malignes, encéphalopathie hyperam-
moniémique ou déficit du développe-
ment intellectuel, hypoxie par shunt ar-
térioveineux pulmonaire (le « syndrome
hépatopulmonaire ») et hypertension
artérielle pulmonaire. L’une de ces com-
plications peut être l’occasion de décou-
vrir la fistule ; dans d’autres cas, c’est
une échographie anté- ou postnatale,
une anomalie de la biologie hépatique,
une hyperammoniémie ou une éléva-
tion insolite du taux sérique des acides
biliaires qui sont l’occasion du diagnos-
tic. Dans les pays où le dépistage néona-
tal de la galactosémie est de routine,
une fausse positivité du dépistage peut
être observée.
Les petites fistules intrahépatiques peu-
vent se fermer spontanément avant
l’âge de deux ans, mais la persistance
des fistules extrahépatiques et des
grosses fistules intrahépatiques, comme
du canal d’Arantius est la règle. La gra-
vité de la plupart des complications et
leur régression incertaine après ferme-
ture de la fistule justifient la fermeture
préventive des fistules permanentes,
par chirurgie ou radiologie interven-
tionnelle, en un ou deux temps selon la
perméabilité ou non du système porte
intrahépatique observée au cours d’une
épreuve d’occlusion de la fistule [3].
CHOLESTASES
FIBROGÈNES FAMILIALES:
TROIS GÈNES ET PLUS
DE TROIS MALADIES [4]
Trois gènes sur lesquels des mutations
sont responsables de ce que l’on appe-
lait autrefois maladie de Byler ont été
identifiés au cours des dernières
années : FIC-1, responsable de la mala-
die originellement décrite dans la famil-
le Byler ; BSEP, codant une protéine as-
surant le transport des acides biliaires à
travers la membrane du pôle biliaire
des hépatocytes ; MDR3, codant une
protéine assurant le transport des phos-
pholipides au même niveau. A l’état ho-
mozygote ou hétérozygote composite,
un grand nombre de mutations portant
sur ces gènes sont responsables de ma-
ladies hépatiques graves aboutissant
spontanément à la mort à des âges al-
lant de quelques mois à l’adolescence.
Ces maladies sont maintenant décrites
sous le nom de cholestases familiales fi-
brogènes ou de PFIC (pour « progressive
familial intrahepatic cholestasis ») :
PFIC 1 pour des mutations sur le gène
FIC-1, PFIC 2 pour des mutations du gè-
ne BSEP, PFIC 3 pour des mutations du
gène MDR3. Chez les enfants atteints,
l’identification de ces gènes a eu plu-
sieurs conséquences :
첸
permettre le diagnostic moléculaire
de la maladie ;
첸
définir certains spécificités, comme
l’association à des manifestations intes-
tinales et auditives dans PFIC 1 ou un
risque précoce de cancer du foie dans
PFIC 2 ;
첸
permettre le diagnostic anténatal de
ces maladies récessives autosomiques ;
첸
espérer un effet favorable du traite-
ment par l’acide ursodésoxycholique
dans les mutations les moins sévères.
L’identification de mutations sur ces
gènes a eu d’autres conséquences qui
élargissent le spectre de l’intérêt de leur
recherche :
첸
des mutations moins sévères portant
sur les gènes FIC-1 et BSEP peuvent, à
l’état homozygote ou hétérozygote
composite, être responsables de choles-
tase récurrente bénigne, caractérisée
par des poussées de prurit avec ictère
entre lesquelles la biologie et l’histolo-
gie hépatique restent normales ;
첸
certaines mutations hétérozygotes
sont trouvées chez des patients présen-
tant une cholestase médicamenteuse,
une cholestase gravidique, une choles-
tase néonatale transitoire bénigne ou
une lithiase biliaire. On peut suggérer
que l’état hétérozygote favorise l’ex-
pression d’une cholestase en cas d’expo-
sition à des agents extérieurs ou hormo-
naux ou en cas d’immaturité hépatique
chez le nouveau-né ; dans ces cas, le
traitement par l’acide ursodésoxycho-
lique est souvent efficace.
LA PLUS FRÉQUENTE
MALADIE DU FOIE DE
L’ENFANT: LA STÉATOSE
LIÉE À L’OBÉSITÉ [5]
La stéatose, caractérisée par l’accumula-
tion de triglycérides dans les hépato-
cytes, peut s’observer dans un grand
nombre de situations pathologiques (voir
tableau). Parmi celles-ci, la maladie de
Wilson est particulièrement importante
à identifier précocement en raison d’im-
plications thérapeutiques majeures. Tou-
tefois, au cours des vingt dernières an-
nées, il est apparu, d’abord chez les
adultes puis chez les enfants de certains
pays, que la cause principale de stéatose
hépatique est l’obésité. Chez l’adulte
obèse, la séquence est bien identifiée :
accumulation de triglycérides dans les
hépatocytes, compliquée dans 20 % des
cas d’une inflammation ou stéatohépati-
te, pouvant aboutir, dans 20 % des cas à
une cirrhose et parfois à un cancer du
foie. Ces étapes ont été décrites égale-
ment chez les enfants obèses, en particu-
lier aux Etats-Unis, en Italie et au Japon.
Dans le comté de San Diego en Califor-
nie, les autopsies faites systématique-
ment pour les enfants morts de façon ac-
cidentelle ont montré une stéatose hépa-
tique chez 2,5 % des enfants de sept ans,
chez 12 % des enfants de douze ans et
Médecine
& enfance
avril 2010
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Principales causes de stéatose hépatique
chez l’enfant
Métaboliques :
첸galactosémie 첸cholestérolose
첸tyrosinémie 첸Wolman
첸fructosémie 첸diabète
첸OCT (déficit en 첸mitochondriopathies
ornithine carbamyl 첸glycogénoses
transferase) 첸alpha-1-antitrypsine
첸bêta-oxydation 첸Wilson
첸Reye
Nutritionnelles :
첸carence : mucoviscidose
pancréas
intestin
malnutrition
첸excès : obésité
Toxiques :
첸valproate 첸ecstasy
첸anti VIH 첸corticoïdes
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