Vous êtes ici :
Accueil> Société
> Travail, emplois, activités… Quelles mutations ? Quelles solutions envisager ?
Travail, emplois, activités… Quelles mutations ? Quelles
solutions envisager ?
ARTICLE
Le Conseil de développement s’est saisi de ces
questions avec l’éclairage de deux économistes
Pierre-Yves Gomez et Bernard Gazier. Retour sur la
Conférence « Grands Témoins » du 26 janvier 2016.
Tag(s) : Travail, Emploi
Date : 01/03/2016
L’emploi salarié à l’épreuve de trois mutations
Comment nommer les mutations de l’emploi salarié que tous nous percevons ? Pierre-Yves Gomez évoque tour à tour
1
trois types de transformations, qui s’accélèrent actuellement et se conjuguent. La séparation entre le travail et le capital
tout d’abord. Celle-ci contribue à rendre le travail invisible à ceux qui sont pourtant chargés de le piloter, de l’organiser,
de le manager.
La distance croissante entre l’emploi salarié et l’organisation. Celle-ci abrite de moins en moins les salariés : 37% des
cadres aux Etats-Unis ne sont plus attachés à une organisation. On sort de l’emploi salarié pour revenir, certes avec des
moyens modernes, au travail à la tâche, comme du temps des Canuts…
Enfin, la robotisation de l’intelligence. Le fait de confier de plus en plus de tâches, y compris complexes, à des machines
n’est pas neutre : disparitions d’emploi, investissements des machines à amortir, etc.
Anticiper plutôt que subir, voire changer de logique ?
Pierre-Yves Gomez appelle dans un premier temps à raisonner non pas seulement sur l’emploi salarié mais sur le travail
en général, car même si des emplois salariés disparaissent, les activités humaines se transforment et perdurent.
Ne pas subir, c’est aussi considérer les aspects positifs des mutations (plus de souplesse, d’indépendance, d’agilité…) et
son corollaire qui appelle à la plus grande vigilance : les difficultés des personnes les plus vulnérables à s’y adapter.
Quant à Bernard Gazier , pour faire face aux mutations, il met en avant l’importance du dialogue social, qui se déploie en
2
partie localement. Le territoire a également des ressources, des leviers à utiliser tels que la transversalité des activités, la
proximité -pour répondre aux besoins d’ancrage, de communication, de culture collective…-, les réseaux de
compétences et pôles d’activité, et la médiatisation des relations de travail, qui se répand et fait communiquer le travail
salarié, le travail indépendant et le travail non marchand.