CONGRÈS 35es Journées du Collège national des gynécologues et obstétriciens français Compte rendu de la Journée de gynécologie médicale du CNGOF CNIT, Paris-La Défense, 7-9 décembre 2011 Report of CNGOF medical conference Joëlle Belaïsch-Allart* L * Centre hospitalier des 4-Villes, Sèvres. a journée de gynécologie médicale du CNGOF organisée en collaboration avec la Société française de gynécologie (SFG) et la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) regroupe depuis 4 ans gynécologues médicaux et gynécologues obstétriciens autour de thèmes communs, ce qui prouve bien qu’il s’agit d’une même spécialité aux facettes diverses. La première partie de la matinée était consacrée à l’infertilité. Paul Barrière, avec son charisme habituel, a traité de la réserve ovarienne, sujet toujours d’actualité. Il a rappelé que l’ovogenèse est un processus complexe comprenant plusieurs étapes successives et interdépendantes, permettant la constitution d’un stock de follicules primordiaux. Le fonctionnement ovarien cyclique sous contrôle permet la mobilisation de ce stock et aboutit théoriquement à l’ovulation d’un ovocyte mature chaque mois chez la femme entre la puberté et la ménopause. En dehors de l’insuffisance ovarienne installée, l’altération de la réserve ovarienne est peu visible cliniquement à l’exception du raccourcissement des cycles. La réserve ovarienne peut être définie comme le nombre, et, dans une moindre mesure, la qualité des ovocytes présents au sein de follicules primordiaux dans le cortex ovarien à un moment donné. Elle n’est pas mesurable directement, les follicules primordiaux et primaires ne sont pas observables en échographie. La seule exception est l’examen histologique en cas d’ovariectomie permettant un dénombrement précis des follicules par unité de surface. La réserve ovarienne n’est pas un concept abstrait, mais une réalité physiologique non accessible directement par les moyens d’investigations biologiques et cliniques disponibles actuellement. Seuls sont mesurables des indicateurs indirects de la taille et/ou de la qualité 10 | La Lettre du Gynécologue ̐ n° 370 - mars 2012 du stock de follicules primordiaux. Côté biologie, ces marqueurs sont l’hormone folliculostimulante (FSH) et l’estradiol, qui conservent une place centrale dans l’exploration basale du statut ovarien et en tant que facteurs pronostiques en assistance médicale à la procréation (AMP). L’hormone antimüllérienne (AMH) sérique est également un très bon reflet de la réserve ovarienne, avec une faible variation intra- et intercyclique. Elle est un marqueur au moins aussi performant que le compte des follicules antraux (CFA) pour prédire à la fois une réponse ovarienne insuffisante ou excessive à la stimulation et l’absence de grossesse en fécondation in vitro (FIV). Elle refléterait également l’aspect qualitatif de la réserve ovarienne (1). Il est impossible de dénombrer échographiquement les follicules primordiaux composant la réserve ovarienne proprement dite. En revanche, les follicules antraux de 2 à 5 mm et de 5 à 9 mm peuvent être mesurés et comptabilisés en début de phase folliculaire (2e ou 3e jour du cycle). La principale limite du CFA reste son aspect en partie opérateur et appareil dépendant. Les marqueurs hormonaux et/ou échographiques ont fait l’objet de nombreuses publications, et même s’il n’existe pas à l’heure actuelle de consensus sur les techniques et les seuils à utiliser pour ces tests, il est généralement admis que la mesure de la réserve ovarienne permet de détecter les cas de diminution précoce et d’adapter la prise en charge. En pratique La mesure de la réserve ovarienne doit être systématique après 35 ans, ou avant en fonction des antécédents familiaux, d’agression ovarienne ou de cycles courts ou raccourcis, par les dosages de la FSH et de CONGRÈS l’estradiol à J2 ou J3 du cycle, et soit par le comptage des follicules antraux par un opérateur expérimenté ou le dosage de l’AMH (non remboursé à ce jour). Ensuite, en précisant qu’il n’y avait pas forcément de réponses, une question difficile a été posée : existe-t-il ou doit-il exister des limites à la prise en charge de l’infertilité et, de ce fait, est-il possible, souhaitable, voire éthique de fixer ces limites ? L’infertilité a été inscrite par l’OMS sur la liste des maladies. Pour y répondre, faut-il se placer du côté de l’individu, de la société, ou essayer de trouver un compromis entre ces intérêts parfois divergents ? Le problème se complique par le fait qu’en matière d’infertilité il n’y a pas 1 individu mais au moins 2 (la mère et l’enfant à venir), voire 3 (le père). Enfin, n’oublions pas la spécificité française en matière d’infertilité : la prise en charge à 100 % par l’assurance maladie. Face à un couple en mal d’enfant, le médecin doit-il se conduire en technicien prestataire de service et répondre à la demande ou a-t-il le droit (voire le devoir) de s’interroger sur le bien-fondé de la prise en charge ? Le sort de l’éventuel enfant à naître doit toujours être pris en compte, mais peut-on vraiment préjuger de l’intérêt supérieur de l’enfant ? La clause de conscience admise à l’opposé pour les interruptions volontaires de grossesse a-t-elle une place dans le désir d’enfant ? Faut-il aider des couples à espérance de vie limitée ou plus caricaturalement dont l’un est en fin de vie ? On peut tenter de distinguer les limites médicales (femme âgée pour la reproduction, à réserve ovarienne insuffisante, ou plus rarement avec un problème utérin majeur et les cas où les traitements ou la grossesse feraient courir un risque vital à la mère ou à l’enfant) des limites sociétales : prise en charge du désir d’enfant des hommes âgés, de l’homoparentalité, reproduction post mortem. La gestation pour autrui (GPA) est-elle une solution médicale quand elle est envisagée pour une infertilité médicale (absence d’utérus) ? Nombreuses sont les questions tant médicales qu’éthiques soulevées par ce sujet qui oppose le droit à l’espoir, les limites de la médecine, le droit au choix des modalités du deuil et le risque d’exploitation mercantile d’un désir inaccessible (2), sans oublier l’intérêt supposé de l’enfant éventuel. La loi de bioéthique, révisée en juillet 2011 (article 2141-10), indique : “L’assistance médicale à la procréation (…) ne peut être mise en œuvre par le médecin lorsque les demandeurs ne remplissent pas les conditions prévues par le présent titre ou lorsque le médecin, après concertation au sein de l’équipe clinicobiologique pluridisciplinaire, estime qu’un délai de réflexion supplémentaire est nécessaire aux demandeurs dans l’intérêt de l’enfant à naître”. C’est donc au praticien, ou plutôt à l’équipe multidisciplinaire, que revient la décision de prendre en charge ou non un couple. Les limites médicales sont en apparence les plus faciles. L’âge prête peu à discussion, l’assurance maladie ne prend plus en charge au-delà du premier jour du 43e anniversaire. Les recommandations 2010 du CNGOF sur la prise en charge de l’infertilité ont conclu qu’il est recommandé de ne pas proposer de prise en charge médicale d’infécondité à une patiente au-delà de 43 ans. Cette limite pourrait être remise en cause dans les dons d’ovocytes où la seule limite provient des risques des grossesses tardives (au-delà de 45 ans). De même la valeur des marqueurs de la réserve ovarienne n’est pas univoque, elle n’est pas la même selon l’âge de la femme. Il est licite de tenter une AMP chez une femme jeune malgré des marqueurs défavorables, il reste déraisonnable de stimuler l’ovulation d’une femme de 40 ans à la réserve ovarienne très perturbée. D’autres limites médicales sont moins connues telle l’obésité. L’obésité morbide diminue les taux de succès de l’AMP, mais elle augmente aussi les risques au cours de la grossesse pour la mère et pour l’enfant (risque de mort in utero, d’obésité infantile, risque cardiovasculaire et métabolique à l’âge adulte). Doit-on accepter de prendre en charge les femmes obèses ou repousser leur prise en charge tout en sachant que les années perdues ne se rattrapent jamais en matière d’infertilité ? Les effets du tabac sont encore plus connus mais ne constituent pas réellement une limite en France. L’ESHRE task force on ethics and laws s’est interrogée à ce sujet : est-il juste de demander aux couples qui ont besoin d’une aide médicale pour se reproduire de changer leur mode de vie alors que ceux qui peuvent le faire naturellement n’ont pas à s’adapter aux demandes des médecins ou de la société ? Les limites dites “sociétales” sont encore plus complexes que les limites médicales, et la frontière entre les 2 n’est pas toujours évidente. Faut-il prendre en charge des couples à espérance de vie limitée, patients atteints de mucoviscidose ou VIH positif ? Certains n’hésitent pas à rappeler que nous avons tous une espérance de vie limitée et qu’il faut tenir compte des progrès de la médecine. La pratique de l’autoconservation avant traitement potentiellement stérilisant pose de nouveaux problèmes. Par définition, ces autoconservations sont proposées à des personnes atteintes de maladies sévères. Faut-il utiliser leurs gamètes tant que le pronostic n’est pas stabilisé ? À l’inverse, le fait de faire attendre le couple, de refuser d’utiliser immédiatement les gamètes conservés ne constitue-t-il pas une seconde condamnation ? Les couples en situation socio-économique précaire ou en situation politique irrégulière peuvent poser question pour l’intérêt de l’enfant à naître. Enfin, l’absence de limite du nombre La Lettre du Gynécologue ̐ n° 370 - mars 2012 | 11 CONGRÈS 35es Journées du Collège national des gynécologues et obstétriciens français d’enfants du couple pose parfois problème aux gynécologues. Tous les spécialistes de l’infertilité se sont un jour interrogés devant ces couples où monsieur a de son côté des enfants, madame également, mais il manque l’enfant de l’amour ou parfois même il manque le 2e ou le 3e enfant de ce nouveau couple. Le nombre d’enfants du couple, de l’homme, de la femme devrait-il être pris en compte avant de prendre en charge en AMP ? La loi française ne fixe aucune limite ni à la prise en charge, ni au remboursement, mais certains gynécologues se questionnent à ce propos. Le questionnaire GEFF-BLEFOCNGOF-SFG-FNCGM de 2009 avait révélé que 45,6 % des praticiens seraient favorables à une limite au nombre d’enfants du couple, mais non des enfants de la femme ou de l’homme (3). Faut-il prendre en charge tous les couples, quelles que soient leur chance de succès, leurs situations médicale et socio-économique, ou faut-il limiter la prise en charge aux couples en bonne santé mentale et physique et économique, et qui ont de réelles chances de succès ? L’humanisme médical nous pousserait volontiers à ne pas retenir de limites, mais il faut savoir garder raison, ne pas donner de faux espoirs et ne pas dépenser en vain l’argent de la collectivité. Un juste équilibre devrait pouvoir être trouvé entre humanisme médical et acharnement déraisonnable… Le bon sens, la prise en compte humaine de nos patientes et une prise en charge collégiale devraient nous guider vers une réponse intermédiaire entre les 2 extrêmes… Rachel Lévy a clairement expliqué les explorations génétiques à proposer en cas d’infertilité masculine, qui concerne 2 à 10 % des hommes. Parmi eux, il est important de cibler les patients devant bénéficier d’un bilan génétique. En effet, l’injection intracytoplasmique d’un spermatozoïde (ICSI) permet à des patients présentant un trouble sévère de la spermatogenèse une prise en charge en AMP avec leurs propres gamètes. Cependant, lorsqu’une cause génétique a été mise en évidence, il peut exister un risque accru pour le conceptus. Le bilan génétique associant un caryotype, la recherche d’une microdélétion du chromosome Y et l’étude du gène CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator) pourrait expliquer près de 25 % des troubles sévères de la spermatogenèse (concentration de spermatozoïdes < 1 million/ml) relevant d’une ICSI. En cas de détection d’une anomalie, le recours à un conseil génétique est préconisé. Jean-Marie Antoine a ensuite brillamment répondu à une question futuriste sur la place des récepteurs à la FSH en pratique clinique. Les mutations du gène du récepteur de la FSH, situé sur le bras court du chromosome 2, sont rares mais peuvent être associées à des troubles majeurs de la fonction génitale et de la fertilité. Les polymorphismes du codon 680 ont été 12 | La Lettre du Gynécologue ̐ n° 370 - mars 2012 largement étudiés. Les données actuelles montrent qu’il est susceptible de modifier la réponse ovarienne à la FSH exogène, avec une sensibilité réduite à la FSH pour le variant Ser680, corrigée par l’augmentation de la dose de FSH exogène. En revanche, les femmes homozygotes pour Asn680 sont plus à risque d’hyperstimulation ovarienne sévère. Dans l’avenir, la détermination du génotype du récepteur de la FSH fera probablement partie du bilan requis avant une stimulation ovarienne, ou une AMP. Le but serait de mieux adapter le protocole de chaque patiente à ses caractéristiques spécifiques et d'éviter dès la première stimulation les réponses insuffisantes et les hyperstimulations ovariennes. Dominique Royère de l’Agence de la biomédecine (ABM) a ensuite fait le point sur la situation du don d’ovocytes en France, dont les activités d’AMP et de don de gamètes sont strictement encadrées par la loi de bio-éthique. Il a rappelé les grands principes éthiques du don : la gratuité, l’anonymat et l’exigence d’un consentement libre qui visent à protéger les donneurs. Il a aussi rappelé le manque de donneuses d’ovocytes en France. Cette carence de l’offre entraîne le déplacement de nombreux couples vers l’étranger où cette AMP particulière qui fait appel à une donneuse est réalisée dans des conditions de qualité et de sécurité mal contrôlées. La loi de bioéthique promulguée en 2011 autorise les femmes sans enfant à donner leurs gamètes et à se voir proposer la conservation d’une partie de leurs ovocytes pour elles-mêmes, mais, tant que le décret d’application ne sera pas paru, cette pratique reste illégale en France. Plus de 1 600 les couples étaient inscrits sur les listes d’attente des centres français fin 2009 et 80 % des AMP avec don d’ovocytes effectués pour des couples français sont réalisés à l’étranger (Espagne, Grèce, Belgique, Ukraine…), ainsi, 328 ponctions d’ovocytes ont eu lieu en 2009 en France (dernier bilan connu de l’ABM publié en 2011) et 933 transferts d’embryons frais ou congelés provenant de dons d’ovocytes ont pu être réalisés permettant la naissance de 190 enfants. Il a aussi souligné que si le don d’ovocytes n’est pas une procédure anodine, aucune complication n’a été rapportée en France pour 2009 et 2010 et qu’une récente publication espagnole colligeant 4 052 dons d’ovocytes entre 2001 et 2007 avait indiqué un taux de complications global de l’ordre de 1 %. Il a également souligné que s’il y avait des indications indiscutables de don d’ovocytes (aménorrhée d’origine ovarienne, risque de transmission d’une maladie génétique grave) et des indications frontières à discuter en équipe (insuffisance ovarienne liée à l’âge, échec d’AMP intraconjugale), le don d’ovocytes ne peut constituer un recours systématique après échecs de l’AMP intraconjugale. La CONGRÈS vitrification (ou congélation rapide), désormais autorisée en France, représente une stratégie efficace dans l’organisation de l’activité de don en permettant de dissocier dans le temps le prélèvement et l’attribution des ovocytes aux couples receveurs (plus de contrainte de synchronisation des cycles) et d’envisager une organisation en banque d’ovocytes dans un modèle comparable à celui du don de spermatozoïdes. Philippe Merviel nous a clairement rappelé que le citrate de clomifène n’avait d’intérêt que dans les infertilités d’origine ovulatoire ou associé aux gonadotrophines en vue d’inséminations intra-utérines et ne devait pas être utilisé comme placebo. Sylvie Epelboin et Vincent Izard, qui traitaient des traitements adjuvants en matière de traitements d’infertilité féminine et masculine, nous ont confortés dans l’idée qu’il n’existe pas de traitement adjuvant miracle à ce jour. La table ronde “Thrombose et reproduction” a réuni une hématologue Jacqueline Connard, un gynécologue de l’AMP, Lionel Larue, un obstétricien, Thierry Harvey et un anesthésiste Dan Benhamou. La discussion anesthésiste/obstétricien (et obstétriciens de la salle…) fut animée, comme on pouvait si attendre ! Jacqueline Connard nous a rappelé que la grossesse est associée à des modifications de l’hémostase allant dans le sens d’une hypercoagulabilité : augmentation des taux de facteurs de coagulation (fibrinogène, facteurs V, VIII, von Willebrand), diminution des taux d’inhibiteurs (antithrombine, protéine S) et résistance à la protéine C activée. Il en résulte une augmentation des marqueurs d’activation de la coagulation : D-dimères, complexes thrombine-antithrombine. De plus, une hypofibrinolyse est due à des taux élevés d’inhibiteurs : PAI-1 et surtout PAI-2 qui est d’origine placentaire. Certaines modifications de l’hémostase sont déjà présentes en tout début de grossesse (le déficit en protéine S par exemple) mais, d’une manière générale, elles augmentent progressivement pendant la grossesse. Après l’accouchement, la normalisation de la fibrinolyse est rapide tandis que celle des facteurs et des inhibiteurs de la coagulation prend environ 6 semaines. L’existence d’une thrombophilie biologique héréditaire (déficit en antithrombine, protéine C, protéine S, anomalies combinées, mutations FV Leiden ou prothrombine 20210A homozygotes et, à un moindre degré, les mutations hétérozygotes portant sur ces 2 facteurs) majore le risque de thrombose veineuse. Un anticoagulant circulant et l’augmentation des anticorps anticardiolipines et anticorps anti-b2 GP1, présents dans le syndrome des antiphospholipides, sont aussi des facteurs de risque de thrombose pendant la grossesse. Tous ont rappelé l’importance de la maladie thromboembolique veineuse, attestée par le risque de morta- lité maternelle. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, l’embolie pulmonaire est la première cause de décès maternel direct ont souligné D. Benhamou et T. Harvey. En France, on recense 5 à 10 décès maternels par an (6 à 12/1 000 000 naissances) liés à une embolie pulmonaire et dans 1 tiers des cas les soins sont non optimaux. Les enquêtes réalisées dans plusieurs pays soulignent qu’une part importante de ces décès est évitable, suggérant tout autant le besoin de recommandations que de moyens d’évaluation et d’action pour améliorer les pratiques des embolies amniotiques. La prévention du risque thromboembolique est au centre de la prise en charge des grossesses. Pour T. Harvey, anticiper est “le maître mot”. Une consultation préconceptionnelle ou un abord de la question avant de commencer une grossesse doit être envisagé, que sa survenue soit spontanément espérée, mais surtout en cas d’AMP. Lionel Larue a souligné que les thromboses font partie des accidents rares mais graves en médecine de la reproduction. Un tiers sont de localisation artérielle, 2 tiers sont de localisation veineuse et elles prédominent à la partie supérieure du corps. Les facteurs de risque sont les thrombophilies, les hyperstimulations ovariennes sévères, et l’effet des traitements utilisés en infertilité est controversé. Le dépistage des patientes à risque par le gynécologue est fondamental, fondé sur un interrogatoire spécifique et un bilan biologique ciblé. La prévention repose sur l’adaptation des protocoles de stimulation au cas par cas, le monitorage des stimulations, les traitements préventifs par les héparines de bas poids moléculaire dans les situations à risques et une collaboration étroite entre spécialistes en cas de terrain prédisposant ou en cas d’accident déclaré. D. Benhamou a rappelé que la prévention des événements thromboemboliques repose essentiellement sur l’emploi des héparines de bas poids moléculaire dont la sécurité d’emploi au cours de la grossesse est maintenant établie et qu’il existe des recommandations des sociétés savantes en matière de prévention et de traitements mais qu’elles sont trop peu suivies. La conférence finale de David Serfaty était sur la préservation de la fertilité au cours des consultations de contraception. La contraception a d’abord pour but de prévenir les grossesses non désirées. Elle ne devrait en aucun cas altérer la fertilité ultérieure des utilisatrices. De plus, les méthodes contraceptives, hormonales ou non hormonales, du fait de leurs mécanismes d’action, peuvent être utilisées pour prévenir et, éventuellement, traiter un grand nombre de pathologies gynécologiques pouvant interférer avec la fertilité. Les consultations de contraception devraient être des circonstances privilégiées de protection de la fertilité. ■ Références bibliographiques 1. Lie Fong S, Baart EB, Martini E, Schipper I, Visser JA, Themmen AP, de Jong FH, Fauser BJ, Laven JS. Anti-Müllerian hormone: a marker for oocyte quantity, oocyte quality and embryo quality? Reprod Biomed Online 2008;16:664-70. 2. Canis M. Sans la vie, la science n’est rien. Contre la sélection avant PMA. Gynecol Obstet Fertil 2011;39:181-2. 3. Belaïsch-Allart J, Merviel P, Clement P. Questionnaire AMP, GEFF, BLEFCO, CNGOF,SFG, FNCGM. Les professionnels et la révision des lois de bioéthique (compte rendu de la journée d’experts du 1er octobre 2009). Gynecol Obstet Fertil 2009;37:104-8. – Pour en savoir plus : Mises à jour en gynécologie médicale CNGOF Vigot Paris 2011. La Lettre du Gynécologue ̐ n° 370 - mars 2012 | 13