polytraumatisme - Ecole Rockefeller

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POLYTRAUMATISME
Dr Gilles GARBAYE
Service Accueil Urgences
H.I.A.Desgenettes
POLYTRAUMATISME
Recommandations concernant les modalités de la prise en charge
médicalisée pré-hospitalière des patients en état grave
SFAR - SAMU de France
Novembre 2001
Recommandations fondées sur les bonnes pratiques médicales dans le
respect de la réglementation concernant l'Aide Médicale Urgente
Les Services Mobiles d‘Urgence et de Réanimation (SMUR) :
Prise en charge médicale pré-hospitalière des patients atteints d'une ou
plusieurs détresses vitales patentes ou potentielles
POLYTRAUMATISME SAMU
Chaque département :
Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU)
Centre de réception et de régulation des appels (CRRA)
15 = interconnexion services de secours : 18, 17, 112
Permanencier Auxiliaire de Régulation Médicale (PARM)
Médecin régulateur :
recueil d’informations
envoi l'Unité Mobile Hospitalière (UMH)
L'alerte comporte :
localisation,
circonstances,
motifs,
message d'ambiance,
environnement,
nombre de personnes nécessitant des soins.
POLYTRAUMATISME SAMU
Bilan initial : médecin SMUR
recueille les informations utiles
nombre de patients concernés,
mécanismes,
gravité,
risque évolutif,
Évalue
la nécessité de renforts,
l'anticipation de l'accueil du patient
Soustrait la victime du milieu ambiant lorsque celui-ci est délétère
Veille à l’absence de danger pour l'équipe SMUR
POLYTRAUMATISME SAMU
Prise en charge :
médecin SMUR
- évaluation de la gravité et l'identification des détresses vitales
- mise en œuvre des premiers gestes de réanimation
- établissement du bilan lésionnel et/ou du diagnostic initial
Thérapeutiques spécifiques
+
Prise en compte de la douleur
règles d'asepsie
POLYTRAUMATISME SAMU
Médecin Régulateur :
Bilan médical :
l'état du patient à l'arrivée de l'équipe
l’état actuel : diagnostics envisagés
thérapeutique mise en œuvre
Orientation :
Niveau de gravité
Disponibilité des plateaux techniques
Choix du patient (en état de l'exprimer)
Schémas régionaux et les réseaux de soins.
Moyen de transport :
décision conjointe : médecin SMUR / médecin régulateur
admission directe dans un service spécialisé adapté à l’état clinique
POLYTRAUMATISME SAMU
Le transport :
en liaison avec le médecin régulateur
Après stabilisation de l’état du malade
Sauf admission rapide en cas :
d'instabilité hémodynamique non contrôlée
d'indication d'hémostase patente.
Surveillance régulière
Continuité des soins
Tout changement de l'état du patient peut modifier l’orientation
POLYTRAUMATISME SAMU
Matériel de réanimation respiratoire :
Les fluides médicaux (bouteilles, manodétendeurs, masques, sondes,…)
Le matériel d'intubation, un insufflateur manuel (enrichisseur d'oxygène)
Un respirateur automatique de transport (alarmes sonores)
Un dispositif de ventilation spontanée en pression expiratoire positive
Des filtres antibactériens
Du matériel adapté au cas d'intubation difficile
Un aspirateur électrique de mucosités (manuel en secours et jeu de sondes)
Un monitorage de la satO2 et du CO2 expiré
Un appareil permettant la mesure du débit expiratoire de pointe.
Un matériel de drainage thoracique.
POLYTRAUMATISME SAMU
Matériel de réanimation cardiovasculaire :
Un électrocardioscope avec
enregistreur multipiste
un défibrillateur
une stimulation transthoracique
Un appareil de mesure de pression artérielle (brassards de taille divers)
Au moins deux pousse-seringues électriques
Des accès veineux périphériques, centraux ou intra-osseux
Des dispositifs permettant l'accélération de perfusion,
l'autotransfusion,
la réalisation de garrot.
Un kit transfusionnel
Un appareil de mesure du taux d'hémoglobine
Un aimant pour contrôle des dispositifs implantés
POLYTRAUMATISME SAMU
Médicaments : (liste pré-établie)
Solutés de perfusion et de remplissage, Analgésiques, Sédatifs,
Catécholamines, Thrombolytiques, Antidotes, Antibiotiques.
Immobilisations :
Brancard adapté au transport, à la contention, à la disposition du monitorage
Matelas à dépression
Immobilisation du rachis cervical et des membres
Une chaise roulante pliable
Divers :
Un détecteur de monoxyde de carbone, Appareil de mesure de la glycémie
capillaire, Thermomètre adapté à l'hypothermie (Un dispositif de prévention
de l'hypothermie, Lot de sondes gastriques, Matériel de drainage urinaire
POLYTRAUMATISME
POLYTRAUMATISME
Définition :
blessé grave atteint de plusieurs lésions
« dont une au moins met en jeu le
pronostic vital à court terme »
La réanimation
Débute sur les lieux de l'accident
Poursuivie pendant le transport (SMUR)
L’accueil des urgences
2 objectifs contradictoires
- Faire un bilan lésionnel précis et complet
- Eviter de retarder les interventions thérapeutiques
Le dogme de la PEC
infirmier
Pose de 2 VVP de bon calibre
Mise en place d’un soluté salé
Monitorage
–
–
–
–
–
Scope
Saturation en O2
Fréquence respiratoire
TA
Réglage pour automatisme rapide du monitorage
Hémocult et dextro
Bilan biologique avec groupage sanguin et RAI
Pose de masque ou de lunette O2
ECG
POLYTRAUMATISME
Epidémiologie :
1ère cause de décès des adultes avant 40 ans
1ère cause = Accident de la voie publique
80 % des polytraumatisés ont une lésion orthopédique (1/4 vertébrale)
2/3 ont un traumatisme crânien
Peu d'association d'une urgence hémodynamique et neurochirurgicale
Lésions par choc direct
Lésions par choc indirect
Blast (effet de souffle) primaire, secondaire, tertiaire
Brûlures
POLYTRAUMATISME
Épidémiologie :
Causes de décès
Principale erreur : Hypovolémie et Hémopéritoine
Suivie de :
méconnaissance d'une lésion thoracique : Pneumothorax
Traumatisme de colonne cervicale (20% à l’autopsie)
Perforation d'un organe creux
Plus de la moitié des décès post-traumatiques évitables (1994) sont liés à :
- des erreurs dans la stratégie de prise en charge
- un défaut d'organisation
- l'inexpérience de la structure d'accueil initiale
Éviter les décès précoces = Qualité de prise en charge initiale
Stoccheti N, Pagliarini G, Gennari M, Baldi G, Banchini E, Campari M et al.
Trauma care in Italy: evidence of in-hospital preventable deaths. J Trauma 1994 ; 36 : 401-5
POLYTRAUMATISME
Physiopathologie :
dominée par l'hypoxémie :
- Insuffisance circulatoire aiguë
- Insuffisance respiratoire aiguë
jusqu'à l'arrêt cardiorespiratoire
POLYTRAUMATISME
CAUSES de l’insuffisance circulatoire aiguë
-
Hémorragie entraînant une hypovolémie (cause principale)
Vasoplégie (tonus sympathique médullaire > T6)
Pneumothorax compressif (baisse du retour veineux : P intrathoracique)
Tamponnade (plaie de cœur...)
Défaillance cardiaque (contusion myocardique, pathologie préexistante)
Brûlure (plasmorragie)
Hypotension artérielle baisse la pression de perfusion cérébrale (PPC)
premier temps = baroréflexes = réaction sympathique = vasoconstriction
(malgré ces phénomènes, il existe une diminution du débit cardiaque).
second temps = Hypotension artérielle majeure
Bradycardie
interprétation des chiffres de pression artérielle ?
Lésions médullaires ?
Hypothermie ?
POLYTRAUMATISME
Insuffisance circulatoire aiguë
POLYTRAUMATISME
Le pronostic vital :
Effet de sommation :
association lésionnelle ( x fractures et plaie de scalp...)
Région
Pourcentage du volume
sanguin
Litres chez l’adulte
Pelvis
20- 100
1-5
Fémur
20-50
1-2,5
Rachis
10-30
0,5-1,5
Tibia,Humérus
10-30
0,5-1,5
Cheville
5-10
0,2-0,5
Avant-bras
5-10
0,2-0,5
Cote
2-4
0,1-0,2
Pour des fractures multiples, ajouter 50 %
POLYTRAUMATISME
CAUSES de l’insuffisance respiratoire aiguë
Hypoxémie (4 facteurs) : -
douleur (limite l'ampliation thoracique)
troubles mécanique ventilatoire (volet thoracique)
épanchements (hémo pneumothorax)
contusion pulmonaire (œdème interstitiel retardé)
TC et PC induisant un coma (score de Glasgow < 8) :
- hypotonie, une chute de la langue en arrière = obstruction des VAS
- abolition des réflexes (déglutition, toux) = risque d'inhalation - hypoxémie aggrave les lésions cérébrales
Obstruction des voies aériennes supérieures (VAS) :
- Traumatismes maxillo-faciaux
- des corps étrangers (dentaires, prothèse, débris, gravier...)
Lésion médullaire au-dessus de C4 : paralysie diaphragmatique avec apnée
POLYTRAUMATISME
Insuffisance respiratoire aiguë
POLYTRAUMATISME
Le pronostic vital :
Effet de sommation :
association lésionnelle ( x fractures et plaie de scalp...)
Effet de masquage ou d'occultation :
« une lésion peut en cacher une autre »
Le patient ayant des troubles de conscience, la rupture de viscère creux est
plus difficile
Effet d'amplification :
« cercle vicieux qu'il convient de rompre »
un traumatisme thoracique peut entraîner une hypoxie qui a des effets
délétères chez un traumatisé crânien.
La gravité des lésions cérébrales engendre un coma avec troubles de la
déglutition et risque d'inhalation de liquide gastrique qui aggrave l'hypoxémie
POLYTRAUMATISME
Le pronostic vital : STRATEGIE
Notion de « Golden HOUR » :
Étude USA les victimes décédaient dans les premières heures. Notamment, en cas
d'hémorragie interne, seule une opération chirurgicale peut sauver la victime. Il
fallait donc que la victime puisse être sur la table d'opération en moins d'une heure.
Scoop and run : charger et courir
Stay and play :
rester et jouer
au sens agir sur place (field stabilization)
POLYTRAUMATISME
Le pronostic vital : STRATEGIE
Selon la situation :
scoop and run :
field stabilization :
hémorragie massive,
plaie pénétrante thoracique...
traumatismes crâniens graves,
obstruction des voies aériennes…
Selon le pays : (qualification des équipes préhospitalières)
Aux USA (emergency medical technician - paramedic) application de
protocoles stéréotypés par des non-médecins : scoop and run
En France, médecin au sein de l'équipe du SMUR (semble améliorer le
pronostic) stratégie sur un réel diagnostic médical : stay and play
Échecs des intubations difficile :
France (0,5 %)
USA (7,5 %)
POLYTRAUMATISME
PRISE EN CHARGE Pré-hospitalière
POLYTRAUMATISME
équipe médicale entraînée
gestes thérapeutiques pertinents sans perte de temps
objectifs : A) Identifier les détresses vitales et réaliser les gestes adaptés
B) Effectuer un bilan lésionnel « de la tête aux pieds »
thérapeutiques complémentaires
lutte contre les facteurs aggravants (douleur, hypothermie)
C) Décider de l'évacuation vers un plateau technique approprié
D) Surveiller et poursuivre les soins pendant le transport
A) Mécanisme lésionnel
Eléments évalués et fournis par l'équipe du SAMU. Orientation diagnostique
II.1) Choc direct :
agent tranchant : lésion pénétrante (trajet +++)
agent contondant : contusion (localisation)
compression violente ou prolongée
II.2) Choc indirect :
décélération brutale (contusion, dilacrations, rupture d’organes …)
effet de souffle (blast)
hyperflexion-extension de la tête entraîne lésions vertébro-médullaires
II.3) Interrogatoire et examen des lieux :
vitesse
hauteur
impact sur sol dur
déplacement des structures après explosion
notion de morts dans le véhicule (choc violent)
A) Gestes secouristes
La relève du blessé = équipe médicalisée ou de secouriste.
Risque de sur-accident = manœuvre de mobilisation précoce
les premiers gestes « secouristes »
- liberté des voies aériennes et oxygénothérapie
- arrêt d’une hémorragie externe
- pose d’un collier cervical
A) Advanced Trauma Life Support
ATLS check list standardisée
ATLS
A- Airway with C-spine protection
Libération et protection des voies aériennes
avec respect de l’axe tête-cou-tronc
B - Breathing
Fonction respiratoire
C- Circulation
Fonction circulatoire
D- Disability
Fonction neurologique
E- Exposure, Environment
Déshabillage, examen complet,
prévention de l’hypothermie
A) Mécanismes des détresses respiratoires.
Traumatisme thoracique
- la contusion pulmonaire
- la douleur (fractures de côtes : ampliation thoracique)
- le volet thoracique (mécanique ventilatoire)
- les épanchements pleuraux (hémo-pneumothorax)
Traumatisme crânien (Glasgow ≤ 8)
- chute de la langue en arrière
- perte des réflexes de protection (inhalation bronchique)
Traumatisme maxillo-facial
- obstruction des voies aériennes supérieures
Traumatisme médullaire haut
- paralysie diaphragmatique
A) Prise en charge initiale de la détresse
respiratoire.
- Libérer les voies aériennes :
Recherche de prothèse dentaire mobile
corps étranger
- Oxygénothérapie large en ventilation spontanée
- Exsufflation à l’aiguille d’un pneumothorax
compressif
- Maintien de l’axe tête cou tronc.
A) Détresses respiratoires : indication large de
l’intubation
- Les signes cliniques de détresse respiratoire aigüe :
•
•
•
•
•
•
•
Fréquence respiratoire (élevée, basse)
Anomalie de l'ampliation thoracique (volume, asymétrie)
Tirage
Respiration paradoxale, pauses
Cyanose mais absente en cas d’anémie aiguë…
Sueurs
SpO2
- L’état de choc
- Score de Glasgow inférieur à 8
- Le traumatisme crânien (même de gravité modérée)
- Le polyfracturé (ou grands délabrements) : analgésie incompatible
avec une ventilation efficace
A) L’intubation
- Intubation orotrachéale (IOT) :
Rachis cervical : retrait du collier cervical et maintien de l’axe
car toujours suspect
Manoeuvre de Sellick : intubation estomac plein
Induction à Séquence Rapide (ISR) :
- étomidate (hypnotique), kétamine…
- suxaméthonium (curare)
Intubation difficile : BURP, Fast trach, Combitube, pince,
cricothyroidectomie …
- Entretien de l’anesthésie
A) L’intubation
- Positionnement de sonde : l’auscultation et capnométrie
fixation
broncho aspiration
ventilation manuelle (ballon à réserve d’O2)
appréciation clinique de la compliance pulmonaire
mise sous respirateur (FiO2 = 1)
- Objectifs :
SpO2 > 95 %
PETCO2 = 35 mmHg
- Risques : pneumothorax suffocant
- emphysème sous-cutané extensif
- défaillance cardiaque droite
- tympanisme à la percussion
- baisse de la SpO2
Exsufflation en urgence : cathéter court de 14 G (2ème Espace IC)
A) Détresse circulatoire : Le contrôle
hémodynamique précoce est essentiel
90 % = un choc hémorragique hypovolémique
Téguments pâles : conjonctive palpébrale « hématocrite clinique »
Mécanismes compensateurs :
tachycardie (% l’hypovolémie)
TA pincée (vasoconstriction)
Perte > 30% de la volémie :
CHOC = « tachycardie et chute de TA »
stade ultime :
bradycardie paradoxale et arrêt cardio-circulatoire
10%
20%
30%
40%
50%
éventuellement hypotension orthostatique (cf donneur de sang)
tachycardie, hypotension orthostatique, pouls capillaire ralenti
tachycardie, hypotension légère à modérée
pouls filant, bas débit cardiaque, hypotension sévère, tachypnée
collapsus sévère, décès
:
:
:
:
:
500 ml
1000 ml
1500 ml
2000 ml
2500 ml
A) Détresse circulatoire : Le contrôle
hémodynamique précoce est essentiel
Hémodynamique :
Baisse de la PAS < 100 mm Hg ou de 30
mm Hg
Attention chez le patient hypertendu
Accélération de la FC > 100/min
Attention chez le patient sous
betabloquants
Présence inconstante de signes
d’insuffisance circulatoire périphérique
A) Détresse circulatoire : prise en
charge initiale
2 voies veineux périphériques (VVP) de bon calibre (16G ou 14G)
ou voie veineuse centrale (VVC), fémorale ou sous-clavière
Bilan sanguin minimum : Groupage ABO, Rhésus
Expansion volémique :
Hydroxy-éthylamidon (50 ml/kg max au 1er jour)
Chloruré hypertonique 7,2% (4ml /kg en 5mn)
Monitorage : défaut au début car vasoconstriction (hypovolémie, hypothermie)
- attendre une hémodynamique stabilisée
- monitorage invasif = fiable
électrocardioscope,
pression artérielle non invasive (PNI),
CO2 expiré (PETCO2),
oxymètre de pouls (SpO2)
A) Détresse circulatoire : prise en
charge initiale
Contrôle hémorragie :
pansements compressifs (plaies)
suture d’un scalp
clampage d’une artériole
tamponnement d’une épistaxis
garrot de membre pour une plaie artérielle
Hémodynamique non contrôlée :
- Vasopresseur (noradrénaline = Levophed®) : 1mg/heure à adapter
- Pantalon antichoc : fractures du bassin et fracas des membres inférieurs
Contre-Indication : lésions sus-diaphragmatiques
Hémorragie non contrôlée :
- Dilution des facteurs de coagulation Hémodilution par expansion volémique
- CGR (concentré globulaire) et PFC (plasma frais congelé)
- Hémostase chirurgicale urgente (scoop and run)
A) Détresse circulatoire : prise en
charge initiale
Penser aux autres causes de choc :
traumatismes thoraciques avec pneumothorax compressif
tamponnade
atteinte myocardique
traumatismes médullaires hauts avec « choc spinal » vasoplégique
Si… pas de contrôle, évacuation vers l’hôpital le plus proche :
Régulation
« golden hour »
réserve en produits sanguins
équipe chirurgicale capable d’un geste d’hémostase
A) Détresse neurologique : les
traumatismes crâniens sont évolutifs
Les témoins évaluent l’état de conscience initial :
intervalle libre ?
convulsions ?
Le score de Glasgow (CGS) : reproductible et fiable
(après correction de l’hypovolémie et de l’hypoxémie)
L’état réactif des pupilles : reflet de lésion cérébrale hémorragique
Maintien de l’autorégulation cérébrale :
PAS de 110 à 120 mmHg (PAM> 90 mmHg)
Pression de perfusion cérébrale = 70-80 mmHg
Oxygénation précoce : SpO2 > 95 %
PETCO2 = 35 mmHg
A) Détresse neurologique : score de
Glasgow
Score
Interprétation :
15 : Tout va bien
14 à 10 : Somnolence ou Coma léger
9 à 7 : Coma lourd
6 à 3 : Coma profond ou mort
B) Effectuer un bilan lésionnel « de la
tête aux pieds »
Déshabillage complet du patient
Examen complet
Prise en charge des facteurs aggravants :
– La douleur
– L’hypothermie
B) Douleur
L’analgésie doit être prioritaire après les premiers gestes de déchoquage
La douleur = angoisse et agitation
Causes d’agitation
Evaluation
hémorragie méningée
hypoxémie
hypovolémie
imprégnation éthylique
hypoglycémie
EVS (échelle verbale simple)
l’expression verbale ou physique spontanée
B) Douleur
Analgésie intraveineuse:
paracétamol,
morphinique etc …
L’immobilisation des foyers de fractures soulage la
douleur
Participe à la prévention de l’embolie graisseuse
Moyens :
attelles à dépression, matelas coquille
Réaxation de membre : associée à une anesthésie locorégionale
Modalités du traitement antalgique :
patient monitoré
selon l’intensité de la douleur :
- doses titrées de morphine : ventilation spontanée
- anesthésie générale : intubation endotrachéale
B) Hypothermie
Mise en place de couvertures de survie
Soustraction au milieu
Chauffage du véhicule sanitaire
B) Les infections
Le risque septique est lié à l’effraction cutanée :
fracture ouverte
plaies
Prévention de l’infection par :
désinfection des plaies
packing et protections de ces plaies
antibiothérapie probabiliste : notamment dans
le cadre des fractures ouverte ( ex : amoxicillineacide clavulanique (2g/200 mg))
C) Décider de l'évacuation vers un plateau
technique approprié
Bilan lésionnel
•Inspection = lésions dominantes
points d’impacts, ecchymoses, contusion, plaies, déformations,
troubles de la mécanique ventilatoire.
•Palpation
•Auscultation = cartographie des lésions
Blessé inconscient =
lésion rachidienne jusqu’à preuve du contraire
7, 8 % des traumatisés crâniens (CGS< 8)
Transfert = monobloc « respect de l’axe tête-coutronc »
C) Décider de l'évacuation vers un plateau
technique approprié : recherche de cause
d’une spoliation sanguine
Extériorisées ou visibles?
- plaie du scalp,
- épistaxis postérieure,
- sommation des hématomes (fractures)
Si non : 3 origines
Hémopéritoine,
Hémothorax,
Hématome rétro-péritonéal (bassin?)
Hémorragie intra abdominale = « laparotomie d’hémostase » en urgence
Hôpital de référence = Traumatismes thoraciques soufflants graves
Plaies vasculaires de membres
Traumatismes thoraciques fermés (chirurgie)
Hémorragies maxillo-faciales (ORL)
Traumatismes pelviens (radiologie interventionnelle)
C) L'évacuation : une décision collégiale
Médecin régulateur :
Médecin SMUR : fiche d’intervention
Horaires relevés
Antécédents
traitements en cours (psychotropes, bêtabloquant, AVK…)
CHOIX conjoint Régulation/SMUR :
- Instable = durée du transport incompatible = Hôpital le plus proche
« geste de sauvetage » et transfusion sanguine
- Paramètres hémodynamiques stabilisés = SAU de référence
- neuro-traumatologie
- chirurgie cardio-vasculaire
- grands délabrements de membres
D) Surveiller et poursuivre les soins
pendant le transport
Avant l'évacuation
Bilan clinique et thérapeutique
Confirmer l’accueil adapté à la structure
Pendant l'évacuation
Blessé « monitoré » : surveillance difficile
Poursuite réanimation et la surveillance
Transport « atraumatique » :
- sensibilité vasculaire aux accélérations/décélérations (malade anesthésié)
- risque de vomissements (traumatisé crânien non intubé)
- risque de mobilisation du rachis cervical
Seules la capnographie et la pression artérielle sanglante sont fiables
Selon l’évolution revoir la stratégie d’accueil hospitalier.
POLYTRAUMATISME
PRISE EN CHARGE Hospitalière
Continuité du SMUR
Anticipée (« golden hour »)
Multidisciplinaire et coordonnée par le médecin le plus expérimenté :
- urgentiste
- réanimateur
- IADE, IDE, aides-soignants préparent la salle de déchoquage,
- Chirurgien de garde
- Manipulateur radio : 3 clichés incontournables
thorax
bassin
rachis cervical
- Échographie abdomino-pelvienne “à la sortie de l’hélicoptère”
(radiologue, réanimateur ou urgentiste)
- Banque du sang : O Rhésus négatif
Disponibilité :
- Bloc opératoire,
- Service d’imagerie (TDM, artériographie)
Salle de déchoquage
Contrôle sur fiche protocolisée une fois par jour = opérationnel 24/24
Préparation des formulaires administratifs :
Fiches de soins, dossier transfusionnel, demandes d’examens radiologique,
biologique (Groupe Rh, RAI, hémostase, toxiques : OH – CO ...) pré-remplies tubes prêts – signées
Préparation des drogues, culots globulaires (O Rh-), solutés
Préparation du matériel
• accélérateur réchauffeur de perfusion
• kits de voie veineuse centrale et de cathéter artériel
• plateau d’intubation, de drainage thoracique
• respirateur sur ballon testeur (O2 pour les transferts)
• sondes gastrique et urinaire
• monitorage : ECG, PNI, SpO2, PetCO2, T°, TA invasive
• hémoglobine en micro-méthode
Accueil , installation
Continuité des soins SMUR/déchoquage
Surveillance médicale continue :
- monobloc strict avec minerve cervicale
- monitorage : scope, PNI, SpO2, PetCO2 si intubé/ventilé
- vérification de l’intubation (fixation de la sonde, auscultation)
et FiO2 = 1,
- vérification et fixation des voies veineuses en place
- pose de voies veineuses complémentaires de gros calibre
- prélèvement du bilan biologique et hémoglobine par microméthode
- groupage = 2ème détermination (1ère = SMUR avant
remplissage)
- vérification de l’identité : autorisation de soins pour les
mineurs
- personnes à prévenir
Evaluation clinique : gravité et instabilité
Gestes sans délai :
-intubation d’une détresse respiratoire (patient aggravé)
-drainage d’un pneumothorax compressif
-voie veineuse centrale si abord veineux insuffisant
-cathéter artériel fémoral si l’hémodynamique est instable
-catécholamines l’hypovolémie malgré expansion volémique
- transfusions
des culots globulaires O Rhde plasma frais congelé (PFC)
de fibrinogène, de calcium, de plaquettes
- antibiotiques à large spectre
- poursuite de l’analgésie-sédation (Hypnovel®-Sufenta®)
Objectifs
Les objectifs tensionnels
- hémorragie non contrôlée : PAM 60 à 70 mmHg,
- hémorragie contrôlée : PAM à 80-90 mmHg,
- traumatisé crânien ou médullaire grave jeune : PAM> 90 mmHg
Diurèse > 1ml/kg/h,
Normalisation SpO2 et PetCO2.
Les objectifs biologiques
- hémoglobine : 7- 8 g
- hématocrite : 25 – 30 %
- plaquettes sanguines > 50 000/mm3
- fibrinogène > 0,8 g/l,
- température centrale entre 36 et 37°C.
Ne pas retarder le départ au bloc opératoire
POLYTRAUMATISME
PRISE EN CHARGE Hospitalière :
patient instable
Exemple – plaie de l’artère fémorale : Chaque minute compte
choc hémorragique évident, isolé = bloc opératoire
1 seul examen = groupage
Exemple – pas de point d’appel hémorragique :
- groupe, NF (Hite), bilan d’hémostase
- radiographie thoracique
pneumothorax ?
hémothorax ?
- échographie abdominale au SAU hémomédiastin ?
Patient instable et découverte d’une hémorragie active = Bloc opératoire
tomodensitométrie = retard au geste chirurgical
POLYTRAUMATISME
PRISE EN CHARGE Hospitalière :
patient instable
Exemple - traumatisme du bassin :
- groupe, NF (Hite), biland’hémostase
- radiographie thoracique
pneumothorax (-)
hémothorax (-)
- échographie abdominale au SAU hémomédiastin (-)
- radiographie bassin
si fracture (disjonction) et pas d’hémothorax ni hémopéritoine =
angiographie + embolisation
La réanimation volémique doit être “agressive” jusqu’à l’arrêt de l’hémorragie
POLYTRAUMATISME
PRISE EN CHARGE Hospitalière :
patient stable : pas de lésion chirurgicale urgente
une fois le malade « stabilisé »
le bilan lésionnel est impérativement complété : clinique et paraclinique
« de la tête au pieds »
La poursuite du bilan lésionnel :
- au SAU :
- au service d’imagerie :
- bloc opératoire :
échographie trans-oesophagienne
fibroscopie bronchique
radio cervicales et standard, scanner
« corps entier » et angioIRM
hémostase cérébrale, thoracique
pulmonaire, cardio vasculaire, abdo…
POLYTRAUMATISME
PRISE EN CHARGE Hospitalière :
patient stable : pas de lésion chirurgicale urgente
Chaque transfert est anticipé, monitoré, accompagné :
surveillance rigoureuse = présence médicale
mobilisations douces (volémie)
monobloc strict (lésion cervicale a priori)
vérification systématique tubulures,
drains thoraciques,
abords veineux,
sondes gastrique
urinaire
protection contre le froid
tête proclive à 30° si TC (œdème cérébral)
POLYTRAUMATISME
Prise en charge du patient polytraumatisé stabilisé
Traumatisme
crânien
Traumatisme
thoracique
Signes de focalisation
oui
TDM
cérébrale
Rx pulmonaire
Échographie
Traumatisme
abdominal
Échographie abdominale
Radiographies
Épanchement
Spoliation sanguine
inexpliquée
non
TDM
cérébral
différé
TDM
TDM abdominal
Suspicion
Pneumothorax
Rupture diaphragme
Contusion pulmonaire
Traumatisme
du bassin
Artériographie
+ embolisation
Rupture
d’un
gros vaisseau
TDM(angio) ou ETO
oui
Angiographie
non
Radiographies
diverses :
Cervicales +++
squelette divers
POLYTRAUMATISME
CONCLUSION
Morbidité et Mortalité = Choc post traumatique précoce
Pas d’improvisation : GOLDEN HOUR = Expérience et Formation
Coordination des équipes médicales :
médecin régulateur en optimisation du temps
médecin urgentiste en gestion du choc en préhospitalier
médecin anesthésiste-réanimateur en organisation de l’accueil
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