sociaux). L'acteur devient sujet c'est-à-dire s'inscrit dans ie désir de créer une
histoire personnelie, de donner sens àl'ensemble des expériences de la vie
In~lvlduelle.
Le
c,oncept d'historicité apparaît là (Touraine,
1993).
La société se
deflnlt au-dela dinnovations technologiques importantes, par une transforma-
tion
de.
la cultu,r:, par une capacité d'auto-transformation liée àla capacité
~ymbollque
de ietre humain. Pour Touraine
(1993),
certaines institutions, dont
1ecole, sont des agences d'historicité. Mais l'école vit dans
l'ambiguïté:
àla
fOIs
elle est gardienne de la tradition et de la conformité, et protestataire. Le
heurt de ces deux fonctions conduit àune résultante non nulle basée sur
un
ethos particulier de classe. Ce qui
ne
réduit pas l'enseignant àl'immobilisme
mais l'invite àse porter comme sujet, c'est-à-dire, comme «force de résistance
aux appareils de pouvoir, appuyée
Sur
des traditions en même temps que défi-
nie par une
affirmation»
(Touraine,
1992,
369).
Les sociologues ayant explicitement parlé des innovations se sont centrés
sur le processus de diffusion. Ils ont tenté de dégager des modèles
ne
ren-
dant pas assez compte de la complexité de l'innovation.
Le
modèle épidé-
miologique est
un
de ces modèles. Ce dernier, tombé
en
désuétude pendant
une vingtaine d'années, de
1970
environ à
1990,
aété repris par le courant
américain de l'anthropologie culturelle.
Il
s'agit
d'expliquer comment certaines
idées
ou
certaines croyances sont contagieuses,
en
se servant de
la
méta~
phore de l'épidémie. Ce modèle s'éloigne de son sens proprement naturaliste
pour étudier les transformations des représentations et les processus de
communication interindividuelle (Sperber,
1996).
Une des solutions semble
se
tourner vers le sujet ou l'individu dans sa
volonté et les raisons (limitées) de ses choix. La théorie de l'individualisme
méthodologique, dont est principalement porteur Boudon, éclaire le processus
d'innovation en
ce
qu'ii l'inscrit dans une système d'interactions,
un
effet de
composition. Boudon invalide le modèle trop simple de l'influence
(1979)
parce que les sujets, comme nous l'avons dit,
ne
sont pas des récepteurs
passifs;
iis sont capables d'intentions.
Plusieurs types d'innovations se déploient dans la société (Boudon,
1985,
180)
:
-celles étant la conséquence d'une demande et qui peuvent être consi-
dérées comme le résultat des caractéristiques du
système;
_celles qui ne sont pas produites par le système, mais sélectionnées
par lui (plus précisément par certains acteurs appartenant
au
systême) en rai-
son de leur indiscutable vaieur
adaptative:
ce sont des
mutations;
_celles qui ne peuvent être considérées
ni
comme résultant d'une
demande,
ni
comme répondant àune demande explicite.
Il
faudrait d'ailleurs
compliquer la typologie et distinguer demande et valeur
adaptative:
.je
p,eux
m'apercevoir que telle innovation est pertinente sans en avoir formule, merne
explicitement, la
demande;
_entre ces types idéaux, des types intermédiaires sont possibles.
Dans l'avant-dernier cas, l'innovation peut être largement imprévisible et
apparaître comme génératrice
de
ruptures.
Autrement dit,
il
est impossible
de
construire des lois d'émergence
o~
de
diffusion
de
l'innovation.
La
sociologie peut seulement elaborer.des modeles,
h· s d'intelligibilité susceptibles de rendre compte de situations diverses,
sc ema . ,
mais qui
ne
peuvent prétendre àl'universalite.
L'innovation
en
éducation et
en
formation
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