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salaires, en dehors des conventions mixtes et au risque de nuire à leur
compétitivité.
Ce climat délétère a entraîné une baisse de la production industrielle et des
importations d’intrants industriels, ainsi qu’un recul au niveau de la création
d’entreprises. Ainsi, l’analyse des indices cumulés de la production
industrielle, des 4 premiers mois de l’année 2011, révèle une baisse de 6.2% de
l’indice d’ensemble, par rapport au niveau atteint durant la même période en
20109. Les secteurs les plus touchés sont ceux des Mines d’une part et des
Industries Chimiques d’autre part, qui accusent des baisses respectives de leur
indice de production de 59.7% et de 36.5%. Ces baisses s’expliquent par
l’interruption, à de nombreuses reprises, de l’activité des unités de production,
due aux mouvements de revendication et de contestation d’agents de sous-
traitance et de demandeurs d’emploi. Les blocages des activités de production10
ont provoqué, outre les importantes pertes financières subies pour chaque jour
d’arrêt de travail, des problèmes liés à la sécurité des équipements et à leur
maintenance. Ils ont retardé la réalisation de projets d’expansion, en poussant
les entreprises étrangères en charge de ces projets à interrompre leurs travaux, ce
qui est susceptible de se traduire par des pénalités de retard élevées. Ces
blocages sont, enfin, intervenus alors même que la demande mondiale pour le
phosphate et ses dérivés a explosé et que les prix mondiaux de ces produits se
sont envolés, entraînant pour l’économie tunisienne un manque à gagner très
important.
9 Voir Tableau 3 en Annexes.
10 Les contestataires ont ainsi provoqué des coupures d’eau, pour empêcher l’alimentation des unités de
production ; ces actes se sont notamment traduits par une baisse de 62% du volume de triple super phosphate
produit par l’une des unités de production relevant du Groupe Chimique de Tunisie (GCT), pour le premier
semestre de l’année 2011, comparativement aux niveaux de production atteints pour la même période en 2010.
Ces protestataires ont également bloqué les voies ferroviaires, pour gêner le transport des produits vers les
ports ; en raison du retard enregistré dans la livraison du phosphate et de ses dérivés vers le marché mondial, le
GCT a été amené à payer d’importantes amendes.