Université Mohammed V -AgdalFaculté des Sciences Rabat N° d’ordre : 2496 Thèse de Doctorat Présentée par LABJAR Najoua Discipline : Sciences de l’Ingénieur Spécialité : Sciences des Matériaux Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M par un composé organo- phosphaté. Soutenue le 29-05-2010 Devant le jury composé de : Président : Mr Ali BENBACHIR HASSANI, PES, Faculté des Sciences de Rabat. Examinateurs : Mr A.EL HOURCH, PES, Faculté des Sciences de Rabat. Mr C.JAMA, PES, Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Lille. Mr F.BENTISS, PH, Faculté des Sciences d’El Jadida. Mme F.GUEDIRA, PES, Faculté des Sciences de Rabat. Mme K.ECHCHERKI, PES, Faculté des Sciences et Techniques de Mohammedia. Mr M.CHERKAOUI, PES, Faculté des Sciences de Kénitra. Mme S.EL HAJJAJI, PES, Faculté des Sciences de Rabat. Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma À mes adorables parents Pour votre amour… Pour tous vos sacrifices… Pour tous l’enseignement que vous m’avez transmis… En témoignage de mon éternelle reconnaissance. À Houda ma sœur et Simohammed mon beaubeau-frère En témoignage de mon amour et de ma profonde admiration. À Sara ma petite et adorable nièce En témoignage de mon amour. Que Dieu te protège et te prête bonne santé et longue vie. À ma grandgrand-mère Pour tes encouragements et affection. Que Dieu te Protège. À mes tantes tantes En témoignage de mon amour, de mon profond respect et de ma reconnaissance. À mes cousins cousins & cousines En témoignage de ma profonde affection. À tous tous mes amis amis Merci pour votre soutien. Avant propos Avant propos Les travaux présentés dans ce mémoire ont été réalisés au Laboratoire d’Electrochimie – Corrosion, Faculté des Sciences –Agdal- de Rabat, en collaboration avec le Laboratoire des Procédés d’Elaboration des Revêtements Fonctionnels de l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Lille sous la direction conjointe des Professeurs S.EL HAJJAJI et C.JAMA. Dans un premier temps, je tiens à remercier sincèrement Madame Souad EL HAJJAJI, Professeur à la Faculté des Sciences -Agdal- de Rabat et Directrice de mes travaux de recherches, pour toutes les connaissances qu’elle m’a transmises dans le domaine de l’électrochimie- corrosion, elle a été mon professeur et sans elle ce travail n’aurait certainement pas eu lieu, son aide s’est révélée précieuse et sans qui certains thèmes de la thèse n’auraient pas pu être abordés aussi sereinement. Je tiens également à la remercier pour la confiance et la sympathie qu’elle m’a témoignées au cours de ces années de thèse. J’adresse un remerciement particulier à Monsieur Charafeddine JAMA, Professeur à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Lille et codirecteur de mes travaux de recherches. Je lui exprime toute ma gratitude pour m’avoir accueillie au sein de son équipe au Laboratoire des Procédés d’Elaboration des Revêtements Fonctionnels de l’ENSCL. Ses commentaires et suggestions ainsi que les différents échanges que nous avons eu m’ont été d’une grande aide dans la réalisation de ce travail. J’exprime ma gratitude au Professeur Ali BENBACHIR HASSANI, Directeur du Laboratoire d’Electrochimie- Corrosion, de m’avoir accueillie au cours de toutes ces années au sein de son laboratoire et pour avoir accepté de présider mon jury de thèse. Je ne saurai jamais assez remercier Madame Karima ECHCHERKI, Professeur à la Faculté des Sciences et Techniques de Mohammedia, Monsieur Abderrahim EL HOURCH, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat et Monsieur Mohammed CHERKAOUI, Professeur à la Faculté des Sciences de Kénitra pour avoir accepté d’être rapporteurs de ce travail. Avant propos Je suis très reconnaissante à Madame Fouzia GUEDIRA, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, d’avoir accepté de faire partie du Jury et à qui j’adresse mes plus vifs remerciements. Mes plus grands remerciements vont à Monsieur Fouad BENTISS, Professeur Habilité à la Faculté des Sciences d’EL JADIDA pour son aide précieuse au quotidien et sa forte implication dans ce travail. Je lui exprime aussi toute ma gratitude d’avoir accepté d’examiner ce travail. Je remercie également le Professeur Nour-Eddine CHIHIB, du Laboratoire de Procédés Biologiques, Génie Enzymatique et Microbien à l’Université des Sciences et Technologies de Lille pour avoir réalisé les tests de la partie microbiologie au sein de son laboratoire. Merci également au Professeur Jamal AURAG, du département Biologie à la Faculté des Sciences de Rabat pour sa contribution à la finalisation de la partie microbiologie, ses conseils et orientations m’ont beaucoup aidée. Je tiens à remercier vivement le Professeur Abdellah GUENBOUR, du Laboratoire Electrochimie- Corrosion pour ses conseils et son soutien inconditionnel tout le long de la thèse. J’exprime toute ma reconnaissance au Dr Mounim LEBRINI, pour toute l’aide qu’il m’a apportée au cours de mon séjour en France, pour l’énergie qu’il a dépensé afin que je puisse réaliser ce travail. Je le remercie pour ses qualités humaines et scientifiques qui ont permis la réalisation de ce travail dans les meilleures conditions possibles. Je tiens à associer à ces remerciements les docteurs et ingénieurs du Centre UATRS de Rabat pour la réalisation des analyses et caractérisations. Enfin, je souhaite exprimer ma reconnaissance et mes remerciements à toutes les personnes qui m’ont soutenue et aidée durant les années consacrées à la réalisation de ce travail. Je dédie cette thèse à toute ma famille, mes parents qui ont toujours été présents, et à ma Sœur Houda, son mari Simohammed et la petite Sara, avec toute mon affection. Table des matières INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………….1 PREMIER CHAPITRE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE I. Introduction…………………………………………………………………………...........3 II. Généralités sur l'utilisation des inhibiteurs de corrosion……………………….....…...4 II.1. Historique……………………………………...……………………………….................4 II.2. Définition……………………………………………………………………………........5 II.3. Conditions d’utilisation…………………………………………………………...........…5 II.3.1. Fonctions essentielles…………………………………………………………...............6 II.3.2. Utilisations industrielles courantes…….…………………………………….….............6 III. Les classes d’inhibiteurs ……………….…………………………………………..…....7 III.1. Nature de l’inhibiteur…………………….………………………………………………8 III.1.1. Les inhibiteurs organiques …………….…………………………………….…...........8 III.1.2. Les inhibiteurs minéraux………………..…………………………………….…..........8 III.2. Mode d'action des inhibiteurs de corrosion..……………………………………………..9 III.2.1. Généralités……………………………….…………………………………….............9 III.2.2. Influence sur les réactions électrochimiques partielles……….………………............10 III.2.3. Mode d’action des inhibiteurs de la corrosion en milieu acide….…………..........…..11 III.3. Type d’adsorption………………………………………………….…………........…..12 III.3.1. Adsorption physique…………………………………………….………...…............12 III.3.2. Chimisorption…………………………………………………….………..…............13 IV. Structure moléculaire des inhibiteurs………………………………………………....14 IV.1. Influence de la densité électronique…………………………………………..…..........15 IV.2. Influence de la concentration……………………………………………………..........16 V. Les inhibiteurs spécifiques aux métaux ferreux…………………………………......…20 V.1. Le rôle des phosphonates…………………………………………………………..........21 V.2. Utilisation des phosphonates comme inhibiteurs de la corrosion ……………..…..........23 V.3. Effet de synergie ………………………………………………………………..............25 VI. Conclusion et position du problème………………………………….………………...26 Références bibliographiques……………………………………………….……………….27 DEUXIEME CHAPITRE : DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX, MILIEU ET METHODES I. Introduction……………………………………………………………………………….31 II. Matériau, milieu d’étude et inhibiteur……………………………………………...….31 II.1. Matériau………………………………………………………………………………….31 II.2. Préparation de l’échantillon……………………………………………………………...33 II.3. Milieu d’étude…………………………………………………………………………...33 III. Les méthodes d’évaluation de la corrosion……………………………………………34 III.1. La gravimétrie………………………………………………………………………….34 III.2. Méthodes électrochimiques…………………………………………………………….35 III.2.1. Méthode stationnaire: courbes de polarisation ………………………………………35 III.2.2. Méthode transitoire: la spectroscopie d'impédance électrochimique (S.I.E)…………37 III.2.2.1. Expression analytique de l'impédance électrochimique complexe…………………38 III.2.2.2. Dispositif expérimental de mesure de l'impédance électrochimique………….……40 III.2.2.3. Relation entre mécanisme électrochimique et modèle électrique…………………..42 a- Réaction faradique (transfert de charges pur)……………………………………………...42 b- Diffusion…………………………………………………………………………………...43 c- Adsorption à l’électrode……………………………...……………………………….……44 III.2.2.4. Dispositif des mesures de spectroscopie d’impédance électrochimique....................44 IV. Techniques d’analyses de surface………………………………………………….......45 IV.1. Microsonde de Castaing…………………………………………………………….…..45 IV.2. La spectroscopie des photo-électrons (XPS)…………………………………………...46 IV.2.1. Principe………………………………………………………………………………46 IV.2.2. Conditions opératoires……………………………………………………………….47 IV.3. La microscopie électronique à balayage (MEB)…………………………………….….48 IV.3.1.Principe……………….……………………………………………………………….48 IV.3.2. Conditions opératoires………………………………………………………………..48 V. Techniques d’analyses de solutions……………………………………………………..49 V.1. La spectroscopie d’induction à couplage plasma (I.C.P) ……………………………….49 V.1.1. Principe général de la spectroscopie d’induction à couplage plasma ………………...49 V.1.2. Conditions opératoires………………………………………………………………...49 Références bibliographiques……………………………………………………………..…50 TROISIEME CHAPITRE : ETUDE DE L’INHIBITION DE LA CORROSION DE L’ACIER PAR L’ATMP EN MILIEU ACIDE I. Introduction………………………........………………………………………………….51 II. Etude gravimétrique……….......………….……………………………………………..52 III. Etude électrochimique…………….....…………………………………………………53 III.1. Etude potentiostatique………………………………………………………………….54 III.2. Tracé des courbes de polarisation………………………………………………………55 III.3. La spectroscopie d’impédance électrochimique (méthode par modulation)……………59 III.3.1. Effet de la concentration en ATMP………………………………………….……….59 III.3.2. Effet du temps d’immersion…………………………………………………………..66 IV. L’isotherme d’adsorption……......……………………………………………………..69 V. Analyse de la surface……….......………………………………………………………...74 V.1. Microsonde de Castaing…………………………………………………………………74 V.2. Analyse de surface par microscopie électronique à balayage...........................................75 V.3. Analyse XPS……………………………………………………………………………79 V.3.1.Détermination des états d’oxydation du fer …………………………………………...79 V.3.2. Analyse des pics de l’oxygène………………………………………………………...80 V.3.3. Analyse des pics du phosphate………………………………………………………..80 V.3.4. Analyse des pics de carbone…………………………………………………………..81 V.3.5. Analyse des pics de l’azote……………………………………………………………82 VI. Etude microbiologique…………………………………………………………….....…83 VI.1. Introduction……………………………………………………………………………..83 VI.2. Formation du biofilm. ………………………………………………………………….84 VI.3. Conditions expérimentales ……………………………………………………………..85 VI.4. Résultats et discussions ………………………………………………………………...86 VII. Conclusion ………………………………………………………………………….......88 Références bibliographiques……………………………………………………………..…90 QUATRIEME CHAPITRE : ETUDE THERMODYNAMIQUE I. Introduction.........................................................................................................................93 II. Etude de l’effet de la température par spectroscopie d’impédance électrochimique.......................................................................................................................94 III. Etude potentiostatique.....................................................................................................97 III.1. Détermination des énergies d’activation........................................................................100 II.2. Les isothermes d’adsorption............................................................................................105 IV. Les paramètres thermodynamiques d’adsorption.......................................................110 V. Conclusion.........................................................................................................................114 Références bibliographiques................................................................................................115 CINQUIEME CHAPITRE : EFFET DE SYNERGIE I. Introduction.......................................................................................................................117 II. Choix du sel......................................................................................................................117 II.1. Préparation des solutions d’immersion...........................................................................117 II.2. Etude par SIE de l’effet de l’ajout des sels .....................................................................118 III. Etude de l’ajout du ZnSO4 sur l’inhibition de l’acier en milieu HCl en présence de l’ATMP..................................................................................................................................121 III.1. Solutions d’immersion...................................................................................................121 III.2. Etude gravimétrique.......................................................................................................122 III.3. Analyse par Spectroscopie d’induction à couplage plasma...........................................123 III.4. Etude par spectroscopie d’impédance électrochimique.................................................124 III.5. Etude en régime stationnaire : Courbes de polarisation.................................................127 III.6. Effet du temps d’immersion...........................................................................................129 III.7. Effet de la température ..................................................................................................131 IV. Analyse de surface par microscope électronique à balayage .....................................134 V. Conclusion et discussion .................................................................................................140 Références bibliographiques................................................................................................142 CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES....................……....…………….....143 Liste des figures.....................................................................................................................145 Liste des tableaux..................................................................................................................150 Annexes..................................................................................................................................152 Introduction générale INTRODUCTION GENERALE Les solutions acides sont largement utilisées dans l’industrie, les principaux domaines d’application étant le décapage ou le nettoyage à l’acide, la stimulation des puits de pétrole et l’élimination de dépôts localisés (tartre non uniformément reparti, rouille, dépôts bactériens, etc.…). D’autre part, les acides sont largement utilisés dans de nombreux procédés de synthèse industrielle. Du fait de l’agressivité de ces solutions acides, l’utilisation des inhibiteurs de corrosion est devenue indispensable pour limiter l’attaque des matériaux métalliques. Cependant, les méthodes utilisées pour inhiber la corrosion doivent être évaluées en fonction des paramètres particuliers du système, car les mesures préventives, utilisées avec succès dans un environnement donné, peuvent être néfastes dans d’autres conditions. Le choix d’un inhibiteur approprié dépend du type de l’acide (donc du type de la base conjuguée), de sa concentration, de la température, de la présence de substances organiques ou inorganiques dissoutes et surtout du type de matériaux métalliques exposés à l’action de la solution acide. Les métaux sujets à des traitements ultérieurs tels que le laminage à froid, la galvanisation, l’électrodéposition, la phosphatation, l’émaillage ou simplement la peinture, doivent présenter une surface propre, lisse et exempte de trace de sels ou d’oxydes. Pour enlever ces dépôts indésirables (rouille, résidu de laminoir), les pièces métalliques sont immergées dans des bains acides dans lesquels l’attaque acide entraîne la dissolution des dépôts mais aussi partiellement celle de la surface métallique. Dans le but de réduire la dissolution du métal et la consommation de l’acide, des inhibiteurs de corrosion doivent être ajoutés au bain de traitement. Parmi les acides disponibles commercialement, l’acide chlorhydrique est le plus fréquemment utilisé et remplace de plus en plus l’acide sulfurique. D’autres acides tels que l’acide nitrique, perchlorique, citrique, acétique et formique sont utilisés seulement pour des applications spécifiques. Le présent travail envisage d’étudier l’action de l’acide chlorhydrique sur l’acier sans et avec ajout d’inhibiteurs de corrosion. Ces substances doivent répondre à un certain nombre d’exigences : ils doivent limiter la dissolution du métal, ne pas retarder l’action de l’acide sur les impuretés, être efficaces à faibles concentrations et être les moins toxiques possibles. La structure moléculaire de ces inhibiteurs joue un rôle très important dans le processus de l’inhibition. 1 Introduction générale L’inhibition de la corrosion au moyen de ces composés organiques résulte de leur adsorption à la surface du métal. Ces phénomènes d’adsorption peuvent être décrits par deux principaux types d’interaction, à savoir l’adsorption physique et la chimisorption. Ces deux types d’adsorption sont influencés par la nature, la charge du métal, la structure chimique du produit organique et le type d’électrolyte. Dans ce travail, nous nous sommes intéressés à l’évaluation de l’efficacité inhibitrice d’un composé organo-phosphaté de la corrosion de l’acier en milieu acide chlorhydrique. Le chapitre 1 est consacré à une mise au point bibliographique sur l’inhibition de la corrosion. Le chapitre 2 présente les techniques électrochimiques et les méthodes de caractérisation mises en œuvre ainsi que les conditions expérimentales adoptées. Le but de ce travail est de mettre en valeur les différentes propriétés multifonctionnelles de l’amino-tris-méthylène-phosphonate (ATMP). Les résultats expérimentaux sont regroupés dans trois chapitres : Le chapitre 3 présente l’activité inhibitrice, de la corrosion de l’acier en milieu acide chlorhydrique, de l’amino-tris-méthylène-phosphonate (ATMP). Cette étude comprend : - L’influence de l’inhibiteur sur les réactions électrochimiques partielles de la corrosion à l’aide d’un couplage de mesures pondérales et de différentes techniques électrochimiques telles que les courbes de polarisation potentiostatique et la spectroscopie d’impédance électrochimique. - La mise en évidence de l’importance du processus d’adsorption pour expliquer les interactions métal-inhibiteur. L’analyse et la caractérisation de la surface métallique traitée par microsonde de Castaing, par microscopie électronique à balayage (MEB) et par spectroscopie des photoélectrons (XPS) ont été réalisées. - Une étude antibactérienne est effectuée sur ce composé. Le chapitre 4 sera consacré à l’étude de l’effet de la température sur l’activité inhibitrice de la corrosion de l’acier par la molécule, en milieu acide chlorhydrique. Le chapitre 5 décrit l’effet synergique des ions métalliques, sur l’inhibition de la corrosion de l’acier en milieu acide chlorhydrique 1M en présence de l’amino-tris-méthylènephosphonate (ATMP). 2 Chapitre I : I. Synthèse bibliographique Introduction La corrosion traduit la réactivité de la plupart des matériaux industriels vis-à-vis des environnements au contact desquels ils sont placés au cours de leur emploi. On estime qu’elle détruit un quart de la production annuelle mondiale d’acier, ce qui représente environ 150 millions de tonnes par an ou encore 5 tonnes par secondes [1]. Or, la corrosion ne se limite pas à l’acier, mais affecte tous les métaux ainsi que les polymères et céramiques. Elle résulte d’interactions chimiques et/ou physiques entre le matériau et son environnement. Voici quelques exemples de phénomènes de corrosion : transformation de l'acier en rouille, fissuration d'un laiton en présence d'ammoniaque, corrosion à chaud d'un superalliage dans une turbine à gaz, dégradation du PVC par le rayonnement ultraviolet, attaques des briques réfractaires par les laitiers, attaque d'un verre minéral par une solution alcaline. Selon le point de vue de l'ingénieur, la corrosion est une dégradation du matériau ou de ses propriétés par réaction chimique avec l'environnement [1]. Cette définition admet que la corrosion est un phénomène nuisible: elle détruit le matériau ou réduit ses propriétés, le rendant inutilisable pour une application prévue. Parfois, la corrosion est un phénomène bienvenu, voire souhaité. Elle détruit et élimine un grand nombre d'objets abandonnés dans la nature. Certains procédés industriels font également appel à la corrosion. Par exemple l'anodisation de l'aluminium est une oxydation de la surface du métal pour former un film d'oxyde décoratif qui protège de la corrosion atmosphérique. La corrosion métallique est le phénomène suivant lequel les métaux et alliages ont tendance, sous l’action de réactifs chimiques ou d’agents atmosphériques, à retourner vers leur état originel d’oxyde, de sulfure, de carbonate ou de tout autre sel plus stable dans le milieu ambiant [2]. La corrosion d’un métal ou d’un alliage pouvant être de différentes formes: uniforme, localisée, etc…, peut se développer selon différents processus, qui caractérisent chacun un type de corrosion. On peut distinguer trois types de corrosion: chimique, électrochimique ou bactérienne. 3 Chapitre I : Synthèse bibliographique Le coût occasionné par la dégradation annuelle des matériaux, a provoqué la mise en œuvre de méthodes de protection. Ces dernières visent une économie de matière et d’énergie auxquelles s’additionnent de nombreuses contraintes. Toute solution efficace et durable ne peut être qu’un compromis tenant compte de l’ensemble de ces facteurs, notamment des contraintes économiques et des critères scientifiques. En matière de protection contre la corrosion, il est possible d’agir sur le matériau lui même (choix judicieux, formes adaptées, contraintes en fonction des applications,…), sur la surface du matériau (revêtement, peinture, tout type de traitement de surface,…) ou sur l’environnement avec lequel le matériau est en contact (inhibiteurs de corrosion). La diminution de l’agressivité du milieu, par adjonction d’inhibiteurs, connaît, une large application industrielle, spécialement dans l’industrie de décapage et de détartrage, la stimulation des puits de pétrole et les circuits fermés. C’est un procédé facile à réaliser et souvent acceptable sur le plan du prix de revient. Cependant, des conditions d’application abusives peuvent entraîner des conséquences dangereuses. II. Généralités sur l'utilisation des inhibiteurs de corrosion II.1. Historique Tout comme pour bien d’autres domaines, il est difficile de déterminer l’origine exacte de l’inhibition considérée comme une technologie à part. Néanmoins, il y’a quelques décennies, il a été observé que le dépôt calcaire formé à l’intérieur des conduites transportant certaines eaux naturelles protégeait cette conduite ; plutôt que d’améliorer sans cesse la résistance à la corrosion des conduites en agissant directement sur ces dernières, il s’avère plus pratique d’ajuster les concentrations minérales des solutions transportées, qui sont à l’origine des dépôts calcaires « Protecteurs ». En 1945, on comptait moins de 30 papiers traitant des inhibiteurs. Dans un article de 1948 [3], Waldrip se référait à un rapport datant de 1943 au sujet de sa discussion concernant la protection contre la corrosion des puits de pétrole. De nombreux articles concernant l’inhibition ont été rédigés durant la période couvrant 1945 à 1954 : ceux- ci traitaient entre autre de l’inhibition dans les domaines de l’aviation, des chaudières, des circuits de refroidissement, des moteurs diesel, des sels de déneigement, des raffineries de pétrole, des pétroliers… 4 Chapitre I : Synthèse bibliographique Les articles publiés durant cette période témoignent d’un grand développement technologique en matière d’inhibition. Durant les quarante dernières années, un nombre croissant de résumés, d’articles et d’autres ouvrages évoquant ce sujet a été recensé : en 1970, 647 articles traitant de l’inhibition sont dénombrés [4]. II.2. Définition La définition d’un inhibiteur de corrosion n’est pas unique, néanmoins celle retenue par le National Association of Corrosion Engineers (NACE) est la suivante : un inhibiteur est « une substance qui retarde la corrosion lorsqu’elle est ajoutée à un environnement en faible concentration » [5]. Une telle définition ne saurait être parfaite ; elle évite cependant de considérer comme inhibiteurs des additifs qui, tout en répondant à la seconde condition (diminution de la vitesse de corrosion), ne remplissent pas la première (par exemple, l’ajustement du pH par addition de base ou d’acide ne constitue pas un moyen d’inhibition au sens de la définition). A l’inverse, certains composés, qui devraient être exclus en toute rigueur par la définition, peuvent cependant être considérés comme des inhibiteurs (additifs consommant de l’oxygène= scavengers) [6]. Enfin, le sens donné par cette définition au terme inhibiteur interdit que l’inhibition de la corrosion soit interprétée dans un sens trop sémantique comme le ralentissement, par quelque moyen que ce soit, du processus de corrosion d’un métal (exemple de l’incorporation d’un élément d’alliage dans un métal : le chrome n’est pas un inhibiteur du fer lorsqu’il entre dans la composition d’un acier inoxydable). II.3. Conditions d’utilisation Un inhibiteur (ou un mélange d'inhibiteurs) peut être utilisé comme unique moyen de protection: Soit comme protection permanente : l'inhibiteur permet alors l'utilisation de matériaux métalliques (ferreux non alliés, par exemple) dans des conditions satisfaisantes de résistance à la corrosion ; une surveillance de l'installation s'impose [7]. Soit comme protection temporaire pendant une période où la pièce ou l'installation est particulièrement sensible à la corrosion (stockage, décapage, nettoyage). Dans ce cas, le 5 Chapitre I : Synthèse bibliographique contrôle du système est à priori plus simple, la prévision du comportement de l'inhibiteur dans le temps étant plus facile à faire. Un inhibiteur (ou un mélange d'inhibiteurs) peut être combiné à un autre moyen de protection: protection supplémentaire d'un alliage à haute résistance à la corrosion, addition à un revêtement de surface tel que peinture, graisse, huile, etc. II.3.1. Fonctions essentielles D'une manière générale un inhibiteur doit : • abaisser la vitesse de corrosion d'un métal, sans en affecter les caractéristiques physico-chimiques, en particulier la résistance mécanique (par exemple, risque de fragilisation par l'hydrogène en milieu acide) ; • être stable en présence des autres constituants du milieu, en particulier vis-à-vis des oxydants ; • être stable aux températures d'utilisation ; • être efficace à faible concentration ; • être compatible avec les normes de non-toxicité ; • être peu onéreux. II.3.2. Utilisations industrielles courantes Bien que leur utilisation puisse être théoriquement envisagée dans la plupart des cas de corrosion (avec, comme principales limitations, un volume trop important du milieu corrosif ou l'impossibilité éventuelle d'y incorporer des additifs), les inhibiteurs ont plusieurs domaines traditionnels d'application : • Le traitement des eaux (eaux sanitaires, eaux de procédés industriels, eaux de chaudières, etc.) ; • L'industrie du pétrole : forage, extraction, raffinage, stockage et transport. A tous les stades de cette industrie, l'utilisation d'inhibiteurs de corrosion est primordiale pour la sauvegarde des installations ; • La protection temporaire des métaux, que ce soit pendant le décapage acide, le nettoyage des installations ou le stockage à l'atmosphère (inhibiteurs volatils, incorporation aux huiles et graisses de protection temporaire) ou pour le traitement des huiles de coupe ; 6 Chapitre I : • Synthèse bibliographique L'industrie des peintures sur métaux où les inhibiteurs sont des additifs assurant la protection anticorrosion des métaux. III. Les classes d’inhibiteurs Il existe plusieurs possibilités de classer les inhibiteurs, celles-ci se distinguant les unes des autres de diverses manières (figure I.1). milieu acide milieu neutre peintures phases gazeuses etc anodique cathodique mixte par réaction partielle par domaine d’application CLASSEMENT DES INHIBITEURS par mécanisme réactionnel adsorption passivation précipitatio n élimination de l’agent corrosif Fig. I.1. Classement des inhibiteurs de la corrosion Des classements simples peuvent être proposés [8] : - Soit à partir de la formulation des produits (inhibiteurs organiques ou minéraux), - Soit à partir de leur mécanisme d’action électrochimique (inhibiteurs cathodiques, anodiques ou mixtes) - Soit à partir de leurs mécanismes d’interface et principes d’action (adsorption à la surface du métal et/ou formation d’un film protecteur). 7 Chapitre I : Synthèse bibliographique III.1. Nature de l’inhibiteur III.1.1. Les inhibiteurs organiques Les molécules organiques sont promises à un développement plus que certain en terme d’inhibiteur de corrosion : leur utilisation est actuellement préférée à celles d’inhibiteurs inorganiques pour des raisons d’écotoxicité essentiellement. Les inhibiteurs organiques sont généralement constitués de sous-produits de l’industrie pétrolière [9]. Ils possèdent au moins un atome servant de centre actif pour leur fixation sur le métal tel que l’azote (amines, ammoniums quaternaires, amides, imidazolines, triazoles…), l’oxygène (alcools acétyléniques, carboxylates, oxadiazoles…), le soufre (dérivé de la thiourée, mercaptans, sulfoxydes, thiazoles…) ou le phosphore (phosphonates). L’une des limitations dans l’utilisation de ces produits peut être l’élévation de la température, les molécules organiques étant souvent instables à chaud. III.1.2. Les inhibiteurs minéraux Les molécules minérales sont utilisées le plus souvent en milieu proche de la neutralité, voire en milieu alcalin et plus rarement en milieu acide. Les produits se dissocient en solution et ce sont souvent leurs produits de dissociation qui assurent les phénomènes d’inhibition (anions et cations). Les cations inhibiteurs sont essentiellement Ca2+ et Zn2+ et ceux qui forment des sels insolubles avec certains anions tels que l’hydroxyle OH-. Les principaux anions inhibiteurs sont les oxo-anions de type XO4n- tels que les chromates, les molybdates, les phosphates, les silicates, …. [10-13]. Le nombre de molécules en usage à l’heure actuelle va en se restreignant, car la plupart des produits efficaces présentent un côté néfaste pour l’environnement. Cependant, de nouveaux complexes organiques de chrome III et d’autres cations (Zn2+, Ca2+, Mg2+, Mn2+, Sr2+, Al2+, Zr2+, Fe2+….) efficaces contre la corrosion et non toxiques ont été développés [14]. 8 Chapitre I : Synthèse bibliographique III.2. Mode d'action des inhibiteurs de corrosion Il n'existe pas de mode d'action unique des inhibiteurs de corrosion. Un même composé aura d'ailleurs souvent un mécanisme d'action qui sera fonction du système de corrosion (métal + solution) en présence duquel il se trouvera. III.2.1. Généralités Quel que soit le mécanisme exact par lequel chaque inhibiteur agit dans les conditions dans lesquelles il est placé, il existe un certain nombre de considérations de base valables pour tous les inhibiteurs : • La corrosion étant un processus essentiellement électrochimique, l'action de l'inhibiteur ne peut se faire qu'au niveau d'une des étapes des réactions élémentaires (transport d'espèces en solution, formation d'intermédiaires superficiels, adsorption des espèces à la surface des phases solides, transfert de charge électronique) ; • L'intervention de l'inhibiteur dans le processus de transport des espèces électroactives (oxygène, protons, produits de réaction) au sein de la solution étant peu probable, le mécanisme d'action d'un inhibiteur est le plus souvent à rechercher au voisinage immédiat de la surface (au contact du métal ou dans la zone contiguë à celle-ci). On peut concevoir l'action de l'inhibiteur comme : • L'interposition d'une barrière entre le métal et le milieu corrosif. Dans le cas, des milieux acides, le rôle de l'adsorption du composé à la surface sera primordial ; • Le renforcement d'une barrière préexistante : en général la couche d'oxyde ou d'hydroxyde formée naturellement en milieu neutre ou alcalin. Ce renforcement pourra consister en une extension de l'oxyde à la surface, ou en la précipitation de sels aux endroits faibles de l'oxyde : ces sels étant des produits de corrosion ; • La formation d'une barrière par interaction entre l'inhibiteur et une ou plusieurs espèces du milieu corrosif : ce type de mécanisme étant également spécifique des milieux neutres ou alcalins. 9 Chapitre I : Synthèse bibliographique Il est clair, en considérant ces notions générales, que le mécanisme d'action d'un inhibiteur peut être considéré sous deux aspects : un aspect mécanistique (intervention dans les processus fondamentaux de la corrosion) et un aspect morphologique (intervention de la molécule d'inhibiteur dans la structure interfaciale). Il est également clair que le mécanisme d'action va se différencier fortement en fonction des caractéristiques du pH du milieu. Dans les milieux acides, les inhibiteurs les plus fréquemment utilisés sont des molécules de type organique. Ces inhibiteurs agissent d’abord par adsorption à la surface des métaux, avant même d’intervenir dans les processus réactionnels de corrosion pour en diminuer la vitesse. III.2.2. Influence sur les réactions électrochimiques partielles On différencie trois types d’inhibiteurs, selon leur influence sur la vitesse des réactions électrochimiques partielles: - Les inhibiteurs anodiques, - Les inhibiteurs cathodiques, - Les inhibiteurs mixtes. La figure I.2 montre schématiquement l’influence de ces trois types d’inhibiteurs sur les courbes de polarisation, dans un système où la cinétique des réactions partielles suit l’équation de Butler-Volmer. Quand la corrosion est sous contrôle cathodique (la polarisation des cathodes est plus importante que celle des anodes), la surface des cathodes diminue quand la concentration en inhibiteur augmente tandis que celle des anodes reste inchangée. Même si la quantité d’inhibiteur ajoutée est insuffisante pour recouvrir toutes les cathodes, l’intensité du courant de corrosion diminue (figure I.2.a). Si l’inhibiteur est anodique (figure I.2.b), la surface des anodes diminue quand la concentration en inhibiteur augmente. Si la concentration en inhibiteur est insuffisante, c’est-à-dire si une partie des anodes reste nue, la densité de courant sera très élevée sur ces anodes et engendrera une corrosion par piqûres. Un inhibiteur mixte diminue la vitesse des deux réactions partielles, anodique et cathodique, mais il modifie peu le potentiel de corrosion [2]. 10 Chapitre I : Synthèse bibliographique (a) E (b) E Ec avec inhibiteur sans inhibiteur Ec sans inhibiteur avec inhibiteur Ea Ea Icori Icor Icori I Icor I Fig. I.2. a) Contrôle cathodique de la corrosion, action d’un inhibiteur cathodique et b) Contrôle anodique de la corrosion, action d’un inhibiteur anodique. III.2.3. Mode d’action des inhibiteurs de la corrosion en milieu acide Dans les solutions aqueuses, en raison de leur caractère polaire, les molécules d’eau s’adsorbent à la surface du métal. Les inhibiteurs organiques doivent donc déplacer les molécules d’eau adsorbées. D’après Bockris [15], l’adsorption d’une substance organique à la surface du métal peut être décrite par la réaction suivante: Org (s) + n H2O ads → Org ads + n H2O (s) où n est le nombre de molécules d’eau déplacées à partir de la surface pour chaque molécule organique adsorbée. Le nombre n est indépendant du recouvrement et de la charge du métal, mais dépend de l’aire géométrique de la molécule organique par rapport à celle de l’eau. L’adsorption de la molécule organique se produit parce que l’énergie d’interaction entre la surface du métal et celle de la molécule organique est plus grande que l’énergie d’interaction entre le métal et les molécules d’eau. 11 Chapitre I : Synthèse bibliographique L'inhibition de la corrosion au moyen des composés organiques résulte généralement de leur adsorption à la surface du métal. Le phénomène peut être mis en évidence par: - L'étude des isothermes d'adsorption, - L’examen de la surface au moyen de techniques spécifiques : la microscopie électronique à balayage et la spectroscopie des photo-électrons. La connaissance des facteurs qui influencent le phénomène d'adsorption des inhibiteurs est indispensable pour mieux comprendre le mécanisme d'inhibition de ces substances. III.3. Type d’adsorption L'adsorption des composés organiques peut être décrite par deux principaux types d'interaction à savoir l'adsorption physique et la chimisorption. Ces deux types d'adsorption sont influencés par la nature et la charge du métal, la structure chimique du produit organique et le type d'électrolyte [16]. III.3.1. Adsorption physique L'adsorption physique résulte d'une interaction électrostatique entre les ions ou les dipôles des molécules organiques et la surface du métal électriquement chargée. La charge du métal est définie par la position du potentiel de corrosion de ce métal par rapport à son potentiel de charge nulle (E0) [17]. Lorsque le potentiel de corrosion de ce métal a une valeur inférieure à E0, l'adsorption des cations est favorisée. Les anions sont adsorbés aisément quand le potentiel de corrosion du métal se trouve dans la région de potentiel positif par rapport à E0. Le phénomène de synergie [10] observé dans l'inhibition de la corrosion du fer en milieu acide sulfurique par les cations ammoniums quaternaires, en présence des ions chlorures est interprété par la position de E0. Dans ce cas, l'inhibition est plus importante en présence des anions et des cations adsorbés que dans le cas où seuls les cations seraient 12 Chapitre I : Synthèse bibliographique adsorbés. Au potentiel de corrosion du fer en milieu H2SO4, la charge du métal est positive et seule une très faible quantité des cations d'inhibiteurs s'adsorbe. Si on ajoute des ions chlorures à la solution acide, ils s'adsorbent à la surface du fer et déplacent E0 vers des valeurs plus positives. Ainsi, l'anion Cl- facilite l'adsorption des cations d'inhibiteur. Ce résultat explique la plus forte efficacité inhibitrice, de plusieurs cations organiques, de la corrosion du fer en milieu HCl comparée à celle obtenue en milieu H2SO4 [18]. III.3.2. Chimisorption La chimisorption est le plus important type d'interaction entre l’inhibiteur et le métal. Dans ce cas, les espèces adsorbées entrent en contact direct avec la surface métallique. Il est en général admis que, le processus d'adsorption chimique met en jeu un transfert ou un partage d'électrons entre les molécules d'inhibiteur et les orbitales "d" vacantes de la surface du métal. Ceci permet de former des liaisons de coordination. La chimisorption est un phénomène irréversible et spécifique pour chaque métal. C'est un processus lent, dépendant de la température et caractérisé par une grande énergie d'activation. La liaison avec transfert d'électrons dépend clairement de la nature du métal à protéger. En effet, le transfert d'électrons est typique pour les métaux de transition ayant des orbitales "d" vacantes de faible énergie. Ces métaux sont considérés comme des accepteurs d'électrons ou "acides de Lewis". Dans le cas d'un inhibiteur organique, le transfert d'électrons se fait par l'intermédiaire des orbitales ayant des électrons faiblement liés. Cette situation peut se produire avec des molécules ayant des liaisons multiples ou des noyaux aromatiques possédant des électrons. Le transfert est, par ailleurs, favorisé par la présence d'hétéroatomes avec des paires libres d'électrons. 13 Chapitre I : Synthèse bibliographique IV. Structure moléculaire des inhibiteurs Parmi les inhibiteurs pour solutions acides, on trouve un grand nombre de substances organiques différentes, notamment des molécules aromatiques et des macromolécules à chaînes linéaires ou branchées [19, 38]. Ils s'adsorbent sur les sites actifs de la surface métallique, sans altérer le mécanisme des réactions électrochimiques partielles. Ils bloquent les sites et réduisent la vitesse de la corrosion cathodique, anodique ou mixte en relation avec le pourcentage des sites actifs recouverts par l'inhibiteur. Leur efficacité dépend, entre autre, de leur structure moléculaire et de leur concentration. Les molécules organiques utilisées comme inhibiteurs, contiennent une partie non polaire, hydrophobe et relativement volumineuse, constituée principalement d'atomes de carbone et d'hydrogène, et une partie polaire, hydrophile, constituée d'un ou plusieurs groupes fonctionnels, tels que -NH2 (amine), -SH (mercapto), -OH (hydroxyle), -PO32(phosphonate)... La molécule se lie à la surface par son groupe fonctionnel, alors que sa partie non polaire, plus volumineuse, bloque partiellement la surface active (figure I.3). Notons que les chélates peuvent être formés à la surface du métal lorsque le composé organique contient plus d'un groupement fonctionnel, pouvant chacun former des liaisons avec les atomes du métal (chélation ou pontage: cf. figure I.3) [39]. Parmi les autres paramètres structuraux pouvant influencer l'efficacité des inhibiteurs, on peut citer: - L'aire moléculaire de l'inhibiteur projetée sur la surface métallique. Cette projection dépend des différentes possibilités d'arrangement des ions organiques ou des molécules à l'interface métal / solution [40], - L'influence exercée par le poids moléculaire [41], - L'importance de la configuration moléculaire [42]. 14 Chapitre I : Synthèse bibliographique Me Me Me Me b c a Me métal extrémité hydrophyle Me d extrémité hydrophobe a adsorption simple par l’extrémité hydrophile b chélation de la surface c pontage de la surface d adsorption en multicouche Fig. I.3. Représentation schématique des modes d’adsorption de molécules organiques inhibitrices sur une surface métallique. IV.1. Influence de la densité électronique L'inhibition en milieu acide implique généralement une chimisorption de l'inhibiteur. Plus les atomes fonctionnels ont tendance à former des liaisons avec le métal en donnant des électrons, plus les inhibiteurs sont efficaces. Pour une série de molécules organiques qui ne diffèrent que par leurs atomes fonctionnels, l'efficacité de l'inhibition varie inversement avec l'électronégativité de ces atomes fonctionnels [43, 44]. Elle augmente donc dans l'ordre suivant: O < N < S < Se < P Les composés organiques insaturés (à double ou triple liaison) sont porteurs d’électrons capables de créer des liaisons avec les atomes métalliques. Ces liaisons se feront préférentiellement avec une surface métallique chargée positivement. La présence d’une liaison insaturée peut donc être très favorable à l’efficacité inhibitrice d’une molécule organique en milieu acide, puisque celle-ci peut alors s’adsorber indifféremment sur une surface chargée positivement (électrons π) ou négativement (cation). 15 Chapitre I : Synthèse bibliographique Souvent, d'autres facteurs, et plus particulièrement des effets stériques, influencent l'adsorption des molécules organiques. Il n'existe alors pas de corrélation simple entre la densité électronique sur l'atome fonctionnel et l'efficacité inhibitrice. IV.2. Influence de la concentration Les lois de variation de la quantité adsorbée en fonction de la concentration en inhibiteur peuvent souvent être représentées par l’une des deux isothermes classiques suivantes: Langmuir: Le modèle de Langmuir suppose qu’il existe à la surface un nombre fixe de sites. Chacun de ces sites ne peut adsorber qu’une seule particule. De plus, comme on néglige les interactions entre particules adsorbées, l’énergie d’adsorption est constante [8]. La vitesse d’adsorption est proportionnelle à la concentration en inhibiteur Cinh et à la fraction de sites d’adsorption non occupée (1-θ), Vads = kads (1-θ) Cinh (1) Inversement, la vitesse de désorption est proportionnelle à la fraction de sites occupés par le gaz adsorbé: Vdes = kdes θ (2) A l’équilibre, les deux vitesses sont égales. kads (1-θ) Cinh = kdes θ θ kads (1-θ) kdes Cinh = b Cinh (3) (4) 16 Chapitre I : Synthèse bibliographique La fraction de sites occupés θ, aussi appelée taux de recouvrement de la surface est donnée par la formule : θ= bCinh 1 + bCinh (5) Dans cette équation, b désigne le coefficient d'adsorption. Lorsqu’un métal est en contact avec un électrolyte, on observe également une séparation de charges. La distribution des charges à l’interface dépend alors de nombreux facteurs: propriétés électroniques du solide, adsorption de molécules d’eau ou de cations hydratés et chimisorption d’anions. On appelle double couche électrique, ou simplement double couche, la zone d’interface contenant une séparation de charges. Selon le potentiel appliqué, la charge du métal peut être positive ou négative par rapport à l’électrolyte. La composition de la double couche dépend donc du potentiel et de la nature chimique des ions présents, mais la neutralité électrique reste une condition toujours valable. La figure I.4 montre le schéma d’une telle région, dans un cas où l’excès de charges négatives se trouve dans le métal [45]. L’eau est une molécule dipolaire. Lors de son adsorption, elle s’oriente en fonction des charges situées à la surface. Les cations dissous sont généralement hydratés. Ils ne peuvent, de ce fait, pas approcher la surface à une distance inférieure au rayon de la sphère d’hydratation. Les anions, par contre, sont rarement hydratés. Malgré leur charge négative, ils peuvent s’adsorber (chimisorption) même sur un métal chargé négativement et remplacent ainsi des molécules d’eau sur la surface. 17 Chapitre I : Synthèse bibliographique solution métal - - + + + - - - + + + + - + + + - + Fig. I.4. Double couche à l’interface métal-solution en présence d’anions chimisorbés. Par définition, la double couche correspond à la région interfaciale où il se produit une séparation des charges. Sa neutralité électrique exige, qu’en valeur absolue, la charge du métal par unité de surface (qm) équivaut à celle de l’électrolyte adjacent (qs) et que leur signe soit opposé. Le comportement électrique d’une interface métal-électrolyte s’apparente ainsi à une capacité branchée en parallèle avec une résistance appelée résistance de transfert de charges. Un modèle simple permet de relier la capacité de la double couche d'un métal au recouvrement de sa surface par l'inhibiteur. On considère que la capacité de la double couche en présence d'inhibiteur est la somme de deux termes: la capacité de la double couche en l'absence d'inhibiteur Cdl,θ = 0 multiplié par la fraction de surface non couverte (1-θ), et la capacité de la double couche d'une surface entièrement couverte Cdl,θ = 1 multipliée par le recouvrementθ. Cdl,θ = (1-θ) Cdl,θ = 0 + θ Cdl,θ = 1 (6) Le recouvrement θ est donné par la formule: θ= Cdl , θ = 0 − Cdl , θ Cdl , θ = 0 − Cdl , θ = 1 (7) 18 Chapitre I : Synthèse bibliographique On peut aussi déterminer θ en mesurant la densité de courant de corrosion, dont la valeur est normalement plus faible en présence d’inhibiteur. Pour autant que les parties de surface couvertes et non couvertes contribuent de façon additive à l’inhibition, la densité de courant de corrosion d’une électrode partiellement recouverte icor vaut: icor ,θ = (1-θ) icor,θ = 0 + θ icor,θ = 1 (8) où icor, θ=0 représente la densité de courant de corrosion en l’absence d’inhibiteur et icor, θ=1 la densité de courant de corrosion d’une surface entièrement recouverte. On obtient: θ = − icor , θ = 0 − icor , θ = 1 icor , θ icor , θ = 0 (9) Temkin: L’énergie libre d’adsorption de l’adsorbat est une fonction linéaire du taux de recouvrement θ et les constantes de vitesse chimiques sont fonction de θ. Il y a attraction ou répulsion entre espèces adsorbées à la surface. L’équation de l’isotherme de Temkin est: bCinh = exp( aθ ) − 1 1 − exp[ − a (1 − θ )] (10) où a est une constante d’interaction entre particules adsorbées, b désigne le coefficient d'adsorption et Cinh la concentration de l'inhibiteur dans l'électrolyte. 19 Chapitre I : Synthèse bibliographique V. Les inhibiteurs spécifiques aux métaux ferreux D’une manière générale, pour chaque matériau existe une famille d’inhibiteurs propice à une protection satisfaisante face à la corrosion. Par exemple, pour le cuivre, les dérivés azotés sont très souvent utilisés comme inhibiteurs de corrosion et présentent une remarquable efficacité dans certaines conditions [46]. Pour les études des métaux ferreux, en milieux neutres ou alcalins, les inhibiteurs de corrosion sont divers et variés ; ces derniers sont répertoriés dans le tableau I.1 : Tableau I.1. Inhibiteurs les plus utilisés pour la protection des métaux ferreux Molécules inhibitrices Amine grasse, polyamine Phosphonates et Matériaux Référence Acier (C35) [47] acides Acier (C35) [48] phosphoniques Alkylamine Acides Amine Fer (99,99%) phosphoniques/ Acier 4340 grasse ou [49] [50] acides polyacryliques/ Amine grasse Alkylimidazole Acier (C38) [51] Amines grasses/ Sels d’acide Acier (C35) [52] phosphonocarboxylique Phosphonates Acier [53, 54] Benzimidazole Acier (C38) [55] Acides phosphoniques Acier (C28) [56] Toutes ces molécules inhibitrices permettent d’obtenir de bons rendements en terme d’inhibition de métaux ferreux en milieux neutre et alcalin, qu’elles soient utilisées indépendamment les unes des autres ou de manière synergique. Tous ces composés organiques contiennent les atomes N, O, S ou P ; chacun de ces éléments est susceptible d’échanger des électrons avec le métal à protéger. 20 Chapitre I : Synthèse bibliographique Les inhibiteurs en milieu acide exigent un groupe polaire par lequel la molécule peut s'attacher à la surface métallique, ceux-ci incluent les groupes organiques (N, NH2, S et OH). La taille, l'orientation et la forme de la molécule sont des paramètres déterminants dans l’inhibition de la corrosion [57-61]. Des composés contenant les hétéroatomes N et S se sont révélés être de bons inhibiteurs de corrosion [62, 63]. Machu [62] a recommandé l'utilisation des composés contenant du soufre pour inhiber la corrosion en milieu sulfurique et de composés contenant de l’azote en milieu chlorhydrique. Hackerman [64] a montré que l’augmentation de la densité électronique sur les atomes d’azote conduit à une meilleure efficacité inhibitrice. Les composés contenant les hétéroatomes d'azote ont révélé une meilleure efficacité inhibitrice en milieux acides [65-70]. V.1. Le rôle des phosphonates Les phosphonates sont des molécules caractérisées par la présence du groupe CPO3H2. En raison de leurs propriétés utiles incluant la bonne solubilité et la stabilité dans les milieux aqueux, ils sont fréquemment ajoutés aux produits de nettoyage pour servir de séquestrants efficaces de métaux, ainsi qu’une large application dans le traitement des eaux usées. Les phosphonates sont aussi utilisés comme inhibiteur de la corrosion et dans le rafraîchissement industriel des processus d'eau bouillante. Dans les détergents, quatre types de phosphonates sont utilisés à savoir : HEDP (1-hydroxyethylene-1,1-diphosphonic acid), 21 Chapitre I : Synthèse bibliographique ATMP (aminotrimethylene- phosphonic acid), EDTMP (ethylenediaminetetra(methylenephosphonic acid)) DTPMP (diethylenetriamine-pentamethylenephosphonic acid) Le volume total de productions desdits phosphonates a été évalué au début des années 1990 à 11 000 tonnes/année en Europe. 22 Chapitre I : Synthèse bibliographique En raison de leurs propriétés écologiques, les phosphonates sont considérés comme des produits non- nuisibles à l’environnement [71]. V.2. Utilisation des phosphonates comme inhibiteurs de la corrosion Amar et al. [72] ont étudié l'influence du piperidin- 1- yl- phosphonic acid (PPA) et du (4- phosphono-piperazin-1-yl) phosphonic acid (PPPA) sur la corrosion de l'acier au carbone en milieu NaCl 3% par des courbes de polarisation. Une meilleure efficacité inhibitrice a été trouvée avec du (PPPA). Les courbes de polarisation montrent que ces deux molécules, en milieu NaCl, se comportent comme inhibiteur cathodique. Ils ont constaté que l'efficacité inhibitrice est fonction de la concentration. PPA PPPA Pebere et al. [48] ont étudié quelques composés phosphoniques (laurylphosphonic acid (LPA), ethyllaurylphosphonate (ELP) et diethyllaurylphosphonate (DELP) comme inhibiteurs de corrosion pour l’acier au carbone en milieu NaCl 0,1 M. De ces trois composés, il s’est avéré que seul l’ELP présente des propriétés inhibitrices de la corrosion. LPA ELP DELP 23 Chapitre I : Synthèse bibliographique Ramesh et al. [73] ont étudié l'effet de nouvelle génération de triazoles substitués (3vanilidene amino 1,2,4-triazole phosphonate (VATP), 3-anisalidene amino 1,2,4 triazole phosphonate (AATP) sur la corrosion du cuivre en milieu neutre en utilisant des méthodes électrochimiques. Ils ont remarqué qu’en présence de ces deux triazoles, la dissolution du cuivre est négligeable, suite à la formation d’un film protecteur. VATP AATP L'effet des molécules (3-benzylidene amino 1,2,4-triazole phosphonate (BATP), 3cinnamalidene amino 1,2,4-triazole phosphonate (CATP), 3-salicylalidene amino 1,2,4triazole phosphonate (SATP) et 3-paranitro benzylidene amino 1,2,4-triazole phosphonate (PBATP) sur l'inhibition de la corrosion du cuivre en milieu neutre a été étudié en utilisant des techniques électrochimiques et des analyses de surface. Ces composés contribuent positivement à l’inhibition de la dissolution du cuivre [74]. BATP CATP 24 Chapitre I : Synthèse bibliographique PBACT SATP V.3. Effet de synergie L’inhibition de la corrosion peut être améliorée par la présence de plusieurs inhibiteurs dans le milieu corrosif. Ce phénomène, appelé effet de synergie, a été étudié par plusieurs auteurs tels que Putilova [75], Hackerman [76-81], Conway [82], Kolotyrkin [83], Schmidt [84], Rajendran [85] Umoren [86-87], Asefi [88], Li [89]. Rajendran et al. [90] ont étudié l’effet de synergie du polyacrylamide (PAA), phenyl phosphonate (PPA) et de Zn2+ sur la corrosion de l’acier doux dans un milieu neutre contenant 60 ppm de Cl-. Ils ont démontré, via des techniques d’analyse de surface, que la combinaison de l’un des deux composés (PAA ou PPA) avec Zn2+ permet une amélioration du film formé (complexe Fe2+-PAA ou Fe2+-PPA) à la surface du métal. Dans les mêmes conditions, d’autres composés contenant des phosphonates (carboxymethyl phosphonic acid (CMPA) et 2- carboxyethyl phosphonic acid (2-CEPA)) ont été étudié. La présence de Zn2+ contribue positivement à l’amélioration de la stabilité des complexes (Fe2+-CMPA, Fe2+-CEPA) formés à la surface de l’acier [91]. Demadis et al. [92] ont montré que la combinaison de l’amino-tris- methylenephosphonate et de Zn2+ produit une bonne inhibition de la corrosion de l’acier au carbone, cette action inhibitrice est influencée par le pH du milieu d’étude. 25 Chapitre I : Synthèse bibliographique VI. Conclusion et position du problème Les inhibiteurs de corrosion constituent un moyen de lutte important contre la corrosion des métaux et des alliages. L’originalité de cette méthode provient du fait que le traitement anticorrosion ne se fait pas sur le métal lui-même, mais par l’intermédiaire du milieu corrosif. Les molécules inhibitrices peuvent agir suivant différents mécanismes, leur conférant ainsi des performances d’inhibition fonction du milieu d’étude. En particulier, pour la protection des métaux et alliages ferreux, les inhibiteurs à base de phosphonate, présentent des pouvoirs protecteurs satisfaisants et sont actuellement largement utilisés, notamment en raison de leur faible toxicité vis-à-vis de l’environnement. D’après cette synthèse bibliographique, l’exploitation de l’inhibition de la corrosion par utilisation des phosphonates en milieu acide reste modeste. Dans ce sens, nous nous proposons de faire une étude de l’inhibition de la corrosion de l’acier C 38 en milieu acide (HCl) par l’utilisation de l’amino-(tris-méthylène-phosphonate) (ATMP). Cette étude consiste à évaluer le pouvoir inhibiteur de ladite molécule par différentes méthodes : gravimétrie, courbe intensité-potentiel, et spectroscopie d’impédance électrochimique. Afin de mettre en évidence le film protecteur formé à la surface du métal en présence de l’inhibiteur, nous avons également fait appel à des techniques d’analyse de surface comme XPS, la microsonde de Castaing, le MEB… etc. 26 Chapitre I : Synthèse bibliographique Références bibliographiques [1] R.M. Latanision, Mater. Perform., 26, 9 (1987). [2] J. Benard, A. Michel, J. Philibert, J. Talbot, Métallurgie générale, Masson Editeurs, (1969). [3] H.E. Waldrip, Present Day Aspects of Condensate Well Corrosion. Corrosion, 4, 611 (1948). [4] E. Hamner Norman, Scope and importance of inhibitor technology. In : Ed. By C.C. Nathan, Houston, NACE Corrosion Inhibitors. USA : National Association of Corrosion Engineers, 28 (1973). [5] NACE Glossary of Corrosion Terms. Materials Protection, 4, 1, 79 (1965). [6] C. Fiaud, Inhibiteurs de corrosion, Techniques de l’Ingénieur, COR 1005. [7] E. Heitz, Proc. 4th European Symposium on Corrosion Inhibitors, Ann, Univ. Ferrara, Italy, N.S., Sez. 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Les techniques électrochimiques sont à leur tour présentées, de manière à souligner leur intérêt et leur pertinence dans l’étude des inhibiteurs. Les méthodes d’analyse chimique et de topographie de surface utilisées permettent d’apporter des informations souvent complémentaires à l’interprétation des résultats issus des caractérisations électrochimiques. II. Matériau, milieu d’étude et inhibiteur II.1. Matériau Les métaux ferreux sont des matériaux largement utilisés dans l’industrie ; leurs applications s’étendent du bâtiment aux boîtes de conserves alimentaires, en passant par les composés électroniques ou les coques de certains bateaux [1]. Les outils de coupe et les pièces couramment usinés sont en grande majorité constitués de métaux ferreux. Dans ce contexte, ces matériaux sont soumis à de nombreuses sollicitations extérieures agressives les rendant, de fait, vulnérable face à la corrosion (échauffement en température, hydrodynamique…). Le matériau testé dans cette étude est l’acier C38. Les lettres C signifient qu’il s’agit d’un acier non allié de nature fine dont les fourchettes d’analyse sont relativement étroites. La composition massique de l’acier C38 est donnée dans le tableau II.1. 31 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Tableau II.1. Composition massique de l’acier C 38 Eléments C Si Mn S Cr Ti Ni Co Cu 0,370 0,230 0,680 0,016 0,077 0,011 0,059 0,009 0,160 (Autres que Fe) Teneur en wt% Les teneurs en éléments normaux d’élaboration Mn, Si, S, Cu ainsi que N et O (quelques millièmes de %) sont relativement faibles. La faible proportion de ces éléments permet de se baser sur le diagramme Fer- Carbone ; les frontières seront très peu déplacées par leur présence. Toutefois, malgré leurs basses teneurs, les éléments « résiduels » affectent considérablement le comportement mécanique de l’acier. Une observation, après attaque métallographique de la surface de l’acier, a permis de vérifier sa composition. En particulier, les différentes phases constitutives ont pu être mises en évidence. L’attaque est effectuée en trempant quelques secondes l’acier, préalablement poli, dans une solution nital (mélange d’acide nitrique et d’alcool dans un rapport 3/100) [2]. Une analyse au microscope électronique à balayage révèle les deux phases en présence, comme le montre la figure II.1. La ferrite ou phase α apparaît bien plus claire que la perlite, constituée de ferrite et de cémentite (α + Fe3C) Fig. II.1. Micrographie de la surface de l’acier C 38 après attaque au « nital », révélant les deux phases en présence (x1000). 32 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes II.2. Préparation de l’échantillon Afin d’obtenir des résultats fiables et reproductibles, l’électrode de travail subit, avant chaque essai, un prétraitement, qui consiste en un polissage de la surface de l’électrode au papier abrasif de granulométrie de plus en plus fine SiC (grade 120-600-1200) suivi d’un rinçage à l’eau bidistillée, puis un dégraissage dans l’éthanol sous ultrasons et enfin l’échantillon est séché sous un flux d’air. II.3. Milieu d’étude La solution molaire d’acide chlorhydrique est préparée à partir de la solution commerciale d’acide chlorhydrique (37%) en utilisant de l'eau bidistillée. La molécule inhibitrice testée pour cette étude est l’acide amino-tris-(méthylènephosphonate) (ATMP) dont la structure est représentée dans la figure II.2. La gamme des concentrations utilisées pour l’inhibiteur est de 5.10-5 M à 0,5 M ; gamme qui a été déterminée après l’étude de la solubilité de la molécule dans le milieu corrosif. Fig. II.2 : Structure moléculaire de l’ATMP 33 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes III. Les méthodes d’évaluation de la corrosion III.1. La gravimétrie Cette méthode présente l'avantage d'être d'une mise en œuvre simple, de ne pas nécessiter un appareillage important, mais ne permet pas l'approche des mécanismes mis en jeu lors de la corrosion. Son principe repose sur la mesure de la perte de poids ∆P subie par un échantillon de surface S, pendant le temps t d'immersion dans une solution corrosive maintenue à température constante. La vitesse de corrosion est donnée par la relation suivante: V = ∆P S.t (1) V peut être exprimé en mg.cm-2.h-1. L'efficacité inhibitrice d'un composé organique est donnée par la relation suivante : E(%) = V − Vinh x100 V (2) où V et Vinh sont les pertes de poids de l'échantillon après immersion dans la solution respectivement sans et avec inhibiteur. Les dimensions des échantillons d'acier sont de 1 cm x 1 cm x 0,2 cm. Ces échantillons sont immergés dans HCl 1M, sans et avec addition de différentes concentrations de l’ATMP. L’efficacité inhibitrice est déterminée après 24 h d'immersion, à une température de 30°C à l'air atmosphérique. La valeur de l’efficacité inhibitrice donnée est la moyenne de trois essais effectués dans les mêmes conditions pour chaque concentration. 34 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes III.2. Méthodes électrochimiques Les méthodes électrochimiques utilisées permettant l'étude du phénomène de corrosion peuvent être divisées en deux catégories : - Méthodes stationnaires, - Méthodes transitoires. III.2.1. Méthode stationnaire: courbes de polarisation La courbe de polarisation de l'interface métal-solution est une caractéristique fondamentale de la cinétique électrochimique, mais ne rend compte que de l'étape la plus lente du processus global à l'interface électrochimique. Pour déterminer une courbe de polarisation potentiostatique, on applique, à l'aide d'un potentiostat, différents potentiels entre l'électrode de travail et une électrode de référence. On mesure le courant stationnaire qui s'établit après un certain temps dans le circuit électrique entre cette électrode de travail et une contre-électrode (figure II.3). Cette méthode permet de déterminer d'une façon précise les paramètres électrochimiques d'un métal au contact d'un électrolyte à savoir: la vitesse instantanée de corrosion (Icorr), le potentiel de corrosion (Ecorr), les pentes de Tafel, la résistance de polarisation (Rp), les courants limites de diffusion. Elle donne des mesures rapides et sa mise en œuvre est relativement simple. La détermination de la vitesse de corrosion à partir des courbes de polarisation est étroitement liée à la cinétique régissant le processus électrochimique. On distingue trois principaux types de cinétique: Cinétique d'activation pure, Cinétique mixte (activation + diffusion), Cinétique de diffusion pure. La description détaillée du mode de détermination de Icorr et Ecorr a été présentée par A.Caprani et all [3]. Pour déterminer expérimentalement ces paramètres électrochimiques, une présentation logarithmique de la densité de courant est en général préférable, car elle met en évidence la relation linéaire entre le logarithme de la densité de courant et le potentiel (Figure II.3). 35 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Log i Icorr ia ic E Ecorr Fig. II.3. Détermination des paramètres électrochimiques à partir des droites de Tafel. Le dispositif utilisé pour le tracé des courbes intensité-potentiel (figure II.4) est constitué d'un montage classique à trois électrodes, composé d'un potentiostat, d'un générateur programmant l'évolution du potentiel en fonction du temps et d'un enregistreur. La mesure du potentiel est effectuée à l'aide d'un millivoltmètre à haute impédance par rapport à l'électrode de référence. p o te n tio s ta t E I ER ET CE Fig. II.4. Dispositif de mesure d'une courbe de polarisation potentiostatique. ET: électrode de travail, ER: électrode de référence, CE: contre électrode. Les expériences électrochimiques sont effectuées dans une cellule en pyrex pour les mesures stationnaires et pour la spectroscopie d’impédance électrochimique dans une cellule en polymétacrylate, équipée d’un montage conventionnel à trois électrodes, l’acier comme électrode de travail (ET), le platine comme électrode auxiliaire (CE) et une électrode au calomel Hg / Hg2Cl2 / KCl saturé (ECS) comme électrode de référence. L’électrolyte est une solution d’acide chlorhydrique 1M maintenue à 30°C. 36 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Dans la méthode potentiostatique, le potentiel de l’électrode est fixé à la valeur choisie pendant le temps nécessaire à la réalisation de l’équilibre. L’intensité de courant est mesurée entre l’électrode de travail et la contre-électrode de platine. Les mesures électrochimiques sont réalisées avec un montage comprenant un potentiostat Tacussel PGZ 301 piloté par un logiciel d'analyse « Voltalab 4 ». L’électrode de travail, sous forme d’un disque en acier, dont la composition est donnée au début du chapitre, est introduite dans un porte échantillon en polytétrafluoroéthylène disposé face à la contre électrode de platine. 1 cm2 de la surface de l’électrode est en contact avec la solution agitée mécaniquement et désaérée par barbotage d’azote de haute pureté (N 48). L’électrode auxiliaire de platine est séparée du compartiment de travail à l’aide d’une paroi de verre fritté pour éviter la contamination par l’oxygène généré à sa surface. Tous les potentiels sont référencés à l’électrode de calomel saturée (ECS), qui est disposée dans un récipient en verre rempli d’électrolyte, en contact avec la cellule par un capillaire fin (capillaire de Luggin) dont l’extrémité est placée près de l’électrode de travail pour minimiser l’influence de la chute ohmique. Le potentiel appliqué à l’échantillon varie de façon continue, avec une vitesse de balayage égale à 30 mV.min-1, de -750 mV jusqu’à -100 mV vs. ECS. Le potentiel de l’électrode de travail (ET) atteint sa stabilité après une attente de 30 min; les mesures peuvent alors être effectuées. III.2.2. Méthode transitoire: la spectroscopie d'impédance électrochimique Les méthodes non stationnaires peuvent être classées en deux catégories à savoir: la méthode de perturbation de grande amplitude (voltamètrie cyclique) et la méthode de faible amplitude (impédancemétrie électrochimique). Des travaux antérieurs [4] ont montré que la spectroscopie d'impédance électrochimique (S.I.E.) est susceptible d'identifier les étapes élémentaires intervenant dans le processus global se déroulant à l'interface métal / solution, sous forme de diverses constantes de temps. La S.I.E. est employée aujourd'hui dans les domaines suivants: la photoélectrochimie, l'interface semi-conducteur / électrolyte, l'électrochimie organique et l'étude des phénomènes d'adsorption, la bioélectrochimie, la corrosion et son inhibition. 37 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes La méthode d'impédancemétrie consiste à mesurer la réponse de l'électrode face à une modulation sinusoïdale de faible amplitude du potentiel en fonction de la fréquence. On peut superposer une telle modulation à un potentiel anodique ou cathodique imposé au potentiel de corrosion. Une alternative consiste à moduler le courant et à mesurer le potentiel. On appelle parfois spectroscopie d'impédance, les mesures d'impédance présentées en fonction de la fréquence de modulation. L'analyse de la réponse du système conduit à disséquer les étapes élémentaires intervenant dans le processus électrochimique global. Dans le domaine de la corrosion, la S.I.E. présente plusieurs avantages. Elle permet la détermination précise de la vitesse de corrosion même dans le cas où le métal est recouvert d'une couche protectrice. La S.I.E. permet aussi l'évaluation du taux d'inhibition, la caractérisation des différents phénomènes de corrosion (dissolution, passivation, piqûration,...) et l'étude des mécanismes réactionnels à l'interface électrochimique. III.2.2.1. Expression analytique de l'impédance électrochimique complexe Considérons une réaction d'ordre p, du type: ox + ne- Red En présence d'une cinétique d'activation pure, l'expression de l’intensité du courant en un point d'une courbe partielle peut s'exprimer de façon générale par: I = n.F.K.CP exp(bE) (3) avec: I : intensité du courant d'oxydation ou de réduction, n : nombre d'électrons mis en jeu dans la réaction redox, F : constante de Faraday (96500 C), K : constante de vitesse de la réaction d'oxydation ou de réduction, C : concentration interfaciale de l'espèce électroactive, p : ordre de la réaction, b : coefficient de Tafel, E : surtension anodique ou cathodique appliquée à l'électrode. 38 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Nous pouvons alors écrire que l’intensité du courant est une fonction exponentiel du potentiel E de l'électrode de travail et de la concentration C de l'espèce électroactive I = f ( E, C ). Lors de l'utilisation de la S.I.E., la perturbation ∆E est de faible amplitude. Dans ce cas, la réponse en courant peut être exprimée à partir d'un développement en série de Taylor limité au premier ordre: ∆I = ( δf δf ) C. ∆E + ( ) E. ∆C δE δE (4) δf )E ∆E ∆C 1 δ C = − ). δf δf ∆I ∆I ( )C ( )C δE δE (5) δf p ) E = nFKpC −1 exp( bE) δC (6) δf ) C = nFKCp b exp( bE) δE (7) ( ⇒ avec: ( et ( soit: 1 p ∆C ∆E = −( . ) p ∆I nFKC b exp( bE ) bC ∆I (8) L'impédance Z est donc composée de deux termes: Un terme indépendant de la fréquence qui traduit la résistance de transfert de charges Rct, Un autre dépendant de la fréquence qui traduit la relaxation de concentration à l'intérieur de la couche de diffusion: c'est l'impédance de diffusion Zd. Ces deux termes en série constituent l'impédance faradique ZF (figure II.5). C C RΩ Zd Rt ZF Fig. II.5. Circuit équivalent de Randles. 39 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Au voisinage immédiat de l'interface, le champ électrique très important fait apparaître une charge d'espace (la double couche) et conduit à la mise en parallèle d'une capacité C, avec l'impédance faradique. Par conséquent, on peut représenter l'interface électrochimique sous forme d'un circuit électrique équivalent dans lequel il convient d'introduire en série la résistance finie de l'électrolyte RΩ (figure II.5). III.2.2.2. Dispositif expérimental de mesure de l'impédance électrochimique Il existe plusieurs techniques pour mesurer l'impédance d'un circuit électrique [5]. Aujourd'hui, on utilise le plus souvent un analyseur de fonction de transfert (TFA, transfer function analyzer). S(t) sin ωt cos ωt générateur sin ωt x(t) S(t) cos ωt SIm SRe S(t) système Fig. II.6. Principe de fonctionnement d'un analyseur de fonction de transfert. La figure II.6 montre le principe de la méthode. Un générateur fournit un signal sinusoïdal x(t) = xo sin wt. La Réponse du système étudié est un signal S(t) qui diffère de x(t) par sa phase et son amplitude. L'analyseur multiplie S(t) avec un signal de référence, en phase avec x(t) ou décalé de 90°. L'intégration entre 0 et t', t' étant un multiple de la période du signal, fournit la partie réelle SRe et imaginaire SIm du signal S(t) [5]. S Re = 1 t' S ( t ) sin( ωt )dt t' ∫o (9) S Im = 1 S ( t ) cos( ωt )dt t' (10) 40 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes L'intégration élimine les harmoniques de S(t) et le bruit de fond, pour autant que le temps d'intégration t' soit suffisamment long. En pratique, il faut trouver un compromis entre la précision de la mesure et la durée d'intégration. Pour mesurer l'impédance d'un système électrochimique selon la méthode décrite, nous utilisons un potentiostat et on superpose au potentiel stationnaire une perturbation sinusoïdale fournit par un générateur programmable en fréquence, incorporé à l'analyseur de fonction de transfert (figure II.7). Ce dernier possède deux canaux, permettant ainsi de mesurer simultanément le potentiel et l’intensité du courant. générateur programmable analyseur à deux canaux 1 canal 1 canal 2 ∆E sin ωt ∆I (t) Z 2 ∆E (t) potentiostat ET Est ER CE Σ Fig. II.7. Mesure de l'impédance à l'aide d'un analyseur de fonction de transfert, sous contrôle de potentiel. L'analyseur détermine les parties réelles et imaginaires de ces deux quantités selon la méthode décrite auparavant, puis, par division, calcule l'impédance Z du système électrochimique. Les données sont transférées dans la mémoire d'un ordinateur, ce qui permet ensuite de tracer les diagrammes d'impédance (diagramme de Nyquist) (figure II.8). Les fréquences balayées lors de mesures d'impédance vont généralement de quelques millihertz à une centaine de kilohertz. A basse fréquence, la durée des essais devient très longue et on risque un changement de l'état de surface de l'électrode. Le temps de réponse du potentiostat et les capacités associées à la cellule ainsi qu'au circuit électrique déterminent la fréquence maximale utilisable. 41 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Fig. II.8. Diagramme de Nyquist de l'impédance d'un circuit équivalent simple de l'interface électrode-électrolyte. III.2.2.3. Relation entre mécanisme électrochimique et modèle électrique Les circuits électriques équivalents décrits ici sont basés sur les réactions à l’électrode les plus simples. Beaucoup d’autres ont été proposés pour rendre compte de situations plus complexes, comportant par exemple l’adsorption d’espèces électro-actives, le transfert de charges en plusieurs étapes et / ou des réactions couplées [6-10]. a- Réaction faradique (transfert de charges pur) La capacité de la double couche Cdl, et la résistance de transfert de charges Rct sont introduites en parallèle pour rendre compte du fait que le courant total traversant l’interface est la somme des contributions distinctes du processus faradique et de la charge de la double couche. Comme le courant global traverse aussi la résistance non compensée de la solution électrolytique, le terme Rs est introduit en série dans le circuit (figure II.9a). En pratique, les valeurs numériques de Cdl et Rct dépendent du potentiel appliqué à l’interface, d’où la nécessité d’utiliser une perturbation sinusoïdale de faible amplitude pour déterminer, dans le plan complexe, les variations de l’impédance avec la fréquence. Le comportement du circuit équivalent, pour une réaction contrôlée par un processus d’activation, est représenté dans le plan complexe par un demi-cercle (figure II.9). La résistance de transfert de charges Rct est définie comme l’intersection de la boucle avec l’axe réel à basse fréquence. La résistance de la solution Rs est la limite de l’impédance à haute fréquence. La capacité de la double couche Cdl est déterminée à partir de la relation: 42 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Cdl = 1 Rct 2πfc (11) fc : étant la fréquence correspondant au sommet du demi-cercle. En pratique, la boucle capacitive (figure II.9) n’est pas centrée sur l’axe des réels à cause de la dispersion en fréquence qui peut être reliée à une hétérogénéité de surface qui engendre une distribution de la vitesse de réaction [11]. -Zi Cdl fc Rs Zr Rct (a) Rs Rct (b) Fig. II.9. a) Représentation simplifiée d’une interface électrochimique pour une réaction avec transfert de charges sans diffusion et b) diagramme d’impédance correspondant. b. Diffusion La diffusion des espèces dans une solution d’électrolyte est un phénomène lent, donc mesurable à basse fréquence. Pour une perturbation sinusoïdale de potentiel, le phénomène de diffusion se traduit par l’intervention d’une impédance complexe Zw, dite impédance de Warburg, qui représente en quelque sorte une résistance au transfert de masse et dont l’expression en fonction de la fréquence angulaire est: Zw = (1 – j) σ2π πfc-1/2 (12) où σ désigne le coefficient de Warburg. Cette relation implique qu’à chaque fréquence, les parties réelle et imaginaire de l’impédance de Warburg sont égales. Dans le plan complexe, l’impédance de Warburg est représentée par une droite à 45° des axes (figure II.10). 43 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes -Zi Cdl 45° Rt / 2 Rs φ max Rct Zr Zw Rs Rct Fig. II.10. Représentation simplifiée d’une interface électrochimique pour une réaction avec transfert de charges et diffusion et diagramme d’impédance correspondant. c-Adsorption à l’électrode Les réactifs, les produits de la réaction et les inhibiteurs de corrosion peuvent être attirés sur l’électrode ou former des complexes chimiques sur celle-ci. D’un point de vue électrique, les possibilités de recouvrement sont décrites par des capacités. Les phénomènes d’adsorption sont à l’origine de l’existence d’un deuxième demi-cercle aux basses fréquences (figure II.11). La résistance de transfert de charges est donnée par le diamètre du demi-cercle observé aux hautes fréquences [12]. -Zi RRs R s s Rp Zr Fig. II.11. Influence des effets de l’adsorption sur le diagramme d’impédance. III.2.2.4. Dispositif des mesures de spectroscopie d’impédance électrochimique Les mesures d’impédance électrochimique ont été effectuées à l’aide d’un système électrochimique (Solartron 1255b piloté par un logiciel d'analyse « Zplot»). Les échantillons 44 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes exposent une surface circulaire de 7,55 cm2 à la solution, sont utilisés comme électrode de travail. Tous les potentiels ont été mesurés par rapport à l’électrode de référence au calomel saturée. L’amplitude de la tension sinusoïdale appliquée au potentiel de polarisation est de 10 mV crête à crête, à des fréquences comprises entre 10000 kHz et 10-3 Hz. De nombreux travaux [13,14] ont montré que les mesures d’impédance électrochimiques sont susceptibles de révéler les étapes élémentaires impliquées dans les processus globaux de corrosion et / ou de protection. Des travaux antérieurs [15-18] concernant l’étude du mécanisme d’inhibition par des mesures d’impédance électrochimiques, semblent prouver que cette technique est particulièrement adaptée à la détermination du mode d’action des inhibiteurs, à l’évaluation des caractéristiques diélectriques du film formé et permet de suivre son évolution en fonction de nombreux paramètres. Elle permet aussi d’expliciter les processus chimiques ou électrochimiques se développant à travers les films formés. Dans notre cas, à partir des diagrammes d’impédance réalisés au potentiel de corrosion Ecorr, nous accéderons à Rct, à Cdl et donc au taux d’inhibition dans les conditions opératoires utilisées. Les résistances de transfert de charge (Rct,) sont calculées à partir de la différence d’impédance aux hautes et basses fréquences sur l’axe des réels, comme suggéré par Tsuru et Haruyama [19]. IV. Techniques d’analyses de surface IV.1. Microsonde de Castaing La microsonde électronique (en anglais electron probe microanalyser, EPMA) est une méthode d'analyse élémentaire inventée en 1951 par Raimond Castaing. Elle consiste à bombarder un échantillon avec des électrons, et à analyser le spectre des rayons X émis par l'échantillon sous cette sollicitation afin d’en connaître sa composition exacte. Les électrons frappent l'échantillon à analyser sur 1 mm3 environ avec une énergie d'impact qui peut varier de quelques centaines d'eV jusqu’à 30 keV. Les photons X émis par l'échantillon sous l'impact des électrons sont analysés par des spectromètres à rayons X de type WDS (dispersion de longueur d'onde). Cet appareil est souvent muni de détecteurs d’électrons secondaires et rétrodiffusés ce qui permet de faire simultanément de l’imagerie par microscopie électronique à balayage. 45 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Les échantillons ont été « métallisés » au carbone dans un métalliseur de type Bal-Tec SCD005. Une microsonde électronique (EPMA) de type Cameca SX100 a été utilisée pour détecter et quantifier les éléments présents à la surface des échantillons. IV.2. La spectroscopie des photo-électrons (XPS) La spectroscopie des photoélectrons (XPS) est considérée comme la méthode la plus adéquate pour étudier le mécanisme d’adsorption et déterminer la nature du film adsorbé sur la surface métallique. IV.2.1. Principe La spectroscopie des photoélectrons, couramment appelée XPS (X-ray Photoelectron Spectroscopy) ou ESCA (Electron Spectroscopy for Chemical Analysis), exploite l’effet photoélectrique découvert par Einstein (figure II.12). En absorbant un photon, un atome reçoit une quantité d’énergie hν. Il émet alors un électron afin de retrouver son état de stabilité initial. L’électron ainsi éjecté a pris la totalité de l’énergie du photon incident, pour se libérer de l’atome et acquérir une énergie cinétique. La spectroscopie des photoélectrons consiste donc à mesurer l’énergie cinétique des photoélectrons émis par le matériau irradié par un faisceau de RX. En effet, conformément au principe de conservation de l’énergie, l’énergie cinétique ECx,i d’un photoélectron provenant du niveau i d’un élément X, en première approximation, réponds à la relation: ECx, i = hν - ELx, i - Φsp (13) où: ECx, i : Energie cinétique du photoélectron émanant de la couche i du matériau X, hν : Energie des photons incidents (RX), ELx, i : Energie de liaison de photoélectron (X, i). Φsp : Fonction d’extraction du spectromètre. 46 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes photoélectron hν ν niveau du vide M L K Fig. II.12. Emission d’un photoélectron. Dans la pratique, la fonction Φsp peut être évaluée, à priori, avec un étalon convenable par l’intermédiaire d’un niveau énergétique caractéristique, par exemple Au4f7/2 ou C1s. Cependant, cette détermination reste délicate à cause du phénomène d’effet de charge, non reproductible, se produisant sur des échantillons isolants ou semi-conducteurs. Le potentiel, créé par les charges positives non compensées et provenant de la photoémission, ralentit les photoélectrons, ce qui déplace les pics vers des plus faibles énergies cinétiques. Cette difficulté est parfois résolue en utilisant un élément de référence interne ou ajouté à l’échantillon et subissant donc le même effet de charge. Il existe trois méthodes basées sur ce principe: ∗ Dépôt d’or sous forme d’îlots métalliques à la surface de l’échantillon E (Au4f7/2)=84,0 eV, ∗ Utilisation du carbone de contamination, toujours présent dans le cas des appareils, utilisant des pompes à diffusion de vapeur d’huile, ∗ Utilisation d’un élément faisant partie de l’échantillon. IV.2.2. Conditions opératoires Les mesures sont effectuées à l’aide d’un spectromètre ESCALAB 220 XL du Laboratoire de Catalyse Hétérogène et Homogène de l’Université Science et Techniques de Lille (USTL). Il se compose d’un monochromateur de raie Al Kα, d’une source de rayon X de 1486,6 eV, d’un analyseur d’énergie (de type hémisphérique), d’un système de détection et d’acquisition et d’un système de pompage. Le monochromateur fonctionne en mode CEA (CEA = 150 eV pour les spectres survey et CEA = 30 eV pour les spectres haute résolution) en utilisant des lentilles type électromagnétique. Un flux de 6 eV est appliqué sur l’échantillon pour compenser l’effet de charge. Les échantillons sont refroidis à une température inférieure 47 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes à 173 K avant de passer aux mesures XPS pour éviter la dégradation du produit organique sous l’effet des rayons X et du vide. Un premier calibrage de l’échelle de l’énergie de liaison a été effectué en utilisant les positions des pics de Cu2p3/2 (932,7 eV), Ag3d5/2 (368,2 eV) et Au4f7/2 (84 eV) et un second calibrage interne est référencé par rapport au C1s d’énergie de liaison de 285 eV pour les espèces aliphatiques. La quantification de la composition atomique des couches externes et la simulation spectrale des pics expérimentaux ont été réalisées en utilisant un logiciel fourni par VG Scientific. IV.3. La microscopie électronique à balayage (MEB) IV.3.1.Principe Le principe du balayage consiste à explorer la surface de l'échantillon par lignes successives et à transmettre le signal du détecteur à un écran cathodique dont le balayage est exactement synchronisé avec celui du faisceau incident. Les microscopes à balayage utilisent un faisceau très fin qui balaie point par point la surface de l'échantillon. La microscopie électronique à balayage (MEB) est la méthode la plus utilisée pour observer la topographie d’une surface en utilisant un faisceau d’électrons. IV.3.2. Conditions opératoires Les observations ont été effectuées aux Unités d'Appui Technique à la Recherche Scientifique (UATRS) sur un microscope électronique à balayage Quanta 200 FEI Company qui fonctionne en mode ESEM. La tension d’accélération est fixée à 20kV. L’ensemble est équipé d’un système complet de microanalyse-X (détecteur EDX-EDAX ) et d’un détecteur des électrons rétrodiffusés. Il permet de donner la composition chimique de l’échantillon avec une limite de détection allant jusqu’au Bore. Le volume analysé est de l’ordre de µm3. L’interaction du faisceau d’électrons du microscope avec un solide, peut conduire à l’excitation des atomes constituant l’échantillon. Leur retour à l’état fondamental s’accompagne d’une libération d’énergie, avec production de rayons X secondaires caractéristiques des atomes des éléments excités. L’analyse des pics fournis par le spectromètre renseigne sur la composition de l’échantillon. 48 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes V. Techniques d’analyses de solutions V.1. La spectroscopie d’induction à couplage plasma La torche à plasma est une méthode physique d'analyse chimique permettant de doser la quasi totalité des éléments simultanément. V.1.1. Principe général de la spectroscopie d’induction à couplage plasma La méthode consiste à ioniser l'échantillon en l'injectant dans un plasma d'argon, ou parfois d'hélium, c'est-à-dire que les atomes de la matière à analyser sont transformés en ions par une sorte de flamme extrêmement chaude : jusqu'à 10 000 K. Certains appareils sont cependant dotés d'une option dite « à plasma froid », qui chauffent à plusieurs centaines de K tout de même, permettant l'analyse de molécules organiques qui seraient autrement détruites. L'échantillon pénètre généralement dans le plasma sous une forme condensée (liquide ou solide), et doit donc subir les changements d'états suivants : fusion (pour les solides), vaporisation, ionisation. L'introduction a lieu au centre du plasma, parallèlement au flux de gaz plasmagène. L'échantillon doit être introduit dans le plasma sous une forme finement divisée, car les puissances utilisées (généralement inférieures à 2 000 watts de puissance incidente) ne permettent pas de traiter des particules de taille supérieure au micromètre durant leur temps de résidence au sein du plasma. V.1.2. Conditions opératoires Les analyses ont été réalisées aux Unités d'Appui Technique à la Recherche Scientifique sur un Jobin Yron ULTIMA 2 à visée radicale équipé d’un : - Passeur d’échantillon permettant de traiter un grand nombre d’échantillons rapidement sans intervention de l’opérateur. - Nébuliseur ultrasonique à rendement quasi-total pour atteindre de très faibles limites de détection. - Générateur d’hydrures (CMA) permettant l’analyse simultanée des éléments hydrures et non hydrures sans prétraitement améliorant ainsi la sensibilité de As, Hg, S. L’étalonnage est effectué dans la même solution de HCl afin de s’affranchir de l’effet de matrice. 49 Chapitre II: Dispositifs expérimentaux, milieu et méthodes Références bibliographiques [1] United Nationals Conference on Trade and Development. Disponible sur : http://www.unctad.org/ (consulté en janvier 2005). [2] R. Levy Contrôle d’épaisseur, dans les Techniques de l’Ingénieur R 1370 (paru en juin 2002), 16. [3] A. Caprani, I. Epelboin, Ph. Morel, H. Takenouti, 5th European Symposium on Corrosion Inhibitors, Ann. Univ. Ferrara, Italy, 517 (1975). [4] C. Grabrielli, M. Keddam, Electrochim. Acta., 19, 355 (1974). [5] C. Grabrielli, Identification of Electrochemical Processes by Frequency Response Analysis, Solartron Sclumberger, Paris, 1 (1980). [6] P. Delahay, New Instrumental Methods in Electrochemistry, Wiley-Interscience, NewYork, (1954). [7] M. Sluyters-Rehbach, J.H. Sluyters, J.Electroan. Chem., 4, 1 (1970). [8] D.C. Grahame, J. Electrochem. Soc., 99, 370 (1952). [9] L. 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Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Introduction Ce chapitre, qui met en œuvre l’utilisation de différentes techniques (gravimétrique, électrochimiques et des analyses de surface) a un double objectif : la connaissance des mécanismes de corrosion de l’acier C38 en milieu acide en l’absence et en présence d’une molécule inhibitrice (ATMP), et déterminer, l’efficacité de cette molécule et son effet sur le taux d’inhibition de la corrosion de l’acier en milieu acide (HCl 1M). Ce chapitre se décompose en 4 parties : La 1ère partie est consacrée à l’étude gravimétrique La 2ème partie traite des courbes I=f (E) et l’étude par spectroscopie d’impédance électrochimique La 3ème partie est consacrée à l’analyse de surface pour identifier les produits de corrosion La 4ème partie présente l’étude microbiologique de l’ATMP. L’étude de l’inhibition de la corrosion de l’acier C38 a été menée en milieu HCl (1M) en l’absence et en présence de différentes concentrations en ATMP. L’effet de la durée d’immersion a été étudié par spectroscopie d’impédance électrochimique. En complément des techniques électrochimiques et gravimétrique, nous avons utilisé les techniques d’analyses de surfaces (microsonde de Castaing, MEB, XPS et EDX) pour identifier les produits de corrosion et visualiser la topographie de la surface de l’acier. 51 Chapitre III: II. Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Etude gravimétrique Dans cette 1ère partie de l’étude, nous avons effectué des mesures gravimétriques de l’acier C38 en milieu HCl (1M) en l’absence et en présence de différentes concentrations en ATMP. La durée d’immersion a été de 24h à une température de 30°C. Le tableau III.1 donne les valeurs de la vitesse de corrosion (W) et du pourcentage d’efficacité inhibitrice (E%) calculés par gravimétrie pour différentes concentrations d’ATMP en milieu chlorhydrique. La valeur de l’efficacité inhibitrice donnée est la moyenne de trois essais effectués dans les mêmes conditions pour chaque concentration. Elle est donnée par la relation suivante: V − Vinh x 100 E(%) = V (1) où V et Vinh représentent respectivement les valeurs des pertes de poids de l’acier après 24h d’immersion en l’absence et en présence de l’inhibiteur en milieu HCl 1M. Tableau III.1. Vitesse de corrosion et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier C38 dans HCl 1M sans et avec addition de l’ATMP à 30°C Inhibiteur Concentration Vitesse de corrosion E -2 -1 (M) (mg cm h ) (%) Blanc 4,56 -5 5×10 3,81 16,44 ATMP 1×10-4 3,26 28,51 5×10-4 2,77 39,25 1×10 -3 2,20 51,75 5×10 -3 1,03 77,41 1×10-2 0,71 84,43 5×10 -2 0,25 94,52 1×10 -1 0,18 96,05 5×10 -1 0,15 96,71 52 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide L’analyse des résultats du tableau III.1 nous montre clairement que cette molécule possède d’excellente propriété inhibitrice de la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M. La variation de l’efficacité inhibitrice de l’ATMP en fonction du log de la concentration de l’inhibiteur est illustrée sur la figure III.1. Nous remarquons, que pour cet inhibiteur, la vitesse de corrosion diminue tandis que l’efficacité de la protection croît avec la concentration en inhibiteur, et atteint une valeur maximale de 96,71%. 80 3 60 2 40 1 20 0 (mg cm-2 h-1) 4 Vitesse de corrosion Efficacité inhibitrice (%) 100 0 -5 -4 -3 -2 -1 0 log Cinh (M) Fig. III.1. Evolution de l’efficacité inhibitrice et de la vitesse de corrosion en fonction du log(Cinh) de l’ATMP en milieu acide chlorhydrique molaire III. Etude électrochimique La détermination de l’efficacité inhibitrice, déterminée par gravimétrie, ne permet pas l’approche des mécanismes réactionnels de corrosion mis en jeu. D’autres techniques électrochimiques représentent une méthode plus complète puisqu’elles permettent d’étudier la base même du phénomène de corrosion. 53 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide L’aspect quantitatif de ces techniques (courbes de polarisation à vitesse de balayage modérée, spectroscopie d’impédance électrochimique,…) permet d’accéder à des vitesses de réaction et des valeurs de paramètres physiques décrivant l’état du système (capacité de double couche, résistance de transfert de charges, capacité du film,…). L’analyse des courbes de polarisation et des diagrammes d’impédance a pour objectif d’apporter une meilleure connaissance des phénomènes impliqués dans le processus de corrosion et d’inhibition. III.1. Etude potentiostatique La figure III.2 présente l’évolution des courbes potentiostatiques E=f(t) pendant les 30 premières minutes d’immersion. D’après ces courbes, nous remarquons que le potentiel devient de plus en plus noble avec l’augmentation de la concentration en inhibiteur. HCl 1M 5.10-5 M 5.10-3 M 5. 10 -2 M 10-1 M E (V/ECS) -0,044 -0,047 -0,05 -0,053 -0,056 0 100 200 300 400 500 600 Temps (s) Fig. III.2. Courbes potentiostatiques E=f(t) en fonction de la concentration de l’ATMP en milieu chlorhydrique molaire. Ce déplacement serait la conséquence du retardement de la réaction anodique de dissolution du fer due à l’action de la molécule de l’ATMP. La valeur de Ecor varie peu au cours du temps et on constate la présence de fluctuations de potentiel, essentiellement vers des 54 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide potentiels plus négatifs, qui peuvent être attribuées à des ruptures locales du film à la surface de l’électrode. III.2. Tracé des courbes de polarisation Dans la méthode potentiostatique, le potentiel de l’électrode est stabilisé pendant 30min avant de procéder aux mesures des courbes I=f (E). Les courbes de polarisation en l’absence et en présence d’ATMP, à différentes concentrations, en milieu HCl 1M à 30°C sont présentées sur la figure III.3. L’allure des courbes log I= f(E) en fonction de la concentration en ATMP est sensiblement identique. -2 a b c -3 Log I (A cm-2) d -4 e -5 a: 1 M HCl b: 5 × 10-5 M c: 5 × 10-3 M d: 5 × 10-2 M e: 1 × 10-1 M -6 -7 -800 -600 -400 -200 E vs SCE (mV) Fig. III.3. Courbes de polarisation de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différentes concentrations de l’ATMP. 55 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Dans le domaine cathodique, l’ajout de l’ATMP induit une diminution importante du courant partiel cathodique (figure III.3). La réaction cathodique est la réduction du cation hydrogène. On admet que cette réaction nécessite deux étapes successives [1]. La première est la réaction de décharge (ou réaction de Volmer): H+ads + e – → Hads L’opinion diffère sur la seconde étape qui pourrait être soit purement chimique: Hads + Hads → H2 (Réaction de Tafel) H+ + e – → H2 (Réaction d’Heyrovski) soit électrochimique: Hads + Dans notre cas, les courbes cathodiques se présentent sous forme de droites de Tafel indiquant que la réaction de réduction de l’hydrogène à la surface de l’acier se fait selon un mécanisme d’activation pure. L’ajout de l’ATMP au milieu corrosif se traduit par une légère modification de pentes des droites de Tafel (bc) (tableau III.2). Ce résultat nous amène à suggérer que le mécanisme de réduction du proton (étape la plus lente) n’est pas modifié par l’addition de l’ATMP [2]. Dans le domaine anodique, en présence de l’ATMP, deux portions linéaires peuvent être observées. Dans la région des faibles potentiels de polarisation (première portion), l’action de l’ATMP se traduit par une légère diminution des courants dans un domaine de potentiel très restreint. Ainsi, la vitesse de dissolution de l’acier est contrôlée par les ions Cl– selon le mécanisme proposé par Chin et Nobe [3] : Fe. H2O + Cl– ⇌ [FeClOH]–ads + H+ + e [FeClOH]–ads → FeClOH + e FeClOH + H+ ⇌ Fe2+ + Cl– + H2O Ensuite, après un certain potentiel, l’ATMP n’a pratiquement plus d’effet sur les courbes anodiques et les courants partiels anodiques augmentent rapidement dans la deuxième région des 56 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide potentiels élevés de polarisation. Ce phénomène peut être expliqué par la désorption des molécules de l’ATMP adsorbées à la surface de l’électrode [4-6]. Dans ce cas, la vitesse de dissolution est accélérée par les ions OH–, selon le mécanisme suivant [7,8] : Fe . H2O ⇌ [FeOH]ads + H+ + e [FeOH]ads → [FeOH]+ + e [FeOH]+ + H+ ⇌ Fe2+ + H2O Les valeurs des densités de courant de corrosion (Icorr), le potentiel de corrosion (Ecorr), les pentes de TAFEL cathodique et anodique (ba et bc) et l’efficacité d’inhibition E(%) pour différentes concentrations en ATMP en milieu HCl (1M) sont reportés dans le tableau III.2. L’efficacité inhibitrice est définie comme suit : E (%) = Icorr − Icorr ( inh ) x 100 Icorr (2) Où Icorr et Icorr(inh) sont les valeurs de densité de courant de corrosion de l’acier déterminées par extrapolation des droites cathodiques de TAFEL, après immersion en milieu acide sans et avec addition de l’inhibiteur respectivement. Tableau.III.2. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différentes concentrations de l’ATMP à 30°C Inhibiteur Concentration Ecorrvs SCE Icorr ba bc E (M) (mV) (µA cm-2) (mV dec-1) (mV dec-1) (%) Blanc -481,5 569,8 92 188 ATMP 5×10-5 -482,3 477,8 91 186 16,15 5×10-3 -473,2 175,4 84 146 69,22 5×10-2 -470,6 109,3 87 128 80,82 1×10-1 -463,9 76,7 78 122 86,54 57 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide D’après les résultats obtenus dans le tableau III.2, nous pouvons conclure que: - L’étude par courbes de polarisation confirme le caractère inhibiteur de l’ATMP de la corrosion de l’acier C38 obtenu précédemment à l’aide des mesures de perte de poids; - Les densités de courant de corrosion (Icorr) diminuent au fur et à mesure que la concentration en ATMP croît. Il en est de même pour les vitesses de corrosion; - L’addition de l’ATMP modifie légèrement les valeurs de Ecorr, et nous remarquons que l’efficacité inhibitrice Ε(%) augmente avec l’accroissement de la concentration en inhibiteur. La figure III.4 montre l’évolution de l’efficacité inhibitrice en fonction du log (Cinh) de l’ATMP en milieu acide chlorhydrique molaire; - Dans le domaine anodique, nous remarquons que la présence de l’ATMP se traduit par une diminution des densités de courant d’oxydation. Ce résultat indique clairement que l’ATMP a un effet cathodique et anodique. Donc, l’ATMP peut être classée comme un inhibiteur mixte en milieu chlorhydrique. Cette technique électrochimique stationnaire reste toutefois insuffisante pour caractériser des mécanismes complexes, mettant en jeu plusieurs étapes réactionnelles et ayant des cinétiques caractéristiques différentes (ce qui est le cas lors des processus d’inhibition de la corrosion). L’utilisation des techniques transitoires devient alors indispensable. 58 Efficacité inhibitrice (%) Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide 100 80 60 40 20 0 -5 -4 -3 -2 -1 0 log Cinh (M) Fig. III.4. Evolution de l’efficacité inhibitrice en fonction du log(Cinh) de l’ATMP en milieu chlorhydrique molaire. III.3. La spectroscopie d’impédance électrochimique (méthode par modulation) L’acquisition des diagrammes d’impédance électrochimique au potentiel de corrosion et pour différentes concentrations, temps d’immersion a pour but de compléter l’étude du mécanisme de corrosion et d’inhibition de l’acier C38 en milieu HCl 1M. III.3.1. Effet de la concentration en ATMP Les diagrammes de Nyquist de l’acier immergé dans les solutions acides sans et avec addition de différentes concentrations en ATMP sont présentés dans la figure III.5. Ces diagrammes sont obtenus après 24h d’immersion au potentiel de corrosion naturel. Les diagrammes d’impédance obtenus ne sont pas des demi- cercles parfaits, et cela est attribué à la dispersion de la fréquence de l’impédance interfaciale, due à l’hétérogénéité de la surface de l’électrode (l’acier). Cette hétérogénéité peut résulter de la rugosité, des impuretés, des dislocations, de l’adsorption de l’inhibiteur et de la formation de couches poreuses. 59 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide - 30 Zi (Ω Ω cm2) 1 M HCl - 20 7,94 - 10 3981,07 0,1 0 0 10 20 30 Zr (Ω Ω 40 50 cm2) -300 ATMP 5.10-5M 5.10-3M 3,16 5.10-2M 10- 1M 2 Zi ( Ω cm ) -200 5,01 -100 3,16 0,12 0,05 0,12 0 0,001 100 0 100 200 300 400 500 Z r ( Ω cm ) 2 Fig.III.5. Diagrammes de Nyquist de l’acier C38 dans HCl 1M contenant différentes concentrations de l’ATMP. Ces diagrammes sont représentés par des boucles capacitives plus ou moins aplaties, présentant un déphasage par rapport à l’axe des réels (figure III.6). Ce type de diagramme est généralement associé à un mécanisme de transfert de charges sur une surface inhomogène [9]. En effet, une seule constante de temps est détectée sur le diagramme de Bode (figure III.7). Le même 60 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide comportement est observé pour les autres concentrations. Les tailles des boucles capacitives augmentent avec la concentration en ATMP. Fig. III.6. Déphasage n observé au niveau du repère du spectre: a) cas idéal, en théorie pour une surface uniformément accessible, b) spectre obtenu dans la plupart des cas pratiques 10 -75 3 Le blanc. 5.10-5 M 1.10-3 M 5.10-3 M 5.10-2M 1.10-1M 10 -50 2 |Z| -25 10 theta 1 0 10 25 0 10 -3 10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4 10 5 Fréquence (Hz) Fig. III.7. Diagramme de Bode pour l’acier C38 en milieu HCl 1M contenant différentes concentrations en ATMP à 30°C. Dans la majorité des travaux, le déphasage n est expliqué par les inhomogénéités de la surface de l’électrode : celles-ci proviennent soit de la formation de produits de corrosion ou 61 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide encore de l’oxydation du métal et induisent ainsi une modification de la surface active de l’électrode comme cela est décrit sur la figure III.8. Pour exemple, ce comportement lié au déphasage n’est pas obtenu sur électrode de mercure : en effet, tout comme un liquide, celle-ci est parfaitement lisse à l’échelle atomique [10] Fig. III.8. Inhomogénéités à la surface de l’acier, observées après immersion de l’électrode dans l’électrolyte. D’autres auteurs attribuent encore ce déphasage à des impuretés ou à des dislocations [1113], à l’adsorption de l’inhibiteur [14,15], à la formation d’une couche poreuse, à des variations d’épaisseur ou de composition d’un film ou revêtement à la surface de l’électrode [16,17],… C’est par un élément à phase constante (CPE) que l’on rend compte des inhomogénéités de surface par l’intermédiaire du coefficient n. Un tel élément est décrit par l’équation suivante [11, 18, 19] : ZCPE = A−1 (iω )−n (3) où A est un coefficient de proportionnalité, ω est la fréquence angulaire (en rad s-1) et i2 = -1 est un nombre imaginaire et n est lié au déphasage [11,17]. Pour des nombres entiers de n = 1, 0, -1 la CPE est réduite respectivement à un condensateur plan (C), à une résistance (R) et à une inductance (L). Quand n = 0,5, il s’agit de l’impédance de Warburg (W). Le circuit électrique équivalent (CEE) représentatif dans le cas d’adsorption de l’ATMP est représenté sur la figure III.10. Ce circuit est constitué de la résistance d’électrolyte (Rs), d’un élément à phase constante (CPE), utilisé pour rendre compte des inhomogénéités précédemment décrites, parallèle à une résistance de transfert de charge (R1) qui est en série aux éléments inductifs (L) et (R2) qui sont en parallèle. La valeur de la résistance de transfert de charge est 62 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide obtenue par l’équation 4, la valeur de la capacité est obtenue par l’équation 5 et la valeur de la constante de temps est obtenue par l’équation 6 [20–22]: Rct= R1 + R2 C dl = (A.R (4) 1− n 1/ n (5) ) τd = Rct .Cdl (6) -300 Expe rime nta l data Fi tResult Zi (Ω Ω cm2) -200 -100 0 100 0 100 200 300 400 500 Zr (Ω Ω cm ) 2 1 03 - 75 |Z|(Ω Ωcm2) - 50 1 02 - 25 1 01 Phase angle (Degree) E xp e rim e n ta l d a t a Fi tR e s u lt 0 1 00 1 0 -3 1 0 -2 1 0 -1 100 101 1 02 10 3 104 25 105 Frequency (Hz) Fig. III.9. Représentations de Nyquist et de Bode pour l’interface acier dans une solution 1 M HCl + 1×10-1 M ATMP (···) courbe expérimentale; (—) courbe ajustée. 63 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Un excellent ajustement paramétrique des spectres d’impédance expérimentaux pour toutes les concentrations a été obtenu en utilisant ce modèle (figure III.9). Les spectres expérimentaux et simulés sont bien corrélés. Les valeurs de différents paramètres issues de l’ajustement paramétrique en utilisant la CPE, à l’aide du programme Zview, sont répertoriées dans le tableau III.3. Le CEE employé pour ce système est déjà décrit [23-25] et présenté dans la figure cidessous : Rs CPE R1 R2 L (a) (b) Fig. III.10. Modèles des circuits équivalents pour l’interface acier / (a) HCl 1M + ATMP ; (b) HCl 1M Lorsque la concentration en inhibiteur passe de 5 × 10-5 à 1 × 10-1 M, nous remarquons une augmentation de la taille de la boucle capacitive, ce qui peut être attribuée au processus de transfert de charge. Ce résultat traduit l’influence de l’inhibiteur sur le processus à l’interface acier/ milieu acide. L’efficacité inhibitrice de corrosion de l’acier est calculée à partir de Rct selon la relation (7) : Rctcorr−1 − Rctcorr( inh )−1 E(%)= x 100 Rctcorr−1 (7) Où Rctcorr et Rctcorr(inh) sont respectivement les valeurs des résistances de transfert de charges de l’acier après immersion sans et avec addition de l’inhibiteur. Les valeurs des paramètres électrochimiques et de l’efficacité inhibitrice (E%) pour différentes concentrations en ATMP obtenues par S.I.E. sont réunies dans le tableau III.3. 64 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Tableau III.3. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différentes concentrations de l’ATMP à 30°C Conc. Rs 104 A M Ω cm2 snΩ-1cm-2 Inhibiteur N R1 R2 L Rct Cdl τd E Ω cm2 Ω cm2 H cm-2 Ω cm2 µF cm-2 s % Blanc 0 5,70±0,02 8,444±0,05 0,879±0,001 37,05±0,13 37,05 524,11 0,0194 ATMP 5×10-5 5,56±0,02 7,182±0,02 0,896±0,003 39,50±0,28 4,37±0,30 83,45±2,12 43,87 480,79 0,0211 15,54 1×10-3 6,27±0,02 4,063±0,04 0,889±0,002 119,20±0,46 9,27±0,53 94,73±2,81 128,47 281,01 0,0361 71,16 5×10-3 4,79±0,03 3,994±0,02 0,902±0,005 126,80±1,73 13,46±1,09 196,50±4,51 140,26 292,02 0,0409 73,58 5×10-2 6,19±0,05 2,007±0,04 0,889±0,005 231,90±2,75 28,77±2,14 234,10±5,23 260,67 138,86 0,0392 85,79 1×10-1 6,21±0,06 1,459±0,03 0,897±0,003 371,30±3,61 36,50±3,01 285,06± 6,08 407,80 105,52 0,0430 90,91 65 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide L’analyse de ces résultats montre que: - Les valeurs de Rct et de l’efficacité inhibitrice E(%) deviennent plus importantes avec l’augmentation de la concentration en ATMP. - Avec l’addition de l’ATMP, Cdl diminue et passe de 524,11 µF cm-2 pour la référence, à 105,52 µF cm-2 pour 1 × 10-1 M en ATMP. Cette diminution est associée à l’adsorption des molécules d’inhibiteur à la surface de l’acier. En effet, plus l’inhibiteur s’adsorbe, plus l’épaisseur de dépôt organique augmente et plus la capacité de la double couche diminue selon l’expression de la capacité de la double couche présentée dans le modèle d’Helmotz: Cdl = ε0ε S e Où e est l’épaisseur du dépôt, S est la surface de l’électrode, ε0 est la permittivité du milieu et ε est la constante diélectrique. - A basses fréquences, l’apparition d’une boucle inductive, peut être attribuée à la relaxation des espèces adsorbées à la surface de l’électrode comme Cl ads- et Hads+. III.3.2. Effet du temps d’immersion Les diagrammes d’impédance électrochimique obtenus pour l’acier C38 en milieu HCl 1M + 5.10-2 M ATMP après (2h, 4h, 8h, 24h, 48h, 72h, 96h, 102h, 120h) d’immersion sont présentées dans la figure III.11 en coordonnées de Nyquist et en coordonnées de Bode. 66 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide 2h 4h 8h 24h 48h 72h 96h 102h 120h -150 5,01 2 Zi (Ω cm ) -100 3,16 -50 12,59 0,39 0,12 0,79 0,1 0 0,001 50 0 50 100 150 2 Zr (Ω cm ) 200 3 250 300 -75 2h 4h 8h -50 10 2 24h |Z| -25 theta 48h 72h 10 96h 1 0 102h 120h 10 0 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4 25 10 5 Frequency (Hz) Fig. III.11. Diagrammes de Nyquist et de Bode de l’acier C 38 dans une solution 1M HCl + 5×10−2M ATMP en fonction du temps d’immersion. Quel que soit le temps d’immersion, ces diagrammes ne revêtent qu’une seule constante de temps, nettement visible sur le tracé en coordonnées de Bode. Ceci indique que si plusieurs 67 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide processus réactionnels se déroulent au Ecor, ils sont excités dans le même domaine de fréquence et donc, ils ont des temps de relaxation du même ordre de grandeur. A basse fréquence, et à partir de 24h d’immersion, une boucle inductive apparaît sur le diagramme de Nyquist. Les paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E sont réunis dans le tableau III.4. Après analyse de ces résultats, nous remarquons que : Les éléments décrivant l’effet inductif (R2 et L) ne sont observés qu’après 24h d’immersion. Dans la littérature [26,27], ceci est expliqué par la relaxation des espèces intermédiaires adsorbées à la surface du métal. Les valeurs de Rct augmentent en fonction du temps et ceci jusqu’à 48H (figure III.12) alors que les valeurs de Cdl diminuent. Le changement de Rct et Cdl est vraisemblablement dû au déplacement des molécules d’eau par les anions de l’acide et l’adsorption des molécules organiques sur la surface métallique, diminuant la vitesse des réactions de dissolution [28]. Après 48 heures d'immersion, une augmentation des valeurs de Cdl est observée, ce qui peut être expliqué par la désorption de l’ATMP de la surface du métal favorisant ainsi sa corrosion. Une diminution des valeurs des éléments inductifs (R2 et L) a été aussi observée, après 48 heures d'immersion, ceci peut être attribuée à la diminution de l'épaisseur de la couche protectrice formée à la surface de l’acier. Cependant, la relaxation des intermédiaires d'adsorption couvrant la surface n'est plus observée comme avant 48 heures d'immersion. 68 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Tableau III.4. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier C38 dans HCl 1M + 5.10-2M de l’ATMP à 30°C en fonction du temps. Rs (Ω Ω cm2) 5,71 5,38 4,94 6,19 5,34 5,58 6,77 6,64 6,04 2h 4h 8h 24h 48h 72h 96h 102h 120h 10-4 A (s Ω-1cm-2) 3,31 2,353 2,259 2,007 1,523 4,693 5,234 6,280 8,470 n N 0,806 0,847 0,874 0,889 0,850 0,806 0,808 0,802 0,760 R1 (Ω Ω cm2) 124,40 185,60 191,20 230,17 261,43 47,23 34,87 16,69 13,09 R2 (Ω Ω cm2) L (H cm-2) 30,5 20 4,43 3,27 1,26 1,09 78,95 100 4,432 86,29 13,94 56,72 Rct=R1+R2 (Ω Ω cm2) 124,40 185,60 191,20 260,67 281,43 51,46 38,14 17,95 14,18 Cdl (µF.cm-2) 153,93 149,79 143,38 138,86 119,44 191,26 206,77 207,52 209,62 300 2 Rct (Ω cm ) 250 200 150 100 50 0 2 4 8 24 48 72 96 102 120 Temps d'immersion en H Fig. III.12. Variation de la résistance de transfert de charge (Rct) en fonction du temps d’immersion IV. L’isotherme d’adsorption L’inhibition de la corrosion des métaux par les composés organiques est expliquée par leur adsorption. Cette dernière est décrite par deux principaux types d’adsorption, à savoir, l’adsorption physique et la chimisorption. Elle dépend de la charge du métal, de sa nature, de la structure chimique du produit organique et du type d’électrolyte. 69 τd (s) 0,0191 0,0278 0,0274 0,0362 0,0336 0,0099 0,0079 0,0037 0,0030 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Le taux de recouvrement (θ) pour différentes concentrations de l’inhibiteur en milieu acide est évalué par la spectroscopie d’impédance électrochimique en utilisant l’équation Rctcorr−1 − Rtcorr( inh )−1 θ = Rtcorr−1 (8) Où Rctcorr et Rctcorr(inh) sont respectivement les valeurs des résistances de transfert de charges de l’acier après immersion sans et avec addition de l’inhibiteur. Au cours de cette étude et afin de trouver l’isotherme d’adsorption la plus significative, différents types d’isotherme ont été testés à savoir : Langmuir, Temkin et Frumkin (Figures III.13, III.14 et III.15). Ces isothermes d’adsorption ont été utilisées pour d'autres inhibiteurs [29]. Selon ces isothermes, le taux de recouvrement (θ) est relié à la concentration en inhibiteur Cinh par les équations suivantes : θ= bCinh 1 + bCinh (Isotherme d’adsorption de Langmuir) (9) exp(−2aθ ) = KCinh (Isotherme d’adsorption de Temkin) (10) θ exp( −2aθ ) = KCinh 1 −θ (Isotherme d’adsorption de Frumkin) (11) où a est une constante d’interaction entre particules adsorbées, b désigne le coefficient d'adsorption, K est la constante d'équilibre du processus d'adsorption et Cinh la concentration de l'inhibiteur dans l'électrolyte. Le tableau III.5 donne les valeurs de Ө en fonction de la concentration en ATMP. 70 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Tableau III.5. Variation de θ en fonction de la concentration en ATMP Concentration en ATMP en M 5 × 10-5 1 × 10-3 5 × 10-3 5 × 10-2 1 × 10-1 Ө 0,15 0,71 0,73 0,85 0,90 0,12 Cinh/Ө (M) 0,1 0,08 0,06 0,04 0,02 0 0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 Cinh (M) Fig. III.13. Isotherme d’adsorption de Langmuir de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à 30°C. 71 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide 1,2 1 Ө 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 -2 -4 -6 -8 -10 -12 Ln Cinh (M) Fig. III.14. Isotherme d’adsorption de Temkin de l’acier dans HCl 1M en présence de Ln[C(1-Ө)/Ө] l’ATMP à 30°C. -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Ө Fig. III.15. Isotherme d’adsorption de Frumkin de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à 30°C. En milieu chlorhydrique, la courbe Cinh / θ en fonction de la concentration en ATMP à 30°C est linéaire (figure III.13), cela montre que l’adsorption de l’ATMP à la surface de l’acier en milieu chlorhydrique obéit à l’isotherme d’adsorption de Langmuir. 72 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide La constante d'adsorption K est liée à l'énergie libre standard d’adsorption (∆G0ads) par l'équation suivante : K= 1 − ∆G °ads exp 55 ,5 RT (12) La valeur 55,5 est la concentration de l'eau en solution (mol.l-1) [30], à partir de la relation précédente, la valeur de ∆G0ads trouvée est de l’ordre de -27,52 kJ mol-1. La valeur négative de ∆G0ads indique la spontanéité du processus d'adsorption et la stabilité de la double couche adsorbée à la surface métallique. Généralement, les valeurs absolues de ∆G0ads, voisines de 20 kJ /mol ou inférieures, sont liées à des interactions électrostatiques entre les molécules chargées et le métal chargé (adsorption physique), alors que celles proches de 40 kJ mol-1 ou supérieures impliquent un transfert de charges entre les molécules organiques et la surface métallique (chimisorption) [31,32]. La valeur absolue de ∆G0ads calculée est supérieure à 20 kJ mol-1 (égale à 27,52 kJ mol-1), Hongbo explique que la valeur de ∆G0ads indique que le mécanisme d’adsorption de l’ATMP à la surface implique les deux types d’interactions (physisorption et chimisorption) avec la prédominance de la physisorption [33]. Popova et all ont annoncé que la charge superficielle de l’acier au potentiel de corrosion Ecor dans un milieu HCl est positive, permettant tout d’abord aux anions de s’adsorber, ce qui crée un excès de charges négatives à la surface de l’acier qui à son tour facilite l’adsorption physique des cations de l’inhibiteur [9]. En conséquence, les ions Cl- et phosphonates s’adsorbent et la surface se charge négativement (physisorption, ∆G0ads = -27,52 kJ mol-1). L’adsorption des molécules de l’ATMP pourrait se faire via l’interaction des paires d’électrons libres de l’atome d’azote et les électrons de l’orbitale d libre de l’atome de fer (chimisorption). Cependant, ce mode d’adsorption n’a aucune contribution substantielle. En effet, les molécules de l’ATMP en milieu acide sont facilement protonées se mettant en forme ionique. Il est logique de supposer que dans ce cas l’adsorption électrostatique des cations est principalement la responsable des propriétés inhibitrices de l’ATMP de la corrosion de l’acier en milieu HCl. 73 Chapitre III: V. Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Analyse de la surface V.1. Microsonde de Castaing L'analyse par la microsonde de Castaing du C38 immergé dans des solutions 1M HCl et différentes concentrations en ATMP a révélé la présence des éléments C, P et O, à la surface de l’acier, éléments qui sont associés à l’ATMP et qui forment le film protecteur en surface. Nous nous sommes intéressés au phosphore plus particulièrement, car il ne peut provenir que de l’ATMP. La figure III.16 montre le pourcentage massique du phosphore trouvé à la surface de l’acier en fonction de la concentration de l’inhibiteur. Le (%) du phosphore augmente en fonction de la quantité de l’ATMP mise en solution avant analyse. Le tracé de la variation de l’efficacité (E%) en fonction du pourcentage massique en phosphore déterminé à la surface du matériau montre que l'efficacité augmente avec le pourcentage de phosphore trouvé à la surface (figure III.16). Ceci peut être expliqué par 120 1,8 100 1,6 80 1,4 60 1,2 40 1 20 0,8 0 0,6 -0,01 0,01 0,03 0,05 0,07 0,09 (%) en phosphore E (%) l’adsorption de la molécule de l’ATMP à la surface de l’acier. 0,11 Cinh (M) Fig. III.16. Evolution du pourcentage du phosphate à la surface de l’acier et de l’efficacité inhibitrice en fonction de la concentration de l’inhibiteur. 74 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide V.2. Analyse de surface par microscopie électronique à balayage Le MEB est utilisé ici pour l’observation, en imagerie par électrons secondaires, de la topographie de l'échantillon. L’analyse élémentaire est obtenue par le couplage avec un système d’analyse dispersive en énergie (EDX). Nos observations au MEB ont porté sur des échantillons d’acier après 24 h d’immersion à 30°C dans HCl 1M seul (figure III.17.a), et avec addition de 10-1 M de l’ATMP (figure III.17.b) L’examen des clichés (MEB) nous a permis en particulier de mettre en évidence la formation d’un film protecteur à la surface de l’acier en présence de l’ATMP. La figure (III.17.a, 1 et 2) montre la morphologie de la couche de produits de corrosion formée après 24 h d’immersion dans la solution de HCl 1M. B A (1) (2) (3) (4) 75 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide A B (5) (6) Fig. III.17.a : (1 ; 2 ; 3 ; 4) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h ; (5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h. Tableau III.6. Analyse EDX des deux zones Elément C O Si S Cl Cr Mn Fe Zone A % massique 6,8 22,37 0,39 0,18 0,47 0,65 1,16 67,98 Zone B % massique 9,31 28,16 0,44 0,18 0,51 0,75 1,56 59,08 Nous observons sur la surface des taches noires correspondant aux piqûres de corrosion, ainsi que des zones grises et blanches qui elles, correspondent aux pellicules d'oxydes de fer (tableau III.6). La figure III.17.b montre la morphologie de la couche formée après 24 h d’immersion dans la solution HCl 1M contenant 10-1M de l’ATMP. 76 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide A C B (1) (2) A C (3) (4) 77 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide B C (5) (6) Fig. III.17.b : (1 ; 2 ; 3) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h ; (4 ;5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h. Tableau III.7. Analyse EDX des trois zones Elément C N O Si P S Cl Cr Mn Fe Zone A % Massique 5,93 1,55 19,61 0,21 0,61 0,12 0,17 0,68 0,83 70,3 Zone B % Massique 3,04 1,91 2,11 0,78 0,87 0,42 0,43 0,67 0,92 88,86 Zone C % Massique 7,47 1,93 4,72 0,68 1,08 0,51 0,24 0,89 1,47 81,01 L’analyse EDX réalisée sur la surface (figure III.17.b (4 ; 5 ; 6)) révèle la présence d’oxygène et de fer suggérant ainsi la présence d’oxyde/hydroxyde de fer. Sur les trois zones analysées (A, B et C), la présence des pics de carbone, d’azote, et de phosphore est attribuable à l’adsorption de l’ATMP sur les produits de corrosion de l’acier (tableau III.7). Aucune forme de corrosion n’est détectée en surface. 78 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide V.3. Analyse XPS Pour une meilleure compréhension du mécanisme d’inhibition, nous avons effectué des analyses de surface par spectroscopie des photoélectrons X (XPS). Les analyses ont été effectuées sur ESCALAB 220 XL Scientific Spectrometer, utilisant une source raie Al Kα (1486,6 eV). La caractérisation par XPS a été réalisée sur l’électrode métallique traitée pour déterminer la composition chimique de la surface du film organique adsorbé. Les analyses ont été effectuées sur le disque d’acier après 24 h d’immersion dans l’électrolyte (HCl 1M en présence de 1.10-1 M de l’ATMP). Le temps d’immersion a été pris volontairement long pour s’assurer de la formation du film. L’électrode est retirée du milieu corrosif, rincée à l’eau distillée puis nettoyée et dégraissée dans l’éthanol sous ultrasons et finalement séchée. V.3.1.Détermination des états d’oxydation du fer : Afin de déterminer les différentes formes chimiques des différents éléments, il est nécessaire de procéder à un traitement mathématique des résultats (peak fitting). Le spectre du Fe2p est présenté sur la figure III.18 Fe2p Intensity (eV) Fe2p 3/2 Fe 3+ Fe 2+ Fe° 704 706 Fe 708 710 712 714 3+ 716 718 Binding energy (eV) Fig. III.18. Région Fe 2p du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP. 79 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Le spectre du fer 2p (figure III.18) présente un pic à 707 eV attribué au Fe° (fer métallique) [34,35], nous observons également un pic large à 711 eV (Fe2p3/2) et un autre pic à 717eV [36, 37]. Du fait que les pics principaux de Fe3+ (oxyde) et ceux du Fe3+ (hydroxyde) sont très proches, la présence d’oxy- hydroxydes hydratés ne peut être exclue. Nous observons la présence d’un autre pic à 714 eV attribué généralement au Fe2+ (Fe3O4) [38]. V.3.2. Analyse des pics de l’oxygène Trois états chimiques de l’oxygène contribuent à son signal (figure III.19) Intensity (a.u.) O 1s - OH 2- O H20adsorbé 527 528 529 530 531 532 533 534 535 536 Binding energy (eV) Fig. III.19. Région O 1s du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP. O2- (530,4 eV), OH- (531,8 eV), et H2O adsorbé (533 eV) [39 ; 40 ; 41]. Les signaux de l’oxygène (O1s) et du fer (Fe2p3/2), révèlent essentiellement la présence d’une couche mince d’oxy-hydroxyde de fer sur la surface de l’acier. V.3.3. Analyse des pics du phosphate L’observation d’un signal P 2p permet de révéler la présence de l’ATMP sur la surface du métal. Ce signal est décomposé en trois pics (figure III.20) attribués aux phosphonates (133,5 eV), aux CH2P(O)(OH)2 ( 134,2 eV) [42 - 45] et un pic à (132,8 eV) que nous n’avons pas pu identifier. 80 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide P 2p Phosphonate Intensity (a.u.) ???? CH2 P(O)(OH)2 130 131 132 133 134 135 136 137 Binding energy (eV) Fig. III.20. Région P 2p du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP. V.3.4. Analyse des pics de carbone La figure III.21 présente les décompositions des spectres C 1s. Le spectre obtenu est composé de trois pics. Le premier pic est à (284,7 eV), attribué à la présence de la liaison C-H du groupement méthylène de l’ATMP [46], le deuxième pic est à (286,7 eV) attribué à la liaison C-N [47 - 49], le troisième pic est à (288,8 eV) qui peut être attribué soit à la liaison C-O ou à la liaison C-P. 81 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Intensity (a.u.) C 1s C-H C-O ou C-P C-N 282 283 284 285 286 287 288 289 290 291 292 Binding energy (eV) Fig. III.21. Région C 1s du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP. V.3.5. Analyse des pics de l’azote L’observation d’un signal N 1s (figure III.22) permet de révéler la présence du groupement N(CH2)3- de la molécule ATMP, (400,1- 403 eV) [45]. N 1s 3− Intensity (a.u.) N(CH2 ) of ATMP 398 399 400 401 402 403 404 Binding energy (eV) Fig .III.22. Région N 1s du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP. 82 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Le tableau III.8 montre la comparaison des valeurs théoriques des énergies de liaison trouvées dans la littérature et les valeurs expérimentales de l’analyse des différents éléments réalisée par XPS. La plupart des valeurs expérimentales trouvées sont en parfait accord avec les valeurs théoriques. Tableau III.8. Comparaison des valeurs théoriques et expérimentales des énergies de liaison pour les différents éléments. Elément Fe2p O1s P2p C1s N1s VI. Valeur théorique Valeur expérimentale en (eV) en (eV) Fe° 706,6 707 [34; 35] Fe2+ 715 714 [38] Fe3+ 711 711 [36 ; 37] O2- 530,3 530,4 [39 ; 40 ; 41] - OH 531,6 531,8 [39 ; 40 ; 41] H2O 532,9 533 [39 ; 40 ; 41] Phosphonate 133,5 133,5 [42 ; 43 ; 44 ; 45] CH2P(O)(OH)2 134,2 134,2 [42 ; 43 ; 44 ; 45] C-H 284,7 284,7 [46] C-N 286,3 286,7 [47 ; 48 ; 49] C-O ou C-P 288,8 288,8 N(CH2)3- 400,4 et 403 400,1 et 403 Etat Références [45] Etude microbiologique VI.1. Introduction Quand un métal est immergé dans un milieu non-stérile, des microorganismes peuvent adhérer à la surface du métal et former un biofilm. Les biofilms sont en général des structures complexes, avec une épaisseur non uniforme, constituées par les cellules des microorganismes morts ou vivants, et par des produits organiques et inorganiques issus de leur activité biologique. L’activité des microorganismes dans le biofilm peut favoriser la corrosion du métal. La corrosion induite par l'activité des microorganismes est appelée biocorrosion. En réalité, les processus derrière la biocorrosion sont les mêmes que dans la corrosion classique. Dans un processus de corrosion de type électrochimique classique, la dissolution d’un métal, tel que le fer, a lieu aux sites anodiques selon la demi-réaction : Fe →Fe++ + 2 e– 83 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Les électrons sont acceptés à des sites séparés dans la réaction cathodique. L’accepteur d’électron le plus courant en aérobiose est l’oxygène sous forme dissoute : O2 + 2 H2O + 4 e– →4 OH– Les micro-organismes peuvent intervenir dans le processus électrochimique de base et participer à différents types de biocorrosion : biocorrosion aérobie causée par les bactéries sulfooxydantes Thiothrix et Beggiatoa qui utilisent les sulfures ou le soufre comme donneurs d’électrons, biocorrosion aérobie causée par les bactéries ferro-oxydantes autotrophes (Gallionella) ou hétérotrophes (Spherotilus, Leptothrix, Crenothrix, Clonothrix). Ces microorganismes peuvent exercer une dépolarisation anodique, créer des cellules d’aération différentielles ou entraîner la formation d’hydrates ferriques corrosifs [50]. En l’absence d’oxygène, un autre type de corrosion est largement rencontré. C’est celui qui est induit par les bactéries sulfurogènes. Dans ce cas de corrosion anaérobie, le rôle d’accepteurs d’électrons est joué par les protons selon un mécanisme du type suivant : 2 H+ + 2e– → 2 [H] →H2 La corrosion induite par les bactéries sulfurogènes se caractérise souvent par la formation de piqûres ouvertes remplies de produit de corrosion noires riches en sulfures de fer. Après élimination des produits de corrosion, le métal reprend un aspect brillant et se réoxyde rapidement à l’air. En environnements anoxiques, ce type de corrosion survient toujours sous des dépôts organiques et inorganiques, sous des sécrétions microbiennes visqueuses ou sous des boursouflures produites par les bactéries du fer. La nature hétérogène du biofilm avec la production de substances agressives et la consommation des ions métalliques ou de l’oxygène du milieu, changent les conditions physicochimiques à la surface du matériau et peuvent favoriser les réactions de corrosion. VI.2. Formation du biofilm. Toute structure organique ou inorganique exposée à des conditions non-stériles peut être colonisée par des microorganismes qui peuvent former un biofilm. La formation du biofilm suit différentes étapes (figure III.23) [51]: 1. Conditionnement : des molécules organiques adhèrent à la surface propre du substrat modifiant ses caractéristiques initiales. 84 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide 2. Adhésion : des microorganismes adhèrent à la surface conditionnée. 3. Adaptation : les microorganismes produisent des polymères extracellulaires pour attraper des nutriments dans la solution. Ces exopolymères fortifient l’adhésion des cellules au substrat. 4. Maturation: le biofilm commence à devenir plus épais grâce à la multiplication des microorganismes et à l'adhésion des autres cellules en suspension qui se joignent à la colonie. 5. Rupture: le biofilm atteint son épaisseur maximale pour laquelle des forces hydrodynamiques arrachent des morceaux de biofilm. Fig. III.23. Etapes de formation du biofilm Le biofilm offre des avantages aux microbes qui le forment. Il offre une protection contre les substances toxiques dans le milieu et contre la déshydratation, il peut stocker des nutriments et faciliter l’interaction symbiotique entre différentes espèces de microorganismes. Le biofilm peut accumuler les substances issues de l’activité microbienne en son sein. Parmi ces substances, il peut y avoir des acides aminés, des acides organiques, des enzymes, des sucres, des alcools, etc. Certaines de ces substances peuvent être à l'origine des problèmes de corrosion. Les inhibiteurs de corrosion possédant un effet antimicrobien présentent une importance particulière. Lors de ce travail, nous avons évalué l’activité antibiocorrosion de l’ATMP. VI.3. Conditions expérimentales : Cette activité antibactérienne de l’ATMP a été étudiée contre Aeromonas hydrophila ATCC 7966, Bacillus subtilis ATCC 6633, Escherichia coli ATCC 11229, Listeria innocua ATCC 51742, Pseudomonas aeruginosa MSH, Pseudomonas fluorescens ATCC 13525 et Staphylococcus aureus ATCC 6538. Le choix de ces espèces est justifié par le fait que lors de la 85 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide formation du biofilm sur un support (en acier), il est possible de trouver de nombreuse espèces parmi lesquelles celles qui ont été testées. Les bactéries étudiées sont conservées à -24 °C dans du glycérol contenant un bouillon nutritif et sont sous-cultivées deux fois sous agitation (60 tr-min), à 30°C, dans le milieu Mueller-Hinton (Biokar Diagnostic). Pour déterminer la concentration minimale inhibitrice (CMI), la solution d’ATMP (500 g/L) a été filtrée à travers un filtre de nitrate de cellulose à 0.2 µm. La CMI a été mesurée en utilisant les méthodes de dilution au demi par cascade (1/2, 1/4, 1/8, 1/16…). Ces solutions ont été confrontées à une population bacterienne à 106 cellules /mL. Ces expériences ont été répétées au moins trois fois. La CMI de l’ATMP a été aussi déterminée contre Listeria innocua ATCC 51742 dans le milieu Mueller-Hinton tamponné à pH = 6,5 avec de MOPS (l'acide 3-(N-morpholino) propanesulfonic). Le pH des solutions a été alors mesuré en utilisant un pHmètre Inolab. VI.4. Résultats et discussions : Les résultats de l’effet antibactérien de l’ATMP contre les bactéries Gram positifs et Gram négatifs sont présentés sur le tableau III.9. La CMI la plus basse (0,2 mg/L) est mesurée pour P. fluorescens tandis que la CMI la plus élevée est mesurée pour E. coli (3,1 mg/L). Les résultats du tableau III.9 montrent aussi que la CMI des phosphonates contre L. innocua et P. aeruginosa est 2 fois plus grande (1,6 mg/L) que celle contre A. hydrophila, B. subtilis et S. aureus (0.8 mg/L). Le pH du milieu Mueller Hinton correspondant à la CMI de chaque bactérie est mesuré dans le milieu. Ces résultats montrent que ces acidités sont inférieures à 5 sauf pour P. fluorescens, pour laquelle le pH est de 6,3. De telles acidités peuvent être inhibitrices de la croissance des bactéries testées comme c’est le cas pour Listeria, le pH de croissance minimal est compris entre 4,0-4,4 [52, 53]. La plupart des bactéries testées ont une croissance optimale à pH neutre, mais peuvent tolérer des pH acides avec une croissance moins importante. Le pH le plus bas toléré dépend du genre et espèce des bactéries, voire même, de la souche utilisée. 86 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Table III.9. La CMI de l’ATMP et pH du milieu correspondant pour chaque bactérie. Le pH a été mesuré dans le milieu Mueller Hinton contenant la concentration en ATMP correspondante en l’absence de la bactérie Bactérie CMI (µg/Ml) Ph Aeromonas hydrophila ATCC 7966 0,8 4,7 Bacillus subtilis ATCC 6633 0,8 4,7 Escherichia coli ATCC 11229 3,1 3,3 Listeria innocua ATCC 51742 1,6 4,0 Pseudomonas aeruginosa MSH 1,6 4,0 Pseudomonas fluorescens ATCC 13525 0,2 6,3 Staphylococcus aureus ATCC 6538 0,8 4,7 Ces résultats permettent de supposer que l'activité inhibitrice de l’ATMP pourrait être due au pH bas des solutions utilisées plutôt qu’à la nature chimique de la molécule. Pour tester ces hypothèses et savoir s'il y a d'autres mécanismes d’inhibition de l’ATMP, la CMI contre Listeria innocua a été étudiée dans le milieu de culture tamponné avec du MOPS à pH =6,5 (Tableau III.10). Les résultats montrent que la CMI de l’ATMP contre L. innocua en milieu tamponné est à peu près 4 fois plus grande que celle mesurée dans le milieu Mueller Hinton non tamponné. Ces résultats montrent que l'activité antibactérienne de l’ATMP est le résultat d'un effet combiné de la baisse de pH du milieu de culture entraîné par cette molécule et de la nature chimique de la molécule phosphonate. Ainsi, l'activité de l’ATMP est tant directe qu'indirecte. L’effet direct résulte en partie du fait que le pH du milieu de culture diminue fortement en présence de l’ATMP. Cependant, un autre mécanisme doit intervenir puisque l'ATMP présente aussi une activité antibactérienne dans un milieu de culture tamponné. Ces résultats sont en accord avec ceux rapportés par Chase dans le cas du Forestyl-Al (aluminium tris-o-ethyl phosphonate) [54]. Tableau III.10. CMI de l’ATMP contre Listeria innocua dans le milieu Mueller Hinton (pH 6,5). Bactérie Listeria innocua ATCC 51742 Concentration en ATMP (µg/mL) 1,6 3,1 + + (+) : Bactérie en développement (-) : Bactérie en arrêt de développement. 6,3 − 87 Chapitre III: VII. Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Conclusion La variation de l’efficacité inhibitrice de l’ATMP en fonction de la concentration en milieu HCl 1M est illustrée par la figure III.24. L’efficacité inhibitrice augmente avec l’augmentation de la concentration. Nous constatons qu’il y a un bon accord entre les valeurs de l’efficacité inhibitrice déterminées par gravimétrie et celles issues des mesures d’impédance. D’autre part, l’efficacité inhibitrice déterminée, par les courbes de polarisation (mesure instantanée), est plus faible que celles déterminées par perte de poids et SIE. Cette différence est due tout simplement à la courte durée d’immersion dans le cas de l’étude électrochimique stationnaire (2 h). En effet, il y a formation d’un film protecteur plus important dans les deux premiers cas dont le temps d’immersion est de 24 h, ce qui explique l’écart entre les valeurs obtenues. 100 E (% ) 80 60 40 20 0 5.10-5 5.10-3 5.10-2 1.10-1 Concentration en (M) Gravimétrie Courbe de polarisation S.I.E Fig. III.24. Variation de l’efficacité inhibitrice en fonction de la concentration dans HCl 1M 88 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide L’efficacité inhibitrice de l’ATMP dépend du temps d’immersion et de la température, l’adsorption de l’ATMP à la surface de l’acier obéit à l’isotherme d’adsorption de Langmuir. Le calcul de ∆G0ads montre que l’ATMP est physisorbé en surface du métal mais on ne peut pas exclure un phénomène de chimisorption. Les analyses de surface (microsonde de Castaing, MEB, EDX et XPS) montrent la présence de l’ATMP en surface. L’étude microbiologique a montré l’efficacité antibactérienne de l’ATMP. 89 Chapitre III: Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier par l’ATMP en milieu acide Références bibliographiques [1] A. Benyaich, M. Roch, J. Pagetti, M.Troquet, Matériaux et Techniques, 76, 36 (1988). [2] A.A. Aksut, W.J. Lorenz, F. Mansfeld, Corros. Sci., 22, 611 (1982). [3] R.J. Chin, K. Nobe, J. Electrochem. Soc., 119, 1457 (1972). [4] M. Bartos, N. Hackerman, J. Electrochem. Soc., 139, 3428 (1992). [5] D.R. MacFarlane, S.I. Smedley, J. Electrochem. Soc., 133, 2240 (1986). [6] Y. Feng, K.S. Siow, W.K. Teo, A.K. Hsieh, Corros. Sci., 41, 829 (1999). [7] J.O’M. Bockris, D. Drazic, R. Despic, Electrochim. Acta, 4, 325 (1961). [8] E.J. Kelly, J. Electrochem. Soc., 112, 124 (1965). [9] A. Popova, E. Sokolova, S. Raicheva, M. Christov, Corros. Sci., 45, 33 (2003). [10] K. Es-salah, M. Keddam, K. Rahmouni, A. Shriri, H. Takenouti, Electrochim. Acta, 49, 2771 (2004). [11] Z.B. Stoynov, B.M. Grafov, B. 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Chase, Plant Dis., 77, 771 (1993). 92 Chapitre IV : I. Etude thermodynamique Introduction La température est l’un des facteurs susceptibles de modifier le comportement d’un matériau dans un milieu corrosif. Elle peut modifier l’interaction métal-inhibiteur dans un milieu donné. L’influence de la température sur l’efficacité des inhibiteurs organiques, notamment en milieu acide a fait l’objet de plusieurs articles ; lors de décapages et détartrages à haute température, pour enlever les produits de corrosion sur les installations métalliques, les inhibiteurs ont pour rôle de protéger ces dernières face aux attaques acides [1-4]. H.Hassan [5] a étudié l’effet de la température sur l’efficacité de plusieurs inhibiteurs de corrosion utilisés pour la protection de l’acier dans un milieu HCl 0.1 M. Gomma [1,2] a étudié cet effet sur la protection du cuivre par le benzotriazole dans l’acide sulfurique et pour des températures comprises entre 30-65 °C. Ces études ont révélé une diminution du pouvoir protecteur de l’inhibiteur avec l’augmentation de la température. Il a été prouvé, qu’avec l’augmentation de la température, peu de molécules gardent leurs pouvoirs inhibiteurs comme elles le sont à basse température [8-9]. L’effet de la température sur l'inhibition de la corrosion du fer et de l'acier en milieu acide, très souvent dans des solutions HCl et H2SO4, a fait l'objet d'un grand nombre d’études [10-18]. Chetouani et al. [3, 6, 7] ont abouti aux mêmes constatations lors de leurs essais sur l’action inhibitrice de composés organiques de type bipyrazolique [6] et de dérivés de la pyridazine [7] sur la corrosion du fer armco en milieu acide dans l’intervalle de température 20-80 °C. Pour déterminer l’effet de ce facteur sur le pouvoir inhibiteur du composé organique étudié (ATMP), nous avons effectué une étude à différentes températures (30°C, 40°C, 50°C et 60°C) à l’aide des mesures électrochimiques stationnaires en mode potentiostatique. 93 Chapitre IV : II. Etude thermodynamique Etude de l’effet de la température par spectroscopie d’impédance électrochimique Afin de déterminer l’effet de la température sur le comportement de l’acier C38 en milieu HCl en présence de l’ATMP, nous avons étudié à une concentration de 5×10−2M en inhibiteur, l’influence de ce paramètre après 4h d’immersion. Les diagrammes de Nyquist obtenus par spectroscopie d’impédance électrochimique après 4h d’immersion sont présentés sur la figure IV.1. Le tracé de Nyquist ne révèle qu’une seule boucle capacitive qui diminue quand la température augmente. Il est important de noter que la boucle capacitive apparaît aplatie ce qui suggère un mécanisme complexe loin d’un simple transfert de charge. Dans ce cas, la valeur de la résistance de polarisation Rp obtenue graphiquement par extrapolation simple de la boucle capacitive surestime la résistance de transfert de charge Rct et donne une valeur erronée de celle-ci. Afin d’obtenir des données numériques exploitables, il est nécessaire de traiter les diagrammes d’impédance en utilisant un circuit électrique équivalent qui modélise l’interface électrode/électrolyte et en ajustant mathématiquement (fiter) ses paramètres par rapport aux points expérimentaux. 30°C 40°C 50°C 60°C -100 12,58 2 Zi (Ω cm ) 5,01 -50 31,62 39,81 1,25 2,51 0,19 10 6 0 0 50 100 150 200 250 Ω cm2) Zr (Ω Fig. IV.1. Diagrammes de Nyquist de l’acier C 38 dans une solution 1M HCl + 5×10−2M ATMP après 4h d’immersion à différentes températures Le circuit équivalent décrivant l’ensemble des diagrammes obtenus est représenté sur la figure IV.2. Ce circuit est un modèle simple et constitué de la résistance de solution Rs, de la résistance de transfert de charge Rct et de la constante de phase élémentaire CPE. 94 Chapitre IV : Etude thermodynamique Les valeurs des paramètres électrochimiques obtenues par S.I.E sont réunies dans le tableau IV.1. Les valeurs du paramètre (CPE) (n) se situent entre 0,8 et 0,9 ; leur déviation par rapport à la valeur d’une parfaite capacitance (n=1) pourrait être due d’une part à la distribution des énergies d’activations dans la zone de charge d’espace et d’autre part à la rugosité et l’inhomogénéité de la surface de l’électrode. Rs CPE Rt Fig. IV.2. Le circuit électrique équivalent modélisant l'interface C38 acier / 1M HCl + 5×10−2M ATMP à différentes températures après 4h d’immersion. Après analyse des résultats obtenus, nous remarquons que : Les valeurs de la résistance de transfert de charge (Rct) diminuent avec l’augmentation de la température. Les valeurs de la Cdl augmentent en fonction de la température. Ceci peut être expliqué par deux effets: L’augmentation de la température contribue positivement au phénomène de la corrosion. La température change l’équilibre adsorption- désorption en faveur du processus de désorption, ce qui diminue le pouvoir inhibiteur de la molécule. Ce qui confirme que l’ATMP agit par adsorption à la surface métallique. 95 Chapitre IV : Etude thermodynamique Tableau IV.1. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier dans HCl 1M avec addition de 5.10-2M de l’ATMP à différentes températures après 4h d’immersion. Température ° (C) Concentration en Inhibiteur (M) -1 Cdl (µF.cm-2) τ (s) 4H 4H 4H 0,847 185,6 133,59 2,48.10-2 104 A s Ω-1cm-2 n Rct (Ω Ω cm2) 4H 4H 4H 5,38 2,352 Rs (Ω Ω cm2) n 30°C 0,5 10 40°C 0,5 10-1 4,9 1,857 0,919 152 135,60 2,03.10-2 50°C 0,5 10-1 4,58 2,019 0,922 65,2 139,97 9,13.10-3 60°C 0,5 10-1 4,64 2,047 0,942 42,3 152,80 6,46.10-3 L’équation d’Arrhenius a été utilisée pour calculer la valeur de l’énergie d’activation Icorr = k exp( − Ea ) RT (1) où Ea est l’énergie d'activation, k = constante [6]. Icorr = RT (z F Rct)-1 (2) Icor est inversement proportionnel à Rct, (équation 2) ce qui nous a permis d’accéder aux valeurs de Icor à différentes températures. Le tracé des variations du Ln Icorr =f (1/T) est une droite, nous pouvons donc calculer la valeur d’énergie d’activation (figure IV.3). La valeur trouvée de Ea est de l’ordre de 46,84 kJ.mol-1. Ln Icor /µA.cm -2 -6 -7 -8 -9 -10 2,9 3 3,1 3 3,2 -1 3,3 3,4 -1 10 T / K Fig. IV.3. Droite d’Arrhenius calculée à partir de la densité du courant de corrosion de l’acier dans : 1 M HCl + 5 x 10-2 M (ATMP). 96 Chapitre IV : Etude thermodynamique III. Etude potentiostatique L'effet de la température sur la réaction acide- surface de l’acier est très complexe, car beaucoup de changements peuvent arriver à la surface métallique comme la gravure rapide et la désorption de l’'inhibiteur, l'inhibiteur lui-même peut subir une décomposition et/ou un réarrangement. Afin de déterminer l’effet de la température sur l’efficacité inhibitrice de la molécule étudiée (ATMP), nous avons tracé les courbes de polarisation de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de l’ATMP, dans la gamme de température (30- 60°C). La figure IV.4 représente l’effet de la température sur les courbes de polarisation cathodiques et anodiques de l’acier en milieu HCl 1M en l’absence et en présence de 10-1M de l’ATMP. Pour les autres concentrations, le même effet est observé et les courbes sont modifiées de la même manière (annexe 2). HCl 1M 30°C HCl 1M 40°C HCl 1M 50°C HCl 1M 60°C Log I /A cm-2 -1 -2 -3 -4 (a) -5 -6 -7 -8 -800 -600 -400 -200 E vs SCE /mV 97 Chapitre IV : Etude thermodynamique 60°C 50°C 40°C 30°C Log I / Acm-2 -1 -3 (b) -5 -7 -650 -550 -450 -350 -250 E vs SCE / mv Fig. IV.4. Effet de la température sur les courbes de polarisation cathodiques et anodiques de l’acier en milieu HCl 1M en l’absence (a) et en présence de 10-1M de l’ATMP (b). D’après les résultats obtenus, nous remarquons ce qui suit: Les densités de courant augmentent avec l’accroissement de la température de 30 à 60°C, les courbes dans la partie cathodique sont parallèles, indiquant que la réduction des H+ à la surface de l’acier se fait selon le même mécanisme d’activation pure dans tout le domaine de température étudié. Le potentiel de corrosion de l’acier (Ecorr) est peu modifié par l’accroissement de la température de 30 à 60°C dans HCl 1M sans et avec inhibiteur. Les valeurs des densités du courant de corrosion (Icorr), potentiels de corrosion de l’acier (Ecorr), et l’efficacité inhibitrice de l’ATMP en fonction de la température sont données dans le tableau IV.2. Nous remarquons que l’augmentation de la température provoque un accroissement de Icorr et l’efficacité inhibitrice diminue dans tout le domaine de température étudié. 98 Chapitre IV : Etude thermodynamique Tableau IV.2. Influence de la température sur les paramètres électrochimiques de l’acier en milieu HCl 1M + différentes concentrations de l’ATMP. Température (C°) 30 40 Concentration en inhibiteur (M) 1M HCl Ecorr versus SCE (mV) -481 Icorr (µA cm-2) E (%) Ө 569,8 5×10 -5 -482 477,8 16,15 0,1615 5×10 -3 -473 175,4 69,22 0,6922 5×10 -2 -470 109 80,82 0,8082 1×10-1 1M HCl -463 -464 76,7 800,7 86,54 0,8654 5 ×10-5 -470 700,3 12,54 0,1254 5 ×10-3 -452 478,7 40,21 0,4021 -2 -471 308,3 61,50 0,6150 -1 1×10 1M HCl -462 -461 235,3 999,1 70,61 0,7061 5×10-5 -455 875,9 12,33 0,1233 5×10 -3 -463 737,2 26,21 0,2621 5×10 -2 -464 572,7 42,68 0,4268 -1 -454 -465 407,9 1314,7 59,17 0,5917 5×10 50 1×10 1M HCl 5×10-5 60 -456 1195,5 9,07 0,0907 -3 -461 1046,9 20,37 0,2037 5×10-2 -453 788 40,06 0,4006 -1 -445 651,1 50,47 0,5047 5×10 1×10 D’une manière générale, les valeurs de Icorr augmentent avec la température, que l’on soit ou non en présence d’inhibiteur dans la solution (tableau IV.2). L’évolution des courants de corrosion dans la solution corrosive présente une croissance régulière et rapide, confirmant une dissolution métallique croissante avec l’augmentation de la température. Ainsi, l’efficacité inhibitrice diminue quand la température augmente. Ce comportement a été expliqué par Ammar et all. [19] comme le résultat des interactions spécifiques possibles entre la surface de fer et l'inhibiteur. L’augmentation de la température induit une désorption de la molécule inhibitrice. 99 Chapitre IV : Etude thermodynamique III.1. Détermination des énergies d’activation Dans cette étude, la dépendance, de type Arrhenius, entre la vitesse de corrosion et la température, a été utilisée pour calculer la valeur de l’énergie d’activation pour les différentes concentrations en ATMP. Icorr = k exp( − Ea ) RT (1) où Ea est l’énergie d'activation, k = constante [6]. La figure IV.5 illustre la variation du logarithme de la densité de courant de corrosion en fonction de l’inverse de la température absolu. Cette variation du Ln Icorr =f (1/T) est une droite pour les différentes concentrations sans et avec inhibiteur. A partir de la relation LnIcorr /µA.cm -2 d’Arrhenius, nous pouvons donc calculer les énergies d’activation. 7 a b 5,5 c d e 4 2,95 3 3,05 3,1 3,15 3,2 3,25 3,3 3,35 103 T-1 /K-1 Fig. IV.5. Droites d’Arrhenius calculées à partir de la densité du courant de corrosion de l’acier dans : (a) 1M HCl; (b) 1M HCl + 5 x 10-5 M (ATMP); (c) 1M HCl + 5 x 10-3 M (ATMP); (d) 1 M HCl + 5 x 10-2 M (ATMP) et (e) 1M HCl + 1 x 10-1 M (ATMP). 100 Chapitre IV : Etude thermodynamique Les énergies d’activation calculées pour les différentes concentrations en ATMP sont données sur le tableau IV.3. Tableau IV.3. Les énergies d'activation Ea, pour l’acier dans HCl 1 M en l’absence et en présence de différentes concentrations de l’ATMP Concentration. Ea (M) (kJ.mol-1) 1 M HCl 22,94 ATMP 5×10-5 25,00 5×10-3 48,94 5×10-2 55,30 1×10-1 58,80 Nous constatons une augmentation des énergies d'activation pour les différentes concentrations en ATMP par rapport au blanc (HCl 1M). En 1965, Radovici [20] propose un classement des inhibiteurs reposant sur la comparaison des énergies d’activation obtenues en l’absence (Ea) et en présence de l’inhibiteur (Eai). Il distingue : 1. Les inhibiteurs pour lesquels Eai > Ea, qui s’adsorbent sur le substrat par des liaisons de nature électrostatique (liaisons faibles). Ce type de liaisons sensibles à la température ne permet pas de lutter efficacement contre la corrosion quand la température augmente. 2. Les inhibiteurs pour lesquels Eai< Ea. Ces inhibiteurs présentent, quant à eux, une augmentation du pouvoir protecteur avec la température. Les molécules organiques de l’inhibiteur s’adsorbent à la surface métallique par liaisons fortes (chimisorption). 3. Les inhibiteurs pour lesquels Eai = Ea. Cette catégorie ne présente pas d’évolution du pouvoir protecteur avec la température ; très peu de composés appartiennent à cette dernière catégorie. 101 Chapitre IV : Etude thermodynamique En général, la température a un effet important sur les phénomènes de corrosion : la vitesse de corrosion augmente lorsque la température d’essai augmente, et cette augmentation de température induit, en fait, des changements sur l’action des inhibiteurs [22]. Putilova et all. [21] considèrent que l’augmentation du pouvoir protecteur avec l’augmentation de la température est due au changement de la nature de l’adsorption : à des faibles températures, l’inhibiteur est adsorbé physiquement tandis que la chimisorption est favorisée à haute température. D’après les résultats obtenus, nous pouvons conclure que l’inhibiteur étudié s’adsorbe sur la surface par des liaisons de nature électrostatiques (physisorbé à la surface de l’électrode). Une formule alternative de l’équation d’Arrhenius permet la détermination de l’enthalpie et l’entropie, et ce selon l’équation [23] suivante : I corr = ∆S ο ∆H aο RT exp( a ) exp( − ) Nh R RT (2) où h : Constante de Plank , N : Nombre d’Avogadro, ∆Ha0: Enthalpie d’activation et ∆Sa0: Entropie d’activation. La variation du ln (Icorr /T) en fonction de l’inverse de la température est une droite (figure IV.6), avec une pente égale à (-∆Ha0/R) et une ordonnée à l’origine égale à (Ln R/Nh + ∆Sa0/R). 102 Chapitre IV : Etude thermodynamique Ln(Icorr/T) / µA.cm-2.K-1 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 -1,5 -2 a b c . d e 2,9 3 3,1 3,2 3,3 3,4 103 T-1 . K -1 Fig. IV.6. Droites d’Arrhenius calculées à partir de la densité du courant de corrosion de l’acier dans (a) 1M HCl; (b) 1M HCl + 5 x 10-5 M (ATMP); (c) 1M HCl + 5 x 10-3 M (ATMP); (d) 1 M HCl + 5 x 10-2 M (ATMP) et (e) 1M HCl + 1 x 10-1 M (ATMP). Nous pouvons donc calculer les valeurs de ∆Ha0 et ∆Sa0 [24]. Les valeurs des enthalpies ∆Ha0 et des entropies ∆Sa0 sont données dans le tableau IV.4. Les signes positifs des enthalpies (∆Ha0) reflètent la nature endothermique du processus de dissolution de l’acier. Les valeurs élevées et négatives de l’entropie ∆Sa0 impliquent que le complexe activé dans l’étape déterminante de la vitesse représente une association plutôt qu’une dissociation, signifiant qu’il y a diminution du désordre lors de la transformation des réactifs en complexe activé [25,26]. 103 Chapitre IV : Etude thermodynamique Néanmoins, toutes les valeurs des énergies d’activation (Ea) sont plus grandes que les valeurs analogues de ∆Ha0 indiquant que le processus de corrosion implique une réaction gazeuse, celle de formation de H2. De plus, pour tous les systèmes, la valeur moyenne de la différence (Ea - ∆Ha0) est environ 2,64 kJ mol-1 proche de la valeur moyenne du produit RT (2,68 kJ mol-1), où T est comprise entre 30 et 60°C, ceci est expliqué par le fait que le processus de corrosion est une réaction unimoléculaire, caractérisé par l’équation suivante [27] : Ea - ∆H aο = RT (3) Tableau IV.4. Les enthalpies et entropies, ∆Ha0 et ∆Sa0 pour l’acier en HCl 1 M en l’absence et en présence de différentes concentrations de l’ATMP Concentration. ∆Ha0 ∆Sa0 (M) (kJ.mol-1) (J.mol-1) 1 M HCl 20,30 -125,19 5×10-5 ATMP 22,36 -119,81 5×10-3 46,30 -47,98 5×10-2 52,66 -30,98 1×10-1 56,16 -22,35 104 Chapitre IV : Etude thermodynamique III.2. Les isothermes d’adsorption L’inhibition de la corrosion des métaux par les composés organiques est expliquée par leur adsorption. Cette dernière est décrite par deux principaux types d’adsorption, à savoir, l’adsorption physique et la chimisorption. Elle dépend de la charge du métal, desa nature, de la structure chimique du produit organique et du type d’électrolyte. La détermination du type d’isotherme nécessite le calcul du taux de recouvrement (θ ). Le taux de recouvrement (θ ) est calculé à partir de la relation suivante [28]: I corr(inh) = ( 1 − θ )I corr +I sat (4) Le réarrangement de cette équation donne : −I corr corr(inh) θ= I -I corr sat I (5) où Icorr, Icorr(inh) et Isat sont les valeurs de densité du courant de corrosion de l’acier déterminées par extrapolation des droites cathodiques de Tafel, après immersion en milieu acide respectivement sans et avec addition de l’inhibiteur et quand la surface est entièrement couverte, (Icorr = Isat pour la concentration la plus élevée). Comme Isat << Icorr donc, θ = I corr −I I corr(inh) (6) corr Au cours de cette étude, différents isothermes comprenant Langmuir, Temkin et Frumkin ont été testés afin de trouver l’isotherme d’adsorption convenable (figures IV.7, IV.8 et IV.9). Ces isothermes d’adsorption ont été utilisées pour d'autres inhibiteurs [29]. Selon ces isothermes, le taux de recouvrement (θ) est relié à la concentration en inhibiteur Cinh par les équations suivantes : 105 Chapitre IV : θ= bCinh 1 + bCinh Etude thermodynamique (Isotherme d’adsorption de Langmuir) (7) exp( −2aθ ) = KCinh (Isotherme d’adsorption de Temkin) (8) θ exp( −2aθ ) = KCinh 1 − θ (Isotherme d’adsorption de Frumkin) (9) où a est une constante d’interaction entre particules adsorbées, b désigne le coefficient d'adsorption, K est la constante d'équilibre du processus d'adsorption et Cinh la concentration de l'inhibiteur dans l'électrolyte. Les coefficients de corrélation (R2) ont été utilisés pour choisir l'isotherme la plus représentative (Tableau IV.6). Les courbes Cinh / θ en fonction de la concentration en ATMP sont linéaires aux différentes températures avec un coefficient de corrélation de 0,99 (figure IV.6), cela montre que l’adsorption de l’ATMP sur la surface de l’acier en milieu chlorhydrique obéit à l’isotherme d’adsorption de Langmuir, et ceci pour toutes les températures étudiées. 106 Chapitre IV : Etude thermodynamique Tableau IV.5. Taux de recouvrement (θ ) aux différentes concentrations de l’ATMP et à différentes températures. Température (C°) 30 40 Ecorr versus SCE (mV) -481 Icorr (µA cm-2) Ө 569,8 5×10 -5 -482 477,8 0,1615 5×10 -3 -473 175,4 0,6922 5×10 -2 -470 109,3 0,8082 -1 1×10 1M HCl -463 -464 76,7 800,7 0,8654 5 ×10-5 -470 700,3 0,1254 -3 -452 478,7 0,4021 -2 -471 308,3 0,6150 -1 1×10 1M HCl -462 -461 235,3 999,1 0,7061 5×10-5 -455 875,9 0,1233 5×10 -3 -463 737,2 0,2621 5×10 -2 -464 572,7 0,4268 -454 -465 407,9 1314,7 0,5917 Concentration en inhibiteur (M) 1M HCl 5 ×10 5×10 50 1×10-1 1M HCl 5×10-5 60 -456 1195,5 0,0907 5×10 -3 -461 1046,9 0,2037 5×10 -2 -453 788 0,4006 1×10 -1 -445 651,1 0,5047 107 Chapitre IV : Etude thermodynamique 60°C 0,2 50°C Cinh /θ (M) 0,16 40°C 0,12 30°C 0,08 0,04 0 0 0,04 0,08 Cinh (M) 0,12 Fig. IV.7. Isothermes d’adsorption de Langmuir de l’acier dans HCl 1M en présence de Ө l’ATMP à différentes températures. 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 30°C 40°C 50°C 60°C 0 -2 -4 -6 -8 -10 -12 Ln C Fig. IV.8. Isotherme d’adsorption de Temkin de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à différentes températures. 108 Ln[C(1-Ө)/Ө] Chapitre IV : Etude thermodynamique -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 30°C 50°C 40°C 60°C 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Ө Fig. IV.9. Isotherme d’adsorption de Frumkin de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à différentes températures. Tableau IV.6. Coefficients de corrélation (R²) obtenus par les isothermes de Langmuir, Temkin, et Frumkin à différentes températures. Température (°C) Isotherme de Langmuir R2 Isotherme de Temkin R2 Isotherme de Frumkin R2 30 0,9988 0,9748 0,9357 40 0,9944 0,9812 0,9698 50 0,9933 0,9011 0,8363 60 0,9820 0,8802 0,8159 109 Chapitre IV : IV. Etude thermodynamique Les paramètres thermodynamiques d’adsorption L’expression mathématique de l’isotherme de Langmuir peut être écrite comme suit : θ 1 −θ = KCinh (10) Le réarrangement de cette équation donne: Cinh θ = 1 + Cinh K (11) Où Ө est le taux de recouvrement, Cinh est la concentration de l’inhibiteur présente dans l’électrolyte et K est la constante d’adsorption. Nous remarquons que les valeurs de K diminuent en fonction de la température (Tableau IV.7). La constante d'adsorption K est liée à l'énergie libre standard d’adsorption (∆G0ads) par l'équation suivante : K= 1 − ∆G °ads exp 55 ,5 RT (12) Tableau IV.7. Constantes d’adsorption Kads à différentes températures. Température (°C) Kads (M-1) 30 666,667 40 222,222 50 138,889 60 86,956 La valeur 55,5 est la concentration de l'eau en solution (mol.L-1) [30]. L'énergie libre standard d'adsorption (∆G0ads) peut donc être calculée et sa variation en fonction de la température (figure IV.10) permet de calculer l’enthalpie standard d'adsorption (∆H0ads). L'entropie standard d'adsorption (∆S0ads) peut être calculée par l'équation suivante : ∆G0ads = ∆H0ads − T∆S0ads (13) 110 Chapitre IV : Etude thermodynamique L’évolution de ∆G0ads en fonction de la température est linéaire, indiquant la bonne corrélation entre les paramètres thermodynamiques. Les données thermodynamiques obtenues pour l’ATMP, en utilisant l'isotherme d'adsorption sont données dans le tableau IV.8. G°ads (kJ.mol-1) -27 -26 -25 -24 -23 -22 -21 300 310 320 T (K) 330 340 Fig. IV.10. L’évolution de ∆G0ads en fonction de la température. Les valeurs négatives de ∆G0ads indiquent la spontanéité du processus d'adsorption et la stabilité de la double couche adsorbée sur la surface métallique. Généralement, les valeurs de ∆G0ads, voisines de -20 kJ /mol ou inférieures, sont liées à des interactions électrostatiques entre les molécules chargées et le métal chargé (adsorption physique), alors que celles proches de –40 kJ mol-1 ou supérieures impliquent un transfert de charges entre les molécules organiques et la surface métallique (chimisorption) [31,32]. Les valeurs de ∆G0ads calculées sont inférieures à -20 kJ mol-1 dans le cas de l’ATMP, montrant que cet inhibiteur est physisorbé sur la surface métallique (Tableau IV.8). Cependant, on ne peut exclure le phénomène de chimisorption. La dépendance de ∆G°ads à la température, peut être interprétée selon ce qui suit : a) Si les valeurs de ∆G°ads augmentent en fonction de la température (deviennent moins négatifs), alors le processus d’adsorption est exothermique, l’adsorption de l’inhibiteur est influencée par l’augmentation de la température provoquant ainsi sa désorption de la surface de l’acier. 111 Chapitre IV : Etude thermodynamique b) Si les valeurs de ∆G°ads diminuent en fonction de la température (deviennent plus négatives), alors le processus d’adsorption est endothermique, l’adsorption de l’inhibiteur est favorisée par l’augmentation de la température[33]. Le cas (a) est observé pour l'adsorption de l'inhibiteur étudié à la surface de l'acier C38 dans une solution HCl en fonction de la température, indiquant ainsi que le processus d'adsorption est exothermique. En plus, la valeur (∆H0ads) donne des informations importantes sur le mécanisme d'adsorption de l'inhibiteur. Un processus endothermique d'adsorption (∆H0ads > 0) est attribué explicitement à la chimisorption [34], alors qu’un processus exothermique d'adsorption (∆H0ads < 0) peut impliquer une physisorption et/ou une chimisorption. Dans la littérature, les valeurs absolues de ∆H0ads < 40 kJ mol−1 impliquent une physisorption tandis que les valeurs absolues de ∆H0ads proches de 100 kJ mol−1 impliquent une chimisorption [35-37]. Dans notre cas, la valeur absolue de ∆H0ads trouvé est de l’ordre de -54,973 kJ mol−1, cette valeur est à la fois supérieure à la valeur absolue de ∆H0ads impliquant la physisorption et aussi très inférieure à la valeur absolue de ∆H0ads impliquant la chimisorption, ceci indique que cet inhibiteur est physisorbé à la surface de l’acier avec une légère chimisorption. Le même résultat a été trouvé par d’autres auteurs [33, 35, 38]. Les valeurs de moins en moins négatives de G°ads sont accompagnées d’un processus d’adsorption exothermique, ce qui est en parfait accord. Quand le processus d’adsorption est exothermique, les valeurs de G°ads doivent connaitre une diminution et vis versa [39]. Tableau IV.8. Paramètres thermodynamiques de l’ATMP en HCl 1 M pour différentes températures Temperature (°C) K G°ads (kJ.mol-1) 30 666 ,667 -26,51 40 222,222 -24,52 50 138,389 -24,04 60 86,956 -23,49 H°ads (kJ.mol-1) S°ads (J.mol-1.k-1) -54,973 -95,3 112 Chapitre IV : Etude thermodynamique ∆H0ads peut être aussi déduite de la version intégrée de l'équation de van't Hoff exprimée par [40] : LnK = − ∆H °ads RT + cons tan t t (14) La figure IV.11 montre Ln(K) en fonction de l’inverse de la température, qui est une ligne droite dont la pente est (-∆H0ads / R) et l’ordonnée à l’origine est (-∆S0ads / R + Ln 1/55.5). La détermination de ∆H0ads par utilisation de l’équation de van't Hoff donne une valeur de -55,555 kJ mol-1 confirmant le processus d’adsorption exothermique de l’inhibiteur à la surface de l’acier en milieu HCl 1M, et donc le processus de physisorption. Il est à signaler que les valeurs de ∆H0ads calculées par les deux méthodes sont en parfait accord. En plus, la valeur de ∆S0ads calculée par cette méthode (-97,20 J.mol-1.K-1) est très proche de celle du tableau IV.8. Ln Kads (M-1) 7 6 5 4 2,95 3 3,05 3,1 3,15 3,2 3,25 3,3 3,35 103 T-1 /K-1 Fig. IV.11. Présentation de Van’t Hoff du système C38 /ATMP/1 M HCl . 113 Chapitre IV : V. Etude thermodynamique Conclusion : L’augmentation de la température affecte l’efficacité inhibitrice de l’ATMP sur la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M. La détermination des différentes énergies d’activation montre que Eai (en présence de l’inhibiteur) > Ea (en l’absence de l’inhibiteur), ceci peut être expliqué par le fait que l’ATMP s’adsorbe à la surface de l’acier en formant des liaisons de nature électrostatique (physisorption). Le calcul des enthalpies d’activation ∆H0a reflète la nature endothermique du processus de dissolution de l’acier. Aussi, les valeurs des entropies d’activation ∆S0a signifient qu’il y’a diminution du désordre lors de la transformation des réactifs en complexe activé. L’adsorption de l’ATMP à la surface de l’acier en milieu HCl (1M) obéit à l’isotherme d’adsorption de Langmuir, la détermination des ∆G0ads indiquent la spontanéité du processus et la stabilité de la double couche adsorbée, confirmant ainsi l’adsorption de l’inhibiteur à la surface de l’acier via des liaisons électrostatiques. Ce processus d’adsorption est exothermique. Les valeurs de ∆H0ads <0 indique plutôt la physisorption de l’inhibiteur à la surface de l’acier avec une légère chimisorption. 114 Chapitre IV : Etude thermodynamique Références bibliographiques [1] G.K. Gomma, Mat. Chem. Phys., 52, 200 (1998). [2] G.K. Gomma, Mat. Chem. Phys., 55, 131 (1998). [3] A. Chetouani, K. Medjahed, K.E. Sid-Lakhdar, Corros. Sci., 46, 2421 (2004). [4] A. Popova, E. Sokolova, S. Raicheva, M. Christov, Corros. Sci., 45, 33 (2003). [5] H. 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Do, Adsorption Analysis: Equilibria and Kinetics, Imperial College Press, New York 10 (1998). 116 Chapitre V : I. Effet de synergie Introduction : Les solutions acides sont largement utilisées dans l’industrie. Leurs grandes applications sont les bains de décapages des métaux et le nettoyage des installations industrielles [1], mais à cause de leur agressivité, l’utilisation des inhibiteurs est nécessaire afin de réduire la vitesse de corrosion. La sélection des inhibiteurs dépend du type d’acide, de sa concentration, de la température et du type du matériel métallique exposé à l’action de la solution acide. L’inhibition de la corrosion peut être améliorée par la présence de plusieurs inhibiteurs dans le milieu corrosif. Cet effet est nommé effet de synergie. L’utilisation des halogènes a été reconnue pour la première fois par Walpert [2] en 1930, qui montre que l’addition de HCl diminue la vitesse de corrosion de l’acier dans H2SO4. De nombreux auteurs ont ensuite étudié ce phénomène tels que Putilova [3], Hackerman [4-9], Conway [10], Kolotyrkin [11] et Schmidt [12]. Cette étude est consacrée à l’évaluation de l’efficacité inhibitrice de l’amino-trismethylene-phosphonate dans le milieu corrosif HCl 1M en présence de sels minéraux. Les mêmes techniques expérimentales seront utilisées dans cette partie où nous étudierons comment la présence des sels minéraux modifie certains paramètres électrochimiques et perturbe le système acier/ATMP/HCl 1M. II. Choix du sel II.1. Préparation des solutions d’immersion Afin de mettre en évidence, le phénomène de synergie pouvant exister entre la molécule de l’ATMP et les sels minéraux, nous avons, dans un premier temps, étudié le comportement de l’acier C38 en solution HCl 1M contenant différents mélanges suivants ATMP + sel (Tableau V.1). Tableau V.1. Composition des différents milieux d’étude Mélange 50%Cu 50% ATMP 50%Mn 50% ATMP 50%Ca 50% ATMP 50%Zn 50% ATMP Concentration en ATMP (M) 2,5.10-3 2,5.10-3 2,5.10-3 2,5.10-3 Forme chimique du sel utilisé CuSO4, 7H2O MnSO4, 7H2O CaSO4, 7H2O ZnSO4, 7H2O Concentration en sel minéral (M) 2,5.10-3 2,5.10-3 2,5.10-3 2,5.10-3 117 Chapitre V : Effet de synergie II.2. Etude par SIE de l’effet de l’ajout des sels L’étude de l’action inhibitrice de l’ATMP, en présence de différents sels minéraux tels que ZnSO4, CaSO4, CuSO4 et MnSO4, sur la corrosion de l’acier en milieu HCl 1M est effectuée à 30°C, par spectroscopie d’impédance après une durée d’immersion de 24h. Les résultats obtenus sont donnés sous forme de diagramme de Nyquist et de Bode (figure V.1). Les paramètres impédancemétriques issus de cette étude et l’efficacité inhibitrice en présence des différents sels minéraux et de l’ATMP sont donnés dans le tableau V.2. - 30 Zi (Ω Ω cm2) 1 M HCl - 20 7,94 - 10 3981,07 0,1 0 0 10 20 30 Zr (Ω Ω 40 50 cm2) -100 Zn 6,30 100% AMP 2 Zi (Ω cm ) Ca 1,99 1 Mn -50 1,58 0,31 Cu 1,59 0,20 0,07 0,15 0 0 50 100 150 200 250 300 2 Zr (Ω Ω cm ) 118 Chapitre V : 10 Effet de synergie 3 -75 HCL 1 M 100% ATMP 50%Zn 50%ATMP -50 10 50% Ca 50% ATMP 2 50% Cu 50% ATMP |Z| 50% Mn 50% ATMP -25 theta 10 1 0 25 0 10 -3 10 10 -2 10 -1 0 1 10 10 10 Frequency (Hz) 2 10 3 10 4 10 5 Fig. V.1. Diagrammes de Nyquist et de Bode de l’acier dans HCl 1M contenant 50% de différents sels métalliques et 50% de l’ATMP. L’addition des sels métalliques au milieu corrosif en présence de l’ATMP se traduit par une augmentation ou une diminution de la taille de la boucle capacitive. Sur les diagrammes de Bode, nous remarquons l’existence d’une seule constante du temps et ce, pour l’ensemble des diagrammes. D’après ces résultats, nous pouvons constater que : En présence de l’ATMP seul, la résistance de transfert de charges (Rct) est de 140,26 Ω.cm2 et la capacité de double couche (Cdl) est environ 292,10 µF/cm2 pour une concentration de 5 × 10-3 M. En présence des sels ZnSO4 et CaSO4, la valeur de Rct croit et la capacité de double couche (Cdl) diminue avec la concentration de chacun d’entre eux et atteint une valeur de : Rct = 250,8 Ω.cm2 et Cdl = 190,39 µF/cm2 en présence de ZnSO4, Rct = 189,6 Ωcm2 et Cdl = 263,93 µF/cm2 en présence de CaSO4, Tandis qu’en présence des sels CuSO4 et MnSO4, la valeur de Rct diminue et la capacité de double couche (Cdl) croît avec la concentration de chacun d’entre eux et atteint une valeur de : Rct = 43,42Ω.cm2 et Cdl = 379,97µF/cm2 en présence de CuSO4, Rct = 121,5Ωcm2 et Cdl = 349,84mF/cm2 en présence de MnSO4, 119 Chapitre V : Effet de synergie La comparaison des pouvoirs protecteurs des différentes combinaisons (ATMP + cations métalliques) est reportée sur la figure V.2. Cette présentation confirme l’effet synergique des cations et de l’ATMP, en particulier en présence des ions Zn2+. En effet, l’ATMP présente, en combinaison avec les ions Zn2+, une efficacité inhibitrice satisfaisante (85%). L’efficacité inhibitrice augmente en présence des métaux testés et évolue dans l’ordre suivant : Zn2+> Ca2+>ATMP> Mn2+> Cu2+ L’effet synergétique important entre les ions Zn2+ et l’ATMP a permis d’améliorer d’une façon significative le pouvoir protecteur de l’ATMP contre la corrosion de l’acier en milieu HCl normal. Ceci est lié au phénomène d’adsorption du complexe ATMP/cations à la surface de l’acier. Zn2+ est donc le meilleur cation à utiliser en combinaison avec l’ATMP afin d’améliorer son efficacité contre la corrosion de l’acier en milieu HCl 1M. Afin d’améliorer la compréhension des mécanismes d’inhibition de la corrosion en présence de ce cation, une étude détaillée en utilisant la spectroscopie d’impédance électrochimique et les courbes de polarisation a été menée. Tableau V. 2. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différents sels métalliques en présence de l’ATMP à 30°C Inhibiteur Blanc 50%Zn 50% ATMP 50%Ca 50%ATMP 50%Mn50%ATMP 50%Cu 50%ATMP 100% ATMP Rs 104 A Ω cm2 snΩ-1cm-2 5,7 5,9 5,12 7,29 17,26 4,79 8,387 3,001 3,957 4,962 4,975 3,995 n Rct Cdl 2 Ω cm µF cm-2 0,883 37,42 0,85 250,8 0,865 189,6 0,889 121,5 0,934 43,42 0,902 140,26 530,17 190,11 264,13 349,43 379,4 292,1 τd s E % 0,0198 0,0477 0,0501 0,0424 0,0165 0,0410 85,08 80,26 69,2 13,81 73,32 120 Chapitre V : Effet de synergie 100 90 80 E (%) 70 60 50 40 30 20 10 0 AMP Zn+AMP Ca+AMP Mn+AMP Cu+AMP Fig. V.2. L’efficacité inhibitrice des différents sels en présence de l’ATMP en milieu chlorhydrique molaire L’efficacité (%) augmente en présence de Zn2+. Dans la suite de la présente étude, nous allons étudier l’influence de différents rapports Zn/ATMP sur l’efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M. III. Etude de l’effet de l’ajout du ZnSO4 sur l’inhibition de l’acier en milieu HCl en présence de l’ATMP III.1. Solutions d’immersion Afin d’optimiser le rapport Zn/ATMP, nous avons étudié le comportement de l’acier en milieu HCl 1M en présence de différents rapports Zn/ATMP, le tableau V.3 donne la composition en nombre de mole des différents rapports étudiés. 121 Chapitre V : Effet de synergie Tableau V.3. Composition des différents rapports Zn/ATMP Concentration en Forme chimique du Concentration en ATMP (M) sel minéral Zn (M) 100%Zn 0 5.10-3 10-3 4.10-3 1,5.10-3 3,5.10-3 (Zn/ATMP=10/0) 80%Zn 20%ATMP (Zn/ATMP=8/2) 70%Zn 30%ATMP (Zn/ATMP=7/3) 50%Zn 50%ATMP (Zn/ATMP=5/5) 2,5.10-3 30%Zn 70% ATMP 3,5.10-3 ZnSO4, 7H2O Rapport Zn/ATMP 2,5.10-3 1,5.10-3 (Zn/ATMP=3/7) 20%Zn 80% ATMP 4.10-3 10-3 5.10-3 0 (Zn/ATMP=2/8) 100%ATMP (Zn/ATMP=0/10) III.2. Etude gravimétrique L’étude de l’action inhibitrice en l’absence et en présence de 5 × 10-3 M en inhibiteur de (l’amino-tris-methylene phosphonate et de ZnSO4) à différents rapports, sur la corrosion de l’acier en milieu acide chlorhydrique 1M est effectuée à 30°C, par gravimétrie pour une durée d’immersion de 24h. Le tableau V.4 regroupe les résultats obtenus. 122 Chapitre V : Effet de synergie Tableau V.4. Vitesse de corrosion et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différents rapports Zn/ATMP à 30°C HCl 1M 100% Zn 80% Zn 20% ATMP 70% Zn 30% ATMP 50%Zn 50% ATMP 30%Zn 70% ATMP 20%Zn 80% ATMP 100% ATMP Vitesse de corrosion E (mg cm-2 h-1) 4,56 3,74 3,25 2,7 0,6 0,94 3,51 1,15 % 17,98 28,72 40,79 86,84 79,38 23,03 74,78 L’analyse des résultats obtenus, montre que : La présence de Zn en solution influe sur la vitesse de corrosion, et que ce paramètre change considérablement en fonction du pourcentage de Zn2+ ajouté. Le taux d’efficacité inhibitrice atteint 86,84% pour un rapport de 50%ATMP50%Zn, alors qu’à 100% de l’ATMP ce taux est de 74,78%. Ceci, montre l’existence d’un effet bénéfique de synergie entre l’ATMP et le ZnSO4. III.3. Analyse ICP Afin de mieux approcher l’effet de synergie existant entre l’ATMP et les ions Zn2+, nous avons procédé à l’analyse par ICP des solutions après immersion de l’acier pendant une durée de 24H. Nous avons analysé par ICP trois solutions d’immersion à savoir : une solution d’HCl 1M, une solution HCl 1M + 5 × 10-3 M de l’ATMP et une solution HCl 1M + 2,5 × 10-3 M de l’ATMP + 2,5 × 10-3 M de Zn. Les trois éléments suivants ont été analysés : le fer, le phosphore et le zinc, le tableau V.5 présente les résultats trouvés. 123 Chapitre V : Effet de synergie Tableau V.5. Résultats de l’analyse ICP Le blanc HCl 1M 100% ATMP 50% Zn 50% ATMP P Fe Analyse ICP (mg/L) %E=(Mi - Mf)/Mi Mi = 148,3 Mf1= 40,01 Mf2= 20,76 ---------73,02 86 Valeur théorique (mg/L) --------465 232,5 Zn Analyse ICP (mg/L) 389,65 102,14 Valeur théorique (mg/L) ------------------163,55 Analyse ICP (mg/L) ---------------154,12 L’analyse de ces résultats montre qu’en l’absence des inhibiteurs, la quantité de fer dissoute en solution est très élevée relativement aux quantités de celui-ci en présence des inhibiteurs (100%ATMP et 50%Zn50%ATMP), et que la présence de 50% de Zn en solution a considérablement diminué la quantité de fer dissoute en solution. Ainsi, nous avons déduit approximativement le pourcentage de l’efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier en milieu HCl 1M en présence de l’ATMP seul et de l’ATMP + Zn. Ces pourcentages sont proches des valeurs trouvées par gravimétrie. Nous remarquons également que la quantité de Zn présente en solution reste pratiquement inchangée, tandis que la concentration du phosphore a considérablement diminué, ceci peut être expliqué par l’adsorption de cet élément à la surface métallique. III.4. Etude par spectroscopie d’impédance électrochimique Les diagrammes d’impédance électrochimique en présence de 5 × 10-3 M de l’amino-trismethylene phosphonate et de ZnSO4 à différents rapports, en milieu HCl 1M à 30°C, après un temps d’immersion de 24h sont reportées sur la figure V.3. - 30 Zi (Ω Ω cm2) 1 M HCl - 20 7,94 - 10 3981,07 0,1 0 0 10 20 Zr (Ω Ω 30 40 50 cm2) 124 Chapitre V : Effet de synergie 3,16 -100 [Zn]/[AMP]=10/0 [Zn]/[AMP]=8/2 [Zn]/[AMP]=7/3 3,98 [Zn]/[AMP]=5/5 [Zn]/[AMP]=3/7 [Zn]/[AMP]=2/8 [Zn]/[AMP]=0/10 -50 5,01 0,31 0,10 0,25 0,03 0,03 0 0 50 100 150 200 250 300 Zr (Ω Ω cm2) 10 3 -75 HCL 1 M 100% Zn -50 10 100% ATMP 2 20%Zn 80%ATMP |Z| -25 theta 30%Zn 70%ATMP 50%Zn 50%ATMP 10 1 70%Zn 30%ATMP 0 10 0 10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4 80%Zn 20%ATMP 25 10 5 Fréquence (Hz) Fig. V.3. Diagrammes de Bode et de Nyquist de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP. Les paramètres impédancemétriques issus de cette étude et l’efficacité inhibitrice pour les différents rapports Zn/ATMP sont donnés dans le tableau V.6. 125 Chapitre V : Effet de synergie Tableau V.6. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice calculée à partir de Rct pour la corrosion de l’acier dans HCl 1M obtenus par spectroscopie d’impédance électrochimique en présence de différents rapports [Zn]/[ATMP] Inhibiteur HCL 1M 100% Zn 80% Zn 20%ATMP 70% Zn 30%ATMP 50%Zn 50% ATMP 30%Zn 70% ATMP 20%Zn 80% ATMP 100% ATMP Rs 104 A Ω cm2 snΩ-1cm-2 5,7 36,33 6,19 6,1 5,9 14,26 6,21 4,75 8,387 7,839 7,662 7,205 3,001 3,526 7,76 3,995 n Rct Cdl Ω cm2 µF cm-2 0,883 37,42 0,878 45,62 0,885 52,9 0,892 64,32 0,85 250,8 0,849 189,4 0,883 48,54 0,902 140,26 530,17 493,46 505,16 496,72 190,11 217,89 502,54 292,1 τd s E % 0,0198 0,0225 0,0267 0,0319 0,0477 0,0412 0,0244 0,0410 17,97 29,26 41,82 85,08 80,24 22,91 73,32 D’après ces résultats, nous pouvons constater que : - La présence du Zn en solution influence clairement le comportement inhibiteur de l’ATMP. - La valeur de Rct au rapport 50%Zn50%ATMP est la plus importante (figure V.4). - L’efficacité inhibitrice évolue de la même manière que Rct. Au rapport 50%Zn/50%ATMP, l’efficacité atteint une valeur maximale de 85% (figure V.6). - Avec l’addition du Zn, la valeur de Cdl diminue, et atteint une valeur de 190 µF cm-2 au rapport 50%Zn/50%ATMP (figure V.5). 300 2 R ct (Ω cm ) 250 200 150 100 50 0 0/0 10/0 8/2 7/3 5/5 3/7 2/8 0/10 Rapport Zn/AMP Fig. V. 4. Evolution de Rct de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP. 126 Chapitre V : Effet de synergie 600 Cdl µ F cm -2 500 400 300 200 100 0 0/0 10/0 8/2 7/3 5/5 3/7 2/8 0/10 Rapport Zn/AMP Fig. V.5. Evolution de Cdl de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP. 100 E (%) 80 60 40 20 0 10/0 8/2 7/3 5/5 3/7 2/8 0/10 Rapport Zn/AMP Fig. V.6. Evolution de l’efficacité de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP. III.5. Etude en régime stationnaire : Courbes de polarisation La figure V.7 rassemble les courbes de polarisation cathodiques et anodiques de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différents rapports Zn /ATMP ; la température des essais est de 30°C. Les valeurs des densités de courant de corrosion (Icorr), du potentiel de corrosion (Ecorr), les pentes de Tafel (bc, ba) et l’efficacité d’inhibition E(%) pour différents rapports Zn/ATMP sont rassemblés dans le tableau V.7. 127 Chapitre V : Effet de synergie Tableau V.7 : Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de 5.10-3 M de l’ATMP et de Zn à différents rapports Inhibiteur Ecorr vs SCE Icorr ba bc E conc. (M) (mV) (µ µA cm-2 ) (mV dec-1 ) (mV dec-1) (%) Blanc - 481,5 569,8 92 188 ____ [Zn] /[ATMP] = 0/10 - 473,2 175,4 84 146 69,22 [Zn] /[ATMP] = 3/7 - 470,7 155,2 79,7 183,6 72,83 [Zn] /[ATMP] = 5/5 - 463,9 117,5 76 173,9 79,37 [Zn] /[ATMP] = 7/3 - 473,9 268,5 87,8 100,5 52,88 [Zn] /[ATMP] = 10/0 - 463,1 320 79,4 78 43,84 Au vu des résultats obtenus, nous pouvons remarquer que : - Les densités de courant Icorr diminuent avec la concentration en ZnSO4 à différents rapports : Icorr est de l’ordre de 175,7 µA/cm2 en présence de 5 × 10-3 M de l’ATMP seul ([Zn] /[ATMP] = 0/10), après addition de ZnSO4 par exemple pour le rapport [Zn] /[ATMP] = 3/7, Icorr atteint une valeur de 155,2 µA.cm-2, - Icorr atteint une valeur minimale de 117,5 µA.cm-2 pour le rapport [Zn] /[ATMP] = 5/5, Ceci, montre l’existence d’un phénomène de synergie entre l’ATMP et ZnSO4, et confirme les résultats obtenus par gravimétrie et spectroscopie d’impédance électrochimique. Le déplacement du potentiel de corrosion vers les valeurs positives peut être dû à l’adsorption des ions Zn2+ à la surface de l’acier et par suite, l’adsorption de l’ATMP est favorisée aux faibles potentiels. L’effet de synergie entre l’ATMP et Zn2+ peut être expliqué par le fait que l’addition de Zn2+ stabilise l’adsorption de l’ATMP à la surface de l’acier. Cette stabilisation est expliquée par les interactions entre l’ATMP et les cations Zn2+. 128 Chapitre V : Effet de synergie -1 e a b f -3 Log I /A cm -2 -2 c -4 d -5 -6 -7 -8 -800 -700 -600 -500 -400 -300 -200 -100 E vs SCE /mV Fig. V.7. Courbes de polarisation de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de 0,5.10-1M de l’ATMP et Zn à différents rapports (a : le blanc HCl 1M) ; (b : [Zn] /[ATMP] = 10/0) ; (c : [Zn] /[ATMP] = 3/7); (d: [Zn] /[ATMP] = 5/5); (e: [Zn] /[ATMP] = 7/3 ); (f:[Zn] /[ATMP] = 0/10). III.6. Effet du temps d’immersion Le tableau V.8 regroupe les paramètres électrochimiques issus des diagrammes d’impédance électrochimique de l’acier en milieu HCl 1M en présence de 5x10-3 M de (50% ATMP + 50%Zn) en fonction du temps d’immersion. 129 Chapitre V : Effet de synergie 8h 24h 48h 72h 96h -300 102h 120h 50,11 10 Zi (Ω cm ) -200 2 12,58 39,81 -100 1,25 100 0,39 0,63 1 3,16 0 0 100 200 300 400 500 600 700 2 Zr (Ω Ω cm ) Fig. V.8. Diagrammes de Nyquist de l’acier C 38 dans une solution 1M HCl + 5×10−3M (50%Zn+ 50% ATMP) en fonction du temps d’immersion. Au vu de ces résultats, nous remarquons que la résistance de transfert de charges (Rct) augmente en fonction du temps d’immersion pour atteindre une valeur maximale de 641 Ω cm2, et ce pour une immersion de 48h dans le milieu corrosif, tandis que la capacité de la double couche (Cdl) diminue pour atteindre une valeur minimale de 46,081 µF cm-2. Au-delà de 48h, Rct diminue et Cdl augmente (figure V.9). 750 700 400 300 250 -2 500 500 Cdl (µF cm ) 2 R ct (Ω cm ) 600 200 100 0 0 0 25 50 75 100 125 Temps d'immersion en h Fig. V.9. Variation de la résistance de transfert de charge (Rct) et de la capacité de la double couche (Cdl) en fonction du temps d’immersion. 130 Chapitre V : Effet de synergie L’effet synergétique important entre les ions Zn2+ et les molécules de l’ATMP a permis d’améliorer d’une façon très significative les valeurs des résistances de transfert de charge. La valeur maximale de Rct en présence de (50%Zn + 50%ATMP) a été observée pour 48h d’immersion. Le même résultat a été constaté en présence de l’ATMP seul. Tableau V.8. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier dans HCl 1M + 5.10-3M de (50%Zn + 50% ATMP) à 30°C en fonction du temps d’immersion. Temps d'immersion en h 8 24 48 72 96 102 120 Rs Ω cm2 6,334 3,009 1,234 3,051 3,187 2,897 2,762 104 A s Ω-1cm-2 n 8,99 3,001 5,98 8,83 8,93 8,73 8,83 n 0,666 0,85 0,445 0,557 0,667 0,783 0,85 Rct Ω cm2 188 250,8 641 514 394 237 187 Cdl µF cm-2 368,60 190,11 180,85 471,09 530,11 564,14 642,58 τd S 0,0693 0,0477 0,1159 0,2421 0,2089 0,1337 0,1202 III.7 Effet de la température La figure V.10 présente les diagrammes d’impédances en représentation de Nyquist, tracés aux différentes températures étudiées après 2h d’immersion dans une solution de HCl 1M en présence de 5x10-2 M de l’ATMP et de 5.10-3M de mélange (50% Zn + 50% ATMP). Les valeurs des paramètres électrochimiques obtenues par S.I.E. pour différentes températures sont réunies dans le tableau V.9. 131 Chapitre V : Effet de synergie -50 (a) 30°C Zi (Ω cm ) 63,09 6,30 2 40°C 10 50°C 1,25 60°C 1,58 0,79 1 0 0 50 100 150 Zr (Ω Ω cm ) 2 -100 (b) 2 Zi (Ω cm ) 31,62 15,84 30°C -50 50° C 60°C 40°C 0,31 199,52 1,99 3,16 2,51 0 0 50 100 2 Zr (Ω Ω cm ) 150 200 Fig. V.10. Diagrammes de Nyquist de l’acier C 38 dans une solution (a) :1M HCl + 5×10−2M de l’ATMP et (b) : 1M HCl + 5×10−3M (50%Zn+ 50% ATMP) aux différentes températures après 2h d’immersion. Les résultats obtenus permettent de déduire une nette diminution des valeurs de Rct avec l’augmentation de la température de 30°C à 60°C. 132 Chapitre V : Effet de synergie Tableau V.9. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier dansHCl 1M + 5.10-2M de l’ATMP et HCl 1M + 5.10-3M de (50%Zn + 50% ATMP) aux différentes températures après 2h d’immersion. 5.10-2M ATMP T°C d'immersion 30°C 40°C 50°C 60°C 5.10-3M (50%Zn + 50% ATMP) Rct Ω cm2 µF cm-2 Cdl Rct Ω cm2 µF cm-2 Cdl 124,4 153,60 80 47,5 40,45 171,17 201,16 204,06 177 161 134 95 178,78 210,90 211,71 214,81 Les figures V.11 et V.12 montre la comparaison des valeurs de la résistance de transfert de charge Rct et la capacité de la double couche Cdl obtenues à différentes températures en présence de l’ATMP seul (5.10-2 M) et de 50%ATMP+50%Zn (2,5.10-3 M en ATMP et 2,5.10-3 M en ZnSO4) en milieu HCl 1M. 200 (b) 2 Rct (Ω Ω cm ) 160 120 (a) 80 40 0 30 40 50 60 T°C Fig. V.11. Evolution de Rct de l’acier C38 en milieu HCl 1M contenant (a) l’ATMP seul (5.10-2 M) et (b) 50%ATMP+50%Zn (2,5.10-3 M en ATMP et 2,5.10-3 M en ZnSO4) à différentes températures L’analyse de ces résultats montre que Rct et Cdl évolue de la même manière en présence de l’ATMP seul et en présence du rapport Zn/ATMP= 5/5. Rct diminue avec l’augmentation de la température, alors que Cdl augmente en fonction de la température. 133 Chapitre V : Effet de synergie 220 (a) 200 -2 Cdl (µ µ F cm ) (b) 180 160 140 120 30 40 50 60 T ° C d'immersion Fig. V.12. Evolution de Cdl de l’acier C38 en milieu HCl 1M contenant (a) l’ATMP seul (5.10-2 M) et (b) 50%ATMP+50%Zn (2,5.10-3 M en ATMP et 2,5.10-3 M en ZnSO4) à différentes températures. IV. Analyse de surface par microscope électronique à balayage Le MEB est utilisé ici pour l’observation de la surface de l'échantillon. L’analyse élémentaire est obtenue par le couplage avec un système d’analyse dispersive en énergie (EDX). Nos observations au MEB ont porté sur des échantillons d’acier avant immersion après 24 h d’immersion à 30°C dans HCl 1M seul (figure V.13.a), dans HCl 1M + 10-1 M de l’ATMP (figure V.13.b) et dans HCl 1M + 10-1 M (ATMP + ZnSO4) (figure V.13.c). 134 Chapitre V : Effet de synergie B A (1) (2) (3) (4) B A (5) (6) Fig. V.13.a : (1 ; 2 ; 3 ; 4) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h ; (5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h. 135 Chapitre V : Effet de synergie En l’absence d’inhibiteur, nous observons la formation d’une couche inhomogène de produits de corrosion (figure V.13.a). L’analyse élémentaire montre la présence d’oxy- hydroxyde de fer en surface (tableau V.10) Tableau V.10. Analyse EDX des deux zones Elément C O Si S Cl Cr Mn Fe Zone A % massique 6,8 22,37 0,39 0,18 0,47 0,65 1,16 67,98 Zone B % massique 9,31 28,16 0,44 0,18 0,51 0,75 1,56 59,08 La figure V.13.b montre la morphologie de la couche formée après 24 h d’immersion dans la solution HCl 1M contenant 10-1M de l’ATMP. A C B (1) (2) 136 Chapitre V : Effet de synergie C A (3) B (4) C (5) (6) Fig. V.13.b : (1 ; 2 ; 3) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h ; (4 ;5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h. La surface est homogène ne présentant aucune forme de corrosion. On note la présence d’un dépôt en surface dont l’analyse montre la présence de phosphore et d’azote qui peuvent être associés à l’adsorption de l’ATMP en surface avec la présence d’oxy-hydroxyde de fer (tableau V.11) 137 Chapitre V : Effet de synergie Tableau V.11. Analyse EDX des trois zones Elément C N O Si P S Cl Cr Mn Fe Zone A % Massique 5,93 1,55 19,61 0,21 0,61 0,12 0,17 0,68 0,83 70,3 Zone B % Massique 3,04 1,91 2,11 0,78 0,87 0,42 0,43 0,67 0,92 88,86 Zone C % Massique 7,47 1,93 4,72 0,68 1,08 0,51 0,24 0,89 1,47 81,01 La figure V.13.c montre la morphologie de la couche formée après 24 h d’immersion dans une solution de HCl contenant 10-1M de mélange 50%ATMP+50%Zn. La surface est plus homogène et ne présente aucune forme de corrosion ni d’irrégularité en surface (figure V.13.c (1), (2)). (1) (2) 138 Chapitre V : Effet de synergie (3) Fig. V.13.c. (1 ; 2) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de mélange (50%ATMP + 50% Zn) pendant 24h ; (3) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de mélange (50%ATMP + 50% Zn) pendant 24h. L’analyse EDX réalisée en différentes zones révèle la présence de carbone, de fer, d’oxygène, de phosphore, et d’azote (figure V.13.c (3)) qui peuvent être associés à la présence de l’ATMP en surface. Le zinc n’est pas observé en surface. Tableau V.12. Analyse EDX en présence de 50%Zn et 50%ATMP Elément C N O Si P S Cl Cr Mn Fe Zone A % Massique 5,99 1,88 19,31 0,21 1,62 0,12 0,17 0,68 0,83 69,19 La présence du zinc en solution permet d’avoir une couche plus homogène et compacte, assurant ainsi une meilleure protection. Des analyses des solutions d’immersion en HPLC/MS ont montré qu’en présence du Zinc, il y’a formation d’un complexe (ATMP)x- Zn. Cependant, d’autres analyses sont à entreprendre pour expliciter le rôle du zinc. 139 Chapitre V : V. Effet de synergie Conclusion et discussion Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à évaluer l’effet de l’ajout de sels minéraux sur l’inhibition de la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M en présence de l’ATMP. Il s’avère que l’ajout de sels minéraux influe directement sur le comportement inhibiteur de la corrosion de l’ATMP [19]. Il s’est avéré également que l’ajout du ZnSO4, à une concentration optimale, en solution en présence de l’ATMP a nettement amélioré le taux de l’efficacité inhibitrice de la corrosion relativement à l’ATMP seul. L’étude gravimétrique, la SIE, et les courbes E=f(I) montrent que la présence de Zn à un rapport de Zn/ATMP=5/5 permet d’avoir le meilleur taux d’efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier en milieu HCl 1M. L’analyse ICP des solutions d’immersion a montré que la présence de Zn a permis une meilleure adsorption de l’ATMP à la surface de l’acier. L’étude en fonction du temps par SIE a permis d’approcher l’influence de ce paramètre sur l’évolution de la Rct ; la meilleure valeur est obtenue après 48h d’immersion. Nous avons également évalué l’effet de la température sur l’évolution de la Rct, nous avons trouvé que l’augmentation de la température diminue la valeur de la résistance de transfert de charge. L’observation au microscope électronique à balayage montre que la présence de Zn/ATMP=5/5 rend la surface de l’acier plus homogène avec l’absence de forme de corrosion. L’ensemble des résultats trouvés montrent que l’efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M croit considérablement en présence de l’ATMP et de Zn. Ceci peut être expliqué par la formation d’un film protecteur plus compact à la surface de l’acier que celui formé en présence de l’ATMP seul. L’augmentation de l’efficacité inhibitrice indique que la surface couverte en présence de l’ATMP+Zn est plus importante qu’en présence de l’ATMP seul. Zn 2+ est largement utilisé comme inhibiteur de type anodique de la corrosion métallique [13]. Dans la littérature, plusieurs travaux se sont intéressés à l’effet de synergie entre les polyphosphonates et le Zn2+ ; cet effet permet d’améliorer davantage le pouvoir inhibiteur de la corrosion des polyphosphonates [14, 15, 16] L’effet de synergie est défini comme étant le renforcement de l’action inhibitrice de la corrosion d’un composé habituellement utilisé en forte concentration par ajout d’un autre composé en faible concentration. 140 Chapitre V : Effet de synergie En milieu acide, la réaction suivante peut avoir lieu entre Zn et ATMP [17, 18]: ZnSO4.7H2O + HN(CH2PO3H2)2(CH2PO3H) → {Zn[HN(CH2PO3H)3(H20)3]}x + H2SO4 + 4H2O Le complexe formé aide à augmenter considérablement la taille de la molécule de départ (ATMP), ce qui nous permet de supposer que lorsque le métal est immergé dans la solution (HCl 1M + 50%Zn + 50% ATMP), le complexe formé s’adsorbe sur le métal couvrant ainsi une surface plus importante, et donc permette d’augmenter le pouvoir inhibiteur de la corrosion de la molécule. 141 Chapitre V : Effet de synergie Références bibliographiques [1] G. 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Le premier est consacré à l’évaluation du pouvoir inhibiteur de l’ATMP sur la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M par différentes techniques, à savoir la gravimétrie, les courbes de polarisation et la spectroscopie d’impédance électrochimique. L’étude approfondie du mécanisme d’inhibition nous a mené à associer, à ces techniques habituelles, d’autres méthodes de caractérisation de surface, telles que la microsonde de CASTAING, la microscopie électronique à balayage (MEB) et la spectroscopie des photoéléctrons (XPS). Enfin, l’étude microbiologique est effectuée dans le but d’évaluer le pouvoir antibactériologique de ladite molécule. Les résultats trouvés montrent que l’ATMP est un inhibiteur mixte dont le pouvoir d’inhibition augmente en fonction de la concentration. D’autres paramètres peuvent influencer son activité inhibitrice comme la température et le temps d’immersion de l’acier. La caractérisation de surface nous a permis, dans un premier temps, de qualifier les produits de corrosion (oxyde/hydroxyde) formés à la surface de l’acier et dans un deuxième temps d’approcher le mécanisme d’adsorption de l’ATMP à la surface de l’acier. Ça nous a également permis la quantification des éléments présents à la surface. L’approche microbiologique a clairement montré que cette molécule, mis à part son caractère inhibiteur de la corrosion électrochimique, peut jouer le rôle d’un antibactériologique et donc, participer à l’élimination de la corrosion causée par les bactéries. Le deuxième volet du présent travail consiste à étudier plus en détail l’influence de l’effet de la température sur le pouvoir inhibiteur de la corrosion de l’ATMP. Cette approche thermodynamique par les courbes de polarisation nous a permis, tout d’abord, de quantifier plusieurs paramètres thermodynamiques, à savoir, les énergies d’activation Ea, les enthalpies d’activation ∆H°a et les entropies d’activation ∆S°a. Ces données montrent que l’adsorption de l’ATMP à la surface de l’acier se fait majoritairement via des liaisons électrostatiques. L’utilisation des différentes isothermes d’adsorption à savoir, celles de Langmuir, Temkin et Frumkin a montré que l’adsorption de l’ATMP obéit à l’isotherme de Langmuir. La détermination des différents paramètres d’adsorption prouve la spontanéité du processus 143 Conclusion générale et perspectives et la stabilité de la double couche adsorbée. Il confirme également que l’adsorption de l’inhibiteur à la surface de l’acier se fait via des liaisons électrostatiques. Ce processus d’adsorption est exothermique. Le troisième volet de ce mémoire a permis par l’utilisation de technique électrochimique (SIE) de choisir le sel minéral le plus approprié, présentant de l’affinité avec l’ATMP et permettant d’améliorer l’adsorption de la molécule à la surface de l’acier et donc d’améliorer son pouvoir inhibiteur. Le zinc est l’ion le plus approprié, il a permis l’amélioration de l’efficacité inhibitrice de la molécule. L’étude plus approfondie de l’effet de l’ajout de Zn en solution a clairement montré qu’un rapport de Zn/ATMP=5/5 permet d’augmenter le taux de l’efficacité inhibitrice de la corrosion de l’ATMP en milieu HCl 1M. Nous avons aussi montré que l’ajout du Zn en solution permet à l’acier de résister davantage à l’influence des paramètres comme la température et le temps d’immersion sur la corrosion de l’acier en milieu HCl 1M. Cette étude nous a confirmé l’existence d’un effet de synergie entre l’ATMP et le Zn. L’utilisation des techniques d’analyse de surface comme la microscopie électronique à balayage montre que la présence de Zn en solution rend la surface de l’acier plus homogène ne présentant aucune forme de corrosion. Les analyses des solutions par HPLC/MS montrent la présence en solution d’un complexe (ATMP)x- Zn. Nous pouvons envisager une suite éventuelle des recherches développées au cours de ce travail, principalement en explicitant l’effet du zinc en réalisant des analyses de surface (XPS) et des solutions (HPLC/MS/MS). Afin de mieux comprendre les différentes interactions entre métal et milieu d’étude (avec et sans inhibiteur), il serait intéressant d’approcher cette thématique en se basant sur les calculs de la chimie théorique et les combiner avec les résultats expérimentaux. Cette combinaison pourra nous aider à la proposition d’un modèle. Le Maroc est un pays riche en phosphate, la synthèse de nouveaux produits organophosphatés présentant des propriétés inhibitrices de la corrosion des matériaux dans différents milieux serait un axe de recherche à développer ce qui permettra de gagner en terme de coût. 144 Liste des figures Liste des figures I.1. Classement des inhibiteurs de la corrosion..........................................................................7 I.2. a) Contrôle cathodique de la corrosion, action d’un inhibiteur cathodique et b) Contrôle anodique de la corrosion, action d’un inhibiteur anodique.......................................................11 I.3. Représentation schématique des modes d’adsorption de molécules organiques inhibitrices sur une surface métallique.........................................................................................................15 I.4. Double couche à l’interface métal-solution en présence d’anions chimisorbés.................18 II.1. Micrographie de la surface de l’acier C 38 après attaque au « nital », révélant les deux phases en présence (x1000).......................................................................................................32 II.2. Structure moléculaire de l’ATMP.....................................................................................33 II.3. Détermination des paramètres électrochimiques à partir des droites de Tafel................36 II.4. Dispositif de mesure d'une courbe de polarisation potentiostatique. ET: électrode de travail, ER: électrode de référence, CE: contre électrode.........................................................36 II.5. Circuit équivalent de Randles...........................................................................................39 II.6. Principe de fonctionnement d'un analyseur de fonction de transfert................................40 II.7. Mesure de l'impédance à l'aide d'un analyseur de fonction de transfert, sous contrôle de potentiel....................................................................................................................................41 II.8. Diagramme de Nyquist de l'impédance d'un circuit équivalent simple de l'interface électrode-électrolyte..................................................................................................................42 II.9. a) Représentation simplifiée d’une interface électrochimique pour une réaction avec transfert de charges sans diffusion et b) diagramme d’impédance correspondant....................43 II.10. Représentation simplifiée d’une interface électrochimique pour une réaction avec transfert de charges et diffusion et diagramme d’impédance correspondant............................44 II.11. Influence des effets de l’adsorption sur le diagramme d’impédance..............................44 II.12. Emission d’un photoélectron..........................................................................................47 III.1. Evolution de l’efficacité inhibitrice et de la vitesse de corrosion en fonction du log(Cinh) de l’ATMP en milieu chlorhydrique molaire............................................................................53 III.2. Courbes potentiostatiques E=f(T) en fonction de la concentration de l’ATMP en milieu chlorhydrique molaire...............................................................................................................54 145 Liste des figures III.3. Courbes de polarisation de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différentes concentrations de l’ATMP........................................................................................................55 III.4. Evolution de l’efficacité inhibitrice en fonction du log(Cinh) de l’ATMP en milieu chlorhydrique 1M......................................................................................................................59 III.5. Diagrammes de Nyquist de l’acier C38 dans HCl 1M contenant différentes concentrations de l’ATMP........................................................................................................60 III.6. Déphasage n observé au niveau du repère du spectre: a) cas idéal, en théorie pour une surface uniformément accessible, b) spectre obtenu dans la plupart des cas pratiques............61 III.7. Diagramme de Bode pour l’acier C38 en milieu HCl 1M contenant différentes concentrations en ATMP à 30°C..............................................................................................61 III.8. Inhomogénéités à la surface de l’acier, observées après immersion de l’électrode dans l’électrolyte...............................................................................................................................62 III.9. Représentations de Nyquist et de Bode pour l’interface acier une solution 1 M HCl + 1×10-1 M ATMP (···) courbe expérimentale; (—) courbe ajustée............................................63 III.10. Modèles des circuits équivalents pour l’interface acier / (a) HCl 1M + ATMP ; (b) HCl 1M.............................................................................................................................................64 III.11. Diagrammes de Nyquist et de Bode de l’acier C 38 dans une solution 1M HCl + 5×10−2M ATMP en fonction du temps d’immersion................................................................67 III.12. Variation de la résistance de transfert de charge (Rct) en fonction du temps d’immersion..............................................................................................................................69 III.13. Isotherme d’adsorption de Langmuir de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à 30°C........................................................................................................................................71 III.14. Isotherme d’adsorption de Temkin de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à 30°C..........................................................................................................................................72 III.15. Isotherme d’adsorption de Frumkin de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à 30°C..........................................................................................................................................72 III.16. Le pourcentage du phosphate à la surface de l’acier et l’efficacité inhibitrice en fonction de la concentration de l’inhibiteur.............................................................................74 III.17.a : (1 ; 2 ; 3 ; 4) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h ; (5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h...............................................................................................................................76 146 Liste des figures III.17.b : (1 ; 2 ; 3) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h ; (4 ;5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h........78 III.18. Région Fe 2p du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP...................................................79 III.19. Région O 1s du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP...................................................80 III.20. Région P 2p du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP...................................................81 III.21. Région C 1s du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP...................................................82 III.22. Région N 1s du spectre XPS obtenu sur la surface de l’acier après 24 h d’immersion dans la solution contenant : HCl 1M + 1.10-1 M de l’ATMP...................................................82 III.23. Etapes de formation du biofilm.....................................................................................85 III.24. Variation de l’efficacité inhibitrice en fonction de la concentration dans HCl 1M.....88 IV.1. Diagrammes de Nyquist de l’acier C 38 dans une solution 1M HCl + 5×10−2M ATMP après 4h d’immersion à différentes températures.....................................................................94 IV.2. Le circuit électrique équivalent modélisant l'interface C38 acier / 1M HCl + 5×10−2M ATMP à différentes températures après 4h d’immersion.......................................................95 IV.3. Droite d’Arrhenius calculée à partir de la densité du courant de corrosion de l’acier dans : 1 M HCl + 5 x 10-2 M (ATMP)...............................................................................................96 IV.4. Effet de la température sur les courbes de polarisation cathodiques et anodiques de l’acier en milieu HCl 1M en l’absence (a) et en présence de 10-1M de l’ATMP (b)...............98 IV.5. Droites d’Arrhenius calculées à partir de la densité du courant de corrosion de l’acier dans : (a) 1M HCl; (b) 1M HCl + 5 x 10-5 M (ATMP); (c) 1M HCl + 5 x 10-3 M (ATMP); (d) 1 M HCl + 5 x 10-2 M (ATMP) et (e) 1M HCl + 1 x 10-1 M (ATMP)...................................100 IV. 6. Droites d’Arrhenius calculées à partir de la densité du courant de corrosion de l’acier dans (a) 1M HCl; (b) 1M HCl + 5 x 10-5 M (ATMP); (c) 1M HCl + 5 x 10-3 M (ATMP); (d) 1 M HCl + 5 x 10-2 M (ATMP) et (e) 1M HCl + 1 x 10-1 M (ATMP).............................103 IV.7. Isothermes d’adsorption de Langmuir de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à différentes températures.......................................................................................................108 IV.8. Isotherme d’adsorption de Temkin de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à différentes températures..........................................................................................................108 147 Liste des figures IV.9. Isotherme d’adsorption de Frumkin de l’acier dans HCl 1M en présence de l’ATMP à différentes températures..........................................................................................................109 IV.10. L’évolution de ∆G0ads en fonction de la température...................................................111 IV.11. Présentation de Van’t Hoff du système C38 /ATMP/1 M HCl ..................................113 V.1. Diagrammes de Nyquist et de Bode de l’acier dans HCl 1M contenant 50% de différents sels métalliques et 50% de l’ATMP........................................................................................119 V.2. L’efficacité inhibitrice des différents sels en présence de l’ATMP en milieu chlorhydrique molaire.............................................................................................................121 V.3. Diagrammes de Bode et de Nyquist de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP..................................................................................................125 V.4. Evolution de Rct de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP...................................................................................................................................126 V.5. Evolution de Cdl de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP...................................................................................................................................127 V.6. Evolution de l’efficacité de l’acier dans HCl 1M contenants différents rapports de Zn et de l’ATMP..............................................................................................................................127 V.7. Courbes de polarisation de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de 0,5.10-1M de l’ATMP et Zn à différents rapports (a : le blanc HCl 1M) ; (b : [Zn] /[ATMP] = 10/0) ; (c : [Zn] /[ATMP] = 3/7); (d: [Zn] /[ATMP] = 5/5); (e: [Zn] /[ATMP] = 7/3 ); (f:[Zn]/[ATMP]=0/10)............................................................................................................129 V.8. Diagrammes de Nyquist de l’acier C 38 dans une solution 1M HCl + 5×10−3M (50%Zn+ 50% ATMP) en fonction du temps d’immersion..................................................130 V.9. Variation de la résistance de transfert de charge (Rct) et de la capacité de la double couche (Cdl) en fonction du temps d’immersion.....................................................................130 V.10. Diagrammes de Nyquist de l’acier C 38 dans une solution (a) :1M HCl + 5×10−2M de l’ATMP et (b) : 1M HCl + 5×10−3M (50%Zn+ 50% ATMP) aux différentes températures après 2h d’immersion..............................................................................................................132 V.11. Evolution de Rct de l’acier C38 en milieu HCl 1M contenant (a) l’ATMP seul (5.10-2 M) et (b) 50%ATMP+50%Zn (2,5.10-3 M en ATMP et 2,5.10-3 M en ZnSO4) à différentes températures............................................................................................................................133 148 Liste des figures V.12. Evolution de Cdl de l’acier C38 en milieu HCl 1M contenant (a) l’ATMP seul (5.10-2 M) et (b) 50%ATMP+50%Zn (2,5.10-3 M en ATMP et 2,5.10-3 M en ZnSO4) à différentes températures............................................................................................................................134 V.13.a. (1 ; 2 ; 3 ; 4) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h ; (5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M pendant 24h.............................................................................................................................135 V.13.b. (1 ; 2 ; 3) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h ; (4 ;5 ; 6) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de l’ATMP pendant 24h.................137 V.13.c. (1 ; 2) Observation MEB de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M en présence de 10-1M de mélange (50%ATMP + 50% Zn) pendant 24h ; (3) analyse EDX de la surface de l’acier après immersion dans HCl 1M présence de 10-1M de mélange (50%ATMP + 50% Zn) pendant 24h.........................................................................................................139 149 Liste des tableaux Liste des tableaux I.1. Inhibiteurs les plus utilisés pour la protection des métaux ferreux....................................20 II.1. Composition massique de l’acier C 38...........................................................................32 III.1. Vitesse de corrosion et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier C38 dans HCl 1M sans et avec addition d’ATMP à 30°C......................................................................................52 III.2. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différentes concentrations de l’ATMP à 30°C............................57 III.3. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différentes concentrations de l’ATMP à 30°C............................65 III.4. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier C38 dans HCl 1M + 5.10-2M de l’ATMP à 30°C en fonction du temps..................................................................................69 III.5. Variation de θ en fonction de la concentration en ATMP...............................................71 III.6. Analyse EDX des deux zones.........................................................................................76 III.7. Analyse EDX des trois zones..........................................................................................78 III.8. Comparaison des valeurs théoriques et expérimentales des énergies de liaison pour les différents éléments....................................................................................................................83 III.9. La MCI de l’ATMP et pH du milieu correspondant pour chaque bactérie. Le pH a été mesuré dans le milieu Mueller Hinton contenant la concentration en AMP correspondante en l’absence de la bactérie.............................................................................................................87 III.10. MCI de l’ATMP contre Listeria innocua dans le milieu Mueller Hinton (pH 6,5). Le milieu est tamponné avec du MOPS 100 mM.........................................................................87 IV.1. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier dans HCl 1M avec addition de 5.10-2M de l’ATMP à différentes températures après 4h d’immersion………………...…96 IV.2. Influence de la température sur les paramètres électrochimiques de l’acier en milieu HCl 1M + différentes concentrations de l’ATMP............................................................................99 IV.3. Les énergies d'activation Ea, pour l’acier dans HCl 1 M en l’absence et en présence de différentes concentrations de l’ATMP....................................................................................101 150 Liste des tableaux IV.4. Les enthalpies et entropies, ∆Ha0 et ∆Sa0 pour l’acier en HCl 1 M en l’absence et en présence de différentes concentrations de l’ATMP................................................................104 IV.5. Taux de recouvrement (θ ) aux différentes concentrations de l’ATMP et à différentes températures............................................................................................................................107 IV.6. Coefficients de corrélation (R²) obtenus par les isothermes de Langmuir, Temkin, et Frumkin à différentes températures.......................................................................................109 IV.7. Constantes d’adsorption Kads à différentes températures..............................................110 IV.8. Paramètres thermodynamiques de l’ATMP en HCl 1 M pour différentes températures............................................................................................................................112 V.1. Composition des différents milieux d’étude...................................................................117 V.2. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différents sels métalliques en présence de l’ATMP à 30°C.....120 V.3. Composition des différents rapports Zn/ATMP.............................................................122 V.4. Vitesse de corrosion et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de différents rapports Zn/ATMP à 30°C......................................................123 V.5. Résultat de l’analyse ICP................................................................................................124 V.6. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice calculée à partir de Rct pour la corrosion de l’acier dans HCl 1M obtenus par spectroscopie d’impédance électrochimique en présence de différents rapports [Zn]/[ATMP].........................................................................126 V.7. Paramètres électrochimiques et efficacité inhibitrice de la corrosion de l’acier dans HCl 1M sans et avec addition de 0,5.10-1M de l’ATMP et de Zn à différents rapports.................128 V.8. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier dans HCl 1M + 5.10-3M de (50%Zn + 50% ATMP) à 30°C en fonction du temps d’immersion.....................................131 V.9. Paramètres électrochimiques obtenus par S.I.E de l’acier dans HCl 1M + 5.10-2M de l’ATMP et HCl 1M + 5.10-3M de (50%Zn + 50% ATMP) aux différentes températures après 2h d’immersion.......................................................................................................................133 V.10. Analyse EDX des deux zones.......................................................................................136 V.11. Analyse EDX des trois zones.......................................................................................138 V.12. Analyse EDX en présence de 50%Zn et 50%ATMP..................................................139 151 Annexes Annexe 1 La gélose Mueller-Hinton • infusion de viande de bœuf: 300,0 ml • peptone de caséine: 17,5 g • amidon de maïs: 1,5 g • agar: 15,0 g • pH = 7,4 Bouillon Mueller-Hinton • infusion de viande de bœuf:300,0 ml • peptone de caséine:17,5 g • amidon de maïs:1,5 g • pH = 7,4 Bouillon Mueller-Hinton tamponé • infusion de viande de bœuf:300,0 ml • peptone de caséine:17,5 g • amidon de maïs:1,5 g • pH = 7,4 • Tampon MOPS (acide N-morpholino-3-propane sulfonique) 100 Mm 152 Annexes Annexe 2 -1 Log I / A cm -2 b a -3 c d (a): 30°C (b): 40°C (c): 50°C (d): 60°C -5 -7 -750 -650 -550 -450 E vs SCE / mV -350 -250 Effet de la température sur les courbes de polarisation cathodiques et anodiques de l’acier en milieu HCl 1M en présence de 5.10-4M de l’ATMP. -1 d c Log I /A cm -2 b -3 a (a): 30°C (b): 40°C (c): 50°C (d): 60°C -5 -7 -750 -650 -550 -450 E vs SCE / mV -350 -250 Effet de la température sur les courbes de polarisation cathodiques et anodiques de l’acier en milieu HCl 1M en présence de 5.10-3M de l’ATMP. 153 Annexes -1 c d b Log I / A cm -2 a -3 (a): 30°C (b): 40°C (c): 50°C (d): 60°C -5 -7 -750 -650 -550 -450 -350 -250 E vs SCE / mV Effet de la température sur les courbes de polarisation cathodiques et anodiques de l’acier en milieu HCl 1M en présence de 5.10-2M de l’ATMP. 154 Annexes Annexe 3 F472MS02 #3-7 RT: 0.09-0.26 AV: 3 SB: 3 0.22-0.31 , 0.01-0.14 NL: 1.65E6 T: + c ESI Full ms [ 50.00-2000.00] 299.83 1600000 1500000 1400000 1300000 1200000 397.62 1100000 Intensity 1000000 900000 800000 700000 411.69 600000 308.16 500000 400000 139.67 300000 598.61 217.94 200000 518.69 153.56 281.89 100000 316.78 531.12 438.94 607.53 126.90 710.33 754.41 817.49 944.12 0 100 200 300 400 500 m/z 600 700 800 900 Analyse HPLC/MS de 10-1 M de l’ATMP en milieu HCl 1M 155 Annexes F472MS03 #13 RT: 0.52 AV: 1 SB: 13 0.78-1.38 , 0.09-0.43 NL: 1.28E7 T: + c ESI Full ms [ 50.00-2000.00] 299.98 12500000 12000000 11500000 11000000 10500000 10000000 9500000 9000000 8500000 8000000 Intensity 7500000 7000000 6500000 6000000 5500000 5000000 817.78 4500000 598.85 4000000 3500000 897.72 411.90 3000000 1116.59 2500000 2000000 737.70 218.07 1036.62 1196.56 1500000 1000000 1415.44 1554.46 138.05 1762.97 500000 1987.34 0 200 400 600 800 1000 m/z 1200 1400 1600 1800 2000 Analyse HPLC/MS d’une solution contenant (5.10-2 M ATMP + 5.10-2 M ZnSO4 ; 7H2O) en milieu HCl 1M. 156 Université Mohammed V -AgdalFaculté des Sciences Rabat Thèse de Doctorat Présentée par : LABJAR Najoua Discipline : Sciences de l’ingénieur Spécialité : Sciences des Matériaux UFR : Propriétés de la matière Période d’accréditation : 2005/2009 Responsable de l’UFR : Mr M. ZIYAD Titre : Etude de l’inhibition de la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M par un composé organo- phosphaté. Résumé Les solutions acides sont largement utilisées dans l’industrie, les principaux domaines d’application étant le décapage ou le nettoyage à l’acide, la stimulation des puits de pétrole et l’élimination de dépôts localisés. Du fait de leur agressivité, l’utilisation des inhibiteurs de corrosion est devenue indispensable pour limiter l’attaque des matériaux métalliques. L’objectif de ce travail est d’étudier l’effet de l’amino-tris-methylene-phosphonate (ATMP) sur l’inhibition de la corrosion de l’acier C38 en milieu HCl 1M. Les études électrochimiques combinées aux analyses de surface montrent que l’addition de l’ATMP au milieu induit une diminution de la vitesse de corrosion de l’acier en milieu HCl 1M. D’autres paramètres peuvent influencer son activité inhibitrice comme la température et le temps d’immersion. Les analyses de surface (Microsonde de Castaing, MEB, EDX, et XPS) montrent la présence d’un film dû à l’adsorption de l’ATMP en surface. L’étude microbiologique a montré que l’ATMP peut jouer le rôle d’un antibactériologique et donc, participer à l’élimination de la corrosion causée par les bactéries. L’ajout d’ions métalliques tel que le zinc améliore l’efficacité inhibitrice de l’ATMP. Mots clés : Inhibition, Corrosion, Milieu acide, Acier C38, Phosphonates. Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma