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Les propositions de la mission :
1 - Confirmer et quantifier les connaissances sur l’intérêt environnemental de
la jachère et optimiser ses critères de mise en œuvre :
La Commission devrait lancer le plus rapidement possible une évaluation scientifique
de l’intérêt environnemental de la jachère et, plus généralement, des surfaces
dédiées à l’environnement.
La mission propose que l’expertise collective « agriculture et biodiversité » confiée à
l’INRA examine prioritairement les contributions à la biodiversité de la jachère et des
surfaces à couvert environnemental, et comprenne une étude de leurs incidences
culturale et économique sur les systèmes d’exploitation.
2 - Sortir très rapidement de la situation par défaut de 2008 :
La mission met en garde contre une suppression de la jachère sans mesure de
substitution au sein du premier pilier. Cette situation conduirait à un effondrement
des surfaces en jachère au bout de 2 campagnes, surtout si les prix agricoles restent
élevés.
Le renforcement des actions du 2ème pilier répond à un objectif différent. La mission
souligne également la nécessité de réviser les bases techniques et financières des
mesures du PDRH qui s’appuyaient sur la jachère.
3 - Instaurer dès 2009 une « Surface de Gestion Environnementale », de 5 %,
intégrant et rénovant la SCE :
La mission propose, dès la campagne 2009, une orientation communautaire forte
avec l’instauration d’une Surface de Gestion Environnementale (SGE), en tant que
BCAE. L’article 5 du règlement du Conseil 1782/2003 et son annexe IV, élargie à la
biodiversité, instaurerait une SGE de 3% à 10 % de la SAU à mettre en œuvre par
les Etats membres et adaptée aux différents contextes.
Pour la France, il conviendra de généraliser la BCAE – SCE en l’étendant à tous les
agriculteurs aidés et toutes leurs cultures et en écartant la dérogation d’y pratiquer
des cultures industrielles. Selon une estimation récente, cette orientation serait
compatible avec le taux d’incorporation national de 7 % de biocarburants.
La mission propose de fixer à 5 % de la SCOP le taux de SGE dès 2009. Les
675.000 hectares de SGE ainsi générés seront le plus souvent localisés sur les
parties les moins productives de la SAU de chaque exploitation. De ce fait, l’impact
de la mesure sur la production de céréales et d’oléoprotéagineux comme sur le
revenu moyen des exploitations restera modéré.
Les modalités de localisation et de gestion de cette surface seront décrites dans des
fiches techniques nationales adaptables aux différents contextes des régions
agricoles.
Les surfaces disponibles constitueront aussi des assiettes disponibles pour des
applications spécifiques du type MAE, Jachère Environnement Faune Sauvage…