La Mésopotamie
• Période parthe (140 av. J.-C.-224 ap. J.-C.) : Après moult péripéties, les parthes chassent les Séleucides
de Mésopotamie dans le courant du II
e
siècle. C'est sous leur règne que disparaît définitivement
l'antique culture mésopotamienne, qui subsistait jusqu'alors dans le milieu des temples de Babylonie.
A noter : un intermède romain avec les conquêtes de Trajan (116 ap. J.-C.) qui prit la capitale parthe Ctésiphon
et descendit jusqu'au Golfe Persique, avec l'ambition de reconquérir l'empire d'Alexandre. Son successeur,
Hadrien, abandonne ces territoires dès son avènement (117). Plus tard, l'empereur Septime Sévère arrachera
définitivement la Mésopotamie du Nord aux Parthes lors de ses campagnes de 195-198.
Composition ethnique
Au III
e
millénaire, la Basse Mésopotamie est divisée entre deux ethnies : les Sumériens, parlant une langue sans
parenté connue, et une population sémitique que l'on appelle par commodité les Akkadiens (bien que ce terme ne
soit utilisé qu'à partir du règne de Sargon d'Akkad, à la fin du XXIV
e
siècle), parlant une langue sémitique,
l'akkadien. Si ces derniers se rattachent bien aux autres populations que l'on connaît pour le Proche-Orient
ancien, en majorité sémites, l'origine des Sumériens nous échappe, de même que l'époque à laquelle il faut dater
leur disparition (fin du III
e
millénaire ? début du II
e
?). On a aussi supposé l'existence d'un peuple qui aurait
peuplé la Basse Mésopotamie avant les Sumériens et les Sémites (nommé "peuple X" par S. N. Kramer) car
plusieurs toponymes de cette région ne s'expliquent ni par le sumérien, ni par l'akkadien.
La fin du III
e
millénaire voit l'entrée en scène de deux groupes ethniques importants : les Amorrites, des sémites,
et les Hourrites, parlant une langue sans parenté actuelle. Les premiers établissent dans le Proche-Orient un
ensemble de dynasties qui durent durant la première moitié du II
e
millénaire, et se fondent dans la population
sémite déjà présente en Mésopotamie, tandis que les seconds sont surtout présents dans le nord mésopotamien et
en Syrie.
D'autres groupes de populations sans parenté identifiée (parce qu'ils sont mal connus) viennent des régions du
Zagros : les Gutis, les Lullubis, et les Kassites. Les Subaréens, habitant au nord, sont peut-être des Hourrites. Ils
sont pour la plupart des nomades, et peu importants numériquement.
A la fin du II
e
millénaire, un nouveau peuple sémite reprend le chemin emprunté plus tôt par les Amorrites : les
Araméens. Ils s'établissent dans toute la Mésopotamie, et finissent par en devenir une composante majeure. Leur
langue s'impose dans la région durant le I
er
millénaire.
Le I
er
millénaire voit aussi l'incursion de populations indo-européennes : les Mèdes et les Perses, qui restent
cependant confinés au Plateau iranien, même si les seconds prennent le contrôle politique de la région après 539,
et ensuite les Grecs qui prennent la région en 331, et finissent par y établir des colonies. Plus tard c'est un autre
peuple iranien, les Parthes, qui s'établissent en Mésopotamie. mais la population de cette région reste en majorité
sémite.
Organisation politique
La Mésopotamie a vu l'aboutissement du processus de création de l'État, dans le courant du IV
e
millénaire avec
l'élaboration des premiers micro-états (les cités-états) dans sa partie méridionale. On a parfois imaginé
l'existence d'une "démocratie primitive", ou bien d'une "oligarchie", ou encore d'un régime dirigé par un "roi-
prêtre". Quoiqu'il en soit, dès l'apparition de sources qui nous permettent d'analyser le système d'organisation
politique des états mésopotamiens, on est en présence d'une système monarchique, dirigé par un souverain, en
sumérien EN, ENSÍ, et LUGAL. Les deux premiers termes renvoyant au domaine religieux, ils laissent
envisageable l'existence d'un "roi-prêtre" dans certains états. Le dernier désigne clairement un "roi", šarrum en
akkadien.
Après l'époque des cités-états, le premier état territorial ou empire est élaboré par Sargon d'Akkad vers la fin du
XXIV
e
siècle. Dès lors, la Mésopotamie est dirigée en plusieurs royaumes, avant que la césure entre l'Assyrie au
nord et Babylone au sud ne soit établie dans la seconde moitié du II
e
millénaire. Dans la première partie du I
er
millénaire sont élaborés les premiers véritables empires à très grande échelle, le néo-assyrien (911-609), le néo-
babylonien (624-539), avant la mise en place de l'empire perse des Achéménides, qui marque la fin de la
Mésopotamie en tant que centre politique du Proche-Orient avant plusieurs siècles.
L'idéologie du pouvoir
Quelle que soit la dimension des royaumes, l'idéologie du pouvoir reste basée sur les mêmes principes. Le
véritable souverain du pays est sa divinité tutélaire, qui accorde la royauté à une personne qui est digne de lui,
qui n'est jamais que son représentant terrestre, chargé d'assurer l'entretien des temples du pays et aussi de grandes
conquêtes territoriales. Ces dieux sont les divinités tutélaires des cités-états du III
e
millénaire, puis le grand dieu
Enlil avec l'avènement des états prétendant dominer les pays de Sumer et d'Akkad, et enfin les divinités au