
Document1  Page 2 sur 3  C. Rodrigues, Aix-Marseille 
N. Schmidt : ministre du travail luxembourgeois (travailliste) : 
 
La construction européenne s’est faite sur un rêve : partager une monnaie à partir de quoi le 
reste de la construction devait naturellement suivre. La crise de 2009 a révélé le caractère 
irréaliste de ce projet. Il est donc plus que jamais nécessaire de construire un système fédéral 
plus fort mais il existe un blocage politique notamment en provenance de l’Allemagne. 
 
D. Schwarzer : 
 
Une position hétérodoxe pour une allemande. 
L’opinion  publique  allemande  a  du  mal  à  entendre  une  remise  en  cause  même  limitée  du 
modèle allemand en raison du  fait  qu’une  partie  significative  de  la  production  est  orientée 
vers  l’export.  L’Allemagne  a  un  statut  de  moteur  de  la  croissance  de  la  zone.  Le  modèle 
allemand  évolue  sur  les  questions  économiques  internes :  pauvreté,  niveau  de  demande 
interne (exemple de la mise en place d’une Smic allemand). 
Un enjeu central : a) constitution d’un budget européen pour la zone euro (Paris) ; b) disposer 
de  budget  pour  conduire  des  politiques  structurelles  (Berlin) ;  c)  améliorer  les  conditions 
démocratiques de fonctionnement de la zone. 
 
S. Goulard (député européenne centriste) : 
 
La vraie menace pour la stabilité de l’euro est liée à la faible lisibilité du fonctionnement de la 
prise de décision politique. Les progrès de la gouvernance sont réels : avant la crise, personne 
n’aurait soutenu les nouvelles formes d’intervention de la BCE. 
 
A. Benassy-Quéré : 
 
L’habitude à été prise de regarder la politique économique à travers la typologie de Musgrave. 
Dans la zone euro, la seule politique conduite est celle de la stabilisation (pas d’allocation et 
pas de redistribution entre pays membres). 
Les politiques d’allocation ou de régulation peinent à être efficaces L’union monétaire sans 
union bancaire n’a pas de sens dans la mesure ou se sont les BSR qui créent la monnaie. Les 
transferts de richesse sont nécessaires mais sont inacceptables sans une évolution de la nature 
de la politique économique conduite dans toute la zone. 
Exemple : chantier des réformes structurelles sur le marché du travail (un système européen 
d’indemnisation  du  chômage,  la  question  juridique  des  contrats  de  travail,  des  grilles  de 
rémunération, etc.). 
 
P. Askhenazy : 
 
Il  n’existait  pas  qu’une  seule  stratégie depuis  le  début  de  la  crise  de  la  zone  euro  pour  en 
sortir. La politique conduite a engendré des dégâts sociaux dans la zone qui sont aujourd’hui 
majeurs. Les politiques conduites ont conduit à accroitre les difficultés au lieu de les réduire 
sur la base d’une idéologie dominante (il n’y a pas de montée des populismes en Allemagne 
car elle est protégée, ce qui n’est pas le cas des pays du sud !). 
Par  ailleurs,  les  indicateurs  macroéconomiques  choisis  pour  asseoir  les  politiques  sont 
arbitraires et manipulables.