Vigilance
PAGE 826 • LAREVUE PRESCRIRE NOVEMBRE 2013/TOME 33 N° 361
Trente-quatrièmes
journées françaises
de pharmacovigilance :
les faits marquants
Médicaments de l’hypotension artérielle :
parfois mortels
Des dizaines de notifications en
France.
En France, mi-2013, plusieurs subs-
tances sont proposées dans l’hypo-
tension orthostatique: la midodrine, l’as-
sociation à doses fixes cafédrine +
théodrénaline (dont le métabolite principal
est la phénylpropanolamine), l’étiléfrine,
l’heptaminol (1à5). Elles ont des proprié-
tés sympathomimétiques plus ou moins
marquées.
Seule la midodrine, un sympathomi-
métique alpha, a une efficacité démon-
trée, modérée, chez certains patients,
en l’occurrence ceux qui sont très gênés
par une hypotension orthostatique sévère.
Le traitement est surtout non médica-
menteux : bas de contention, régime
salé ; doses minimales de médicaments
exposant aux hypotensions artérielles,
tels que antihypertenseurs, alphablo-
quants, dérivés nitrés, etc. (1,6,7,8).
Le Centre régional de pharmacovigi-
lance de Toulouse a présenté un bilan
des notifications spontanées d’effets indé-
sirables de ces 4 substances enregistrées
dans la base de données française de
pharmacovigilance, jusqu’en 2012 (4,5).
Des dizaines d’effets indésirables, par-
fois graves, ont été recensés imputés à la
midodrine, tels que hypertension artérielle,
accident vasculaire cérébral ischémique,
ischémie myocardique, infarctus du myo-
carde. La dose moyenne de midodrine a
été de 10 mg par jour, nettement inférieure
au maximum du résumé des caractéris-
tiques (RCP), 40 mg par jour. Plusieurs
patients avaient plus de 65 ans ou avaient
des antécédents cardiovasculaires.
DCI France Belgique Suisse
cafédrine +théodrénaline PRAXINOR°
étiléfrine EFFORTIL° EFFORTIL° EFFORTIL°
heptaminol HEPTAMYL°
midodrine GUTRON° GUTRON°
Les trente-quatrièmes journées françaises de
pharmacovigilance se sont déroulées en avril 2013 à Angers.
Chaque année, les journées de pharmacovigilance donnent
un aperçu de notifications des professionnels de santé
aux Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV)
et du contenu de la base française de données de
pharmacovigilance.
Voici, pages 826 à 834, une sélection de communications
qui nous ont paru d’intérêt pour la pratique, et constituent
autant de retours d’informations encourageant les notifications.
Des dizaines d’effets indésirables
graves ont été imputés à l’association
cafédrine + théodrénaline, notamment :
des troubles cardiovasculaires, tels que
hypertension artérielle, tachycardie, acci-
dent vasculaire cérébral, bloc auriculo-
ventriculaire, syndrome coronarien aigu;
des troubles neurologiques, tels que
convulsions, paresthésies; des abus ou
dépendances; des réactions anaphylac-
tiques ; des occlusions intestinales. Envi-
ron 3 notifications sur 4 concernaient
des femmes jeunes. Le motif de prise
était une asthénie ou des malaises dans
environ 14 % des cas. Deux patients
sont morts d’hémorragie cérébrale, l’un
24 heures après la première prise de
cafédrine + théodrénaline, l’autre par sui-
cide avec ce médicament.
Quelques notifications ont été recensées
avec l’étiléfrine, dont une tachycardie chez
un nourrisson, et une chez un homme
âgé de 80 ans (pas d’autre précision).
Une quinzaine d’effets indésirables
imputés à l’heptaminol ont été décrits. Il
s’agissait surtout de réactions aller-
giques: urticaire, œdème de Quincke.
En pratique. Ces données confirment
qu’il vaut mieux réserver la midodrine aux
rares patients en difficulté malgré d’autres
traitements de l’hypotension orthostatique.
En ce qui concerne l’association café-
drine + théodrénaline, l’étiléfrine et l’hep-
taminol, mieux vaut expliquer aux patients
pourquoi ils ont intérêt à s’en passer :
ces médicaments exposent à trop d’effets
indésirables disproportionnés par rapport
à leur efficacité. La mesure mettant le
mieux les patients à l’abri de ces médi-
caments étant bien sûr le retrait du mar-
ché.
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- Prescrire Rédaction “Midodrine: troubles car-
diovasculaires et cutanés” Rev Prescrire 2012; 32
(343): 352.
2- Prescrire Rédaction “Praxinor: abus et dépen-
dances” Rev Prescrire 2008; 28 (295): 346.
3- Prescrire Rédaction “Etiléfrine injectable: à nou-
veau disponible” Rev Prescrire 2002; 22 (231): 586.
4- Abadie D et Montastruc JL “Pharmacovigilance
national follow-up of sympathomimetics used in
orthostatic hypotension” 34es journées de pharma-
covigilance, Angers : 22-24 avril 2013. Fundamental
Clin Pharmacol 2013; 27 (suppl.1): 97 (abstract P2-
095)(version complète 1 page).
5-Abadie D “Lettre à Prescrire du 5 juillet 2013”
11 pages.
6- “GNP: encyclopédie pratique du médicament”
12 éd, OVP Editions du Vidal, Paris, 2001: 372-373.
7- Prescrire Rédaction “midodrine: Gutron compri-
més 2,5 mg” Rev Prescrire 1994; 14 (143): 460-462.
8- Prescrire Rédaction “Bien gérer les hypotensions
orthostatiques” Rev Prescrire 1994; 14 (143): 478-
480.
Pancréatites aiguës
d’origine médicamenteuse
LAREVUE PRESCRIRE NOVEMBRE 2013/TOME 33 N° 361 • PAGE 827
De nombreux médicaments expo-
sent à des atteintes pancréatiques
parfois graves.
Les pancréatites aiguës se manifestent
en général par des douleurs abdo-
minales aiguës, des nausées, des vomis-
sements (1,2). Le diagnostic repose sur
une lipasémie ou une amylasémie aug-
mentée. La plupart des patients guéris-
sent sans complications locales ou géné-
rales et sans récidive. Cependant, chez
certains patients, une nécrose du pan-
créas ou des tissus péripancréatiques
survient avec des complications locales
et générales parfois mortelles. Le traite-
ment est surtout symptomatique, faute
de mieux.
Les causes connues de pancréatite
aiguë les plus fréquentes sont la lithiase
biliaire et une consommation excessive
d’alcool. Une origine médicamenteuse
est aussi à envisager.
De plus en plus de médicaments
impliqués. De plus en plus de médica-
ments sont impliqués tels que, depuis
le début des années 2010, les hypogly-
cémiants agissant sur les incrétines, des
hormones intestinales qui augmentent
la sécrétion d’insuline : l’exénatide, le
liraglutide et la sitagliptine (1à4).
Le Centre régional de pharmacovigi-
lance de Toulouse a recensé 3 186 noti-
fications de pancréatites aiguës ou chro-
niques et d’augmentations des enzymes
pancréatiques imputées à des médica-
ments et enregistrées dans la base de
données française de pharmacovigilance
entre le 1er janvier 1985 et le 31 décembre
2011 (5).
1 274 de ces observations (40 %) cor-
respondant à des pancréatites aiguës
ont été analysées. Il s’agissait d’obser-
vations rapportant une pancréatite et/ou
une lipasémie au moins égale à 3 fois la
valeur normale pour lesquelles le patient
n’avait pas d’autre cause connue de pan-
créatite (5).
Les patients étaient âgés en moyenne
de 46 ans. Chez 1081 patients (85 %),
l’atteinte pancréatique a été grave.
987 patients ont été hospitalisés ou leur
hospitalisation a été prolongée. Trente-
six patients sont morts. L’évolution a été
favorable chez 897 patients (70% des
cas) (5).
Anti-infectieux, anticancéreux, hypo-
cholestérolémiants, etc. Les médica-
ments les plus souvent impliqués dans
cette série ont été par ordre de fréquence
décroissante : des antiviraux (416 fois)
notamment la didanosine ; des antibio-
tiques par voie générale (314 fois) notam-
ment le sulfaméthoxazole + triméthoprime
(alias cotrimoxazole) ; des antalgiques
(231 fois) dont le paracétamol ; de nom-
breux anticancéreux (189 fois) ; des hypo-
lipidémiants (147 fois) notamment l’ator-
vastatine ; des immunodépresseurs
(146 fois) notamment l’azathioprine ; des
corticoïdes par voie générale (133 fois) ;
des hypoglycémiants (132 fois) ; des anti-
épileptiques (127 fois) notamment l’acide
valproïque. Des observations ont aussi
été rapportées avec le kétoprofène, la
mésalazine, la venlafaxine ainsi qu’avec
des inhibiteurs de l’enzyme de conversion
(IEC) dont le ramipril (5).
En pratique. Chez un patient se plai-
gnant de douleurs abdominales avec des
lipases ou des amylases augmentées, il
est important de s’interroger sur le rôle
éventuel des médicaments, de partager
cette information avec le patient et d’en-
visager l’arrêt du médicament.
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- “Pancreatitis”. In : “Martindale The complete
drug reference” The Pharmaceutical Press, London.
Site www.medicinescomplete.com consulté le 6 juin
2013 : 2 pages.
2- Vege SS et coll. “Clinical manifestations and diag-
nosis of acute pancreatitis” et “Treatment of acute
pancreatitis” (mise à jour avril 2013) Uptodate, Wal-
tham 2013 : 24 pages.
3- Prescrire Rédaction “Analyse de la base de don-
nées de pharmacovigilance étatsunienne” Rev Pres-
crire 2013 ; 33 (352): 115.
4- Prescrire Rédaction “Exénatide, sitagliptine : pan-
créatites, cancers du pancréas” Rev Prescrire 2011;
31 (333): 508.
5-Chebanne L et coll. “Drug-induced pancreatitis :
a study in the French pharmacovigilance database”
34es journées de pharmacovigilance, Angers : 22-
24avril 2013. Fundamental Clin Pharmacol 2013 ; 27
(suppl.1): 65-66 (abstract P01-099) (version com-
plète 1 page).
DCI France Belgique Suisse
acide valproïque DEPAKINE° ou autre DEPAKINE° ou autre DEPAKINE° ou autre
atorvastatine TAHOR° ou autre LIPITOR° ou autre SORTIS° ou autre
azathioprine IMUREL° ou autre IMURAN° ou autre IMUREK° ou autre
didanosine VIDEX° VIDEX° VIDEX°
exénatide BYETT BYETT BYETTA° ou autre
kétoprofène PROFENID° ou autre ROFENID° ou autre ex-PROFENID°
liraglutide VICTOZA° VICTOZA° VICTOZA°
mésalazine alias PENTASA° ou autre CLAVERSAL°, ASACOL°
acide 5-aminosalicylique COLITOFALK° ou autre ou autre
ramipril TRIATEC° ou autre TRITACE° ou autre TRIATEC° ou autre
sitagliptine JANUVIA° ou autre JANUVIA° JANUVIA° ou autre
sulfaméthoxazole BACTRIM° ou autre BACTRIM°, EUSAPRIM° BACTRIM°
+ triméthoprime, ou autre
alias cotrimoxazole
venlafaxine EFFEXOR LP° ou autre EFEXOR EXEL° ou autre EFEXOR ER° ou autre
Vigilance
PAGE 828 • LAREVUE PRESCRIRE NOVEMBRE 2013/TOME 33 N° 361
Hydroxychloroquine:
photosensibilisation après exposition in utero
Une observation détaillée en France.
Lhydroxychloroquine est un dérivé de
la chloroquine. Elle est parfois pro-
posée comme immunodépresseur dans
des maladies auto-immunes telles que
le lupus érythémateux. Elle est photo-
sensibilisante (1).
Le Centre régional de pharmacovigi-
lance de Caen a rapporté en détail une
observation de photosensibilisation chez
un nouveau-né âgé de 3 semaines, qui
avait été exposé in utero à l’hydroxychlo-
roquine. Le nouveau-né a souffert de
brûlures au deuxième degré sur la partie
exposée de la tête après 20 minutes de
soleil. Sa mère avait pris de l’hydroxy-
chloroquine durant toute la grossesse
pour un lupus (2).
L’ hydroxychloroquine traverse le pla-
centa. Sa concentration dans le sang est
similaire chez le fœtus et chez sa mère.
Sa demi-vie d’élimination plasmatique
est de l’ordre de plusieurs jours à 2 mois
chez les adultes. On ne la connaît pas
chez les nouveau-nés, dont les capacités
à éliminer les médicaments sont souvent
moindres (1à4). On ne connaît pas non
plus la persistance de l’hydroxychloro-
quine dans les tissus, dont la peau. Un
examen du sang de l’enfant 20 jours
après l’apparition des brûlures, soit
41 jours après la naissance, n’a pas mon-
tré la présence d’hydroxychloroquine
dans le plasma, mais il est probable que
l’hydroxychloroquine était encore pré-
sente dans le corps au moment de la
brûlure cutanée (1,2).
En pratique. Le nouveau-né exposé
in utero à un médicament près de l’ac-
couchement naît imprégné de ce médi-
cament et en subit encore les effets indé-
sirables pendant plusieurs jours, ou plu-
sieurs semaines. Mieux vaut en informer
les parents et les soignants, afin d’orga-
niser une prise en charge spécifique.
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- Prescrire Rédaction “20-1-8. Patients sous hydro-
xychloroquine” Rev Prescrire 2012 ; 32 (350 suppl.
interactions médicamenteuses).
2- Toromanoff M et coll. “Overreaction with sunlight
in a child exposed to hydroxychloroquine in utero”
34es journées de pharmacovigilance, Angers : 22-
24avril 2013. Fundamental Clin Pharmacol 2013 ; 27
(suppl.1): 64-65 (abstract P01-143) (version com-
plète 1 page).
3- ANSM “RCP-Plaquenil” 4 janvier 2010 : 6 pages.
4- Prescrire Rédaction “Une démarche pour éviter
les effets indésirables des médicaments pendant la
grossesse” Rev Prescrire 2013 ; 33 (358): 583-587.
Mèches iodoformées:
gare à l’exposition prolongée
L’ iodoforme a des effets indésira-
bles neuropsychiques, cardiaques et
thyroïdiens.
Les bandes de gaze imprégnées d’io-
doforme, alias mèches iodoformées,
sont parfois utilisées dans le traitement
local de plaies infectées et d’abcès.
L’ iodoforme libère lentement de l’iode au
contact de la peau. L’iodoforme expose
à des troubles neuropsychiques, des
troubles thyroïdiens, des réactions d’hy-
persensibilité, des hypotensions arté-
rielles, des tachycardies, des troubles
digestifs, de la fièvre, des céphalées (1,2).
Le Centre régional de pharmacovigi-
lance et le Centre antipoison d’Angers
ont reçu, entre 1989 et fin 2011, 17 noti-
fications d’effets indésirables liés à des
mèches iodoformées (2). Leur âge
médian a été de 66 ans. Les situations
d’emploi ont été diverses interventions
chirurgicales. La durée d’utilisation a été
de 5 jours à 116 jours (médiane de
23 jours). La quantité d’iodoforme reçue
par chaque patient n’est pas connue.
Les effets indésirables notifiés ont été
le plus souvent neuropsychiques : encé-
phalopathies (6 cas), confusions (4 cas),
altérations de la conscience (3 cas),
comas (2 cas), agitations (2 cas), convul-
sions (1 cas), somnolence (1 cas), délire
(1 cas). Une tachycardie est survenue
chez 7 patients. 4 anomalies thyroï-
diennes, dont 2 hyperthyroïdies, ont été
décrites (2).
L’iodémie a été mesurée chez 12 de
ces patients : elle était jusqu’à plus de
8 000 fois supérieure à la normale.
En pratique. Quand l’emploi de
mèches iodoformées paraît justifié, mieux
vaut minimiser l’exposition des patients
à l’iodoforme : éviter les grandes mèches
dans les cavités profondes ; n’utiliser que
la quantité minimale de mèche, sur de
courtes durées (de l’ordre de 2 jours à
3 jours). En cas de trouble évocateur
d’intoxication, mieux vaut doser l’iodémie.
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- “Iodoform + Iodine” In : “Martindale The com-
plete drug reference” The Pharmaceutical Press,
London. Site www.medicinescomplete.com
consulté le 15 juin 2013 : 2 + 12 pages.
2- Lagarce L. et coll. “The dangers of iodoform
gauze: a retrospective study” 34es journées de phar-
macovigilance, Angers : 22-24 avril 2013. Funda-
mental Clin Pharmacol 2013 ; 27 (suppl. 1): 93
(abstract P2-079)(version complète: 1 page).
DCI France Belgique Suisse
choroquine NIVAQUINE° NIVAQUINE° NIVAQUINE°
hydroxychloroquine PLAQUENIL° PLAQUENIL° PLAQUENIL° ou autre
Nicardipine et menace d’accouchement prématuré:
œdèmes pulmonaires
LAREVUE PRESCRIRE NOVEMBRE 2013/TOME 33 N° 361 • PAGE 829
Risques cardiovasculaires pour la
mère et pour l’enfant.
La nicardipine est un inhibiteur cal-
cique de la famille des dihydropyri-
dines utilisé dans certaines situations
d’hypertensions artérielles, dont certaines
prééclampsies sévères chez les femmes
enceintes (1). Elle est parfois utilisée
aussi dans les menaces d’accouchement
prématuré (2,3).
Le Centre régional de pharmacovigilance
d’Amiens a réalisé, à partir de la base de
données française de pharmacovigilance,
un bilan des effets indésirables de la nicar-
dipine administrée par voie intraveineuse
(2). 217 notifications ont été analysées.
23 œdèmes pulmonaires ont été rap-
portés chez des femmes enceintes trai-
tées pour menace d’accouchement pré-
maturé. L’évolution a été favorable après
arrêt de la nicardipine et traitement symp-
tomatique (2). Dans 7 cas, il s’agissait
de grossesses multiples, un facteur connu
d’œdème pulmonaire (2). Veinites, phlé-
bites, lymphangites au point d’injection
ont aussi été rapportées.
6 effets indésirables cardiovasculaires
sont survenus chez des nouveau-nés
exposés in utero à la nicardipine.
En pratique. Ces données confirment
le risque d’œdème pulmonaire lié à la
nicardipine utilisée en cas de menace
d’accouchement prématuré, signalé déjà
en 2005, et le risque d’effets cardiovas-
culaires chez le nouveau-né exposé in
utero : à prendre en compte dans les
choix thérapeutiques (3).
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- Prescrire Rédaction “Nicardipine injectable
copiée: une alternative dans l’urgence hyperten-
sive” Rev Prescrire 2007; 27 (283): 349.
2- Moragny J et coll. “Adverse effects associated
with the use of intravenous nicardipine. Analysis
of data from the French Pharmacovigilance data-
base” 34es journées de pharmacovigilance, Angers :
22-24 avril 2013. Fundamental Clin Pharmacol 2013;
27 (suppl.1): 38 (abstract 22-11) (version complète
5 pages).
3- Prescrire Rédaction “Nicardipine et œdème aigu
du poumon dans la menace d’accouchement pré-
maturé” Rev Prescrire 2005 ; 25 (267) : 834-835.
Fer polymaltose intraveineux :
angiœdèmes, etc.
Des effets indésirables graves pen-
dant la perfusion, et plusieurs heures
après.
Chez les patients souffrant d’une ané-
mie par carence martiale, le fer doit
parfois être administré par voie intravei-
neuse. Le fer saccharose s’administre,
après dilution, en perfusion lente (1).
D’autres fers intraveineux ont été autori-
sés, sans progrès tangible:notamment
le carboxymaltose ferrique, alias fer poly-
maltose, qui semble augmenter la mor-
talité surtout quand la perfusion initiale
atteint 1000 mg (1,2).
Le Centre régional de pharmacovigi-
lance de Clermont-Ferrand a analysé
73 effets indésirables imputés au fer poly-
maltose, issus de la base de données
française de pharmacovigilance et notifiés
chez 40 patients, 32 femmes et 8 hom-
mes (âge médian de 46,5 ans) (3). La
dose reçue a été en moyenne de 502 mg,
le plus souvent pour anémie par carence
martiale. Chez 15 patients, les effets
indésirables notifiés étaient graves.
1 patient est mort d’un bronchospasme
avec arrêt cardiorespiratoire.
Il s’agissait surtout d’effets : cutanéo-
muqueux (22 %)à type d’angiœdèmes,
d’urticaires ; neuropsychiques (8 %)
notamment des céphalées ; digestifs ;
musculosquelettiques.
Les effets indésirables sont survenus
pendant la perfusion (27,5 %), dans les
minutes suivant la perfusion (12,5 %),
dans les heures suivantes (10 %), ou
dans les 2 jours suivants (12,5 %).
En pratique. Ces notifications françaises
confirment l’importance, quand on perfuse
du fer polymaltose, «d’avoir à disposition
les moyens nécessaires à une réanimation
cardio-respiratoire » comme le préconise
le résumé des caractéristiques (RCP) de
mars 2012 (4). Ce qui n’est guère appli-
cable au domicile du patient. Ces notifi-
cations confirment aussi l’importance de
surveiller les patients même après la per-
fusion, même si le RCP est muet à ce
sujet.
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- Prescrire Rédaction “fer polymaltose - Ferinject°.
3efer intraveineux: prudence” Rev Prescrire 2011;
31 (328) : 97.
2- Prescrire Rédaction “ferumoxytol - Rienso°. Un
fer intraveineux plus risqué que le fer saccharose”
Rev Prescrire 2013 ; 33 (355) : 340.
3- Chenaf C et coll. “Post-marketing safety profile
of ferric carboxymaltose (Ferinject°)” 34es journées
de pharmacovigilance, Angers : 22-24 avril 2013.
Fundamental Clin Pharmacol 2013 ; 27 (suppl.1): 101
(abstract P2-114).
4- ANSM “RCP-Ferinject°” 15 mars 2012 : 7 pages.
DCI France Belgique Suisse
fer polymaltose FERINJECT° INJECTAFER° FERINJECT°
(alias carboxymaltose)
fer saccharose VENOFER° VENOFER° VENOFER°
DCI France Belgique Suisse
nicardipine LOXEN° RYDENE°
injectable ou autre
Insuffisance
cardiaque et
bortézomib
Vigilance
PAGE 830 • LAREVUE PRESCRIRE NOVEMBRE 2013/TOME 33 N° 361
Prégabaline:
des effets indésirables cardiaques
Troubles du rythme, troubles de la
conduction, insuffisances cardiaques,
même à faible dose.
La prégabaline est un analogue de
l’acide gamma-amino butyrique
(GABA) proche de la gabapentine. Elle
est utilisée dans les douleurs neuropa-
thiques, l’anxiété généralisée et les épi-
lepsies partielles (1,2). Son profil d’effets
indésirables est principalement constitué
de troubles neuropsychiques, d’abus et
de dépendances, de troubles digestifs,
de prises de poids, d’éruptions cutanées,
d’atteintes hépatiques, d’anomalies du
champ visuel et de troubles hématolo-
giques (1,3). Des insuffisances car-
diaques ont aussi été rapportées (1).
Le Centre régional de pharmacovigi-
lance de Paris Fernand-Widal a analysé
41 notifications d’effets indésirables car-
diaques imputés à la prégabaline dans
la base de données française de phar-
macovigilance (4).
Utilisation dans la douleur neuro-
pathique, notamment. Il s’agissait de
26 femmes et de 15 hommes, d’âge
médian 74 ans, prenant la prégabaline
le plus souvent pour des douleurs neu-
ropathiques. Les effets indésirables car-
diaques observés ont été: 25 troubles
du rythme ou de la conduction (brady-
cardie, tachycardie, bloc auriculo-ventri-
culaire, fibrillation auriculaire); 13 insuf-
fisances cardiaques ; 5 palpitations et
1 infarctus du myocarde. 26 de ces effets
indésirables cardiaques ont été cotés
comme graves (4).
Souvent à moins de 150 mg par jour.
La dose médiane de prégabaline était
de 100 mg par jour, inférieure aux 150 mg
à 600 mg par jour préconisés par le
résumé des caractéristiques (RCP) de
spécialités à base de prégabaline (2,4).
Le délai de survenue était connu pour
59 % des notifications : le délai médian
a été de 9 jours (4).
Pour 35 patients, l’évolution était
connue: 30 patients ont guéri, 3 étaient
en cours d’amélioration. 2 patients sont
morts: une femme âgée de 77 ans après
décompensation cardiaque et un homme
de 58 ans d’un infarctus du myocarde
alors qu’il prenait aussi de la gemcitabine
et du cisplatine. 32 patients sur 41 avaient
des antécédents de troubles cardia-
ques (4).
En pratique. Mieux vaut évoquer le
rôle de la prégabaline devant des troubles
cardiaques, et parfois l’arrêter, en parti-
culier chez des patients déjà atteints de
troubles cardiaques.
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- Prescrire Rédaction “12-1-11. Patients sous gaba-
pentine ou prégabaline” Rev Prescrire 2012 ; 32
(350 suppl. interactions médicamenteuses).
2- Commission européenne “RCP-Lyrica° 25 mg
gélules” 3 juin 2013 : 203 pages.
3- Prescrire Rédaction “Prégabaline: des effets indé-
sirables graves à surveiller” Rev Prescrire 2008; 28
(301): 833.
4- Martinez I et coll. “Cardiac events and pregabalin :
spontaneous reports notified to the French pharma-
covigilance database” 34es journées de pharmacovigi-
lance, Angers : 22-24 avril 2013. Fundamental Clin
Pharmacol 2013; 27 (suppl.1): 95 (abstract P 2-086).
Des notifications en France.
Le bortézomib (Velcade°) est un cyto-
toxique proposé dans certains myé-
lomes multiples (1,2). Son utilisation est
délicate en raison de ses effets indésira-
bles cardiaques (péricardites, troubles
du rythme), hématologiques, neurolo-
giques et des risques élevés d’interactions
médicamenteuses (1).
Le Centre régional de pharmacovigi-
lance de Toulouse a rapporté l’observa-
tion d’un homme âgé de 58 ans qui pre-
nait du bortézomib une fois par mois
pour un myélome multiple (3). Ce patient
n’avait pas d’antécédent cardiaque connu,
ni de facteur de risque cardiovasculaire.
Mesurée par échographie cardiaque, la
fraction d’éjection ventriculaire gauche,
normale avant le traitement, est devenue
inférieure à 35 % en 4 mois sous borté-
zomib (3).
Dans la base de données française de
pharmacovigilance, de 2005 à 2012, sur
les 37 notifications d’effets indésirables
cardiaques imputables au bortézomib, il
y avait 22 insuffisances cardia ques. Les
patients, 12 hommes et 10 femmes,
étaient âgés de 70 ans en moyenne.
3 patients sont morts peu après la prise
du bortézomib (3).
Les autres notifications ont été 6 syn-
dromes coronariens aigus, 4 troubles du
rythme, 3 bradycardies avec hypotensions
artérielles, 1 péricardite et 1 hypertension
artérielle pulmonaire (3).
En pratique. Le bortézomib expose
les patients à un risque d’insuffisance
cardiaque à prendre en compte dans le
choix et le suivi du traitement.
©Prescrire
Extraits de la veille documentaire Prescrire.
1- Prescrire Rédaction “Bortézomib : dosage faible
parfois utile, et liste des contre-indications allongée”
Rev Prescrire 2009; 29 (308): 429.
2- “Bortezomib”. In: “Martindale The complete drug
reference” The Pharmaceutical Press, London. Site
www.medicinescomplete.com consulté le 6 juin
2013 : 8 pages.
3- Despas F et coll. “Involvement of bortezomib in
the occurrence of heart failure : one case report and
the review of the French Pharmacovigilance data-
base” 34es journées de pharmacovigilance, Angers :
22-24 avril 2013. Fundamental Clin Pharmacol 2013;
27 (suppl.1): 122 (abstract P 2-216)(version com-
plète 1 page).
DCI France Belgique Suisse
cisplatine CISPLATINE MYLAN° CISPLATINE HOSPIRA° CISPLATINE TEV
ou autre ou autre ou autre
gabapentine NEURONTIN° ou autre NEURONTIN° ou autre NEURONTIN° ou autre
gemcitabine GEMZAR° ou autre GEMCITABINE HOSPIRA° GEMZAR° ou autre
ou autre
prégabaline LYRICA° LYRICA° LYRICA°
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !