DOSSIER THÉMATIQUE Quel type de chirurgie pour quel malade ? Choosing the best procedure for each patient Antonio Iannelli*, Anne-Sophie Schneck*, Rodolphe Anty*, Raffaella Dainese*, Jean Gugenheim* L a chirurgie bariatrique, comme d’autres disciplines chirurgicales, a évolué par vagues successives (1). Malheureusement, le début de la chirurgie bariatrique est une des pages sombres dans l’histoire de la chirurgie, car le bypass intestinal, malgré une perte de poids satisfaisante dans le long terme, était associé à des complications inacceptables comme l’insuffisance hépatique aiguë, la cirrhose, l’insuffisance rénale, les maladies auto-immunes et les carences très sévères en micronutriments. Grâce aux travaux d’E. Mason, la chirurgie bariatrique a retrouvé sa place dans le traitement de l’obésité morbide. E. Mason a introduit d’abord le court-circuit gastrique en 1967 (2) et ensuite la gastroplastie verticale calibrée dans les années 1980 (3). Il avait aussi travaillé sur l’anneau gastrique. La version moderne de l’anneau gastrique, l’anneau gastrique ajustable, est aujourd’hui une intervention largement réalisée dans le monde entier. N. Scopinaro et al. ont modifié le courtcircuit gastrique en diversion biliopancréatique en modifiant la longueur de l’anse alimentaire et du canal commun (4). D.S. Hess et al. ont introduit la diversion biliopancréatique avec sleeve gastrectomy verticale et switch duodénal (5). Plus récemment, M. Gagner a introduit le concept de la stratégie en deux temps pour les patients à haut risque de morbimortalité périopératoire comme les supers obèses. Dans un premier temps on réalise une gastrectomie en manchon, puis, après une perte de poids initiale significative, cette intervention est suivie du courtcircuit gastrique ou du switch duodénal (6, 7). À partir de cette stratégie, il a été démontré que la sleeve gastrectomy permet d’obtenir dans environ 60 % des cas une perte de poids comparable à celle du court-circuit gastrique à moyen terme sans nécessiter un deuxième temps (8). Un nouveau tournant dans l’histoire de la chirurgie bariatrique est l’impact de cette chirurgie sur le diabète de type 2, ce qui a donné naissance à un nouveau concept de la chirurgie, la chirurgie métabolique. Actuellement, la possibilité d’étendre les indications du court-circuit gastrique aux patients diabétiques non obèses donne matière à discussion. D’autres procédures telles que le bypass duodénojéjunal, la transposition iléale (la translocation d’un segment de l’iléon à proximité de l’angle de Treitz) sont proposées afin de traiter le diabète de type 2 sans engendrer une perte de poids. L’application des techniques laparoscopiques à la chirurgie bariatrique, d’abord à l’anneau ajustable, et surtout plus tard au court-circuit gastrique (9), et aux autres procédures bariatriques telles que la gastrectomie en manchon et le switch duodénal a permis de réaliser la chirurgie bariatrique avec tous les avantages des techniques mini-invasives. De plus, il a été démontré que la chirurgie bariatrique pouvait être réalisée avec une morbimortalité minime, à condition qu’elle soit réalisée dans des centres d’excellence (10). Le but de cette revue est d’analyser les facteurs qui doivent guider le choix de la procédure la plus adaptée à chaque candidat à la chirurgie bariatrique. Les procédures bariatriques (figure 1) Classiquement les interventions bariatriques sont divisées en procédures restrictives (limitation de l’apport alimentaire), telles que l’anneau gastrique et la gastrectomie en manchon ; procédures de malabsorption (réduction de l’absorption des aliments), telles que la diversion biliopancréatique avec ou sans switch duodénal ; et les procédures mixtes telles que le court-circuit gastrique qui a une composante restrictive et une composante de malabsorption. Cette classification présente des limites car, par exemple, * Centre hospitalier universitaire de Nice, pôle digestif, Nice ; université de Nice-Sophia-Antipolis, faculté de médecine, Nice. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XIII - nos 4-5 - juillet-août-septembre-octobre 2010 | 137 Points forts Mots-clés Chirurgie bariatrique Anneau gastrique Gastrectomie en manchon Court-circuit gastrique Diversion biliopancréatique avec switch duodénal » Les procédures bariatriques sont divisées en procédures restrictives (gastroplastie par anneau, sleeve gastrectomy), malabsorptives (diversion biliopancréatique) et mixtes (court-circuit gastrique). » Le court-circuit gastrique est la procédure de référence. L’anneau gastroplastique donne les meilleurs résultats chez les patients jeunes avec un IMC < 45. La diversion biliopancréatique est une intervention réalisée dans des centres spécialisés pour les patients avec un IMC > 50. La sleeve gastrectomy est une procédure récente dont on ne connaît pas encore les résultats à moyen et long terme. » Ces critères généraux permettent d’orienter le choix de la procédure, mais les éléments suivants sont également importants à prendre en compte : l’âge, le sexe, les comorbidités, les antécédents médicaux, chirurgicaux et bariatriques, le comportement alimentaire, la compliance, le résultat attendu et le souhait du patient, l’expérience du chirurgien et de l’équipe et le plateau technique. Highlights Bariatric procedures are classically divided into restrictive (gastric banding, sleeve gastrectomy), malabsorptive (biliopancreatic diversion with or without duodenal switch) and mixt (gastric bypass). Gastric bypass is the the gold standard of bariatric procedure and is associated with excellent results in terms of comorbidities resolution especially for type 2 diabetes. Gastric banding gives best results in young patients with a BMI < 45. Biliopancreatic diversion is an uncommon procedure that is performed only in referral bariatric centres and for patients with a BMI > 50. Sleeve gastrectomy is a recent procedure and only short term results are available. These general criteria are useful for the choice of the bariatric procedure but the following should also be evaluated: age, gender, comorbidities, medical, surgical and bariatric history, compliance, expected results and patient’s goal, surgeon and bariatric team experience. Keywords Bariatric surgery Gastric banding Sleeve gastrectomy Gastric bypass Biliopancreatic diversion with duodenal switch Figure 1. Procédures bariatriques couramment pratiquées. A. Gastroplastie par anneau ; B. Gastrectomie longitudinale ; C. Court-circuit gastrique ; D. Switch duodénal. comme dans le cas d’un court-circuit gastrique, la ghréline, hormone orexigène, est diminuée après une gastrectomie en manchon, alors qu’elle est considérée comme une procédure restrictive. En outre, la diversion biliopancréatique selon N. Scopinaro ou avec switch duodénal a une composante restrictive. En résumé, les interventions actuellement réalisées en pratique clinique sont l’anneau gastrique, le courtcircuit gastrique sur anse en Y, la gastrectomie en manchon et la diversion biliopancréatique avec switch duodénal. Les autres procédures, telles que la gastroplastie verticale calibrée, tendent à ne plus être pratiquées. Le court-circuit gastrique sur anse en Y est réalisé par agrafage de l’estomac afin de créer une poche gastrique proximale de 30 cc (la taille d’une balle de golf). Une anse en Y est anastomosée au niveau de cette poche après avoir sectionné l’intestin grêle à environ 50 cm de l’angle de Treitz, permettant ainsi le passage des aliments au niveau de l’intestin grêle. Cette anastomose proximale fait 1 cm de diamètre. L’anse proximale ou biliopancréatique est anastomosée à l’intestin grêle à 1,5 m en aval. L’anneau gastrique ajustable, intervention largement pratiquée, consiste à mettre en place un anneau au-dessus du fundus gastrique proche de l’angle de His afin de créer une poche de 30 cc. Cet anneau est relié à un boîtier à l’aide d’un cathéter qui est implanté dans la paroi abdominale, ce qui permet d’ajuster le diamètre de l’anneau lors du suivi (11). La diversion biliopancréatique avec switch duodénal consiste à exciser une grande partie de l’estomac en réalisant une gastrectomie longitudinale ou manchon et à diviser le duodénum à 4 cm du pylore et le jéjunum, à 2,5 m de la jonction iléo-cæcale. Le segment distal du jéjunum est anastomosé au niveau du segment proximal du duodénum et le segment proximal du jéjunum est anastomosé à l’intestin grêle à 1 m de la jonction iléo-cæcale. L’anse commune ne mesure donc que un mètre, une grande partie de l’intestin grêle étant court-circuitée. La gastrectomie en manchon réalisée seule consiste en une réduction de plus de 80 % du volume gastrique en excisant une partie de l’antre et du corps de l’estomac et la totalité du fundus où se situent les cellules sécrétant la ghréline. 138 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XIII - nos 4-5 - juillet-août-septembre-octobre 2010 DOSSIER THÉMATIQUE Les différents éléments à considérer pour le choix d’une procédure bariatrique aux super super obèses (IMC > 60) ; le court-circuit gastrique donne les meilleurs résultats en termes de perte de poids pour les patients avec un IMC entre 40 et 50 (13). Les éléments principaux qu’il faut prendre en considération pour le choix des procédures bariatriques sont : l’indice de masse corporelle (IMC), l’âge, le sexe, les comorbidités, les antécédents médicaux, chirurgicaux et bariatriques, le comportement alimentaire, la compliance, le résultat attendu et le souhait du patient, l’expérience du chirurgien et de l’équipe et le plateau technique. L’indice de masse corporelle L’IMC est le paramètre principal qui permet de poser l’indication d’une chirurgie bariatrique. En fonction de l’IMC, l’obésité se classe en obésité morbide (IMC entre 40 et 50), super obésité (IMC entre 50 et 60) et super super obésité (IMC supérieur à 60). Les difficultés techniques, le taux de complications postopératoires et de mortalité augmentent avec l’IMC tandis que les résultats en termes de perte de poids diminuent avec l’augmentation de l’IMC. Les problèmes techniques posés par les patients super obèses et super super obèses sont liés à l’épaisseur de la paroi abdominale, le volume du lobe gauche du foie et l’espace de travail que l’on peut obtenir lors de la laparoscopie. Une perte de poids préopératoire permet de diminuer le volume et la consistance du foie et l’importance de la graisse intrapéritonéale qui tous deux déterminent de la difficulté technique de la chirurgie bariatrique. Cette perte de poids préopératoire, obtenue à l’aide d’un régime diététique adapté ou la pose d’un ballon intragastrique, est un élément essentiel de la stratégie thérapeutique pour tous les candidats à la chirurgie bariatrique et, en particulier, pour les patients qui présentent un IMC > 50 et/ ou une obésité de type androïde. En outre, le nombre et la gravité des comorbidités liées à l’obésité corrèlent avec l’augmentation de l’IMC. Ce paramètre simple à calculer (poids en kg/taille en m²) permet d’encadrer rapidement le patient candidat à la chirurgie bariatrique et d’orienter le choix de la technique. Les techniques restrictives, en particulier l’anneau gastrique, s’adressent de préférence aux patients avec un IMC inférieur à 45 (12) et les techniques de malabsorption comme la diversion biliopancréatique avec switch duodénal aux patients avec un IMC supérieur à 50 et quasi systématiquement L’âge La chirurgie bariatrique est validée pour les patients obèses morbides âgés de 18 à 60 ans. Cependant, certains patients âgés de plus de 60 ans sont considérés pour une intervention bariatrique. Plusieurs éléments doivent être pris en compte devant un patient “âgé”. Les complications postopératoires chez ces patients ont une mortalité postopératoire plus élevée (14). Les résultats en termes de perte de poids et de composition corporelle sont différents de ceux des patients jeunes car l’activité physique, complément essentiel à la chirurgie bariatrique, est diminuée chez les patients âgés. Les comorbidités métaboliques telles que le diabète et l’hypertension artérielle sont généralement présentes depuis plus longtemps chez ces patients âgés et s’améliorent donc moins bien que chez les sujets jeunes (14). L’objectif chez le patient âgé est d’obtenir une perte de poids modérée avec le risque opératoire le plus faible. L’anneau gastrique est un bon compromis car c’est la procédure la plus simple, avec le taux de complications postopératoires immédiates le plus faible. Chez le sujet très jeune, le choix de la technique doit tenir compte de l’évolution de l’obésité dans le temps et des effets secondaires de la chirurgie bariatrique à très long terme. L’obésité morbide peut évoluer vers la super obésité ou la super super obésité, et une technique restrictive peut s’avérer inefficace. D’un autre côté, les effets secondaires de la malabsorption à très long terme sont peu connus. L’indication de la chirurgie et le choix du type d’intervention restent une décision difficile à prendre pour le chirurgien et tous les intervenants. Le sexe La chirurgie bariatrique est techniquement plus difficile chez l’homme en raison de la distribution centrale de l’obésité, du volume hépatique et de l’épaisseur de la paroi abdominale. En revanche, ces mêmes difficultés sont rencontrées chez les femmes qui présentent une distribution androïde du tissu adipeux. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XIII - nos 4-5 - juillet-août-septembre-octobre 2010 | 139 DOSSIER THÉMATIQUE Chirurgie de l’obésité Quel type de chirurgie pour quel malade ? Les comorbidités La chirurgie bariatrique permet d’obtenir le plus souvent l’amélioration et/ou la rémission des comorbidités liées à l’obésité (15). Le choix de la technique doit tenir compte de son efficacité sur ces comorbidités. En particulier, le court-circuit gastrique a montré son efficacité dans le traitement des complications métaboliques telles que le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, les dyslipidémies et les stéatohépatites non alcooliques isolées ou réunies dans le syndrome métabolique (13). Les résultats de la gastrectomie en manchon à court terme sur le diabète de type 2 semblent comparables à ceux obtenus avec le court-circuit gastrique (13). En revanche, les résultats de l’anneau gastrique sur les comorbidités sont moins importants par rapport aux autres techniques (16). La présence d’un syndrome métabolique (13) doit faire craindre une chirurgie plus difficile, car l’insulinorésistance est essentiellement liée à une distribution centrale du tissu adipeux et elle s’associe à une accumulation d’acides gras au niveau hépatique, responsable d’un foie souvent augmenté de volume. Le reflux gastro-œsophagien est fréquemment rencontré chez les malades obèses. La procédure de choix est le court-circuit gastrique car l’anse en Y est un montage antireflux. Les antécédents du malade Les antécédents médicaux du patient bariatrique peuvent influencer le choix de la technique à plusieurs niveaux. Chez les patients à haut risque de morbidité postopératoire (14), on doit privilégier les techniques qui ont le taux de complications postopératoires le plus bas. Les antécédents de maladie thromboembolique imposent une chirurgie de courte durée, la pose éventuelle d’un filtre cave et une anticoagulation qui peut augmenter le risque hémorragique. Chez les malades qui nécessitent un traitement au long cours, comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou les patients transplantés, on choisit de préférence des techniques qui respectent la continuité du tube digestif, comme la gastrectomie en manchon ou l’anneau gastrique. Les antécédents chirurgicaux tels que la résection d’une partie de l’intestin imposent une réflexion particulière sur les effets potentiels de la composante de malabsorption d’une opération comme le court-circuit gastrique et encore plus le switch duodénal. De plus, tout antécédent de laparotomie complique la voie laparoscopique. Les antécédents de chirurgie au niveau de l’étage sous-mésocolique peuvent mener à choisir une opération comme l’anneau gastrique ou la gastrectomie en manchon qui se déroulent à l’étage sus-mésocolique. Les antécédents de chirurgie bariatrique représentent l’un des problèmes les plus importants en chirurgie bariatrique. Devant l’échec d’une opération restrictive comme l’anneau gastrique, l’intervention de choix est la conversion en court-circuit gastrique (17). Cependant, la conversion en sleeve gastrectomy peut aussi être proposée, car les résultats à court terme sont comparables à ceux obtenus avec le court-circuit gastrique (18). L’échec de la gastroplastie par anneau lié à un problème du matériel prothétique tel que la fracture du cathéter ou la perforation de l’anneau, justifie, chez les patients qui ont eu un bon résultat en termes de perte de poids, une nouvelle gastroplastie par anneau (17). En cas d’échec du court-circuit gastrique lié à une malfaçon technique (poche gastrique trop large, anse en Y courte), on peut réaliser un geste de révision (réfection de la poche gastrique, rallongement de l’anse en Y). La conversion en bypass distal (anse alimentaire de un mètre) ou en switch duodénal sont des procédures complexes, rarement pratiquées, et uniquement dans des centres spécialisés (19). Toutes les réinterventions bariatriques sont associées à un taux de complications postopératoires significativement plus important que les procédures premières (20). Le comportement alimentaire, la compliance, le résultat attendu et le souhait du patient Le comportement alimentaire est un déterminant important des résultats de toute procédure bariatrique. Les malades sweet eaters (“mangeurs d’aliments sucrés”) ont, d’une manière générale, une perte de poids inférieure aux autres malades quelle que soit la technique utilisée. En particulier, les techniques restrictives sont souvent suivies de résultats décevants. Le court-circuit gastrique donne des meilleurs résultats surtout chez les malades qui développent un dumping syndrome (21). Le dumping syndrome reste une complication du court-circuit gastrique qui peut être grave dans les cas sévères. Il vaut mieux éviter les techniques restrictives chez les malades qui ont un comportement alimentaire véritablement compulsif. 140 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XIII - nos 4-5 - juillet-août-septembre-octobre 2010 DOSSIER THÉMATIQUE La compliance du malade est un autre élément essentiel pour le choix d’une procédure bariatrique. Les risques de carences sont beaucoup plus importants pour le court-circuit gastrique par rapport aux techniques restrictives, mais ce sont les techniques malabsorptives qui ont le plus haut risque de carences en l’absence d’un suivi régulier. D’autre part, le suivi strict et régulier du patient est la clé du succès de toute procédure bariatrique et, en particulier, de la gastroplastie par anneau. Ces différentes interventions bariatriques sont associées à une perte de poids plus ou moins importante : la gastroplastie par anneau est moins efficace que le court-circuit gastrique (entre 60 et 70 % de l’excès pondéral). Les procédures de malabsorption telles que le switch duodénal donnent les meilleurs résultats en termes de perte de poids, jusqu’à 80 % de l’excès pondéral (14). Le malade, informé des résultats potentiels, des contraintes et du taux de complications des différentes interventions, participe au choix de la procédure. L’expérience du chirurgien et de l’équipe et le plateau technique L’expérience du chirurgien joue un rôle majeur dans le choix d’une procédure bariatrique. En pratique, le chirurgien a tendance à utiliser la ou les procédures dont il a le plus d’expérience. Cependant, le bagage technique du chirurgien bariatrique doit comprendre une expertise dans toutes les techniques bariatriques pour que chaque malade puisse avoir la procédure la plus adaptée à son profil. Le concept de centre de référence comprend la possibilité de réaliser tout type de procédure bariatrique. En outre, le plateau tech- nique influence également la possibilité de prendre en charge certains patients particulièrement à risque de complications postopératoires. Cela comprend un équipement adapté (lits, scanner, table opératoire) et une expertise spécialisée des différents intervenants tels que les anesthésistes-réanimateurs, les radiologues interventionnels et les nutritionnistes. Conclusion Il n’existe pas de règle précise à ce jour qui permette de choisir la procédure bariatrique la plus appropriée pour chaque malade. L’anneau de gastroplastie est indiqué chez les malades jeunes avec un IMC < 45, non mangeurs d’aliments sucrés. Le court-circuit gastrique donne les meilleurs résultats chez les malades avec un IMC < 50, et il est particulièrement efficace sur les pathologies métaboliques associées (diabète de type 2, dyslipidémie, hypertension artérielle, stéatohépatite). Le switch duodénal est rarement réalisé et uniquement chez des malades avec un IMC > 50. La sleeve gastrectomy est indiquée dans un premier temps dans une stratégie en deux temps (super obèses, malades à haut risque) et lorsque la continuité digestive doit être respectée. La sleeve gastrectomy est pratiquée comme procédure unique dans certains centres, même si les résultats à cinq ans n’ont été décrits que dans quelques séries courtes de malades. Ces indications générales doivent être modulées en fonction de différents facteurs tels que l’âge, le sexe, les comorbidités, les antécédents médicaux, chirurgicaux et bariatriques, le comportement alimentaire, la compliance, le résultat attendu et le souhait du patient, l’expérience du chirurgien et de l’équipe et le plateau technique. ■ Références bibliographiques 1. Buchwald H, Cowan, Cowan Jr GSM et al. Surgical management of obesity. 2007. Philadelphia:Saunders/ Elsevier;3-9. 2. Mason EE, Ito C. Gastric bypass in obesity. Surg Clin North Am 1967;47:1345-51. 3. Mason EE. Vertical banded gastroplasty for obesity. 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