Au nom d'Allah
Les Musulmans Noirs d'Amérique : histoire, haine, factions
Bruno Gheerbrant
© 2007, Bruno Gheerbrant, Tous droits réservés
Dépôt Légal, avril 2007
http://racismeantiblanc.bizland.com
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Table des matières
Introduction.......................................................................................................................................... 3
Chapitre 1 : Et Allah vint à Détroit...................................................................................................... 5
Chapitre 2 : Armageddon, Armageddon.............................................................................................15
Chapitre 3 : Prêcheurs de la haine noire.............................................................................................28
Chapitre 4 : Inch Allah....................................................................................................................... 38
Chapitre 5 : Les Zebra Killings...........................................................................................................46
Chapitre 6 : Renaissance.................................................................................................................... 57
Chapitre 7 : Cure miracle et Rap Raciste........................................................................................... 69
Chapitre 8 : En marche ......................................................................................................................79
Chapitre 9 : Marcheurs, tueurs et dynamite........................................................................................89
Chapitre 10 : la galaxie Kémite........................................................................................................100
Conclusion........................................................................................................................................112
Annexe 1 : Tueurs sous influence.....................................................................................................122
Annexe 2 : Les Juifs Noirs de Yahweh Ben Yahweh.......................................................................131
Annexe 3 : Un sillage de Sang..........................................................................................................141
Bibliographies...................................................................................................................................146
Index lexical..................................................................................................................................... 160
Notes.................................................................................................................................................170
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Introduction
«Quand ma mère était enceinte de moi, m'a-t-elle dit plus tard, un groupe de cavaliers
masqués du Ku Klux Klan est venu en galopant jusqu'à notre maison à Omaha, dans le
Nébraska, une nuit. Entourant la maison, brandissant leurs fusils et leurs carabines, ils
ont crié à mon père de sortir. Ma mère est allée à la porte d'entrée et l'a ouverte. Se
tenant debout pour qu'ils puissent voir qu'elle était enceinte, elle leur a dit qu'elle était
seule avec ses trois petits enfants, et que mon père était ailleurs, en train de prêcher, à
Milwaukee. Les hommes du Klan lui ont hurlé des menaces et des avertissements, lui
disant que nous ferions mieux de quitter la ville parce que «les bons chrétiens blancs»
n'allaient pas accepter que mon père «sème le désordre» parmi les «bons négres»
d'Omaha» [...] Continuant à hurler des menaces, les hommes du Klan étrillèrent
finalement leurs chevaux, galopèrent autour de la maison, brisant chaque vitre avec la
crosse de leurs fusils. Puis ils s'en allèrent dans la nuit, leurs torches flamboyant, aussi
soudainement qu'ils étaient venus.»1
C'est par cette scène dramatique que s'ouvre «l'autobiographie de Malcolm et c'est une des
toutes premières du film qu'en a tiré Spike Lee, le célèbre cinéaste Noir-Américain. Elle
correspond en tout point à l'image d'épinal que nous avons de la haine raciale aux Etats Unis. Elle
résume tous nos préjugés sur le racisme, avec son carnaval de Blancs haineux et de Noirs opprimés.
Année après année, elle nous est constamment remise à l'esprit par les associations anti-racistes. Et
c'est précisément parce que cette scène est une image d'épinal que nous devrions faire preuve de
circonspection à son sujet. Car en réalité, elle ne s'est jamais produite. Il s'agit d'une des
nombreuses affabulations que le militant noir a inventé «pour les besoins de la cause» et qu'il a
dicté à l'écrivain Alex Haley dans les années 1960.2
Si nous savons ce qu'est le Ku Klux Klan, Malcolm X demeure une figure relativement moins
connue. Les militants anti-racistes en font un champion de la cause noire. Sur le Web, musulmans
et islamistes se servent de sa conversion à l'islam orthodoxe comme d'un argument de prosélytisme
auprès des Afro-Américains. Sur nos écrans de télévision, des chanteurs de rap arborent parfois des
T-shirts à son effigie. Tout blancs que nous sommes, nous ne savons pas grand chose sur une des
figures les plus populaires de la communauté afro-américaine avec Martin Luther King.
On sait parfois, moins souvent, qu'il a été membre des Black muslims les musulmans noirs et
leur prêcheur le plus connu entre la fin des années cinquante et le début des années Soixante. Les
Musulmans Noirs ? En France, le nom évoque vaguement quelque chose dans l'esprit des Blancs,
ou pour certains rien du tout. Des racistes, parait-il... On évoque à leur sujet le nom de leur
principale secte, la Nation de l'Islam, et celui de son actuel dirigeant : Louis Farrakhan.
Dans notre pays, les années 2005 & 2006 ont été marquées par de graves manifestations de violence
raciale. En février 2005 notamment, un millier de jeunes noirs sont venu des cités de banlieues se
livrer dans Paris à un chaînement de haine contre des lycéens blancs lors d'une manifestation
lycéennes. Dans la foulée de cette chasse aux blancs, le philosophe Alain Finkielkrau mettait en
garde : «C'est la bataille Farrakhan qui nous pend au Nez» Depuis, un des anciens adeptes de la
Nation de l'Islam en France, Kemi Séba, est devenu une des figures les plus tristement célèbres de
la communauté noire.
Mais qui sont les musulmans noirs ? Quelle est leur histoire ? Quelles sont leurs croyances ?
Qu'avons nous à apprendre de leur existence ?
Alors que prés de deux millions de Noirs se sont installés en France métropolitaine, que des
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dizaines de milliers d'africains prennent d'assaut les côtes d'Europe, et que leur communauté
reproduit parmi nous un cheminement - un échec - social, économique, culturel et politique
identique à celui des Afro-américains, bien qu'étant arrivé dans des circonstances différentes, ce
sont des questions importantes auxquelles il convient de répondre
Cet ouvrage présente une approche sans complaisance, sans justifications, des Musulmans Noirs.
Il décrit l'histoire de la Nation de l'Islam, son influence dans la communauté afro-américaine et la
façon dont elle est devenue en soixante-dix ans d'existence la plus puissante organisation raciste des
Etats-Unis. C'est aussi un avertissement sur ce qui nous attend si nos gouvernements continuent de
laisser des millions d'africains s'installer en Europe. Puisse-t-il être entendu du lecteur.
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Chapitre 1 : Et Allah vint à Détroit
1918. Alors que six jours plus tôt, un armistice a mis un terme à une guerre lointaine dans laquelle
les États Unis se sont impliqués tardivement, deux Américains pénètrent dans un petit restaurant
situé au 803 south third street à Los Angeles. Une fois installés, Benkert et Gillibrand, ce sont
leurs noms, décident de passer commande d'un steak. A leur grande surprise, le cuisinier, dont le
commerce ne roule pas sur l'or et qui ne peut se permettre d'être victime de grivèlerie, leur réclame
une caution de deux dollars avant de mettre la viande à cuire. Devant les protestations que
déclenchent ces méthodes commerciales pour le moins inhabituelles, le ton monte rapidement : le
restaurateur, en effet, est d'un tempérament peu enclin aux concessions.
Très vite, On passe des plaintes aux menaces, des menaces aux invectives. Les esprits s'échauffent.
Dans un accès de rage, le restaurateur braque un revolver en direction des deux hommes puis, se
ravisant, il range l'arme, sort de l'arrière du comptoir pour s'approcher d'eux, bien décidé de régler
ses comptes à coups de poings. Il tente de frapper Gillibrand une première fois; le client recule et
sort du restaurant. Le cuistot le suit jusque dans la rue, le frappe à nouveau et déséquilibre sa
victime qui tombe à terre tandis que sa tête heurte de plein fouet la bordure du trottoir. En un
instant, son agresseur s'installe à califourchon sur lui puis, l'attrapant à la gorge, lui claque la tête
sur la chaussée avant de prendre la fuite.
La police, informée de l'échauffourée, se met rapidement à la recherche du restaurateur qu'elle
arrête non loin de son restaurant, à South Bunkerhill Street. Au poste de police, l'homme, qui sera
relâché dans les heures qui suivent - le plaignant ayant décidé de ne pas entamer de poursuites - doit
répondre à un interrogatoire et décliner son état civil. Il déclare à l'agent qui l'interroge qu'il se
nomme Wallie Ford : l'homme que des milliers de Noirs-américains considèrent aujourd'hui comme
l'incarnation d' Allah vient d'entrer pour la première fois et pas la dernière dans les annales des
services de police américains.3
Après cet incident, la vie de Wallace Ford, puisque c'est le nom sous lequel il est alors connu,
reprend un cours normal. Grand, et mince, l'homme a la peau basanée, les cheveux noirs bouclés,
les yeux de la même couleur, légèrement en amande, qui trahissent des origines métissées. Il a
aussi des traits de type européen et un nez droit qui lui permettent, pendant sa jeunesse, de passer
pour un Blanc. Ses fonctions de gérant du restaurant, son sourire charmeur lui valent un certain
succès auprès de ses serveuses, dont certaines finissent dans son lit . C'est ainsi qu'il se lie avec
Hazel Barton, une jeune blanche âgée de 25 ans originaire de l'état de New York. En 1919, le
couple décide de se mettre en ménage dans un appartement situé au dessus du restaurant mais
lorsque la jeune femme évoque la possibili d'un mariage, Wallace l'informe que la chose est
impossible : il est déjà marié dans l'Oregon, mais n'a pu obtenir le divorce de sa première femme,
d'où a résulté une séparation particulièrement difficile.4
Un an plus tard, le premier septembre 1920, Wallace Ford et Hazel Barton, ont un enfant qu'ils
nomment Wallace Dodd Ford.5 Sur le certificat de naissance de son fils, le père se décrit comme
un individu de race blanche, restaurateur, en Nouvelle-Zélande et âgé de 26 ans.6 Ce sera, pour
Hazel, un indice sur les origines de son concubin car celui ci, à vrai dire, parle très rarement de son
passé, de sa famille et de l'éducation qu'il a reçu. Il ne témoigne également d'aucun intérêt pour la
politique, la religion ou les questions sociales de son temps. Tout au plus sait-elle qu'il est arrivé à
Los Angeles quatre ou cinq ans plus tôt et, par les confidences que lui a fait une serveuse qui était
sortie avec Fard, qu'il est quasiment illettré : cette dernière a souvent rédigé pour lui les lettres qu'il
envoyait à ses parents en Nouvelle-Zélande, tant il avait de mal à tenir sa correspondance.7
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