Comment bien utiliser les traitement anti‐inflammatoires ?
PROPRIÉTÉS DES ANTI‐INFLAMMATOIRES
Les traitements anti‐inflammatoires ont de très nombreuses indications.
Leur emploi est très intéressant pour:
‐ Éviter toute douleur pendant et après une intervention chirurgicale
‐ Traiter des crises inflammatoires aiguës (comme lors de poussées d’arthrose)
‐ Aider à calmer la toux dans certaines affections respiratoires
‐ Lutter contre la fièvre (en association avec des antibiotiques en cas d’infection)
‐ Améliorer la fin de vie d’animaux atteints de maladies incurables...
Il semblerait même que l’administration d’anti‐inflammatoires bien particuliers puisse augmenter la durée de survie d’animaux atteints de certains types de cancers.
Leur utilisation est très fréquente et chaque propriétaire d’animal de compagnie en possède généralement dans sa pharmacie (qu’il s’agisse des formes humaines ou des
présentations vétérinaires). Il est donc très tentant lors de boiterie, de signes de douleur ou de fièvre d’en administrer quelques jours à son animal pour “le soulager”.
Attention néanmoins à l’automédication: ces médicaments sont contre‐indiqués dans certaines pathologies et peuvent présenter des effets secondaires non négligeables lors de
surdosage, d’administration prolongée ou d’utilisation dans certaines espèces.
INCONVÉNIENTS DES ANTI‐INFLAMMATOIRES
Troubles digestifs
Les animaux domestiques ont dans leurs intestins une flore bactérienne non pathogène naturellement présente.
Les anti‐inflammatoires vont déséquilibrer cette flore (par modification du pH intestinal ou destruction de certaines populations bactériennes) et pourront alors provoquer
l’apparition de troubles digestifs comme une importante diarrhée. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les Nouveaux Animaux de Compagnie (rat, lapin, cobaye,
hamster) chez qui ces médicaments devront être utilisés avec précaution pour éviter d’importants effets secondaires.
De plus, comme chez l’humain, beaucoup d’anti‐inflammatoires fragilisent la muqueuse de l’estomac et des intestins. Leur utilisation prolongée peut engendrer l’apparition
d’ulcères sur la muqueuse digestive. Là encore, les rongeurs et les lapins sont particulièrement vulnérables: beaucoup pratiquant la coprophagie ou la caecotrophie, ils vont
réingérer à plusieurs reprises la molécule, augmenter ainsi son temps de contact avec la muqueuse digestive et donc le risque d’ulcération.
Les répercussions de l’administration d’anti‐inflammatoires sur le tube digestif pourront être limitées par l’administration du médicament au cours du repas et l’utilisation
d’antiacides ou de protecteurs de la muqueuse digestive tout au long du traitement anti‐inflammatoire.
Les nouvelles générations d’anti‐inflammatoires sont nettement moins nocives sur le plan digestif et peuvent donc être prescrites sur des durées plus longues (notamment dans
les affections chroniques comme l’arthrose). Votre vétérinaire saura vous indiquer quelles sont ces molécules.
Emploi contre‐indiqué dans certaines situations
‐ Comme nous l’avons indiqué, de nombreux anti‐inflammatoires fragilisent la muqueusedigestive. Ils sont donc formellement contre‐indiqués
chez des animaux souffrant d’hémorragies ou d’ulcères digestifs.
‐ Les anti‐inflammatoires peuvent aggraver l’état clinique d’animaux souffrant d’ insuffisance hépatique, cardiaque ou rénale et ne doivent
donc pas être utilisés chez ces animaux.
Il est tentant, à chaque crise arthrosique d’un vieil animal, de lui redonner un traitement anti‐inflammatoire précédemment prescrit. Mais il
convient, avant chaque nouvelle cure, de contacter votre vétérinaire pour juger avec lui, en fonction de l’âge de votre animal et de son
état de santé, si un bilan sanguin doit être réalisé avant le traitement. Ce bilan permettra de vérifier l’absence de toute maladie rénale ou hépatique (une insuffisance rénale peut
débuter chez certains animaux dès l’âge de 6‐7 ans).
‐ Ils sont contre‐indiqués chez les femelles gestantes et allaitantes ainsi que chez les très jeunes animaux (animaux de quelques semaines)
‐ Les anti‐inflammatoires ne doivent pas être associés entre eux ni avec des corticoïdes afin d’éviter de graves surdosages. Si votre animal reçoit déjà un traitement pour une autre
pathologie, il faut toujours s’assurer, avant toute administration d’anti‐inflammatoire, que les deux molécules sont compatibles.
Toxicité lors de surdosage
Chaque espèce animale doit recevoir une quantité bien précise d’un médicament. Or, les présentations humaines ne sont souvent pas du
tout adaptées au poids de nos animaux:
Le paracétamol ne fait pas partie des anti‐inflammatoires au sens strict mais est un antalgique très fréquemment utilisé. Si son emploi est
très répandu et que son utilisation est devenue presque anodine pour lutter contre une fièvre ou une petite douleur chez l’humain, il peut
néanmoins engendrer de graves troubles chez les animaux. Il est ainsi très toxique lors de surdosage tout particulièrement chez le chat. Son
absorption entraîne alors de graves anomalies sanguines: les globules rouges de l’animal intoxiqué deviennent anormaux et ne sont plus
capables de transporter l’oxygène. Une grave insuffisance respiratoire et de la mort de l’animal peuvent se produire en l’absence de
traitement adapté.
De même, l’administration d’ibuprofène ou de paracétamol par le propriétaire fait, par exemple, partie des premières causes d’intoxication chez le furet. Les animaux peuvent alors
présenter, en quelques heures, des troubles nerveux (démarche anormale, tremblements, grande fatigue voire coma), des troubles digestifs (anorexie, vomissements, diarrhées
sanguinolentes) et des lésions rénales plus ou moins graves.
Chez le lapin, le paracétamol est fréquemment responsable de graves troubles hépatiques.
§
Les anti‐inflammatoires sont des médicaments indispensables dans de nombreuses situations et certaines de leurs propriétés continuent d’être découvertes à l’heure actuelle
(utilisation dans la lutte contre le cancer notamment...). Toutefois, ces médicaments ne doivent pas être pris à la légère: ils peuvent être toxiques chez certains animaux, avoir des
effets secondaires non négligeables en cas de surdosage ou chez des animaux souffrant déjà d’une pathologie (insuffisance rénale, hépatique, ulcères gastriques...).
Prenez toujours conseil auprès de votre vétérinaire avant de décider d’administrer un anti‐inflammatoire à votre animal de compagnie. Il connaît votre animal, son âge, les
pathologies éventuelles dont il souffre déjà, les traitements qu’iI reçoit... Il saura donc vous indiquer la molécule la plus adaptée à la situation ainsi que les dosages à administrer à
votre animal.
Source: Vetup