Le Courrier des addictions (8) – n° 4 – octobre-novembre-décembre 2006
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fonctionnement de ce type et saisissait leurs
données dans un logiciel spécialisé de ges-
tion de dossier patient permettant d’éditer
les rapports d’activité et de répondre à dif-
férentes enquêtes (dont celle de novembre).
L’introduction de RECAP a donc reposé sur
l’ajout et la modification de certaines ques-
tions de la fiche d’accueil et sur la mise à
jour des logiciels utilisés par ces structures.
À l’heure actuelle, ces mises à jour ont été
réalisées pour les logiciels les plus répandus
et permettent de générer automatiquement
un fichier d’export contenant les données
anonymes RECAP, à envoyer à l’OFDT sur
une disquette ou par courrier électronique.
Le problème s’est posé, et se pose encore,
pour les structures qui ont développé leur
propre logiciel ou pour les structures en
gestion hospitalière qui utilisent celui de
l’hôpital ou encore pour les centres n’utili-
sant pas de logiciel spécialisé ou pas d’outil
informatique. La participation à RECAP
suppose d’adapter les logiciels existants,
– cas sans doute le plus complexe, – ou d’en
acquérir un qui soit compatible avec lui. En
termes de coûts, il existe aujourd’hui des
solutions adaptées à la plupart des situa-
tions. L’OFDT s’est efforcé de fournir une
information sur les logiciels et de répondre
à toutes les demandes de conseil et d’assis-
tance qui lui sont adressées.
,ANONYMATGARANTI
La mise en place de RECAP procède d’une
volonté d’harmonisation des recueils de
l’échelon régional à l’échelon européen et
d’accélération de la mise à disposition des
résultats. Les avantages liés à cette harmo-
nisation ne sont pas sans contreparties :
contraintes liées au recueil continu, plus
petit commun dénominateur au niveau du
questionnement. Certains pourront s’inter-
roger sur le choix d’un recueil exhaustif. Le
recours à un échantillon de structures a été
envisagé. L’utilisation de cette méthode se
heurte cependant au souhait de disposer de
statistiques régionales et au petit nombre de
structures existantes dans plusieurs régions.
Solliciter deux centres dans une région qui
n’en compte que quatre ou cinq expose
au risque d’avoir des résultats influencés
par les caractéristiques des structures sé-
lectionnées et ensuite à la possibilité de
défaillance de ces structures qu’il est im-
possible de remplacer dans l’échantillon,
une fois l’absence de données constatées.
L’échantillonnage pourrait se faire au sein
de chaque structure (tirage au sort d’un pa-
tient sur deux, par exemple) mais le recueil
n’en serait pas allégé pour autant, toutes les
structures étant sollicitées. L’exhaustivité
peut faire surgir des craintes sur le plan
du respect de l’anonymat. On peut rappe-
ler qu’aucune donnée identifiante n’est
recueillie. Ainsi l’année de naissance a été
préférée à la date de naissance afin de ne
pas permettre l’identification indirecte des
patients. Les identifiants des structures sont
cryptées dans le fichier global et la lecture
ne permet pas de savoir dans quelle struc-
ture ont été recueillis les enregistrements.
Une demande d’autorisation a été déposé
auprès de la CNIL et obtenue en 2004.
L’OFDT ne publiera aucune donnée attri-
buable à une structure en particulier. Des
résultats départementaux ou régionaux ne
seront fournis que si les données agrégées
proviennent d’au moins deux structures.
DIFFmRENCIERDESRAPPORTS
DACTIVITm
D’autres interrogations peuvent surgir à
propos de l’existence simultanée du rapport
d’activité et de RECAP. Les mêmes données
de base, celles figurant dans les fiches d’ac-
cueil et de suivi, sont en effet utilisées dans
les deux cas. Le rapport d’activité procède
cependant d’une logique organisationnelle :
rendre compte, en tant que structure, de son
activité à une tutelle et/ou à un financeur.
Des informations relativement nombreuses
sont demandées pour caractériser le type de
public accueilli dans la structure, ces don-
nées pouvant constituer un élément d’ap-
préciation de l’activité et de son adéquation
à un projet thérapeutique. Cette dernière
problématique n’entre pas dans les missions
courantes de l’OFDT, qui reste néanmoins
intéressé par une exploitation “secondaire”
des données sur les patients pour améliorer
les connaissances sur le plan épidémiolo-
gique. Cependant, les données du rapport
d’activité étant agrégées par structure, leur
exploitation statistique ne peut aller au-delà
de la sommation des réponses, au niveau
national ou régional. Il est en revanche im-
possible de croiser les informations pour
connaître, par exemple, le pourcentage de
consommateurs de cannabis parmi les hom-
mes ou parmi les plus jeunes. Une analyse
complète ne peut être menée qu’à partir des
données par patient.
"IENTxTLESPREMIERSRmSULTATS
Le questionnement peut être considéré
comme trop lourd par certains, incomplets
par d’autres. Il est le résultat d’un double
compromis entre systèmes d’information
existants au niveau européen, recueils dans
les centres d’alcoologie et dans les cen-
tres spécialisés en toxicomanie. Ce noyau
commun ne prétend en tout cas pas épuiser
l’ensemble des besoins de connaissance sur
la situation des patients en difficulté avec
leur consommation de substances. Des pro-
grammes ou modules de questions visant
à éclairer plus spécifiquement un domaine
particulier peuvent être utilisés par des
structures volontaires (par exemple le pro-
gramme OPPIDUM).
L’ensemble des CSST et CCAA ont été
sollicités pour fournir des données RE-
CAP sur l’année 2005. Les données reçues
permettent de décrire la situation d’envi-
ron 43500 patients reçus dans 140 lieux
d’accueil dépendant de CSST et de 41000
patients vus dans 259 lieux d’accueil dé-
pendant de CCAA. Les résultats complets
seront publiés par l’OFDT en janvier 2007.
Ce premier exercice national a demandé un
investissement important de la part des per-
sonnels de ces structures à qui il a été de-
mandé de modifier leurs questionnements
habituels, d’installer pour certains de nou-
veaux logiciels et pour d’autres de procéder
à des mises à jour.
L’OFDT les remercie pour cet effort. Sur
la base de cette première expérience, une
réflexion sera menée en commun avec les
associations et institutions du champ des
addictions sur l’intérêt et la pertinence
des questions du noyau commun et sur
les évolutions éventuelles du système à
envisager.
N
Références bibliographiques
1. Tellier S. La prise en charge des toxicomanes
dans les structures sanitaires et sociales en novem-
bre 1999. Documents statistiques, Paris, DREES,
2001:47 p.
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dard Protocol 2.0, EMCDDA Scientific Report,
Lisbon, European Monitoring Centre for Drug and
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3. Association nationale de prévention en alcoo-
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CCAA 2002, Paris, ANPAA, 2003:28 p.
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