majorité d’Allemands (56 %). « Le constat est rude » analyse Christophe Bavière, Président du directoire
d’Idinvest Partners, frappé par l’importance de l’écart entre la France et l’Allemagne. « L’envie d’entreprendre
en Allemagne atteint presque le double de celle enregistrée dans l’Hexagone. »
L’ « envie d’entreprendre », entre déterminants économiques et déterminants culturels
En réalité, il apparaît que l’aspiration à l’entrepreneuriat et les différences obtenues par pays soient le résultat
d’un ensemble de facteurs complémentaires, à la fois économiques, sociaux et culturels favorisant ou freinant
cette envie d’entreprendre :
- Des perceptions économiques de long terme :
Si la croissance britannique est aujourd’hui la plus forte, les Allemands sont les plus confiants sur la conjoncture
économique de leur pays : 57 % pensent que celle-ci est un atout pour créer son entreprise, contre 29 % au
Royaume-Uni et seulement 13 % en France. Quant à la politique actuelle du gouvernement, 73% des français la
considère comme un frein : « Les entrepreneurs français sont comme des nageurs qui participent aux compétitions
lestés d’un poids aux pieds. L’entrepreneuriat de notre pays souffre d’un manque de réformes poursuit Christophe
Bavière. La France prend du retard sur ses voisins en l’absence de mesures fortes dans des domaines clés tels que
le droit du travail, les retraites ou encore la fiscalité»
- Des perceptions financières liées à la capacité de financement des banques :
Sur ce point, 34 % des aspirants à l’entrepreneuriat en Allemagne sont confiants sur la capacité des banques
allemandes à financer des projets, contre 22 % au Royaume-Uni et 18 % en France.
- Des déterminants culturels :
Au-delà de la solidité de son économie, l’économie allemande bénéficie de valeurs fortes liées à l’esprit de «
liberté et d’indépendance ». 51 % des aspirants à l’entrepreneuriat en Allemagne mettant en avant cette valeur,
contre 43 % au Royaume-Uni et 38 % en France. Une autre valeur forte est la « confiance en soi » : en effet, plus
qu’ailleurs, ce qui conditionne en Allemagne la décision finale de créer son entreprise est « la certitude de
réussir, un moment de grande confiance en soi » (45 % contre 37 % au Royaume-Uni et 31 % en France).
Le « modèle français » d’entrepreneuriat bénéficie d’autres atouts, liés à l’innovation et aux opportunités
sectorielles
Très pessimistes sur la situation économique globale de leur pays, les aspirants à l’entrepreneuriat en France le
sont beaucoup moins dès lors qu’il s’agit de leur propre secteur d’activité : 60 % d’entre eux considèrent ainsi
l’activité de leur secteur comme « un atout » pour créer son entreprise, contre 54 % en Allemagne et 40 % au
Royaume-Uni. « L’envie d’entreprendre en France bénéficie d’une vague de confiance des entrepreneurs pour les
secteurs innovants, notamment dans le digital, la biotech ou le cleantech. Cela reflète l'importance du potentiel
entrepreneurial qui caractérise notre pays, et les grandes réussites françaises en témoignent parfaitement. »
commente Benoist Grossmann, Membre du directoire d’Idinvest Partner.
Une croyance également plus forte dans les opportunités offertes par l’évolution des modes de vie et de
consommation : considérées comme un atout par 63 % des personnes portées vers la création d’entreprise en
France, contre 45 % au Royaume-Uni et 40 % en Allemagne. Enfin, puisque la dimension culturelle apparaît
essentielle dans la volonté d’entreprendre, les Français sont plus animés que leurs voisins d’une valeur forte pour
demain : l’effort et le courage (cité 35 % des Français, 20 % des Allemands et 14 % des Britanniques).
« Il ne faut pas négliger le véritable potentiel d’entrepreneuriat de notre pays. La France est pleine de
ressources, c’est une richesse puisque cet entrepreneuriat nous permet de créer des emplois. Les réussites de ces
dernières années doivent servir d’exemple : Il est essentiel de libérer ce potentiel de croissance, de lui laisser
prendre l'ampleur qu'il est capable d'avoir en terme d'emploi et d'innovation. » analyse Christophe Bavière.