblématiques : Seul leur discours antisémitiste et anti-sioniste a provoqué une réelle
indignation, tant et si bien que le groupe a été dissout. Hors si cet antisémitisme est inacceptable
aux yeux des médias et des associations antiracistes, la dimension de racisme anti-blanc du culte
afrocentriste, lui, ne soulève aucune objection. Ce phénomène s'explique par le climat intellectuel
qui règne actuellement en France.
A l'image du Mouvement des Droits Civiques aux USA, en France, les organisations de la
mouvance dite «anti-raciste», telles SOS-Racisme, la LICRA, le MRAP ou encore le CRAN ont
tant banalisé et normalisé le discours anti-blanc qu'on peine à en identifier la nature haineuse.
Comme aux Etats Unis, le racisme – la malveillance – de la population blanche est devenu le seul
discours autorisé pour expliquer les conséquences du manque de dynamisme économique de
certaines populations immigrées – noires et maghrébine en particulier - et le fait que ces
populations reproduisent à l'identique le même schéma dans toutes les circonstances géographiques,
sociales et historiques.
Face à des sectes comme la tribu Ka, il convient, certes, être d'une extrême vigilance. L'exemple
américain montre que les groupuscules noirs ont un potentiel de violence qu'il ne faut pas sousestimer. Les racistes noirs sont capables de s'organiser, d'être violents : occasionnellement, ils
tuent.
Lutter contre des organisations comme la mouvance de l'ex Tribu Ka sans tenir compte du contexte
de banalisation du racisme anti-blanc d'expression victimaire qui favorise leur apparition, ce n'est
pas traiter le mal à la racine. Aux Etats Unis après la seconde guerre mondiale, la Nation de
l'Islam n'a véritablement pris son essort qu'à partir des années cinquante, dans un contexte où, si le
mouvement des droits civiques lui faisait concurrence, il répandait aussi largement l'idée que les
difficultés économiques de la communauté noire ne pouvaient s'expliquer que par le racisme des
Blancs.
On a assisté depuis à un étrange phénomène : après avoir lutté contre la discrimination
institutionnelle qui privilégiait les Blancs, justifiée par une lecture haineuse du Darwinisme qui
voyait en l'homme noir un être biologiquement inférieur, les organisations anti-racistes ont réclamé
l'institutionnalisation d'une discrimination raciale qui avantage les Noirs, en la justifiant par une
sociologie tout aussi haineuse considérant l'homme blanc comme un être moralement inférieur car
intrinsèquement raciste. On assiste aujourd'huis à sa répétition chez nous..
Elargir le champs de l'examen de la haine noire au delà des seuls propos antisémites d'un Kémi
Séba, d'un Farrakhan ou d'un Zulu Shabbaz, c'est inévitablement constater que leur discours antiblanc ne diffère que très peu de celui des organisations dites anti-racistes et que leur fond
commerce idéologique est identique : l'éternelle mise en accusation de l'homme blanc, le discours
sur les discriminations qui fait de la population blanche le bouc émissaire des problèmes
économiques des minorités ethniques.
Aujourd'huis aux Etats-Unis, la violence inter-raciale est majoritairement exercée par les Noirs au
préjudice des Blancs. Contrairement à une idée reçue, les groupuscules qui se réclament du défunt
Ku Klux Klan peinent à regrouper plus de quelques dizaines de personnes. La Nation de l'Islam,
120
par contre, rassemble régulièrement des centaines de milliers de Noirs. Les organisations issues du
Mouvement des Droits Civiques,comme le NAACP, s'y associent désormais ouvertement.
Cela devrait nous interpeller : nous devrions nous interroger sur le décalage qui existe entre la
réalité contemporaine de la violence raciale aux Etats-Unis et les représentations obsolètes que
nous imposent des cercles intellectuels dominés par les membres des minorités ethniques. Lutter
contre des mouvements comme la Nation de l'Islam ou la Tribu Ka commence par ce
questionnement là.
121
Annexe 1 : Tueurs sous influence
En 1971, Hakim Abdullah Jamal, l'admirateur qui avait escorté Malcolm X à Los Angeles en
janvier 1965, devient président de l'Organisation de l'Unité Afro-Américaine. Célébrité aidant,
Jamal fréquente de plus en plus de Blancs – et de Blanches. A leur contact, Il devient ce qu'on
appelle avec mépris, chez les nationalistes noirs, un frère qui “parle noir et qui couche blanc.” Il a
une liaison avec l'actrice Jean Seberg en compagnie de laquelle il part à Paris, abandonnant aux
États-Unis ses enfants et sa femme – une cousine de Malcolm X. Lorsque sa relation avec l'actrice
tourne au vinaigre, il se lie avec Gale Benson, une jeune divorcée anglaise âgée de 26 ans dont le
père est un ancien député conservateur du Parlement britannique. Il s'installe avec elle à Londres et
quelque temps plus tard, il publie un livre intitulé “Du niveau des morts”.657 Il y relate son passage
à la Nation de l'Islam, les agressions racistes auxquelles il a participé après la mort de Ronald
Stokes et ses rencontres avec Malcolm X.658 Gale Benson, que ces révélations ne répugnent pas,
adopte bientôt un nom à consonance africaine - Hale Kimga - qui n'est en fait que l'anagramme de
leurs deux prénoms combinés. Éventuellement, le couple échoue à Trinidad dans la commune de
Michaël Abdul Malik, une personnalité du Londres branché de l'époque.659
Michaël Abdul Malik s'appelle, en réalité, Michaël de Freitas. Natif de Trinidad, il est parti pour la
Grande-Bretagne en 1957 et s'est installé dans le quartier de Notting Hill, à Londres, où il a
rapidement grossi les rangs des délinquants noirs qui vivent de combines et de rapines. Après un
premier séjour dans les prisons anglaises, il se joint au Swinging London de l'époque et, happé par
la mouvance noire, il rencontre Malcolm X à Earls Court pendant le Congrés de l'Unité Africaine à
Collingham Gardens.660 De Freitas est immédiatement séduit par la personnalité charismatique de
l'Américain. Il se renomme Michaël X dans les jours qui suivent, adopte les croyances de la Nation
de l'Islam - la conversion de Malcolm X à l'orthodoxie islamique n'aura pas eu d'effet sur lui - et
fonde son propre mouvement, la Société d'Action de Rectification Raciale.661 Il recrute bientôt
quelques partisans dont Steve Yeates et Stanley Abbot qui, imitant les miliciens du Parti des
Panthères Noires, paradent occasionnellement en bérets noirs et costumes Mao. 662
En 1967, lors de la visite de Stokely Carmichael, un dirigeant du Parti des Panthères Noires , à
l'occasion de la " conférence des dialectiques de la libération ", Michaël X vitupère avec tant de
haine qu'il sera la première personne condamnée pour incitation à la haine raciale en Grande
Bretagne.663 Il écopera de 18 mois de prison.
Après sa remise en liberté, son séjour londonien prend fin lorsqu'au cours d'une séance
d'humiliation clairement motivée par le racisme anti-blanc, le militant noir et plusieurs complices
contraignent le directeur d'une agence de nettoyage à porter un collier d'esclave et l'obligent à
acheter un de ses ouvrages.664 Recherché par la police britannique, il s'enfuit à Trinidad où il fonde
la commune de l'Armée de Libération Noire.665
A Londres, le tempérament de Michaël X, personnalité remuante du mouvement noir anglais, est
tempérée par le milieu dans lequel il évolue. Sa violence et son intolérance passent inaperçues
dans les milieux branchés car, comme c'est souvent le cas du racisme des minorités, elles se
fondent dans le discours et les postures de l'anti-racisme. Sa haine est identifiée comme la colère
d'une victime du "racisme" - de la malveillance des Blancs. La presse le qualifie de “voix
authentique de l'amertume noire.”666 Sa mégalomanie et son agressivité trouvent un exutoire dans
le bouillonnement militant de la fin des années soixante.
122
A Trinidad, sorti du microcosme londonien et privé d'un contexte dans lequel il appartient à une
minorité ethnique, le nationaliste noir tombe le masque.
Vers la fin de l'année 1971, Hakim Abdullah Jamal confie à Malik qu'il commence à se fatiguer d'
Hale Kimga. D'une part, ses anciens compagnons de route lui écrivent pour lui reprocher de les
délaisser pour la jeune anglaise. D'autre part, s'il trouvait valorisant de s'afficher avec elle en
Angleterre, arrivé à Trinidad où la majorité de la population est noire, il a au contraire le sentiment
que l'avoir à ses côtés lui donne mauvaise allure. Les deux Noirs s'entretiennent discrètement à son
sujet ; Michaël X conseille à Jamal de s'en débarrasser et pour cela, de faire venir sur l'île un ami
américain en qui il puisse avoir toute confiance ; lui convoque son ancien complice londonien,
Steve Yeates - promut capitaine suprême de Fruit de l'Islam de l'Armée de Libération Noire - qui
arrive bientôt de Londres. La commune est aussi rejointe par Kidogo, un américain à qui Hakim
Adullah Jamal a fait appel.
Manipulateur, Michaël X sème la méfiance et la paranoïa dans la petite communauté. Il confie à
Stanley Abbot que Kidogo serait un tueur américain qui a déjà assassiné plusieurs policiers. A
Chadee, un vendeur de voiture d'origine indienne happé dans le groupe, il explique qu'Abbott est un
grand psychopathe. A Kidogo, il demande de l'accompagner pour l'éloigner de Jamal.
Aux alentours de Noël, son dérapage vers la violence s'accentue; lorsqu'un veau a été tué dans une
ferme toute proche, il en boit le sang et en propose à Jamal, qui décline l'offre.
Le premier janvier, le dirigeant de la commune réuni les hommes pour un conseil de guerre. Steve
Yeates, Stanley Abbot, Kidogo, Chadee et Parmassar - un autre indien - se rassemblent autour de
lui à l'arrière de la maison. Il leur explique que Jamal est stressé par la présence d'Hale Kimga dont
il faut - dit-il - se débarrasser. Il désire, continue-t-il, que le sang coule. Il assigne ensuite à
chacun le rôle qu'il devra jouer pour tuer l'anglaise.
Le lendemain, la bande met en oeuvre le plan machiavélique. Au petit matin, les hommes
rassemblent pelles, poignards et autres objets pointus. Michaël X conduit Kidogo, Abbott, Chadee
et Parmassar à l'endroit où ils doivent creuser le trou dans lequel Gale Benson sera enterrée puis il
passe prendre Jamal et l'emmène faire un tour pour l'éloigner de la commune. Pendant ce temps,
Yeates distrait l'anglaise pendant le temps nécessaire pour que ses complices achèvent d'en creuser
la tombe. Parmassar est chargé d'affûter le couteau de chasse qui doit servir à la tuer.
Attirée sur place, la jeune blanche est brutalement poussée dans le trou creusé à son intention. Elle
se débat tant et si bien qu'ils sont bientôt trois dans la tombe - Abbott, Kidogo et Yeates - à
conjuguer leurs efforts pour l'achever tandis que les deux indiens assistent à la scène en spectateurs.
Kidogo ne parvenant qu'à la lacérer, Yeates, pour en finir, lui arrache le poignard des mains et le
pose calmement à la base de la gorge de leur victime. Frappant le manche d'un grand coup de la
main droite, il y enfonce la lame sur une vingtaine de centimètres de profondeur. Hale Kimga
tombe; de sa gorge crevée monte un bruit de gargouillis où air et sang se mêlent. A l'agonie, elle
bouge encore, ses pieds battent les parois de terre qui l'entourent. Les Noirs sortent précipitamment
du trou puis Kidogo lance “on couvre!” : les tueurs enterrent vivante la blanche Hale Kimga sous
des pelletées de fumier dont un tas jouxte la tombe.
Dans les jours qui suivent, les affaires de la jeune anglaise sont brûlées. Michaël X, en plein délire
mégalomane, exige d'autres meurtres. Il songe à faire kidnapper la femme d'un directeur de banque
locale, il ordonne à Abbott de tuer une famille et pour finir, le 7 février, il tue lui-même Joseph
Skerritt, un dissident de la commune. Le 9, Yeates “se noie” au cours d'une excursion ; le décès du
capitaine suprême du Fruit de l'Islam marque le démantèlement de l'Armée de Libération Noire. Le
123
17, Stanley Abbott part pour Tabaggo. Le 19, Michaël X et sa famille s'enfuient en Guyane. Le 24,
la police de Trinidad découvre le corps pourrissant de Gale Benson, encore emmailloté dans une
robe afro.
Chadee, condamné à mort, verra sa peine commuée en prison à vie. En dépit des efforts de John
Lennon et de Yoko Ono pour le sauver, Michaël Abdul Malik sera condamné à mort pour le
meurtre de Joseph Skerritt et pendu en mai 1975. Stanley Abbot, après avoir été condamné à 20 ans
de prison pour le meurtre de Skerritt, sera finallement condamné et pendu en avril 1979.667 Hakim
Abdullah Jamal, qui a quitté Trinidad en compagnie de Kidogo dès le 20 janvier, recevra la même
sentence mais prononcé par un autre tribunal - celui de ses pairs – et pour d'autres raisons. 668
Revenu aux États Unis, Jamal a rapidement retrouvé un appétit pour les femmes blanches et en a
épousé une au début de l'année 1973. Le mariage est ressentie une provocation de plus par certains
nationalistes noirs qui ne lui pardonnent pas d'avoir abandonné son épouse et ses enfants noirs pour
aller parader, femme blanche au bras, des boulevards de Los Angeles aux ponts de Paris.
Au début du mois de mai 1973, Hakim Jamal est tranquillement en train de manger avec sa femme,
son fils, ses amis Kidogo Jamal et Lenda Lewdine Babttunje lorsque des tireurs de la société de
Mau Mau s'introduisent dans son appartement et vident sur lui les chargeurs de leurs fusils
automatiques.669 Efrid Brown, Jr dit “Dinizulu Kamau”, William Johnson dit “Abdullah Khalil
Sabree”, John Clinkscale et deux autres membres de la branche bostonienne des Mau Mau seront
inculpés et reconnus coupables de cet assassinat. 670
Comme beaucoup de mouvements anti-blancs, le phénomène américain de la société de Mau Mau
trouve ses racines dans l'histoire de la Nation de l'Islam et plus particulièrement dans celle de
Malcolm X. Au cours des années 1950 en Afrique, une montée de violence anti-blancs secoue
l'actuel Kenya. Les insurgés, issus de la tribu Kikuyu, prêtent serment de tuer chacun un Blanc. En
Janvier 1952, ils massacrent une famille entière de fermiers, causant un début de panique qui force
l'armée britannique à intervenir. L'évènement, son caractère secret, sa dimension anti-blanc, va
fasciner le prédicateur de la haine noire qui y fera souvent référence et déclarera qu'une rébellion
Mau-Mau est ce dont à besoin l'Amérique.671
En 1965, de retour d'un voyage en Afrique où il a rencontré Jomo Kenyatta, l'instigateur des
meurtres anti-blancs, Malcolm X suggére à un de ses disciples, Charles 37X Morris, de subsituer à
son X le patronyme Kenyatta.672 Morris, qui sera la cible de plusieurs tentatives de meurtres
probablement orchestrées par la Nation de l'Islam, devient donc Charles Kenyatta.673 Le garde du
corps de Malcolm X se méfie particulièrement des intellectuels, ce qui est source de tension au sein
de l'Organisation de l'Unité Afro-Américaine. Exclu de celle-ci après l'assassinat de son mentor, il
fonde la société de Mau Mau, qui va principalement recruter des vétérans noirs de la guerre du Viet
Nam expulsés des rangs de l'armée américaine. 674 La société se dote de son propre journal, Black
Force. Elle essaime dans plusieurs villes des États Unis mais surtout elle dérive vers l'extorsion, le
vol et la violence.675
Une branche du mouvement voit le jour à Chicago. La plupart de ses membres sont âgés d'une
vingtaine d'années. Certains sont des vétérans de la guerre du viet-nam. D'autres, d'anciens
étudiants de l'université Malcolm X. 676 En 1972, plusieurs d'entre eux décident qu'il est temps de
passer des paroles aux actes et de tuer quelques Blancs. Le 3 mai, Darell Patry, Donald Taylor,
Michael Clark et Robert Wilson kidnappent Michael Gerchenson, un jeune étudiant blanc de
Carbondale, une université du Sud de l'Illinois. Ils le tuent et abandonne son corps sans vie une
cinquantaine de kilomètres plus loin. C'est la première victime d'une série de meurtres racistes qui
124
va s'étaler sur une période de cinq mois et défrayer la chronique des journaux de l'Etat.
Le 20 Juin 1972, Les quatre hommes passent à nouveau à l'acte. A Highland Park, sur le bord de
l'interstate 94 où il a garé son camion, William Richter, un vétéran de la guerre du Vietnam, est en
train de dormir tranquillement dans la cabine du véhicule lorsque les racistes noirs le réveillent
brutalement puis, après une courte lutte, lui tirent dessus. Le jeune Blanc mourra quelques heures
plus tard. Leur coup fait, ses agresseurs s'approchent d'un autre camion garé quelques mètres plus
loin et tentent d'assassiner James Davis, un routier d'une quarantaine d'années originaire de
l'Indiana. 677
Deux mois plus tard, le 04 Août, les Mau Mau massacrent une famille blanche dans la banlieue de
Chicago. Ce jour là, Ruben Taylor et son frère Donald, accompagnés de Michael Clark et
Nathaniel Burse, s'introduisent dans une maison de Barrington Hill. Là, pendant plusieurs heures,
ils tiennent en otage Paul Corbett, un agent d'assurance âgé de 67 ans, sa femme Marion, sa bellesoeur Dorothy Derry et sa belle-fille Barbara Boand. 678 La famille est promise à la mort mais les
évènements s'accélèrent de façon dramatique. Tandis que deux hommes mettent à sac et
vandalisent les chambres qui se trouvent à l'étage, un des Mau Maus qui surveille les quatre Blancs,
ne supportant plus les aboiements du chien des Corbett, le poignarde. La jeune Barbara, prise d'un
accès de colère, tente de se jeter sur la brute. Elle est aussitôt abattue d'un coup de fusil. Au cours
d'une macabre mise en scène, Les racistes noirs obligent Paul, Marion et Dorothy à se mettre à
genoux en leur présence puis, froidement, les exécutent l'un après l'autre d'une balle dans la tête. 679
Un mois plus tard, le 3 septembre, les Mau Mau s'aventurent dans la campagne de l'Illinois. Arrivés
à Monee, une petite ville du comté de Will, plusieurs d'entre eux s'introduisent en fin de soirée au
domicile de Stephen Hawtree, un homme âgé de 56 ans et coupent les lignes téléphoniques de son
domicile. Ils le forcent ensuite à descendre dans la cave avec sa femme Judi, âgée de 53 ans et leur
fils Thomas, un adolescent de 18 ans et vers minuit, les Mau Maus exécutent froidement les trois
blancs.680
A la mi-octobre, agissant sur la base d'un témoignage fiable, la police de l'Illinois interpelle les
frères Taylor ainsi que Clark et Burse. Ils ont été aperçus fuyant la scène d'un crime dans une
voiture de sport et plus tard, au cours d'un contrôle de routine, alors qu'ils se trouvaient à bord de
celle-ci, ils ont été arrêtés pour possession de Marijuana. Le véhicule, qui appartenait à Michael
Gerchenson sera retrouvé calciné quelques temps après.
Deux mois plus tard, la police parvient à retrouver l'individu qui a vendu à Reuben Taylor une des
armes utilisées pour massacrer la famille Corbett. L'analyse balistique révèle que l'arme a
précédemment été utilisée pour commettre un autre crime raciste. 681 Le 20 juin 1972 dans la
banlieue de Chicago, elle a servi à abattre de quatre balles dans la tête et le dos Kathleen Flene,
une adolescente de 16 ans. Arrêté par la police dans les jours suivants, un jeune Noir avait déclaré
lui avoir tiré dessus “juste pour cramer du petit Blanc.”682
Aux portes du tribunal où ils comparaissent pour une audience préliminaire, deux tueurs De Mau
Mau, Donald Taylor et Nathaniel Burse, esquissent devant les journalistes le salut emblématique
des militants du Parti des Panthères Noires ; bras dressé et tendu, poing fermé. Michael Clark
déclare à qui veut l'entendre: “Nous allons être célèbre.” Burse ne goûtera pas longtemps à cette
célébrité: en juin 1973, lui et Edward Moran, un autre inculpé pour le meurtre de William Richter,
sont étranglés par leurs complices dans une cellule de la prison du comté de Cook. Les autorités
pénitentiaires avaient fait l'erreur de réunir les De Mau Maus inculpés de meurtre pour qu'ils
puissent préparer leur défense commune avec un avocat. En Mars 1974, Donald Taylor, Michael
Clark, Darell Patry et Robert Wilson, seront condamnés à des peines de plus de quarante ans de
125
prison pour leurs crimes.683
Tandis que les Mau Mau sévissent dans l'Illinois, en Janvier 1973, un autre raciste noir, Mark
Essex, fait un carnage à la Nouvelle Orléans. L'homme, qu'on surnommera le sniper de l'hôtel
Howard Johnson, va ouvrir le feu sur 19 personnes, dont une dizaine seront tuées.
L'histoire de Mark Essex est celle d'un jeune noir issus d'une famille sans histoire qui a grandit à
Emporia, une petite ville du Kansas qui compte 28 000 habitants, dont 2 % sont d'origine afroaméricaine. Après une enfance et une adolescence banale, il tente de poursuivre des études à
l'université d'état du Kansas mais les abandonne au bout de six mois. En 1969, il s'engage pour
quatre ans dans la marine américaine et on l'affecte à la base navale de San Diego, en Californie où
il est employé comme assistant-dentiste. A l'époque c'est un poste privilégié: alors que la plupart
des jeunes gens de son âge sont envoyés sur le front Vietnamien, Essex, lui, est à l'arrière et aux
États Unis. En dépit de cette situation enviable, Essex manifeste rapidement un tempérament
d'insatisfait, se plaignant d'être victime de racisme, de harcèlement et de discrimination raciale
"institutionnelle" au sein de la marine américaine. Il est impliqué à plusieurs reprises dans des
bagarres contre des marins blancs et fait l'objet de sanctions disciplinaires.
A la même époque, il se lie d'amitié avec un adepte de la Nation de l'Islam, un marin qui possède à
la Nouvelle Orléans un casier judiciaire pour avoir commis une série de délits, dont plusieurs vols
et viols. Le musulman noir ne tarde pas à avoir une profonde influence sur mark Essex, qui change
de personnalité en quelques semaines. Fin 1970, le jeune noir déserte pendant un mois et retourne
à Emporia. 684 Le discours qu'il tient à ses proches est empreint de l'idéologie haineuse des
musulmans noirs. Discutant avec le pasteur de sa congrégation, il lui déclare que le christianisme
est la religion de l'homme blanc.685 Il adhère aussi aux théories conspirationnistes de la
" suprémacie blanche ", considèrant que les Blancs contrôlent le monde. 686
En janvier 1971, le jeune raciste est passé en cours martiale et expulsé de l'armée américaine. Il
passe trois mois à New York City où il s'imprégne des idées du Parti des Panthères Noires, dont la
littérature incite à la haine des “Porcs” - les agents de police - et enseigne des tactiques de guérilla
urbaine. Il retourne à nouveau à Emporia mais, tout comme il s'est avéré trop instable pour
poursuivre des études ou s'intégrer à la vie militaire, il est d'un tempérament trop agressif pour
pouvoir garder longtemps un emploi. Au bout d'un an, il reprend contact avec le musulman noir
qu'il avait fréquenté en Californie et qui, entre temps, a lui aussi été expulsé de la marine.
L'homme est retourné à la Nouvelle Orléans où il fréquente la mosquée locale. En Août 1972,
Essex fait ses valises et part le rejoindre en Louisiane. 687
A la Nouvelle Orléans, il entame un apprentissage de réparateur de distributeur automatique et le
premier novembre, il emménage dans un duplex situé dans un quartier noir. Extérieurement, Essex
apparaît comme un homme affable. Son enseignant et les étudiants qu'il fréquente le considèrent
comme une personne agréable; ses voisins, comme un brave type sans histoire. Sous cette aimable
façade se cache en réalité une personnalité rongée de haine et travaillée d'une insatiable envie de
tuer des Blancs. Dans le secret de son appartement, le jeune raciste se nourrit de la littérature du
Parti des Panthères Noires, de la Nation de l'Islam et accumule armes à feu et munitions.
Le 15 décembre, Essex abandonne - comme tout ce qu'il a entamé dans sa vie - son programme
d'apprentissage. Il couvre l'intérieur de son appartement d'une myriade de graffitis racistes et
haineux. “Tire pour tuer” peint-il à la bombe sur les murs “Haine”, “Tue les diables de porcs
noirs”, “Ma destinée se trouve dans la mort sanglante des Porcs racistes”, “Tue les diables
126
Blancs”.688
Le 31 Janvier 1973, Mark Essex décide de passer à l'action. Remplissant ses poches de cartouches
et emportant un revolver et un fusil, il se dirige vers le quartier général de la police de la Nouvelle
Orléans où, à 11h00 du matin, il abat sa première victime, un jeune policier noir nommé Alfred
Harrell.689 Il se réfugie ensuite dans un quartier noir, Gert Town, réputé pour sa criminalité et
l'hostilité de ses habitants envers la police. Là, il s'abrite dans un entrepôt et à 23 heures, lorsque
deux policiers se présentent pour l'interpeller, il tire une balle dans le dos de l'un d'eux: Edwin
Hosli, sa victime, mourra deux mois plus tard des suites de ses blessures.690 Très vite, des renforts
de police arrivent sur les lieux et une chasse à l'homme s'engage. Essex est d'autant plus facilement
suivi qu'il a semé derrière lui ses munitions. Le lendemain, les policiers de la Nouvelle Orléans font
le siège d'une église de Gert Town où ils pensent pouvoir mettre la main sur le tueur. Alors qu'ils
s'apprêtent à investir le bâtiment, ils reçoivent l'ordre de quitter le quartier. Toute la journée, les
habitants n'ont cessé de téléphoner pour se plaindre de l'opération de police: craignant d'exacerber
les tensions qui opposent policiers et résidants, les autorités ont préféré faire un geste d'apaisement
dans leur direction. 691
Si le retrait des policiers donne à mark Essex l'occasion de s'échapper, le jeune raciste ressurgit le 7
janvier lorsqu'il tente d'assassiner Joseph Perniciaro, un épicier Blanc de Gert Town. Il avait fait
des courses dans son magasin 5 jours plus tôt et le commerçant, ayant reconnu son signalement,
avait contacté la police. Le manque de discrétion des enquêteurs a attiré l'attention des riverains et
le téléphone arabe aidant, mark Essex a probablement appris que ce diable blanc était de mèche
avec la police. Après avoir tiré une balle dans l'épaule gauche de Perniciaro, Essex s'enfuit et
décide de voler la voiture de Marvin Albert, un automobiliste qui passe par là. Lorsque le
conducteur, ne manquant pas de sang froid, refuse de céder sa voiture, Essex lui répond en braquant
son arme vers lui “je ne veux pas te tuer, je ne tue que des petits Blancs aujourd'hui, mais je te
tuerais aussi.” Albert céde et le tireur, s'emparant de son véhicule, se dirige vers sa cible suivante:
l'hôtel Howard Johnson.692
Arrivé à Destination, Essex quitte sa voiture, emmenant avec lui ses armes et, empruntant un
escalier de service, il parvient à pénétrer dans le bâtiment par la sortie de secours du 18ème étage.
L'apparition de cet homme armé effraye plusieurs femmes de ménages noires qu'il s'empresse de
rassurer: il n'est là, leur explique-t-il, que pour les Blancs. Et il ne tarde pas à en trouver. Devant la
chambre 1829, une brève bagarre l'oppose au Docteur Steagall qu'il abat d'une balle dans la tête
avant de tuer son épouse en lui tirant dans l'oeil droit.
Après avoir incendié la chambre où avaient séjourné les Steagall et avoir abandonné un drapeau
afro-américain à côté des corps de ses victimes, Essex déambule dans les couloirs de l'hôtel
Howard Johnson à la recherche d'autres diables blancs tout en hurlant le cri de ralliement du parti
des panthères noires:“Pouvoir au Peuple! Pouvoir au peuple”.693 Il tue Frank Schneider l'assistant
du gérant de l'hôtel qui a le malheur de se trouver sur son chemin puis Walter Collins, le gérant.694
Quelques instants plus tard, il blesse au ventre Robert Beamish, un client, et Tim Ursin, un
pompier arrivé sur les lieux, qui est touché à l'avant bras. Se retranchant ensuite au huitième étage
de l'immeuble, il fait feu méthodiquement sur les policiers et la foule qui s'est amassée sur une
avenue toute proche. Il blesse Ken Solis, un policier arrivé en renfort sur les lieux puis un autre
agent, Emanuel Palmisano. Deux autres policiers, Philip Coleman et Paul Persigo, sont abattus
d'une balle dans la tête. Un ambulancier et un autre pompier sont blessés, avant que le tireur
embusqué se replie vers le seizième étage de l'hôtel.695 A l'intérieur de l'hôtel, tentant eux aussi de
le déloger, un policier, Louis Sirgo, est assassiné par Essex puis un autre, Larry Arthur, est touché à
l'estomac. 696
127
Au début de l'après midi, la police de la Nouvelle Orléans parvient, au prix d'un lourd tribu, à isoler
le tireur embusqué sur le toit de l'hôtel. Un siège commence qui va se poursuivre jusqu'à 21h00.
Essex, acculé de toute part, y compris dans les airs par un hélicoptère, se livre à une dernière
fusillade avant de courir à découvert, fusil à la main. Il est aussitôt cueillit par une grêle de balles
puis le silence retombe avant qu'un sympathisant, du haut d'un autre immeuble, ne se mette à hurler:
“Pouvoir au peuple, Pouvoir au peuple!”.697
La mort de mark Essex va donner lieu à de nombreuses polémiques, certains policiers étant
convaincus qu'ils ont eu affaire non à un, mais à deux hommes. Le procureur général de la
Louisiane, William Guste, va provoquer la fureur de la communauté noire lorsque demandant au
procureur général du département de la justice américain, Richard Kleindienst, d'ordonner une
enquête, il attribue la responsabilité des meurtres à une “conspiration d'ampleur nationale”.
Harvey Britton, un des responsables de l' Association Nationale pour l'Avancement des Gens de
Couleur va aussitôt sauter sur l'occasion de présenter les Noirs comme les véritables victimes de
l'affaire du tireur embusqué de la Nouvelle Orléans en criant à la stigmatisation de sa communauté.
“C'est devenu une manie des autorités de l'état et de la ville de croire qu'à chaque fois que des
Noirs sont impliqués dans un type d'activité qui coûtent des vies ou qui, en d'autres terme, perturbe
la communauté, ceux-ci sont impliqués dans une conspiration.” 698
Les soupçons de William Guste étaient liés à un grave incident survenu un an plus tôt à Baton
Rouge. Deux policiers et deux musulmans noirs avaient trouvé la mort durant d'une fusillade
sanglante qui avait opposé d'un côté des membres de la Nation de l'Islam, d'un second un convoi de
dissidents de celle-ci en route pour aller abattre Elijah Muhammad à Chicago et d'un troisième, les
représentants de la loi. À l'époque, la possibilité d'un mouvement d'ampleur national au sein de la
mouvance des musulmans noirs avait déjà été évoquée .699
Aux USA, mark Essex et les membres de la Société de Mau Mau ne sont pas les seuls racistes noirs
à être influencé par le discours anti-blanc de la Nation de l'Islam et celui du Parti des Panthères
Noires. En 1974, à Jacksonville, en Floride, Jacob John Dougan, un Noir qui donne gratuitement
des cours dans une école de Karaté, endoctrine progressivement quelques uns de ses élèves et
parvient à les persuader de se livrer à une série de meurtres pour déclencher une guerre raciale.
Le 17 juin 1974, Dougan, Elwood Clark Barclay, Dwyne Crittendon et Brad W. Evans, ayant décidé
de tuer un “Diable”, montent dans une voiture et se mettent à sillonner la ville pendant plusieurs
heures à la recherche d'une proie. Régulièrement, une personne de race blanche retient l'attention
du groupe de jeunes noirs qui observent longuement cette victime potentielle. Au cours d'un de ces
arrêts, Dougan à l'idée d'écrire un message de revendication à l'attention des autorités. Finalement,
les cinq racistes apercoivent Stephen Anthony Orlando, un jeune autostoppeur blanc âgé de 19 ans
qu'ils font monter dans leur voiture puis qu'ils emmènent de force jusqu'à une décharge située dans
un lieu isolé.
Là, ils lui ordonnent de sortir de la voiture et l'assassinent avec un rare sadisme. Le garçon est
poignardé à plusieurs reprises et jeté à terre. Tandis qu'il se traîne en sang sur le sol et implore la
pitié de ses agresseurs, Jacob John Dougan lui pose un pied sur la poitrine et l'exécute. Les cinq
hommes abandonnent ensuite le corps de l'adolescent avec un poignard planté dans le dos auquel
est accroché le message suivant:
“Avertissement à l'état oppresseur. Vos atrocités et vos brutalités envers les Noirs ne
seront plus impunies. L'homme noir n'est plus endormi.700 La révolution a commencé
128
et l'opprimé sera victorieux. La révolution se terminera lorsque nous seront libres.
L'Armée de Révolution Noire, Tout pouvoir au peuple.” 701
Dans les jours qui suivent, Jacob John Dougan envoit à Mary Ann Mallory, la mère du garçon, des
cassettes audios, toutes se terminant par les mots “signé votre Armée de Libération Noire” dans
lesquelles il lui décrit la façon dont il a tué son fils:
“Mary Ann Mallory, ne soit pas si triste. Tu n'a pas perdu un fils; tu as gagné un héro.
Ton fils entrera dans l'histoire des Noirs....”
“La raison pour laquelle on a tiré que deux fois dans la tête de Stephen est que nous
avions un flingue à la noix. Il n'a tiré que deux fois et il s'est enrayé; on peut dire qu'il
avait du être fabriqué en Amérique parce qu'il ne valait rien. Il a été poignardé dans le
dos, dans la poitrine et dans l'estomac, ah, c'était beau. Tu aurais du voir ça. Ah, j'en
ai apprécié chaque minute. J'ai aimé regarder le sang gicler de ses yeux.
Il est mort en style, cependant, suppliant, suppliant et implorant la pitié...”
“Stephen A. Orlando n'a pas été assassiné, en aucun cas. Il a eu un procès équitable, le
type de procès équitable que vous avez donné aux Noirs, ces mêmes Noirs qui comptent
pour 25 pour cent de la population et 75 pour cent de la population carcérale
américaine. Il a été jugé, déclaré coupable et a été exécuté.” 702
Dans les jours qui suivent, les cinq racistes vont faire une autre victime, Stephen Lamont Roberts,
un adolescent de 17 ans venu du Michigan qu'ils vont sauvagement poignarder avant d'abandonner
son corps dans un secteur industriel de Jacksonville. 703
Jusqu'à l'arrestation des membres du groupe, Jacob John Dougan et Elwood Clark Barclay ne vont
pas cesser d'envoyer aux médias des cassettes audio comme celles qu'ils font parvenir à la mère de
Stephen Orlando. Les autres propos tenus dans les cassettes, sous couvert de thèmes anti-racistes et
de dénonciation des injustices qu'auraient subis les Noirs, relèvent en réalité de la pure haine
raciale. Les longs discours qu'elles contiennent sont empreints de la rhétorique du discours antiblanc et de celle de la Nation de l'Islam.
“Si vous voulez savoir comment eppeler “Américains”, eppelez le avec trois Ks au lieu
d'un C, vous savez, comme Ku Klux Klan. Vous savez, les Blancs, vous ne pouvez rien
faire de bien, votre nature est malveillante.”704
“Tu vois, diable blanc, nos esprits sont bien supérieurs à ceux de l'homme blanc du fait
que tu as un cerveau qui pèse 170 grammes et que l'homme noir à un cerveau de 212
grammes ...”705
“Nous sommes fatigués ... de devoir envoyer nos gosses à l'école avec toi et tes rejetons
blancs puants, ces choses, ces choses aux cheveux filasses que tu appelle tes
gosses...”706
Quatre mois après l'arrestation des membres de l'Armée de Libération Noire – Jacob John Dougan
sera condamné à la peine de mort - une autre attaque raciste se produit à Montgomery, dans
l'Alabama.
129
Le 12 octobre 1974, Aldron Parham, un retraité de race blanche est en train de se promener
tranquillement lorsqu'il est pris à parti par cinq musulmans noirs. L'un des hommes sort un
machette et se met aussitôt à lui hacher le visage à coups de lames. Témoin de la scène, M.E. Furr,
un policier en retraite qui tente d'intervenir, est abattu par les agresseurs au cour d'une brève
fusillade.
La bande de racistes, poursuivie par la police, se réfugie dans les locaux de WAPX, une station de
radio locale consacrée à la Soul. Deux musulmans noirs, dont Charles 4X Williams, parviennent à
s'esquiver. Trois autres, Arthur X Lewis, Julius Davis - alias Dawud Baqarah Allah - et Reginald
Robinson - alias Malika Shabazz - entrent dans le bâtiment et, brandissant des fusils à canon sciés,
prennent le personnel en otage. Tandis qu'une fusillade les oppose à 200 policiers qui encerclent le
bâtiment, les miliciens de la Nation de l'Islam diffusent pendant deux heures des appels aux frères
noirs: “il y a une révolution nègre et une révolution noire. Je suis de la révolution noire” s'égosille
un des racistes. Personne ne répondra à l'appel des miliciens de la Nation de l'Islam et dès le
dimanche, quatre des cinq hommes seront derrière les barreaux. 707 Le mode opératoire de
l'agression dont a été victime Aldron Parham présente de fortes similitudes avec une série de
meurtres racistes qui, au début de la même année, ont semé la terreur dans la baie de San Francisco.
130
Annexe 2 : Les Juifs Noirs de Yahweh Ben Yahweh
Le 07 Novembre 1990 au petit matin, les autorités fédérales lancent l'opération Jéricho. Aussitôt à
la Nouvelle Orléans, plus de trente agents du FBI investissent le hall d'entrée de l'hôtel Monteleone
avec un but: arrêter Yahweh Ben Yahweh, qui dort au 14ème étage du bâtiment dans une suite à
390 Dollars la nuit. Un des agents spéciaux téléphone à Dieu pour lui demander de se livrer et
d'ordonner à ses deux gardes du corps de n'opposer aucune résistance. Son interlocuteur accepte,
ne réclamant qu'un peu de temps pour revêtir sa robe et son turban blanc. A 4h45, la porte de la
suite s'ouvre: un homme noir aux yeux clairs, portant une large barbe, âgé d'une cinquantaine
d'années, s'avance dans le couloir. Il est aussitôt entouré par une dizaine d'agents armés jusqu'aux
dents et menotté tandis qu'on lui lit ses droits.
A Miami, en Floride, où s'est installé le quartier général qui coordonne l'opération Jéricho, dès
qu'arrive la confirmation de l'arrestation du gourou, le signal de départ d'une intervention dans le
Temple de l'Amour est lancé. La police bloque toutes les voies d'accès qui mènent à un ancien
entrepôt de Liberty City dont la secte des Yahweh à fait son quartier général au début des années
1980. La circulation est interrompue sur la 62ème rue et le secteur est isolé sur un rayon de trois
pâtés de maisons. Les voitures de la police de Miami et du FBI franchissent les barrages et
s'approchent de la cible. Une cinquantaine d'agents portant fusils et armures encerclent le bâtiment
repeint de blanc. L'assaut est imminent et chaque agent se prépare au pire ; Ils savent qu'ils ont
affaire à une secte apocalyptique dont les adeptes sont capables des pires violences et doivent
répondre devant la justice d'au moins quatorze meurtres. Tous n'ont qu'une crainte: que l'assaut
tourne au bain de sang, avec fusillade ou au suicide collectif à la clef. Yahweh Ben Yahweh n'a t-il
pas écrit: “Il vaut mieux pour nous nous en aller et nous suicider que d'autoriser nos ennemis à
entrer dans nos maisons et à nous traîner par terre, à traîner nos mères et nos filles dehors, à les
battre, à les lyncher et à les violer pendant que nous regardons sans rien faire.” 708
A cinq heure du matin, une dizaine d'agents traversent le parking de l'entrepôt, frappent à sa porte
et, les Yahwehs refusant d'ouvrir, la défoncent à coup de bélier. Aussitôt, les hommes du FBI et des
unités de choc de la police de Miami se ventilent dans les locaux, fouillent toutes les pièces et
inspectent chacune des alcôves où dorment les adeptes. Chaque chef d'équipe a sur lui les photos
de 17 suspects recherchés. A l'extérieur, d'autres agents fouillent les uns après les autres les
véhicules garés là et en tirent une quinzaine d'individus qui, les mains sur la tête, sont escortées
jusqu'à un endroit où on les contraint de s'allonger sur l'asphalte. Parmi eux, les policiers identifient
Job Israël, un des suspects qu'ils recherchent. Ils mettent également la main sur un second : Amri
Israël.
Simultanément, à Atlanta, en Géorgie, une troisième équipe de policiers interpellent Judith Israël,
le bras droit de Ben Yahweh, au volant de sa voiture blanche alors elle quitte la tour Arts Center.
En Louisiane, après qu'une quatrième équipe d'agents du FBI survolant la région en Cessna les aient
repérés au volant d'autres véhicules blancs, trois autres Yahwehs sont eux-aussi arrêtés sur
l'interstate10 aux abords de Lafayette.
Lorsque l'opération Jéricho prend fin, les autorités fédérales ont tout lieu de se réjouir: le sang n'a
pas coulé et sur 17 personnes recherchées, seules quatre sont encore dans la nature. Yahweh ben
Yahweh et son entourage vont devoir rendre des comptes sur les agissements de la secte. Parmi les
chefs d'inculpations qui ont mené à l'arrestation du gourou, un tribunal fédéral déclare que Yahweh
“ exerçait son contrôle en séparant les familles des adeptes au sein de l'entreprise, en
réglementant la vie personnelle et sexuelle des adeptes mariés et en ayant des rapports sexuels
131
avec des adeptes de sexe féminin tant adultes que mineures.” De plus, un groupe ultra-secret, la
fraternité, avait été fondé dans lequel, pour être admis “un individu devait assassiner un diable
blanc et trancher un morceau du corps pour le présenter [...] comme preuve du meurtre.”709
C'est le 27 octobre 1935, à Kingfisher dans l'Oklahoma, que Pearl Olive et Georges Mitchell
donnent à Yahweh Ben Yahweh son premier nom. Dieu le Fils de Dieu s'appelle alors, et pour la
trentaine d'année qui suivent, Hulon Mitchell Junior. C'est le premier enfant d'une fratrie qui en
comptera quinze en tout. Il est élevé dans une intense ferveur religieuse nourrie par un père pasteur
pentecôtiste. En 1941, Sa famille emménage à Enid, toujours dans l'Oklahoma. A l'époque, la
ségrégation est de rigueur en ville et comme beaucoup d'autres noirs, Mitchell en fait l'expérience
au quotidien. Il grandit, toutefois, sans incidents notables si ce n'est que, pendant son adolescence,
il impose ses pratiques incestueuses à certaines de ses soeurs. En 1954, il s'enrole dans l'armée de
l'air américaine, se marie une première fois avec Nodie Mae Chiles, dont il aura quatre enfants en
quatre ans. Parallèlement, il entame des études de psychologie.
Comme beaucoup d'autres personnes, il va être entraîné dans le mouvement des droits civiques, qui
commence à bouleverser en profondeur la société américaine et entame la destruction de ses
structures sociales. A la fin des années 1950, il se joint au NAACP, participe à des sit-inns, occupe
des restaurants pour contraindre les propriétaires blancs à servir les Noirs et il prend peu à peu le
goût de la contestation et de la confrontation. Les idées du mouvement des droits civiques, qui
présentent les Blancs et la ségrégation comme les seuls freins au développement économique de la
communauté noire, préparent le terrain à d'autres, plus radicales.710
Quoique peu implantée dans le Sud des États Unis, la Nation de l'Islam possède un temple à
Atlanta. Entre 1958 et 1961, infatigable semeur de haine, Malcolm X est venu y prêcher à plusieurs
reprises.711 C'est là qu'en 1961, Hulon Mitchell Jr se convertit au credo raciste de la secte avant de
s'impliquer dans la petite communauté d'Albany. Elle compte une quarantaine d'adeptes, qui
tentent quelques temps d'implanter une petite épicerie dans cette ville.
Mitchell apprend par coeur les questions et réponses que chaque musulman noir doit savoir réciter
à la perfection. Les 400 ans d'oppression, l'origine des Diables Blancs, les quatre victoires sur le
diable, l'histoire de la tribu de shabbazz, l'armée asiatique d'Allah et l'arrivée prochaine du vaisseau
mère sont autant de thèmes qui n'ont plus de secret pour lui. Comme les autres adeptes, il arpente
les trottoirs pour vendre son quota de “Muhammad Speaks” et prêcher la bonne parole aux “perdus
et retrouvés”. Il arbore le costume au noeud papillon, mange un repas par jour, rejoint les miliciens
du Fruit de l'Islam, prêche au coin des rues et fait preuve de tant de zèle qu'il est bientôt remarqué
par les responsables de la secte qui voient en lui une recrue de talent. On le convoque à la mosquée
N°2 de Chicago où il rencontre Elijah Muhammad. Il se lie d'amitié avec Malcolm X, côtoie aussi
Louis Farrakhan. A 26 ans, le jeune homme abandonne son nom d'esclave et devient Hulon X.
Dans les années qui suivent, Elijah Muhammad lui attribue son véritable nom: Hulon X devient
Hulon Shah. Il est nommé prédicateur de la mosquée N°15. Avec un mouvement des Droits
civiques qui ne cesse d'attiser les tensions raciales, Hulon Shah fait une ample récolte de nouveaux
adeptes désireux de tailler une boutonnière aux diables blancs. Bientôt, le temple fait l'acquisition
d'une ancienne église Baptiste, la secte multiplie les commerces, se dote d'une boulangerie, d'un
magasin de vêtements et de restaurants. Occasionnellement toutefois, le prosélytisme de ses
adeptes se fait si agressif que des bagarres éclatent avec d'autres noirs ou avec la police.
Après l'assassinat de Malcolm X, le climat change profondément au sein de la secte. L'heure est à
132
l'épuration et à la délation. En 1967, c'est au tour d'Hulon Shah d'être dans le collimateur. De
bonnes âmes ont signalé au quartier général de la secte que le prédicateur d'Atlanta aurait détourné
50 000 Dollars. On l'accuse d'avoir agressé des mineures et d'avoir, abomination entre toutes, des
tendances homosexuelles. Qu'Elijah Muhammad entretienne un harem de secrétaires et se servent
à volonté dans les comptes de la Nation de l'Islam, c'est une chose. Qu'un de ses prédicateurs lui
enlève le pain de la bouche, s'en est une autre: le prophète ordonne une enquête interne. Prudent,
Hulon Shah, qui sait de quoi sont capables ses coreligionnaires, décide de démissionner de son
plein grès.712
Défroqué de son sacerdoce de haine, Hulon Shah redevient pour quelques mois Hulon Mitchell
Junior avant de se métamorphoser en radio évangéliste. En 1968, “Père Michel” refait surface à
Atlanta par le biais des canaux hertziens. Flanqué d'un certain “Père Jones”, alias Billy Steven
Jones, il monte rapidement un lucratif commerce qui consiste à exploiter la crédulité des auditeurs
en leur farcissant les oreilles de citations bibliques et en leur vendant au téléphone les numéros de
la chance. L'opération prospère tant et si bien que le 23 mai 1969, Père Jones est abattu par trois
voleurs venus d'une autre ville ; le saint homme a le temps, avant de passer l'arme à gauche,
d'abattre deux d'entre eux avec le revolver qu'il cachait sous un des cousins du trône qu'il a fait
installer chez lui. Le père Michel, lui, sévira encore quelques années avant de tirer sa révérence et
de quitter discrètement la Géorgie, laissant derrière lui ses fidèles et surtout le procès pour fraude
qu'il lui ont intenté.713
En 1976, Père Michel réapparait à Orlando, une petite ville de Floride que l'installation de
Disneyland a mis sur les cartes du monde. Le Père Michel est devenu “Frère Amour”.
Rapidement, il se constitue une congrégation d'une vingtaine d'adeptes, principalement des femmes,
aux crochets desquelles il vit en les nourrisant de paroles bibliques. Il y rencontre Linda Merthie
Gaines, une jeune diplômée en gestion administrative, mère de trois enfants, qui lui sera une aide
précieuse et dévouée dans les années qui suivent.714 Il étudie les textes sacrés de divers religions et,
en 1978, il déménage à Miami où il est bientôt frappé par une révélation divine : il doit former une
nouvelle religion basée sur le judaïsme et guider le peuple noir vers le salut. Il résumera cette
révélation dans un petit livre intitulé: “Tu n'es pas un Nègro! Notre véritable histoire, le secret le
mieux gardé du monde, Yahweh le Dieu des Dieu”. 715 Frère Amour devient Och Moche Israël,
frère Moïse Israël.716
A vrai dire, Hulon Mitchell Junior n'est pas le premier à avoir l'idée de créer un culte de Juifs noirs
et l'existence de ceux ci précède même l'apparition des Musulmans Noirs. Il existe déjà, aux États
Unis, de nombreuses congrégations rassemblant des Noirs convaincus d'être les vrais descendants
des Juifs.
L'intérêt de certains Noirs-Américains pour le judaïsme apparaît dès la fin du XIXème siècle avec
l'émergence du nationalisme noir et puise sa raison d'être dans trois facteurs principaux. D'abord, la
raisonnance particulière que trouvait au sein de la communauté noire le récit de la captivité des
Juifs en Égypte. Ensuite, un intérêt pour les références de la bible aux Éthiopiens - un terme général
pour désigner les habitants de l'Afrique Subsaharienne – accru par la redécouverte des Juifs
Falashah par l'explorateur Joseph Halevy. Enfin une volonté d'affirmation raciale par le rejet du
Christianisme, religion imposée aux Africains par les esclavagistes blancs.717
Le premier culte de Juifs noirs est fondé au Kansas en 1896 par William Saunders Crowdyn, un
cuisinier employé par la compagnie de chemin de fer de Santa Fe. Dix ans plus tard, Son “église
des Dieu et des Saints du Christ” (il s'agit ici d'une allusion au Christ à Venir) compte des
congrégations dans 29 villes de cet état. En 1915, Le prophète F.S. Cherry fonde lui aussi un culte
des Juifs Noirs à Philadelphie qu'il baptise “Église de Dieu”. Il prêche que les Noirs sont les
133
descendants de Jacob et que les premiers hommes que Dieu a créé étaient noirs, l'homme blanc ne
l'étant devenu que suite à une malédiction de Dieu. Pour lui, les Juifs blancs sont des imposteurs et
pour cette raison, il refuse que les membres de sa secte appellent leurs lieux de culte des
synagogues. En 1919, Arthur Wentworth Matthew, un Africain originaire de Lagos qui milite au
sein de l'organisation de Marcus Garvey, fonde avec huit autres personnes les “gardiens des
commandements, Sainte Eglise du Dieu vivant”. Lui aussi identifie les Juifs noirs aux Falashas et
enseigne que les patriarches de la bible étaient noirs. Il prophétise que l'ascendant de la race
blanche arrive à son terme et qu'en l'an 2000, une guerre nucléaire va remettre les hébreux noirs à
leurs juste place. 718 A sa mort en 1973, il est remplacé par le rabbin Capers Funnye, qui dirige à
Chicago la congrégation hébreuse éthiopienne de Beth Shalom B'nai Zaken. 719 En 1965, William
A. Lewis fonde la Maison de Judah, un autre culte des Juifs Noirs basé à Chicago avant de
déménager dans l'Alabama. La secte, qui prêche que les noirs sont originaires de Jérusalem et que
les Juifs Blancs sont des diables qui seront bientôt chassés de terre sainte, fera surtout parler d'elle
lorsqu'un jeune adepte sera battu à Mort. 720 Enfin, dans les années 1970 et 1980, les Hébreux
Noirs, une secte fondée par Ben Amri Carter dans les années 1960 va recevoir l'attention des
médias. Ses adeptes, après avoir séjourné un temps au Libéria, vont s'installer en Israël, provoquant
l'embarras des autorités du pays qui vont leur refuser la citoyenneté pour finalement leur attribuer
des permis de séjour .721
La variété de Judaïsme noir que frère Moïse met en place va surtout consister à reprendre les
enseignements de la Nation de l'Islam en y appliquant une terminologie Juive. Les adeptes sont
rapidement endoctrinés par le culte, notamment par le biais d'une série de pratiques qui mènent à
leur dépersonnalisation progressive. Le patronyme, élément fondamental de l'identité, est changé :
Le nom d'esclave doit être abandonné. Là où la Nation de l'Islam avait le “X” et le Temple de la
science Maure de l'Amérique avait “El” ou “Bey”, Le culte de Ben Yahweh a “Israël”. Linda
Gaines devient Judith Israël. Hullon Mitchell III, un des fils du gourou, devient “Zedekiah Israël”.
Son neveu Anthony Solomon est “Joshwa Israël”. Et il y a encore des “Aushalom Israël”, des “
Hezion Israël” ou encore des “Abyah Israël”. L'apparence physique, elle aussi, est uniformisée: Les
hommes doivent se laisser pousser la barbe, les femmes laisser leurs cheveux à l'état naturel, tous
doivent porter un turban et des vêtements Blancs. Les adeptes doivent porter autour du cou l'étoile
de David. Pour les hommes, Och Moshe Israël fait procéder à une inspection publique des sexes et
impose les mutilations génitales rituelles en faisant procéder à des circoncisions - elles aussi
publiques - pour la modique somme de cent dollars. 722
Les pratiques alimentaires sont modifiées et la consommation de nourriture casher est obligatoire,
elle sera même rationné en fonction du montant des oboles rapportées par les adeptes. Ainsi gare
aux “gloutons”, car la secte instaure les châtiments corporels. Au cours de séances d'humiliations
publiques, les adeptes jugés coupables d'une transgression sont fessés, fouettés ou contraint de
s'agenouiller de longues heures. Hommes et femmes vivent dans des dortoirs séparés et n'ont le
droit d'avoir des rapports sexuels – s'ils sont mariés- qu'à des fins de procréations. La chose a lieu
dans un petit local dont ils peuvent disposer pendant une heure, avec l'obligation de remplir une
feuille de pointage consultable par tous. Les ressources de chaque membre doivent aussi être
versées au pot commun de la secte. Ni le courrier, ni les journaux ou les magazines ne sont
autorisés. 723 Le cercle des Dix, un groupe de garde du corps au service du Gourou, est chargé de
faire régner la discipline dans la secte . Chacun des anciens qui le compose porte un “bâton de vie”
d'un mètre cinquante de long car, selon Och Moche Israël, L'homme blanc y voit un symbole
phallique et, “dans les mains d'un homme noir, c'est pour lui une arme terrible. Et donc cela vous
met en position d'autorité”.724
Peu à peu, le secte accroît le nombre de ses membres. En octobre 1980, ils sont 150 à se regrouper
autour de frère Moïse.725 A la fin de l'année, une trentaine d'entre eux décident de se consacrer à
134
plein temps au culte. ils procèdent à l'achat d'un entrepôt à Liberty City, qui devient le quartier
général des “Yahwehs”. Au printemps 1981, plus de 500 personnes se pressent chaque samedi pour
assister à ses classes du sabbat.726 Frère Moïse y prêche, mélangé à un vague discours sur
l'autosuffisance économique de la communauté noire, un racisme anti-blanc déguisé sous des
oripeaux bibliques. Tous les thèmes les plus éculés de la Nation de l'Islam sont remis au goût du
jour par son ancien prédicateur. Les Noirs non-convertis sont au mieux des “Jacobs Morts” et des
“Eves mortes” qui vivent dans la tombe de l'ignorance, quand ils ne sont pas de purs et simples
oncles toms au service des Blancs. Les Juifs blancs, inévitablement, appartiennent à la synagogue
de Satan. Le peuple noir vis sous le coup de 400 ans d'oppression. Yahweh, bien sur, hait les
homosexuels. Quant à la femme blanche, c'est une diablesse de la pire espèce et pour bien en
convaincre ses partisans, Frère Moïse organise des projections de films zoophiles, dans un but
pédagogique.727
Si la secte grandit, des dissensions ne tardent pas à émerger en son sein. Certains adeptes en quête
de spiritualité commencent à avoir des doutes sur la sainteté du gourou. La nature raciste des
enseignements qu'il dispense n'est pas la seule chose qui les dérangent. Le fait que Yahweh
procède à l'inspection des soeurs dans leur plus simple appareil, qu'il entre la nuit dans la chambre
de certaines, qu'il leur apprenne à s'administrer des douches rectales ou à pratiquer la respiration
artificielle pour sauver des foetus en se soufflant les unes les autres dans le vagin leur parait peu
orthodoxe.728 Bientôt la radio et la presse locale se font l'écho des rumeurs qui commencent à
circuler autour du temple de l'Amour. Joe Oglesby, un journaliste du Miami Herald, qui infiltre une
réunion de la secte en mai 1981 assiste à une scène hallucinante : lorsque Frère Moïse demande à
une assistance en transe combiens sont prêts à mourir ou à tuer pour Yahweh, la totalité des adeptes
lèvent la main. 729
Dans les mois qui suivent, l'attention des médias et la dissidence interne à laquelle il fait face vont
amener Och Moche Israël à fanatiser ceux de ses adeptes qui lui sont encore fidèles et, citation de
la bible à l'appui, à les inciter au meurtre. Le résultat ne se fait pas attendre: En Novembre 1981,
plusieurs membres du cercle des Dix et quelques autres hommes passent à l'action. Le 11
novembre, un dissident de la secte, Eric Burke, fait l'objet d'une tentative de meurtre menée par
Zerubbabel Israël, alias Ricky Woodside. Il parvient à le mettre en fuite en tirant plusieurs coups
de feu. Le lendemain, Zerrubabbel Israël, aidé d'Enoch Israël (John Foster) et de Yehuda Israël (
Lloyd Clark) passent à tabac Aston Green, un adepte Jamaïcain, avant de l'emmener agonisant dans
la campagne de Miami. Ils le décapitent alors en une vingtaine de coups assénés avec un machette
à la lame émoussée. Trois jours plus tard, un autre commando de Yahwehs, menés par Dan Israël
(Robert Beasley) et Amri Israël (Walter Lightburn) tendent une embuscade à deux autres adeptes
qui viennent de signaler à la police les rumeurs qui circulent sur le meurtre de Greens. Carlton
Carey, un adepte dissident, est abattu à coups de revolver. Sa femme, Mildred Banks, est égorgée
au couteau par l'un des hommes ; elle survivra miraculeusement à l'agression. La police de Miami,
qui craint les pressions conjuguées des associations de droits civiques qui protègent l'exercice des
religions et celles de la communauté noire, toujours prompt à crier au racisme, ne pousse pas son
enquête jusqu'au bout. Les dissidents du culte des Yahweh, terrorisés, quittent la ville.730
Galvanisé par sa victoire sur les “hypocrites”, Och Moche Israël s'attribue des galons. Le prophète
devient désormais le sauveur et se rebaptise “Yashua”. Dans les mois qui suivent, il lance une
vague de prosélytisme en envoyant quelques “anciens” répandre la bonne parole raciste du culte à
travers les États Unis. Simultanément, les adeptes du culte sont pressurés de tous l'argent qu'ils
peuvent apporter à la secte. Les femmes sont encouragées à soutirer au système social américain
autant de prestations qu'elle le peuvent. Les adeptes doivent sans relâche collecter des dons dans la
limite des quotas qui leur sont attribués, avec récompense et punition à la clef. L'alimentation des
membres du culte est sévèrement rationnée et se résume à un repas par jour, quand Yeshua ne
135
décrète pas qu'il faut jeûner.
Parallèlement, la violence ne diminue pas au sein de la secte. En Juillet 1983, un rastafarien venu
défié le gourou de la secte est passé à tabac lors d'une réunion. 731 A l'automne 1983, Leonard
Dupree, un jeune adepte soupçonné d'être un “Oncle Tom”et d'avoir été envoyé pour tuer le gourou,
est mis à mort dans les murs du temple de l'Amour. Au cours d'une exécution macabre, tous les
membres du temple présent, y compris les femmes et les enfants, vont tuer le jeune homme à coups
de pieds, de poings, de bâtons et de manches à balais. Son corps ne sera jamais retrouvé par la
police.732
En 1984, Yahshua décide, en toute modestie, de se renommer Yahweh Ben Yahweh: Dieu, le fils
de Dieu. En juin de la même année, il décide d'organiser un tour des États Unis en emmenant 200
Yahwehs faire du prosélytisme à bord d'une caravane de bus repeints en Blanc. Les adeptes, dont la
nourriture est rationnée à une pomme, une poire et une orange, doivent ramener chaque soir au
moins 20 Dollars. 733 C'est à l'occasion de ce tour que la haine raciste semée depuis des années par
Ben Yahweh finit par avoir des conséquences aussi tragiques que prévisibles. Le 03 Juillet 1984,
plusieurs adeptes décident de faire un sacrifice humain en l'honneur de la venue de Yahweh en
mettant à mort un diable blanc. Ce soir là, plusieurs hommes dont Robert Rozier -alias Neriah
Israël, une recrue arrivée au temple un an plus tôt, rodent dans les rues adjacentes au temple de la
secte à Newark, dans le New Jersey. Ils croisent Attilio Ciccala, un Sans Domicile Fixe âgé de 52
ans, qu'ils poignardent à huit reprises, laissant son corps inanimé traîner dans une mare de sang. Il
mourra peu de temps après à l'University Hospital de New York.734 La même année à Miami, alors
qu'il se rend au temple de l'amour, un autre membre du culte, Alfred Perry, est prit d'un soudain
accès de rage et de haine en apercevant deux ouvriers de bâtiment de race blanche; Il se jette sur les
deux hommes et les poignarde à plusieurs reprises. L'agression raciste lui vaudra 5 ans de prison. 735
A la fin de l'année 1984, le FBI estime que le culte anti-blanc de Yahweh Ben Yahweh compte
5000 membres à travers les États Unis.736
Les agressions et le meurtre anti-blanc qui se produisent en 1984 sont un coups de semonce
annonciateurs d'autres crimes racistes. En 1986, en marge du cercle des dix, un nouveau groupe
voit le jour au sein de la secte: La fraternité. Présidée par Yahweh ben Yahweh, elle regroupe les
Noirs les plus fanatisés et les plus racistes du culte. Lorsque le gourou prêche ouvertement la mise
à mort de ses ennemis, le signal de départ d'une vague de violence est donné.737
Le premier à en faire les frais s'appelle Harold Maxwell Barnett. C'est un sans abris blanc qui
couche souvent sous les ponts ou d'autres abris de fortune. Frêle, il pèse à peine 60 kilos, âgé, il a
70 ans, il constitue la proie idéale pour les anges de la Mort de Ben Yahweh. Le 13 avril 1986, on
découvre son cadavre lardé de 6 coups de couteau dans le dos et de deux autres dans le cou.738
Le même mois, Ben Yahweh ordonne à un de ses fidèles les plus dévoués, Neriah Israël, de tuer un
diable blanc, de le décapiter et de lui ramener sa tête. S'étant muni d'une épée de Samouraï, le
jeune noir, un ancien joueur de Football Américain, se dirige vers Coconut Grove, un quartier
branché de Miami où il passe plusieurs heures à guetter une proie idéale. Soudain, un homme ivre
se détache de la foule en titubant ; la chasse au diable blanc commence. Neriah Israël emboîte
discrètement le pas de Kurt Doer, un homosexuel de 44 ans. Lorsqu'il arrive dans son immeuble,
Neriah s'engage à sa suite. Et quand, arrivé à son appartement, il s'apprête à fermer sa porte, il est
soudain confronté au Noir qui lui déclare être l'ange de Yahweh. Une courte lutte s'engage, Kurt
s'enfuit vers sa chambre où se trouve son amant, un quinquagénaire nommé Glenn Fowler. Neriah
Israël se jette sur ce dernier et lui enfonce à deux reprises son poignard dans le coeur. Tandis que
le quinquagénaire s'effondre en hurlant, le Noir attrape Kurt qui n'a pas eu le temps de se ressaisir et
le plaque contre le mur avant de le massacrer à coups de poignard à l'estomac et à la poitrine.739
136
En mai, un autre adepte de Yahweh ben Yahweh, Ardmore Canton III, dit Absalom Israël, décide à
son tour de se montrer digne de la Fraternité. Il repère Clair Walters, un vétéran de la guerre du
Vietnam qui vit dans la rue. Le sans domicile fixe s'introduit dans un bâtiment abandonné, le Aloha
Motel, pour se reposer. L'ange de la mort de Ben Yahweh lui emboîte le pas et loin des regards, il
attrape le pauvre diable et l'égorge, avant de lui trancher l'oreille gauche. Il gardera ce trophée pour
l'exhiber aux fidèles du temple de l'Amour.740
Quelques jours plus tard, C'est au tour de James M. Littlejohn de mettre en pratique les
enseignements de Yahweh. Le gourou lui a appris que, pour tuer facilement un être humain, il
suffit de le poignarder dans les reins pour qu'il entre en état de choc. Désormais certain de pouvoir
assassiner facilement un diable blanc, LittleJohn erre quelques temps à la recherche d'une proie
lorsqu'il aperçoit James Lee Myers, un routard âgé de 31 ans, originaire de l'Indiana. Loin d'entrer
en état de choc lorsqu'il reçoit un premier coup de couteau dans le dos, Myers se met à hurler et
s'enfuit à travers des taillis. Le Noir, poignard à la main, se met à le poursuivre, le poignarde à
nouveau dans le dos, laissant derrière eux un sillage de sang. Lorsque sa victime blanche s'écroule
enfin au pied d'un arbre, il tente nerveusement de lui trancher une oreille; Il n'y parvient pas. Il
essaye avec l'autre : pas moyen ! Alors craignant que les appels au secours du Blanc n'aient attiré
l'attention, il préfère abandonner la partie et rentre au temple de l'amour sans la preuve convoitée de
sa dévotion.741
En juin 1986, un cubain de race blanche âgé de 54 ans, Carlo Alonso, est retrouvé en train de se
vider son sang sous une porte cochère après avoir été poignardé à plusieurs reprises au cou et aux
épaules. Plusieurs témoins aperçoivent aperçoivent un Noir en train de fuir la scène du crime.742
Le 31 août, les anges de la mort de Yahweh font une nouvelle victime. La police repêche le
cadavre de Luis Llerena, un autre cubain de race blanche qui a été poignardé onze fois à la poitrine
et deux fois au bras droit. L'homme, qui porte un tatouage représentant un cercueil orné de fleurs,
ne sera identifié que grâce à ses empreintes digitales.743
Le 05 Septembre 1986, Yahweh Ben Yahweh ordonne à nouveau aux membres de la fraternité de
tuer un Diable Blanc. Carl Douglas Perry, alias Aher Israël, se met en quête d'une victime lorsqu'un
blanc attire son attention. L'homme porte un des T-shirt orné d'une étoile de David vendu par la
secte. Il s'agit de Lyle Austin Bellinger, un Juif pour Jésus qui prêche dans la rue le Christianisme.
Le Noir lui emboîte le pas ; lorsque les deux hommes se trouvent enfin dans un lieu désert, il sort
son épée de samouraï et frappe le converti en plein coeur, à travers l'étoile de David.
Malheureusement pour le disciple de Ben Yahweh, Bellinger, déséquilibré, tombe dans le canal
tout proche, empêchant le Noir de récupérer une de ses précieuses oreilles.744
Dépité, Aher Israël confit sa mésaventure à Neriah Israël. Qu'à cela ne tienne ! Les deux larrons
décident d'unir leur forces. Ils repèrent un homme en train de dormir dans une voiture. Il s'agit de
Raymond Kelly, un mécanicien. Les deux hommes s'approchent. Rozier attrape le sexagénaire par
la chemise, constate qu'il s'agit bien d'un Blanc, sort son couteau et le poignarde à plusieurs
reprises. Dès que son comparse a finit sa besogne, Aher Israël s'approche du cadavre encore chaud
et prélève sur la tête de Kelly le trophée de la fierté noire, avant de remettre soigneusement les
lunette de l'homme blanc sur son nez. Mais le sort s'acharne contre le Noir : dans l'émotion du
moment, il perd l'oreille du Blanc ! Les deux hommes retournent donc vers la voiture. Aher
enlève à nouveau les lunettes du nez du cadavre, sort son poignard et lui tranche la seconde
oreille.745
Pendant le déroulement de cette série de crimes racistes, la fraternité tient des réunions secrètes
137
présidées par Yahweh Ben Yahweh, qui donnent de saint baisers à ses anges de la mort. Les tueurs
racontent leurs exploits. On sort les oreilles tranchées et l'on joue avec. Ce sont “des oreilles de
porcs” déclare le gourou, qui s'en sert parfois comme de frisbees. Puis les trophées, enveloppés
dans du papier journal, sont brûlés.746
Au mois de Septembre, les anges de la mort passent à nouveau à l'action. Cette fois, c'est Cecil
Branch, un “oncle Tom”, qui fait l'objet des attentions des tueurs de Ben Yahweh. Quelques jours
plus tôt, il a insulté, bousculé et chassée une adepte de la secte venue sonner chez lui, accompagnée
d'un groupe de Yahweh. Neriah Israël et quelques autres vont lui faire payer ce comportement peu
déférent en le poignardant 25 fois, après l'avoir bâillonné et lui avoir lié les pieds et les mains.747
Arrivé à la fin du mois de Septembre 1986, Anthony Murphy, alias Hoseah Isaac, est profondément
frustré: Il n'a pas encore tué de diable blanc. Le 02 octobre, il décide de passer à l'acte et
d'assassiner un enfant, considérant qu'une telle proie devrait être plus facile à maîtriser qu'un adulte.
Tandis qu'il arpente les rues de Miami, il change soudain d'avis. Harry Byers, un Sans Domicile
Fixe âgé de 68 ans, est allongé sur un banc et dort profondément. L'affaire est aisée. Le Noir
s'approche, sort le proverbial couteau et poignarde son diable à l'estomac, avant de lui trancher
l'oreille gauche. Soucieux de la conserver dans de bonnes conditions, il la plongera dans un bocal
d'alcool avant de l'apporter à Ben Yahweh.748
Une semaine plus tard, Brian K. Lewis - un juif noir plus connu au sein de la secte sous le nom
hébreux d'Hezion Israël - décide à son tour qu'il est temps de tuer un diable blanc en hommage à
Yahweh. Reinaldo Echevarria, un divorcé d'une quarantaine d'année va être massacré par le Juif
noir. Hezion se déchaine sur le corps de ce Sans Domicile Fixe, lui assène un, deux, trois, quatre,
dix coups de couteau. Il frappe avec une telle violence qu'il lui défonce cinq côtes avant que,
poignardant une onzième fois sa victime, ses doigts ne glissent sur la lame effilée, le contraignant à
se rendre à l'hôpital pour être soigné. L'ange de la mort inventera une vague histoire d'autodéfense
et la police de Miami n'ira pas chercher plus loin. 749
La série de meurtre prend fin en octobre 1986 lorsque les Yahwehs, après avoir fait l'acquisition de
plusieurs immeubles délabrés - la résidence Opa Locka - procédent à l'expulsion musclée des
familles noires qui y vivent. Deux habitants récalcitrants, Anthony Roosevelt Brown et Rudy
Broussard, sont exécutés à coups de balles dans la tête par les hommes aux turbans blancs. Neriah
Israël, attrapé par la police en possession de l'arme du crime, est rapidement identifié comme un
des tueurs aux oreilles coupées. Il redevient Robert Rozier et confesse tout ce qu'on lui demande et
plus en échange d'une peine légère: 10 ans de prison pour quatre meurtres. Il faudra toutefois
encore quatre ans avant que la secte et ses tueurs ne doivent répondre de leurs actes devant une cour
de justice.750
L'affaire Opa-Locka ramène la secte dans le feu de l'actualité. Ben Yahweh, conscient de l'énorme
problème auquel il est confronté, embauche à prix d'or Ellis Rubin, un célèbre avocat. L'homme,
très conscient de l'influence des médias, les utilise fréquemment au bénéfice de ses clients. Il
conseille au gourou, s'il veut se dégager du bourbier dans lequel il est enfoncé, de changer
radicalement son image. Surtout, il lui ouvre largement son carnet d'adresse, et va en faire en
quelques mois la coqueluche des élites politiques et économiques de Miami.
Désormais, la secte met l'accent sur un message d'autosuffisance économique de l'homme noir.
Grâce à deux hommes providentiels, Wally Lazarus et son fils David, un courtier et un avocat, qui
conseillent aussi Ben Yahweh en matière d'achats, entre 1986 et 1990, les Juifs noirs font
l'acquisition de 20 nouvelles propriétés, en plus des 6 qu'elle possède déjà.751 Elle se spécialise
dans la réfection d'anciens hôtels au sein desquels elle impose aux habitants un code de moralité.
138
Les contributions des adeptes s'élèvent à un million de Dollars par an auxquels viennent s'ajouter
les 21 000 dollars mensuels que rapportent ses hôtels. En 1990, l'empire financier de Ben Yahweh
atteint une valeur d'environ 8 millions de dollars. De nombreux représentants de la communauté
noire de Miami ne tardent pas à être enthousiasmés par la réussite spectaculaire de Ben Yahweh ; le
gourou qu'on regardait parfois avec suspicion est devenu un citoyen modèle.
«L'Égypte a les pyramides. l'Inde a le Taj Mahal. La France a la tour Eiffel. Rome a le pape.
Orlando a Disney, Miami a le Fils de Yahweh. La plus grande attraction du monde est parmi vous.
Je suis là» déclare le gourou lors d'un banquet. En coulisse, la réalité n'est pas aussi brillante:
beaucoup d'hôtels peinent à avoir une clientèle, certaines entreprises des Yahwehs se résument à
une simple ligne téléphonique installée dans les locaux de la secte et surtout, l'empire immobilier
est bâti sur un château de carte: une pile de dettes, d'emprunts, de crédits et d'hypothèques.752
Eclairé par Ellis Rubin, Ben Yahweh commence à comprendre qu'il peut peser de façon
significative sur la vie politique de la ville. Dans les sociétés occidentales au sein desquelles vivent
des minorités ethniques, la population blanche est généralement partagée de façon égale entre
plusieurs options politiques et vote en fonction de ce qu'elle pense être l'intérêt général. Le vote des
minorités ethniques est toujours polarisé parce que leurs électeurs ne votent qu'en fonction de leur
intérêts ethniques. Dans un système démocratique, cette forte polarisation les met donc au centre
de l'échiquier politique parce qu'ils ont le pouvoir, dès l'instant qu'ils se mobilisent, de faire basculer
une majorité dans un camps où un autre. Dans les années 1980, la plupart des politiciens
américains avaient en mémoire la leçon des élections présidentielles de 1976. A l'époque, bien que
55 pour cent des électeurs blancs des États du sud aient soutenu le républicain Gerald Ford, Jimmy
Carter y avait remporté les élections parce que 90% des électeurs noirs soutenaient sa candidature,
faisant pencher la balance en sa faveur. 753
Aux USA, les politiciens blancs savent qu'ils n'ont aucune chance d'être élus s'ils mettent en avant
des choix de société déterminés par leur eurocentrisme et s'ils ne donnent pas la priorité à l'agenda
politique et sociale des minorités, même lorsque celui-ci est manifestement anti-blanc. Jesse
Jackson, au début des années 1980 et pendant sa course aux présidentielles de 1984, avait souvent
expliqué le détail de cette mécanique électorale au cours de ses meetings.754
Les débuts de Ben Yahweh en politique sont maladroits. En 1985, Judith Israël offre des boites à
chaussures remplies de billets à certains candidats. La tentative de corruption est tellement
manifeste que les politiciens refusent ses avances; la littérature manifestement anti-blancs qu'on
leur remet lors de leurs visites dans les locaux de la secte les décourage aussi de s'aparier avec le
gourou. Avec l'arrivée d'Ellis Rubin, tout change : l'avocat lui conseille à son client de mettre en
veilleuse le discours anti-blanc, de se poser en citoyen responsable et de participer à la vie de
Miami.
Lorsque Ben Yahweh déclare qu'il contrôle 4000 votes en ville – et il contrôle incontestablement
celui de ses centaines d'adeptes décérébrés – les politiciens sont tout prêt à le croire et salivent à
l'idée d'engranger ces voix. En 1987, on compte 50 Yahwehs parmi les volontaires qui aident la
campagne électorale du candidat Arthur Teele Jr. En 1988, la secte cré la Ligue Nationale des
Électeurs. Cette année là, lorsque les services électoraux du comté de Miami lancent un appel pour
que des volontaires aident les gens à s'inscrire sur les listes électorales, plus de 200 Yahwehs y
répondent. Le bon citoyen ne tarde pas à être récompensé de ses efforts, les politiciens, aussi bien
républicains que démocrates, font la queue devant les portes du temple de l'Amour pour qu'il
soutienne publiquement leur candidature. 755
En 1990, Xavier Suarez, Le maire républicain de Miami, va jusqu'à proclamer officiellement le 07
139
octobre “jour de Yahweh Ben Yahweh”. Quelques mois plus tôt, le 04 Août 1990, dans les arènes
de Miami, devant une foule de 9000 personnes, le dieu des Hébreux noirs s'est publiquement
réconcilié avec le prophète de la Nation de l'Islam, Louis Farrakhan, qui déclare à cette occasion en
priant Allah : “Nous demandons votre bénédiction [...] pour Yahweh Ben Yahweh, car nous savons
que le gouvernement travaille à le détruire, lui, son mouvement et ce qu'il a construit. Alors que
l'ennemi approche avec ses projets malveillants, rapprochons nous les uns des autres, que ses
projets - bien qu'ils aient l'air puissants – soient anéantis.” 756
Après l'opération Jéricho, il faudra encore plusieurs années avant que la justice de Floride ne
parviennent à prononcer des sentences. Plusieurs “anges de la mort” seront acquittés en dépit
d'une montagne de preuves et de témoignages, un grand nombre de meurtres anti-blancs ne feront
l'objet d'aucune poursuite. Après une série de décisions douteuses de la part du juge en charge du
dossier - qui s'explique sans doute par le climat de corruption généralisée qui règne à l'époque à
Miami - Yahweh Ben Yahweh n'écopera que de dix huit ans de prison. Il a été mis en liberté
surveillé au bout de neuf ans, en 2001. Il est décédé d'un cancer en mai 2007. La secte existe
toujours.757
140
Annexe 3 : Un sillage de Sang
Au cours de leur histoire, les musulmans noirs ont laissé derrière eux un sillage de sang. Voici la
liste (non exaustive) des agressions, des crimes et des meurtres attribués aux musulmans noirs de la
Nation de L'islam, à ses branches dissidentes ou à des individus agissant sous l'influence de ses
enseignements, qui sont recensés dans cet ouvrage.
Abbréviations :
ALN trinidad : Armée de Liberation Noire à Trinidad
US ALN : Armée de Libération Noire aux Etats Unis
J.A.L : John Allen Muhammad
Mau Mau : société de Mau Mau
M.E : Mark Essex
M.M : Mafia Musulmane
M.N : Musulmans Noirs
N.P.P.N : Nouveau Parti des Panthères Noires
Y : Adeptes de Yahweh Ben Yahweh
ZK : Zebra Killings (Musulmans Noirs de la Baie de San Francisco)
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20/11/1932 - James J. Smith Assassiné par Robert Karriem, M.N
1934 Wallace Fard Disparition inexpliquée. Probablement assassiné par
Elijah Muhammad.
18/04/1935 - Joseph Polczinsky - Policier tabassé par M. N, décède d'une crise cardiaque
"
- John Jilek Policier tabassé par M.N, Machoire brisée
"
- Philip Rankin Huissier, blessé par balle à la poitrine par M.N
20/01/1937 - X McQueen manque d'être assassinée par son mari M. N
27/04/1962 - Stanley Kensic Policier tabassé par des M.N
"
- Frank Tomlison Policier blessé par balle par M.N
"
- Donald Weese - Policier tabassé par M.N, victime d'une tentative
d'étranglement
"
- Richard Anderson - Policier tabassé par M.N
04-05/1962 - Agressions dans le Squid Row de Los Angeles par M.N - nombre de victimes
inconnu
1964
- Benjamin X Brown - Dissident blessé par balle par M.N
11/1964
- Kenneth X Morton - Dissident Pro Malcolm X assassiné par M.N
25/12/1964 - Leon 4X Ameer Dissident Pro Malcolm X passé à Tabac par M.N
21/02/1965 - Malcolm X Assassiné par M.N
12/1965
- Cedric Avery 5percerter assassiné dans une rixe
13/06/1969 - Clarence 13X Smith -Assassinat attribué aux M.N
20/08/1970 - Ronald Tsukamoto - Policier assassiné en service, ZK suspecté
14/09/1970 - Danny Crawford Agression au tranchoir, attribuée aux ZK
10(?)/1970 - Inconnu Assassiné - Agression au tranchoir attribuée au ZK
27/10/1970 - Norman B.Wagner - Assassinat par balles attribué aux ZK
"
- Albert D. Smith Tentative de meurtre attribuée aux ZK
10/11/1970 - Griswold Wilson - Assassinat par balle attribué aux ZK
"
- James larson Assassinat attribué aux ZK
1971
- 24 personnes Prises en otage par M.M, plusieurs sont torturées
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- Inconnu Assassiné par M.M pendant la prise d'otage
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- Inconnu Personne Brulée vive par M.M pendant la prise d'otage
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07/02/1971 - David Brannan Policier abattu au cours d'une prise d'otage impliquant
John Richards se proclamant un "dieu noir" et déclarant que les policiers sont des "diables
blancs"
"
- David Marks Idem
"
- John Richards Blessé pendant la prise d'otage : "dieu noir"
autoproclamé.
27/07/1971 - James Cowen Attaque au tranchoir attribuée aux ZK
08/1971
- Henri Bennett Idem
18/08/1971 - Joseph Rusnak Idem
"
- Allison Hassendorfer – Idem
29/08/1971 - Jane F. Oleyar Idem
02/09/1971 - Arthur E. Silva Idem
19/09/1971 - Raymon Novack Assassinat par balles attribué aux ZK
22/09/1971 - Bruce Lamar Attaque au tranchoir attribuée aux ZK
04/09/1971 - James 3X Mc Gregor - Assassiné pendant une guerre entre factions rivales de
M.N
18/09/1971 - Ralph Banstown Idem
"
- Roger Banstown Idem
10/1971
- Warren X Marcello - Décapité, mêmes circonstances
"
- Michael X Huff Idem
11/1971
- James Davis Idem
"
- Johnnie May Davis - Idem
"
- Ronnie Flenaugh - Idem
"
- Kimberley Mapp - 8 ans, deux balles dans la tête par M.N
21/11/1971 - Charles Phillip Willis - Vraisemblablement assassiné pendant guerre entre
factions rivales de M.N
"
- Freddie Let Web Idem
02/01/1972 - Gale Benson Assassinée par l'ALN Trinidad
01(?)/1972 - Levi Bradfield Exécuté par M.N, règlement de compte
"
- Mme Bradfield Tentative de meurtre, une balle dans la bouche
01/1972
- 4 morts Fusillade de Bâton Rouge, louisiane, 2 policiers et 2
M.N sont tués
07/02/1972 - Joseph Skerritt Assassiné par Michael X
09/02/1972 - Steve Yeates Noyade suspecte, membre ALN Trinidad
04/1972
- 26 blessés et 4 morts dont "Fat Tyrone" Palmer - Fusillade impliquant la M.M
03/05/1972 - Michael Gerchenson - Assassiné par les Mau Mau
20/06/1972 - William Richter Idem
"
- James Davis Tentative de meurtre des Mau Mau
"
- Kathleen Fleene Assassinée, l'arme du crime a été retrouvée en
possession des Mau Mau
04/08/1972 - Paul Corbett Assassiné par les Mau Mau
"
- Marion Corbett Idem
"
- Dorothy Derry Idem
"
- Barbara Boand Idem
03/09/1972 - Stephen Hawtree - Idem
"
- Judi Hawtree Idem
"
- Thomas Hawtree - Idem
08/10/1972 - Alen Lee Brite Attaque au machette attribuée aux ZK
31/01/1973 - Alfred Harell Policier assassiné par Mark Essex
"
- Edwin Hosli Idem
07/02/1973 - Joseph Perniciaro - Épicier blessé par M.E
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- Dr Steagall Assassiné par M.E
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- Mme Steagall Idem
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- Franck Schneider - Idem
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- Walter Collins Idem
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- Robert Beamish Blessé par M.E
"
- Tim Ursin Pompier, idem
"
- Ken Solis Policier, idem
"
- Emanuel Palmisano - Policier, idem
"
- Philip Coleman Policier, assassiné par M.E
"
- Paul Persigo Policier, idem
"
- Louis Sirgo Policier, Idem
"
- Larry Arthur Policier, Blessé par M.E
"
- 2 inconnus Blessés par M.E
"
- Mark Essex Suicide par policiers interposés
17/01/1973 - Amina Khaalis 6 balles dans la tête, assassinée par M.M
"
- Rahman Khaalis 10 ans, 2 balles dans la tête, mêmes circonstances
"
- Abdullah Khaalis - 2 ans, Une balle dans la tête, deux balles dans le corps,
mêmes circonstances.
"
- Abdul Nur 2 balles dans la tête, mêmes circonstances
"
- Bibi Khaalis Assassinée de 6 balles dans le corps, mêmes
circonstances
"
- Bibi Khaalis Jr. Un an, noyée dans une baignoire, idem
"
- Tasibur Khaalis 9 jours, noyée dans un lavabo, idem
?/1973
- James Price Assassiné en prison, attribué à la M.M
02/1973
- Clay T. Calin Jr Poignardé à mort, attribué aux ZK
05/1973
- Nom inconnu Musulman noir assassiné.
04/1973
- Thomas Mitchell - Agression attribuée aux ZK
05/1973
- Hakim Abdullah Jamal Assassiné par les Mau Mau
06/1973
- Michael Clark Assassiné par ses complices Mau Mau
06/1973
- Edward Moran Idem
16/09/1973 - Thomas Garrison - Assassinat par balle atrribué aux ZK
20/09/1973 - Sonia C Markovich - Agression attribuée aux ZK
25/09/1973 - Kirk Alan Hugues - Idem
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- Gordon Swinford - Idem
06/10/1973 - Roger O Meara Idem
20/10/1973 - Quita Hague Assassinée au Machette, ZK
"
- Richard Hague Agressé au Machette, ZK
30/10/1973 - Frances Roses Assassinée par M.N, ZK
27/10/1973 - Robert M. Weinstein- Agression au fusil, attribuée aux ZK
09/11/1973 - Wayne Stoeckman - Agression à l'arme à feu par MN, ZK
"
- Leroy 2X doctor Blessé par Wayne Stoeckman
25/09/1973 - Saleem Eraket Assassiné par Balle, ZK
03/12/1973 - Michael Mary Chain -Assassinat par balle attribué aux ZK
"
- Kathy Sue Pethel - Idem
11/12/1973 - Paul Dancik Assassinat par balles, ZK
13/12/1973 - Art Agnos Tentative d'assasinat par balles, ZK
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- Marietta diGirolamo -Assassinat par balles, ZK
20/12/1973 - Eric B. Abramson - Poignardé à mort, attribué aux ZK
"
- Ilario Bertuccio Abattu par balles, ZK
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- Theresa de Martini - Blessée par trois balles, ZK
22/12/1973 - Mildred Hosler Assassinat par balles, ZK
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- Neal Moynihan Idem
12/1973
- John Doe #169 Dépecé vivant, ZK
25/01/1974 - William F. Cooper - Policier, machoire cassée par M.N
28/01/1974 - Tana Smith Meurtre par Balles, ZK
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- Vincent Wollin Idem
"
- John Bambic Idem
"
- Jane Holly Idem
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- Roxanne McMillan - Blessée par balles, ZK
29/01/1974 - Thomas Bates Idem
01/04/1974 - Tom Rainwater Assassiné par Balles, ZK
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- Linda Story Blessée par balles, ZK
14/04/1974 - Ward Anderson Blessé par balles, ZK
"
- Terry White Idem
18/04/1974 - Nelson P. Shield Assassiné par balles, ZK
20/04/1974 - Jerry Bakaritch Agression attribuée aux ZK. 3 M.N arrêtés
22/04/1974 - Perry Revel Assassinat attribué aux ZK. 3 M.N arrêtés
24/04/1974 - Joseph Belmore Idem. 3 M.N arrêtés
17/06/1974 - Stephen Anthony Orlando - Assassiné par l'US ALN
06/1974
- Stephen Lamont Roberts - Idem
12/10/1974 - Aldron Parham Agression au machette par M.N
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- M.E Furr Assassiné par balle
12/01/1975 - Janet Rodgers Assassinée par balles possible ZK
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- Julia Kehling Par balles, possible ZK
10/03/1977 - 150personnes Prise d'otages des hanafistes à Washington D.C
"
- Maurice William - Assassiné par les hanafistes
"
- Marion Barry Blessé par balles par les hanafistes
01/1980
- Détournement d'avion - Attribué à deux M.N
07/1980
- Ali Akbar Tabatabai - Assassiné par deux M.N
1980
- Nombre de victimes inconnu - série de braquage et d'agression par des
adeptes de la Nation Perdue et retrouvée de l'Islam
06/1981
- James Earl Roy Poignardé par M.N
09/1981
- Paul B. Morrison - Incité au vol par M.N
11/11/1981 - Eric Burke Tentative de meurtre par les Y.
12/11/1981 - Aston Green Décapité par les Y.
15/11/1981 - Carlton Carey Assassiné par les Y.
"
- Mildred Banks Egorgée par les Y. survie à l'agression
1982
- Inconnu Policier tué par des M.N lors d'une série de braquages
07/1983
- inconnu Passage à tabac d'un rastafarien par les Y.
Autmn. 1983- Leonard Dupree Assassinat par les Y.
03/07/1984 - Attilio Ciccala SDF,assassiné en sacrifice à Ben Yahweh
1984
- Deux victimes Agressions à coups de couteau par un Y.
13/04/1986 - Harold Maxwell Barnett - SDF, poignardé par un Y.
04/1986
- Kurt Doer Poignardé par un Y.
04/1986
- Glenn Fowler Idem, mêmes circonstances
05/1986
- Clair Walters SDF, Poignardé à mort, oreille tranchée
05/1986
- James Lee Myers - SDF, idem, tentative de prélèvement de son oreille
06/1986
- Carlo Alonso Poignardé à mort, attribué aux Y.
31/08/1986 - Luis Llerena Idem
05/09/1986 - Lyle Austin Bellinger - Idem, assassiné par un Y.
09/1986
- Raymond Kelly Idem, oreilles tranchées
09/1986
- Cecil Branch Poignardé 25 fois par les Y.
144
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09/1986
- Harry Byers SDF, assassiné par un Y. Oreille tranchée
10(?)/1986 - Reinaldo Echevarria -Poignardé par un Y.
10/1986
- Anthony Roosevelt Brown - Exécuté par les Y.
"
- Rudy Broussard Idem, même circonstances
1990
- ? Nombre de victimes inquantifiable - vente de médicaments contre le Sida
inefficaces par les M.N
30/12/1992 - Melissa Missy McLauchlin - assassinée en rétaliation de "400 ans
d'oppression"
1994
- Khalid Abdul Muhammad - Blessures aux jambes après une tentative
d'assassinat
"
- 6 blessés Quatre gardes du corps et deux passants blessés au
cours de la fusillade contre Khalid Muhammad.
02/1996
- Joseph Belotto Assassiné par Clifford McCree qui voulait punir "les
diables" racistes
"
- Marc Bretz Idem
"
- Kenneth Brunjes Idem
"
- Donald Moon Idem
"
- Joseph "tim" Clifford Idem
"
- Lelan Joe Brookins - Blessé dans les mêmes circonstances.
"
- Clifford McCree Suicide
03/09/1998 - 28 blessés Affrontements suivant la Marche du Million de jeunes
organisée par le NPPN
04/1999
- Jets de cocktails molotovs suite à des tensions entre factions de M.N
19/05/1999 - Jason Horseley Assassiné par Malaika Griffin
11/1999
- Michael Scott Assassiné par Negusse Zekele qui voulait tuer des
"Blancs suprêmes suceurs de sang noir"
11/1999
- Traci Riehle Blessée dans les même circonstances.
11/1999
- Negusse Zekele Suicide
02/10/2002 - James D. Martin Assassiné - J.A.M
03/10/2002 - Sonny James Buchanan Idem
"
- Prem Kumar Walekar Idem
"
- Sarah Ramos Idem
"
- Lori Ann Lewis-Rivera Idem
"
- Pascal Charlot Idem
04/10/2002 - Femme inconnue blessée par balles – J.A.M
07/10/2002 - Pré-ado inconnu Idem
09/10/2002 - Dean Harold Meyers Assassiné - J.A.M
11/10/2002 - Kenneth Bridge Idem
14/10/2002 - Linda Franklin Idem
19/10/2002 - Inconnu blessé par balles - J.A.M
22/10/2002 - Conrad Johnson assassiné - J.A.M
145
Bibliographies
Livres:
dans les notes, les livres sont mentionnés par nom d'auteur
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http://www.foitimes.com/ - suite d'inforamtion sur l'internement des citoyens allemands et japonais aux USA pendant la
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Google.com
http://www.google.com – Du fait des lois de censure adoptés en France, l'accès de google.fr est déconseillé, les réponses étant
filtrées. Il est préférable de mener ses recherches avec google.com chaque fois qu'il est possible de le faire.
Urban dictionnary
http://www.urbandictionnary.com – dictionnaire trés complet sur l'argot américain.
Web Archives
http://www.archive.org/web/web.php
permet de retrouver des pages qui ont été supprimées de différents serveurs
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W
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Freedom of Information Act
Les lois américaines permettent l'accés aux dossiers du FBI, qui a numérisé les plus demandés et en permet le téléchargement sur
son site. Chaque dossier est contenu dans plusieurs fichiers PDF. Pour cette raison, dans les notes, les abréviations (fichierX, p
X) mentionnent le numéro du fichier PDF d'un Dossier, et le numéro de page du fichier PDF où se trouve l'information citée. Suit
le numéro de classement des rapports du FBI, la date de celui-ci et le Numéro de page du rapport
Dossier d'Elijah Muhammad (FBI EM)
fichier 1 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/muhammad/muhammad1.pdf
Dossier de Wallace Fard (FBI WF)
Fichier 1 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/fard/fard1.pdf
Fichier 2 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/fard/fard2.pdf
Fichier 3 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/fard/fard3.pdf
Fichier 4 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/fard/fard4.pdf
Fichier 5 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/fard/fard5.pdf
Fichier 6 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/fard/fard6.pdf
Fichier 7 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/fard/fard7.pdf
Dossier de Malcolm X (FBI MX)
Fichier 1 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx1.pdf
Fichier 2 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx2.pdf
Fichier 3a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx3a.pdf
Fichier 3b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx3b.pdf
Fichier 4 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx4.pdf
Fichier 5 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx5.pdf
Fichier 6 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx6.pdf
Fichier 7 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx7.pdf
Fichier 8a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx8a.pdf
Fichier 8b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx8b.pdf
Fichier 9a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx9a.pdf
Fichier 9b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx9b.pdf
Fichier 10a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx10a.pdf
Fichier 10b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx10b.pdf
Fichier 11 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx11.pdf
Fichier 12a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx12a.pdf
Fichier 12b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx12b.pdf
Fichier 13a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx13a.pdf
Fichier 13b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx13b.pdf
Fichier 14a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx14a.pdf
Fichier 14b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx14b.pdf
Fichier 15a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx15a.pdf
Fichier 15b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx15b.pdf
Fichier 16a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx16a.pdf
Fichier 16b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx16b.pdf
Fichier 16c - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx16c.pdf
Fichier 17a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx17a.pdf
Fichier 17b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx17b.pdf
Fichier 18 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx18.pdf
Fichier 19 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx19.pdf
Fichier 20 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx20.pdf
Fichier 21a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx21a.pdf
Fichier 21b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx21b.pdf
Fichier 22a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx22a.pdf
Fichier 22b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx22b.pdf
Fichier 23a - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx23a.pdf
Fichier 23b - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx23b.pdf
Fichier 24 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/malcolmx/malcolmx24.pdf
Dossier de la Nation Of Islam (FBI NOI)
Fichier 1 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/nation_of_islam/nation_of_islam_part01.pdf
Fichier 2 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/nation_of_islam/nation_of_islam_part02.pdf
158
Fichier 3 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/nation_of_islam/nation_of_islam_part03.pdf
Dossier des Five Percenters (FBI 5%)
Fichier 1 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/5percent/5percent1.pdf
Fichier 2 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/5percent/5percent2.pdf
Dossier de Clarence 13X Smith (FBI C13X)
Fichier 1 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/smith/smith1.pdf
Fichier 2 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/smith/smith2.pdf
Fichier 3 - http://foia.fbi.gov/filelink.html?file=/smith/smith3.pdf
159
Index lexical
A
En France................................................................101, 102
Femme Blanche et culte des Yahwehs............................ 135
Origine des Blancs selon la Nation de l'Islam..................... 9
Précepte de la NOI concernant l'assassinat des Blancs..... 11
Racisme d'expression victimaire..................................... 114
Rap raciste........................................................................ 74
Thème de l'holocauste noir................................................84
Thème de la colonisation................................................ 107
Thème des origines cachées................................16, 24, 106
Théologie de la Nation Unie de l'Islam............................. 59
Violences raciales du 08 mars 2005 en France............... 105
Antisémitisme.............................................................................
1991, Assassinat de Yankel Rosenbaum.......................... 71
2006, Assassinat d'Ilan Halimi....................................... 108
Afrique du Sud......................................................72, 73, 83
De Khallid Abdul Muhammad........................................103
De Louis Farrakahn.......................................................... 79
De Louis Farrakhan........................................................ 117
De Malcolm X.................................................................. 30
Des noirs en 1992............................................................. 71
Émeutes de Crown height................................................. 71
Khallid Abdul Muhammad............................................... 72
Racines de l'antisémitisme de la Nation de l'Islam............30
Relation secrète entre les Noirs et les Juifs................. 71, 72
Thème de l'holocauste noir................................................84
Thème de la malédiction de Cham.................................. 106
Arafat, Yasser................................................................... 61, 83
Armageddon............................................................................20
Armée Asiatique d'Allah...............................15, 23, 26, 30, 132
Armée de Libération Noire - organisation britannique..122, 123
Armée de Libération Noire (Black Liberation Army)
organisation américaine................................................ 128, 129
Arthur, Larry......................................................................... 127
Association des Etudiants Pakistanais.................................... 32
Association des Mosquées Musulmanes...................37, 76, 100
Association des psychologues noirs de Californie du Nord.....53
Association des psychologues noirs de la région de la baie de
San Francisco.......................................................................... 53
Association du Saint-Esprit pour l'Unification du Christianisme
Mondial (secte moon)..............................................................84
Association Nationale pour l'Avancement des Gens de Couleur
(National Association for the Advancement of Colored People NAACP)......................................................................................
Adhésion de Hulon Mitchell Jr (Yahweh Ben Yahweh). 132
Association Nationale pour l'Avancement des Gens de
Couleur (National Association for the Advancement of
Colored People - NAACP)............... 31, 53, 79, 87, 89, 128
Et l'affaire Tawana Brawley..............................................66
Et le Sniper de la Nouvelle Orléans................................ 128
NAACP.......................................................................... 117
Association Universelle Nègre d'Amélioration......................... 8
Atkinson, Rick........................................................................ 62
Atlanta, Georgie..........................................9, 87, 131, 132, 133
Audubon Ballroom..................................................................42
Augustin, Burson ................................................................. 114
Avent, Clarence.......................................................................80
Avery, Cedric.......................................................................... 76
Aziz, Abdul............................................................................. 60
AZT.................................................................................. 69, 70
A Tribe Called Quest.............................................................. 75
Abbot, Stanley...................................................... 122, 123, 124
Abraham, Patrick ................................................................. 114
Abrams, Herbert......................................................................66
Abrams, Robert.......................................................................67
Abramson, Eric B....................................................................49
Abundent Life Clinic...............................................................70
Accra.......................................................................................69
Africagora.com..................................................................... 107
Africamaat.com.....................................................................107
Afrocentrisme............................................... 101, 103, 107, 114
Afrostyly.com........................................................................108
Agnos, Art...............................................................................49
Akkad, Moustapha.................................................................. 59
Al Qaeda............................................................................... 114
Al Turabi, Hassan................................................................... 84
Al-Jihad, Hasan.......................................................................88
Albany, Géorgie.................................................................... 132
Albert, Marvin...................................................................... 127
Ali, Drew Noble.................................................... 7, 15, 19, 114
Ali, Muhammad (Cassius Clay, dit)............................41, 59, 60
Ali, Ugan.................................................................................12
Ali, Verlen...............................................................................21
Alioto, Joseph................................................................... 53, 54
Allah (Alias Clarence X Smith).............................................. 76
Allah (Alias Royall Jenkins)................................................... 59
Allah (Alias Wallace Fard)..................................................... 57
Allah, Dawud Baqarah..........................................................130
Alliance Générale contre le Racisme et pour le Respect de
l'Identité Française................................................................ 102
Alonso, Carlo........................................................................ 137
Alpha interféron...................................................................... 92
Ameer, Leon 4X......................................................................41
Anderson, Richard...................................................................34
Anderson, Ward...................................................................... 52
Angelou, Maya........................................................................80
Ankhonline.com.................................................................... 107
Anti-arabe (racisme)............................................................... 79
Anti-asiatique (racisme).......................................................... 79
Anti-blanc (racisme)....................................................................
1970 - 1975, les Zebra Killings ....................................... 46
1972, Massacres de la société de Mau Mau....................124
1973, meurtres du Sniper de la Nouvelle Orléans...........127
1974, Assassinat de l'Armée de Libération Noire...........128
1974, Attaques de Montgomery..................................... 130
1984 - 1986, crimes des Yahwehs.................................. 136
1992, Assassinat de Melissa Missy McLauchlin.............. 71
1996, Carnage de Fort Lauderdale....................................94
1999, assassinat de Jason Horseley.................................. 94
1999, Tuerie du Kansas City Airport................................94
2002, Motivation du Sniper de Washington DC...............93
Agressions contre des Blancs à Los Angeles.................... 35
Consensus victimaire...................................................... 115
Convergence du discours de la NOI et de l'anti-racisme. 114
Croyances du judaïsme noir............................................ 133
De Dieudonné................................................................. 102
De la Tribu Ka................................................................ 106
De Louis Farrakhan.......................................................... 33
De Malcolm X.................................................................. 29
De Robert Mugabe............................................................91
Discours de justification................................................... 33
Discours sur la blancheur..........................................81, 116
Discrimination positive.......................................64, 81, 115
B
B'naï B'rith........................................................................ 59, 60
Babttunje, Lenda Lewdine.................................................... 124
Bakaritch, Jerry....................................................................... 53
Bambic, John...........................................................................50
160
Banks, Mildred......................................................................135
Banstown, Ralph..................................................................... 43
Banstown, Roger.....................................................................43
Barca, Charles......................................................................... 51
Barclay, Elwood Clark.................................................. 128, 129
Barnett, Harold Maxwell.......................................................136
Barrington Hill, Illinois......................................................... 125
Barron, Charles....................................................................... 94
Barry, Marion..........................................................................59
Barton, Hazel.................................................................. 5, 6, 11
Bates, Thomas.........................................................................50
Batiste, Narseal............................................................. 114, 146
Baton Rouge, Louisiane........................................................ 128
Bcdlabel.com.........................................................................108
Beamish, Robert....................................................................127
Beasley, Robert (alias Dan Israël).........................................135
Belfield, David (alias Daoud Salahuddin)............................... 60
Bellinger, Lyle Austin........................................................... 137
Belmore, Joseph...................................................................... 53
Belotto, Joseph........................................................................94
Benkert......................................................................................5
Bennett, Henri......................................................................... 46
Benson Gale..........................................................122, 123, 124
Bent, Aubrey........................................................................... 53
Berkeley.......................................................... 46, 47, 48, 49, 69
Bertuccio, Ilario.......................................................................49
Bess, James Edward................................................................88
Bétar..................................................................................... 109
Beth Shalom B'nai Zaken......................................................134
Beyala, Calixthe.................................................................... 108
Beynon, Erdmann....................................................................35
Beyrouth..................................................................................61
Bilalian News, the................................................................... 57
Bilé, Serge.............................................................................108
Black Force........................................................................... 124
Black mafia (voir Mafia musulmane)......................................42
Black Self help Moving & Storage Inc....................................52
Blagojevich, Rod...................................................................117
Blancheur........................................................................ 81, 116
Blanco, Kathleen..................................................................... 97
Boand, Barbara..................................................................... 125
Boghan, Gulam (Voir Muhammad, Elijah)............................. 23
Bongo, Ali...............................................................................84
Bongo, Omar...........................................................................84
Boogie Down Production........................................................ 77
Bookbinder, Hyman................................................................ 62
Boswell, Hamilton T............................................................... 53
Boutih, Malik........................................................................ 105
Bradfield, Levi........................................................................ 52
Branch, Cecil.........................................................................138
Brand Nubian.......................................................................... 77
Branhan, David....................................................................... 51
Brawley, Glenda......................................................................67
Brawley, Juanita......................................................................67
Brawley, Tawana (Alias Maryam Muhammad).......... 65, 66, 67
Bretz, Marc............................................................................. 94
Bridge, Kenneth...................................................................... 93
Brite, Alen Lee........................................................................ 47
Britton, Harvey..................................................................... 128
Bronner, Luc......................................................................... 105
Brookins, Lelan "Joe"............................................................. 94
Broussard, Rudy....................................................................138
Brown, Anthony Roosevelt................................................... 138
Brown, Benjamin X.................................................................40
Brown, Bobby......................................................................... 90
Brown, Efrid Jr......................................................................124
Brunjes, Kenneth.....................................................................94
Bruton, Edgar J....................................................................... 55
Buchanan, James Sonny..........................................................93
Burke, Eric............................................................................ 135
Burse, Nathaniel....................................................................125
Bush, Georges...................................................................70, 90
Bush, Georges Jr..................................................................... 97
Butler, Horace Anthony.......................................................... 60
Butler, Norman 3X..................................................................42
Buxton, Todd.......................................................................... 66
Byers, Harry..........................................................................138
C
Calin, Clay T. Jr...................................................................... 47
Canton, Ardmore III (dit Absalom Israël)............................. 137
Capo Chichi, Stellio Gilles Robert (voir Seba, Kémi)..........102
Carbondale, Illinois............................................................... 124
Carey, Carlton....................................................................... 135
Carmichael, Stokely........................................................ 61, 122
Carter, Ben Amri...................................................................134
Carter, Jimmy........................................................................139
Castro, Fidel......................................................................34, 84
Centre Islamique de Genève....................................................38
Centre Islamique de Washington D.C..................................... 59
Chadee.......................................................................... 123, 124
Charleston, Caroline du Sud....................................................72
Charlot, Pascal........................................................................ 93
Charlotte, Virginie...................................................................97
Chavis, Benjamin (alias Benjamin Muhammad).79, 89, 90, 117
Cherry, F.S............................................................................ 133
Chicago, Illinois.....7, 12, 13, 18, 21, 25, 28, 33, 36, 37, 39, 41,
43, 44, 57, 58, 65, 89, 101, 114, 124, 125, 128, 132, 134
Christian, Sam X.....................................................................43
Christian, William X............................................................... 44
Christianisme...................................... 10, 29, 89, 126, 133, 137
Chuck D. (Carlton Douglas Ridenhour dit).............................75
Ciccala, Attilio...................................................................... 136
Cinq pour cent.............................................................................
Croyances......................................................................... 76
Influence sur le Hip Hop................................................... 77
Nombre de membres en 1965........................................... 76
Origines............................................................................ 75
Clark, John 38X................................................................ 42, 44
Clark, Lloyd (Israël Yehuda).................................................135
Clark, Michael...............................................................124, 125
Clay, Cassius (Alias Muhammad Ali).....................................41
Clement, Pascal.....................................................................110
Clifford, Joseph "Tim"............................................................ 94
Clifton, Rae............................................................................. 97
Clinkscale, John.................................................................... 124
Clinton, Bill................................................................ 80, 82, 95
Clinton, Thomas......................................................................44
Coleman, Milton..................................................................... 62
Coleman, Philip.....................................................................127
Collectif DOM...................................................................... 108
Collectif Militant Noir...........................................................103
Collins, Walter...................................................................... 127
Colomb, Christophe................................................................ 10
Colorisme................................................................................24
Comité Juif-Américain............................................................62
Commission sur les crimes racistes et la discrimination de
l'Illinois................................................................................. 117
Communauté Mondiale Al Islam...................................... 57, 59
Communisme................................................................ 115, 116
Congrés de l'Unité Africaine (Congress of African Unity)....122
Conscience noire (association).............................................. 103
Consensus victimaire.................................................... 115, 118
Conspiration de l'ouragan katrina............................................97
Conspiration du Sida...............................................................69
161
Cook, Jesse Lee...........................................................48, 51, 54
Cooper Junior High School..................................................... 76
Cooper, William F...................................................................50
Corbett, Marion.....................................................................125
Corbett, Paul......................................................................... 125
Corée.......................................................................................84
Corée (annexion du royaume de).............................................16
Corée (Guerre de)....................................................................25
Cowen, James..........................................................................46
Craddock, Annie..................................................................... 17
Craig, Donald, W.................................................................... 50
CRAN................................................................. 3, 44, 104, 120
Crawford, Danny.....................................................................46
Criswell, Benjamin..................................................................53
Crittendon, Dwyne................................................................ 128
Croix rouge............................................................................. 97
Crosby, Larry Ray...................................................................50
Crowdyn, William Saunders................................................. 133
Croyances du judaïsme noir.................................................. 134
Culte atonien......................................................................... 103
Cummings, Joseph.................................................................. 70
Cuomo, Mario......................................................................... 66
Cushmeer, Bernard (alias Muhammad, Jabril)........................58
Cushmeer, Bernique................................................................ 36
Eglise Unie du Christ.............................................................. 89
El-Sadate, Anouar................................................................... 33
Emeryville, Californie............................................................. 50
Emporia, Kansas................................................................... 126
Enid, Oklahoma.................................................................... 132
Epidémie du SIDA......................................................................
Clubs d'acheteurs.............................................................. 70
Croyance en la conspiration du SIDA............................... 70
Étude sur le Kemron aux USA..........................................70
Études sur le Kemron dans le monde................................ 70
Kemron au Zimbabwe.......................................................92
Théorie de la conspiration chez les Noirs......................... 69
Théories sur l'origine du VIH............................................69
Eraket, Saleem........................................................................ 49
Eric B & Rakim.......................................................................77
Esclavagisme............................................................ 53, 71, 105
Essex, Marc.......................................................... 126, 127, 128
Etuma....................................................................................107
Evans, Brad W...................................................................... 128
Evans, Clara (voir Poole, Clara)................................................9
Evelsizer, Clifford..................................................................... 6
F
Falashas (juifs)..............................................................133, 134
Fard, Wallace..............................................................................
1ère arrestation à Los Angeles............................................5
2ème arrestation à Los Angeles.......................................... 6
3ème arrestation à Los Angeles.......................................... 6
4ème arrestation à Détroit................................................12
5ème arrestation à Détroit................................................13
6ème arrestation à Chicago...............................................13
Abandon de famille...........................................................11
Alias Dodd, Fred.................................................................6
Alias Ford, Wallace.................................................... 5, 6, 7
Alias Ford, Wallei...............................................................5
Alias Walker, John............................................................43
Apparition à Détroit............................................................8
Disparition de................................................................... 13
Dodd, Fred...................................................................... 6, 7
Fard, Wallace.7, 8, 9, 10, 11, 13, 15, 17, 19, 20, 22, 23, 28,
33, 39, 43, 57, 58, 76, 77
Ford, Wallace......................................................................5
Muhammad, Wallace Fard..................................................8
Origines mythiques de........................................................ 8
Origines selon Hamaas Abdul Khaalis............................. 43
Relation avec Hazel Barton.................................................5
Rencontre avec Elijah Muhammad..................................... 9
Farrakhan, Louis................................................................... 101
Campagne de Jesse Jackson en 1984................................ 63
Conspiration de l'ouragan Katrina.....................................97
Conversion à la Nation de L'islam.................................... 28
Départ de la Communauté Mondiale Al Islam..................57
Discours de la Marche du Million d'Hommes................... 80
Et Joe Liberman................................................................90
Et John Allen Muhammad................................................ 93
Et l'affaire Tawana Brawley........................................66, 68
Et Malcolm X............................................................. 36, 41
Et Martin Luther King...................................................... 60
Et Nerutei Kata................................................................. 89
Et Robert Mugabe.............................................................91
Et Silis Muhammad.......................................................... 58
Et Yahweh Ben Yahweh................................................. 140
Farrakhan........................................................69, 79, 81, 84
Farrakhan, Louis ..............................................................73
Finances de la mosquée de Boston....................................41
Louis Farrakhan......................................................112, 114
Marche du Million de Familles........................... 90, 91, 101
Pendant le meurtre de la famille Khaalis...........................44
D
Daghestan................................................................................84
Dancik, Paul............................................................................ 49
Danville, Virginie....................................................................75
Daoud Salahuddin, Daoud (David Belfield, dit)......................60
Davis, James................................................................... 51, 125
Davis, Johnnie May.................................................................51
Davis, Julius (alias Dawud Baqarah Allah)...........................130
Dawson, Henri........................................................................ 34
Dawud Al-Hajj, Ahmed...........................................................33
De Freitas, Michaël (alias Michael X).................................. 122
De Martini, Theresa................................................................ 49
Denver, Colorado.................................................................... 94
Derry, Dorothy...................................................................... 125
Dieudonné.....................................................102, 104, 108, 109
Digable Planet......................................................................... 77
DiGirolamo, Marietta..............................................................49
Diop, Cheickh Anta...............................................................103
Discrimination..... 19, 64, 79, 81, 104, 106, 115, 116, 117, 118,
119, 120, 126
Discrimination positive............................................. 64, 81, 115
Discrimination raciale........................................... 115, 119, 126
Disneyland............................................................................ 133
DJ Ah Shaheed Muhammad....................................................75
Doctor, Leroy 2X.............................................................. 49, 51
Dodd, Fred (voir Fard, Wallace)........................................... 6, 7
Doer, Kurt............................................................................. 136
Dole, Bob................................................................................ 80
Donaldson, Howard...................................................................6
Dougan, Jacob John...................................................... 128, 129
Du Bois, William Edward Burghard....................................... 31
Duesberg, Peter....................................................................... 69
Dupree, Leonard....................................................................136
E
Ebony...................................................................................... 29
Echevarria, Reinaldo............................................................. 138
Ecole d'Hor............................................................................107
Edwards, Donele..................................................................... 97
Égalité des chances............................................. 64, 79, 81, 115
Eglise de Dieu....................................................................... 133
Eglise des Dieu et des Saints du Christ................................. 133
Eglise Méthodiste Glide.......................................................... 53
162
Rassemblement des Millions pour les Indemnisations......95
Revenus vers 1965............................................................41
Sur la blancheur et la suprémacie blanche........................ 80
Vision prophétique de Tepotzlan...................................... 65
Walcott, Louis Eugène......................................................28
Faruqui, Mohammad Afzal Ul-haq......................................... 32
Federal Bureau of Investigation. 23, 33, 34, 43, 88, 93, 94, 114,
131, 136
Ferguson, Colin.......................................................................86
Fillmore Auditorium................................................................50
Finkielkraut, Alain................................................................ 105
Flavour Flav............................................................................ 75
Flenaugh, Ronnie (dit Al Rashid)............................................51
Flene, Kathleen......................................................................125
Fofana,Youssef..................................................................... 109
Ford, Béatrice............................................................................6
Ford, Wallace (voir Fard, Wallace)................................... 5, 6, 7
Ford, Wallace Dodd.................................................................. 5
Ford, Wallei (voir Fard, Wallace)............................................. 5
Ford, Zared................................................................................6
Fort Derrick, Maryland........................................................... 69
Fort Lauderdale, Floride..........................................................94
Foster, John (alias Enoch Israël)........................................... 135
Fowler, Glenn........................................................................136
France Soir............................................................................ 102
Franklin, Linda........................................................................93
Franks, Gary............................................................................80
Frazier, Tyrone Anthony......................................................... 60
Fréquence Paris Pluriel......................................................... 108
Frères musulmans............................................................. 33, 38
Front National....................................................................... 102
Fryman, Chaim........................................................................89
Fugees..................................................................................... 77
Funnye, Capers..................................................................... 134
Furr, M.E.............................................................................. 130
Hague, Quita............................................................... 48, 51, 54
Hague, Richard........................................................................48
Halevy, Joseph...................................................................... 133
Haley, Alex............................................................................... 3
Halimi, Ilan................................................................... 108, 109
Harrel, Alfred........................................................................ 127
Harris, Anthony.................................................................55, 56
Harris, Glenda......................................................................... 12
Harris, Robert......................................................................... 12
Harvey, Ronald X..............................................................43, 44
Hassendorfer, Allison..............................................................46
Hassoum, Ahmed.................................................................... 38
Hawtree, Judi........................................................................ 125
Hawtree, Stephen.................................................................. 125
Hawtree, Thomas.................................................................. 125
Hayer, Talmadge X................................................................. 42
Hayes, Isaac............................................................................ 80
Haynes, Frederick Douglas Jr..................................................53
Hayward, Californie................................................................ 47
Hébreux Noirs.......................................................................134
Hemrick Memorial Hospital....................................................47
Herrera, Naudirmar............................................................... 114
Highland Park, Illinois.......................................................... 125
Hip Hop.................................................................... 74, 75, 100
Hodge, Leah............................................................................ 97
Holly, Jane.............................................................................. 50
Holocauste noir......................................................... 84, 94, 106
Homophobie..............................................................95, 96, 135
Horseley, Jason....................................................................... 94
Hosler, Mildred....................................................................... 49
Hosli, Edwin..........................................................................127
Houston, Whitney................................................................... 90
Huff, Michael X...................................................................... 43
Hugues, Kirk Alan...................................................................48
Hugues, Ola X.........................................................................36
Hussein, Sadam.......................................................................83
G
I
Gabon......................................................................................84
Gaines, Linda Merthie (voir Israël, Judith)........................... 133
Gambie....................................................................................84
Gardiens des commandements, Sainte Eglise du Dieu vivant.....
134
Gardner, Joseph...................................................................... 72
Gardner, Rodney William....................................................... 51
Garrison, Thomas....................................................................48
Garvey, Marcus...........................................8, 9, 24, 31, 80, 134
Georgia and Southern Railroad................................................. 9
Gerchenson, Michael.....................................................124, 125
Ghana......................................................................................69
Ghorbal, Ashraf...................................................................... 60
Gillibrand.................................................................................. 5
Goodlett, Carlton B.................................................................53
Goodman, Robert....................................................................61
Gordon, Arthur E.................................................................... 12
Gore, Al.................................................................................. 90
Gotterehr, Barry...................................................................... 77
Green, Aston......................................................................... 135
Green, Larry......................................................................54, 55
Gregory, Dick....................................................................90, 97
Griffin, Malaika...................................................................... 94
Griffin, Richard (alias Professor Griff)...................................75
Grimes, Georges..................................................................... 17
Guiliani, Rudolf................................................................ 86, 87
Guste, William...................................................................... 128
Ice Cube...................................................... 74, 75, 77, 101, 147
Ignatiev, Noël..........................................................................81
Immunex........................................................................... 69, 70
Institut Médical de Recherche sur les Maladies Infectieuses de
l'armée américaine ..................................................................69
Institut National de la Santé.................................................... 70
Institut National des Maladies Infectieuses et des Allergies....70
Iran..............................................................................60, 83, 89
Iraq..........................................................................................83
Isaac, Hoseah (alias Anthony Murphy)................................. 138
Ishmaël, Mustapha Osman......................................................84
Israël (état d')............31, 32, 33, 61, 62, 63, 72, 83, 89, 90, 134
Israël, Absalom (alias Ardmore Canton III)..........................137
Israël, Abyah......................................................................... 134
Israël, Aher (Carl Douglas Perry, dit)................................... 137
Israël, Amri (Walter Lightburn, dit)..............................131, 135
Israël, Aushalom................................................................... 134
Israël, Dan (Robert Beasley, dit)...........................................135
Israël, Enoch (Foster, John).................................................. 135
Israël, Hezion (Brian K. Lewis, dit).............................. 134, 138
Israël, Job..............................................................................131
Israël, Joshwa (Anthony Solomon, dit) ................................ 134
Israël, Judith (Linda Merthie Gaines, dite)............................139
Israël, Neriah (Robert Rozier, dit)........................ 136, 137, 138
Israël, Och Moche (voir Yahweh Ben Yahweh)....................133
Israël, Yehuda (Lloyd Clark, dit).......................................... 135
Israël, Zedekiah (Hulon Mitchell III).....................................134
Israël, Zerubbabel (Ricky Woodside, dit)............................. 135
H
Hachomer Hatzaïr................................................................. 105
Hadi, Khalid............................................................................ 88
J
163
Jack the Rapper.......................................................................75
Jackson, Jesse..........................................................................61
Attitudes des associations juives en 1984.........................62
Campagne présidentielle de 1984..................................... 61
Condamnation des propos antisémites de Farrakhan........ 63
Et Elijah Muhammad........................................................ 62
Hostilité des Juifs envers.................................................. 61
Jackson Jesse.............................. 61, 62, 63, 80, 87, 97, 139
Liberation de Robert Goodman.........................................61
Liens avec la Nation de l'Islam......................................... 62
Soutien de Louis Farrakhan.............................................. 63
Jacksonville, Floride..................................................... 128, 129
Jamal, Hakim Abdullah.................................. 41, 122, 123, 124
Jamerson, Clarence................................................................. 55
Jammeh, Yayah....................................................................... 84
Jeffries, Edward J. .................................................................. 12
Jeffries, Leonard .....................................................................84
Jenkins, Royall........................................................................ 59
Jilek, John............................................................................... 21
John Doe #169....................................................................... 54
Johnson, Conrad......................................................................93
Johnson, Thomas 15X.......................................................40, 42
Johnson, William.................................................................. 124
Jones, Billy Steven (dit Père Jones)...................................... 133
Judaïsme........................................................... 62, 63, 133, 134
Judaïsme noir........................................................................ 133
Juif pour Jésus...................................................................... 137
Juifs contre Jackson.................................................... 61, 62, 63
Julliard, Jacques.................................................................... 105
Justice, Barbara.......................................................................70
Khépara (association)............................................................107
Khomeyni, Ruhollah..........................................................83, 91
Kidogo, Jamal............................................................... 123, 124
Kikuyu, Tribu........................................................................124
Kimga, Hale (voir Benson, Gale).................................. 122, 123
King, Martin Luther....................................................................
Allusions d'Elijah Muhammad..........................................31
King, Martin Luther........................................31, 60, 62, 80
Propos de Louis Farrakhan............................................... 60
King, Ralph............................................................................. 67
Kingfisher, Oklahoma........................................................... 132
Klanwatch............................................................................... 71
Kleindienst, Richard..............................................................128
Koech, Davy............................................................................69
Kokuryukaï (voir société du Dragon Noir)........................16, 19
Kouchner, Bernard................................................................ 105
Ku Klux Klan.................................................. 3, 65, 66, 80, 129
L
L'appel final (the Final Call)................................................... 59
La Mecque, Arabie Saoudite......8, 9, 10, 12, 14, 23, 32, 33, 37,
38, 77, 84, 102
Lafayette, Louisiane........................................................51, 131
Lagos, Nigéria.................................................................84, 134
Lamar, Bruce...........................................................................47
Larson, James..........................................................................46
Lazarus, David...................................................................... 138
Lazarus, Wally...................................................................... 138
LDH...................................................................................... 104
Le Pen, Jean Marie................................................................104
Lee, Spike................................................................... 3, 69, 102
Lemorin, Lyglenson ............................................................. 114
Lennon, John.........................................................................124
Lewis-Rivera, Lori Ann.......................................................... 93
Lewis, Arthur X.................................................................... 130
Lewis, William A.................................................................. 134
Lewis,Brian K. (alias Israël, Hezion).................................... 138
Libéria...................................................................................134
Liberman, Joe....................................................................90, 91
LICRA.......................................................................... 104, 120
Lightburn, Walter (alias Amri Israël)....................................135
Ligue Anti-diffamation................................... 33, 63, 73, 90, 97
Ligue de Défense Juive (Jewish Defense League)...................62
Activités aux Etats Unis................................................... 61
Campagne de Jesse Jackson en 1984................................ 61
En France........................................................................109
Fondation, principes et activités terroristes.......................62
Ligue de Défense Juive............................................... 62, 63
Marche sur les locaux du Final Call..................................63
Ligue Islamique Mondiale.......................................................38
Ligue Nationale des Électeurs............................................... 139
Lindsay, John ......................................................................... 77
Little, Earl............................................................................... 24
Little, Hilda............................................................................. 24
Little, Malcolm (voir Malcolm X)...............................24, 25, 26
Little, Réginald .......................................................................24
Little, Wilfred..........................................................................25
Littlejohn, James M...............................................................137
Llerena, Luis......................................................................... 137
Lomax, Louis.................................................................... 33, 34
Los Angeles..... 5, 8, 11, 30, 32, 34, 35, 41, 49, 55, 69, 77, 122,
124
Los Angeles Herald Dispatch............................................29, 30
Louis X (voir Louis Farrakhan).............................................. 29
Lybie................................................................................. 65, 83
K
Kadhafi, Muammar................................................................. 83
Kahane, Meir...........................................................................62
Kamau, Dinizulu................................................................... 124
Kamayiti.com........................................................................ 108
Kambon, Kamau..................................................................... 98
Kaminska, Richard.................................................................. 25
Kamitik.org........................................................................... 108
Kansas City, Missouri............................................................. 94
Kaplan, Kivie.......................................................................... 31
Karam, Patrick...................................................................... 108
Karesh, Joseph........................................................................ 56
Karriem, Elijah (voir Muhammad, Elijah)...............................11
Katrina (ouragan).................................................................... 96
Kean College..................................................................... 72, 73
Kehling, Julia.......................................................................... 55
Kelly, Raymond.....................................................................137
Kelman, Gaston.....................................................................108
Kemit31.free.fr......................................................................107
Kémitisme..................................................................... 103, 111
Kemron................................................................. 69, 70, 71, 92
Kennedy,John Fitzgerald ........................................................ 37
Kensic, Stanley........................................................................34
Kenya................................................................................ 69, 70
Kenyatta, Charles (voir Morris, Charles 37X).......... 76, 77, 124
Kenyatta, Jomo......................................................................124
Khaalis, Abdullah....................................................................44
Khaalis, Amina........................................................................44
Khaalis, Bibi........................................................................... 44
Khaalis, Hamaas Abdul...............................................................
Alias McGee, Ernest 2X............................................. 39, 43
Assassinat de sa famille.................................................... 44
Hamaas Abdul Khaalis............................................. 59, 113
Khaalis, Hamaas Abdul.................................. 43, 44, 59, 60
Prise d'otage à Washington D.C........................................59
Khaalis, Rahman..................................................................... 44
Khaalis, Tasibur...................................................................... 44
M
Maddox, Audry Alton Jr......................................................... 66
164
Madison, Denice “Necy”.........................................................61
Mafia Musulmane............................................................. 42, 43
Mahomet................................................................................... 8
Maison de Judah................................................................... 134
Maison Taméry..................................................................... 107
Malawi.................................................................................... 84
Malcolm X (Malcolm Little dit)..................................................
Activités en Géorgie....................................................... 132
Assassinat de.................................................................... 42
Association des Mosquées Musulmanes...........................37
Dégradation des relations avec la Nation de l'Islam..........36
Délinquance de................................................................. 25
Et l'holocauste...................................................................85
Et la guerre d'indochine.....................................................26
Et les Juifs.........................................................................30
Et les relations extraconjugales d'Elijah Muhammad........40
Incarcération..................................................................... 24
Insurrection de Mau Mau................................................124
Malcolm X.....26, 27, 29, 30, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39,
40, 41, 42, 50, 51, 57, 58, 59, 75, 76, 77, 79, 87, 100, 102,
113, 122, 124, 132
Malcolm X........................................................................ 39
Parents et enfance de.........................................................24
Passage en France........................................................... 100
Position sur la guerre d'indochine..................................... 26
Racisme anti-blanc............................................................29
Relations avec les Blancs pendant son enfance.................25
Relations extra-conjugales d'Elijah Muhammad............... 36
Victime de préjugés racistes............................................. 25
Malik, Michaël Abdul................................................... 122, 124
Mallory, Mary Ann............................................................... 129
Malvo, Lee Boyd.....................................................................93
Manasala, Policarpio (voir Takis, Ashima).............................17
Mandchourie (invasion de la).................................................. 16
Mandela, Nelson..................................................................... 83
Maney, Thomas.......................................................................55
Mapp, Kimberly...................................................................... 51
Marcellens Chemical Compagny...............................................7
Marcello, Warren X................................................................ 43
Marche du Million d'Hommes.................................................79
Marche du Million de Familles................................. 90, 91, 101
Marche du Million de Jeunes................................ 84, 86, 87, 95
Markovitch, Sonia C............................................................... 48
Marks, David ......................................................................... 51
Marthin Luther King............................................................... 60
Martin, James D...................................................................... 93
Martin, Tony........................................................................... 84
Marxisme........................................................................ 81, 116
Mau Mau, Insurrection..........................................................124
Mau Mau, société de (Mau Mau Society)...................................
Assassinat de Hakim Abdullah Jamal.............................124
De charles 37X à Charles Kenyatta................................ 124
Mau Mau........................................................ 124, 125, 126
Origines.......................................................................... 124
Tueries de l'Illinois..........................................................124
MC Hammer........................................................................... 80
McArthur (Général Douglas).................................................. 25
McCree, Clifford..................................................................... 94
McGee, Ernest 2X (voir Khaalis, Hamaas Abdul)............ 39, 43
McGregor, James 3X.............................................................. 43
McLauchlin, Melissa "Missy"................................................. 72
McMillan, Roxanne................................................................ 50
McQueen, Verlen.................................................................... 21
McQuenn, Tod........................................................................ 21
Medhi, Mohammed................................................................. 32
Medzatones...........................................................107, 109, 110
Menaibuc.com.......................................................................107
Meyers, Dean Harold.............................................................. 93
Mfume, Kweisi........................................................................73
Miami Herald, the................................................................. 135
Miami, Floride..............114, 131, 133, 135, 136, 138, 139, 140
Michaels, Aaron...................................................................... 84
Migration des Noirs du Sud...................................................... 7
Milwaukee (temple de la Nation de l'Islam)............................ 15
Mims, Norbert X.....................................................................43
Ministere Amer..................................................................... 101
Mitchell, Georges..................................................................132
Mitchell, Hullon III (alias Zedekiah Israël)........................... 134
Mitchell, Hulon Jr (voir Yahweh Ben Yahweh)............ 132, 133
Mitchell, Thomas.................................................................... 47
Mohammad, Abdul ................................................................ 22
Moi, Daniel Arap.................................................................... 69
Monee, Illinois...................................................................... 125
Monrovia, Libéria................................................................... 83
Montgomery, Alabama......................................................... 129
Moody,Theodore .................................................................... 44
Moon, Donald Jr..................................................................... 94
Moon, Sun Myung.................................................................. 84
Moore, Manuel..................................................................54, 55
Moran, Edward..................................................................... 125
Morris, Charles 37X (voir aussi Kenyatta, Charles)............. 124
Morrison, Paul B.....................................................................60
Morton, Kenneth..................................................................... 41
Mosquée de la Paix Universelle (Universal Peace Mosque)... 40
Mosquée de San Francisco......................................................52
Mosquée N°12 de Philadelphie...................................42, 43, 44
Mosquée N°7 d'Harlem...................................40, 57, 63, 75, 89
Motown Record.......................................................................80
Mouvement des Droits Civiques..................................... 31, 132
Mouvement des Millions de Plus...................................... 95, 96
Mouvement Pacifique d'Ethiopie (Peace Movement of
Ethiopia)................................................................................. 23
Mouvement progressiste d'Amérique (Onward Movment of
America)................................................................................. 22
Movement X........................................................................... 75
Moynihan, Neal.......................................................................49
Mr Muhammad Speaks..................................................... 40, 41
MRAP...................................................................................104
Muck-Muck (voir Muhammad, Elijah)................................... 23
Mugabe, Robert................................................................ 91, 92
Muhammad, Abdul................................................................. 19
Muhammad, Abdul Alim............................................ 69, 70, 92
Muhammad, Akbar........................................................... 33, 40
Muhammad, Benjamin (voir Chavis, Benjamin)...............89, 90
Muhammad, Clara (voir Evans, Clara)................................... 57
Muhammad, Claudette Marie................................................117
Muhammad, Conrad................................................................89
Muhammad, Elijah......................................................................
Alias Karriem, Elijah........................................................ 11
Alias Mohammed Rassoul................................................ 23
Alias Muck-Muck............................................................. 23
Allusions à Martin Luther King........................................ 31
Arrestation pour sédition.................................................. 23
Décès et succession...........................................................57
Elijah Muhammad..... 12, 13, 15, 17, 20, 21, 22, 23, 25, 26,
28, 29, 31, 32, 33, 35, 36, 37, 39, 40, 41, 42, 43, 45, 57,
58, 59, 62, 65, 75, 76, 79, 87, 102, 103, 108, 113, 128,
132
Et Jesse Jackson................................................................62
Et Satohata Takahashi...................................................... 17
Recrutement de Louis Farrakhan...................................... 28
Relations extraconjugales................................................. 35
Rencontre avec Wallace Fard..............................................9
Séjour en Prison................................................................23
165
Muhammad, Emmanuel.......................................................... 23
Muhammad, Herbert............................................................... 59
Muhammad, Jabril (Cushmeer, Bernard dit)........................... 58
Muhammad, John........................................................50, 51, 55
Muhammad, John Allen.................................................... 93, 94
Muhammad, Karim....................................................... 101, 102
Muhammad, Khallid Abdul.........................................................
Antisémitisme...................................................................72
Avec Ice Cube...................................................................74
Conférence sur l'holocauste noir....................................... 85
Discours à Kean College...........................................72, 103
Influence sur la Tribu KA............................................... 103
Marche du Million de jeunes.............................................86
Muhammad, Khallid Abdul... 72, 73, 74, 84, 85, 86, 87, 88,
92, 95, 103, 108
Nouveau Parti des Panthères Noires................................. 86
Rumeurs autour de sa mort............................................... 95
Muhammad, Leo..................................................................... 92
Muhammad, Maryam (Tawana Brawley, dite)........................68
Muhammad, Robert................................................................ 88
Muhammad, Rosalyn D........................................................ 101
Muhammad, Silis.................................................. 58, 59, 61, 88
Muhammad, Talib...................................................................88
Muhammad, Tony................................................................. 102
Muhammad, Tynetta............................................................... 58
Muhammad, Tynnetta........................................................... 101
Muhammad, Wallace...................................................................
Alias Muhammad, Warith Deen........................... 57, 58, 59
Muhammad, Wallace....................36, 39, 40, 42, 57, 58, 59
Questionnement des croyances de la Nation de l'Islam..... 39
Relations extra-conjugales d'Elijah Muhammad............... 36
Succession à la tête de la Nation de l'Islam.......................57
Wallace Muhammad....................................................... 113
Muhammad, Wallace Fard........................................................ 8
Muhammad, Warith Deen (voir Muhammad, Wallace)... 57, 58,
59
Muluzi, Bakali.........................................................................84
Murphy, Anthony..................................................................138
Musée du Quai Branly.......................................................... 111
Musulmans hanafistes.......................................................59, 60
Muzikir, Abdul........................................................................59
Myers, James Lee..................................................................137
Mywinzi, Hassan.....................................................................84
Déroulement des offices....................................................28
Diffusion dans la presse avant 1970................................. 29
Et l'arrestation des Zebra Killers.................................55, 56
Financement vers 1997..................................................... 89
Finances vers 1965........................................................... 40
Fruit de l'Islam.....28, 35, 39, 40, 42, 43, 57, 58, 62, 63, 75,
102, 123, 132
Mosquée de Boston.......................................................... 36
Mosquée de Brooklyn....................................................... 60
Mosquée de Newark......................................................... 43
Mosquée de San Francisco......................................... 50, 51
Mosquée de Washington DC............................................ 37
Mosquée N°12 de Philadelphie.............................42, 43, 44
Mosquée N°15................................................................132
Mosquée N°2 de Chicago............................................... 132
Mosquée N°25 de Newark................................................43
Mosquée N°27 de Los Angeles................................ 35, 102
Mosquée N°45 de Houston...............................................88
Mosquée N°7 d'Harlem............................ 34, 37, 75, 89, 90
Mouvement des Millions de Plus...................................... 95
Muhammad, Khallid Abdul.............................................. 90
Nation de l'Islam......3, 4, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 22,
23, 24, 25, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38,
39, 40, 41, 42, 43, 44, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56,
57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 66, 68, 69, 70, 71, 72, 73,
74, 75, 76, 77, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 86, 88, 89, 90, 91,
92, 93, 94, 95, 97, 98, 100, 101, 102, 103, 106, 107, 108,
112, 113, 114, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122,
124, 126, 128, 129, 130, 132, 133, 134, 135, 140
Nombre d'adhérents en 1947............................................ 24
Nombre d'adhérents en 1955 et 1965............................... 34
Nombre d'adhérents vers 1932......................................... 12
Nombre d'adhérents vers 1937......................................... 22
Nombre de temples en 1955 et 1960................................ 29
Ordre de l'Islam.................................................................12
Organisation interne après 1978.......................................58
Politique de recrutement vers 1965...................................42
Position pendant la guerre de Corée..................................26
Position pendant la seconde Guerre Mondiale.................. 22
Prosélytisme en prison...................................................... 42
Rap musulman.................................................................. 74
Refondation par Louis Farrakhan..................................... 57
Relation secrète entre les Noirs et les Juifs....................... 71
Remèdes contre le SIDA...................................................70
Répartition des adhérents en 1965..................................119
Séparatisme racial.............................................................31
Signification des X, 2X (...) et Nom d'esclave.................. 11
Structures à partir des années 1930.................................. 13
Temple de Washington DC...............................................23
Thème de la richesse des Juifs........................................ 109
Université de l'Islam................................................... 13, 21
sous l'appelation "Temple de l'Islam d'Allah"....8, 9, 11, 12
Nation des dieux et des Terres (voir cinq pour cent)............... 77
Nation perdue et retrouvée de l'Islam................................ 58, 59
Nation Unie de l'Islam.............................................................59
Nelson, Lemrick...................................................................... 71
Neturei Kata............................................................................ 89
New Hampshire.................................................................62, 64
New Jersey Herald News.........................................................29
New York (Etat de)................................................................. 65
New York Amsterdam News...................................................29
New York City.......................................................... 18, 66, 126
New York Times, the.................................................. 61, 66, 73
Newark, New jersey.................................................. 21, 43, 136
Newburgh, New York....................................................... 66, 67
Nigeria.................................................................................... 84
Nillon, Pierre......................................................................... 103
N
Nagin, Ray........................................................................ 96, 97
Naheem, Abdul Basit.............................................................. 32
Napoléon.................................................................................80
Nas.......................................................................................... 77
Nasser, Abdel....................................................................32, 33
Nation de l'Islam.........................................................................
Abundent Life Clinic........................................................ 70
Activités criminelles dans la région de San Francisco...... 51
Activités de Hulon Mitchell Jr (dit Yahweh Ben Yahweh)...
132
Agressions contre des Blancs à Los Angeles.................... 35
Armée asiatique d'Allah............................................15, 132
Attitude face à l'épidémie du SIDA...................................69
Black Self help Moving & Storage Inc............................. 52
Convergence avec l'antiracisme...................................... 114
Conversion de Louis Farrakhan........................................ 28
Création du Final Call.......................................................59
Croyances: l'armageddon............................................ 20, 23
Croyances: l'homme noir asiatique....................................16
Croyances: les 144 000 adeptes........................................20
Croyances: Meurtre des quatre diables............................. 11
Croyances: origines cachées..............................................24
Déclin avant la 2ème guerre mondiale.............................. 22
166
Nom d'esclave....................................... 7, 11, 29, 106, 132, 134
North Highlands, Californie.................................................... 53
Norton, Louisa........................................................................ 24
Nouveau Parti des Panthères Noires.. 74, 84, 86, 87, 88, 94, 95,
103, 108, 113, 117
Nouvel Observateur, le..........................................................105
Nouvelle Orléans, Louisiane.......96, 97, 98, 126, 127, 128, 131
Novack, Raymon.....................................................................47
Nun, Abdul..............................................................................59
Nur, Abdul.............................................................................. 44
Professor X............................................................................. 75
Prohibition................................................................................ 6
Propagande sur Internet........................................................ 107
Public Enemy............................................................ 75, 77, 101
Q
Q Tip.......................................................................................75
R
Racisme d'expression victimaire................................... 114, 118
Racisme noir et criminalité interraciale aux USA, statistiques....
118
Racisme noir sur l'internet francophone................................ 107
Radio Shalom........................................................................105
Rainwater, Tom.......................................................................52
Ramadan, Saïd........................................................................ 38
Ramos, Sarah.......................................................................... 93
Rankin, Philip......................................................................... 21
Rashid, Al (Ronnie Flenaugh dit)............................................51
Rassemblement des Millions pour les Indemnisations............ 94
Rassoul, Muhammad (voir Muhammad, Elijah)..................... 23
Rassoull, Abass.......................................................................59
Rauf, Abdul.............................................................................59
Reagan, Ronald....................................................................... 65
Réforme agraire au Zimbabwe................................................ 91
Relation secrète entre les Noirs et les Juifs....................... 71, 72
République Démocratique du Congo...................................... 83
Réseau de Justice Environnemental Noir................................ 97
Revel, Perry.............................................................................53
Révolution (publication)....................................................... 100
Richards, John.........................................................................51
Richter, William....................................................................125
RidenHour, Carlton Douglas (alias Chuck D.) .......................75
Riehle, Traci............................................................................94
Robert Rozier (alias Neriah Israël)............................... 136, 138
Robert, Stephen Lamont....................................................... 129
Robinson, Reginald (alias Malika Shabazz)......................... 130
Rodgers, Janet......................................................................... 55
Rosary, Lucille X.................................................................... 36
Rose, Frances.............................................................. 48, 51, 54
Rosenbaum, Yankel................................................................ 71
Rotschild, Augustine ............................................................ 114
Rowlings, Jerry John............................................................... 69
Roy, James Earl.......................................................................60
Rubin, Ellis................................................................... 138, 139
Rubin, Rick............................................................................. 75
Rusnak, Joseph........................................................................46
Russie......................................................................................84
O
O'Meara, Roger ...................................................................... 48
O'Reilly, Bill........................................................................... 87
Oakland...........................................................46, 47, 51, 52, 55
Oakland Tribune, the........................................................ 47, 51
Oglesby, Joe..........................................................................135
Oleyar, Jane F......................................................................... 46
Olive, Pearl........................................................................... 132
Ono, Yoko.............................................................................124
Ordia, Lorraine Jackson.......................................................... 66
Ordre de l'Islam.......................................................................12
Oregon.............................................................................. 5, 6, 7
Organisation de l'Unité Afro-Américaine............... 42, 122, 124
Organisation de Libération de la Palestine........................61, 83
Organisation pour l'Unité Afro-Américaine..........................100
Orlando, Floride.................................................................... 133
Orlando, Stephen Anthony............................................128, 129
Osborne.....................................................................................6
OVNI................................................................................ 20, 65
P
Pagones, Steven A...................................................................67
Palmer, “Fat Tyrone”.............................................................. 43
Palmisano, Emanuel..............................................................127
Paradise Valley........................................................................11
Parham, Aldron..................................................................... 130
Paris (rappeur)........................................................................ 75
Paris, France..........................................................................101
Parmassar..............................................................................123
Parti des Panthères Noires (Black Panther Party)...... 53, 61, 95,
122, 125, 126, 127, 128
Parti Kémite.................................................................. 103, 106
Patry, Darell.................................................................. 124, 125
Paul VI.................................................................................... 76
Payne, George Freddy............................................................. 51
Pearl Harbour (bataille de)...................................................... 15
Pénitencier de Brushy Mountains............................................60
Père Jones (alias Billy Steven Jones).................................... 133
Père Michel (voir Yahweh Ben Yahweh).............................. 133
Perniciaro, Joseph................................................................. 127
Perry, Alfred..........................................................................136
Perry, Carl Douglas (alias Aher Israël)................................. 137
Persigo, Paul......................................................................... 127
Pethel, Kathy Sue.................................................................... 49
PG&E......................................................................................48
Phanor, Stanley Grant .......................................................... 114
Pierce, William........................................................................53
Pittsburg Courrier................................................................... 29
Pleasantown, Californie.......................................................... 49
Polczinsky, Joseph.................................................................. 21
Poole, Clara.........................................................................9, 23
Poole, Elijah ( voir Muhammad, Elijah)....................................9
Poor Righteous Teachers.........................................................77
Présence africaine..................................................................100
Price, James.............................................................................44
Professor Griff (Richard Griffin, dit)...................................... 75
Professor Griff & the Last Asiatic Disciples...........................75
S
Sabban, Surrur........................................................................ 38
Sabree, Abdullah Khalil........................................................ 124
Sacramento, Californie............................................................53
Sacrifices humains.......................................................................
Affaire Robert Harris........................................................11
Affaire Verlen McQueen...................................................21
Saint Louis Argus................................................................... 29
Salem, Orégon...........................................................................6
San Diego, Californie............................................................126
San Francisco, Californie.23, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54,
55, 56, 130
Sanders, Betty......................................................................... 33
Sarkozy, Nicolas................................................................... 110
Sat, Akh................................................................................ 107
Schneider, Frank................................................................... 127
Scott, Michael......................................................................... 94
Sears Tower.......................................................................... 114
Seba, Kemi..................................................................................
Conversion à la Nation de l'Islam................................... 102
167
Création de la Tribu Ka.................................................. 106
Découverte de l'afrocentrisme.........................................103
Fondation du Parti Kémite.............................................. 103
Séba, Kémi..................... 103, 106, 107, 108, 109, 110, 112
Seberg, Jean.......................................................................... 122
Secte Moon....................................................................... 84, 90
Segal, Jacob............................................................................ 69
Ségrégation................................................................. 8, 31, 132
Séparatisme.......................................................................31, 38
Shabazz, Jeremiah Muslim......................................................59
Shabazz, Malik Zulu...........................84, 87, 95, 103, 108, 113
Shabazz, Malika (Reginald Robinson, dit)............................130
Shabbaz (tribu de)...................................................................10
Shah, Hulon (voir Yahweh Ben Yahweh)..................... 132, 133
Shain, Michael Marie.............................................................. 49
Sharpton, Al......................................................................66, 67
Sharrieff, Hassan...............................................................39, 42
Sherrod, Pearl T...................................................................... 19
Shields, Nelson P.IV............................................................... 52
Siar, Claudy...........................................................................109
Sida......................................................... 47, 69, 70, 71, 92, 127
Siegel, Norman........................................................................86
Silva, Arthur E........................................................................ 47
Silver Spring, Maryland.......................................................... 93
Simmons, Russell....................................................................90
Simon, J.C.........................................................................54, 55
Sirgo, Louis...........................................................................127
Sister Souljah.......................................................................... 77
Situation économique des Noirs pendant la grande dépression. 8
Skerritt, Joseph............................................................. 123, 124
Smith, Albert D....................................................................... 46
Smith, Clarence 13X...................................................................
Clarence 13X Smith........................................42, 75, 76, 77
Smith, Damu........................................................................... 97
Smith, Gladys..........................................................................12
Smith, James J. .......................................................................12
Smith, Rodney.........................................................................28
Smith, Will.............................................................................. 90
Smith,Tana..............................................................................50
Smiths, James J....................................................................... 43
Sniper de l'hôtel Howard Johnson......................................... 126
Société d'Action de Rectification Raciale (Racial Adjustment
Action Society)......................................................................122
Société du Dragon Noir (voir aussi kokuryukaï)...............16, 22
Société pour le faire par nous même (Society for Doing it on
Our Own)................................................................................ 17
Solis, Ken..............................................................................127
Solomon, Anthony (alias Joshwa Israël)............................... 134
Soral, Alain........................................................................... 109
SOS Racisme................................................ 102, 104, 105, 120
Soudan........................................................................ 38, 83, 84
Spann, Edward “Najib”...........................................................61
Spellman, A. B...................................................................... 100
Sphinx .................................................................................... 80
Spingarn, Arthur..................................................................... 31
Stallings, Dwight.....................................................................55
Steagall................................................................................. 127
Stevens, David........................................................................ 91
Stoeckman, Wayne............................................................48, 51
Stokes, Ronald.................................................... 34, 35, 40, 122
Story, Linda.............................................................................52
Strecker, Robert...................................................................... 69
Styrmann, Ernie.......................................................................47
Suarez, Xavier.......................................................................139
Sukarno, Achmed.................................................................... 32
Sun-Reporter, the.................................................................... 53
Suprématie blanche.........................80, 81, 82, 92, 95, 116, 117
Swinford, Gordon....................................................................48
Synagogue d'Abath Yushurun................................................. 64
T
Tabatabai, Ali Akbar.............................................................. 60
Taguieff, Pierre-André.......................................................... 105
Taharka, Fari.........................................................................107
Takahashi, Satohata....................................................................
Alias Kubo........................................................................22
Arrestation et condamnation............................................. 22
Et Craddock, Annie...........................................................17
Et Elijah Muhammad........................................................ 17
Et Pearl T. Sherrod........................................................... 19
Et Wallace Fard................................................................ 17
Expulsion des Etats-Unis..................................................19
Mouvement du Pacifique du Monde Oriental (Pacific
Movement of the Eastern World)................................17, 19
Mouvement progressiste d'Amérique (Onward Movment of
America)........................................................................... 22
Nakane, Naka....................................................................17
Société pour le faire par nous même (Society for Doing it
on Our Own).....................................................................17
Takahashi, Satohata .................................17, 19, 20, 22, 23
Takis, Ashima................................................................... 17, 23
Tanzanie..................................................................................84
Tata Pasha...............................................................................21
Taylor, Charles........................................................................83
Taylor, Donald.............................................................. 124, 125
Taylor, Elisabeth................................................................... 103
Taylor, Reuben......................................................................125
Teele, Arthur Jr..................................................................... 139
Téhéran, Iran.....................................................................60, 91
Temple de l'Amour............................... 131, 135, 136, 137, 139
Temple de l'Islam d'Allah................................................8, 9, 11
Temple de la science Maure d'Amérique.........7, 8, 16, 113, 134
Tepotzlan................................................................................ 65
Terminator X...........................................................................75
Théâtre de la main d'Or.........................................101, 104, 108
Thotep.com........................................................................... 108
Tireur de Washington D.C...................................................... 93
Tomlison, Frank......................................................................34
Toure, Kwame (Voir Carmichael, Stokely)............................. 61
Tribu Ka......................................................................................
Activités anti-sionistes....................................................109
Affaire du "bal des vendus"............................................ 108
Création.......................................................................... 106
Dissolution......................................................................110
Et Dieudonné.................................................................. 108
Fermeture du site............................................................ 110
Manifestation au Musée des Arts Premiers.....................111
Organisation................................................................... 107
Thémes et croyances....................................................... 106
Tribu Ka......................... 106, 107, 108, 109, 110, 111, 120
Tripoli............................................................................... 65, 83
Tsukamoto, Ronald................................................................. 46
Tucker, Herbert....................................................................... 50
Tuskegee, Alabama................................................................. 69
U
Uchida, Ryohei........................................................................16
Union des Congrégations Hébreuses-Américaines................. 62
Université de l'Islam..........................................................13, 21
Université Malcolm X...........................................................124
Ursin, Tim.............................................................................127
USA today...............................................................................97
V
Vernon Mason, C.............................................................. 66, 67
VIH......................................................................................... 69
168
Y
Vorspan, Albert.......................................................................62
Vote ethnique en 1976 et 1980............................................. 139
Vote musulman aux présidentielles de 2002........................... 90
Yacub-Khan, Shaabzad...........................................................60
Yahweh Ben Yahweh..................................................................
Alais Hulon Mitchell Jr...................................................132
Alias Frère Amour.......................................................... 133
Alias Hulon Mitchell Jr...........................................132, 133
Alias Hulon Shah....................................................132, 133
Alias Hulon X................................................................. 132
Alias Och Moche Israël.................................. 133, 134, 135
Alias Père Michel............................................................133
Alias Yashua...................................................................135
Arrestation en novembre 1990........................................131
Chiles, Nodie Mae.......................................................... 132
Conversion à la Nation de l'Islam................................... 132
Conversion au judaïsme noir...........................................133
Enfance et adolescence....................................................132
Et Louis Farrakhan................................................. 132, 140
Expulsion de la Nation de l'Islam....................................132
Influence du Mouvement des Droits Civiques................ 132
Israël, Och Moche (voir Yahweh Ben Yahweh)..... 134, 135
Opération Jericho............................................................131
Radio évangélisme..........................................................133
Rencontre avec Elijah Muhammad et Malcolm X...........132
Yahweh Ben Yahweh............. 131, 132, 136, 137, 138, 140
Yahwehs (culte des)....................................................................
Anges de la mort.....................................136, 137, 138, 140
Finances entre 1986 et 1990........................................... 138
Implication dans la politique locale.................................139
Judith Israël (Judith Gaines dite)............................ 131, 134
Nom d'esclave................................................................. 134
Nombre d'adeptes en 1980..............................................134
Nombre d'adeptes en 1981..............................................135
Nombre d'adeptes en 1984..............................................136
Sexualité................................................................. 134, 135
Yamamoto, Isoroku.................................................................15
Yeates, Steve.................................................................122, 123
Yeates, Steve ........................................................................123
Yerodia, Abdulayi................................................................... 83
W
Wachuku, Jaja Anucha............................................................34
Wagner, Norman B................................................................. 46
Walcott, Louis Eugène (voir Farrakhan, Louis)...................... 28
Walekar, Prem Kumar.............................................................93
Walker, John (voir Fard, Wallace).......................................... 43
Wallace, Mike................................................................... 33, 34
Walters, Clair........................................................................ 137
Wappingers Fall, New York....................................................66
WAPX...................................................................................130
Washington D.C................................. 59, 88, 90, 92, 93, 94, 95
Washington Jewish Week....................................................... 62
Washington Post, the........................................................ 62, 88
Washington, Denzel................................................................ 90
WCNC.................................................................................... 97
Webb, Freddie Let...................................................................52
Weese, Donald........................................................................ 34
Weinstein, Robert M............................................................... 48
Wentworth Matthew, Arthur................................................. 134
Werts, Calvin.......................................................................... 61
Wheaton, Maryland.................................................................93
White,Terry............................................................................. 52
Whitney, Ores......................................................................... 25
William, Maurice.................................................................... 59
Williams, Anita....................................................................... 90
Williams, Cecil........................................................................53
Williams, Charles 4X............................................................130
Williams, David...................................................................... 51
Williams, Evelyn X ................................................................ 36
Williams, John Allen (alias Muhammad, John Allen).............93
Williams, Joseph B................................................................. 53
Williams, Serena..................................................................... 90
Williams, Venus......................................................................90
Willis, Charles Phillip............................................................. 52
Wilson, Griswold.................................................................... 46
Wilson, Robert.............................................................. 124, 125
Wilson, Tynetta X................................................................... 36
Wilson, Willie F...................................................................... 95
Wingate, Livingston L...................................................... 76, 77
Wollin, Vincent....................................................................... 50
Wonder, Stevie..................................................................80, 90
Woodside, Ricky (alias Zerubbabel Israël)........................... 135
Woolwine act............................................................................ 6
Wright, Robert........................................................................ 50
Wu Tang Clan......................................................................... 77
Z
Zahedi, Ardeshir......................................................................60
Zebra Killings..............................................................................
Anges de la mort...................................................54, 55, 56
Black Self Help Moving & Storage Inc................ 52, 54, 55
Opération Zebra................................................................52
Procès des Zebra Killers................................................... 55
Réaction de la communauté noire..................................... 51
Réaction des habitants de San Francisco.......................... 52
Réaction des Noirs à l'opération Zebra............................. 52
Révélations d'Anthony Harris...........................................54
Zekele, Negusse...................................................................... 94
Zenawi, Meles......................................................................... 84
Ziegler, Lafayette.................................................................... 51
Zimbabwe......................................................................... 91, 92
Zirpoli, Alfonso J.................................................................... 53
Zyklon B............................................................................... 107
X
X-Clan.....................................................................................75
X, June.................................................................................... 36
X, Langston.............................................................................40
X, Line.................................................................................. 101
X, Quannel.................................................................. 84, 87, 88
X, Sonia................................................................................ 101
XM Radio............................................................................... 96
169
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37
Haley, ch 1, p 3
Les persécutions dont auraient été victime la famille de Malcolm X de la part de milices racistes relèvent de la pure affabulation.
Interrogé par l'écrivain Bruce Perry, la propre mère de Malcolm X, a déclaré n'avoir aucun souvenir qu'une telle d'une attaque du
Ku Klux Klan se soit produite contre sa famille. (Perry, Ch 1, p 4-5).
Malcolm X impute également à deux hommes blancs l'incendie de leur maison familiale à Lansing en 1929. Ici encore, l'écrivain
Bruce Perry a relevé de nombreux éléments qui laissent penser que c'est le propre père de Malcolm X qui a incendié la maison. En
fait, à l'époque, c'est lui que les enquêteurs soupçonnaient. (Perry, ch 2, p 9-10)
Malcolm X décrit une enfance passée à Lansing dans l'ombre de la Légion Noire, une milice similaire au Ku Klux Klan. Ici encore,
Bruce Perry, en passant en revue des documents d'époque, n'a trouvé aucune trace d'activité de cette milice dans la région de
Lansing. (Perry ch 2, p 12)
FBI WF (fichier 3 p 83, p 88) 105-63642- / courrier du 29 Août 1963 p4, p 9
FBI WF (fichier 2 p 9-13) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957
FBI WF (fichier 2 p 10) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957 p2
FBI WF (fichier 1 p 3) – reproduction du certificat de Naissance de Wallace Dodd Ford
FBI WF (fichier 2 p 11) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957, p 3
FBI WF (fichier 3 p 16-20) 105-63642-35 / courrier du 29 octobre 1957
Le FBI a retrouvé la mention du mariage de Wallace Fard, alors nommé Fred Dodd, avec Pearl Allen le 09 mai 1914 à Salem, dans
l'Orégon. L'homme déclare avoir environ 23 ans. Il se dit alors de race Blanche. Les enquêteurs fédéraux n'ont jamais retrouvé
cette femme et de son enfant, qui semblent avoir disparus sans laisser de trace.
FBI WF (fichier 2 p 10) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957 p 2
FBI WF (fichier 2 p 12) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957, p 4
FBI WF (fichier 3 p 88) 105-63642- / courrier du 29 Août 1963 p 9
FBI WF (fichier 2 p 12) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957 p 4
FBI WF (fichier 3 p 85) 105-63642- / courrier du 29 Août 1963 p 6
FBI WF (fichier 4 p 9) / courrier du 27 Août 1957
FBI WF (fichier 3 p 85) 105-63642- / courrier du 29 Août 1963 p 6
FBI WF (fichier 3 p 85) 105-63642- / courrier du 29 Août 1963 p 6
FBI WF (fichier 2 p 12) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957 p 4
FBI WF (fichier 1 p5-6) 100-43165-6 / courrier du 05 mars 1965 – Cette version confirme l'origine métissée de Wallace Fard.
Elle est remarquable parce que le nom de son père a déjà une consonance proche orientale alors que plusieurs années vont encore
s'écouler avant qu'il ne fonde la Nation de l'Islam.
FBI WF (fichier 2 p 12) 105-63642- / courrier du 18 octobre 1957 du Bureau de Los Angeles à la direction, p 4
“Moorish Science Temple of America”
FBI WF (fichier 5, p 43) 100-33638-15 / courrier du 15 octobre 1957
Evanzz, page 409-410 - La famille D'Elijah Muhammad considérait que Fard était originaire de la région de l'actuel Pakistan.
Je reprend ici la théorie de Karl Evanzz. Karl Evanzz s'est livré a une analyse des termes utilisés par Wallace Fard qui indique que
ceux ci sont des dérivés de l'Urdu, un language utilisé dans la région du Pakistan. Ces analyses laissent penser que Wallace Fard a
baigné dans un milieu influencé par la culture de l'actuel pakistan.
De plus, fait qui semble avoir échapper à Evanzz, Les variantes du nom de Wallace Fard, “Fred”, “Ford”, “Fard” présentent une
proximité d'orthographe et sont probablement des déformations et des anglicisations du prénom “Farrad”.
Sowell, p 209
Sowell, p 210,211.
C'est à cet antagonisme que fait allusion l'autobiographie de Malcolm X au Chapitre 3, “toute famille noire qui était à Boston
depuis suffisamment longtemps pour posséder la maison où elle habitait était considérée comme faisant partie de l'élite de la
colline. Ca ne faisait pas de différence qu'ils aient à louer des chambres pour joindre les deux bouts.. Mais les Natifs de la
Nouvelle Angleterre regardaient de haut les propriétaires récemment venus du Sud qui habitaient à la porte d'à côté, comme
Ella.” Malcolm X, p48,49
Sowell, p 211.
Beynon , Ermann Doane “ The Voodoo Cult Among Negro Migrants” The American Journal of Sociology, Volume XLIII, N° 6,
may 1938, p 896 – reproduction disponible dans FBI WF fichier 4 p, 90
Beynon, p 895 – (FBI WF fichier 4 p, 89)
Actuelle Arabie Saoudite
Les “400 ans d'oppression” sont un thème anti-blanc récurant dans le discours du racisme noir et en constitue un des marqueurs
sémantique. Il mélange l'histoire des Noirs Américains à celle de l'esclavage des Juifs en Égypte. Pour les adeptes de la Nation de
l'Islam, la bible est un ouvrage prophétique qui décrit, en réalité, ce que les Noirs sont en train de vivre.
“l'extermination du peuple Noir” est encore un thème anti-blanc typique du racisme noir qui va se décliner sous diverses formes
selon les époques : Chiffres délibérément surestimés de la traite transatlantique, accusation de “Conspiration du Sida” qui aurait
été créé par le FBI pour éliminer les Noirs, accusation d'une conspiration de la CIA pour inonder de Crack la communauté noire...
Beynon, page 896 ( FBI WF fichier 4 p 90-91)
Voir aussi Evanzz, pages 73,74
“Allah Temple of Islam”
Franklin & Moss, ch 19, p 339-341
Universal Negro Improvment Association
Franklin & Moss, Ch 17, p 320-322.
Evanzz, page 73
FBI WF (fichier 1 p34-38) – Courrier du 30 septembre 1942 de la direction - Déposition d'Elijah Mohammad le 20 septembre
1942
Evanzz - Ch 4, p 73
FBI WF (fichier 1 p34-38) – Courrier du 30 septembre 1942 de la direction - Déposition d'Elijah Mohammad le 20 septembre
1942
38 FBI WF (fichier 1 p 111-125) Mémorendum du FBI, bureaux de Chicago, p 35-50 - enseignements de la Nation de l'Islam
" English Lesson C-1 ", " Lost Found Lesson #1 ", " Lost Found Lesson #2 "39 Beynon p 900 – reproduction disponible dans FBI WF fichier 4 p, 94
40 FBI WF (fichier 1 p34-38) – Courrier du 30 septembre 1942 de la direction - Déposition d'Elijah Mohammad le 20 septembre
1942
41 Evanzz – Ch 4, p 82
42 C'est ainsi qu'il y a des Charles X, puis Charles 2X, puis Charles 3X, etc, etc...
43 Voir Beynon p 902 – reproduction disponible dans FBI WF fichier 4 p 95
le rejet du nom d'esclave s'enracine dans une tradition ancienne. Sowell signale que les esclaves noirs, dans les plantations,
possédaient souvent deux patronyme dont un était secret. (Sowell, p189-190) Noble Drew Ali, incitait aussi ses partisans à
modifier leur nom en y accolant la particule “El”
44 Hazel Barton a été interrogée à deux reprises par des agents du FBI. La première fois, en octobre 1957 à Los Angeles, en
Californie, elle a affirmé que Wallace Fard était passé la voir en 1932 pour lui annoncer son départ pour la Nouvelle Zélande. La
seconde fois en Janvier 1958 à Key West, en Floride, elle a confirmé sa version des faits mais a déclaré hésiter entre l'été 1932 et
l'été 1933, au mois d'Août. Dans les deux cas, les dates qu'elle a donné sont antérieures à la dernière arrestation de Fard à Chicago
en septembre 1933.
FBI WF (fichier 2 p 9-13) 105-63642-? / courrier du 18 octobre 1957 de l'enquêteur de Los Angeles à la direction
FBI WF (fichier 2 p 94-95) 105-63642-19 / courrier du 21 janvier 1958 de l'enquêteur de Miami à la direction
45
46
47
48
49
La version du départ de Fard en Nouvelle Zélande en 1933 a été retenue arbitrairement par le FBI mais aucun élément ne la
confirme. Les agents ont considérés les confidences de Fard A Hazel Barton plus crédibles que les affirmations d'Elijah
Muhammad, seule personne à témoigner de la présence de Fard à Chicago en 1934. Mais par contre, ils considèrent que Barton ne
se serait plus souvenue de la bonne année.
Fard avait déjà mis un terme à une relation précédente dont il avait eu un enfant. Il est donc tout à fait possible qu'il ait décidé de
faire de même avec Hazel Barton et qu'il lui ait menti. La version choisie par le FBI avait surtout le mérite de permettre de clore
une enquête qui a du s'avérer, au demeurant, fort coûteuse. Cette version n'est en réalité que pure spéculation.
FBI WF (fichier 6 p 76) 100-33683-63 / courrier du 4 avril 1958 de la direction à l'enquêteur de Chicago
« Probe Great Voodoo Cult » the Lowell (massachussetts) Sun, p 1
FBI WF (fichier 1, page 116) 105-63642- / 21 février 1957, rapport sur la Nation de l'Islam
Glays Smith / Robes cérémoniales :
« «Called by Allah To Kill» Negro Slays Neighbor » 22 novembre 1932, Nevada State Journal, P3
Juges Jeffries et Gordon / Protestation des enfants
« Cult King in plot to slay 2 judges » 22 novembre 1932, the Helena (Montana) Daily Independent, p 10
Ordre de l'Islam / 100 adeptes / prédestination / magazine /scène de crime
« Cult Crime in Detroit » 21 novembre 1932, the Lowell (massachussetts) Sun, p 2
« Cult Crime in Detroit » 21 novembre 1932, the Lowell (massachussetts) Sun, p 2
« Sacrifice of Lifes Taught ? » 23 novembre 1932, the Ogden (Utah) Standard examiner, p 3
50 « Police Halt Human Sacrifice to Allah By Detroit Voodoo Cult » 19 janvier 1937, the Dunkirk (New York)
Observer, p 5
51 « Cult King says he killed with 'Ali-kerslump' » The Fresno (California) Republican, 25 novembre 1932, p 1
52 « Leader of Negro Cult who slew « sacrifice » is declared insane » 7 décembre 1932, the Albuquerque (New Mexico) Journal, p
1
53 « Police Halt Human Sacrifice to Allah By Detroit Voodoo Cult » 19 janvier 1937, the Dunkirk (New York)
Observer, p 5
54 Evanzz, ch 4, p 90-91
Rien dans les fichiers du FBI ne signale cette arrestation et la date de cette expulsion de Fard. Toutefois, un document de
recoupement établis par le FBI en Janvier 1958 signale que Wallace Fard a fait l'objet de trois arrestations à Détroit avant celle du
25 mai 1933. Le détail de ces trois arrestations n'a pas été communiqué au FBI par les services de police de Détroit. C'est d'une de
ces arrestations qu'il s'agit ici. Voir :
FBI WF (fichier 2, p 42) 105-63642-15 / Document de recoupement des informations concernant Wallace Don Ford daté du 15
janvier 1958.
55 "Sacrifice of lifes taught ?" the Ogdent (Utah) Standard Examiner, 23 novembre 1932, p 3
56 FBI WF (fichier 4, page 67) 100-26356-25 / courrier au bureau de Détroit du 6 novembre 1959 - témoignage d'une adepte d'une
adepte de la secte
57 Evanzz, ch 4, p 92
Il sera aussi désigné sous les termes " Culte Musulman de l'Islam " (Muslim Cult of Islam)
58 “Fruit of Islam” FOI
59 “Muslim Girl Training class” MGT et " General Civilisation Class "
60 Beynon, p 902 (FBI WF - fichier 4 p 96)
"Six are injured in 'Spook School' Raid" 18 avril 1934, the Bismark (North Dakota) Tribune, p 8
61 Evanzz, ch 5 p 105
62 Beynon, p 903 – (FBI WF - fichier 4 p 97)
63 FBI WF (fichier 2, p 42) 105-63642-15 / Document de recoupement des informations concernant Wallace Don Ford daté du 15
janvier 1958.
64 FBI WF (fichier 4 p 5) 100-26356-2 / courrier du 31 juillet 1957 du bureau de Chicago à Detroit p 2
65 FBI WF (fichier 1, p 8) 100-43165-15 / memorendum du ?- 1965
66 FBI WF (fichier 5, p 39) 100-33653-9 / courrier du 28 Août 1957
67 "Cult Followers stages attacks on Detroit Police" 18 avril 1934, the Reno (Nevada) evening Gazette, p 1
68 FBI WF (fichier 1 p 34-38) courrier du 30 septembre 1942 - Déposition d'Elijah Mohammad le 20 septembre 1942
69 7 décembre 1941 les japonais attaquent Pearl harbor - Herodote.net
http://www.herodote.net/histoire12072.htm (dernier accès le 29 décembre 2005)
70 Lettre du 09 décembre 1941 de Sultan Muhammed à Elijah Muhammad, cité par Evanzz, p134
71 Evanzz, ch 18, p 402
72 Sowell, ch 6, p136
73 " Chinese Exclusion Act "
74 Sowell, ch 6, p 136 – 138
En chine, l'arrivée des travailleurs chinois aux Etats Unis et les brutalités dont ils ont fait l'objet ont profondément marqué les
esprits. Des films comme " il était une fois en chine " de Tsui Hark, ou " A man called Hero " y font allusion, dressant un portrait
peu flatteur des Blancs.
75 Sowell ch 7, p 163 - 166
76 FBI WF (fichier 1 p 115) – rapport sur la NOI du bureau de Chicago le 21 février 1957
77 Evanzz, ch 5, p105-106
78 FBI WF (fichier 5 p 87) - courrier du 11 décembre 1957 adressée au bureau de Detroit
79 “Pacific Movement of the Eastern World”, PMEW
80 Evanzz, ch 5, p 106
81 Evannz, ch 5, p 109
82 Cité par Evanzz, ch 5, p 108
83 FBI WF (fichier 1, p 55) Rapport du 19 juin 1942 par le Bureau de Washington DC - Muhammad est désigné sous son alias
“Gulham Bogans”, ce rapport reprend des éléments provenant de l'interrogatoire d'Elijah Mohammad suite à son arrestation le 8
mai 1942
84 Society for Doing it on Our Own - SDOO
FBI WF (fichier 5 p 85) 100-33683-35 courrier du 11 décembre 1957
85 Evanzz, chapitre 5 page 107
86 FBI WF (fichier 1, page 53) / courrier du 19 juin 1942
87 Sowell montre qu'au début des années 1970, le revenu familial moyen annuel des asiatiques était plus élevé que celui de différentes
communautés blanches, à l'exception de Juifs.
88 Sowell, ch 6, p 136-140
89 Sowell, ch 7, p 167-168
90 Sowell, ch 7, p 170
91 Sowell, ch 6, p 144
92 Franklin & Moss, ch 19, p 340-341
93 Franklin & Moss, ch 19, p 355
94 Franklin & Moss, ch 19, p 341
95 Franklin & Moss, ch 19, p 341
96 Evanzz, ch 5, p 105
97 Evanzz, ch 5, p 111
98 FBI WF (fichier 5 p 87) 100-33683-35 / courrier du 11 décembre 1957 adressé au bureau de Détroit
99 FBI WF (fichier 5 p 87) 100-33683-35 / courrier du 11 décembre 1957 adressée au bureau de Detroit
100Allen, Ernest Jr. " Satokata Takahashi and the flowering of Black Messianic Nationalism "Hiver 1994, The Black Scholar,
volume 24, N°1 p 35, disponible sur le site
101Evanzz, ch 5, p 97
102Evanzz, ch 6, p 114
103FBI WF fichier 2, P 68. Citations de propos tenus le 3 février 1935 par Elijah Muhammad au temple de Chicago.
104Je cite ici une description faites postérieurement
Muhammad, Elijah. " Message to the black man " Ch 125 " Battle in the sky is near ".
on trouve aussi une description antérieure et très complète dans :
FBI WF (fichier 1, p 93) 105-63642-? - bureau de chicago, mémorandum du 21 février 1957, p 17. déposition d'un(e) adepte au
FBI.
105FBI WF (fichier 1 p35 ) – Courrier du 30 septembre 1942 de la direction - Déposition d'Elijah Mohammad le 20 septembre 1942
106FBI WF (fichier 1 p35) – Courrier du 30 septembre 1942 de la direction - Déposition d'Elijah Mohammad le 20 septembre 1942
107"Mob Tramples Police Captain" 5 mars 1935, the Sheboygan (Wisconsin) press, p 1,4
108"Negro Cult Riot Ends In Strike" 6 mars 1935 The Olean (New York) Times-Herald, p 9
109"Voodoo Cult is found in three largest cities" 20 janvier 1937, the Dunkirk (New York) Evening Observer, p 5
110“Negro Woman's fear leads to Cult Activity" The Mexia (texas) weekly Herald, p 4
111"Police Halt Human Sacrifice to Allah by Detroit Voodoo Cult" 19 janvier 1937, the Dunkirk (New York) Observer,
p5
112Evanzz, ch 6, p 121
113Evanzz, ch 6, p 122
114Evanzz, ch 6, p 123
115Franklin & Moss, ch 19 p 346-348
116Onward Movment of America
117FBI WF (fichier 1, p 55) rapport du 19 juin 1942 par le bureau de Washington D.C,
Voir aussi Evanzz, ch 6 p127
118Evanzz, chapitre 6, page 131
119Voir à ce sujet le site “Freedom of Information Times”
http://www.foitimes.com/ (dernier accès le 30 janvier 2005)
120Sowell, ch 7, p 172-174
121Evanzz, ch 7, p 134
122FBI WF (fichier 1, p 71) 100-6582-10 / 15 mai 1942 - Memorendum for the Attorney general
123FBI WF (fichier 1, p 53-55) rapport du 19 juin 1942 par le bureau de Washington D.C
Voir aussi Evanzz chapitre 7 p135-136
124FBI WF (fichier 1, p 70) 100- 6582-17 / courrier du 01 Juin 1942
125Evanzz, ch 7, p 140
126Evanzz, ch 7, p 142
127Peace Movement of Ethiopia
128Evanzz, ch 7, p 145 – ch 6 p 125-126
129Evanzz, ch 7 p 143-145
130Evanzz, chapitre 7 p 149-155
131Evanzz, chapitre 8, p 159
132Haley ch 10 p 180
133Haley ch 10 p 186
134Haley ch 10 p 190
135Haley ch 11 p 195
136Perry, ch 1, p 3
Haley ch 1 p 7
137Perry, Ch2, p 12: contrairement à ce que Malcolm X laisse entendre dans son “autobiographie”, son père n'a pas été assassiné par
des racistes blancs (Haley ch 1, p 13-14) Perry affirme que les rapports de police, les articles de la presse locale et les témoins noirs
de l'époque ne donne aucune indication de la présence de la “Black Legion” dans la région de Lansing. Earl Little était encore
conscient à l'arrivée de la police et a déclaré avoir raté la marche du tramway et être tombé sous les roues. La mère de Malcolm X a
évoqué un meurtre commis par les blancs pour justifier une tentative de meurtre de sa part contre Anna Stroher, un de ses
bienfaitrices, en déclarant que comme les Blancs avaient tué son mari, elle devait prendre la vie d'un Blanc ( Perry, ch 2, p 13)
138Sur les origines de ce phénomène, voir notamment Sowell, Ch 8 p 194-196 et p 205-206
139Haley, ch 1, p 7
140Haley, ch 1, p 10-11
141Perry, ch 2 p 7
142Perry, ch 1 p 7
143Perry, ch 3 p 16
144Perry, ch 3 p 19
145Perry, ch 8 p 37
146Haley ch 2, p 32, p 34 - “Nigger” est l'équivalent de “négro” en Français. De nos jours, ce sont principalement les jeunes noirsaméricains qui utilisent cette expression, particulièrement dans l'univers musical du Hip-Hop.
147Perry, ch 9, p 42 – Selon Perry, les raisons qui ont motivé Richard Kaminska semblent avoir été en partie motivées par le fait que
ce professeur, lui même issu d'un milieu modeste, avait du renoncer à ses propres ambitions. Ses conseils auraient été motivés
moins par son propre racisme vis-à-vis de Malcolm Little que par une évalutation des difficultés auxquelles celui-ci serait
confronté et une attitude fataliste concernant les préjugés de son temps.
148Voir notamment Perry ch 17 p 83
149“Chronology of the Life and Activities Of Malcolm X” Malcolm X : a research site
http://www.brothermalcolm.net/mxtimeline.html (dernier accès le 30 janvier 2005)
150Perry, ch 18 p 85, ch 21 p 101
151Perry, ch 28 p 141-146
152Laliberté François et Pelchat, François, “la guerre de corée”
www.seminaire-sherbrooke.qc.ca/ hist/hist5/travaux/coree/coree.htm (dernier accès le 21 février 2005)
“guerre de corée” Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cor%C3%A9e (dernier accés le 21 février
2005)
la dictature communiste Nord Coreenne, qui existe toujours, a provoqué une famine généralisée dans le pays.
153FBI MX (fichier 1, p 8) 100-399321-21 / courrier du 04 mai 1953
154FBI MX (fichier 1, p 8) 100-399321-21 / courrier du 04 mai 1953
155FBI MX (fichier 1, p 35) 100-399321-15 / courrier du 01 janvier 1955, p 5
156FBI MX (fichier 1, p 38) 100-399321-15 / courrier du 01 Janvier 1955, p 8
157FBI MX (fichier 1, p 37) 100-399321-15 / courrier du 01 janvier 1955, p 7
158Sowell, Ch 6, p 145-146
159Sowell, ch 7, p 175-176
160Jamal – p 99 à 125
161Magida, ch 2, p30-32
voir aussi Evanzz, , Chapitre 8, page 168-169
Jamal décrit un discours d'Elijah Muhammad: “le petit homme a pris une feuille de papier et se la lu -c'était son discours, je
crois [...] sa voix....était grinçante et difficile à suivre. [...] Je ne sais pas qui a écrit le discours de ce type mais il aurait du être
viré de son emploi parce que les mots étaient trop grands pour ce petit homme. Il trébuchait sur des mots qu'on m'avait appris
en neuvième à l'école élémentaire [...] A certains moments pendant son discours, quand il faisait de grosses erreurs de
prononciation, je donnais un coup de coude à Norman et lui demandais “qu'est ce qu'il a dit?” Norman haussait les épaules,
indiquant qu'il n'avait pas compris non plus” (Jamal p 109-110)
162FBI NOI (fichier 1, p 114) Mémorandum sur la Nation de l'Islam rédigé en 1960 par les services de recherche du FBI, p 6
163FBI NOI (fichier 2, p 22-26 ) Mémorandum sur la Nation de l'Islam rédigé en 1960 par les services de recherche du FBI, p 30-34
voir aussi FBI MX (fichier 4, p28) 100-399321-27 / courrier du 19 Novembre 1958 – annonce par Malcolm X d'un accord
commercial entre la NOI et le magazine Ebony, p 14 – 2bony est un journal communautaire Afro-Américain
164FBI MX (fichier 3b p 39) 100-399321-21- courrier du 30 avril 1958 des bureaux de New York p 108- Transcription de l'éditorial
de Malcolm X du 10 octobre 1957 dans le Los Angeles Herald Dispatch.
165FBI MX (fichier 3b p 36-37) 100-399321-21- courrier du 30 avril 1958 des bureaux de New York p104 -105 - Transcription de
l'éditorial de Malcolm X du 10 octobre 1957 dans le Los Angeles Herald Dispatch.
166FBI MX (fichier 3b, p 54) 100-399321-21 / Courrier du 30 avril 1958, p 122. Ce courrier contient les transcriptions de plusieurs
chroniques écrites par Malcolm X pour le Los Angeles Herald Dispatch.
167FBI MX (fichier 5, p 38) 100-399221-39 / Courrier du 17 novembre 1959, page 12
168Perry, ch 10, p 91
169Perry, ch 10, p 50
170Perry, ch 11, p 54
171Perry, ch 18, p 86-87
172MX autobiographie, ch 7 p 142
173Ginsberg ch 1, p 146-147
174National Association for the Advancement of Colored People - NAACP
175Franklin & Moss, Chapitre XV, page 288 – Paradoxalement, alors que W. E B. Du Bois s'est battu pour l'intégration aux Etats
Unis, il est parti vivre au Ghana, en Afrique, où il est mort en 1963.
Magida affirme que des Juifs ont en grande partie contribué à la fondation du NAACP, sans toutefois apporter de précision à ce
sujet (Magida, Chapitre 8, page 166)
176FBI MX (fichier 4, p118) 100-399321- / mémorandum du 21 juillet 1959 p 2 – le mémorandum donne une transcription d'un
programme télévisé pendant lequel le présentateur mentionne qu'un Nationaliste Noir, James lawson, du Mouvement nationaliste
Africain Uni, dénonce Arthur Spingarn comme un “ Juif Sioniste”. Une recherche sur internet confirme cette assertion.
Concernant Kivie Kaplan, voir Ginsberg ou faire une recherche internet.
177Muhammad, Elijah “Message to the Blackman - Chapter 87, Separation ! Indépendance !”
178Muhammad, Elijah “Message to the Blackman - Chapter 95, Of land and a Nation”
179Muhammad, Elijah “Message to the Blackman - Chapter 95, Of land and a Nation”
180Perry, ch 36, p 196 Selon Bruce Perry, Malcolm X considérait la naissance d'Israël comme un exemple instructif et un précédent
légal pour la naissance d'un Etat Noir.
181Evanzz, ch 9, p 183
182Evanzz, ch 9, p 180
Voir aussi FBI MX (fichier 3b, p 14-15) 100-399321-21 / Courrier du 30 avril 1958, p 82-83 – transcription de la lettre envoyée à
Nasser
183FBI MX (fichier 4, p 41) 100-399321-27 / Courrier du 19 Novembre 1958, p 26
“Pakistan Students Association”
184Evanzz, ch 9, p 185-186
185FBI MX (fichier 4, p 40) 100-399321-27 / Courrier du 19 Novembre 1958 p 27
186Evanzz, ch 9 p 193-194
187Evanzz, ch 9, p 199
188FBI MX (fichier 5, p 36) 100-399321-39 / Courrier du 17 Novembre 1959
189Evanzz, ch 9, p 193
190Evanzz, ch 10, p 212, 213
191Evanzz, ch 18, p 412-413
192Evanzz, ch 9, p196
193Magida, ch 4, p 70-71
194FBI MX (fichier 4, p 104) 100-399321- / courrier du 16 juillet 1959, p 2
195FBI NOI (fichier 1, page 44) Mémorandum sur la Nation de l'islam rédigé en 1955, p 36
FBI NOI (fichier 3, page 21) Mémorandum sur la Nation de l'islam rédigé en 1965, p 28-29
196FBI MX (fichier 6, p 40-41, p44) 100-399321-45 / rapport du 17 Novembre 1960 p18-19, p22
197Evanzz, ch 10, p 221 voir aussi Haley, ch 14 p 273
198FBI MX (fichier 6, p 37) 100-399321-45 / rapport du 17 Novembre 1960, p 15
Ces thème dont nous avons vu qu'il fait surface dès 1958 dans l'éditorial de Malcolm X “God's Angry men” sont un des dscours
constant du précheur Noir. Voir aussi dans
Dowell, Bill “Malcolm asks for plague on Whites” The Daily Tar Heel 20 avril 1963, page 1. Journal de l'université de Caroline
du Nord. “Les Blancs vont être détruits, dit-il, et nous voulons pas être dans les alentours quand ça arrivera. D'une voix basse
et calme, il a prié pour que des sécheresses et des épidémies s'abattent sur les Blancs et pour que les futures générations de
Blancs naissent malformées et frappées de crétinisme”.voir reproduction de cet article dans FBI MX (fichier 21a, p 86-87) 100399321-A - 29 avril 1963 /
199FBI MX (fichier 7, p 69) 100-399321-49 / Courrier du 17 mai 1962
200FBI MX (fichier 8a, p 32 à 40) 100-399321-52 / rapport du 16 novembre 1962, p 15 à 23
Perry, ch 35, p190-192
201Perry, ch 35, p 192
202Jamal, p 222-227
203FBI MX (fichier 8a, p38-40) 100-399321-52 – rapport du 16 novembre 1962 p 21-23 – ce discours avait été enregistré et la bande
magnétique confiée au Maire de Los Angeles, qui l'a joué en présence de journalistes.
204FBI MX (fichier 8a, p30 ) 100-399321-52 – rapport du 16 novembre 1962 p 13
205Beynon , p 903 – (FBI WF - fichier 4 p 96-97)
206Haley ch 16 p 340
207FBI NOI (fichier 3, p 65 ) Mémorandum sur la Nation de l'islam rédigé en 1965, p 66.
208Evanzz, ch 11, p 248
209Evanzz, ch 12 p 260 voir aussi Haley,ch 16 p 342
210Evanzz, ch 12 p 260-261
211“Semence divine”: Evanzz, ch 11 p 247
Haley, ch 16 p 345
212Haley, ch 16 p 345
213Evanzz, ch 12 p 268-269
214Perry, ch 38 p 214. Elijah Muhammad avait retiré à Malcolm X sa chronique dans l'Amsterdam news pour la rédiger lui même et
s'était assuré que Malcolm X était de moins en moins évoqué dans les pages de Muhammad Speaks.
215FBI MX (fichier 8b, p 25-27, p 55-56) 100-399321-60 / courrier du 16 mai 1963 coverpages C-E, p 21-22.
216FBI MX (fichier 9b, p 52-53) 100-399321- / Courrier du 06 décembre 1963 de J. Edgar Hoover au chef des service secrets,
coupure de presse
217Perry, ch p 240-243
218“Muslim Moque Inc”
FBI NOI (fichier 3, p 13) Memorendum sur la Nation de l'islam rédigé en 1965 par les services de recherche du FBI, p 13
219“hypocrits” FBI MX (fichier 10a, p 89) 100-399321-90 / Courrier du 19 mars 1964
FBI MX (fichier 10a, p99) 100-399321-91 / Courrier du 28 Mars 1964 p5
220Perry, ch 44, p 260 Haley, ch 17 p 183 :“La seule organisation que j'avais était vieille de quelques semaines. Je n'avais pas de travail. je n'avais
pas d'argent.”
221Haley, ch 17 p 367
222Les particules El Hajj, Hadji ou El Hadj, sont ajoutés à leur patronymes par les musulmans qui ont fait le pèlerinage à la mecque
223Perry, ch 51, p 222-223
224Perry, ch 57, p 365
225Evanzz, ch 13, p 308
Voir aussi FBI MX (fichier 12a, p 84) 100-399321-144 / Courrier daté d'Août 1964
226FBI MX (fichier 15a, p48) 100-399321-233 / télégramme du 02 février 1965
Perry, ch 52, p 330.
Ramadan, Tariq “4th August... 10 years” 4 Août 2005 (document disponible en ligne)
Curtis, Edward E. IV “ peril and possibilities: muslim life in the United States.” - The Western Knight Center for
Specialized Journalism - (fichier pdf p 17-19)
http://www.wkconline.org/resources/pdf/muslim2005_curtis_background.pdf (dernier accès le 07 Janvier 2006)
Selon l'islamiste Tariq Ramadan, Son père est la dernière personne à qui Malcolm X a écrit avant de Mourrir. Les deux hommes
auraient eu des divergences idéologiques, Ramadan souhaitant que malcolm X abandonne la lutte pour la cause noire afin de se
consacrer uniquement au prosélytisme.
227Haley, ch 18, p 401
228Beynon , p 900 – (FBI WF - fichier 4 p 94)
229Perry, ch 38, p 219
230Evanzz ch 8, p 164
231Evanzz, ch 9, p 188-189
232FBI NOI ( fichier 3, p 16-17) Mémorandum 1965, p 24-25
233Evanzz, ch 14, p 114
234Perry, ch 42, p 250
235FBI NOI (fichier 3, p 40-41) Mémorandum 1965, p 43-44
236FBI NOI (fichier 3, p 47) Mémorandum 1965, p 50
237Perry, ch 38, p 223
238FBI NOI (fichier 3, p 42) Mémorandum 1965, p 45
239Perry, ch 38, p 221
240Evanzz, ch 11, p229-230
241Perry, ch 38, p 219
242FBI NOI (fichier 3, p 45) Mémorandum 1965, p 48
243Perry, ch 38, p 223
244Perry, ch 38, p 225
245Magida, ch 5, p 82-83
246Magida, ch 4, p 64-65
247FBI MX (fichier 21b, p 99) 100-399321-A / X Louis “boston minister tells of Malcolm – Muhammad's biggest Hypocrit” 4
décembre 1964 Muhammad Speaks, page 15
248Evanzz, ch 14 p 311
249 Jamal p 238-268 - Jamal a longuement décrit dans son livre la visite de Malcolm X à Los Angeles. Ce sera la dernière fois qu'il le
voit vivant.
250Perry, ch 57, p 366-367 – L'identité exacte du tueur au canon scié est encore sujette à débat.
Voir aussi FBI MX fichiers 15a et 15b
251FBI NOI (fichier 3, p 55-57) Mémorandum 1965, p 57-59
252FBI NOI (fichier 3, p 91) Mémorandum 1965, p 89
253FBI NOI (fichier 3, p 90) Mémorandum1965, p 88
254Faso, Frank “Kenyatta's Pal Killed, Cops see muslim war” New York Daily News 14 juin 1969
255McGarvey, Brendan “Allah behind Bars” 7-13 Novembre 2002 Philadelphia citypaper.net
http://www.citypaper.net/articles/2002-11-07/cb2.shtml (dernier accès le 04 janvier 2006)
256Evanzz, ch 17 p 383
257Evanzz, ch 15 p 357
258Perry, ch 38, p 224-225
259McGarvey, Brendan “Allah behind Bars” 7-13 Novembre 2002 Philadelphia citypaper.net
http://www.citypaper.net/articles/2002-11-07/cb2.shtml (dernier accès le 04 janvier 2006)
260Evanzz, ch 15, p 357-358
261Evanzz, ch 16, p 377
262McGarvey, Brendan “Allah behind Bars” 7-13 Novembre 2002 Philadelphia citypaper.net
http://www.citypaper.net/articles/2002-11-07/cb2.shtml (dernier accès le 04 janvier 2006)
263Evanzz, ch 17, p 380-392 – Tout ceci est tiré du chapitre d'Evanzz consacré au massacre de la famille Khaalis. consulter
également:
"8 Sought In Muslim Slayings" the Oakland tribune/ Associated Press 20 janvier 1974 p 3E
"Reports Say Prisoner May Have Been Killed" the (Salisbury) Daily Times 13 janvier 1975
Whitefield Mimi "Court backs conviction of 3 Muslim murderers" the Newport Daily News / UPI 29 novembre 1978 p 24
264Hovey, Juan Vergara “30 victims of Cult in East Bay” 02 Mai 1974 the Oakland Tribune - Il s'agit d'un article de référence qui
contient les noms de toutes les victimes d'agressions et de meurtres attribués aux Zebra Killers dans l'est de la baie de San
Francisco.
Cet article est cité dans les notes suivantes sous la désignation (OT 02/05/1974 a)
265(OT 02/05/1974 a)
“Police probe 7 slashings in Eastbay” 22 septembre 1971 the Oakland Tribune p 16F - Il s'agit du premier article de l'Oakland
Tribune qui fasse allusion aux premiers crimes racistes survenus dans l'Est de la baie de San Francisco. Article cité dans les notes
suivantes sous la désignation (OT 22/09/1971)
266OT 22/09/1971
267OT 02/05/1974 a
“Slaying victims' tragic Stories” 02 mai 1974 the Oakland Tribune p 13 F - Cet article contient des précisions sur les agressions
de plusieurs victimes de l'Est de la Baie de San Francisco. Articles cité dans les notes suivantes sous la désignation (OT
02/05/1974 b)
“Another Murder in Berkeley” 28 octobre 1970 the Oakland Tribune p 01
268OT 02/05/1974 a & b
269OT 02/05/1974 a & b
“Griswold Wilson Memorial Today” 14 Novembre 1970, the Oakland Tribune p 26 E
270OT 02/05/1974 a & b
271OT 02/05/1974 a
OT 22/09/1971
272OT 22/09/1971
OT 02/05/1974 a & b
273OT 22/09/1971
OT 02/05/1974 a
274OT 22/09/1971
OT 02/05/1974 a & b
275OT 02/05/1974 a & b
276OT 22/09/1971
OT 02/05/1974 a
277OT 22/09/1971
278“Hitchhicke victim witness sought” 29 octobre 1972 the Oakland Tribune p 5c 11
279OT 02/05/1974 a & b
280OT 02/05/1974 a
281“Visiting N.Y. Man Slain in Berkeley” 16 septembre 1973 the Oakland Tribune p 3c 11
OT 02/05/1974 a
282OT 02/05/1974 a
283“Hitchhicker passenger shot by auto driver” 27 septembre 1973 the Oakland Tribune p 01
OT 02/05/1974 a
284OT 02/05/1974 a
285“Attempt to save husband cost Mrs Hague's life” 14 juin 1974 the Frederick (Md) Post / Associated Press p 01 a5
286Howard p 49-50
287“Orders to Kill bared in Zebra case Report” 11 juin 1974 the Oakland Tribune
288Angove Rodney “Death Angel Gun Attack Described” 02 mai 1974 the Oakland Tribune / Associated Press p 01 p12f
289“Victims in 'Zebra slaying'” 18 avril 1974 the Oakland Tribune 14 f (OT 18/04/1974)
290“Odd turn in probe of Killings” 08 décembre 1973 the Oakland Tribune p 01
OT 02/05/1974 a
291OT 18/04/1974 – howard a mis en lumière le lien entre ce meurtre et les Zebra Killers
292OT 18/04/1974
Weiss, Mike “Survival medicine the story of one patient of the Potrero Hill Health center and how the clinic has managed to
stay afloat against all odds” 07 octobre 2001 the San Francisco Chronicle
http://sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?file=/chronicle/archive/2001/10/07/CM110370.DTL (dernier accès le 17 février 2006)
“Busman accused of refusing Aid” 14 décembre 1973 the Oakland Tribune p 2E
293“Busman accused of refusing Aid” 14 décembre 1973 the Oakland Tribune p 2E
OT 18/04/1974
294“4 Zebra case suspects freed” 03 mai 1974 the Oakland Tribune p 1, p 16f
295OT 18/04/1974
Howard, p 123
296OT 18/04/1974
Howard p 125-128
297OT 18/04/1974
298“New details of muslim, Police Street Row told” the Oakland Tribune 27 janvier 1974
“Muslims charged in Pistol incident” Oakland Tribune 29 janvier 1974
299MX est venu à San francisco le 30 avril 1961 (FBI MX fichier 11 / 100-399321-125 courrier du 18 juin 1964) et à
Oakland en décembre 1959 (FBI MX fichier 6 / 100-399321-44 courrier du 22 Aout 1963)
300“Rally for Arrested muslims” 28 janvier 1974 the Oakland Tribune p 16F
301“Gunmen Slay four in SF – Sacrifice Rites?” 29 janvier 1974 the Oakland Tribune p 01 p 12f
302Voir note précédente
303“S.F. Murder Witnesses afraid to Speak” 31 janvier 1974 the Oakland Tribune p F11
304“ 'Black God' apprehended in Slaying” 08 février 1971 the Lima News p 26
“raving gunman kills two oakland officers” 08 février 1971 the Oakland tribune, p 1
305“2 muslim men slain in S.F.” 22 novembre 1971 the Oakland Tribune p F19
306“Gang War over Dope” 07 janvier 1972 the Oakland Tribune p 12E
307“2 muslim men slain in S.F.” 22 novembre 1971 the Oakland Tribune p F19
308“2 Black muslims guilty of Murder” 20 avril 1972 the Oakland Tribune p 7
309“Muslim 'executed' in Gas Station” 06 mai 1973 the Oakland Tribune
310“Another Senseless Murder” 02 Avril 1974 the Oakland Tribune p 2F
311“Two wounded by Gunman in SF” 15 avril 1974 the Oakland Tribune p 1
312“San Francisco's Zebra Slaying toll Reaches 12” 18 avril 1974 the (Van Nuys CA) valley News / UPI
313Graham Victoria “San Francisco residents Concerned With Murders” 21 avril 1974 the (Salisbury Md) Sunday Times /
Associated Press
“Police to curtail Zebra Hunt” 25 avril 1974 The Oakland Tribune p 1 p14f
314“Police Intensifiy Hunt for 'Zebra'” 18 avril 1974 the Newport Daily News / Associated Press p 13
315“Police to curtail Zebra Hunt” 25 avril 1974 The Oakland Tribune p 1 p14f
316“Federal Court Suit filed to End 'Operation Zebra'” 20 avril 1974 the Oakland Tribune p 2
317“Police to curtail Zebra Hunt” 25 avril 1974 The Oakland Tribune p 1 p14f
318“Hunt Expanded for Zebra Killers as Protests Grow” 21 avril 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
319“Federal Court Suit filed to End 'Operation Zebra'” 20 avril 1974 the Oakland Tribune p 2
320“3 sacramento Assaults-Zebra?” 25 avril 1974 the Oakland Tribune / Associated Press p 15
321“Judge Bans Tactics in 'Zebra' Hunt” 26 avril 1974 the (Zanesville Oh) Time Recorder / UPI, p 1
322“Zebra Killings linked to 80 Murders in State” 30 avril 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
323“Zebra Court hears Sect's Slaying Rules” 18 avril 1975 the Oakland Tribune p 22EE
324“'Zebra case informer says Crimes Photographed” 13 juin 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
325“Zebra Killings linked to 80 Murders in State” 30 avril 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
326“Order to Kill bared In Zebra Case Report” 11 juin 1974 the Oakland Tribune
327“Black Cult seized in 'Zebra' Killings” 02 mai 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
328Howard, p 151_152, 158-160
329“Order to Kill bared In Zebra Case Report” 11 juin 1974 the Oakland Tribune
“'Zebra case informer says Crimes Photographed” 13 juin 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
330“Zebra Killings linked to 80 Murders in State” 30 avril 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
331“Axes, Saws, Machetes linked to Zebra Deaths” 20 juin 1974 the (Van Nuys) Valley News / UPI
332“4 zebra case Suspects freed” 03 mai 1974 the Oakland Tribune p 1 p 16f
333Rotea Gilford, un ami d'enfance de Stallings et également inspecteur de police à San Francisco à l'époque de Zebra
Killings, a affirmé pendant un entretien accordé au journaliste Jim Zamora qu'il savait que Stallings avait acheté les
munitions qui ont servi à tuer certaines victimes des Zebra Killers et qu'il était impliqué dans les meurtres.
Zamora, Jim Herron “In the 70s, he was Held in notorious S.F Zebra Killings” 22 décembre 1995 SFGates.com
http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?file=/examiner/archive/1995/12/22/NEWS8300.dtl (dernier accès le 19 février
2006)
334Le cadavre décomposé de Dwight Stallings a été découvert dans une camionnette, à San Francisco, le 30 septembre 1995.
Walker, Thaii “Suspect in '70s Zebra Killings Found Dead, Police believe dockworker was victim of Foul Play” 12 octobre
1995 the San Francisco Chronicle p A-14
http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?file=/chronicle/archive/1995/10/21/MN71353.DTL (dernier accès le 19 février 2006)
335“Grand Jury to hear Zebra case Tonight” 06 mai 1974 the Oakland Tribune p 1
336“Friendly driver Kills Hitchiker” 13 janvier 1975 the Oakland Tribune p 5
“Another “Zebra” Killing” ?” 14 janvier 1975 the Oakland Tribune p F11
337“Jurors for Zebra Trial Selected” 29 mars 1975 the Oakland tribune p 2E
338“Four Black Muslims Convicted in 'Zebra' Killings” 14 Mars 1976 The Lincoln Star (Sunday Journal and Star) / Associated
Press p 1
339Voir note précédente
340“4 Zebra Murderers get Life” 30 Mars 1976 the (Elirya) Chronicle telegram / UPI
C'est Clark Howard qui signale que la secte a payé les frais d'avocat de ses tueurs.
L'écrivain Clark Howard a publié en 1979 un ouvrage intitulé “Zebra, the true account of the 179 days of terror in San
Francisco” dans lequel il a reconstitué le parcours des 4 meurtriers de la Nation de l'Islam ainsi que d'Anthony Harris. C'est à ce
jour des deux seuls ouvrages consacré à ces évènements et un des rares qui documentent des crimes anti-blancs.
On peut également consulter en ligne celui de Julia Scherres “The Zebra Killers”, qui est toutefois basé, en grande partie, sur celui
d'Howard.
http://www.crimelibrary.com/notorious_murders/mass/zebra_murders/index.html (dernière consultation le 19 février 2006)
Ces deux ouvrages, toutefois, ne documentent que les Zebra Killings qui se sont produits à San Francisco.
341“World Community Al-Islam”
342Gardell, Ch 5, p 109 à 111
343“This is the One”
344Magida, Ch 7, p 129
345Gardell, Ch 6, p 141
346Lost and found Nation of Islam
347Noel, Peter. " Nations of Islam at war "19-25 mai 1999 the Village Voice
348Johnson, Allie " Heaven is Hell "27 Mars 2003 the (Kansas City) Pitch
http://www.pitch.com/Issues/2003-03-27/news/feature_full.html (dernier accès le 07 Août 2006)
349Noel, Peter. " Raising Elijah "22-28 octobre 1997 the Village Voice
350Johnson, Allie " Heaven is Hell "27 Mars 2003 the (Kansas City) Pitch
http://www.pitch.com/Issues/2003-03-27/news/feature_full.html (dernier accès le 07 Août 2006)
351" The Final Call ", une allusion aux trompettes du jugement dernier
352Gardell, Ch 6, p 140
353Marion Barry deviendra maire de Washington D.C. Pris en train de consommer du crack lors d'une opération du F.B.I, il recevra le
soutien de la Nation de l'Islam et sera réélu par la population majoritairement noire de la ville.
354Jackson, Brooks “Terrorists threaten to behead hostages” 10 mars 1977 the Stevens Point (Wn) Daily Journal / Associated Press
p 1-2
355“Mohammad film cancelled” 10 Mars 1977 the (Wisconsin Rapids) Daily Tribune / Associated Press
356Jackson, Brooks “Terrorists threaten to behead hostages” 10 mars 1977 the Stevens Point (Wn) Daily Journal / Associated Press
p 1-2
357“Hostages recall terror of D.C. Terrorist siege” 14 mars 1977 the Wisconsin Rapids Daily Tribune
358Feinsilber, Mike “ Siege Leader released Ambassadors arrange bargain” 11 mars 1977 the Syracuse Herald Journal
A l'apoque, les islamistes de l'Ayatollah Khomeiny n'avaient pas encore pris le pouvoir en Iran.
359“Hanafi leader makes threats, placed in jail” 01 avril 1977 the (Mansfield Oh.) News Journal p 06
360“Hanafi Terrorist group Sentenced” 06 septembre 1977 the Oakland tribune / Associated Press p 01
361“U.S. Plane hijacked to Cuba: destination Iran” 25 janvier 1980 the Chilicothe Constitution Tribune / Associated Press p 12
362Ellis, Ruth W. “2 arrested, third sought in slying” 24 juillet 1980 the (Frederick Md.) news p A1-A2.
David Belfield a été payé par le régime iranien et a été acheminé en Iran après le meurtre de Tabatabai. Il a confessé le meurtre à la
télévision turque en 1996, n'exprimant aucun remord. En 2002, il a refait surface sous le nom d'Hasan Tantaï, jouant le rôle d'un
des personnages principaux du film “Kandahar” du cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf
Farahmand, Azadeh “American fugitiv cast as actor in 'kandahar'” 10 janvier 2002 Daily Bruine Online
363Quinlain, Joe “Black muslims blamed in the Stabbing of James Earl ray” 05 Juin 1981 the gettysburgh (penn.) Times /
Associated Press p 11
364FBI WF (fichier 7, p 57) 100-33683-102 courrier du 9 avril 1968 de l'enquêteur de New York à l'enquêteur de Chicago.
Propos tenus par Louis Farrakhan le 7 avril 1968 à la mosquée de Brooklyn.
365Lousberry Emilie “Basketball Player receives probation in check fraud” 11 septembre 1981 the Doylestown intelligencer p 2C
366“Uphold 17 racket convictions “ 17 décembre 1982 the (monessen, Penn) Valley Independent / UPI p 5
367Noël, Peter. "Nations of Islam at War" 19-25 mai 1999 the Village Voice
368Magida, Ch 7 p 130
369Noel, Peter. «Bring me the Head» 3-9 février 1999, the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9905,noel,3812,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
370“Nation of Islam Convenese in Gary, Ind.” 20 février 1983 the (Elyria, Oh.) ,Chronicle telegram p A3
voir aussi
“Toure urges support for liberation” 28 février 1983 the (Doylestown, Penn.) Daily Intelligencer p 2
371Magida , Ch 8 p 143, 144
372Lobby Activities” 28 Novembre 1983, Archives du Washington Report on Middle East Affairs
http://www.wrmea.com/backissues/112883/831128005.html (Dernier accès le 13 Mars 2005)
373“The five principles of the Jewish Defense League” Site web de la Jewish Defense League (Dernier accès le 13 Mars 2005)
374“Terrorist Group Profile: Jewish Defense League” MIPT Terrorism Knowledge base
http://www.tkb.org/Group.jsp?groupID=183 (Dernier accès le 13 mars 2005)
375Gardell, Ch 9 p 250
376Evanzz, Ch 16 p 364
377“Union of American Hebrew Congregations”
378“Lobby Activities” 28 Novembre 1983, Archives du Washington Report on Middle East Affairs
http://www.wrmea.com/backissues/112883/831128005.html (dernier accès le 13 Mars 2005)
“Jewish American Committee”
379Gardell, Ch 9 p 251
380Magida, Ch 9, p 146 - citation de Louis Farrakhan discours du Jour du Sauveur à Chicago, 25 février 1984 Gardell propose une
variante de cette citation: “Quand vous (LesJuifs hostiles à Jesse Jackson) l'attaquez, vous attaquez le million de ceux qui sont en
ligne derrière lui, Vous nous attackez tous. Si vous faites du mal à ce frère, je vous met en garde au nom d'Allah, ce sera le
dernier auquel vous faites du mal”, voir Gardell, Chapitre 9 page 250
381Magida, Ch 8, p 149
382Gardell, Ch 6, p 121
383Gardell, Ch 9, p 253
384Gardell, Ch 9, p 251
385Magida, Voir Notes page 243
386Franklin & Moss, ch 23, p 467-468
387Sowell, Ch 8, p 223
388Franklin & Moss, ch 23, p 467-468
389Sowell, ch 8, p 222. Sowell explique clairement ce phénomène, que confirme les chiffres données par Franklin et Moss.
390Sowell, ch 8, p 222
391Franklin & Moss, ch 23, p 468
392Franklin & Moss, ch 24, p 477
393Franklin & Moss, ch 23, p 468
394Franklin & Moss, ch 24, p 477
395Magida, ch 8, p 168 - citation tirée d'un entretien de Louis Farrakhan avec Arthur Magida en Août 1993.
396“Khadafy urges U.S. Blacks to form army, new state” 25 février 1985 the (Elyria, Oh.) Chronicle Telegram / Associated Press p
A2
397“Farrakhan repudiates Khadafy” 26 février 1985 the Chicago Daily Herald
398“US Moslem leader sees ” 06 mai 1985 the (Elyria Oh.) Chronicle Telegram
399Gardell, Ch 6, p 131-133
400McFadden, Robert D. “Unanswered Questions” 07 mars 1988 the Syracuse Herald Journal / New York Times News Services p
A6
401“Increase in racial Violence” 14 décembre 1987 the Syracuse Post Standart p A6
402“parents of assault victim request new prosecutor” 21 février 1988 the Syracuse Herald American / Associated Press
403McFadden, Robert D. “Unanswered Questions” 07 mars 1988 the Syracuse Herald Journal / New York Times News Services p
A6
concernant les affirmation de Juanita Brawley lors de son passage au poste de police, voir aussi
“Tawana was a runaway, teen's aunt says” 29 mars 1988 the Syracuse Herald Journal / Associated Press
404“Brawley's account of abduction questionned” 13 mars 1988 Syracuse Herald American / New York Times News Services” p F5
405“DA's Aide involved in Brawley Attack, lawyers Say” 14 mars 1988 the Syracuse Post Standard p A14
406“Brawley's aunt pleads not guilty” 14 avril 1988 the Syracuse Herald Journal / Associated Press
407“Adviser: Mrs Brawley to ignore order” 22 mai 1988 the Syracuse Herald / Associated Press p B3
408“Brawley's mother takes sanctuary in Queens church” 08 juin 1988 the Syracuse Herald / Associated press p A13
409“Jury Found no evidence that assault happened” 07 octobre 1988 the (Annapolis) Capital / Associated Press
410“Psychiatrist: Brawley faked disabilities” 10 octobre 1988 the Syracuse Herald Journal p B2
411Margolin, Josh “I am not a Liar” 03 décembre 1997 the Times Herald-Record
http://www.recordonline.com/1997/12-03-97/jamtawan.htm (dernier accès le 22 février 2006)
412“Psychiatrist: Brawley Faked Disabilities” 10 octobre 1988 the Syracuse Herald Journal p B2
413“Kemron – Studies Unable to Reproduce Koech Findings” April 1992, Critical Path AIDS Project Vol 3 N°4
http://www.aidsinfobbs.org/periodicals/critpath/34 (Dernier accès le 11 mars 2005)
414Gannett, Laurie “Panel: Aids Drug Kemron Ineffectiv” 28 avril 1992 AEGIS.com / Newsday
http://www.aegis.com/news/newsday/1992/ND920412.html (Dernier accès le 12 mars 2005)
415Horvath, Hacsi “AIDS heresies: From maverick science to conspiracy theories” 15 septembre 1999, CNN.com
http://edition.cnn.com/HEALTH/AIDS/9909/15/aids.heresies3/ (Dernier accès le 22 Mars 2005)
416“Vaccines are dangerous: A Warning to the Black Community”
417Hill, Martin “Some Blacks believe in AIDS conspiracy” 10 Novembre 1995, CNN.com
http://www.cnn.com/US/9511/aids_conspiracy/ (Dernier accès le 04 avril 2005)
418“Kemron – Studies Unable to Reproduce Koech Findings” April 1992, Critical Path AIDS Project Vol 3 N°4
http://www.aidsinfobbs.org/periodicals/critpath/34 (Dernier accès le 11 mars 2005)
419“Kemron – Studies Unable to Reproduce Koech Findings” April 1992, Critical Path AIDS Project Vol 3 N°4
http://www.aidsinfobbs.org/periodicals/critpath/34 (Dernier accès le 11 mars 2005)
420“Interferon alpha AIDS “cure”controversy” Mai/Juin 1995 NCAHF (National Council Against Health Fraud) News Volume18,
Issue 3 - citant le Chicago Tribune du 14 Mars 1995
http://www.ncahf.org/nl/1995/5-6.html (Dernier accès 04 avril 2005)
421“Kemron – Studies Unable to Reproduce Koech Findings” April 1992, Critical Path AIDS Project Vol 3 N°4
http://www.aidsinfobbs.org/periodicals/critpath/34 (Dernier accès le 11 mars 2005)
422Whitfield, Leroy “The secret Plot to destroy African Americans” décembre 2000, POZ.com
http://www.poz.com/index.cfm2195.htm (Dernier accès le 04/04/200)
Du même auteur, lire également le témoignage suivant sur POZ.com
Whitfield, Leroy “ Bite the Bullet” July 2000 POZ.com
http://www.poz.com/index.cfm2019.htm (Dernier accès le 04 Avril 2005)
423Whitfield, Leroy “The secret Plot to destroy African Americans” Décembre 2000, POZ.com
http://www.poz.com/index.cfm2195.htm (Dernier accès le 04/04/2005)
424“Report Pegs Clinic AIDS Drug” 14 Mars 1995 Associated Press, Disponible sur aegis.com
http://www.aegis.com/news/ap/1995/AP950314.html (Dernier accès le 04/04/2005)
425Whitfield, Leroy “The secret Plot to destroy African Americans” Décembre 2000, POZ.com
http://www.poz.com/index.cfm2195.htm (Dernier accès le 04/04/2005)
426 Anderson, Christopher “NIH plans trials of controversial AIDS Drug” 11 mai 1992, Nature / aegis.com
http://www.aegis.com/news/ads/1992/AD922307.html (Dernier accès le 04/04/2005)
427“Report Pegs Clinic AIDS Drug” 14 Mars 1995 Associated Press, Disponible sur aegis.com
http://www.aegis.com/news/ap/1995/AP950314.html (Dernier accès le 04/04/2005)
428Goldstein, Amy "An AIDS Cure or a False Hope? Disputed Drug Starts NIH Test" 24 avril 1996 Washington Post
http://www.aidsinfobbs.org/library/cdcsums/1996/0817 (Dernier accès le 04/04/2005)
429Goldstein, Ami, “After Unpromising Start, NIH Halts study of Disputed AIDS Drug Kemron” 24 Juillet 1997 Washington Post /
aegis.com
http://www.aegis.com/news/ads/1997/AD971410.html (Dernier accès le 04 avril 2005)
430Goldstein, Amy “IRS freezes Assets of AIDS Clinic Affiliated With Nation of Islam” 13 Septembre 1996 Washington Post /
Aegis.com
http://www.aegis.com/news/ads/1996/AD961738.html (Dernier accès le 04 avril 2005)
431Whitfield, Leroy “The secret Plot to destroy African Americans” Décembre 2000, POZ.com
http://www.poz.com/index.cfm2195.htm (Dernier accès le 04/04/2005)
432Hill, Martin “Some Blacks believe in AIDS conspiracy” 10 Novembre 1995, CNN.com
http://www.cnn.com/US/9511/aids_conspiracy/ (Dernier accès le 04/04/2005)
433Date de Publication mentionnée sur le site web bestwebbuys.com (dernier accès le 05 avril 2005)
434sans que ne soit jamais évoqué le rôle des Africains dans la mise en oeuvre du commerce triangulaire, la traite transsaharienne
pratiquée par les Arabes ou l'esclavagisme subit par les population européennes (plus d'un million d'européens ont été réduits en
esclavage par les maghrébins entre le XVIème et le XIXème siècles)
Caroll, Rory “New book reopens old arguments about slave raids on Europe” 11 mars 2005, The Guardian
http://books.guardian.co.uk/news/articles/0,6109,1166849,00.html (dernier accès le 05 avril 2005)
435On retrouve ici une variante du thème des origines cachées de l'homme blanc. D'une vérité qui doit être révélée à l'homme noir
« endormi »
436Jordan, Winthrop D. “Slavery and the Jews” Septembre 1995, The Atlantic
http://www.theatlantic.com/issues/95sep/noi.htm (dernier accès le 26 avril 2004)
437Gates, Henry Louis Jr. «Black Demagogues ans Pseudo Scholar» 10 juillet 1992, the New York Times.
438«Man gets 19 ½ years in Crown Heights slaying» 01 avril 1998, CNN.com
439Box, Terry «Group see rise in hate crimes against whites» 01 mai 1993, the Seattle Times.
440"State Supreme court sets Detroit man's execution date" 11 mars 2005, (grand rapids MI) Wood TV/ Associated Press
http://www.woodtv.com/Global/story.asp?S=3066227
441Muhammad, khalid Abdul, conférence à Kean College, 29 Novembre 1993 transcription diffusée sur soc.culture.jewish . Page
archivée par Google groups
442Muhammad, khalid Abdul, conférence à Kean College, 29 Novembre 1993 transcription diffusée sur soc.culture.jewish . Page
archivée par Google groups
443Congressional Black Caucus
444Magida, Ch 9, p 173-180
445Magida, Ch 9, p 179
446Gardell, Ch 9, p 265
447Gardell, Ch 9, p 267 Thomas Gardell explique que la réhabilitation symbolique de khalid Abdul Muhammad n'empêchera pas
celui-ci de prendre peu à peu ses distances avec la Nation de l'Islam pour devenir un des principaux dirigeants d'un mouvement
nationaliste noir plus radical et plus raciste que la NOI, le New Black Panther Party. khalid Muhamad est décédé au début de
l'année 2001.
448Ice Cube “Death Certificate” 1991
449Ice Cube " True to the game "1992 – vidéo disponible sur youtube.com
http://www.youtube.com/watch?v=qtUeSSz4R38 (dernier accès le 04 Août 2006)
450Ice Cube, “Cave Bitch”, Album “Lethal Injection” Décembre 1993
“Give me a black goddess sister I can't resist her. No stringy haired blonde / hair blue eyed pale skinned buttermilk
complexion. Grafted recessive / depressive ironing board backside straight up and straight down. No
frills no thrills Miss six o'clock subject to have the itch mutanoïd / caucazoïd white cave bitch.”
451Ice Cube, “Heaven”, Album “Lethal Injection” Décembre 1993
The devil made you a slave and he gave you a bible / 400 years gettin' our ass kicked / By so called christians and catholics /
But I watch 'em burn in a fire... I just stare at the church man ... / But Elijah's got a plan
Got the white man screamin': 'Damn that Farrakhan!”
452D. Chuck “But Who to protect us from you ?” publicenemy.com 12 Juillet 2001
453“1977-1981” brotherminister.com
454D. Chuck “But Who to protect us from you ?” publicenemy.com 12 Juillet 2001
455“Professor Griff” Wikipédia
http://en.wikipedia.org/wiki/Professor_Griff (dernier accès le 19 Mars 2006)
456“Bring The Noise” Public Enemy 1988 – paroles disponibles sur le site “lyricsdepot.com
http://www.lyricsdepot.com/public-enemy/bring-the-noise.html (dernier accès le 19 mars 2006)
457“Party for your right to fight” Public Enemy 1988, paroles disponibles sur sing365.com
http://www.sing365.com/music/lyric.nsf/Party-For-Your-Right-To-Fight-lyrics-PublicEnemy/B01381DA2F8FAF3F482568A40006E392 (dernier accès le 19 mars 2006)
458“Professor Griff” Wikipédia
http://en.wikipedia.org/wiki/Professor_Griff (dernier accès le 19 Mars 2006)
459Sur “A tribe Call Quest”, voir
Moon, Tom “Tribe says they're not just one of the crowd” the Syracuse Herald Journal 18 Juillet 1995
460FBI C13X (fichier 2, p 7-22) courrier du 17 janvier 1966, p 2-17
461Swedenburg, Ted “Islam in the Mix: Lessons of the five percent” University of Arkansas Novembre 1996
http://comp.uark.edu/~tsweden/5per.html (dernier accès le 22 mars 2006)
462FBI 5% (fichier1, p 73-74) - courrier de l'agent du bureau de New York daté du 18 octobre 1965 p 3-4
463Sullivan, James W. “Harlem '5 percenters' – terror group revealed” New York Herald Tribune 15 octobre 1965 [voir FBI 5%,
fichier 1, page 80]
464Sullivan, James W. “Harlem '5 percenters' – terror group revealed” New York Herald Tribune 15 octobre 1965 [voir FBI 5%,
fichier 1, page 86-87]
465Sullivan, James W. “A school... And Harlem's 5 percenters” New York Herald Tribune 1965 [voir FBI 5%, fichier 1, page 80]
466Sullivan, James W. “Harlem '5 percenters' – terror group revealed” New York Herald Tribune 15 octobre 1965 [voir FBI 5%,
fichier 1, page 80]
467Sullivan, James W. “Harlem '5 percenters' – terror group revealed” New York Herald Tribune 15 octobre 1965 [voir FBI 5%,
fichier 1, page 80]
468Bigart, Homer “Wingate warns of negro revolt if Hayou's Program is Curbed” New York Times 15 octobre 1965
469“Harlem Moderate is murdered” The Washington post Times Herald/ UPI 14 juin 1969 [FBI C13X, fichier 3 p 24]
Hirsch, Michael “City lit: the power mediocre” Citylimits.org Decembre 2001
http://www.citylimits.org/content/articles/articleView.cfm?articlenumber=607 (dernier accès le 21 mars 2006)
470Todorovic, Alex “they call themselves five percenters” Point avril Vol 7 N°77 1996
http://www.scpronet.com/point/9604/p06.html (dernier accès le 21 mars 2006)
471Faso, Frank “Kenyatta's Pal Killed, Cops see muslim war” New York Daily News 14 juin 1969 [FBI C13X, fichier 3 p 25]
472“Police seek Aid to Solve Killing of Clarence 13X” The (washington) Sunday Star/ Associated Press 15 juin 1969 [FBI C13X,
fichier 3 p 27]
473Swedenburg, Ted “Islam in the Mix: Lessons of the five percent” University of Arkansas Novembre 1996
http://comp.uark.edu/~tsweden/5per.html (dernier accès le 22 mars 2006)
Voir aussi
Harris, Mark “edutainment: the rise and fall of Hip-Hop's intelligentsia” PopMatters 01 avril 2005
http://www.popmatters.com/music/features/050401-edutainment.shtml (dernieraccès le 22 mars 2006)
474“16. Who is the 5% in this poor part of the Earth?
Ans . - They are the poor, righteous teachers, who ... teach that the living god is the son of man, the supreme being, the (black
man) of Asia.” caractères gras ajoutés
475Ice Cube, “Enemy”, Album “Lethal Injection” Décembre 1993
“Master Farad Muhammad comin like a comet / when they see em, they all start to vomit / 1995, Elijah is alive Lewis
Farrakhan, NOI / Bloods and Crips and little ol me / and we all gettin ready for the enemy”
476Bierbauer, Charles “Million March messenger; not message, causing division” 15 octobre 1995 CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-15/index.html (Dernier accès le 07 avril 2005)
477Brother minister – timeline - 1993-1995 / document disponible en ligne (Dernière consultation le 18 mars 2005)
La date où la Million man March doit se produire semble avoir été fixée dès 1993. Dans “Lethal Injection” l'Album d'Ice Cube
auquel à participé khalid Abdul Muhammad, le rappeur fait allusion à l'année 1995 dans la chanson “Enemy“
478Equal opportunity
479Affirmative Action
480Congressional Black Caucus
481“Farrakhan causes new controversy as march approaches” 14 octobre 1995 CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-14/march/index.html (Dernier accès le 07 avril 2005)
482Quarles, Norma “Behind Million Men, black women” 16 octobre 1995 CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-16/women/index.html (Dernier accès le 07 avril 2005)
483Collings, Anthony “Controversy over Million Man March picks up pace” 16 octobre 1995
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-15/pm/index.html (Dernier accès le 07 avril 2005)
484“Farrakhan revels in the spotlight of Million Man March” 16 octobre 1995 CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-16/update/index.html (Dernier accès avril 2005)
485Collings, Anthony “Controversy over Million Man March picks up pace” 16 octobre 1995
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-15/pm/index.html (Dernier accès le 07 avril 2005)
486Bierbauer, Charles “Its goal more widely accepted than its leader” 17 octobre 1995 CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-17/notebook/index.html (Dernier accès le 07 avril 2005)
487Morton, Bruce “The Swaying of the black Vote” 16 octobre 1995 CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-16/vote/index.html (Dernier accès le 07 avril 2005)
488Vercammen, Paul “Celebrities Speak Out at the Million Man March” CNN.com 17 octobre 1995
http://www3.cnn.com/SHOWBIZ/misc/9510/mmm_celebs/index.html (Dernier Accès 12 Avril 2005)
489One Million Strong: the Album, compilation of artists, 1995, Mergela Records, Solar Records/Hines Co., Prolific Record
Quelques Artistes participants: 2 Pac (Tupac), Notorious B.I.G., Channel Live, Alkaholiks, Crazy Tee & C-No Gee, Snoop Doggy
Dog, Dr DRE, Sunz of Man, Step X Step Bone Thugs-N-Harmony, X-Niggas, Top Authority, Def Clicc, Black Wine, Kaotic
Sypher featuring Bogous, True and P.I. Crazee, Chuck D (membre de public enemy), E-Rule, Ice T, ice Cube...
490“Farrakhan revels in the spotlight of Million Man March” 16 octobre 1995, CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-16/update/index.html (Dernier accès avril 2005)
491Ignatiev, Noël. " The point is not to interpret whiteness but to abolish it " conférence donnée à Berkeley, Californie, le 13 avril
1997 racetraitor.org
492" abolish the white race – by any means necessary " Race Traitor N°1, hiver 1993. détail interessant : «By any means
necessary» est un clin d'oeil à Malcolm X, à qui l'expression est associée.
493"The institution of white spremacy" CWS workshop p 2
494McIntosh, Peggy. " White Privilege: unpacking the invisible Knapsack " 1988
495McIntosh, Peggy. " White Privilege: unpacking the invisible Knapsack " 1988
496" The Whiteness question "
497Jay, Gregory. " introduction to whiteness studies " 17 mars 2005 Univesity of Wisconsin-Milwaukee
498“Minister Farrakhan Challenges Black men” 17 octobre 1995, CNN.com (transcription du discours de Louis Farrakhan à la
Million Man March
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-16/transcript/index.html (Dernier accès le 12 Avril 2005)
Arthur Magida précise dans son livre “prophet of rage” que le nez et les yeux du sphinx ont été détruits par les mamelouks
ottomans qui dominaient l'égypte près de 11 siècles avant la conquête de l'égypte par Napoléon. (Magida, p 195)
499“Farrakhan revels in the spotlight of Million Man March” 16 octobre 1995, CNN.com
http://www3.cnn.com/US/9510/megamarch/10-16/update/index.html (Dernier accès avril 2005)
500“The Million Man March, One Year later” 16 octobre 1996 CNN.com
http://edition.cnn.com/US/9610/16/march.retrospective/index.html (dernier accès le 12 avril 2005)
501“Farrakhan launches voter registration drive” 19 octobre 1995 CNN.com
http://edition.cnn.com/US/Newsbriefs/9510/10-18/index.html (dernier accès le 12 avril 2005)“The Million Man March, One
Year later” 16 octobre 1996 CNN.com
http://edition.cnn.com/US/9610/16/march.retrospective/index.html (dernier accès le 12 avril 2005)
502“News briefs, Farrakhan meets Mandela, stirs controversy” 28 janvier 1996 CNN.com
http://edition.cnn.com/WORLD/Newsbriefs/9601/01-28/pm/index.html (dernier accès le 12 avril 2005)
503“News Briefs, Farrakhan's Iran visit called “shameful” ” 15 février 1996 CNN.com
http://edition.cnn.com/US/Newsbriefs/9602/02-15/pm.html (dernier accès le 12 avril 2005)“News briefs, Justice department
probes Farrakhan's trip abroad” 26 février 1996 CNN.com
http://edition.cnn.com/US/Newsbriefs/9602/02-26/index.html (dernier accès le 12 avril 2005)
504Hurst, Steve, “Treasury rejects Farrakhan's bid to get lybian money” 28 Août 1996 CNN.com
http://edition.cnn.com/US/9608/28/farrakhan.libya/index.html (dernier accès le 13 avril 2005)
505“Gadhafi celebrates 27 years in power” 01 septembre 1996 CNN.com
http://edition.cnn.com/WORLD/9609/01/libya/index.html (dernier accès le 13 avril 2005)
506Les destinations du troisième “world frienship tour” seront entre autres: Cuba, Les Bermudes , Les Phillippines, Les Emirats
Arabes Unis, L'arabie Saoudite, le Libéria, Le Niger, La Gambie, le Mali, Le Malawi, la République Démocratique du Congo,
l'Egypte, la Jordanie, la Lybie, l'Iraq, l'Iran, Israël et les territoires palestiniens occupés, Les Commores, la Corée, la Russie, le
Daguestan, l'Ethiopie, l'Ouganda...
507Muhammad, Askia “Picture perfect beginning for Farrakhan World friendship tour III” worldfriendshiptour.noi.org Décembre
1997
508Noel, Peter. " In the Shadow of Death "17-23 mars 1999 the Village Voice
509“Black US Muslim leader in Bagdad” 09 décembre 1997 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/middle_east/38146.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
510“Farrakhan visits Palestinian lands” 14 décembre 1997 CNN.com
http://edition.cnn.com/WORLD/9712/14/farrakhan/index.html (dernier accès le 13 avril 2005)
511“Farrakhan in Egypt” 17 décembre 1997 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/middle_east/40357.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
Sur la visite de Louis Farrakhan en Lybie, voir aussi sur le site de la BBC
“Farrakhan meets Qaddafi” 21 décembre 1997 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/41520.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
“Farrakhan and Gaddafi Discuss persecution of Muslims in USA” 22 décembre 1997 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/monitoring/41605.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
“Farrakhan Warns Israël” 23 décembre 1997 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/africa/41995.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
512“Farrakhan says lift sanctions on Iraq, Libya and Sudan” 27 décembre 1997 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/africa/42779.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
513“Farrakhan visits liberia” 27 décembre 1997 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/42853.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
“Farrakhan, Taylor pray for Liberian 'healing'”
(Document disponible en ligne, Dernier accès le 23 mars 2005)
514“Black american leader Farrakhan in Congo-Kinshasa” 03 janvier 1998 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/44456.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
515“Friendship tour discovers 'secrets' of Africa” janvier 1998 worldfriendshiptour.noi.org
(Document disponible en ligne, Dernier accès le 23 mars 2005)
le commentateur de la Nation de l'Islam, pour décrire le passage de Farrakhan en Ethiopie, donne un exemple de la rhétorique
afrocentriste de la Nation de l'Islam et de sa vision de l'Islam, le Christianisme et le Judaïsme comme étant des religions “Noires:
“Comme l'Egypte, le Soudan et l'Arabie Saoudite, ses voisins de la mer rouge, l'Ethiopie est riche d'histoire religieuse et elle
est le siège du traditionnel culte chrétien Copte. Ni l'islam, ni la chrétienté, ni le judaïsme n'ont été “exportés” dans ce
“berceau de la civilsation” par les Arabes ou les Européens.”
516“Farrakhan visits Sudan” 16 janvier 1998 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/47972.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
517“Friendship tour joins Ramadan celebration” 01 février 1998 worldfriendshiptour.noi.org
(Document disponible en ligne, Dernier accès le 13 avril 2005)
518« Nation of Islam's Farrakhan in Moscow » 30 janvier 1998 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/world/monitoring/51888.stm (dernier accès le 17 mars 2005)
« Daghestan interrupts Farrakhan visit » 2 février 1998 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/europe/52775.stm (dernier accès le 17 mars 2005)
« Daghestan expells Farrakhan delegation » 2 février 1998 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/europe/52689.stm (dernier accès le 17 mars 2005)
519“Nigeria names street after Louis Farrakhan” 06 février 1998 BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/low/world/africa/54135.stm (dernier accès le 13 avril 2005)
520Muhammad, Askia. “Frienship in Korea” Février 1998 worldfriendshiptour.noi.org
(Document disponible en ligne, Dernier accès le 23 mars 2005)
521Muhammad, Askia. “Min. Farrakhan visits Cuba, Bermuda” Février 1996 worldfriendshiptour.noi.org
(Document disponible en ligne, Dernier accès le 23 mars 2005)
522Noel, Peter. " Who is gunning for ex-Farrakhan spokesmen? "24-30 mars 1999 the Village Voice
523FBI MX (fichier 8a, p 66) 100-399321-56 courrier du bureau de New York, p 1
FBI MX (fichier 8b, p 64) 100-399321-60 courrier du bureau de New York, p 30
524Sanchez, Rene. " Comparing the suffering of millions Ex-Farrakhan aide minimizes Holocaust " 19 avril 1994,The Washington
Post, page b.01 section: Metro
525Melillo, Wendy. " Dissent raised as Ex-Farrakhan aide returns to Howard U. " 20 avril 1994, The Washington Post, page b.01
section: Metro
526Gregory, Sophfronia Scott. «Black Rage: in defense of a Mass murderer» 6 juin 1994, Time Magazine.
http://www.time.com/time/magazine/printout/0,8816,980835,00.html (dernier accès le 1 octobre 2006)
527Toufexis, Anastasia. «A Mass murderer's Journey toward Madness» 20 décembre 1993, Time Magazine
http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,979847,00.html (dernier accès le 1 octobre 2006)
528"New Black panther party – 9 local objectives» newblackpanther.com (dernier accès le 04 Août 2006)
529"10 point platform" newblackpanther.com (dernier accès le 04 Août 2006) – On voit ici que le chiffre avancé de 600 millions de
plus se veut cent fois plus élevé que le nombre de morts imputés à l'holocauste. Les périodes de temps avancées sont celles de la
mythologie raciste de la nation de L'islam
530Noel, Peter. "Rage against Muhammad" 19-25 Août 1998 the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9834,noel,3378,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
531Noël, Peter. "Keep your eye on Malik Shabazz" 23-29 Septembre 1998 the Village Voice
532"Youths' voices overshadowed by politics" 10 septembre 1998, the Michigan Daily
533Entretien de Malik Zulu Shabazz et Quannel X pendant l'émission "The Bill O'Reilly Factor" 3 Septembre 1998, FoxNews
http://www.youtube.com/watch?v=cOe1B5OoCDY (dernier accès le 08 Août 2006)
534Noel, Peter. "Rage against Muhammad" 19-25 Août 1998 the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9834,noel,3378,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
535Noel, Peter. "The hunt for khalid Abdul Muhammad" 7 -13 octobre 1998 the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9841,noel,691,1.html (dernier accès le 05 Août 2006)
536" Youths' voices overshadowed by politics "10 septembre 1998, the Michigan Daily
http://www.pub.umich.edu/daily/1998/sep/09-10-98/edit/edit2.html (dernier accès le 08 Août 2006)
537Hentoff, Nat. " Co-conspirator : khalid and Safir "16-22 septembre 1998, the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9838,hentoff,3551,6.html (dernier accès le 08 Août 2006)
538Noel, Peter. " By any Means (unnecessary) "1-7 septembre 1999, the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9935,noel,8028,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
539 "'Million Youth' crowd clashes with police" 05 septembre 1998 CNN
http://www.cnn.com/US/9809/05/million.youth/index.html?eref=sitesearch (denier accès le 08 Août 2006)
540Noel, Peter. " If I must Die " 21-27 février 2001, the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/0108,noel,22444,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
541Noel, Peter. " In the Shadow of death " 17-23 Mars 1999, the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9911,noel,4495,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
542Noel, Peter. " Who is gunning for ex-Farrakhan spokesmen? " 24-30 mars 1999 the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9912,noel,4590,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
543Sur ce point, voir Noel, Peter. " In the Shadow of death " 17-23 Mars 1999, the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9911,noel,4495,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
Cette proposition n'a rien de surprenant puisque Farrakhan a adopté certaines idées de l'extrême gauche anti-raciste et de la
Blancheur. Dès l'instant que des Blancs sont engagés dans la destruction de leur propre culture et de leur société, il est possible à
Farrakhan de leur faire une place dans sa Nation.
544Noel, Peter. " Nations of Islam at war " 19-25 avril 2006 the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9920,noel,5892,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
545Noel, Peter. " Farrakhan Jews " 08-14 décembre 2006 the Village Voice
http://www.villagevoice.com/news/9949,noel,10796,5.html (dernier accès le 08 Août 2006)
546Noel, Peter. " The Shame of Mosque N°7 " 06-12 Septembre 2000 the Village voice
http://www.villagevoice.com/news/0036,noel,17936,1.html (dernier accès le 08 Août 2006)
547“Farrakhan tells thousands to 'take care' of family unit” 16 octobre 2002 CNN.com/Associated Press
http://archives.cnn.com/2000/US/10/16/family.march.04.ap/index.html (dernier accès le 13 avril 2005)
548Dart, Bob “'Million family March' convenes today in D.C” 16 octobre 2000 Seattle Post intelligencer
http://seattlepi.nwsource.com/national/pot161.shtml?searchpagefrom=2&searchdiff=1614 (dernier accès le 13 avril 2005)
549Montgomery, Alice “One Nation Under Farrakhan” 17 octobre 2000 Salon.com
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550Dart, Bob “'Million family March' convenes today in D.C” 16 octobre 2000 Seattle Post intelligencer
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551Entous, Adam “Democrats slam Farrakhan's words on Lieberman” 12 Août 2000 IOL.com
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552Phillips, Jeff. «Muslims 'key' to US elections» 29 Août 2002, BBC News
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553“Liberman says he's open to meeting Farrakhan” 26 Septembre 2000 CNN.com / Reuteurs
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555“Shock defeat for Mugabe” 15 février 2000, BBC News
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Peta, Basildon “Zim militants drank farmer's blood” 24 octobre 2000, IOL.com/ Cape Times
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557Herbert, Ross “Mugabe and Harlem egg each other on” 09 septembre 2000, IOL.com/the Sunday Independent
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560Muhammad, Askia “Farrakhan supports zimbabwe land resettlement program” 24 juillet 2002 The Final call
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561Abdul Alim Muhammad, Courriers du 04 et du 08 Novembre 2002 à l'en tête du ministère de la santé et des services humains de la
Nation de l'Islam
Document diponible en ligne (dernier accès le 11 mars 2005)
562Muhammad, Leo “Message to the Grassroots in Zimbabwe” The final call to Power, online Edition
Documents diponible en ligne (dernier accès le 22 mars 2005)
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http://archives.cnn.com/2002/US/South/10/15/shooting.victims/index.html (dernier accès le 29 juillet 2006)
564 Porteus, Liza " Timeline: Tracking the Sniper's Trail " 29 octobre 2006, FOXnews.com
http://www.foxnews.com/story/0,2933,66630,00.html (dernier accès le 29 juillet 2006)
565" Letter found at shooting scene " 26 octobre 2002, cnn.com
http://archives.cnn.com/2002/US/South/10/26/sniper.letter.graphic/index.html (dernier accès le 29 juillet 2006) Scan de la lettre Outre les étoiles et la demande d'être appelé " Dieu ", l'expression " Word is Bond ", qui cloture la lettre, est une des expressions
clefs de l'islam noir
566Cook Rebecca " Sniper Suspect and 3 faiths " 04 novembre 2006 Seattle Post Intelligencer
http://seattlepi.nwsource.com/local/94083_muslim04.shtml (dernier accès le 29 juillet 2006)
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570" Court documents say Muhammad voiced racist, anti-American views " 19 Août 2003 cnn.com/Associated Press
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584Burchfiel, Nathan. " Bush team conspired against Blacks, Activists Charge " 12 septembre 2005, CNSNews.com
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587" Rally condemns Katrina Response " BBC news, 16 octobre 2005
588" Katrina Death Stats Contradict Racial Complaint " Newsmax.com, 13 septembre 2006
589Intervention de Kamau Kambon sur C-Span le 14 octobre 2005 au cours de la conférence : "l'Ouragan katrina et les problêmes
auxquels sont confrontés les Afro-Américains"
voir "Kamau Kambon" youtube.com
http://www.youtube.com/watch?v=5U5DXNVRv4M (dernier accès le 13 avril 2007)
590Burchfiel, Nathan. " Statistics Suggests Race not a Factor in Katrina Deaths " 14 décembre 2006, CNSNews.com
591Courrier de Louis Farrakhan daté du 11 septembre 2006, disponible sur le site de la Nation de l'Islam.
592Communiqué de presse de la Nation de l'Islam daté du 06 janvier 2007, disponible sur le site de la Nation de l'Islam.
593Spellman, A. B. " Guerre coloniale aux USA. Une interview exclusive de Malcolm X "Juillet-Août 1964, Révolution (voir FBI
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596Decugis, Jean-Michel " Le " Pouvoir noir " embrigade à Paris " Le Figaro N° 16337, Lundi 24 février 1997, p 32
597Muhammad, Tynnetta " The millenium Celebration: Egypt, a sign " 01 janvier 2000, The Final Call On-line edition
598Muhammad, Rosalind, " Rage run rampant among African and Arab youth in France " 12 janvier 1999, The Final
Call On-line edition
599Muhammad, Tynnetta " The millenium Celebration: Egypte, a sign "01 janvier 2000, The Final Call On-line edition
600" Saviours' day event update from delxino: Saturday" 26 février 2000, tagteammarketing.com
601" Interview de Kémi Séba, fara de la Tribu KA" 24 Novembre 2005 africamaat.com
http://web.archive.org/web/20060210065543/http://africamaat.com/article.php3?id_article=479 (dernier accès le 06 avril 2007 via
les archives du Web)
602Propos cités dans le Bulletin N°40 de l'AGRIF
603"Kémi Séba : R(évolution): pourquoi je fonde la =Tribu Ka" Afrostyly.com
http://www.afrostyly.com/afro/actualite/kemi_seba_tribu_ka.htm (dernier accès le 01 Août 2006)
604Kémi Séba mentionne khalid Muhammad dans le texte "le bal des vendus" (sous une mauvaise orthographe) et dans la conférence
de presse qui a suivit la dissolution de la Tribu Ka (dernier accès le 01 août 2006)
http://www.bcdlabel.com/communique_tribu_ka.htm (dernier accès le 01 aout 2006)
605Muhammad, khalid Abdul, conférence à Kean College, 29 Novembre 1993 transcription diffusée sur soc.culture.jewish . Page
archivée par par Google groups
606" Interview de Kémi Séba, fara de la Tribu KA" 24 Novembre 2005 africamaat.com
http://web.archive.org/web/20060210065543/http://africamaat.com/article.php3?id_article=479 (dernier accès le 06 avril 2007 via
les archives du Web)
607"Kémi Séba : R(évolution): pourquoi je fonde la =Tribu Ka" Afrostyly.com
http://www.afrostyly.com/afro/actualite/kemi_seba_tribu_ka.htm (dernier accès le 01 Août 2006)
608"Le parti kémite présenté par Kémi Seba" 20 Août 2004, afrostyly.com
http://www.afrostyly.com/afro/actualite/parti_kemite/parti_kemite_presentation.htm (dernier accès le 01 Août 2006)
609Bronner, luc et Laronche, Martine " A Paris, les casseurs ont frappé et volé de nombreux manifestants " 09 mars 2005
lemonde.fr (dernier accès le 12 mars 2005)
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=891940
610Bronner, Luc " Manifestations lycéennes : 32 casseurs placés en garde à vue "10 mars 2005 lemonde.fr (dernier accès le 12 mars
2005)
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=892106
611Bronner, luc et Laronche, Martine " A Paris, les casseurs ont frappé et volé de nombreux manifestants "09 mars 2005 lemonde.fr
(dernier accès le 12 mars 2005)
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=891940
612Bronner, Luc " Léo, 16 ans : " Comme s'ils pensaient que nous, les " Blancs "parisiens, on avait plein de fric. "15 mars 2005
lemonde.fr (dernier accès le 15 mars 2005)
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=892825
613Bronner, Luc " manifestations de lycéens : le spectre des violences anti-Blancs "15 mars 2005 lemonde.fr (dernier accès le 15
mars 2005)
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=892824
614Brizard, Caroline " Les Blancs sont plus faciles à choper " 14 avril 2005 nouvelobs.com –
De tels propos montrent que les jeunes Noirs ne savent pas grand choses sur les traites négrières et que leur discours sur l'esclavage
relève du racisme anti-blancs. Le Sénégal a été un des principaux pays pourvoyeurs d'esclaves lors de la traite transatlantique
tandis que le Mali a été une des plaques tournantes de la traite transaharienne.
615" Un appel contre le " racisme anti-blancs " "26 mars 2006 nouvelobs.com (dernier accès le 08 avril 2005)
http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=societe/20050325.OBS2251.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/ (dernier
accès le 11 Août 2006)
616" L'objectif, sans le dire, était de pourrir la manifestation "13 avril 2005 lemonde.fr (dernier accès le 14 avril 2005)
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=896780
617"Kémi Séba : R(évolution): pourquoi je fonde la =Tribu Ka" Afrostyly.com
http://www.afrostyly.com/afro/actualite/kemi_seba_tribu_ka.htm (dernier accès le 01 Août 2006)
618" Entretien avec Kemi Seba de la tribu Ka" 04 octobre 2005, kamayiti.com
619" Entretien avec Kemi Seba de la tribu Ka" 04 octobre 2005, kamayiti.com
620Bianco, Fabrice. "Le chef de la Tribu Ka répond à Novopress" Novopress.info France
http://fr.novopress.info/?p=5276 (dernier accès le 31 juillet 2006)
621Bianco, Fabrice. "Le chef de la Tribu Ka répond à Novopress" Novopress.info France
http://fr.novopress.info/?p=5276 (dernier accès le 31 juillet 2006)
622" Entretien avec Kemi Seba de la tribu Ka" 04 octobre 2005, kamayiti.com
623" Entretien avec Kemi Seba de la tribu Ka "04 octobre 2005, kamayiti.com
624" L'école d'Hor (institut pour enfants de la Tribu Ka) "14 février 2006, africamaat.com
625 Taharka, Fari " Arrestation de Kémi Séba sur Ordre de Sarkkkozy "01 Août 2006 Quibla.net
http://quibla.net/france2006/ilan.htm (dernier accès le 03 Août 2006)
626Le contentieux sur le nom est lié à une association noire " africagora ", par ailleur subvenionée par l'Etat, qui promeut un agenda
communautaire en promouvant l'embauche de personnes de race noire.
627Dieudonné. " Communiqué de Dieudonné à Propos de la tribu Ka " 13 avril 2005, lesogres.org,
http://lesogres.org/article.php3?id_article=334 (dernier accès le 1 octobre 2006)
628" Des Nouvelles du procès de Kémi Séba " 10 novembre 2005, africammat.com
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=468 (dernier accès le 01 Août 2006)
629Seba, Kémi. " Le Bal des vendus " bcdlabel.com
http://www.bcdlabel.com/communique_tribu_ka.htm (dernier accès le 01 aout 2006)
630«Paris kidnap gang 'uses blondes as bait'" 16 février 2006, Times Online
631Naughton, Philippe. " Paris Kidnap gang suspect arrested in Ivory Coast " 23 Février 2006, Timesonline
632Les infrékentables, entretien avec Kemi Séba, 17 avril 2006, diffusé sur www.tvdieudo.com
633" Kémi Séba, leader de la tribu Ka: " le système occidentalo-sémite s'est évertué depuis des siècles et des siècles à nous
brimer " 18 avril 2006 Observatoire du Communautarisme
http://www.communautarisme.net/Kemi-Seba,-leader-de-la-Tribu-Ka-le-systeme-occidentalo-semite-s-est-evertue-depuis-dessiecles-et-des-siecles-a-nous_a736.html (dernier accès le 31 juillet 2006)
634«Arrestation de Kemi Seba» 25 février 2006, africamaat.com
635" Video attribuée à la LDJ : Claudy Siar va porter plainte " 02 juin 2006, nouvelobs.com
http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=societe/20060602.OBS0203.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/ (dernier
accès le 03 Août 2006)
636" Des " suprémacistes " noirs menacent des Juifs à Paris " 30 mai 2006, Le Figaro.
http://www.lefigaro.fr/france/20060530.FIG000000029_des_supremacistes_noirs_menacent_des_juifs_a_paris.html
(dernier accès le 01 Août 2006)
637" Enquête chez les extrémistes de la tribu Ka " 15 juin 2006, Le Parisien.
638" Le site de la Tribu Ka dans le collimateur de la justice " 30 mai 2006, Le Figaro.
http://www.lefigaro.fr/france/20060531.WWW000000284_la_tribu_ka_dans_le_collimateur_de_la_justice.html
(dernier accès le 01 Août 2006)
639" La lettre du ministère de l'Intérieur à la tribu Ka " 07 juillet 2006, nouvelobs.com
http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=societe/20060726.OBS6412.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/&societe/
20060726.OBS6412.html (dernier accès le 1 octobre 2006)
640Propos tenus par Kémi Séba à sa conférence de presse du 6 juillet 2006
641Blecher, Ludovic. " La Tribu Ka dissoute " 26 juillet 2006, Libération
http://www.liberation.fr/actualite/societe/195537.FR.php (dernier accès le 03 Août 2006)
642" La tribu Ka s'invite au musée du Quai Branly " 22 juillet 2006, Yahoo! actualité/associated press
http://fr.news.yahoo.com/22072006/5/la-tribu-ka-s-invite-au-musee-du-quai-branly.html (dernier accès le 01 Août 2006)
643Weaver, Jay et Ovalle, David. " How FBI moles snared terror suspects " 16 juillet 2006 the Miami Herald
http://www.miami.com/mld/miamiherald/news/front/15050589.htm (dernier accès le 08 Août 2006)
644
United States of America V. Narseal Batiste - Juin 2006 – United States Department of Justice
http://justice.gov/opa/documents/cts_batiste_indictment.pdf (dernier accès le 03 août 2006)
645Seattle public schools : Definitions of racism
http://web.archive.org/web/20060522101405/http://www.seattleschools.org/area/equityandrace/definitionofrace.xml (dernier accès
via les archives du Web le 04 Août 2007)
voir mon article sur cette affaire:
« le drole d'antiracisme de Caprice Hollins » 30 mai 2006,
http://racismeantiblanc.bizland.com/silenceselectif/usa_racisme/usrac_2006_05_20.htm (dernier accès le 04 Août 2007)
646Kozlov, Dana. «Farrakhan's Saviours' Day Speech raises controversy» 26 février 2006, cbs2chicago.com
http://cbs2chicago.com/topstories/local_story_057230551.html (dernier accès le 31 juillet 2007)
647«Governor Says he didn't know about appointee» 01 mars 2006, cbs2chicago.com/associated press
http://cbs2chicago.com/topstories/local_story_060213735.html (dernier accès le 31 juillet 2007)
648«Hate crime appointee a dilemna for blagojevich» 03 mars 2006, cbs2chicago.com/associated press
http://cbs2chicago.com/topstories/local_story_062150418.html (dernier accès le 31 juillet 2007)
649«Fifth member of State Hate Crimes Panel Resigns» 03 mars 2006, cbs2chicago.com/associated press
http://cbs2chicago.com/topstories/local_story_067113712.html (dernier accès le 31 juillet 2007)
650Gouvernement de L'illinois : liste des commissaires
http://www.state.il.us/cdhc/Commissioners.htm (dernier accès le 04 août 2007)
651J'ai fréquemment rencontré ce type d'argument chez des journalistes ou des éditorialistes Juifs qui veulent montrer
que les Juifs sont les amis des Noirs. On en trouve un exemple dans l'ouvrage d'Arthur Magida (magida, ch 8, p 169) :
« there was a small kernel of truth in Farrakhan's claim [...] Jews had indeed been « benefiting » at a higher rate than
Blacks during the post civil right years [...] Their lot had improved, quite simply, because the jewish experience (in
America and Elsewhire) is in a different league from the black experience.[...] Jews have commonalities with the West
that would take generations of Blacks to establish, if Ever. And some commonalities that Blacks could never emulate.
Jews and the white power elite share the same color [...] those advantages have long influenced Jewish Success and
Black suffering. »
652FBI rapport annuel "Crime in the United States"
pour les meurtres, consulter
2000 : http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/cius_00/xl/00tbl2-8.xls (dernier accès le 03 février 2007)
2001 : http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/cius_01/xl/01tbl2-8.xls (dernier accès le 03 février 2007)
2002 : http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/cius_02/xl/02tbl2-8.xls (dernier accès le 03 février 2007)
2003 : http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/cius_03/xl/03tbl2-3.xls (dernier accès le 03 février 2007)
2004 : http://www.fbi.gov/ucr/cius_04/offenses_reported/violent_crime/murder.html (tableau 2.7) (dernier accès le
03 février 2007)
2005 : http://www.fbi.gov/ucr/05cius/offenses/expanded_information/data/shrtable_05.html (dernier accès le 03
février 2007)
653Je base cette comparaison sur le nombre de crimes racistes commis contre des personnes uniquement tels qu'ils sont publiés dans
les rapports sur les crimes de haine publiés par le FBI pour les années 2000 à 2005. Prés de la moitié de ces agressions se
résument en fait à de simples actes verbaux. D'autres part, un grand nombre d'agressions racistes imputées aux Blancs sont en
réalité commises par des latinos-américains : du fait d'une anomalie dans la collecte des données par le FBI, les Latinos, désignés
aux Etats Unis sous le terme " hispanics ", sont comptés comme une catégorie de victimes, mais pas comme une catégorie de
criminels.
Je compare ces chiffres à une estimation du nombre d'agressions inter-raciales calculée grâce aux études sur la victimisation
publiées par le Bureau de la Justice américain de 2000 à 2005, en convertissant les chiffres fournis dans les tableaux 42 et 48. Ces
tableaux ne comptabilisent que les agressions sur les personnes. D'où la prise en compte des seules agressions racistes commises
contre des personnes recensées par le FBI.
Bureau Of Justice : " Criminal Victimization in the United States " - Statistical Tables
toujours consulter les tableaux 42 & 48
2000 : http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/pub/pdf/cvus00.pdf
2001 : http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/pub/pdf/cvus01.pdf
2002 : http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/pub/pdf/cvus02.pdf
2003 : http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/pub/pdf/cvus03.pdf
2004 : http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/pub/pdf/cvus04.pdf
2005 : http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/pub/pdf/cvus05.pdf
(dernier accès le 03 février 2007)
(dernier accès le 03 février 2007)
(dernier accès le 03 février 2007)
(dernier accès le 03 février 2007)
(dernier accès le 03 février 2007)
(dernier accès le 03 février 2007)
Federal Bureau of Investigations : " Hate Crimes Report "
voir les tableaux 4,5 & 7
2000 : http://www.fbi.gov/ucr/cius_00/hate00.pdf (dernier accès le 03 février 2007)
2001 : http://www.fbi.gov/ucr/01hate.pdf (dernier accès le 03 février 2007)
2002 : http://www.fbi.gov/ucr/hatecrime2002.pdf (dernier accès le 03 février 2007)
2003 : http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/03hc.pdf (dernier accès le 03 février 2007)
2004 : http://www.fbi.gov/ucr/hc2004/tables/HateCrime2004.pdf (dernier accès le 03 février 2007)
2005 : http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/hc2005/hcexcelfiles/table4.xls (dernier accès le 03 février 2007)
http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/hc2005/hcexcelfiles/table5.xls (dernier accès le 03 février 2007)
http://www.fbi.gov/filelink.html?file=/ucr/hc2005/hcexcelfiles/table7.xls (dernier accès le 03 février 2007)
654New Century Foundation – «The Color Of Crime, : Race Crime and Justice in America» 2005, p 12
http://amren.com/colorofcrime/color.pdf (dernier accès le 03 février 2007)
655FBI NOI (fichier 3, p 22) mémorandum 1965
656«Les Noirs de France se comptent pour ne plus souffrir de « handicap social » 01 février 2007, La Voix du Nord, p 39
657" From the Dead Level " le titre est une allusion au croyances de la Nation de l'Islam pour lequel tout noir qui n'est pas éveillé aux
croyances de la secte se trouve dans la tombe mentale de l'ignorance.
658“From the dead level”
659Evanzz Ch 16 p 367-368 – le véritable nom d'Hakim Abdullah Jamal est Eugene Allen Donaldson.
660“Tom Vague's pop history” ch 2, p 8 – historytalk.org / “Congress of African Unity”
http://www.historytalk.org/Tom%20Vague%20Pop%20History/Chp%202.PDF (dernier accès le 05 janvier 2006)
661Tinaz, Nuri “Global impact of an Ethno-religious movement, the case of the nation of Islam in Britain” (fichier pdf p 7-8)
journal of social & economic research 4 (2) p 51-52
http://jesr.journal.fatih.edu.tr/GlobalImpactsofanEthno-religiousMovement.pdf (dernier accès le 05 janvier 2006)
“Racial Adjustment Action Society”
662“Tom Vague's pop history” ch 3, p 5 – historytald.org
http://www.historytalk.org/Tom%20Vague%20Pop%20History/Chp%203.pdf (dernier accès le 05 janvier 2006)
663“Tom Vague's pop history” ch 2, p 14-15 – historytalk.org
http://www.historytalk.org/Tom%20Vague%20Pop%20History/Chp%202.PDF (dernier accès le 05 janvier 2006) / “Dialectics of
Liberation Conference” /
Suite aux émeutes raciales de Nottingham and Notting Hill, pendant lesquelles les immigrés s'étaient livrés à des violences urbaines
à grande echelle, le parlement britannique à fait passer les lois sur les relations raciales dans le but de lutter contre le “racisme”
qui, déjà, était présenté comme seule explication acceptable à l'échec économique des étrangers. Il est particulièrement symbolique
que ce soit un Noir qui est été le premier condamné – et non un Blanc, comme on aurait pu s'y attendre.
664“Tom Vague's pop history” ch 3, p 13 – historytald.org
http://www.historytalk.org/Tom%20Vague%20Pop%20History/Chp%203.pdf (dernier accès le 05 janvier 2006)
665Black Liberation Army - sans rapport avec le groupe de racistes anti-blancs du même nom qui a sévit en Floride.
666“Tom Vague's pop history” ch 2, p 8 – historytalk.org / “Congress of African Unity”
http://www.historytalk.org/Tom%20Vague%20Pop%20History/Chp%202.PDF (dernier accès le 05 janvier 2006)
667Les éléments utilisés pour la narration de l'assassinat de Gale Benson sont tirés d'un essai de VS Naipaul intitulé “The Return of
Eva Peron, with The Killings in Trinidad“ paru pour la première fois en 1979. Une transcription est disponible sur le site web de
l'université de Caroline du Nord. Elle est basée sur une collection d'Essais de l'écrivain The Writer and the World (New York:
Knopf, 2002, pp. 141-204 V. S. Naipaul, "Michael X and the Black Power Killings in Trinidad: Peace and Power" (1979) part 1&2
http://social.chass.ncsu.edu/wyrick/debclass/npmix1.htm (dernier accès le 05 janvier 2005)
V. S. Naipaul, "Michael X and the Black Power Killings in Trinidad" (second installment)
http://social.chass.ncsu.edu/wyrick/debclass/npmix2.htm (dernier accès le 05 janvier 2005)
668Evanzz, ch 16 p 369 – Evanzz revient sur le meurtre de Gale Benson et la commune de Michaël Abdul Malik entre les pages 367 et
369.
669“Four men Charged in Jamal Slaying” 03 mai 1973 Associated press / The Porthsmouth Herald
Evanzz, ch 16 p 369
670“Case of Justice, A (Pt. 2) Program 923 Original Airdate: 7/6/1979” The Say Brother collection, voir abstract
http://main.wgbh.org/saybrother/programs/sb_0923.html (dernier accès le 05 janvier 2005)
671FBI MX (fichier 1 p 35) 100-399321-15 / Courrier du 28 janvier 1955, p 5
FBI MX (fichier 13b, p 12) 100-399321-202 / Courrier du 21 décembre 1964, transcription d'un article du New York Times
FBI MX (fichier 14a, p 71) 100-399321- / Courrier du 20 janvier 1965, p 53
672Perry, ch 50 p 318-319
673Crisp, David “Minister remembers Malcolm X” 24 avril 2002 The Billing Outpost
http://www.billingsnews.com/story?storyid=1961&issue=69 (dernier accès le 05 Janvier 2006)
674“Mau Mau Society”
675Evanzz, ch 15 p 350
Black Force: Boyd, Herb “Aide to Malcolm X Passes” 27 mai 2005 The Black World Today
http://www.tbwt.org/index.php?option=content&task=view&id=482&Itemid=2 (dernier accès le 05 janvier 2005)
676“Racial motivation – Blackterrorists charged in 9 deaths” 16 octobre 1972 the Odessa American
677“4th racial gangster Sentenced” 05 mars 1974 – The Ironwood Daily Globe
678“Grand Jury indicts 4 men in 4 murders” 04 Novembre 1972 The Lincoln Star
679“Informant: Stabbing of dog triggered Crime” 20 octobre 1972 UPI / Nevada State Journal
680“family found slain” nevada State Journal 06 septembre 1972 page 14
681“ Mau mau Gang Members appear to face charges” 19 octobre 1972 UPI / the Valley Morning Star
“Grand Jury indicts 4 men in 4 murders” 04 Novembre 1972 The Lincoln Star
“Gun Linked to Killings In Barrington Hills” 23 janvier 1973 the Daily Herald, section 1 p 3
682“Police seeking link between 2 shootings in changing area” the Suburbanite Economist (illinois) 02 juillet 1972 page C3
683“Cellmates separated after jail slaying” 15 juin 1973 UPI / the Herald section 1-9 (newspaperarchive.com)
“4th racial gangster Sentenced” 05 mars 1974 – The Ironwood Daily Globe (newspaperarchive.com)
684Hustmire, ch 4
http://www.crimelibrary.com/notorious_murders/mass/mark_essex/4.html (dernier accès le 28 février 2005)
685Foreman, Laura “Sniper's History unfolds”10 Janvier 1973 the (Bucks County) Courier Times p 36
686“Sniper's parents Put Blame on Society” 11 janvier 1973 the Oakland Tribune / Associated press
687Hustmire, ch 4
688Meyer, Richard E. “Mystery Still Shrouds New Orleans Hotel Battle” 18 janvier 1973 the Lima News / Associated Press
689Hustmire, ch 2
690Hustmire, ch 5
691Hustmire, ch 6
692Hustmire, ch 8
693"Two Snipers kill 10" 08 janvier 1973 the Nevada State Journal/ UPI p 01, p 11
694Hustmire, ch 9
”N.C. Couple Dies From Sniper Fire" 09 janvier 1973 the (Burlington N.C.) Time News / Associated press
695Hustmire, ch 10
696Hustmire, ch 11, Ch 12
697 Manguno, Joseph P. Jr "Witness: Yell of 'Power to the People' " 08 janvier 1973 the Nevada State Journal/ UPI p 11
698Foreman, Laura "Sniper's history unfolds" 10 janvier 1973 the (Bucks County) Courier Times, p 36
699“Baton Rouge Street Gunfight kills four” 11 janvier 1972 the (winsconsin rapids) Daily Tribune p 1-2
700Ce passage est une fois de plus typique de la réthorique de la Nation de l'Islam et de son discours sur le sommeil, la mort de
l'homme noir qui n'est pas conscient de sa condition et de son statut d'homme originel.
701“State of Florida V. Jacob John Dougan” (1984)
702“State of Florida V. Jacob John Dougan” (1984)
La population Noire compte en réalité pour 10% de la population américaine.
703“Group Claims Murders, Police Press Search” 25 juin 1974 the Burlington (N.C.) Times-News / Associated Press p 15A
704La malveillance innée de l'homme blanc est un discours typique de la Nation de l'Islam. Voir la question sur les meurtres de diables
Blancs
On retrouve aujourd'hui une réthorique raciste similaire dans le HIP-Hop Francophone, où le mot “France” est eppelé “FranSSe”.
Il s'agit ici de dire que la nature d'un pays et de sa société est intrinsèquement raciste, ce qui est en soit un discours relevant de la
haine raciale.
705L'affirmation du poids des cerveaux est tirée directement des enseignements de la Nation de L'Islam et de la question 32 des
“leçons 2 de la nation des perdus et retrouvés”
“32. Parlez nous du pouvoir mental et physique et mental d'un véritable diable.
Rép. - le pouvoir mental d'un véritable diable n'est rien en comparaison de l'homme originel. Il a un cerveau de 170 grammes,
tandis que l'homme originel à un cerveau de 212 grammes.”
Cette affirmation n'est pas corroborée par des recherches scientifiques, qui ont montré qu'il existe une différence entre la taille du
cerveau des asiatiques (1351cm3), des Blancs (1356 cm3) et des Noirs (1223 cm3). Une controverse scientifique porte
actuellement sur le lien possible entre les différences de volumes et de quotients intellectuels de ces grands groupes. Voir à ce
sujet:
“Race and Intelligence (Average gaps among races)” Wikipedia
http://en.wikipedia.org/wiki/Race_and_intelligence_(Average_intelligence_gaps_among_races) (dernier accès le 03 mai 2006)
706Toutes citations: “State of Florida V. Jacob John Dougan” (1984)
707“4 Black Muslims held in Murder” 14 octobre 1974 the Lincoln Star
708Freedberg, ch 14, p 99. Cité par l'auteur
709Freedberg, Sydney P. “Yahweh sect leader, 16 followers indicted; Grand Jury links group to 14 deaths” 8 novembre 1990 The
Miami Herald / transcription disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20021130194421/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009181.htm (dernier accès le 18 janvier
2006)
Harrison, Carlos “Predawn Arrest in New Orleans triggers seven-state FBI sweep” 08 Novembre 1990 The Miami Herald /
transcription disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20021130194413/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009202.htm (dernier accès le 18 janvier
2006
710Freedberg, ch 8 p 50-55
711FBI MX (fichier 6, p 142) 100-399321-47 / Correlation summary 22 Aout 1961 p 37
FBI MX (fichier 9a, p 87) 100-399321-71 / Supplemental Correlation summary 25 Septembre 1963, p 27
712Freedberg, ch 08 p 55-56 ch 09 p 57-65
713Freedberg, ch 10 p 66-73
714Freedberg, ch 11, p 74-75
715Freedberg, ch 11, p 78-79
716Freedberg, ch 12 p 80
717Allen, Ernest Jr “Identity and Destiny The formative Views of the Moorish Science Temple and the Nation of Islam” extrait de
“Muslims on the Americanization Path” p 169-174
http://www.umass.edu/afroam/downloads/allen.identity.pdf (dernier accès le 17 Janvier 2006)
718Hotzinger, Kay “ Black Jews” The Religious Movements Homepage Project @ The University of Virginia
http://religiousmovements.lib.virginia.edu/nrms/blackjews.html (dernier accès le 17 janvier 2005)
719Angell, Stephen W. “Black Zion: african american religious Encounters with Judaïsm” Printemps 2001 The North Star Vol 4
N°2
http://northstar.as.uky.edu/volume4/chireau_deutsch.html (dernier accès le 17 janvier 2006)
720Hotzinger, Kay “ Black Jews” The Religious Movements Homepage Project @ The University of Virginia
http://religiousmovements.lib.virginia.edu/nrms/blackjews.html (dernier accès le 17 janvier 2005)
721 “The Black hebrews” Jewish Virtual Library
http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Society_&_Culture/Black_Hebrews.html (dernier accès le 17 janvier 2006)
722Freedberg ch 14 p 98 ; p 102-103 ; ch 15 p110-111
723Freedberg ch 14, p 98-99 ; ch 15, p 112 ; ch 20 p 145 ; ch 21, p 150 ; ch 23 p 168-169
724Freedberg ch 15 p 107 cité par l'auteur.
725Freedberg ch 14 p 102
726Freedberg ch 15, p 109
727Freedberg ch 12 p 81-84 ; ch 14 p 101 ; ch 20 p 138
728Freedberg ch 14 p 100-101 ; ch 15 p 109-111
729Freedbeerg, ch 16 p 114-116
730Freedberg ch 17 p 124-125 ; ch 18 p 128-132 ; ch 19 p 137
United States Vs Beasley – racketeering act 1 – racketeering act 2 – racketeering acts 3 and 4” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
United States V. Yahweh Ben Yahweh www.law.harvard.edu
http://www.law.harvard.edu/publications/evidenceiii/cases/us-v-yah.htm (dernier accès le 19 Janvier 2006) – Ce document contient
de nombreuses précisions sur la mort d'Aston Green.
731Freedberg ch 20 p 138-146 ; ch 21 p 151-152
732Freedberg Sydney P. “Murder in the Temple of Love” 8 juillet 1990 the Miami Herald – transcription disponible sur les pages du
Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20040509094639/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009156.htm (dernier accès le 18 janvier
2006)
United States Vs Beasley – racketeering acts 5” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
733Freedberg ch 23 p164-167
734Robert Rozier n'a jamais été reconnu coupable de ce meurtre. Toutefois, la police n'a pu faire de lien entre le culte des Yahwehs et
le meurtre d'Atilio Cicala que par sa confession au FBI. Il est certain que Rozier a été présent au moment du crime. Les quelques
informations sur ce meurtre ont été réunies à partir des sources suivantes:
“Yahweh ben Yahwe Black supremacist charged with 1984 cult killing” 24 mars 1999 The Jefferson City News tribune online
http://www.newstribune.com/articles/1999/03/24/export200816.txt (dernier accès le 18 janvier 2006)
“Prosecutors drop charges against admitted killer” 23 juillet 2004 - The Jefferson City News tribune online
http://www.newstribune.com/articles/2000/09/23/export91034.txt (dernier accès le 18 janvier 2006)
Westfeldt Amy "Former NFL player, black supremacist charged with killing" 24 mars 1999 Daily Kent Stater
http://stater.kent.edu//STORIES_OLD/99SPRING/032499/n8c.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
Freedberg, Sydney P. & Gehrke, Donna “Yahwehs suspected in more murders” 6 decembre 1990 the Miami Herald transcription
disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20040511072947/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009273.htm (dernier accès le 18 janvier
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735Freedberg, Sydney P. & Gehrke, Donna.“From idealists to “death angels”?” 6 decembre 1990 the Miami Herald transcription
disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20021130200541/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009311.htm (dernier accès le 18 janvier
2006)
736Freedberg, ch 23 p 167
737Freedberg, ch 26, p 187-188
738Freedberg, ch 26 p 188 ; ch 36 p 270
Freedberg, Sydney P. & Gehrke, Donna.“Yahwehs suspected in more murders” 6 decembre 1990 the Miami Herald transcription
disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20040511072947/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009273.htm (dernier accès le 18 janvier
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739Freedberg ch 26, p 188-189
Freedberg, Sydney P. & Gehrke, Donna. “Yahwehs suspected in more murders” 6 decembre 1990 the Miami Herald transcription
disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20040511072947/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009273.htm (dernier accès le 18 janvier
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United States Vs Beasley – racketeering acts 7 and 8” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
740“United States Vs Beasley – racketeering act 10” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
Freedberg, Sydney P. & Gehrke, Donna.“From idealists to “death angels”?” 6 decembre 1990 the Miami Herald transcription
disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20021130200541/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009311.htm (dernier accès le 18 janvier
2006)
Freedberg, ch 28 p 202 – voir aussi les photographies du livre
741Freedberg, ch 28 p 202-203
“United States Vs Beasley – racketeering act 11” janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
742Freedberg, Sydney P. & Gehrke, Donna.“Yahwehs suspected in more murders” 6 decembre 1990 the Miami Herald transcription
disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20040511072947/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009273.htm (dernier accès le 18 janvier
2006)
743Freedberg ch 28, p 204
Freedberg, Sydney P. & Gehrke, Donna. “Yahwehs suspected in more murders” 6 decembre 1990 the Miami Herald transcription
disponible sur les pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20040511072947/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009273.htm (dernier accès le 18 janvier
2006)
744“United States Vs Beasley - racketeering act 12” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
Freedberg, ch 28 p 204
745“United States Vs Beasley - racketeering act 13” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
Freedberg, ch 28 p 205 ; ch 33 p 245-246
746Freedberg, ch 28 p 203 ; ch 33 p 245
747“United States Vs Beasley – racketeering act 14” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
Freedberg ch 28 p 206-207
748“United States Vs Beasley – racketeering act 15” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
Freedberg, ch 28 p 207 ; ch 33 p246
749Freedberg, ch 28 p 207-208
“United States Vs Beasley – racketeering act 16” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
750“United States Vs Beasley – racketeering acts 17 and 18” 5 janvier 1996 Findlaw.com
http://www.law.emory.edu/11circuit/jan96/92-4773.man.html (dernier accès le 18 janvier 2006)
751Freedberg, ch 25, p 179. David Lazarus, invité à plusieurs reprises chez les Yahweh, a déclaré qu'il n'avait jamais ressenti la
moindre hostilité de leur part. Il restera l'gent de Ben Yahweh jusqu'à l'arrestation de ce dernier lors de l'opération Jéricho.
752Freedberg, Sydney P. & Strouse, Charles. “Yahweh turn cult image to economic clout” 13 mai 1990 The Miami Herald
May, Patrick “Sect History: Good deeds, Ugly Rumors” 8 novembre 1990 The Miami Herald - transcription disponible sur les
pages du Miami Herald stockées dans les archives du Web
http://web.archive.org/web/20040513111803/http://www.miami.com/mld/miamiherald/4009190.htm (dernier accès le 19 janvier
2006)
Viglucci, Andres et Strouse, Charles “Sect Money Shrouded in Mystery” 18 Novembre 1990 - The Miami Herald
753Franklin, John Hope et Moss, Alfred A. Jr “from Slavery to Freedom, a history of negro americans” sixth edition ch XXIV, p 471
754Franklin, John Hope et Moss, Alfred A. Jr “from Slavery to Freedom, a history of negro americans” sixth edition ch XXIII p 466467 ; ch XXIV, p 471
755Fiedler, Tom et Freedberg Sydney P. “After slow start, Yahwehs developed clout in politics” 23 décembre 1990 The Miami
Herald
Strouse, Charles et Freedberg, Sydney P “Yahwehs turn cult image into political clout” 13 mai 1990 The Miami Herald
756Freedberg ch 34 p 252-255 – Farrakhan cité par Freedberg
757Martin, Douglas . "Yahweh ben Yahweh, Leader of Separatist Sect, Dies at 71" 9 mai 2007 The New York Times
http://www.nytimes.com/2007/05/09/us/09yahweh.html?ex=1336363200&en=844cccf3bfb782cc&ei=5088&partner=rssnyt&em
c=rss (dernier accès le 28 juillet 2007)
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