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J. sci. pharm. biol., Vol.9 n°2 - 2008
GNAHOUE G. & al. : Evaluation des effets pharmacodynamiques d’une substance...
© EDUCI 2008.
INTRODUCTION
En Côte d’Ivoire et au Burkina Faso,
les guérisseurs utilisent assez souvent la
décoction des feuilles ou l’écorce dans le
traitement des diarrhées dysentériformes
et des intoxications alimentaires associés
à différentes plantes. Landolphia entre dans
diverses médications anti-lépreuses. Chez
les Sénoufos et les Gouins, pour devenir
fécondes les femmes stériles consomment
assez souvent une macération de fruit
de Landolphia qu’elles agrémentent de
jus de feuilles de Vernonia guineesis. En
pays Dagari, la poudre d’écorce de racines
séchées est appliquée sur les plaies comme
cicatrisant [ADJANOHOUN 1978].
Au Mali, Landolphia est utilisée pour
combattre les caries dentaires. Elle est
également diurétique, laxative, voire même
purgative, on lui attribue aussi une propriété
fébrifuge [ADJANOHOUN 1978].
Au Bénin, certains chasseurs de la tribu
des Pallakas enduisent leurs fl èches de latex
de Landolphia pour faciliter l’adhérence
du toxique [ADJANOHOUN 1978]. Selon
DEMBELE [1988], le latex de Landolphia
heudelotii a un effet contre les algies dentaires
et les douleurs abdominales et son instillation
oculaire soigne les taies cornéennes.
Dans ce travail nous nous sommes
intéressés d’abord à l’étude botanique de
l’espèce végétale Landolphia hirsuta puis
à l’évaluation de son extrait aqueux sur
la pression artérielle et sur les vaisseaux
sanguins de mammifères.
Selon les estimations de l’Organisation
Mondiale de la Santé [FARNSWORTH 1993],
80% de la population mondiale vivent dans
les pays en développement et 80% d’entre
eux recourent à la médécine traditionnelle
pour satisfaire la majeur partie de leurs
besoins en soins de santé primaire; cela
signifi e que plus de 3,5 milliards de gens
à travers le monde utilisent des extraits de
plantes comme médicaments.
Fransworth estime que 25 à 50% des
250000 angiospermes connus ont déjà été
utilisés à un moment où à un autre à des
fi ns médicales.
Il est donc essentiel d’étudier ces
plantes médicales, et de donner un support
scientifi que à leurs effets thérapeutiques
de sorte à pouvoir recommander l’usage
dans les pays en développement.
Landolphia hirsuta est une Apocynaceae.
Cette famille comprend des lianes ligneuses,
des arbrisseaux, des arbustes ou des
arbres, rarement des herbes. La flore
de Côte d’Ivoire compte 74 espèces d’
Apocynaceae [AKE ASSI 1984].
Landolphia hirsuta est une grande liane.
En Côte-d’Ivoire, cette plante se nomme
«zaïtaïlipkeu» (en Bété) «n’gafa» (en Akyé)
«Pê-rou» en (Kroumen) et «amani» (en
Baoulé). En Guinée-Conakry, les soussous
l’appellent «bonkay ou bonké», au Benin
et au sud du Nigéria la plante se nomme
«akhé ou akhwe».
MATERIEL ET METHODES
MATERIEL VEGETAL
Landolphia hirsuta est une grande liane
de 20 m de hauteur. Ses jeunes rameaux
sont pubescents. Les feuilles, simples,
entières, opposées, mesurent 3-7 cm de
longueur sur 2-4 cm de largeur. Les fl eurs,
blanches, parfumées, sont réunies en cymes.
Les fruits, des baies jaunes ou rouges à
maturité, renferment plusieurs grains
[PICHON 1953].
La partie de la plante utilisée est le
tronc de la liane de Landolphia hirsuta
(Apocynaceae). Après séchage, cette partie a
été transformée en poudre dont 100g ont été
mis en infusion dans 2 litres d’eau distillée
pendant 24 heures à la température de
100°C. La solution obtenue a été fi ltrée au
coton hydrophile sur papier fi ltre WATTMAN
de 3 mm. Le fi ltrat aqueux obtenu contenait
des molécules hydrosolubles. Un Rotavapor
a permis d’évaporer l’eau du fi ltrat sous
vide à 70°C et de récupérer dans le ballon,
un extrait sec. Cette poudre constituant
l’extrait aqueux a été pesée et conservée
dans un réfrigérateur à usage médical.