Fusions-acquisitions : les dettes générées par la chute

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Fusions-acquisitions : les dettes générées par la chute des prix
bouleversent l’industrie pétrolière et gazière
La chute des prix du pétrole a durement impacté de nombreuses
entreprises pétrolières et gazières : sous la pression de leurs dettes, celles-ci
cherchent des solutions auprès des rares acheteurs aujourd’hui actifs sur un marché
en plein bouleversement, selon le dernier rapport Oil and Gas M&A du cabinet de
conseil en stratégie A.T. Kearney. 2016 s’annonce comme une année charnière pour le
secteur.
Paris, le 25 avril 2016 -
Avec la baisse du prix du brut, de nombreuses entreprises ont vu leurs bilans fragilisés.
Leurs capacités d’investissement s’épuisant, elles vont devoir se séparer de certains actifs et
trouver de nouveaux partenaires pour faire face à la baisse de leur trésorerie. A contrario,
c’est pour les entreprises en meilleure santé financière l’opportunité d’acquérir des ressources
naturelles et de fusionner les synergies.
« Nous prévoyons une importante hausse des actifs et des entreprises à vendre dans le
secteur pétrolier et gazier : cela représente de nombreuses opportunités pour les potentiels
acheteurs », indique Antoine Rostand, Associé Senior au sein de la practice Energie du
cabinet A.T. Kearney. « Les coupes dans les projets d’investissements et les réductions
de coûts sont drastiques. L’impératif pour survivre aujourd’hui est le retour à l’équilibre des
bilans, notamment via l’injection de liquidités par les actionnaires, le refinancement de la dette
et la cession d’actifs ».
Peu de fusions-acquisitions ont eu lieu en 2015 dans le secteur pétrolier et gazier, avec
seulement quelques super-transactions telles que l’achat de BG Group par Royal Dutch Shell
pour 81,5 milliards de dollars.
La valeur des deals dans le raffinage et la chimie a, elle, augmenté de 68%, avec notamment
l’opération Energy Transfer Equity-Williams.
Dans le même temps, la valeur totale des transactions concernant l’amont a baissé de 13%.
Si l’on exclut la transaction hors-norme Shell-BG sus-citée, le volume des transactions a
même chuté de 45%.
Dans les services pétroliers, le volume total des transactions a, lui, chuté de 61%. A
l’exception de l’opération Cameron International-Schlumberger, les dix plus importantes
transactions sont plus le fait d’investisseurs financiers que de grands acteurs historiques de
l’industrie Oil&Gas.
La récente volatilité des prix du brut a créé de fortes disparités entre le prix demandé par les
vendeurs et le prix que les acheteurs sont prêt à payer, retardant de ce fait les décisions de
fusions-acquisitions. L’année 2016 devrait voir converger les vues entre les deux parties.
Pour les acteurs dont les coûts de production du brut sont élevés et dont la dette atteint des
niveaux critiques, l’année 2016 sera une année charnière, estime le cabinet A.T. Kearney.
L’enjeu de la trésorerie est pour eux un enjeu majeur. De nombreux opérateurs, plus
particulièrement ceux qui ont emprunté en mettant en gage leurs réserves de brut, pourraient
voir leurs financements coupés et être dans l’incapacité de rembourser certaines échéances.
Il leur faudra alors évaluer l’ensemble de leurs actifs et se séparer de ceux qui pourraient être
valorisés au mieux.
Contact presse : Nicolas Bienvenu – 01 56 62 53 06 – [email protected]
Il leur faudra néanmoins trouver des acheteurs, qui ne peuvent être que des sociétés qui
auront la capacité de gérer et optimiser les opérations des actifs cédés.
« Le nombre d’acheteurs potentiels est aujourd’hui réduit. Ceux qui ont les capacités
financières requises ont une belle fenêtre d’opportunités », indique Antoine Rostand. « Les
entreprises, y compris certaines compagnies nationales (NOCs), pourraient profiter de ce
contexte difficile pour sécuriser leur accès aux ressources naturelles ou étendre le champ de
leurs opérations en pénétrant sur le marché US ; les investisseurs financiers, eux, pourraient
accélérer le rythme de leurs opérations, notamment dans les services. Si une hausse des
prix du pétrole devaient survenir et se maintenir ne serait-ce que sur deux trimestres,
le nombre de deals devrait croître de manière conséquente ».
Les indépendants aux bases solides auront l’opportunité d’acquérir des actifs pétroliers à
des prix très attractifs du fait des contraintes financières des vendeurs.
Les investisseurs financiers vont eux aussi chercher à faire fructifier leur capital et viser un
mix intéressant de retours sur investissement à travers une stratégie variée de M&A,
notamment dans les services pétroliers.
Les compagnies pétrolières internationales vont se concentrer sur la réduction des coûts
structurels et la constitution de portefeuilles d’actifs de qualité en sélectionnant
rigoureusement leurs acquisitions et en continuant leurs programmes de désinvestissement
d’actifs non stratégiques, notamment dans le midstream. BP, Chevron et Shell, par exemple,
ont annoncé plus de 45 milliards de dollars de ventes d’actifs à moyen-terme.
La géopolitique aura un impact majeur sur l’activité des fusions-acquisitions, selon le rapport
d’A.T. Kearney. Ainsi, au Moyen-Orient, l’austérité fiscale limitera cette activité, quand en
Chine des décisions opportunistes sont à prévoir, en phase avec la vision « One Belt One
Road » de Xi Jinping.
Enfin, les consolidations devraient se multiplier en 2016, les entreprises de taille moyenne
devenant des cibles directes ou commençant elles-mêmes à envisager des stratégies
innovantes de financement.
« De nombreux opérateurs sont affaiblis et peinent à rester compétitifs. S’ils veulent survivre,
il leur faut prendre des décisions difficiles», conclut Antoine Rostand. « Pour ceux qui auront
l’audace et la volonté de mettre en place des stratégies innovantes, cette année sera une
année de grande transformation. Pour ces entreprises, 2016 sera à marquer d’une pierre
blanche ».
A propos de ce rapport
Ce rapport est basé sur une étude globale d’A.T. Kearney et une analyse de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’industrie
pétrolière et gazière mondiale (grandes compagnies pétrolières internationales, compagnies nationales, leaders indépendants
des services et investisseurs financiers) ainsi qu’une enquête auprès de 500 grands dirigeants de cette industrie.
Ce rapport prend en compte les fusions-acquisitions dans l’industrie pétrolière et gazière entre janvier 2003 et décembre 2015
et utilise les codes de la Standard Industrial Classification (SIC).
Transactions ne figurant pas dans cette analyse
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Operations où les deux acteurs (ou leur groupe) n’appartiennent pas à l’industrie gazière et pétrolière
Operations considérées comme des rachats par Dealogic
Opérations annoncées hors des délais de cette analyse
La plupart des transactions recensées le sont sur une base annuelle, sauf contre-indication. La date d’annonce, plus proche de
la période de négociations, a été préférée à la date de réalisation.
Dealogic est la principale source de données concernant les fusions-acquisitions. Les données concernant les stocks, les
domaines économiques et la production ainsi que les éléments permettant de qualifier les acteurs indépendants proviennent de
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Rystad Energy. Le système de classification industrielle SIC s’appuie sur le Département de la Santé et de la Sécurité au Travail
américain.
A propos d’A.T. Kearney
A.T. Kearney est un des leaders mondiaux du conseil en stratégie et management. Le cabinet, qui compte 3 000 consultants et
61 bureaux répartis dans 40 pays, assiste les directions générales dans leurs problématiques de développement, d’efficacité
opérationnelle et de conduite du changement.
A Paris, A.T. Kearney est fort de 130 consultants et contribue à définir la stratégie des plus grandes entreprises françaises et
internationales afin d’atteindre avec elles le niveau d’excellence nécessaire pour créer de la valeur à long terme et obtenir des
résultats tangibles.
Pour plus d’informations, vous pouvez visiter www.atkearney.fr
Contact presse : Nicolas Bienvenu – 01 56 62 53 06 – [email protected]
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