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Soutenance du mémoire de
DES
PROGE :
Evaluation oncogériatrique à long terme
chez des patients de plus de 75 ans traités
pour un cancer localisé de la prostate
18 mai 2015
NALTET Charles, Interne d’oncologie médicale, Caen
Tuteur : Pr Florence Joly
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Table des matières
1 INTRODUCTION .............................................................................................................. 3
1.1 Epidémiologie .............................................................................................................. 3
1.2 Prise en charge du cancer localisé de la prostate ......................................................... 4
1.2.1 Dépistage .............................................................................................................. 4
1.2.2 Bilan pré-thérapeutique ........................................................................................ 6
1.2.3 Classification et scores pronostiques .................................................................... 6
1.2.4 Les options thérapeutiques ................................................................................... 7
1.3 La qualité de vie après le traitement pour un cancer localisé de la prostate ................ 9
1.3.1 Qualité de vie à court et moyen terme ................................................................ 11
1.3.2 Qualité de vie à long terme................................................................................. 11
1.3.3 Qualité de vie chez les sujets âgés...................................................................... 14
1.4 Oncogériatrie et cancer de la prostate ........................................................................ 15
1.4.1 Approche générale .............................................................................................. 15
1.4.2 Les outils : L’évaluation gériatrique standardisée .............................................. 16
1.5 PROGE : Le rationnel ................................................................................................ 18
2 METHODE ...................................................................................................................... 19
2.1 La population d’étude ................................................................................................ 19
2.1.1 Les cas ................................................................................................................ 19
2.1.2 Les témoins ........................................................................................................ 19
2.2 Les objectifs ............................................................................................................... 20
2.3 La procédure .............................................................................................................. 20
2.4 Les critères de jugement ............................................................................................ 21
2.5 Analyse statistique ..................................................................................................... 21
2.5.1 Nombre de sujets nécessaires ............................................................................. 21
2.5.2 Analyse statistique .............................................................................................. 21
2.6 Aspects Ethiques et Réglementaires .......................................................................... 22
3 RESULTATS ................................................................................................................... 23
3.1 Population étudiée ..................................................................................................... 23
3.2 Caractéristique de la population ................................................................................ 24
3.2.1 Les cas ................................................................................................................ 24
3.2.2 Les témoins ........................................................................................................ 24
3.2.3 Comparabilité des groupes ................................................................................. 25
3.3 Résultats de l’évaluation gériatrique standardisée ..................................................... 27
3.3.1 Bilan d’autonomie .............................................................................................. 28
3.3.2 Bilan nutritionnel ................................................................................................ 29
3.3.3 Bilan cognitif ...................................................................................................... 29
3.3.4 Bilan biologique ................................................................................................. 30
3.4 Evaluation de la dépression et de l’anxiété................................................................ 30
3.5 Résultats de l’analyse des questionnaires de qualité de vie ....................................... 31
3.6 Lien entre les scores de qualité de vie et d’autonomie .............................................. 34
4 DISCUSSION .................................................................................................................. 34
3
1 INTRODUCTION
1.1 Epidémiologie
Le cancer de la prostate est un enjeu de santé publique dans les pays veloppés. En
France, en 2009, on estimait à 53 465 le nombre de nouveaux cas annuels (Réseau français
des registres du Cancer FRANCIM) (1,2). Le cancer de la prostate représente près d’un tiers
(28,5%) des nouveaux cas annuels de cancer chez l’homme. Il est le premier cancer en
matière d’incidence devant le cancer du poumon et le cancer colorectal. Le taux d’incidence
standardisé sur la population mondiale était de 99,4 pour 100 000 personnes-année en 2009. Il
s’agit d’un cancer touchant préférentiellement les sujets âgés, le risque commence à
augmenter fortement à partir de 50 ans pour aboutir à un pic d'incidence à 960 pour 100 000
personnes-année chez les 70-74 ans (figure 1).
Avec 8 876 décès en 2009, le cancer de la prostate est au 3ème rang des décès par
cancer chez l’homme en France, après le cancer du poumon et le cancer colorectal. Le taux de
mortalité standardisé sur la population mondiale était en 2009 de 11,3 pour 100 000
personnes-année. Le taux de mortalité augmente régulièrement avec l’âge des patients, l’âge
médian de décès se situant après 80 ans.
Figure 1 : Incidence et mortalité du cancer de la prostate par âge en 2009 (Source: Institut de veille sanitaire, 2014)
4
L’évolution de l’incidence en France a été marquée par deux phases distinctes (2).
Après une très nette augmentation entre 1980 et 2005 suite à la diffusion du dépistage
individuel du cancer de la prostate par toucher rectal et dosage plasmatique du taux de PSA
(Prostate Specific Antigen), on observe depuis une nette baisse (figure 2). Cette diminution
est la conséquence d’une part du fait que les cancers prévalents ont été diagnostiqués durant
les années de dépistage individuel intensif et d’autre part de la prise de conscience du risque
de « sur-diagnostic » amenant à revoir les critères de ce dépistage.
Depuis 1990, on note un recul progressif mais constant de la mortalité d’environ 4%
en moyenne par an (figure 2). L’amélioration des traitements proposés aux patients est la
principale cause de ce recul. L’autre cause est probablement l’impact du dépistage individuel
permettant le diagnostic à un stade plus précoce donc accessible à un traitement curateur.
Figure 2 : Tendance chronologique du cancer de la prostate pour la France
(Source: Institut de veille sanitaire, 2014)
1.2 Prise en charge du cancer localisé de la prostate
1.2.1 Dépistage
Le dépistage du cancer de la prostate est basé sur le dosage du taux de PSA associé à
un toucher rectal. Un dépistage individuel s’est mis en place en France dans les années 90
soutenu en 2003 par l’Association Française d’Urologie (AFU). Il a rencontré un franc succès
auprès des médecins généralistes comme le confirme le rapport de l’OPEPS (Office
5
parlementaire d’évaluation des politiques de santé) qui évoque un taux de prescription de
dosage du PSA chez les hommes de 50 à 75 ans de 90% (3). Son efficacité reste cependant
toujours débattue du fait de résultats discordants.
En 2012, l’ERSPC (4) (European Randomized Study of Screening for Prostate
Cancer) publiait les sultats d'un essai portant sur le dépistage par dosage du PSA chez plus
de 182 000 individus de 50 à 74 ans au sein de 8 pays européens. Il mettait en évidence une
réduction de 21% du risque de mortalité par cancer de la prostate au prix d’un sur-diagnostic
estimé à 50% (5).
Dans le me temps, l’essai américain PLCO (6) (Prostate, Lung, Colorectal,
Ovarian), basé sur un dosage du PSA associé à un toucher rectal chez 76 685 individus âgés
de 55 à 74 ans au sein de 10 centres de dépistage aux Etats-Unis ne retrouvait pas de bénéfice
sur la mortalité.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a considéré en avril 2012, qu’il n’existait pas de
preuves suffisamment solides pour organiser un pistage du cancer de la prostate par le
dosage du PSA au sein de la population générale (7). Sa conclusion était étayée notamment
par le fait qu’aucun profil à « haut risque » n’avait pu être identifié et que le dépistage de
masse serait à l’origine de sur-diagnostic, de sur-traitement non sans conséquences cliniques
et fonctionnelles. Elle privilégiait l’information éclairée de la balance bénéfice/risque d’un
dépistage individuel.
LAFU, quant à elle, préconise une « détection précoce individualisée » du cancer de
la prostate basée sur une information éclairée, sur le dosage du PSA et le toucher rectal (8).
Elle cible les hommes dès 50 ans sans comorbidités, et à partir de 45 ans en présence de
facteurs de risque. Les modalités de surveillance seront fonction de la valeur initiale du PSA
qui est un élément prédictif du risque de survenu de cancer de la prostate. En revanche, en
présence de « polypathologies sévères » ou au-delà de 75 ans, l’AFU ne recommande pas de
détection.
Quoiqu’il en soit, la très nette augmentation de l’incidence du cancer de la prostate
entre 1980 et 2005 est directement liée à la diffusion du dépistage individuel. En effet, plus de
85% des patients sont diagnostiqués à un stade localisé dont l’objectif du traitement sera
curateur (9). Ces patients seront alors potentiellement confrontés aux séquelles des
traitements.
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