portement de ces vaches après la traite
diffère de celui des vaches traites en
stabulation entravée ou en salon de
traite. De plus, l’envie de demeurer
debout après la traite est probable-
ment moindre chez les vaches traites
par un robot, et particulièrement chez
celles traites durant les périodes où
aucun aliment frais n’est disponible,
ce qui pourrait accroître leur risque de
contracter une infection du pis. Ce sont
ces prémisses qui ont conduit à cette
nouvelle recherche (tableau 1).
DEBOUT LONGTEMPS, DEBOUT
TOUT LE TEMPS
Les résultats montrent que les
vaches qui restent debout longtemps
avant et après la traite sont aussi celles
qui passent le moins de temps cou-
chées au cours d’une journée. Les ana-
lyses ont révélé que ces vaches se cou-
chent rarement et pas longtemps. Ce
type de comportement a aussi été
associé à un plus haut rendement en
lait. Par conséquent, les chercheurs
croient que ces plus longues périodes
passées debout sont dues à de plus
longues périodes d’alimentation, et
possiblement, à de plus gros repas.
Afin de satisfaire les besoins nutrition-
nels associés à une plus forte produc-
tion de lait, ces vaches doivent
consommer plus d’aliments, ce qui aug-
mente nécessairement le temps passé
à la mangeoire et la grosseur des repas.
Les vaches, au rendement laitier
plus élevé, ont passé un peu moins de
temps couchées que celles au rende-
ment plus faible. Bien que cela semble
contredire la croyance populaire qui
veut qu’une plus longue période de
repos favorise une plus grande pro-
duction de lait, dans cette étude, les
vaches à haut rendement laitier ont
aussi été traites le plus souvent. Non
seulement ces vaches ont passé plus
de temps debout à se nourrir, elles ont
aussi passé plus de temps debout, car
elles ont été traites plus souvent.
Tel qu’anticipé, lorsque les vaches
étaient traites près du moment (une
heure avant et deux heures après) où
l’on manipulait les aliments (distribu-
tion ou repoussage), les résultats ont
montré qu’elles demeuraient debout
sur de plus longues périodes suivant
la traite. Les plus courtes périodes pas-
sées debout après la traite ont été
observées chez les vaches dont la traite
avait été faite plus de quatre heures
avant la manipulation des aliments.
Ces résultats suggèrent que le laps de
temps durant lequel la vache demeure
debout suivant la traite par un robot
peut être géré autant par la distribu-
tion d’aliments frais que par le repous-
sage fréquent des aliments durant la
journée. La gestion de l’alimentation
influencerait le comportement des
vaches en les empêchant de se coucher
immédiatement après la traite, moment
où elles peuvent être à risque d’ac-
quérir une nouvelle infection du pis.
ROBOT ET INFECTIONS DU PIS
De toutes les nouvelles infections du
pis détectées au cours de l’étude, seu-
lement celles causées par les staphy-
locoques à coagulase négative (SCN; un
groupe de bactéries autant environne-
mental que contagieux) étaient asso-
ciées à la période de temps passée
debout suivant la traite. Les résultats
montrent que les vaches qui se cou-
chent en moyenne pour la première
fois plus de 2,5 heures après la traite
ont un risque plus grand d’acquérir
une infection que celles qui se cou-
chent en dedans d’une période de deux
heures. Ces données appuient celles
découvertes dans l’étude précédente
chez des vaches traites en stabulation
entravée, c’est-à-dire que les vaches
qui passent de très longues périodes
debout après la traite sont plus suscep-
tibles aux infections du pis. Or, d’autres
études sont nécessaires pour identi-
fier pourquoi ces vaches sont plus à
risque. Finalement, dans la présente
étude, quelques vaches se couchaient
très rapidement après la traite (moins
de 30 minutes), mais on n’a pu conclure
si elles couraient un plus grand risque
de contracter une infection.
Les résultats globaux de cette étude
montrent que le comportement (se cou-
cher ou rester debout) des vaches
traites par un robot est influencé par
le moment de la journée et leur déci-
sion de se faire traire. Ils renforcent
également le besoin d’offrir aux vaches
un environnement confortable et
propre, ainsi qu’un accès facile aux
logettes en évitant le surpeuplement.
On doit s’assurer que les vaches ont
la possibilité de se coucher lorsqu’elles
le veulent et qu’elles ne sont pas for-
cées de demeurer debout sur de
longues périodes. ■
DÉCEMBRE 2010/JANVIER 2011 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS
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SANTÉ ANIMALE
TABLEAU 1
PROTOCOLE DE L’ÉTUDE
Durée de l’étude : 4 mois
Sujets : 111 vaches Holstein, divisées en deux enclos,
chacun ayant un accès à un robot de traite à circulation
libre
Logement : stabulation libre sur litière de sable
Traite* : à volonté
Aliments* : une seule distribution par jour; les aliments
étaient repoussés de 2 à 3 fois par jour
Échantillonnage du lait : chaque quartier de chaque
vache à toutes les 4 semaines
Analyses du lait : chaque échantillon a été analysé
pour déceler toute nouvelle infection et la bactérie
responsable
Collecte de données pour le mouvement des vaches :
un dispositif électronique a été attaché à une patte de
chaque vache, durant sept jours, avant chacune des
trois dernières périodes d’échantillonnage du lait
*Les heures de traite, de distribution et de repoussage des ali-
ments ont été notées pour permettre de calculer le temps entre la
fin de la traite et le moment où chaque vache s’est couchée pour
la première fois après la traite.