[Θέματα ιστορίας της ελληνικής γλώσσας] Le grec, langue

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[Θέματα ιστορίας της ελληνικής γλώσσας]
Le grec, langue balkanique
Georges Drettas
1.1 Lorsque le texte pionnier de Jernej Kopitar (1780-1844) posait les bases de ce qui allait devenir la linguistique
balkanique, il semblait que la langue grecque, ancienne et moderne, ne fût pas concernée par la réflexion du célèbre
philologue slovène.
Par ses variétés anciennes, le grec occupait une place centrale dans la grammaire des langues indo-européennes. Ce
fait a été associé à un prestige indéniable accordé à la langue dans les lieux où s'élaboraient les grandes traditions
philologiques. D'une façon presque paradoxale, la valorisation de la langue grecque dans son ensemble a eu pour
effet de minimiser son rôle dans la comparaison interbalkanique en ses débuts.
1.2. Il y a certes nombre de travaux, dès la fin du XIXème siècle, qui se consacrent au lexique. On examine soit les
mots grecs présents dans les autres langues (albanais, bulgare ou roumain), soit à l'inverse, les emprunts aux
diverses langues balkaniques présents en grec. Mais comme la comparaison balkanologique se fonde sur une
approche typologique, spontanée presque en ses phases primitives et parfois confuse, la considération des
phénomènes grammaticaux proprement dit est très importante. Or, de ce point de vue, le grec entendu comme un
ensemble de structures est négligé en dépit de son poids factuel au moins pour la diachronie.
C'est en effet le grec, sous ses diverses variétés écrites, qui reste le plus abondamment attesté et cela sur une
période extrêmement longue. D'un point de vue strictement méthodologique, il paraît évident que la comparaison
avec les faits grecs, à tous les niveaux (phonologie, morphologie et syntaxe), aide à l'analyse de l'albanais, en
synchronie et en diachronie (voir Demiraj 1988 ; Drettas 2000).
L'albanais est l'un des deniers venus dans l'ensemble indo-européens. Mis à part une brève formule de baptême
(catholique romain) datant de la fin du XVème siècle, le premier corpus conséquent d'albanais nordique, le Missel
(en albanais Meshari) de Gjon Buzuku date du milieu du XVIème siècle (1555). Pour une grande partie de son
histoire, la méthodologie applicable sera celle élaborée pour les langues à tradition orale et, dans cette perspective,
la considération des données grecques est essentielle. Les similarités structurelles entre les deux langues sont tout
aussi importantes que leurs différences (ou divergences ?) et ce fait aurait dû être pris en compte dans le
rattachement des groupes concernés à l'"arbre" indo-européen, mais surtout, la réalité diachronique et géographique
aurait dû assurer aux deux ensembles un rôle pilote dans la réflexion balkanologique.
1.3. Ce sont des raisons d'ordre idéologique qui ont figé la représentation du domaine balkanique à partir de la
triade proposée initialement par J. Kopitar. Il y a d'un côté le roumain, l'albanais et le bulgare, groupés ensemble,
et de l'autre côté le grec, relativement isolé, comme s'il était moins "balkanique" que les autres. Le déplacement
déterminé par des pressions nationalistes, en Albanie de 1944 à 1991 et en Bulgarie des années 30 aux années 80
du XXème siècle, a produit des effets de blocage sur la comparaison des faits dans la longue durée. Il faut préciser
que les phases où les considérations politiques ont pesé sur la réflexion ont vu également un traitement
excessivement réducteur des faits linguistiques eux-mêmes. Il suffit, de ce point de vue, d'évoquer la question des
marques syntaxiques, tel les systèmes casuels du grec et de l'albanais, ou de l'accord objectal, appelé aussi
"redoublement de l'objet". Dans son excellente synthèse, Emanuele Banfi (1985) dresse une liste assez complète
des faits considérés comme des "balkanismes primaires ou secondaires".
1.4. Le grec occupe une juste place dans le travail pionnier de Sandfeld (1930) dont les intuitions premières se
retrouveront justifiées, soixante années plus tard, dans les états des lieux établis soit par Shaban Demiraj lui-même
(1988), soit par Hristos Tzitzilis (2000). Débarrassée des pesanteurs idéologiques qui avaient condamné la
balkanologie à une stérilité exemplaire, l'étude de l'ensemble grec permettait de re-situer les domaines respectifs
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des données génétiques et typologiques par rapport à la définition même de l'aire balkanique.
2.1. L'ensemble grec, sans précision particulière, peut-être défini par sa situation géographique. De ce point de vue,
on observe une remarquable stabilité sur plusieurs millénaires. Centré sur la partie méridionale de la péninsule des
Balkans, l'Archipel et l'arc insulaire (Sicile, Italie du Sud, Cythère, Crète, Chypre), ainsi que sur la périphérie du
continent anatolien, l'espace grécophone a connu une remarquable extension à l'époque hellénistique et romaine
(Égypte, Proche-Orient, Plateau anatolien, etc.).
Cet espace, où les diverses variétés de grec étaient en contact avec des langues diverses (iraniennes, sémitiques,
latin, celtique, etc.), a été le centre de l'Empire romain oriental, durant la période proto-byzantine. L'expansion de
l'islâm arabe au début du VIIème siècle a eu pour conséquences une rétraction sensible de la grécophonie orientale.
Dans la même période, l'installation des populations slaves au sud du Danube a créé une configuration nouvelle du
domaine en séparant le roman oriental des zones grécophones et albanophones.
Au XIème siècle, la pénétration des Turcs en Asie Mineure a réduit encore l'espace grécophone. Cela dit, la période
ottomane a favorisé la grécophonie dans certaines zones. Ainsi, on observe, en Macédoine centrale, une lente
progression de la langue grecque vers le nord. Le cas de l'Évangéliaire de Kulakja (voir Vaillant et Mazon 1938)
illustre bien une dynamique que la modernité allait accélérer. On doit, du reste, souligner le fait que la rétraction
géographique peut être associée à une augmentation du nombre des locuteurs, comme on le voit en Grèce depuis la
catastrophe d'Asie Mineure et les échanges de populations des années 1923-1926.
2.2. Du point de vue sociolinguistique, l'aire balkano-anatolienne a été toujours plus ou moins polyglossique. La
situation langagière du grec est à cet égard exemplaire et cela depuis la fin de l'Empire romain. Aux dialectes
littéraires classiques (ionien, dorien, éolien, grec homérique, etc.) le mouvement atticiste vient ajouter une variété
écrite nouvelle que l'on pourrait qualifier de "néo-attique". L'expansion du judaïsme gréco-phone, puis du
christianisme, a fait passer à l'écrit une variété de la κοινής διαλέκτου de l'époque hellénistique. Le corpus chrétien
(i.e. orthodoxe) ajoute, au cours des siècles, des variétés supplémentaires, souvent archaïsantes par rapport à la
langue de la Septante ou des Évangiles. La katharévusa moderne a utilisé la pluralité des références normatives
héritée de la période médiévale.
Le modèle du rapport oral/écrit que nous signalons ici a été très important pour tous les groupes ethniques qui
appartenaient à la millet grecque-orthodoxe. Souvent les premières ébauches d'écritures des variétés vernaculaires
ont été réalisées au moyen des graphèmes grecs. C'est le cas pour l'albanais, le bulgare de Macédoine et même, ici
ou là, pour l'aroumain (koutsovalaque).
Cette question de l'écriture à base grecque pratiquée à côté de l'écriture arabo-persane et osmanlie, est importante
dans la mesure où elle a justifié l'hypothèse, assez courante, que le grec aurait influencé les autres langues
balkaniques parce qu'il représentait une culture savante et prestigieuse (Sandfeld 1930).
Aux variétés écrites correspondent les variétés orales qui se répartissent en un certain nombre de dialectes plus ou
moins différents entre eux (Drettas 1986; 1997).
2.3. Du point de vue méthodologique, l'existence des variétés dialectales est très importante, tant pour évaluer le
caractère général d'un trait considéré comme un "balkanisme", que pour proposer une hypothèse diachronique
vraisemblable.
Par exemple, le parfait formé avec l'auxiliaire "avoir" et une forme verbale invariable, comme έχω γράψει 'j'ai
écrit', n'existe pas dans tous les dialectes. Par endroits on trouve à sa place la forme έχω γραμμένω. Dans la langue
littéraire actuelle les deux formes existent, mais elles ne sont pas synonymes.
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Le parfait à auxiliaire "avoir" existe dans toutes les langues romanes, en roman balkanique (roumain, aroumain),
dans quelques variétés bulgaro-macédoniennes et en albanais. Dans les domaines grec et bulgare, cette forme
constitue une innovation relativement récente, mais que ni le témoignage du roumain, ni celui de l'albanais, ne
permettent de dater précisément. Le parfait à auxiliaire "avoir" est un fait typologique isolé dans l'aire
balkano-anatolienne. Le grec ancien et post-classique ignore une telle forme, de même que l'arménien, le géorgien,
les langues sémitiques voisines (araméen, arabe) ou les langues slaves du Sud (serbe, slovène, bulgare oriental). Le
moteur de l'innovation est à chercher dans le roman oriental (roumain, aroumain), mais une chronologie précise est
très difficile à établir précisément.
3.1. Toutes les langues indo-européennes des Balkans partagent, bien évidemment, des traits communs, au point
qu'il est parfois difficile de faire le tri entre les éléments proprement balkaniques et ceux hérités de l'origine
commune. Un tel trait, par exemple, est représenté par la règle qui nous dit qu'un énoncé minimal bien formé et
complet doit contenir au moins un syntagme verbal. Mais des particularités plus spécifiques du grec peuvent être
mentionnées.
3.2. Le verbe, tête du syntagme Verbal, noyau de l'énoncé, porte des marques de personne (singlulier ou pluriel) et
d'aspect. Rappelons que la catégorie de la diathèse, mediopassif/actif(±), est morphologiquement exprimée dans le
lexique de la langue. L'existence d'un groupe lexical de verbes moyens est un trait commun au grec et à l'albanais.
Exemple : ανοίγω - ανοίγομαιen grec; hap - hapem en albanais.
3.3. Dans l'ensemble du domaine grec, le verbe de base revêt les formes suivantes :
non passé,
imperfectif
aoriste,
perfectif
imparfait,
imperfectif (modal +)
γράφω
έγραψα
έγραφα
Les dialectes continentaux et insulaires, ainsi que ceux qui sont à la base de la dhimotikí littéraire, connaissent un
système symétrique à quatre formes :
imperfectif
perfectif
non passé
passé
(modal ±)
non passé
(modal ±)
passé ±
γράφω
έγραφα
γράψω
έγραψα
Si l'on peut dire que, dans la jonction de deux verbes, les complémentiseurs ότι, πως, που, se combinent avec les
formes de base, la combinaison du verbe avec les particules modales θα (< θε να < θέλω να) et να< (< ίνα)
implique le choix aspectuel perfectif ou imperfectif. Formule aspectuelle :
imperfectif:
θα γράφω
να γράφω
perfectif:
θα γράψω
να γράψω
À cette combinaison fondamentale correspond la formule modale qui est produite par les valeurs primaires du
perfectif et de l'imperfectif, soit :
perfectif = certain+
imperfectif = incertain±
3.4. On observe donc les combinaisons suivantes :
- θα έγραφα = réel ±
Remarquons que cette combinaison ne peut fonctionner seule et que du point de vue de l'énoncé elle implique un
segment introduit par la particule εάν, αν.
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- θα έγραφα = hypothèse de certitude absolue (en anglais, inferential).
- να έγραφα = optatif ; le souhait peut se référer soit au passé, soit à un futur très incertain.
- να έγραφα = dubitatif +
Le système aspecto-modal que nous résumons ainsi présente une similarité frappante avec les faits de l'ensemble
bulgaro-macédonien où les particules modales (bg. švte-, ke-, kje- ; da-) et les complémentiseurs (čve, deka, oti,
etc.) fonctionnent de la même façon qu'en grec démotique, en impliquant les mêmes choix aspectuels
perfectif/imperfectif.
3.5. Il y a des dialectes importants, tel le pontique (Drettas, 1997) et le gréco-criméen (Συμεωνίδης & Τομπαΐδης
1999), qui fonctionnent avec un système à trois formes verbales : présent (= non passé), imparfait, aoriste. La
combinatoire est simple :
α-, θα+
Présent (imperfectif)
=
Futur.
+
Imparfait
=
hypothèse irréelle
να+
+
Imparfait
du temps au passé (= narration).
Présent (imperfectif)
=
=
optatif 1
optatif 2 ; jonction avec concordance
Bien entendu, le fonctionnement syntaxique de ces trois formes verbales est assez complexe et son exposé dépasse
notre présent cadre. Nous nous contenterons de remarquer que le système à trois formes est le plus ressemblant à
celui de l'albanais, du point de vue morphosyntaxique. Le verbe albanais possède en effet trois formes : présent (=
non passé)-, imparfait, aoriste (perfectif+). La particule do, do të + V prés. donne le futur, et avec l'imparfait il
donne un mode hypothétique irréel.
3.6. La particule modale të fonctionne comme le να du grec, en combinaison avec le verbe au présent ou à
l'imparfait. Comme joncteur il s'oppose au complémentiseur që. On peut dire que, dans la jonction de deux termes
prédicatifs Verbe1 + Verbe2, la particule-joncteur na marque un degré, plus ou moins important, de modalisation.
Les exemples bien connus illustrent ce fait :
Τον βλέπω να φεύγει | Τον βλέπω που φεύγει
On observe une formule tout à fait similaire en bulgare.
3.7. On ne peut clore cet exposé sans rappeler que la situation aréale, géographique, des traits semblables ou des
différences, pose problème (v. Drettas 1987). L'exemple des systèmes verbaux montre que l'albanais, localisé sur la
partie occidentale de notre espace (aire, area), ressemble plus aux dialectes du grec oriental, gréco-criméen
(Mariupol), pontique et, en partie, cappadocien (Aksú, Fárasa, etc.). Il est toujours très difficile de trouver une
logique diachronique cohérente en se fondant sur la position géographique des moteurs d'évolution.
3.8. Anciennement attestée, dès le texte des Septante, la jonction parataxique au moyen du coordonnant και a été
attribué parfois à l'influence des langues sémitiques, hébreu et araméen. Ce mode de jonction existe dans les autres
langues balkaniques. Nous retrouvons ici la priorité chronologique du grec.
Mais la jonction par και est associée à un phénomène très intéressant du point de vue typologique. En effet, le
coordonnant και peut marquer une focalisation, et cela dans tous les dialectes. Le dicton pontique bien connu
illustre ce fonctionnement de και:
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Εκουρφεύτεν και η σύκα κι είπεν είμαι ας' ούλτς καλλίων
Le groupe nominal sujet η σύκα est relié au syntagme verbal en position rhématique, et cela focalise le groupe
sujet.
Cette structure est commune aux langues balkaniques et, de ce fait, elle aurait pu être comptée au nombre des
fameux "balkanismes primaires".
On sait bien, en typologie générale, que l'usage d'un coordonnant de type και comme marqueur de focus existe
dans d'autres langues, par exemple en russe, et ailleurs. La référence aréale qui soutenait l'idée balkanologique est
remise en cause par la typologie générale.
4.1. La forme du syntagme nominal illustre bien l'importance du grec comme point de référence chronologique et
typologique.
Le système nominal est caractérisé par l'existence de marques casuelles liées à la définitude, l'article préfixé, qui
assume en grande partie la morphologie casuelle, et enfin la répartition des noms en trois classes (ou genres),
masculin, féminin et neutre, elles-mêmes liées au nombre, singulier ou pluriel. La classe des noms neutres
constitue un système particulier du point de vue de l'indication des fonctions syntaxiques et des rôles sémantiques.
Les classes des noms masculins et féminins présentent un système typiquement accusatif. Le système de
l'ensemble méridional et insulaire, ainsi que celui de la dhimotikí littéraire est le suivant :
Marque casuelle
Fonction syntaxique
Rôle sémantique
masculin/féminin
Nominatif
Sujet (Actant
1
Génitif
Détermination nominale
Objet
(Actant
2
3
Accusatif
Objet
(Actant
1
Neutre
cas zéro
Sujet (Actant
1
Objet
(Actant
1
2
Patient
Génitif
Détermination nominale
Objet
(Actant
2
3
Les dialectes nordiques ainsi que le grec oriental (gréco-criméen, pontique, etc.) présentent une situation où
l'accusatif assume les fonctions O1 et O2 ou O3, ainsi que les rôles de Patient ou de Bénéficiaire/Expérient. Dans
cet ensemble, le génitif se limite exclusivement à la détermination nominale. On a une accusativité clivée (en
anglais : split accusativity).
4.2. Du point de vue de sa morphologie et de son origine, le système nominal albanais est le plus proche du grec
ancien et moderne. Les noms sont répartis formellement en trois ensembles : masculin//féminin/singulier//pluriel.
Les noms pluriels ressemblent aux noms neutres du grec. La définitude et la détermination nominale sont indiquées
par l'article préfixé (i/e, të) comme en grec. Ce qui est intéressant, du point de vue typologique, c'est que les
marques casuelles signifient la définitude.
On voit que le grec et l'albanais constituent un groupe factuel du point de vue diachronique et synchronique, face
au bulgaro-macédonien dont l'évolution récente, au Moyen Âge, est bien connue.
Le grec ne peut pas tout expliquer. Son témoignage dans la durée lui permet toutefois de jouer le rôle d'un
garde-fou dans l'explication des phénomènes.
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