Éditorial C’est vraiment la faute à pas de chance… ? L a recherche d’une étiologie à une hémopathie maligne ne fait pas partie de la pratique hématologique courante. germinal de certaines mutations, prouvant ainsi l’origine génétique de l’hémopathie. En dehors des quelques syndromes génétiques évidents (comme la trisomie 21 chez l’enfant) ou d’expositions professionnelles fortement suspectes (radiations ionisantes, benzène chez l’adulte), le clinicien, et le patient, acceptait facilement l’idée d’un événement accidentel. On peut maintenant penser que le mouvement est lancé, et que les facteurs génétiques associés à la survenue d’une hémopathie maligne vont être de plus en plus nombreux, permettant ainsi de répondre enfin au “pourquoi moi ?” de nos patients. Dans notre pratique quotidienne, les analyses cliniques et biologiques systématiques des cas d’hémopathie maligne vont désormais comporter la recherche d’un facteur étiologique. Les défis qui vont découler de cette approche sont importants et multiples. Comment utiliser ces informations pour mieux prendre en charge le patient ? Jusqu’où aller dans l’étude des apparentés − éventuellement donneurs potentiels −, et que leur proposer ? Faut-il envisager des diagnostics prédictifs et mettre en place des mesures préventives ? Si oui, comment et lesquelles ? Le premier était pourtant conscient qu’il y avait probablement des facteurs étiologiques à identifier et, en particulier, des facteurs génétiques. L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. 150 Les progrès dans ce domaine sont venus de 2 approches. L’une purement clinique : la constitution de cohortes de patients atteints soit de maladies rares, connues comme exposant à un risque augmenté d’hémopathies malignes, soit de formes les plus rares d’hémopathies malignes et en particulier, bien sûr, des formes familiales. La seconde approche, biologique, est liée aux progrès impressionnants de la biologie moléculaire et de la génétique qui ont permis à la fois l’analyse de plus en plus précise des caractéristiques biologiques des cellules leucémiques, mais aussi l’analyse exhaustive du génome des patients. Cela a permis d’identifier de nouveaux gènes mais aussi de démontrer le caractère C’est tout un champ de la médecine hématologique qui est en train de s’ouvrir à nous, champ dont l’exploration va impliquer une collaboration étroite entre les hématologues, cliniciens et biologistes, généticiens et éthiciens. T. Leblanc Service d’hématologie pédiatrique, hôpital Robert-Debré, Paris. Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. VIII - n° 4-5 - juillet-octobre 2013 13934_