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2.2 La thérapie génique
La thérapie génique vise à remplacer un allèle mutant défectueux (gène) par un allèle fonctionnel
afin que la cellule cible produise une protéine fonctionnelle ou à surexprimer une protéine dont
l'activité aurait un impact thérapeutique. Elle vise aussi à faire produire à une cellule infectée ou
cancéreuse, un signal qui conduirait à la mort cellulaire.
Elle est basée sur la construction de vecteurs de transfert permettant l’administration de gènes
thérapeutiques aux cellules cibles du patient.
La thérapie génique consiste donc à faire pénétrer des gènes dans les cellules ou les tissus d'un
individu pour traiter une maladie. L’utilisation à l'origine de la thérapie génique visait surtout à
corriger les maladies héréditaires monogéniques, telles l'hémophilie (trouble de la coagulation
sanguine) ou les myopathies (maladie neuromusculaire se traduisant par une dégénérescence du tissu
musculaire), mais les espoirs suscités par cette nouvelle technique se sont vite répandus aux maladies
acquises, telles les cancers ou la maladie de Parkinson.
La thérapie génique en 4 étapes :
1. Isoler et cloner le gène d'intérêt thérapeutique.
Les connaissances du génome humain permettent de réaliser cette étape sans difficulté.
2. Réaliser un vecteur
Il est chargé d'amener le transgène dans le noyau cellulaire. Il est impossible d'introduire
efficacement un gène directement dans une cellule humaine. Pour y arriver il faut se servir
d'un véhicule, appelé un vecteur. La plupart des vecteurs utilisés sont des virus vu que
l'évolution de ces derniers vise justement à atteindre ce but, soit celui de livrer leur matériel
génétiquement dans les cellules ciblées. On utilise des virus qui sont transformés : toutes les
séquences nécessaires à sa réplication et à sa pathogénicité sont ôtées. On laisse les gènes
nécessaires à la formation de l’enveloppe…. Ainsi les vecteurs viraux génétiquement modifiés
ne peuvent se reproduire ni infecter le patient.
Comment procède-t-on en laboratoire pour produire des vecteurs viraux s'ils ont perdu la
capacité de générer de multiples copies d'eux-mêmes ?
Les chercheurs ont créé des cellules spéciales qui contiennent tous les gènes viraux nécessaires
à la production de particules virales vides. Ces cellules sont appelées des cellules
d'encapsidation. Une cellule modifiée d'encapsidation exprime donc de façon stable les
protéines virales formant la capside, l'enveloppe et la transcriptase inverse. Ces cellules ne
produisent donc que des particules virales vides.