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à la mise en place d’une immunité stérile contre la Toxoplasmose. Les cellules dendritiques (DCs)
représentent des cellules essentielles à l’induction précoce de la réponse pro-inflammatoire et au
contrôle de la dissémination du parasite (revue:7). En effet, d’une part, les DCs infectées sécrètent
massivement la cytokine pro-inflammatoire IL-12 qui active les cellules NK et les lymphocytes T-
CD4+ et T-CD8+, sources de la sécrétion de l’interféron (IFN) qui stimule la réponse cytotoxique et
permet l’élimination du parasite ou son maintien sous forme latente. Par ailleurs, les cellules
dendritiques sont des cellules présentatrices d’antigènes capables de charger des peptides dérivés de
protéines endogènes et exogènes sur les molécules du Complexe Majeur d’Histocomptabilité I et II
(CMHI et II) pour les présenter respectivement aux lymphocytes T CD4+ et CD8+. L’infection aigüe
ou latente de T. gondii est efficacement contrôlée par l’activation des LT CD8+, suggérant
l’intervention du mécanisme de présentation des antigènes parasitaires par les molécules du CMHI.
Dans cette voie, les protéines exogènes sont protéolysées par le protéasome puis les peptides sont
dirigés dans la lumière du RE via le système de transport TAP puis chargés sur les molécules CMHI
avant que le complexe ne soit ciblé vers la membrane plasmique par transport vésiculaire. De manière
générale, le mécanisme de présentation antigénique pour les pathogènes qui résident dans des vacuoles
intracellulaires reste peu connu, en particulier le mécanisme permettant aux protéines des micro-
organismes internalisés d’être libérées dans le cytoplasme pour être protéolysées par le protéasome.
Certaines études ont montré que la présentation des antigènes de T. gondii aux LT CD8+ dépend de
l’activité de la machinerie de présentation du CMHI, du système de transport TAP (8), et du système
de rétro-translocation ERAD (9, 10) qui permet aux protéines mal repliées de sortir dans le cytosol
pour leur protéolyse. De manière intéressante, il a été montré que le RE est activement recruté à la
vacuole parasitophore et fusionne partiellement avec sa membrane. Cependant les effecteurs
parasitaires responsables de ce recrutement ne sont pas encore identifiés. Aussi l’hypothèse a été
formulée que le recrutement du RE à la MVP permet à certaines protéines de T. gondii d’utiliser le
système de retro-translocation ERAD afin d’accéder au cytosol avant d’être protéolysées en peptides
par le protéasome. Les peptides générés sont ensuite transportés à nouveau par le système TAP dans la
lumière du RE pour être chargés sur les molécules CMHI (Figure 1). Cette hypothèse reste à être
confirmée et en particulier, d’autres études proposent que le recrutement et la fusion du RE, du Golgi
et des mitochondries avec la MVP permettent au parasite d’importer une source essentielle de lipides
pour la biogénèse des membranes durant la réplication parasitaire. Il reste donc primordial de
démontrer que le contact entre le RE et la VP est requis pour la régulation du processus de
présentation antigénique ainsi que d’élucider les mécanismes moléculaires permettant la fusion des
deux organites.
Nos résultats préliminaires ont montré que l’infection des cellules dendritiques murines primaires
dérivées de la moelle osseuse (BMDCs) par des parasites de type I et de type II entraîne dans les deux
cas, l’activation de l’expression des molécules de co-stimulation (CD40, CD80, CD86, CMHI et
CMHII) nécessaires à la stimulation des lymphocytes T lors du processus de présentation antigénique.
Cependant, comme auparavant démontré dans les macrophages et les fibroblastes, l’activation de la
réponse inflammatoire dépendante du facteur de transcription NFB, notamment responsable de la
sécrétion de l’IL-12, est détectée seulement après infection par les souches de Type II. Ce résultat
suggère que le parasite peut réguler de manière différentielle l’activité de présentation antigénique des
DCs et leur rôle d’immuno-modulateurs via la sécrétion des cytokines pro-inflammatoires.
D’autre part, nous avons pu détecter, par des études en immunofluorescence, le recrutement du RE à la
VP formée après l’infection de fibroblastes humains et des BMDC murines par des parasites de type I
et de type II. Cependant, les parasites de type II, en plus de l’inhibition de la réponse pro-
inflammatoire, sont plus efficaces à recruter le RE au sein des BMDCs, ce qui n’est pas le cas lors de
l’infection des fibroblastes, suggérant un mécanisme de régulation spécifique aux cellules
présentatrices d’antigènes.
Finalement, nous avons observé que le recrutement et la fusion du Golgi avec la MVP, est détecté
tardivement après l’étape d’invasion et requière la réplication du parasite au sein de la vacuole. Cette
observation suggère que ce recrutement requière la sécrétion de facteurs parasitaires de manière dose-
dépendante. Au contraire, le recrutement du RE à la VPM est un phénomène très précoce, qui peut
s’observer avant l’initiation du premier cycle de réplication parasitaire, suggérant un rôle des protéines
ROP sécrétés précocement durant l’étape d’invasion. Cette observation pourrait être corrélée au fait
qu’un temps précoce d’invasion (4 heures) est suffisant pour activer la présentation antigénique