JERUSALEM

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ERUSALEM
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Bulletin Diocesain du Patriarcat Latin
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Actualité interreligieuse
Multiples rencontres des évêques
de la région (Celra, AOCTS, CCEE)
Interview du Patriarche sur l’actualité
Décès du Cardinal Foley,
Grand-Maître de l’Ordre
du Saint-Sépulcre
10-12
ANNEE 77
octobre – decembre 2011
Sommaire
Jérusalem
Année 77 – n. 10-12
Octobre – Décembre 2011
La Voix du Patriarche
– « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre
aux hommes qu’il aime » (Luc 2, 14)
285
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Dossier spécial 1
– Dialogue interreligieux intense ces trois derniers mois
290
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La Voix du Saint-Père
– « Tout ceci n’a rien d’un sentimentalisme. Dans la nouvelle
expérience de la réalité de l’humanité de Jésus se révèle
justement le grand mystère de la foi. François aimait Jésus,
le petit enfant, parce que, dans ce fait d’être enfant,
l’humilité de Dieu se rendait évidente. »
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Nouvelles du diocèse et activités pastorales
– Dans le diocèse
299
• Actualités
299
• Vie sacerdotale et religieuse
311
• Nouvelles de Jérusalem et des environs
316
• Nouvelles du vicariat de Nazareth
322
• Nouvelles du vicariat de Jordanie
326
• Nouvelles du vicariat hébréophone
329
–
Dans
le
monde
332
____________________________________________________________________________________________
Ordre Equestre des Chevaliers
du Saint-Sépulcre de Jérusalem
– Nouvelles de l’Ordre
338
–
Coquilles
de
Pèlerin
342
____________________________________________________________________________________________
Officiel
353
____________________________________________________________________________________________
Annexes
– Homélie de Mgr Shomali pour la fête de Saint Abraham,
le 9 octobre 2011
362
– Interview du Patriarche à l’occasion
du premier anniversaire du synode pour le Moyen-Orient
(10-24 octobre 2010)
et sur les derniers évenements politiques de la Région
364
– Discours du Patriarche maronite Mgr Bechara Raï donné
à Kaslik le 18 novembre 2011 : Les enjeux de la présence
Chrétienne au Moyen-Orient, patriarche maronite
367
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In memoriam
– Père Giovanni Battistelli, ofm
376
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IMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATIN
BEIT JALA — 2012
Octobre – Décembre 2011
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La Voix du Saint-Père
« Tout ceci n’a rien d’un sentimentalisme. Dans la nouvelle expérience de
la réalité de l’humanité de Jésus se révèle justement le grand mystère de
la foi. François aimait Jésus, le petit enfant, parce que, dans ce fait d’être
enfant, l’humilité de Dieu se rendait évidente. »
Homélie du Pape Benoît XVI prononcée à la messe de la Nuit de Noël 2011.
Basilique Saint Pierre, Vatican.
Chers frères et sœurs,
La lecture tirée de la Lettre
de Saint Paul Apôtre à Tite, que
nous venons d’écouter, commence
solennellement par la parole « apparuit », qui revient aussi de nouveau dans la lecture de la Messe
de l’aurore : apparuit – « il est
apparu ». C’est une parole programmatique par laquelle l’Église,
d’une manière synthétique, veut
exprimer l’essence de Noël. Dans
le passé, les hommes avaient parlé et créé, de multiples manières, des images humaines de Dieu. Dieu lui-même avait parlé sous des formes diverses (cf. He 1, 1 :
lecture de la Messe du jour). Mais, quelque chose de plus s’est produit maintenant:
Il est apparu. Il s’est montré. Il est sorti de la lumière inaccessible dans laquelle Il
demeure. Lui-même est venu au milieu de nous. C’était pour l’Église antique la
grande joie de Noël : Dieu est apparu. Il n’est plus seulement une idée, non pas seulement quelque chose à deviner à partir des paroles. Il est « apparu ». Mais demandons-nous maintenant : comment est-Il apparu ? Qui est-Il vraiment ? La lecture de
la Messe de l’aurore dit à ce sujet : « apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour
pour les hommes » (Tt 3, 4). Pour les hommes de l’époque préchrétienne, qui face
aux horreurs et aux contradictions du monde craignaient que Dieu aussi ne fût pas
totalement bon, mais pouvait sans doute être aussi cruel et arbitraire, c’était une
vraie « épiphanie », la grande lumière qui nous est apparue : Dieu est pure bonté.
282
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Aujourd’hui aussi, des personnes qui ne réussissent plus à reconnaître Dieu dans la
foi, se demandent si l’ultime puissance qui fonde et porte le monde, est vraiment
bonne, ou si le mal n’est pas aussi puissant et originaire que le bien et le beau,
que nous rencontrons à des moments lumineux dans notre cosmos. « Apparurent la
bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » : c’est une certitude nouvelle et
consolante qui nous est donnée à Noël.
Dans les trois messes de Noël, la liturgie cite un passage tiré du Livre du
Prophète Isaïe, qui décrit encore plus concrètement l’épiphanie qui s’est produite
à Noël : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est
sur son épaule ; on proclame son nom : Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Pèreà-jamais, Prince-de-la-Paix. Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin » (Is
9, 5s). Par ces paroles, nous ne savons pas si le prophète a pensé à un enfant quelconque né en son temps historique. Cela semble pourtant impossible. Ce texte est
l’unique de l’Ancien Testament dans lequel il est dit d’un enfant, d’un être humain :
son nom sera Dieu-Fort, Père-à-jamais. Nous sommes en présence d’une vision qui
va beaucoup plus au-delà du moment historique vers ce qui est mystérieux, placé
dans le futur. Un enfant, dans toute sa faiblesse, est Dieu-Fort. Un enfant, dans toute
son indigence et sa dépendance, est Père-à-jamais. Et « la paix sera sans fin ». Le
prophète en avait parlé auparavant comme d’« une grande lumière » et au sujet de
la paix venant de Lui, il avait affirmé que le bâton de l’oppresseur, toutes les chaussures de soldat qui piétinaient bruyamment sur le sol, tout manteau roulé dans le
sang seraient dévorés par le feu (cf. Is 9, 1.3-4).
Dieu est apparu – comme un enfant. Par cela même il s’oppose à toute
violence et apporte un message qui est la paix. En ce moment où le monde est
continuellement menacé par la violence en de nombreux endroits et de diverses
manières ; où il y a toujours encore des bâtons de l’oppresseur et des manteaux
roulés dans le sang, nous crions vers le Seigneur : Toi, le Dieu-Fort, tu es apparu
comme un enfant et tu t’es montré à nous comme Celui qui nous aime et Celui par
lequel l’amour vaincra. Et Tu nous as fait comprendre qu’avec Toi nous devons
être des artisans de paix. Nous aimons Ton être-enfant, Ta non-violence, mais nous
souffrons du fait que la violence persiste dans le monde, c’est pourquoi nous te
prions aussi : montre Ta puissance, ô Dieu. En notre temps, dans notre monde, fais
que les bâtons de l’oppresseur, les manteaux roulés dans le sang et les chaussures
bruyantes des soldats soient brûlées, qu’ainsi Ta paix triomphe dans notre monde.
Noël est une épiphanie – la manifestation de Dieu et de sa grande lumière
dans un enfant qui est né pour nous. Né dans l’étable de Bethléem, non pas dans les
Octobre – Décembre 2011
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palais des rois. Quand, en 1223, François d’Assise célébra Noël à Greccio avec un
bœuf et un âne et une mangeoire pleine de foin, une nouvelle dimension du mystère de Noël a été rendue visible. François d’Assise a appelé Noël « la fête des
fêtes » – plus que toutes les autres solennités – et il l’a célébré avec « une prévenance indicible » (2 Celano, 199 : Fonti Francescane, 787). Avec une profonde dévotion, il embrassait les images du petit enfant et balbutiait des paroles de tendresse
à la manière des enfants, nous raconte Thomas de Celano (ibid.). Pour l’Église
antique, la fête des fêtes était Pâques : dans la résurrection, le Christ avait ouvert
les portes de la mort et il avait ainsi changé radicalement le monde : il avait créé en
Dieu même une place pour l’homme. Eh bien, François n’a pas changé, il n’a pas
voulu changer cette hiérarchie objective des fêtes, toute la structure de la foi centrée
sur le mystère pascal. Toutefois, par lui et par sa façon de croire, quelque chose de
nouveau s’est produit : François a découvert avec une profondeur toute nouvelle
l’humanité de Jésus. Cet être-homme de la part de Dieu, lui a été rendu évident au
maximum au moment où le Fils de Dieu, né de la Vierge Marie, fut enveloppé de
langes et fut couché dans une mangeoire. La résurrection suppose l’incarnation.
Le Fils de Dieu comme un enfant, comme un vrai fils d’homme – cela toucha profondément le cœur du Saint d’Assise, transformant la foi en amour. « Apparurent
la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » : cette phrase de Saint Paul
acquérait ainsi une profondeur toute nouvelle. Dans l’enfant dans l’étable de Bethléem, on peut, pour ainsi dire, toucher Dieu et le caresser. Ainsi, l’année liturgique
a reçu un second centre dans une fête qui est, avant tout, une fête du cœur.
Tout ceci n’a rien d’un sentimentalisme. Dans la nouvelle expérience de la
réalité de l’humanité de Jésus se révèle justement le grand mystère de la foi. François aimait Jésus, le petit enfant, parce que, dans ce fait d’être enfant, l’humilité
de Dieu se rendait évidente. Dieu est devenu pauvre. Son Fils est né dans la pauvreté d’une étable. Dans l’enfant Jésus, Dieu s’est fait dépendant, ayant besoin de
l’amour de personnes humaines, en condition de demander leur – notre – amour.
Aujourd’hui Noël est devenu une fête commerciale, dont les scintillements éblouissants cachent le mystère de l’humilité de Dieu, et celle-ci nous invite à l’humilité
et à la simplicité. Prions le Seigneur de nous aider à traverser du regard les façades
étincelantes de ce temps pour trouver derrière elles l’enfant dans l’étable de Bethléem, pour découvrir ainsi la vraie joie et la vraie lumière.
Sur la mangeoire qui était entre le bœuf et l’âne, François faisait célébrer la
sainte Eucharistie (cf. 1 Celano, 85 : Fonti, 469). Par la suite, sur cette mangeoire
un autel fut construit, afin que là où un temps les animaux avaient mangé le foin,
maintenant les hommes puissent recevoir, pour le salut de l’âme et du corps, la
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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
chair de l’Agneau immaculé Jésus Christ, comme le raconte Celano (cf. 1 Celano,
87 : Fonti, 471). Dans la sainte nuit de Greccio, François comme diacre avait personnellement chanté d’une voix sonore l’Évangile de Noël. Grâce aux splendides
cantiques de Noël des Frères, la célébration semblait tout un tressaillement de joie
(cf. 1 Celano, 85 et 86 : Fonti, 469 et 470). Justement la rencontre avec l’humilité
de Dieu se transforme en joie : sa bonté crée la vraie fête.
Celui qui aujourd’hui veut entrer dans l’église de la Nativité de Jésus à Bethléem découvre que le portail, qui un temps était haut de cinq mètres et demi et à
travers lequel les empereurs et les califes entraient dans l’édifice, a été en grande
partie muré. Est demeurée seulement une ouverture basse d’un mètre et demi. L’intention était probablement de mieux protéger l’église contre d’éventuels assauts,
mais surtout d’éviter qu’on entre à cheval dans la maison de Dieu. Celui qui désire
entrer dans le lieu de la naissance de Jésus, doit se baisser. Il me semble qu’en
cela se manifeste une vérité plus profonde, par laquelle nous voulons nous laisser
toucher en cette sainte Nuit : si nous voulons trouver le Dieu apparu comme un
enfant, alors nous devons descendre du cheval de notre raison « libérale ». Nous
devons déposer nos fausses certitudes, notre orgueil intellectuel, qui nous empêche
de percevoir la proximité de Dieu. Nous devons suivre le chemin intérieur de saint
François – le chemin vers cette extrême simplicité extérieure et intérieure qui rend
le cœur capable de voir. Nous devons nous baisser, aller spirituellement, pour ainsi
dire, à pied, pour pouvoir entrer à travers le portail de la foi et rencontrer le Dieu
qui est différent de nos préjugés et de nos opinions : le Dieu qui se cache dans l’humilité d’un enfant qui vient de naître. Célébrons ainsi la liturgie de cette sainte Nuit
et renonçons à nous fixer sur ce qui est matériel, mesurable et touchable. Laissonsnous simplifier par ce Dieu qui se manifeste au cœur devenu simple. Et prions en
ce moment avant tout pour tous ceux qui doivent vivre Noël dans la pauvreté, dans
la souffrance, dans la condition de migrants, afin que leur apparaisse un rayon de
la bonté de Dieu ; afin que les touche, ainsi que nous, cette bonté que Dieu, par la
naissance de son Fils dans l’étable, a voulu porter dans le monde. Amen. ■
Benedictus PP. XVI
Chaque mois, le Pape confie une intention de prière à toute l’Eglise. Pour
le mois de novembre notre Pape Benoit XVI a demandé de prier « pour les
Eglises catholiques orientales, afin que leur tradition soit connue et
estimée en tant que richesse spirituelle de toute l’Eglise».
Octobre – Décembre 2011
285
La Voix du Patriarche
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux
et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2, 14)
Homélie du Patriarche Fouad Twal lors de la messe de la Nuit de Noël 2011.
Basilique Sainte Catherine de Bethléem.
Monsieur le Président Abou Mazen,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Excellence Nasser Judeh, Ministre des affaires étrangères de Jordanie représentant
le Roi Abdullah de Jordanie,
Mesdames et Messieurs leurs Excellences, Consuls et Ambassadeurs,
Chers représentants des diverses Eglises,
Chers frères et sœurs, fils et filles de la Terre Sainte:
De l’Eglise de la Nativité et à
proximité de la Grotte Sainte, où la
Vierge Marie a emmailloté son fils et l’a
déposé dans une crèche, je vous salue
tous, fidèles ici présents, téléspectateurs,
mais également nos frères de la diaspora,
particulièrement ceux que j’ai rencontrés
récemment. Je salue tout spécialement le
président Mahmoud Abbas et le félicite
pour ses efforts inlassables en faveur d’une
paix juste dans le Moyen-Orient et dont la
création d’un Etat palestinien est un des
fers de lance principal. Je reconnais ses
efforts communs avec Sa Majesté, le Roi
Abdullah de Jordanie qui a exprimé sa
grande préoccupation pour Jérusalem, pour
ses lieux saints et surtout ses habitants.
286
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Chers frères et sœurs,
Le chant des anges dans le ciel de Bethléem il y a plus de deux mille ans,
retentit encore dans nos oreilles : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur
la terre » (Luc 2, 14). Cet hymne, avec son parfum céleste, nous fascine et nous
instruit.
Que la Gloire soit rendue à Dieu et que la paix descende sur la terre. La gloire
de Dieu et la paix du monde sont inséparables, ayant entre elles un lien de cause à
effet. Si nous attribuons la gloire à Dieu, nous aurons sa paix. Si nous nous donnons
la gloire à nous-mêmes, nous serons privés de cette paix. En effet, la glorification
du Seigneur et son adoration sont un devoir et une dette. Dieu promet sa paix à ceux
qui l’adorent en esprit et en vérité. Ce qui nous rassure, c’est que Dieu ne manque
jamais à ses promesses.
Il est vrai que Dieu n’a pas besoin de nos éloges pour grandir, ni de nos
prières de louanges pour parfaire sa gloire. C’est nous qui grandissons et devenons
meilleurs à la mesure de notre humilité devant sa grandeur infinie. Le Seigneur est
glorieux en lui-même, sa gloire provenant de son être intime et de la création, œuvre
de ses mains. « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue annonce l’œuvre
de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une
autre nuit. » (Ps 19, 2-3)
Nos religions – musulmanes, juives et chrétiennes - sont unanimes pour dire
que l’adoration de Dieu est un devoir d’amour primordial : « Fils de Dieu, rendez
au Seigneur familles des peuples, rendez au Seigneur gloire et honneur! Rendez
au Seigneur la gloire de son nom ! Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté ! »
(Ps. 29, 1-2).
Nous pouvons être fiers car, parmi tous les continents et patries du monde,
Dieu a choisi la Palestine, notre chère terre, pour être la patrie du Sauveur, du
Messie attendu, qui est sa Parole et la substance de sa gloire. Par conséquent, nous
avons le devoir de suivre le cortège des anges et de répéter à l’infini: « Gloire à Dieu
au plus haut des cieux ». Gloire à lui « parce que la grâce de Dieu qui porte en elle
le salut est apparue à tous les peuples. » (Tite 2, 11) Oui, elle apparut à quelques
pas de ce lieu saint, où nous sommes rassemblés ce soir. De ce Christ attendu, les
prophètes ont prédit : « Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur », « il jugera les faibles
avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays. » (Isaïe 11,
4). La bonne nouvelle concerne les ennemis, qui « de leurs épées, forgeront des
socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée;
ils n’apprendront plus la guerre. » (Is 2, 4)
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Chers fidèles, nous ne voulons pas que Noël relève d’une douceureuse mémoire subjective et purement émotionnelle, tournée vers un passé lointain. Non, car
le Christ est vivant parmi nous, vivant par sa résurrection, vivant dans ses sacrements et vivant dans son message : un message d’amour, de justice et de paix à tous
les peuples, à tous les individus et à toutes les familles, paix dont nous avons besoin
plus que jamais.
Notre région traverse des transformations radicales qui ont un impact sur notre
présent et notre avenir. Nous ne pouvons pas rester comme de simples spectateurs.
Nous, les chefs religieux et ceux qui ont entre les mains le sort des peuples, devons
faire tout ce qui est possible pour protéger notre peuple, travailler à sa survie, et à
réaliser ses aspirations. Nous sommes avec notre peuple de toutes nos forces, car
ses souffrances et ses espérances sont les nôtres.
Nous, les habitants de Terre Sainte, de Palestine, d’Israël, de Jordanie et de
Chypre nous espérons que la fête de Noël mette fin à la culture de violence et de la
mort et inspire une solution aux divisions internationales et nationales. L’Histoire
nous enseigne que la volonté des peuples, avec leurs aspirations à la paix et à la
liberté, est plus forte que le pouvoir de l’injustice. Par ailleurs, la Toute-puissance
de Dieu surpasse celle du Mauvais. C’est pourquoi nous espérons, avec la grâce
de Dieu et la bienveillance des hommes de bonne volonté, que disparaissent les
murs physiques et psychologiques que les hommes construisent autour d’euxmêmes. Dieu veut des ponts qui unissent plutôt que des murs qui séparent ce
que Dieu a uni. Chers frères et sœurs, abattons les murs de nos cœurs pour
abattre les murs de béton !
Les Palestiniens se sont tournés récemment vers l’Organisation des Nations
Unies, avec l’espoir d’une solution juste au conflit, ayant l’intention de vivre en
paix et en sécurité avec leurs voisins. On leur a demandé de revenir à un processus
de paix qui avait échoué. Ce processus leur a laissé le goût amer de promesses non
tenues et un sentiment de méfiance.
Frères, à l’occasion de Noël et par la puissance du Prince de la Paix dont nous
célébrons la naissance selon la chair, nous élevons notre voix à Dieu lui criant notre
soif. Nous demandons la paix et rien que la paix.
Nous la voulons pour le peuple palestinien aussi bien que pour le peuple
israélien.
Nous voulons la paix, la stabilité et la sécurité pour tout le Moyen-Orient, afin
que nos enfants et leurs enfants vivent leur enfance dans l’innocence, et dans un
environnement sain, et puissent jouer ensemble sans peur ni complexes.
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288
Nous voulons que la route prise par nos ancêtres - les mages et les bergers
- pour rejoindre Bethléem, reste ouverte, sans barrières ni barrages, ouverte aux
pèlerins du monde entier, y compris du monde arabe. Ils seront les bienvenus. Avec
eux, nous prierons et chanterons : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur
la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2, 14)
Et en cette nuit sainte, les enfants de Terre Sainte, compatriotes de l’Enfant
Jésus, nous supplient : « Laissez-nous grandir normalement, donnez-nous le temps
de jouer dans les grandes places de nos villes et villages loin des intrigues politiques. »
Mais il ne faut pas seulement prier pour la paix. Les bonnes intentions et discours ne suffisent plus. Cherchons la paix concrètement avec toutes nos énergies.
La paix est donnée aux hommes de bonne volonté. Elle ne se réalise pas sans de
véritables et courageux artisans de paix, prêts à se sacrifier pour une cause aussi
noble. La paix se reçoit et se donne en même temps.
Ecoutons la voix de Jésus : « N’ayez pas peur, je suis avec vous ». Seigneur,
si tu es avec nous, qui est contre nous ?
Oui, sur ta parole, Seigneur, nous jetons nos filets et reconnaissons que Noël
est un jour de fête ;
Sur ta parole, nous invitons tout le monde à se réjouir avec nous ;
Sur ta parole nous allumons l’arbre de Noël dans nos églises et dans nos maisons comme signe d’espérance et de joie. Rien ne nous enlèvera notre espérance: ni
la peur, ni les menaces, ni l’arrogance des hommes.
Ô Enfant de Bethléem, en cette nouvelle année, nous mettons entre tes mains
notre Moyen-Orient troublé, et surtout ses jeunes pleins d’aspirations légitimes, ces
jeunes frustrés par la situation économique et politique et à la recherche d’un avenir
meilleur. Daigne réaliser leurs vœux et mets en leurs cœurs l’audace et la sagesse
en même temps que l’esprit de responsabilité.
De cette église, nous adressons nos remerciements et la promesse de nos
prières à tous ceux qui ont contribué et contribuent à la paix et à la justice, à tous les
amis qui ont participé à nos espérances et nos inquiétudes à l’occasion des révolutions arabes. En cette nuit, nous prions pour nos gouvernants et pour les dirigeants
du monde entier, afin qu’ils aient la sagesse, le discernement et l’esprit du don
d’eux-mêmes envers leurs concitoyens. Nous prions pour le retour au calme et la
réconciliation en Syrie, en Egypte, en Irak et en Afrique du Nord.
Octobre – Décembre 2011
289
De cette Eglise et en cette nuit sainte, nous appelons les fidèles et les pèlerins
à s’unir avec nous dans la prière pour Jérusalem. Comme son nom l’indique, c’est
la ville de la paix. Elle a la vocation de rassembler les croyants du monde entier,
les fils d’Abraham, en une seule famille. C’est la ville Sainte, la ville de la prière.
Des millions de pèlerins viennent prier pour la paix et la réconciliation. Nous prions
pour que nous l’ayons en abondance (Jean 10, 10).
De ce lieu saint, je fais un appel à tous nos frères et sœurs dans le monde. Le
monde souffre du manque de charité et de chaleur humaine.
Nos vœux pour cette année : que « nous nous aimions les uns les autres comme
Dieu nous a aimés » et que nous nous réconcilions les uns avec les autres comme
Dieu nous a réconciliés dans le Christ (Ephésiens 4,32). Cette réconciliation nous
fait voir le visage du Christ dans les autres.
Que la Paix de l’Enfant de Bethléem et le chant des anges du ciel remplissent
vos cœurs et vos esprits (Phil. 4, 7) aujourd’hui et tous les jours de votre vie. ■
† Fouad Twal
Patriarche latin de Jérusalem
C C C
Pour aller plus loin, visitez www.lpj.org :
•Allocution du P. Guido Gokel, vice-président de la CNEWA pour le
Moyen-Orient et l’Europe (Novembre 2011).
•Intervention de S. Em. le Cardinal Tauran au cours d’un colloque
organisé par l’Institut français de Rome : « La disparition des chrétiens d’Orient serait une catastrophe » (Décembre 2011).
•Chrétiens d’Orient : conférence de Mgr Sako (Novembre 2011)
•Conférence de presse du Patriarche Fouad Twal pour son message
de Noël à la presse (Décembre 2011)
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
290
Dossier spécial
Dialogue interreligieux
Lors de la conférence de presse du mercredi 21 décembre 2011, Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, en présence de ses vicaires patriarcaux, a donné son message de Noël avant de répondre aux questions des journalistes. Le Patriarche est
revenu à cette occasion sur un sujet essentiel : le dialogue interreligieux. Durant les
trois mois que couvre ce bulletin (octobre, novembre et décembre), la rencontre
d’Assise en est un exemple éloquent mais pas isolé.
A Assise, le 26 et 27 octobre 2011, le Pape a réuni près de 300 dignitaires
de toutes les croyances et même non-croyances pour un temps de dialogue et de
prière souhaitant la paix et la justice à tous les peuples. Pour la seconde fois dans
l’Histoire toutes les religions du monde se trouvaient réunies en un même lieu
pour prier Dieu, chacune à sa manière, pour la paix dans le monde. Sa Béatitude
le Patriarche Fouad Twal confiait à ce moment-là : « J’étais à Assise il y a 25
ans. Il faut revenir au même enthousiasme, au même esprit de communion. Cet
anniversaire doit être un nouveau point de départ. » Ce que le Patriarche retient
d’Assise, c’est que « les religions ont une responsabilité toute particulière pour
aider les hommes à construire la paix. Les religions sont un facteur de paix.
Nous condamnons toute violence contre les lieux de culte et le mépris des symboles religieux. »
Le Pape a également
explicitement invité les
catholiques du monde entier, et de manière idéale «
tous les hommes de bonne
volonté », à accompagner
par la prière cette initiative
dans le but de « renouveler solennellement l’engagement des croyants de
chaque religion à vivre leur
Octobre – Décembre 2011
291
foi religieuse comme service pour la cause de la paix. Celui qui est en chemin
vers Dieu, ne peut pas ne pas transmettre la paix, celui qui construit la paix
ne peut pas ne pas se rapprocher de Dieu. » (Journée Mondiale pour la Paix
01.01.2011).
Le Pape Benoît XVI est intervenu en la Basilique Sainte-Marie-desAnges. Dans son discours contre le fanatisme religieux, le Pape a dénoncé « la
cruauté impitoyable » du terrorisme et de la violence religieuse qui « contribue
à la destruction » de la religion. Il a aussi déclaré sa « honte » pour les violences commises par les chrétiens dans le passé. C’est le cardinal Peter Turkson, président du Conseil Pontifical Justice et Paix qui a inauguré la journée et
souligné que la présence de tous à Assise était « la conscience d’être appelés
à vivre ensemble dans la paix (…) La recherche incessante de ce désir de paix
fait de nous des compagnons de voyage. » Tirant ainsi le fil rouge de cette rencontre d’Assise durant laquelle ont pris la parole les représentants des diverses
délégations.
Printemps arabe et Jérusalem
Dans les interventions, le Patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, a exprimé son inquiétude pour « la marginalisation accrue des
communautés chrétiennes du Moyen-Orient », et affirmé que « la seule manière
de nous lever contre l’instrumentalisation belliciste des religions est de nous placer comme des médiateurs de paix. » Le révérend Olav Fykse Tveit, secrétaire
général du Conseil œcuménique des Eglises a lui aussi orienté ses propos sur la
réalité actuelle de la Terre Sainte en rappelant que « pour le conseil œcuménique
des Eglises, un engagement précis pour les prochaines années sera celui de travailler à une paix juste à Jérusalem et pour tous les peuples qui vivent à Jérusalem et autour de la ville, qui comporte le mot shalom-salam dans son nom. (…)
C’est la ville qui par son nom est appelée à donner une vision de paix, mais qui
au cours de l’histoire est devenu si souvent un lieu de conflit. Prions, comme responsables religieux, pour la justice et la paix pour Jérusalem et pour tous ceux
qui y vivent », a-t-il enfin demandé.
Plus largement, il a également souligné qu’un des grands obstacles aujourd’hui à une paix juste est le niveau élevé de chômage chez les jeunes dans le
monde entier et évoquant les printemps arabes, il affirme que la vision et le courage des jeunes sont précieux pour effectuer les changements nécessaires pour
obtenir la paix.
292
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Au cours de son intervention, l’archevêque de Canterbury, Rowan Douglas
Williams a assuré qu’« une paix durable commence là où nous voyons notre prochain comme un autre nous-mêmes ».
Aux yeux du rabbin David Rosen, directeur international pour les Affaires
interreligieuses du Grand Rabbinat d’Israël « ce que les hommes et les femmes recherchent est cette idée de paix comme l’expression sublime de la volonté divine
et l’image divine dans laquelle chaque être humain est créé ».
Les leaders religieux d’Israël réunis à Rome
Dans le sillage d’Assise, le Saint Père a organisé au Vatican le 10 novembre
dernier une rencontre du Conseil des chefs religieux en Israël qui a comme raison
d’être de favoriser la compréhension et le respect mutuels. Pour le Patriarche « les
différentes communautés chrétienne, juive, musulmane, druze croient encore dans
la force de la prière pour plus de réconciliation et de bon voisinage. Le dialogue
interreligieux est une condition indispensable pour créer un climat de confiance,
d’amitié et de collaboration. » (Message de Noël 2011).
La délégation des principaux chefs religieux d’Israël dont faisait partie le Patriarche latin de Jérusalem Mgr Fouad Twal comptait également le grand rabbin
d’Israël, Yonah Metzger, le chef des imams d’Israël, Mohamad Kiwan, ainsi que
le chef de la communauté druze, Moufak Tarif.
Dans son discours, le Pape a rappelé l’importance de l’engagement de
toutes les religions pour bâtir une culture de paix. « Dans un moment délicat
du dialogue interreligieux - a-t-il dit à ses hôtes - il est plus que jamais important d’entretenir un
climat d’amitié et de
confiance. C’est une
nécessité toute particulière pour les responsables
religieux
de la Terre Sainte,
couverte des signes de
nos traditions, qui font
chaque jour la difficile expérience de la
coexistence. » Le Pape
Octobre – Décembre 2011
293
avait déjà rencontré ce Conseil durant son séjour en Terre Sainte en 2009 et
avait alors invité ses membres à se réunir une prochaine fois à Rome. Le Conseil
a accepté l’invitation signale un communiqué de l’Ambassade d’Israël près le
Saint-Siège. D’après ce même communiqué « la rencontre sera une première
du genre dans l’histoire des relations entre Israël et le Saint-Siège, et dans les
annales des relations entre le Pape et la Terre Sainte. » Le Saint Père a confié
avoir prié en mai 2009 devant le Mur Occidental pour la paix en Terre Sainte
en disant : « Dieu éternel, en cette ville de la paix chère aux juifs, aux chrétiens
et aux musulmans, je te présente les joies et les espérances, les attentes et les
épreuves, de l’humanité entière. Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, entend
le cri des affligés et des spoliés. (...) Puisse-t-il (Dieu : ndlr) entendre l’appel de
tous ceux qui s’engagent pour la paix à Jérusalem. »
Forum islamo-catholique
Preuve de l’importance du dialogue, encore, du 21 au 23 novembre, à
Amman le second Forum islamo-catholique a réuni des hauts représentants catholiques et musulmans de la région. « Ce que nous attendons de ces rencontres,
c’est une dissipation des préjugés et une estime réciproque pour apprendre à
connaître nos valeurs communes et dresser des ponts de bon sens et de bonne
entente, sans oublier l’importance du dialogue de la vie quotidienne dans nos
écoles et nos différentes institutions » a souhaité le Patriarche dans ses vœux de
Noël. Cette seconde édition du forum islamo-catholique a eu pour thème : « Raison, foi et personne humaine. Perspectives chrétiennes et musulmanes. » Ce thème
donne largement écho au discours de Ratisbonne de Benoît XVI en 2006 qui
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
294
s’articulait autour de ce
rapport entre les deux
concepts. Cette rencontre
a eu lieu trois ans après
la première édition de ce
forum qui avait été organisée à Rome du 4 au 6
novembre 2008. Elle répondait à une lettre écrite
en octobre 2007 par 138
savants musulmans qui
s’étaient adressés à Benoît XVI et à d’autres responsables des Eglises chrétiennes en proposant « une parole commune ». Justement suite à ce fameux
discours de Ratisbonne. Pour cette année, à l’invitation du prince Ghazi Bin Muhammad Bin Talal, participaient des savants, des penseurs et des hommes de religion musulmane et catholique de 18 pays arabes, islamiques et non islamiques.
La délégation catholique, elle, fut emmenée par le cardinal Jean-Louis Tauran,
Président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. 24 personnes en
font partie dont des membres du Dicastère, des responsables des Eglises locales
et des experts. Mgr Salim Sayegh, évêque auxiliaire et vicaire patriarcal pour la
Jordanie représentait le Patriarche latin de Jérusalem.
Le 22 novembre Sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie a reçu au Cabinet royal hachémite les membres du Forum. Au cours de cette audience, le
Souverain jordanien s’est réjouit des efforts que déploie le Forum dans la promotion du dialogue entre les adeptes des religions islamique et chrétienne et de
la diffusion des valeurs de modération, de tolérance et de respect mutuel. Sa
Majesté le roi Abdallah II a appelé les participants à transmettre à leurs sociétés
leurs expériences et leurs idées sur la coexistence et les valeurs communes aux
religions révélées. Le Roi a également souligné l’importance de Jérusalem en
tant que symbole de coexistence religieuse dans la région pour les générations
actuelles et futures.
Christophe Lafontaine
✯ ✯ ✯
Octobre – Décembre 2011
295
Le dialogue interreligieux
en Terre Sainte
Plusieurs rencontres interreligieuses ont eu cours en Terre Sainte ces trois derniers
mois. Rétrospective.
Mercredi 16 novembre, Mgr Antonio Franco, Nonce apostolique en Israël, accompagné de Mgr Marcuzzo, vicaire patriarcal à Nazareth, ainsi que
Mgr Elias Shaccour, archevêque grec-catholique de Saint Jean d’Acre, Haïfa et
Nazareth (Galilée), ont rencontré Sheikh Muaffaq Tarif, chef de la communauté
Druze en Israël à Julis, au Nord-Est de Saint Jean d’Acre. Les Druzes sont un
dérivé de l’ismaélisme (Ismaël, est le premier fils d’Arbraham), c’est-à-dire une
branche du chiisme. Les Druzes sont très présents en Galilée : d’après un rapport américain établi en 2005 sur la répartition des religions, on en compte 118
000 en Israël. Mgr Franco a dans son intervention repris l’essence des messages
d’Assise et de Rome. Mgr Shaccour a évoqué les problèmes dans les villages
mixtes : « Nous voulons résoudre ces problèmes grâce à nos religions » a-t-il
déclaré. De son côté, Mgr Marcuzzo a parlé de Fakhr-el Din, prince Druze des
XVI- XVIIèmes sicècles, qui avait donné aux franciscains le lieu de l’Annonciation à Nazareth et le Mont Tabor. Il a aussi mentionné les problèmes existants
dans certains villages, soulignant que la tendance était à l’amélioration. En reprenant en substance ce qui avait été dit au Synode 2000, l’évêque auxiliaire
pour Nazareth a conclu ainsi : « Ces rencontres peuvent nous aider à faire
passer ce message de paix aux fidèles. »
Le jeudi 24 novembre,
à Bethléem, trois évêques catholiques, Mgr William Shomali (vicaire du Patriarcat
latin pour Jérusalem), Mgr
Joseph-Jules Zerey (vicaire
patriarcal grec-catholique de
Jérusalem) et Mgr Grégoire
Boutros Malki (évêque syrien-catholique de Jérusalem)
296
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
ont rencontré le Mufti de Bethléem, Sheikh Abdel Majid Ata à l’occasion de la
nouvelle année pour les musulmans, le 1er Muharram 1433 de l’Hégire, soit le 26
novembre 2011. Les trois évêques étaient accompagnés par le curé de Beit Jala,
le Père Ibrahim Shomali et le curé de Bethléem, le Père Marwan Dides, ofm. Le
responsable des mosquées de la zone de Bethléem a également participé à cette
rencontre. Lors de cet entretien, Sheikh Abdel Majid Ata a exprimé son désir
de promouvoir un Islam modéré et d’encourager le dialogue interreligieux. En
valeur d’exemple, il a confié qu’il n’hésitait pas à recevoir des groupes d’étrangers désireux de mieux connaître l’Islam. Mgr Shomali a voulu par cette visite
répondre à celle que le Mufti lui avait rendue lors de son ordination épiscopale.
Avec lui, il a rappelé l’importance du prêche à l’église (le dimanche) ou à la
mosquée (le vendredi) pour aiguiser « l’ouverture et le dialogue à l’autre ». Ce
à quoi le Mufti a répondu par l’affirmative en explicitant même qu’il était bon
de distribuer aux Imams un canevas pour chaque prédication autour duquel ils
peuvent nourrir leurs discours sans trop sortir du cadre. Et Sheikh Abdel Majid
Ata de rappeler aussi l’instruction donnée aux Imams de « ne pas tenir de propos
trop négatifs dans leurs prêches. » Le Mufti a par ailleurs reconnu que Bethléem avait une situation particulière où les relations interreligieuses devaient être
privilégiées. A ce dire, Mgr Shomali a reconnu que le Mufti de Bethléem était «
très ouvert » au dialogue islamo-chrétien. Et même s’il y a du progrès, l’évêque
auxiliaire pour Jérusalem a appelé « à une plus grande ouverture de la part des
chrétiens et des musulmans pour que les deux parties se libèrent d’un esprit trop
communautariste. » Le Père Dides ainsi que Mgr Shomali ont aussi insisté sur
l’importance de l’éducation à cette ouverture d’esprit et de dialogue qui n’est
pas toujours perceptible dans les manuels scolaires. En conclusion de cette ren-
Octobre – Décembre 2011
297
contre, le Mufti de Bethléem a demandé que ces rencontres se multiplient aussi
bien entre les chefs religieux, qu’au sein de la population.
Le 1er décembre, plusieurs dignitaires et intellectuels chrétiens et musulmans se sont réunis à Beit Sahour pour une conférence sur le thème : ‟ Comment
cohabiter dans un futur Etat palestinien ? ”. Participaient notamment à l’événement S.B. Mgr Michel Sabbah, Patriarche émérite de Jérusalem, le Sheikh Muhammad Ahmad Hussein, Grand Mufti de Jérusalem, et le Sheikh Abdel Majid
Ata, Mufti de Bethléem. Dans la journée, le P. Rafik Khoury, prêtre au séminaire
patriarcal de Beit Jala, et le Mufti de Bethléem, ont rappelé plusieurs principes
comme « l’importance d’une citoyenneté égale, l’unité nationale, et le pluralisme. » Les intervenants ont encouragé unanimement « la convivialité, le combat
contre le fanatisme religieux et tribal, et la culture de l’acceptation de l’autre. »
Et le pasteur Naïm Hattik pour Sabeel, de rajouter en parlant de la conversion
que « le changement doit intervenir en nous-mêmes d’abord. Les familles musulmanes et chrétiennes doivent consolider leurs liens de voisinage. » Enfin il
a évoqué « la future constitution palestinienne qui doit être examinée pour se
référer à des valeurs et des principes tels que la démocratie, le pluralisme et la
citoyenneté. »
Puis pendant trois jours, du 15 au 17 décembre, l’instance de dialogue
interreligieux œcuménique Al-Liqa, basée à Bethléem, a réuni près de 200 personnes à Bethléem. Cette 19ème session avait pour thème "Une vision chrétienne
arabe pour un avenir différent arabe et palestinien ″. Le congrès rassemblait
des hommes d’églises des différentes confessions mais aussi des professeurs
d’université, docteurs, journalistes pour réfléchir ensemble, concrètement, à
l’avenir des chrétiens en Terre Sainte. Le 14 décembre, d’ailleurs, avait également eu lieu à Nazareth une soirée culturelle organisée par l’association
Diyar et par son président, le pasteur Mitri Al-Rahib (également présent au
congrès d’Al-Liqa). La conférence intitulée « les Chrétiens arabes, un regard
vers l’avenir » se basait sur les dernières statistiques récentes concernant la
présence chrétienne en Terre Sainte. Les chiffres montrent que le nombre de
chrétiens ne devrait pas baisser mais qu’il a au contraire tendance à augmenter.
Mais attention il s’agit d’une augmentation en nombre mais pas en proportion
qui, elle, a tendance à baisser.
La Rédaction
✯ ✯ ✯
298
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Les religions côte-à-côte
pour condamner les violations de lieux de culte
Plusieurs actes de profanations de lieux de culte ont entaché les valeurs de
respect, de tolérance et de modération dans le dialogue interreligieux. L’Eglise latine de Jérusalem a exprimé à plusieurs reprises sa peine, sa solidarité et sa prière
pour ceux qui souffrent de ces manques de respect.
Le 5 octobre 2011 :
Le Patriarcat latin de Jérusalem exprime sa « désolation » en condamnant
l’incendie de la mosquée du village bédouin de Touba Zangaria, en Galilée (Nord
d’Israël). « C’est un crime contre un lieu de culte et une véritable atteinte aux
valeurs de respect des religions ».
Le 8 octobre 2011 :
L’Assemblée des Ordinaires chrétiens de Terre Sainte s’exprime également : « Nous avons assisté ces derniers jours à de fréquentes violations de
lieux de culte et de cimetières, qui ont été brulés et profanés. Ces actes criminels ne sont pas limités à quelques endroits, mais s’étendent de la Galilée à
Jaffa. Une poignée de fondamentalistes sont derrière de tels actes. Nous faisons face à un phénomène nouveau de violence à l’intérieur même de l’Etat,
lequel est responsable de la sécurité et de la sûreté de tous, et particulièrement
des lieux de culte. »
Le 8 décembre 2011:
Le Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte condamne les actes
de profanation de la mosquée du village de Burkin dans le nord de la Cisjordanie,
le 7 décembre 2011. Le Conseil appelle les fidèles de toutes confessions - chrétiens, juifs et musulmans - à respecter tous les Lieux saints et les sites appartenant
aux trois religions, et décourage fortement les comportements extrémistes qui
exploitent ou impliquent la religion dans un différend politique ou territorial. ■
Octobre – Décembre 2011
299
Nouvelles du diocèse
et activités pastorales
DANS LE DIOCESE
• Actualités
22.10.11 : L’Institut Effata fête
ses 40 ans
Le 22 octobre, l’Institut Effata tenu
par les Sœurs de Sainte Dorothée a fêté
ses 40 ans. L’occasion aussi de célébrer les 50 ans de canonisation de Ste
Maria Bertilla, religieuse des Sœurs de
Sainte Dorothée. Effata Paolo VI est
un institut pontifical, voulu par Paul
VI lors de son voyage en Terre Sainte
en 1964, pour venir en aide aux enfants sourds et malentendants ne bénéficiant alors d’aucune prise en charge.
Dès 1971, la maison a été confiée aux
Sœurs de Sainte Dorothée. L’institut
accueille aujourd’hui environ 150 enfants sourds chaque année. Ils viennent de Béthleem, Beith Jala, Beith
Sahour, Ramallah, Hébron ou encore
Jéricho, et sont de toutes religions. La
messe présidée par Mgr Fouad Twal,
accompagné par Mgr Bathish et par le
nonce apostolique Mgr Franco dans la
chapelle de l’école à Bethléem a rassemblé près de 250 personnes. Dans
son homélie le Patriarche a remercié
à plusieurs reprises les Sœurs et tout
le personnel éducatif pour leur générosité. Grâce à leur dévouement, ils permettent aux enfants sourds d’accéder à
une vie sociale normale. Reprenant la
parole de Jésus « ephata ! » (cf. Marc
7, 32-37), le Patriarche a exhorté chacun « à s’ouvrir », rappelant que notre
vocation à tous est d’être en relation avec le Seigneur et avec
nos frères. A la fin de la messe,
Mgr Franco a transmis aux fidèles le message de S. Em. le
Cardinal Sandri, Préfet de la
Congrégation pour les Églises
orientales, qui regrettait de ne
pouvoir être présent lors de
cette cérémonie.
D’après un article
d’Amélie de La Hougue
300
26-27.10.11 : Assemblée plénière
des Ordinaires Catholiques de
Terre Sainte à Amman (AOCTS)
L’AOCTS s’est tenue au vicariat
latin d’Amman. Deux sujets d’importance ont été évoqués la journée du
26 : le premier concerne la formation
d’une commission épiscopale pour les
relations avec le Judaïsme et l’Islam.
Mgr Shomali explique qu’il a été décidé d’établir « trois sous-commissions »
réparties de la manière suivante : en Israël, les évêques Mgr Marcuzzo et Mgr
Shaccour seront en charge du dialogue
avec le Judaïsme et l’Islam ; pour les
Territoires palestiniens, Mgr Shomali
s’occupera des relations avec l’Islam et
en Jordanie, il s’agira de Mgr Ayyash
et Mgr Sayegh. Le deuxième dossier qui a été abordé est la pastorale
des migrants, une nouvelle réalité en
Terre Sainte. Le Père David Neuhaus
a présenté les efforts significatifs en
Israël pour coordonner le travail des
différents acteurs qui se consacrent
dans le pays au service des travailleurs
étrangers et réfugiés. De son côté, le
Père Herrera-Dias a présenté la situation particulière de Chypre et le Père
Raymond Moussali, représentant de
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
l’Eglise chaldéenne, a décrit la réalité
des réfugiés irakiens en Jordanie. Le
site du vicariat hébréophone rapporte
que l’Assemblée à l’unanimité a exprimé son accord pour intensifier son travail en vue de servir cette nouvelle population de chrétiens en Terre Sainte.
La journée s’est conclue par une messe
célébrée à la cathédrale Saint Georges
(évêché des melkites) d’Amman après
que trois jeunes qui ont participé aux
JMJ de Madrid ont donné leur témoignage.
Le lendemain, jeudi 27 octobre,
une partie importante de la journée a
été consacrée à la question des écoles
catholiques en Terre Sainte afin de discuter d’un « projet éducatif » pour ces
écoles et de sa mise en œuvre, comme
la formation et l’éducation chrétienne
dans les écoles. Sœur Virginie Habib
(sœur du Rosaire) et le Père Imad Twal
(venu pour l’occasion de Liverpool)
étaient invités en tant qu’experts pour
présenter un plan de vue général sur
les écoles en soulignant leur plan de
développement, leur vocation, le rôle
des catéchistes, leurs problèmes financiers, et le pourcentage des chrétiens
en leur sein. Puis des comptes-rendus
ont été donnés par les trois
bureaux responsables des
écoles, correspondant à
trois régions du diocèse : le
Père Riyad Hijazeen pour
la Jordanie, le Père Faysal
Hijazeen pour la Palestine
et le Diacre Jiryis Mansour
pour Israël.
Christophe Lafontaine
Octobre – Décembre 2011
27.10.11 : Pèlerinage de la communauté catholique au Jourdain
Jeudi 27 octobre a eu lieu le traditionnel pèlerinage de la communauté
catholique de Terre Sainte au Jourdain,
guidé par le P. Pizzaballa, Custode de
Terre Sainte.
Quelques centaines de pèlerins venant de Jérusalem, Jéricho, Bethléem
et d’autres Territoires palestiniens et
israéliens, mais aussi de nombreux
groupes de pèlerins étrangers, se sont
retrouvés ce matin sur la rive du Jourdain pour la célébration de la messe.
301
Le Custode de Terre Sainte a présidé
la célébration dans ce lieu le plus profond de la Terre. Il était accompagné
des frères franciscains et d’une dizaine
de concélébrants.
La liturgie, les chants, les lectures,
ont rappelé au cœur des fidèles le mystère du Baptême du Christ qui s’est
révélé Fils de Dieu au monde au début de sa vie publique, grâce au témoignage de Jean-Baptiste.
C’est la dernière année que la
Custodie organise ce pèlerinage au
Jourdain à ces dates-là. En effet, grâce à
la récente ouverture du site touristique
au public par l’autorité israélienne,
la date du pèlerinage sera maintenant
fixée au premier dimanche après la
fête de l’Epiphanie (6 janvier), selon
le calendrier de l’Église catholique. La
date du pèlerinage de 2012 sera donc
le 8 janvier, date du baptême du Christ.
Andres Bergamini
30.10.11
Les chrétiens de Terre Sainte autour de leur Mère à Deir Rafat
Le jour officiel de la fête de Notre-Dame de Palestine est fixé au 25 octobre.
Mais c’est dimanche 30, dans le sanctuaire marial de Deir Rafat dans la vallée de
Soreq, que les catholiques de Terre Sainte se sont rendus pour honorer solennellement leur Mère, la Vierge Marie qui est aussi fille de cette terre. Une occasion
peu fréquente pour les chrétiens d’Israël et des Territoires palestiniens de se retrouver pour prier ensemble Marie : « nous honorons la Vierge Marie d’une manière toute particulière et nous la proclamons notre Reine dans ce pays où elle
a vécu les mystères de l’Incarnation et de la Rédemption.(…) Nous croyons que
maintenant, partageant la gloire de son Fils, Marie intercède avec prédilection
pour ce pays et pour ceux qui cheminent encore sur cette Terre qu’a sanctifié le
sang du Christ. » Toute la liturgie du jour chante la gloire de Marie et les fidèles
continuent inlassablement de demander son intercession pour la paix en Terre
302
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Sainte. Pour la célébration de la fête patronale du diocèse
de Jérusalem, pas
moins de 700 personnes – familles,
enfants, prêtres et
séminaristes, religieux et volontaires
en Terre Sainte – venus des quatre coins
du diocèse se sont
rassemblés. Malheureusement, seuls 70 laissez-passer sur les 1000 demandés par les chrétiens de
Ramallah, ont été octroyés par Israël.
La concélébration eucharistique a été présidée par Sa Béatitude le Patriarche
Fouad Twal, aux côtés de qui se tenaient Mgr Marcuzzo (vicaire pour Nazareth),
Mgr Jules Zerey (vicaire patriarcal melkite de Jérusalem), Mgr Bathish (vicaire
général émérite) ainsi que le Père David Neuhaus (vicaire pour les hébréophones
catholiques en Israël) et le Père Pietro Fellet, cérémoniaire. Parmi la trentaine de
prêtres qui entouraient aussi le Patriarche, les pères servites en charge (avec les
sœurs de la famille monastique de Bethléem) du sanctuaire : Frère Carlos Salvador Ma. Razo osm, et Frère Roch Boulanger osm. Leur vicaire général, le Père
Franco M. Azzali osm, venu de Rome était aussi présent. Toute la célébration a
été animée par les petits et grands séminaristes de Beit Jala.
Dans son homélie, le Patriarche a rappelé les disciples enfermés et pétris de peur
au Cénacle mais rassurés par la présence de Marie : le Patriarche invite les chrétiens
du pays à ne pas hésiter à confier leurs craintes et leurs découragements à leur Mère
Marie. L’avenir du « Printemps arabe » avec ses incertitudes peut être confié à Marie dans la promesse que le Seigneur sera toujours avec eux, jusqu’à la fin.
La fête s’est conclue avec une belle et longue procession autour du sanctuaire.
Au pied du sanctuaire, tous les fidèles ont récité la prière à Notre-Dame de Palestine
et reçu la bénédiction solennelle. Au-dessus du fronton domine une statue de bronze
haute de 6 mètres. La Sainte Vierge y est représentée la main étendue pour bénir sa
terre.
Mardi 8 novembre une autre célébration pour fêter Notre-Dame de Palestine
a eu lieu à Rome en présence du Patriarche et du nouveau Pro-Grand maître de
l’Ordre du Saint Sépulcre, Mgr O’Brien.
D’après un article de Christophe Lafontaine
Octobre – Décembre 2011
14 au 19.11.11 :
Congrès des directeurs diocésains
de pèlerinage français
Le Congrès de l’Association nationale des directeurs diocésains de
pèlerinage (ANDDP) de France, s’est
déroulé pour la première fois à Jérusalem, du 14 au 19 novembre. Le fil
rouge des rencontres s’articula autour
du verset « Tu as aimé, Seigneur, cette
terre » (Ps 84), avec l’objectif d’«
inviter à pèleriner en Terre Sainte ».
Mgr Shomali, évêque auxiliaire pour
Jérusalem, a inauguré ce congrès et a
lu un message de la part de Mgr Twal,
Patriarche latin de Jérusalem. Dans
ce discours, le Patriarche explique
qu’un pèlerinage en Terre Sainte obéit
à trois vocations pour le même but :
rencontrer Dieu. D’abord, en rappelant qu’être pèlerin est une vocation.
C’est une opportunité pour rencontrer
« le Christ dans les lieux mêmes où il a
vécu ». En deuxième lieu, le Patriarche
souligne qu’organiser un pèlerinage
en Terre Sainte en tant que directeurs diocésains est une mission, en
soulignant l’importance des fruits spirituels qu’un pèlerinage bien préparé
peut apporter. La troisième vocation
des pèlerinages est l’accueil des pèlerins par l’Eglise locale : « notre
Eglise locale dans toutes ses structures
(…) est bien disposée à cet accueil.
Nous continuons à donner la carte
verte pour faciliter l’animation spirituelle. Nous pensons dans l’avenir à
créer des chapelles pour administrer
le sacrement de pénitence et de la réconciliation. Nous encourageons les
303
pèlerins à assister un dimanche à une
messe paroissiale pour rencontrer les
pierres vivantes de cette Eglise. » Le
Patriarcat n’a pas manqué de saluer
la Custodie de Terre Sainte pour ses
« efforts louables » que ce soit au niveau des centres d’accueil des pèlerins
comme dans l’organisation des messes
dans les différents Lieux Saints.
Christophe Lafontaine
18.11.11 : Bienheureuse
Marie-Alphonsine fêtée
dans tout le diocèse
Dans toute la Terre Sainte, des
milliers de fidèles se sont réunis dans
plusieurs villes, pour honorer la bienheureuse encore bien présente dans
la mémoire et le cœur. Fondatrice des
sœurs du Rosaire, Mère Marie-Alphonsine a été béatifiée il y a voilà
deux ans. Cette enfant de Terre Sainte
reste dans toutes les mémoires. Le 18
novembre, à Jaffa
de Nazareth (Galilée) 1500 fidèles
étaient réunis. A
l’invitation du curé
de la paroisse le P.
Elias Tabban et des
sœurs du Rosaire,
dont la Supérieure
304
générale Mère Iness Al-Yacoub, les
fidèles ont accueilli les reliques de la
bienheureuse, qui ont été déposées au
sanctuaire du Puits. Ce lieu fait mémoire d’un miracle accompli du vivant
de la bienheureuse. De nombreuses
personnes y viennent chaque année
pour demander des grâces par son intercession. Après lecture d’une biographie de la bienheureuse, les sœurs
du Rosaire ont animé le chapelet à travers des méditations s’appuyant sur les
paroles de leur mère fondatrice. Mgr
Marcuzzo a prêché, tandis que Mgr
Michel Sabbah, Patriarche émérite de
Jérusalem, a présidé la messe avec une
dizaine de prêtres du patriarcat latin et
de frères franciscains. Le vicaire patriarcal pour Israël a, dans son homélie, mis en relief la figure de Marie-Alphonsine « comme une personnalité
consacrée exclusivement aux valeurs
spirituelles qui ont dominé sa vie et
transcendent ainsi le temps pour nous
parler aujourd’hui. » C’est également
« une enfant de la Terre Sainte qui
ayant reçu un message de la sainte
Vierge a toujours veillé à être fidèle à
l’Eglise et accomplir tout par elle, en
elle et à travers elle ».
Le lendemain, 19 novembre, pour
fêter les deux ans de sa béatification
qui a eu lieu le 22 novembre 2009, 250
fidèles se sont aussi réunis pour la célébration de l’Eucharistie à Mamilla à
Jérusalem. Mgr Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem, a livré une méditation sur l’Evangile des Béatitudes:
« Bienheureuse Marie-Alphonsine a
vécu les béatitudes. Le 8 novembre
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
nous avons fait mémoire de tous les
saints de Jérusalem qui ont eux-mêmes
vécu les béatitudes. Enfin le 1er novembre, nous avons fêté des millions
de saints qui ont vécu les Béatitudes.
Que cela veut-il dire ? Que vivre les
béatitudes, vivre de la sainteté est possible pour nous ! En effet la grâce de
Dieu ne manque jamais. » Mamilla est
le lieu où Mère Marie-Alphonsine fut
enterrée.
La Bienheureuse a en outre été fêtée à Bethléem, et à Fuheis en Jordanie
où le P. Imad Twal a célébré une messe
en son honneur.
D’après un article de Daniel Le
29-30.11.11 : 10ème réunion
du Conseil des Églises
du Moyen-Orient (Cemo)
La 10ème Assemblée générale des
Eglises du Moyen-Orient a débuté le
29 novembre au matin, à Chypre, avec
pour thème « Et la multitude de ceux
qui avaient cru n’était qu’un seul cœur
et qu’une âme. » Après la prière orthodoxe du matin, l’archevêque de Chypre
Christophoros II, hôte pour l’occasion,
a accueilli les participants. Il a souligné l’importance de cette réunion qui
se déroule à un moment où MoyenOrient et Afrique du Nord rencontrent
Octobre – Décembre 2011
des soubresauts de violence et de révolution. Il a déclaré : « nous sommes
tous réunis ici pour prier et participer
à la création d’une atmosphère pacifique entre les peuples de la région. »
Il a ajouté que « le Conseil des Eglises
a souffert pendant un certain nombre
d’années d’importants problèmes administratifs et financiers. Il a un besoin
de réforme et d’un changement de politique avec comme critère l’ouverture
pour renforcer le dialogue entre chrétiens, musulmans et juifs. » Il a conclu
en disant que « le choix de la paix est le
choix de l’Eglise d’Orient. »
Parmi les participants de l’Assemblée qui s’est tenue à Paphos, se trouvaient les chefs des quatre familles,
les membres du comité exécutif et les
Patriarches orientaux, à savoir : le Patriarche latin de Jérusalem, S.B. Mgr
Fouad Twal, le Patriarche d’Antioche
S.B. Mgr Gregorios III Lahham et le Patriarche syriaque-catholique S.B. Mgr
Joseph Younan III. Etaient également
présents des représentants du Conseil
œcuménique des Eglises, de l’archevêque de Canterbury, du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des
chrétiens ainsi que le Patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée
Ier. Le Patriarche orthodoxe d’Egypte
Théodore II a, quant a lui, participé à ce
Conseil pour la première fois.
Le Patriarche Théophile III, président de l’ancien conseil, a exprimé sa
gratitude à l’archevêque de Chypre et a
souligné dans son discours l’importance
de Jérusalem. Il a exprimé l’espoir d’un
avenir brillant et pacifique dans cette
305
Ville. Il a souhaité qu’elle parvienne à
être une source d’espoir pour tous, chrétiens, musulmans et juifs, et qu’ainsi
elle devienne une source d’illumination
spirituelle pour le monde entier.
Le Patriarche arménien orthodoxe
Aram, représentant de la famille orthodoxe orientale, a affirmé que « malgré
toutes nos différences, nous nous
trouvons réunis autour de notre Sauveur Jésus-Christ, qui nous offre son
soutien dans ces moments difficiles,
afin d’en sortir ensemble comme des
témoins de son grand amour et de
sa miséricorde. » Mgr Boulos Matar,
représentant de la famille catholique, a
quant à lui exprimé au nom de l’Eglise
catholique l’espoir pour la perpétuation du Conseil sous la grâce de l’Esprit-Saint. Il a ajouté que « le Synode
de l’Eglise catholique pour le MoyenOrient a exhorté dans sa 28ème recommandation sur la nécessité de la perpétuation du Conseil et du soutien que l’on
doit lui accorder pour la réalisation de
ses objectifs œcuméniques. »
La 10ème Assemblée générale du
Conseil du Moyen-Orient s’est terminée
le 30 novembre par l’élection des présidents des quatre familles de l’Eglise
qui composent le Conseil, l’élection
des nouveaux membres pour le Comité
exécutif ainsi que l’élection du Secrétaire général pour une période de quatre
ans. C’est le Père Dr. Paul Rouhana de
l’Eglise maronite, qui succède au professeur Dr. Amin Girges Saleh pour
la fonction de Secrétaire Général du
Cemo. (Cf. Communiqué final p.355)
D’après le P. Rifaat Bader pour abouna.org
306
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Le Conseil des Églises du Moyen-Orient (Cemo)
Le Conseil des Églises du Moyen-Orient (Cemo), fondé en mai 1974 est un
rassemblement d’Églises du Moyen-Orient. C’est aussi la branche régionale du
Conseil œcuménique des Églises. Les Églises membres appartiennent à presque
toutes les traditions chrétiennes, notamment orthodoxes orientales, orthodoxes,
catholiques (latines et orientales), anglicanes et protestantes. Les Eglises catholiques ont rejoint ce Conseil en 1990.
Les Assemblées générales du Cemo se tiennent tous les quatre ans. Les
membres sont constitués des quatre présidents du Cemo (représentant les
quatre familles ecclésiales du Moyen-Orient : les Eglises orthodoxes orientales,
catholiques et protestantes), des membres du comité exécutif, de délégués des
Eglises membres du Cemo. Au cours de ces assemblées, les membres analysent
la vie, le fonctionnement, la situation financière du Cemo pour les quatre dernières années. Elle envisage en même temps les orientations pour les quatre prochaines années. Ces discussions et analyses reposent sur les rapports du Secrétaire général, des directeurs des sections et des programmes. Au cours de ces
rencontres, sont prévues les élections des présidents, des nouveaux membres du
comité exécutif et du Secrétaire général.
02.12.11 : Portes ouvertes
de la société saint Yves
La journée porte ouverte a eu lieu
le vendredi 2 décembre, de 12h à 18h
en collaboration avec différentes organisations partenaires de la société
Saint Yves (voir encadré ci-contre).
Le but de ces journées est de sensibiliser chacun aux droits de l’homme.
La journée a commencé par un mot
d’accueil du président Raffoul Rofa
remerciant chacun pour sa présence,
suivi d’une élocution de Mgr Shomali, évêque auxiliaire pour Jérusalem
présent pour l’occasion. L’évêque a
rappelé les trois missions principales
de l’Eglise : enseigner la foi, faire
vivre les sacrements et améliorer la
charité au bénéfice des droits de chacun. Il a ainsi félicité la Société St
Yves qui répond parfaitement à cette
troisième mission « par son engagement à protéger les plus faibles ». Il
les a remerciés pour l’initiative de cette
journée qui permet « de communiquer
et d’éduquer le public sur les droits immuables à chaque personne ». Le Père
Emile Salaytah, président du Tribunal
ecclésiastique du Patriarcat latin, puis
Raffoul Rofa ont conclu l’ouverture
de la journée en exprimant au person-
Octobre – Décembre 2011
nel leur gratitude pour leur dévouement et leur engagement à la défense
des plus faibles. Cinq conférences ont
ponctué le reste de la journée, traitant
du droit des résidents, de l’assurance
307
santé, de la démolition de maisons,
des permis, de la question des regroupements familiaux, et du droit des enfants.
Amélie de La Hougue
La société Saint Yves a 20 ans
La Société St Yves est une organisation catholique défendant les Droits de
l’Homme et travaillant sous le patronage du Patriarcat latin de Jérusalem. Elle a
été fondée en 1991 par l’ancien Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, pour aider « les pauvres et les opprimés », selon la doctrine sociale de l’Église
catholique et sans distinction de religion, de race, de sexe ou de couleur. La société St Yves fournit gratuitement l’assistance juridique, l’avocat et le plaidoyer
pour les membres de la communauté. Sa devise : être le gardien de son frère,
en fournissant un service professionnel, honnête et transparent pour défendre
les plus faibles. A l’image de leur Saint Patron, Saint Yves, prêtre et avocat français de Bretagne du XIIIème siècle. Cette année, la Société Saint Yves fête son
20ème anniversaire : depuis 20 années elle lutte pour les droits civils et sociaux
des habitants de Terre Sainte en couvrant de multiples domaines : droits de résidence, enregistrement des enfants, regroupement familial, assurances, droits
des femmes, démolition de maisons, droits de détention et d’interrogatoire, droits
des prisonniers ou encore droit de protester pacifiquement. En 2011, elle a traité
700 cas et assistée environ 2000 personnes.
18.12.11 :
Le Patriarche célèbre Noël à Gaza
avec quelques jours d’avance
C’est dans cette paroisse de Gaza,
la plus éprouvée du diocèse de Jérusalem, dont le Père Jorge Hernandez
(ive) est le curé, que le Patriarche a
présidé la Messe dans la perspective
de la fête de Noël. Et pour entourer
les sept enfants qui allaient recevoir la
Confirmation, et les trois qui allaient
communier pour la première fois,
l’église était pleine à craquer.
La délégation du Patriarcat latin a été accueillie dans la cour de la
paroisse au rythme des tambours du
groupe scout, qui compte maintenant
plus de soixante membres. Environ 300 personnes remplissaient les
bancs de l’église. Pour ces grandes
occasions, la communauté chrétienne
gazawite se rassemble toujours en
nombre. Mgr Fouad Twal a placé au
cœur de son homélie les petits. Il a
bien sûr attiré l’attention des fidèles
sur l’événement de Noël. « Un enfant,
innocent et sans défense, naît à Bethléem, dans notre Terre Sainte bien-aimée. Il apporte la Paix et le Salut à
tous les hommes. C’est vers Lui qu’on
308
doit regarder pour être, à son exemple,
témoins de l’amour et de l’acceptation
mutuelle. Dans un monde déchiré par
les conflits et l’hostilité, l’Enfant-Jésus est un signe extraordinaire de la
nouveauté et l’espoir. » Le Patriarche a
ensuite continué en signalant que « les
enfants de la paroisse qui, pour la première fois reçoivent le Corps et le Sang
du Christ ou qui sont marqués de l’Esprit-Saint, sont pour nous tous l’image
de la crèche de Bethléem. » Il a ensuite
conclu : « La paix commence à partir
de nos cœurs. Elle s’étend ensuite à
nos familles. Elle se propage enfin silencieusement dans notre ville et notre
Terre. »
Après la célébration, Sa Béatitude
a donné des interviews à la presse
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
locale. Il a insisté sur le fait que tout
chrétien a le droit de se rendre à Bethléem pour célébrer Noël. A ce propos,
en 2011, les autorités israéliennes ont
donné environ 500 permis pour que
des chrétiens de Gaza puissent se
rendre dans la ville où est né le Sauveur. Sont toutefois toujours exclus
ceux qui ont entre 16 et 35 ans. Les familles n’ont pas pu être unies pour les
fêtes de Noël. Après ce temps accordé
à la presse, les familles ont pu, dans la
salle paroissiale, échanger leurs bons
vœux pour la nouvelle année 2012
dans une atmosphère joyeuse. Etait
à noter la présence de Cris El-Bandak, chrétien de Bethléem relâché par
l’Etat d’Israël le 18 octobre 2011 en
échange du soldat Gilad Shalit. Grâce
Octobre – Décembre 2011
309
à une bonne coordination avec les
autorités israëliennes, les procédures
de contrôle et de sécurité au checkpoint d’Erez ont été particulièrement
simples et rapides.
D’après Andres Bergamini
29.12.11 :
Rencontre des représentants
chrétiens chez le Président israélien
Le Président israélien Shimon
Peres a accueilli les représentants de
la communauté chrétienne en Israël
à l’occasion des fêtes de Noël et du
Nouvel An, dans sa résidence présidentielle de Beit Hanassi. A cette occasion, il a rappelé l’importance du rôle
des chefs religieux pour la foi et pour
la paix.
Dans son intervention, le président a
soutenu que « le monde a besoin de la
foi, de la religion et de la paix. » Et que
de fait, « le rôle des chefs religieux est
très important à l’heure, précise-t-il, où
les mondes politiques et économiques
sont plus qu’incertains. » Et le Prési-
dent Peres de rappeler que l’Economie
globale est basée sur des fondements
chancelants, et que des réseaux sociaux
comme Facebook ou Google deviennent
toujours plus puissants que les gouvernements. A ce titre, la jeunesse aujourd’hui
n’est plus aveugle et veut des réponses
aux questions qu’elle se pose.
Le Président Peres a donc évoqué « le besoin de Dieu pour avoir un
comportement éthique et moral et pas
seulement pragmatique. » Plaçant le
rôle de l’éducation comme essentiel,
Shimon Peres croit que « la religion
a un impact sur les cœurs et les âmes,
et c’est ainsi que les croyants peuvent
fournir un changement substantiel à
l’Humanité. » Pour lui, « la politique
divise, mais la prière unit ». Malgré les
différences de chacun.
Au cours de la rencontre, la chanteuse chrétienne Lina Makhoul, originaire de St Jean d’Acre a interprété «
Douce nuit » ainsi qu’un chant pour la
paix.
D’après Christophe Lafontaine
En bref dans le diocèse
30.09.2011 :
Nouvel exarque arménien
en Terre Sainte
L’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte fait part que Mgr
Raphaël Minassian, archevêque de l’Ordinariat pour les Arméniens Catholiques
de l’Europe Orientale, quitte la Terre
Sainte pour une nouvelle mission.
Mgr Joseph Kelekian est le nouvel
Exarque pour les Arméniens Catholiques
de Terre Sainte (Jérusalem et Jordanie). Il
était à Rome recteur du Collège pontifical
arménien (2007-2010). Puis à la disposition du Père Vahan Ohanian, Administrateur apostolique des Arméniens d’Europe
Orientale. Il est connu pour son travail
dans la diffusion d’une culture de paix,
de solidarité et de coopération entre les
peuples.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
310
31.10.11 :
L’évêque de Manille
en pèlerinage à Jérusalem
Quelques semaines après sa nomination, Mgr Tagle, archevêque métropolitain de Manille (Philippines) s’est
rendu sur les Lieux saints de Jérusalem
avec 100 pèlerins, dont plusieurs Chevaliers du Saint Sépulcre. Occasion
aussi pour lui d’aller à la rencontre des
nombreux Philippins immigrés et de discuter en profondeur de la pastorale des
migrants avec le Patriarche et le Père
David Neuhaus, vicaire patriarcal pour
les catholiques d’expression hébraïque
qui précise que « Mgr Tagle a le désir
d’être engagé comme pasteur sur ce
sujet. Les moyens de son engagement
restent à préciser dans un dialogue
continu entre le Patriarcat et Manille ».
5-12.11.11 :
400 pèlerins de Venise
en pèlerinage
Ils sont partis de l’aéroport de Venise samedi 5 novembre avec trois vols
spéciaux, pour un pèlerinage jusqu’au 12
novembre. Pendant ces quelques jours,
ces pèlerins italiens ont pu méditer sur
ce verset de l’Évangile selon Saint Jean :
« Maître, où demeures-tu ? Il lui dit : Viens
et vois. » Ils ont été accompagnés du 7 au
10 novembre par Mgr Benjamin Pizziolo,
administrateur apostolique du Patriarcat
de Venise. Les quatre derniers jours c’est
leur ancien Patriarche, le Cardinal Angelo
Scola, nommé archevêque de Milan par
le Saint-Père en juin dernier, qui les a rejoints.
8.12.11 :
Le Jewish Council for Public Affairs
(JCPA) au Patriarcat
C’est au Patriarcat qu’une vingtaine de
membres du JCPA se sont rendus pour
évoquer la situation politique actuelle,
et relever les perspectives positives
comme les points négatifs. Le JCPA
regroupe une douzaine d’organisations
juives américaines. La délégation qui
s’est rendue au Patriarcat était conduite
par Conrad Giles (Président du JCPA)
et Steve Gutow, président exécutif du
JCPA ainsi que par Martin J. Raffel, vice
président. Le tout fut modéré par le rabbin
David Rosen, directeur des relations
interreligieuses de l’American Jewish
Association. Le Patriarche Fouad Twal
a évoqué deux graves problèmes : le
manque d’habitations pour les Palestiniens
et le problème de la réunion des familles.
Mgr Shomali retient de cette rencontre
que les membres du JCPA ont manifesté
leur disponibilité à apporter leur aide,
comme ils l’ont fait pour l’évêque Dawani
(communauté anglicanne), qui a eu du
mal à obtenir un permis de résidence à
Jérusalem.
Pour vous abonner gratuitement, écrire à : [email protected]
Octobre – Décembre 2011
• Vie sacerdotale
et religieuse
02.10.11 :
Installation du nouvel Abbé
de la Dormition
« Ich will, ich bin bereit », « je le
veux, je suis prêt », c’est par cette réponse que le nouveau Père Abbé des
bénédictins de la Dormition, Dom
Grégory Collins, moine irlandais, a
exprimé l’acceptation de sa nouvelle
charge pour succéder à Dom Benedikt
Lindemann. Il devient donc le nouveau pasteur de cette communauté
monastique pour laquelle il s’est engagé, comme l’a rappelé Mgr Shomali
dans son homélie, « à encourager ses
frères dans l’amour de Dieu, dans la
vie de l’évangile et dans la charité
311
fraternelle. » L’évêque auxiliaire pour
Jérusalem a également souligné l’importance de la personne de l’Abbé au
milieu de ses frères en citant la règle
de Saint Benoît : « l’Abbé tient la
place du Christ dans un monastère. »
La liturgie de la bénédiction abbatiale,
portée par le chant grégorien, a été notamment marquée par la prostration du
nouveau père Abbé pendant la litanie
des Saints, au cours de laquelle on a
pu reconnaître les figures des grands
saints bénédictins et hiérosolymitains.
La remise de l’anneau, de la mitre et de
la crosse ont été aussi un moment très
émouvant pour la foule nombreuse et
enthousiaste qui a entouré par sa présence Dom Grégory pour le début de
son nouveau ministère.
Etaient notamment présents aux
côtés de Mgr Shomali, Mgr Boulos
Marcuzzo, évêque auxiliaire de Nazareth, trois évêques orientaux, le Custode de Terre Sainte, le P. Pierbattista
Pizzaballa ofm, ainsi que Dom Notker
Wolf, Abbé primat de la confédération
bénédictine.
De nombreux ambassadeurs et
consuls généraux étaient là pour féliciter le nouveau père Abbé, notamment
l’ambassadeur d’Allemagne à Tel
Aviv qui, à la fin de la célébration, a
exprimé sa joie et ses remerciements
au nouveau Père abbé. Dom Grégory
quant à lui s’est exprimé en allemand
et en anglais à l’issue de la messe pour
remercier son prédécesseur, le primat
de la confédération bénédictine, et
les frères de sa communauté dont il a
désormais la charge, suscitant des ap-
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
312
plaudissements nourris qui laissèrent
la place à la bénédiction finale et au
traditionnel chant allemand « Großer
Gott, wir loben dich ! »
D’après un article
de Thomas Weber
13.11.10 :
Bénédiction du nouvel Abbé
de Latroun
Dom René Hascoët a été élu le 30
juin 2011, 5ème Père abbé de l’Abbaye
trappiste de Latroun, située entre Jérusalem et Tel Aviv. Le mandat est à
temps non déterminé. Avant son élection Dom René y exerçait le service
de Supérieur ad nutum depuis le 15
juin 2008. Le 13 novembre, le nouvel
abbé a reçu des mains de Mgr Marcuzzo la bénédiction abbatiale afin
d’être « comblé des dons de l’Esprit
». Mgr Fouad Twal était retenu à Beyrouth (Liban) pour le Conseil des Patriarches catholiques d’Orient.
Pour l’occasion étaient présents
entres autres, Mgr Antonio Franco
(Nonce apostolique à Jérusalem), Mgr
Paul Nabil Sayah (vicaire général des
Maronites), et Mgr Grégoire Pierre
Melki (Exarque patriarcal Eglise Syrocatholique de Jérusalem). Mais aussi
des abbés venus de abbayes françaises
de Sept-Fons – maison mère de Latroun, d’Aiguebelle, de Timadeuc, et
de Bricquebec. Quelques moines représentants des communautés trappistes
venus de France ou de République
Tchèque étaient aussi présents, tout
comme Sr Marie-Joseph, prieure des
trappistines de Campénéac (France).
Dans l’assemblée il y avait des fidèles
d’expressions arabes et hébraïques,
les frères et sœurs d’Abu Gosh, ainsi
qu’un grand nombre de représentants
de communautés religieuses.
Pour servir ses frères moines et
l’Eglise locale, Dom René Hascoët a
choisi pour devise Lex lux (la règle,
c’est la lumière). Mgr Marcuzzo n’a
pas manqué dans son homélie de redire « toute l’estime de l’Eglise locale
pour la vie contemplative », encourageant la communauté de Latroun dans
sa vie cachée et de solitude à prier
pour la paix. Après l’homélie, les insignes caractéristiques du pasteur ont
était remis au nouvel abbé : la Règle
de saint Benoît, l’anneau, la mitre et le
bâton pastoral. A la fin de la cérémonie
le nouveau Père abbé a remercié Mgr
Marcuzzo, l’Eglise de Jérusalem dans
la diversité de ses rites, et tous ceux
présents. Il a manifesté sa gratitude et
exprimé avoir été touché « de la reconnaissance de la vocation monastique au sein de l’église locale ».
D’après un article
de Christophe Lafontaine
Octobre – Décembre 2011
25.11.10 :
Deux anniversaires
pour la Légion de Marie
C’est à la paroisse de Ramallah
que 370 membres de la Légion de Marie (cf. encart) ont fêté les 60 ans de
leur fondation en Terre Sainte et les 90
ans de leur fondation en Irlande par le
serviteur de Dieu Frank Duff, dont le
procès de béatification est en cours. A
l’occasion de cette rencontre, 15 religieuses, 7 prêtres et 3 évêques ont aussi répondu à l’invitation.
Au cours de la journée,
les participants ont pu
assister à une conférence
de Mgr Shomali sur la
Parole de Dieu dans le
quotidien de la vie des
chrétiens. En s’appuyant
sur l’exhortation apostolique
post-synodale
Verbum Domini, il a
évoqué les quatre degrés
de la Lectio Divina : la
313
lecture, la méditation, la prière, et la
contemplation. L’évêque auxiliaire de
Jérusalem a invité chacun à redécouvrir la lecture quotidienne méditative
et priante de la Parole de Dieu.
Les prêtres accueillant la Légion
de Marie dans leur paroisse se sont exprimés durant la journée et ont notamment tenu à souligner combien celle-ci
constitue un pilier spirituel au cœur de
leurs communautés.
La Légion de Marie
La Légion de Marie est un mouvement catholique
international de laïcs qui s’enracine dans la spiritualité
mariale et dans la confiance en l’Esprit Saint. Elle est
née le 7 septembre 1921, aux vêpres de la célébration
de la Nativité de la Vierge Marie à Dublin. C’est un irlandais, M. Frank Duff (1889 - 1980) qui en est le fondateur.
Celle-ci compte plus de 10 millions de personnes dispersées sur le globe et son œuvre principale est la sanctification de ses membres et l’évangélisation de l’Eglise.
Thomas Weber
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
314
26.11.11 :
Les sœurs de la Sainte
Famille célèbrent leur fondatrice
Les Sœurs de la Sainte Famille de
Nazareth ont célébré la fête de leur
fondatrice, la Bse Franciszka Siedliska, Sr. Marie de Jésus Bon Pasteur en
religion.
Bse Franciska Siedliska, originaire
d’une famille de la noblesse polonaise,
née en 1842, fonda la Congrégation
à Rome en 1875, mourut en 1902 et
fut béatifiée en 1989. La congrégation compte encore 11 autres sœurs
déjà béatifiées : les fameuses martyres de Nowogrodek qui pour sauver
les familles d’un village, se livrèrent
en échange, et furent exécutées par
la Gestapo en 1943. Mgr Marcuzzo a
profité de l’occasion pour remercier les
deux communautés de Sœurs de la Ste
Famille à Nazareth et à Haïfa « pour
leur présence de service religieux accompli avec amour et joie dans un style
marial et évangélique ; pour leur noble
et important engagement pastoral, scolaire et éducatif ; et surtout pour leur
témoignage édifiant de prière et de vie
communautaire ».
Correspondant à Nazareth
Vie religieuse et sacerdotale en bref
04.10.11 : La Custodie en fête
pour fêter St François
Les franciscains de Jérusalem ont célébré la messe solennelle en la paroisse
Saint-Sauveur de Jérusalem, en l’honneur
de leur saint Patron. Comme le veut la tradition, un frère d’une communauté extérieure
a été invité pour présider la célébration.
Cette année il s’agit d’un dominicain, le Père
Guy Tardivy, o.p. La veille, ils étaient réunis pour célébrer le transitus, passage de
leur Père saint François, de la Terre vers le
Ciel. Tous les séminaristes de Terre Sainte
étaient conviés pour les Premières Vêpres.
Joie et simplicité étaient la règle. Un temps
de vénération des reliques du « pauvre
d’Assise », avait ensuite laissé place au fameux Cantique de la Création. Dans cette
atmosphère de joie et de louange, les séminaristes de la communauté salésienne, de
la communauté des Pères blancs, et du Séminaire de Beit Jala ont été accueillis avec
au programme : chants, danses, sketches,
tours de magie.
07.10.11 : Fête de Notre-Dame
du Rosaire : les Wardiyye dans la joie
Nazareth, Bethléem, Jérusalem, Ramallah ou Gaza ne sont que quelques-unes des
nombreuses villes de Terre Sainte dans lesquelles les sœurs du Rosaire, seule communauté religieuse autochtone de Terre
Sainte fondée par Mère Marie Alphonsine,
sont implantées. Les sœurs du Rosaire, ou
« Wardiyye » sont connues de tous ici pour
leur dévouement aux plus pauvres et leur
implication dans l’éducation des enfants.
Le rosaire, qu’elles prient tous les matins,
constitue pour ces sœurs la ressource spirituelle indispensable pour nourrir leur jour-
Octobre – Décembre 2011
née. C’est donc avec une grande ferveur
qu’elles ont célébré la fête de Notre-Dame
du Rosaire.
15.10.11 : La patronne des carmélites
fêtée au Carmel du Pater
Les Sœurs du Carmel ont fêté la solennité
de leur sainte patrone Ste Thérèse d’Avila.
Au Carmel du Pater, situé sur le Mont des
oliviers, la messe a été célébrée à 10h par
Mgr Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem, en présence de Mgr Jules Zerey, vicaire patriarcal melkite de Jérusalem. Des
religieuses de différentes communautés de
Jérusalem et des environs étaient venues
entourer la nouvelle prieure du Carmel, Sr
Marie-Agnès du Christ, et ses sœurs. De
même, de nombreux bénévoles de la maison, notamment un groupe de volontaires
brésiliens présents à ce moment étaient là.
23.10.11 : Jubilé pour quatre sœurs
de Ste Dorothée
Au cours de la Messe présidée par Mgr
Fouad Twal, quatre sœurs de la Congrégation des Sœurs de Sainte Dorothée, filles
des Sacrés-Cœurs (de Jésus et de Marie
: ndlr), ont renouvelé leurs vœux le jour
de leur cinquantième et soixantième anniversaires de vie consacrée au Seigneur.
D’autre part, 2011 était l’occasion de célébrer les 175 ans de la fondation de l’Ordre.
Ainsi que les 10 ans de la béatification de
Mgr Giovanni Antonio Farina, fondateur de
la communauté.
02.11.12 : L’AOCTS félicite
deux nouvelles Supérieures générales
L’ Assemblée des Ordinaires catholiques de
Terre Sainte (AOCTS) se réjouit de l’élection
de Sr Iness Al-Yacoub, S.R.J., pour un second mandat comme Supérieure Générale
des Sœurs du Rosaire. Dans un courrier
daté du 2 novembre 2011, l’ AOCTS exprime
315
ses meilleurs vœux : « Nous vous remercions tous et vous bénissons, chère Supérieure générale, vous et votre Conseil ».
De plus, l’AOCTS se réjouit également de
l’élection de Sr Maria-Chiara Ferrari, comme
Supérieure générale de la Fraternité des
Petites Sœurs de Jésus. Dans un courrier
du 2 novembre 2011, l’AOCTS exprime ses
meilleurs vœux : « Votre élection comme
Supérieure Générale de la Fraternité des
Petites Sœurs de Jésus a été mentionnée
comme un don de l’Eglise de Terre Sainte
fait à l’Eglise universelle. Deo Gratias ! »
17.11.11 : Nouveau doyen
pour l’université fransiscaine
Le Très révérend Père José Rodríguez Carballo, ofm, Ministre général des fransicains
et Grand Chancelier de l’Université Pontificale Antonianum, a nommé pour les trois
prochaines années le Père Massimo Pazzini
ofm, comme doyen du Studium Biblicum
Franciscanum de Jérusalem (faculté de
Science Biblique et Archéologique tenue
par les franciscains).
17.11.11 : Nouvaux statuts
pour l’université salesienne
Le Studium Theologicum Salesianum de
Jérusalem (antenne de la Faculté de Théologie de l’Université pontificale salésienne
de Rome) est officiellement devenu le Campus de Jérusalem anglophone de la Faculté
de Théologie à l’Université pontificale salésienne. L’inauguration a eu lieu lors du Dies
Academicus 2011-2012 où S. Exc. Mgr Savio
Hon Tai-Fai, secrétaire de la Congrégation
pour l’Evangélisation des Peuples a prononcé un discours sur le thème de : la théologie,
la Sagesse et l’évangélisation. Il a souligné
l’importance de l’amitié avec Jésus : « Le
Christ est la Sagesse de Dieu, mais comme
un ami, Jésus appelle ses disciples à partager sa mission d’évangélisation. »
316
• Nouvelles
de Jérusalem
et des environs
09.10.11 :
Premières communions
à Ain Arik
Les fidèles de la paroisse latine
d’Ain Arik se sont rendus nombreux à
la messe dominicale où quatre enfants,
Ramzi Shafia, Tamer Nadir, Lian
Tawfiq Shahin et Kristin Issa Halawa,
ont, pour la première fois, reçu le
corps et le sang du Christ Sauveur. Les
enfants, familles, parents et amis ont
tous prié ensemble à la messe présidée
par don Athos Righi, supérieur de
la Petite Famille de l’Annonciation.
Celui-ci est en Terre Sainte avec la
supérieure Sr Catherine pour visiter
les frères et sœurs, se substituant pour
un petit moment au curé don Giovanni
Cinti, encore en convalescence en
Italie. Dans son homélie il a exhorté
chacun, en particulier les quatre
enfants, à accueillir l’invitation de
l’Evangile à participer au banquet
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
des noces préparé par le Père, mettant
l’habit blanc de la fête propre aux fils
bien-aimés.
Andres Bergamini
09.10.11 : Maison d’Abraham :
Fête du saint patron
et Conseil d’administration
C’est en face du Mont Moria, où
Abraham a accepté de sacrifier son fils
unique, que la Maison d’Abraham a
célébré son saint Patron en présence de
Mgr Shomali. La cérémonie a rassemblé une centaine d’amis et proches de
la Maison d’Abraham. Etaient entres
autres présents le Consul de France,
le Président du Secours Catholique
France, l’Ambassadeur d’Irlande à
Tel Aviv, ainsi que de nombreux responsables du Secours catholique et de
communautés religieuses. Dans son
homélie, Mgr Shomali a insisté sur la
foi d’Abraham et sa confiance à Dieu
qui suscite l’admiration (voir annexe 1
p.362). A l’issue de la messe, l’assemblée s’est retrouvée autour d’un buffet,
chaleureusement servi par tous les bénévoles et les employés de la maison.
Le lendemain, les membres du
Conseil d’Administration de la mai-
Octobre – Décembre 2011
son d’Abraham, dont Mgr Shomali, se
sont réunis autour du directeur le Père
O’Sullivan.
La Maison d’Abraham a été fondée
en 1964 dans un ancien monastère bénédictin par Mgr. Rodhain, Président
du Secours Catholique, à la demande
du Pape Paul VI. Surplombant la ville
de Jérusalem, et offrant aux visiteurs
un panorama unique, la maison a pour
mission d’accueillir les nombreux pèlerins, par une hospitalité simple mais
317
chaleureuse. Après un bilan présentant l’activité annuelle de la maison
(16.300 nuitées en 2010), le conseil a
rappelé la vocation première de la maison qui est l’accueil des plus pauvres.
Les membres ont également insisté sur
la volonté d’améliorer la clinique gérée par le Secours catholique, d’ouvrir
davantage la maison aux chrétiens locaux et enfin de favoriser l’accueil de
pèlerins chrétiens jordaniens.
Amélie de La Hougue
29.11.11 :
Le Secours Catholique - Caritas France a annoncé
la nomination de Monsieur Maher Turjman comme nouveau Directeur de la Maison d’Abraham et son représentant en Terre Sainte, en remplacement du Père Michael P.
O’Sullivan. Hiérosolomitain d’origine, Maher appartient à
l’Eglise Copte Orthodoxe, marié et père de deux enfants.
Diplômé de l’Université de Bethléem, il possède un Master en Développement International. Il est actuellement
Programme Manager d’« Alliance Municipale pour la Paix », un des programmes
d’assistance de l’UNDP (United Nations Development Programme) au peuple palestinien. Il a travaillé avec des organisations de l’Eglise catholique, notamment
comme Directeur régional de la Mission Pontificale pour la Palestine.
17.10.11 : Dernière réunion
de l’Assemblée pastorale
de Terre Sainte
L’Assemblée pastorale de Terre
Sainte du secteur Palestine s’est réunie
pour la dernière fois à Bethléem. Etaient
présents Mgr Joseph Jules Zerey,
vicaire patriarcal grec-catholique,
Mgr Shomali, évêque auxiliaire latin
pour Jérusalem, le P. Salim Soussan,
Secrétaire Général de l’Assemblée
ainsi que 10 autres membres. Cette
Assemblée se réunissait deux fois par
an depuis 10 ans à la suite du Synode
de la Terre Sainte de l’an 2000. Elle
avait pour but de trouver des moyens
concrets pour mettre en application
les conclusions de celui-ci dans les
paroisses du diocèse. Un document
concernant la future représentativité
de l’Assemblée est ainsi en préparation
et sera prochainement soumis aux
évêques de Terre Sainte. Arrivant au
terme de leur mission, les membres de
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
318
l’Assemblée, au cours d’un repas festif,
ont été remerciés chaleureusement
pour tout leur travail au cours de ces
dernières années au service de l’Eglise
de Terre Sainte.
D’après un article de Daniel Le
15.10.11 : Un nouveau lieu
de prière à Jérusalem
300 personnes étaient réunies pour
l’inauguration du jardin du Carmel du
Pater sur le Mont des Oliviers, en présence du Consul général de France à
Jérusalem M. Frédéric Desagneaux, et
de Mgr Shomali. L’architecte du lieu,
M. Tony, palestinien, a été mis à l’honneur et chaleureusement remercié pour
son travail très apprécié. Le projet, qui
était en cours depuis plusieurs années,
a pu se réaliser grâce à l’aide conjointe
du Consulat de France, des Pères
Blancs et de la prière des Carmélites
du Pater. Ce nouvel espace, d’où se
déploie une magnifique vue sur Jérusalem, veut être un lieu de prière aménagé pour les groupes de pèlerins. Ils
pourront venir y faire une halte pour
prier, célébrer une messe, ou encore
méditer en silence dans le calme de la
nature.
D’après un article
d’Amélie de La Hougue
04.11.11 : Les chrétiens de Beit Jala
prient pour stopper le mur
Les chrétiens de Beit Jala ont participé à une messe en plein air pour prier
ensemble contre la décision d’Israël de
confisquer une partie des terres de la
ville. Ceci pour prolonger le mur de séparation à l’entrée de la vallée de Cremisan. Pour protester contre cette décision, des fidèles se sont réunis autour
du curé de Beit Jala, le Père Ibrahim
Shomali, pour une messe en plein air.
De fait, en septembre un comité israélien a approuvé un plan pour construire
1100 nouveaux logements sur
les pentes sud de Gilo. Pour ce
faire, le parcours du mur dans la
région « va confisquer des terres
appartenant au peuple chrétien et à l’Eglise chrétienne »
rapporte un communiqué de
la paroisse. L’idée est simple :
protester non pas par la violence
mais par la prière. En sollicitant
les membres du Quartet pour
le Moyen-Orient (Onu, Russie,
Octobre – Décembre 2011
États-Unis, Union européenne) et en
interpellant aussi le reste de la communauté internationale, la paroisse de
Beit Jala appelle le gouvernement dirigé par le Président Mahmoud Abbas,
le Patriarcat latin et la société civile
pour qu’ils fassent « tout leur possible
pour garder la terre dans les mains de
ses propriétaires légitimes ».
Et de citer le Synode du Moyen-Orient
conduit l’année dernière en faveur de
la présence chrétienne en Terre Sainte :
« il est un devoir pour l’Église de soutenir notre présence. En conséquence,
nous appelons le Saint-Siège et le Pape
Benoît XVI à agir immédiatement, en
utilisant tous les moyens possibles,
pour aider à protéger notre peuple ».
D’après Christophe Lafontaine
20.11.11 : Inédit : Beit Sahour
ouvre sa librairie chrétienne
La nouvelle librairie Iesua al Malik
(Jésus le Roi) a été inauguré officiellement à Beit Sahour. Cette initiative du
P. Aziz Halaweh, curé de cette ville à
côté de Bethléem et assistant ecclésial
pour la jeunesse en Palestine, remonte
à très loin dans le temps. Cette inauguration a eu lieu dans le complexe de
l’église de Beit Sahour sous le centre
319
sportif et social de la paroisse. Mgr
Marcuzzo a remercié les habitants de
Beit Sahour et de la région mais également les professeurs et étudiants de
l’Université de Bethléem et du Séminaire patriarcal de Beit Jala pour leur
participation à cet événement.
D’après Daniel Le
03.12.11 : Section hôtelière
inaugurée à Ramallah
Les écoles du Patriarcat latin
en Palestine ont inauguré samedi
3 décembre la section hôtelière de
l’école Ahliyah de Ramallah, soutenue
financièrement par le Confartigianato
(ndlr : confédération d’artisans) d’Italie.
Avant la cérémonie d’inauguration
proprement dite, le Patriarche Fouad
Twal a présidé la messe à l’église de la
Sainte-Famille à Ramallah. La section
hôtelière de l’école Ahliyah accueillera
ses premiers étudiants à partir de
septembre 2012. Etaient présents entre
autres un représentant du président
Mahmoud Abbas, le directeur de
l’institution de financement, le
Consul général d’Italie, le Père Dr.
Faysal Hijazeen, directeur des écoles
du Patriarcat latin en Palestine, le
P. Firas Aridah, directeur de l’école
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
320
Ahliyah. Le Patriarche a déclaré que
l’ouverture de la section hôtelière
de cette école offrait une occasion
supplémentaire pour les étudiants de
poursuivre leurs études académiques
ou professionnelles. Il a indiqué que
cela aidera les jeunes palestiniens
à rester dans leur pays et à enrayer
toute idée d’émigration. Il a également
exprimé sa gratitude aux donateurs
italiens pour leur généreux soutien,
indiquant que ce projet confirme
l’existence d’une relation forte entre
les deux peuples, italien et palestinien.
Enfin, après une courte prière, le
Patriarche Twal a béni la nouvelle
section et a exprimé ses espoirs pour
le développement ultérieur de ce
projet pour le bien-être des jeunes. Le
Dr. Mahmoud Shtayeh, représentant
du Président Abbas a salué le projet
et a déclaré: « Au nom du Président
Mahmoud Abbas et des dirigeants
palestiniens, je vous félicite pour le
lancement de la section hôtelière de
l’école Ahliya qui sera au service de
nos jeunes hommes et leur fournira
des compétences supplémentaires. »
Imad Freij d’abouna.org
07.12.11 : Rencontre
des directeurs des écoles
en Territoires palestiniens
Les directeurs des écoles du Patriarcat latin pour les Territoires palestiniens se sont réunis comme tous les
mois, autour du directeur général des
écoles, le Père Faysal Hijazin et en présence de Mgr Shomali. Au programme
le rôle de l’école et l’épreuve d’édu-
cation religieuse à l’examen final du
secondaire. La réunion a eu lieu à Taybeh, dans le district de Ramallah. Les
discussions se sont articulées autour de
deux sujets principaux : d’abord, la mission de l’école, et ensuite la question de
l’introduction de la matière « religion
chrétienne » dans l’examen général du
secondaire.
Mgr Shomali est ainsi revenu sur
les missions données aux écoles du
Patriarcat. Premièrement, l’enseignement. Deuxièmement, l’éducation aux
valeurs humaines (respect, ouverture,
honnêteté). Troisièmement, la formation à la foi. Pour l’évêque « aucune
de ces trois missions ne doit être appliquée au dépens de l’une ou de
l’autre. » La question de l’éducation
religieuse chrétienne a été abordée à
partir du troisième point: une matière
difficile qui nécessite de bons professeurs. Mais là où le bât blesse, c’est
que cette matière n’est pas obligatoire
aux épreuves de l’examen général du
secondaire. Pour autant, des manuels
ont déjà été préparés dans ce sens par
le ministère de l’Education. La majorité des directeurs réunis ont montré
leur enthousiasme par rapport à ces
nouveaux ouvrages. Il conviendra cependant de corriger encore quelques
points. La recommandation finale de
cette rencontre a réposé sur un point
précis : celui de donner une plus
grande place aux curés dans le suivi
de l’enseignement de la religion chrétienne, dans leurs écoles.
D’après un article
de Christophe Lafontaine
Octobre – Décembre 2011
321
En bref à Jérusalem et dans les environs…
03.10.11 : Taybeh en fête
Tous les ans au premier week-end d’octobre, l’Oktoberfest de Taybeh rassemble
des milliers de participants venant de tout le
pays. L’occasion pour chacun de découvrir
ce dynamique village chrétien palestinien
de 1300 habitants situé à 35 km au NordEst de Jérusalem et de connaitre leurs produits locaux vendus dans le monde entier.
25.10.11 : Le Pater en biélorusse
Une nouvelle plaque avec l’inscription du
Pater en biélorusse a été inaugurée au
Carmel du Pater Noster à Jérusalem en
présence de Mgr Tadeusz Kondrusiewicz,
archevêque de Minsk, et des carmélites.
08.11.11 : Inauguration
de l’année académique
A l’auditorium St Sauveur a eu lieu l’inauguration de la nouvelle année académique du
Studium Biblicum Franciscanum (SBF).
Plus d’une centaine de personnes dont des
étudiants, des professeurs, des universitaires et des amis du SBF et du Studium
Theologicum Franciscanum ont participé
au riche programme de conférences pour
l’inauguration de l’année académique 20112012.
allemande de l’association Terre Sainte, la
Schmidt Schule accueille aujourd’hui 550
étudiantes palestiniennes, chrétiennes et
musulmanes, et a fêté dans la joie ses 125
ans ! Les étudiantes sont ici formées à un
esprit d’écoute et d’ouverture à l’autre. Mais
aussi à la dignité humaine, aux droits inaliénables de la personne, à la responsabilité sociale, au dialogue interreligieux et à la
tolérance mutuelle. Le cursus offre un parcours de qualité pour que les élèves d’aujourd’hui puissent être demain les acteurs de
la construction de leur pays. Une alternative
à l’émigration, importante en Terre Sainte.
17.12.11 : Inauguration de l’arbre
de Noël à Beit Sahour
Plus de 5000 personnes se sont rassemblées à Beit Sahour pour prendre part à
l’inauguration de l’arbre de Noël dans une
ambiance très festive. C’est sous l’impulsion
des autorités présentes, notamment le premier ministre palestinien Salam Fayyad, Mgr
Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem
ainsi que le gouverneur de Béthléem, que
le sapin s’est embrasé de mille feux.
17.11.11 : Evêques méthodistes
au Patriarcat
Mgr Shomali a reçu un groupe « d’évêques
femmes » méthodistes au Patriarcat, qui a
accompli un voyage de 10 jours en Terre
Sainte.
27.12.11 : Concert
pour les Saints Innoncents
Au Convention Palace de Bethléem, pas
moins de 180 musiciens et chanteurs ont
exprimé, par la musique et la prière, le cri de
douleur des Saints Innocents et de la Vierge
Marie. Kiko Argüello, compositeur et fondateur du chemin néocatéchumenal, a offert
ce majestueux concert à 2000 personnes.
04.12.11 : 125 ans de la Schmidt Schule
C’est en 1886 que le Père Wilhelm Schmidt
eût l’intuition de créer une école catholique pour filles arabes. Parrainée par la
Congrégation de Jésus et par l’Association
29.12.11 : Concert œcuménique de Noël
Au Notre-Dame Center a eu lieu un concert
œcuménique de chants de Noël organisé
par Les Fils de Marie. Les différentes Eglises
de Jérusalem y étaient représentées.
322
• Nouvelles du vicariat
de Nazareth
31.10.11 : Retour en Italie
de Sr Pastore (communauté
des Filles de Ste Anne)
Sœur Anna Maria Pastore, supérieure de la communauté des Filles
de Ste Anne à Sephoris, est retournée
en Italie pour des raisons de santé.
Elle est agée de 63 ans et a passé 40
ans, soit la quasi-totalité de sa vie religieuse, en Terre Sainte, servant dans
toutes les Communautés des Sœurs de
Sainte Anne : Nazareth, Haïfa, Sephoris et Jenin, donnant à tous un témoignage de charité et de zèle pastoral
inépuisable. Connue pour sa force de
décision, de patience et de persévérance, Sœur Anna avait notamment
fait preuve d’un grand courage physique et moral en avril 2002, pendant
la fameuse bataille et siège de Jénin,
pour porter de l’aide aux fidèles ou accomplir sa mission. Sr Anna Maria a
entre autre collaboré à de nombreuses
initiatives du Synode pastoral diocésain pour la rénovation des paroisses,
l’édification d’églises et la promotion
du laïcat chrétien. La veille de son dé-
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
part, elle a reçu notamment la visite de
Mgr Marcuzzo, lui adressant, au nom
du Patriarche et du Patriarcat en général, l’expression de sa profonde gratitude en même temps que ses vœux de
rétablissement et de retour prochains.
Correspondant
Fin novembre 2011 :
Visite de Mgr Marcuzzo aux écoles
Pendant une semaine et jusqu’au
28 novembre 2011, Mgr Marcuzzo a
rendu visite à l’ensemble des écoles
du Patriarcat en Israël, en compagnie
du P. Ilario Antoniazzi, nouveau directeur général des écoles du Patriarcat,
de Jiryes Mansour, diacre et directeur
adjoint, du P. Elias Tabban, directeur
de l’école patriarcale de Jaffa de Nazareth, de l’enseignante Yvette Sayegh,
directrice de l’école de Reineh, et de
M. Saed Rahhal, directeur financier.
Mgr Marcuzzo a ainsi pu présenter aux
établissements le directeur général des
écoles du Patriarcat, le P. Ilario Antoniazzi. Lors de ses rencontres avec les
enseignants, S.E. a particulièrement
insisté sur la nécessité d’atteindre un
niveau d’excellence dans ces écoles,
tant sur le plan académique que pédagogique, sur les caractéristiques spécifiques de la pastorale scolaire, et enfin
Octobre – Décembre 2011
323
sur la coopération de l’école avec le
conseil local et avec la communauté en
général. Chaque visite s’est également
accompagnée d’un temps de rencontre
avec les paroisses et communautés religieuses de chaque ville, ainsi qu’avec
le personnel administratif et les élèves
des établissements concernés.
Correspondant
27.11.12 : Messe en l’honneur du
Père Guanella canonisé en octobre
Mgr Marcuzzo a présidé la messe
d’action de grâce à la Basilique de
l’Annonciation à Nazareth, en l’honneur du Père Luigi Guanella, canonisé
le 23 Octobre 2011 à Rome par le Pape
Benoît XVI. Etaient présents à la célébration le P. Marco Riva, le P. John
Kennedy, le frère Carlo Fondrini, des
représentants des ordres salésiens et
franciscains, du Verbe Incarné, de Jesus Caritas, des sœurs de Mère Térésa,
de l’Hôpital de la Sainte Famille et des
religieuses de différentes communautés. D’autres organisations étaient également représentées auxquelles se sont
joints le personnel employé au centre
d’éducation spéciale de la Sainte Famille à Nazareth, et ​​de nombreux ha-
bitants de Nazareth et de sa banlieue.
Mgr Marcuzzo a alors évoqué l’amour
profond que Saint Guanella avait pour
toute personne humaine, infiniment
digne, car créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Saint Guanella
était aussi connu pour sa sympathie
paternelle envers les pauvres, les personnes âgées, les personnes handicapées, les délaissés, les plus faibles et
les malades. L’organisation St Guanella compte aujourd’hui de nombreux
centres qui fournissent des services
aux personnes dans le besoin dans plus
de vingt pays dans le monde.
Don Marco Riva
02.12.11 : Lecture des Lettre de la
Bse Marie de Jésus Crucifié
Les lettres de la Bienheureuse Marie de Jésus Crucifié publiées récemment, ont été « reçues et lues » non
sans émotion dans son village natal
d’Ibillin le 2 décembre, sous la coordination du curé, le P. Michel Toomeh,
et du Conseil paroissial. Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, vicaire patriarcal
latin pour Israël, tenait à cette occasion
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
324
une conférence dans l’église paroissiale melkite : procédant en introduction à une brève présentation bibliographique sur la Bse Marie de Jésus
Crucifié, l’évêque a dans un premier
temps présenté l’aspect externe et matériel du livre : les Carmélites de Bethléem ont rassemblé dans cet ouvrage 215
lettres de la Bienheureuse, provenant des
archives du Carmel et du Patriarcat latin
de Jérusalem, et adressées, de 1867 à
1878, aux personnes les plus diverses : aux
prieures et sœurs des Carmels où elle était
passée, aux amis et bienfaiteurs, en particulier à Mme Dartigaux ; aux prêtres,
spécialement à ses pères spirituels et au
P. Estrate, bétharramite, aux évêques ; au
Patriarche de Jérusalem, V. Bracco, aux
cardinaux, au Pape Léon XIII. Dans un
deuxième temps, Mgr Marcuzzo a évoqué la richesse spirituelle de ces lettres,
riches d’une profonde humanité, d’une
transparence incroyable, d’une psychologie inattendue, d’un sens religieux
très solide, d’une référence répétée au
Saint-Esprit, d’un rappel continuel au
Sacré-Cœur et d’une sincère et désarmante simplicité unie à un courage surprenant.
Correspondant
04.12.11 : Action de grâce pour
la béatification de Mère Verna
Mgr Marcuzzo a présidé en la basilique de l’Annonciation à Nazareth,
une messe d’action de grâce pour la
béatification de Mère Antonia Maria Verna, fondatrice des Sœurs de la
Charité de l’Immaculée Conception
d’Ivrea. Retournée à Dieu en 1838 à
Rivarolo (Piémont), elle a été proclamée bienheureuse à Ivrea le 2 octobre
2011. Dans son homélie, Mgr Marcuzzo a proclamé que, dans la série des
champions des valeurs spirituelles et
sociales du XIXème siècle, il fallait mentionner la Bse Antonia M. Verna : « elle
a été une grande éducatrice, un grand
témoin des valeurs spirituelles, une
grande promotrice de la saine émancipation de la femme et du développement scolaire. Dans le social aussi elle
s’est incroyablement et inconditionnellement dévouée pour aider les malades et les pauvres jusqu’au bout de
ses forces. » Mère Antonia a fondé en
effet un nouvel institut religieux appelé
justement 'Sœurs de la Charité', recommandant à ses sœurs « trois instruments
clé : le tabernacle, le crucifix et chapelet. Et trois vertus fondamentales : l’humilité, l’amour pour tout homme dans
une totale gratuité, la foi en la divine
Providence. » Les Sœurs d’Ivrea sont
aujourd’hui présentes dans 11 pays et
comptent 763 sœurs réparties dans 73
communautés notamment au Liban, en
Libye et en Terre Sainte, tandis que de
nombreuses vocations émergent du Kenya et du Mozambique.
Correspondant
Octobre – Décembre 2011
325
En bref dans le vicariat de Nazareth…
28.09.11 : Pèlerins français en retraite
Le Centre International Marie de Nazareth, a
accueilli un groupe de 40 pèlerins français du
« Cèdre ». Ils sont venus à Nazareth pour une
session de travail et de pèlerinage. Après avoir
visionné le spectacle multimédia proposé par
le Centre sur le Mystère du Salut à travers la figure de la Vierge Marie, les pèlerins ont gagné
la chapelle de l’Unité pour un temps d’adoration. Ils ont ensuite pu rencontrer, autour d’un
repas, une trentaine de représentants des paroisses chrétiennes de Nazareth. Ils ont également pu rencontrer Mgr Marcuzzo.
30.09.12 : Retraite de la Légion de Marie
« La Légion de Marie, signe et instrument
de communion et de témoignage. » C’est
sous ce titre inspiré par le dernier Synode que
quelques 260 membres de la Légion de Marie
se sont réunis à la Domus Galilea de Korazim, pour leur retraite annuelle. Organisée par
le Président du Commissium de Jérusalem,
M. Bassem Ghattas, et par la Présidente de
la Curia de Nazareth, Mme Blanche Simaan.
La retraite a été prêchée notamment par Mgr
Marcuzzo, les pères François-Marie Shamyeh, ofm, et Zaher Abboud, ofm. Mgr Marcuzzo a tenu à rendre hommage à ce mouvement apostolique marial en pleine extension,
qui s’implantera prochainement à Haïfa : « la
Légion de Marie est une des réalités les plus
belles et les plus encourageantes de notre
Eglise locale. »
29.10.11 : Bienheureuse Chiara Luce
rassemble 180 personnes
Un an après que Benoît XVI a béatifié Chiara
Luce au sanctuaire dédié à Notre-Dame du
Divin Amour à Rome en présence de 20 000
personnes, 180 personnes, en majorité des
jeunes, venus de Nazareth et d’autres villes
de Terre Sainte, se sont retrouvées au théâtre
de l’école des sœurs salésiennes de Nazareth
pour évoquer la vie de la bienheureuse Chiara
« Luce » et prier avec elle. La soirée, soigneusement organisée par les jeunes du Mouvement des Focolari, proposait conférences,
vidéos, interviews et intermèdes artistiques
destinés à présenter la vie de la bienheureuse.
Au cours de son homélie, Mgr Marcuzzo a
noué un dialogue animé avec les jeunes, les
invitant, à la suite de Chiara Luce, à « intérioriser leurs pensées et leurs intentions pour
sourire malgré tout, pour donner la lumière
à ceux qui les entourent car le sourire, l’expression de la sérénité intérieure, est une
valeur théologique et spirituelle, humaine et
chrétienne de grande importance. »
23.11.11 : Soirée littéraire, un an après
le décès du romancier Taha Ali
Un grand nombre de personnes (écrivains,
chefs religieux, politiciens, membres de la
famille et amis), ont participé à la soirée littéraire spécialement organisée en hommage à
l’écrivain populaire, poète et romancier Taha
Mohammed Ali, décédé en octobre dernier à
l’âge de 80 ans. La soirée littéraire a eu lieu
à son domicile dans le quartier de Bir El Amir
à Nazareth, le mercredi 23 novembre 2011.
Elle a été marquée à la fois par la qualité des
interventions littéraires et par l’atmosphère familiale d’amour sincère à l’égard du défunt et
sa famille.
11.12.11 : Inauguration de l’arbre
de Noël de Nazareth
Une foule de près de 3500 fidèles, auxquels
se sont adjoints leurs frères musulmans, a assisté à l’ allumage du grand arbre de Noël,
financé par la compagnie G.B. Tours, en présence des autorités civiles et religieuses de la
ville : les évêques Mgr Marcuzzo, Mgr Chaccour et Mgr Abu-Assal, le Maire M. Jarayseh,
les curés latin, melkite, maronite et orthodoxe,
le sheikh Dhyià Abu-Ahmad, et d’autres personnalités et responsables des institutions
impliquées dans cette initiative très populaire.
326
• Nouvelles du vicariat
de Jordanie
17.10.11 : Rentrée officielle
de l’Université Américaine
de Madaba.
La rentrée officielle de l’Université Américaine de Madaba, située à
35 kms au sud d’Amman en Jordanie,
a eu lieu le 17 octobre. Conçue pour
accueillir 8000 élèves, cette université patriarcale a ouvert ses portes six
ans après que le Haut Conseil pour
l’Education a attribué en 2005 au Patriarcat latin de Jérusalem l’autorisation d’ouvrir sa propre université (cf.
p. 168 de l’année 77). En mai 2009,
l’Université a reçu le soutien du Pape
Benoît XVI qui a fait don de 15 millions d’euros pour ce projet et qui a
béni la première pierre du campus lors
de sa visite en Terre Sainte en 2009.
L’Université a pris le nom d’Université Américaine de Madaba (Aum), car
elle est en partenariat avec l’Université du New Hampshire, qui appuya
fortement cette initiative. La semaine
précédent sa rentrée officielle, l’Université a organisé sa première journée
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
d’orientation en présence de Mgr Salim Sayegh, vicaire patriarcal pour la
Jordanie, du Gouverneur de Madaba,
Farouq El Qadi et du président de
l’Université, Dr. Ayman Ma’aytah. Le
13 octobre, une délégation du Grand
Magistère des Chevaliers du Saint Sépulcre, qui a très largement financé ce
projet, est également venu rendre visite à l’Aum.
Les élèves : chrétiens et musulmans, ils sont à ce jour 200 à s’être
inscrits et l’université en attend 1000
pour la rentrée prochaine. Une partie
d’entre eux sont jordaniens et d’autres
viennent d’Arabie saoudite, des Emirats arabes, d’Iran, d’Irak, du Koweït,
et de Terre Sainte. Tous proviennent
d’écoles prestigieuses. Sont également
en cours des projets de coopération et
d’échanges entre étudiants d’universités étrangères avec huit universités:
deux universités américaines (NotreDame et Gannon), cinq italiennes
(l’Université catholique, l’école polytechnique de Milan, et l’Université
de Pavie, Gênes et Enna) et une hongroise (l’Université catholique Peter
Pâzmâny).
La formation : la formation offre
un haut niveau scientifique, tout en
donnant une vision claire de la société.
«Nous voulons, précise le Patriarche
de Jérusalem, créer une institution qui
prépare les dirigeants pour une société
calme, sereine, ouverte à tous. Je crois
fermement dans le rôle de l’éducation pour se préparer à la paix et à la
coexistence. » L’Université offre sept
facultés toutes dispensées en anglais:
Octobre – Décembre 2011
327
nous voulons exprimer notre gratitude
pour l’énorme travail qu’effectue le
Patriarcat latin, et encourager le personnel de l’Université de Madaba à
travailler dur pour le bien des jeunes
générations. »
ingénierie, sciences de la santé, informatique, économie et finances, art et
design, langues et communications.
Pour l’année 2011/2012 les élèves débuteront avec 18 spécialités, et 32 sont
prévus pour l’année prochaine. Les 50
professeurs sont tous issus d’une excellente formation jordanienne ou européenne et réputés dans leur domaine
d’enseignement. Quelques uns sont
américains.
Le campus : après l’étude, une fois
achevé l’ensemble du projet, les étudiants pourront bénéficier d’un campus moderne avec des laboratoires,
des lieux de réunion, un accès internet
gratuit avec réseau sans fil, des installations sportives.
28.10.11 :
Réunion de l’Assemblée
des Conseils pastoraux en Jordanie
La première réunion de l’Assemblée des conseils pastoraux en Jordanie, représentés par deux membres
pour chacun des six Conseils pastoraux du pays a eu lieu au couvent latin
de Marka, à Amman. Après la prière
L’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte (AOCTS)
s’est félicitée de l’ouverture de l’Université « Nous, prêtres des diocèses ou
Exarchats de Terre Sainte, exprimons
ensemble nos vœux sincères pour cet
important projet. Nous portons dans
nos prières les trois objectifs importants de cette nouvelle université:
développer les talents des étudiants,
leur inculquer l’amour de la vérité,
parvenir à un haut niveau de formation intellectuelle. En même temps,
d’ouverture, Mme Nadia Amari Sahawneh de la paroisse de Marka a été
unanimement réélue au poste de secrétaire de l’Assemblée. Le P. Anton
Hreimat, curé de la même paroisse,
choisi pour être responsable de l’Assemblée des Conseils, a ensuite présenté les objectifs de ces réunions précisant que ces réunions étaient d’ordre
purement religieux et ecclésial et que
personne n’avait le droit de déroger
à une telle règle. L’objectif de cette
rencontre est d’examiner les ques-
Amélie de La Hougue
avec Daniel Le
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
328
tions importantes, les problèmes et
les aspirations spirituelles et sociales
qui prévalent dans les communautés
paroissiales et de chercher des solutions appropriées. Le déroulement des
sessions de travail se présente comme
suit : examen des questions proposées par les Conseils, sélection des
questions les plus prioritaires pour les
paroisses, temps de questions concernant la problématique retenue et transmission aux conseils pour réflexion,
examen puis vote de l’Assemblée sur
les réponses suggérées, obtention de
l’approbation des autorités ecclésiales
pour les décisions proposées, puis annonce des décisions approuvées par
les autorités ecclésiales lors de la prochaine réunion générale de tous les
membres des Conseils qui se tiendra
le 13 janvier 2012.
D’après un article
de Nadia Amari Sahawneh
19.12.11 :
Le roi de Jordanie
rencontre les chrétiens
de Fuheis
Ils étaient plus d’un millier pour
accueillir Sa Majesté Abdallah II, roi
de Jordanie, qui, pour la première fois,
s’est rendu à Fuheis. Dans cette ville
à majorité chrétienne, le roi est venu
rencontrer les enfants et les familles
et leur souhaiter un joyeux Noël. Le
Patriarche Fouad Twal était là aussi
ainsi que S.Exc. Mgr Selim Sayegh,
évêque auxiliaire et vicaire patriarcal
pour la Jordanie. Mgr Fouad Twal, a
remercié le roi de son attention pour la
Terre Sainte : « Le chemin de la paix
est encore long, mais des personnes
comme votre Majesté, qui œuvrent
dans le sens des Béatitudes de l’Evangile, participent à promouvoir et faire
advenir plus de justice. »
D’après un article
d’abouna.org
20.12.11 :
Une délégation
du roi de Jordanie
au Patriarcat
Une délégation envoyée par Sa
Majesté Abdullah II Bin Al Hussein,
roi de Jordanie, s’est rendue au Patriarcat. Ils sont venus transmettre
au Patriarche, et par lui à tous les
chrétiens du diocèse de Jérusalem,
un Joyeux Noël. Ces jordaniens appartiennent tous à la JHCO (Jordan
Hashemite charity organisation). Une
Octobre – Décembre 2011
organisation nationale qui a vu le jour
en janvier 1990, et a pour but de venir
en aide aux plus nécessiteux. Cette association est sous le patronage officiel
du roi de Jordanie. La rencontre s’inscrit dans la longue tradition de collaboration et d’amitié entre la famille
Hachémite et le Patriarcat. Pour Gaza
par exemple, le palais royal a annoncé
jeudi 3 novembre 2011, que le roi de
Jordanie parrainerait 1500 enfants gazaouis. Le communiqué précisait que
« cette action coûtera 1,8 million de
dinars (ndlr : 2,5 millions de dollars)
annuellement ». Toujours à Gaza, la
Jordanie a également installé en 2009
un hôpital militaire à Tal Al Hawa.
Deux autres l’avaient déjà été, l’un à
Ramallah en 2000, et l’autre à Jénine
ouvert en 2002.
C’est fort de ces liens et dans
cet esprit de constante amitié, que
la délégation du JHCO est venue au
Patriarcat latin pour apporter un cadeau
pour Noël. Un cadeau à l’intention des
enfants chrétiens de Terre Sainte : 3
000 vestes d’hiver ont été offertes. Pour
recevoir ce cadeau, quelques enfants
étaient là, au nom de tous les autres
enfants : ils représentaient l’école
latine de Ramallah, avec son directeur
le P. Firas Aridah et l’école Saint
Joseph de Jérusalem. Le Patriarche
Fouad Twal s’est félicité de la venue
de cette délégation : « Bien sûr nous
encourageons ces gestes de solidarité.
Et nous espérons que d’autres suivront
cet exemple ».
Louis-Marie de Linage
329
• Nouvelles du vicariat
hébréophone
23.10.11 : Accueil de la nouvelle
Supérieure générale des Petites
sœurs de Jésus
La Kehilla de Jérusalem a eu la
joie d’accueillir la Petite Sœur Maria
Chiara, nouvelle Supérieure Générale
des Petites Sœurs de Jésus. Italienne,
Sr Maria Chiara a passé la plus grande
partie de sa vie comme Petite Sœur de
Jésus en Terre Sainte et dans d’autres
régions du Moyen-Orient. Elle vient
d’être élue Supérieure générale de la
congrégation, qui compte près de 1200
sœurs. Les Petites Sœurs de Jésus ont
toujours joué un rôle important dans
la vie des communautés catholiques
hébréophones en Israël, et ne cessent
pas de le remplir aujourd’hui encore.
Toutes les Petites Sœurs d’Israël et des
Territoires palestiniens étaient rassemblées à la Kehilla de Jérusalem pour
accueillir Sœur Maria Chiara, et pour
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
330
demander dans la prière que l’Esprit la
guide dans sa nouvelle et importante
tâche.
Vicariat hébréophone
24.11.11 : Taizé à la paroisse
hébréophone de Jérusalem
Une cinquantaine de jeunes se sont
réunis entre 20h30 et 21h30, autour de
la communauté de Taizé pour prier à
la paroisse hébréophone de Jérusalem.
Parmi les présents, des catholiques, des
protestants et même des non chrétiens,
comme un certain nombre d’amis juifs
de Taizé, dont Rabbi Levy de la synagogue Kol HaNeshama. Tous ont
fait monter leurs prières à travers des
chants favorisant le recueillement, fidèles à l’esprit que Frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé,
a voulu insuffler à l’origine. Depuis
une dizaine d’années, la communauté
de Taizé est présente en Terre Sainte.
Chaque mois, une veillée de prière est
organisée et ouverte à tous à Jérusalem. Frère Emile, qui a été envoyé de
France par Frère Aloïs (successeur de
Fr Roger) visiter la Terre Sainte, a tenu
à participer à cette veillée. Il a rappelé par sa présence l’importance des
liens de communion de tous chrétiens
avec la Terre Sainte « même dans les
épreuves et les situations difficiles que
vous pouvez vivre ici en Terre Sainte –
confie-t-il à la fin de la soirée – nous
sommes, tous ensemble, des pèlerins
de la confiance. »
D’après un article
Amélie de La Hougue
06.12.11 : Rencontre de la pastorale
des travailleurs immigrés
La commission de coordination
des prêtres et des travailleurs pastoraux engagés dans la pastorale des travailleurs immigrés et des demandeurs
d’asile a poursuivi ses discussions le
6 décembre au Patriarcat latin de Jérusalem. Près de vingt prêtres, religieux et laïcs directement impliqués
dans les activités de cette pastorale se
sont rassemblés pour leur quatrième
réunion, laquelle était dirigée par le
coordinateur de la commission, le
Père David Neuhaus, vicaire patriarcal pour les catholiques hébréophones.
Étaient aussi présents tous ceux qui
prennent part à la pastorale auprès des
populations de philippins, érythréens,
africains, indiens, russes, libanais et
bédouins, mais également auprès des
prisonniers. Les curés de Tibériade et
d’Eilat participaient également à cette
rencontre.
A titre d’exemple quelques-unes
des nouvelles échangées lors de la
réunion : dans les prisons, on attend
l’autorisation de célébrer le mariage
catholique d’un prisonnier ; dans les
communautés bédouines, le combat
pour leurs droits continue ; une ONG
a été créée afin d’aider les philippins
Octobre – Décembre 2011
hospitalisés en Israël à payer les frais
médicaux ; la communauté indienne a
commencé à se réunir à Tel Aviv dans
une chapelle qui auparavant n’était
utilisée que par des philippins ; l’aumônerie indienne a organisé un grand
nombre de messes festives en préparation de la fête de Noël ; les érythréens
continuent d’attirer l’attention sur les
abus perpétrés dans le Sinaï, où les
Droits de l’Homme sont massivement
bafoués.
Le Père David a ensuite présenté
l’ordre du jour, qui comportait notamment les questions suivantes : 1/ La
possibilité de répondre aux besoins
spirituels des prisonniers détenus dans
les camps du Sud du pays destinés aux
infiltrés. 2/ La nécessité de présenter
la réalité des immigrés – travailleurs
étrangers et demandeurs d’asile – aux
paroisses locales. 3/ La recherche de
catéchistes pour enseigner les enfants
d’immigrés (en hébreu). 4/ La publication du troisième volume du catéchisme en hébreu destiné aux enfants,
qui est consacré aux fêtes catholiques.
5/ La médiatisation actuelle dans la
presse locale du changement de visage
de l’Église catholique, dû à l’arrivée
des migrants.
Un des sujets majeurs a été la préparation au mariage dans les diverses
communautés d’immigrés. On a pris
le temps d’examiner les directives
émises par l’Assemblée des Ordinaires
Catholiques de Terre Sainte, quant à la
préparation qui doit être suivie avant
de recevoir le sacrement du mariage.
Lors de la rencontre, Mgr William
331
Shomali a fait part à l’assistance de
l’intérêt du Patriarche pour cet effort
pastoral auprès des migrants, et assuré aux participants que le Patriarche
et ses vicaires sont en recherche afin
d’améliorer l’efficacité de l’Église à
atteindre ces populations.
La réunion s’est terminée par une
lecture et une méditation de la lettre
que le Pape Benoît XVI a écrite en vue
de la 98ème Journée Mondiale des Migrants et Réfugiés (15 janvier 2012).
Vicariat hébréophone
10.12.11 : Des immigrés indiens
marchent pour Bethléem
Cette année, des centaines de travailleurs immigrés indiens ont marché de l’église du Saint-Sépulcre à
l’Eglise de la Nativité, afin de se préparer à Noël. C’est le P. Jay, ofm, et
son équipe de l’aumônerie indienne
qui ont organisé ce pèlerinage.
La communauté indienne d’Israël
a donné une manifestation éclatante de
sa foi, de sa ferveur et de sa culture de
la piété, lors du Pada Yatra, un pèlerinage à pied fidèle à l’esprit de Noël. Le
pèlerinage était chamarré des saris aux
couleurs éclatantes, des drapeaux de
Terre Sainte, du Vatican et d’Inde, et
332
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
de nombreuses pancartes portant des
slogans comme Ave Maria! Ou Gloire
à Dieu au plus haut des cieux! Ou encore Paix sur toi ô Cité de David! Les
échos des chants de Noël en Konkani,
les cris de joyeux Noël, attiraient l’attention des Israéliens et Palestiniens
curieux, dont beaucoup se sont approchés pour regarder. Le pèlerinage s’est
conclu par une messe en Konkani à
l’église franciscaine Sainte Catherine,
attenante à la Basilique de la Nativité
à Bethléem.
DANS LE MONDE
Président de la Conférence épiscopale
du Kazakhstan et le Patriarche latin
de Jérusalem avec le statut d’invités
permanents. Sa Béatitude Mgr Fouad
Twal a de fait, aussi, sous sa juridiction diocésaine, le territoire de Chypre
– membre de l’Union Européenne.
Les travaux de l’Assemblée plénière ont d’abord et surtout été marqués par une réflexion sur la nouvelle
évangélisation en amont du Synode
des Évêques pour la nouvelle évangélisation qui aura lieu en octobre 2012.
Le Président du Conseil Pontifical pour
la Nouvelle Évangélisation, Mgr Rino
Fisichella a souligné dans un discours
que « la sécularisation représentait un
défi positif pour les chrétiens, appe-
29.09.11 au 02.10.11 : Assemblée
plénière du Conseil des évêques
d’Europe
Les présidents du Conseil des
conférences épiscopales d’Europe
(CCEE) se sont réunis à Tirana, la capitale albanaise pour leur Assemblée
plénière. Le CCEE est aujourd’hui
composé des Présidents des 33 Conférences épiscopales présentes en Europe, des archevêques de Luxembourg,
de Monaco, de Chypre des Maronites,
ainsi que des évêques de Chişinău
(Rep. Moldave) et de l’Éparchie de
Mukachevo. Y ont participé en outre le
Vicariat hébréophone
Octobre – Décembre 2011
lés à porter un message d’espérance
à l’humanité en crise. » Le Patriarche
a pu s’exprimer sur la situation de la
Terre Sainte. A cette occasion, l’Assemblée plénière a rappelé « sa préoccupation après avoir entendu le témoignage du Patriarche de Jérusalem des
Latins, Mgr Fouad Twal, qui a décrit
la situation difficile dans laquelle se
trouvent les communautés chrétiennes
en Terre Sainte. Pour stopper l’exode
des chrétiens qui fuient une situation
d’incertitude et de misère, il faut que
les Conférences épiscopales d’Europe
poursuivent leur effort de sensibilisation de leurs fidèles au soutien des
chrétiens de Terre Sainte, y compris en
promouvant des pèlerinages. »
La rencontre a aussi permis l’élection d’une nouvelle présidence pour
2011-2016.
D’après un article
de Christophe Lafontaine
06.10.11 : Mgr Shomali invité
par la Lieutenance de Montréal
L’Ordre équestre du Saint-Sépulcre
de Jérusalem a invité Mgr Shomali
à célébrer avec Mgr Louis Dicaire,
grand prieur de l’Ordre du Saint-Sépulcre (Lieutenance de Montréal) une
333
messe solennelle à Montréal en l’honneur de Notre-Dame de Palestine. Une
relique de la Vraie Croix fut présentée
à la vénération des fidèles. L’évêque a
invité les fidèles à méditer l’Evangile
du dimanche précédent : « la parabole
des dix vierges. » Filant la métaphore
des lampes à huiles, Mgr Shomali a
rappelé que « dans notre longue attente du retour du Christ, dont nous
ignorons le moment, nos lampes continuent à se vider et il faut les remplir
continuellement. » L’huile pourrait par
exemple et surtout être la lecture quotidienne de la Parole de Dieu. A ce titre,
Mgr Shomali n’a pas hésité à donner
un conseil lié à la Terre Sainte : « Pour
remplir vos lampes d’huile et pour une
meilleure connaissance de la parole de
Dieu, vous êtes invités à accomplir un
pèlerinage en Terre Sainte. Vous visiterez alors les lieux où Dieu a parlé par
les prophètes, où Jésus est né, a enseigné, a souffert, est mort et est ressuscité. C’est un pèlerinage qui augmentera votre foi, votre espérance et votre
charité. »
En Terre Sainte, les pèlerins passent forcément par le Calvaire, là où
fut plantée la Croix du Christ. Et c’est
de Jérusalem, précisément que Mgr
Shomali a emporté avec lui à Montréal
une relique de la Sainte Croix. Les
900 fidèles réunis dans la Basilique
ont ainsi pu honorer cette précieuse
relique, insérée dans une croix d’or,
à l’intérieur d’une capsule attachée à
une croix en bois d’olivier, de Terre
Sainte. A l’issue de cette messe solennelle et de la vénération de la sainte
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
334
Croix, une réception a suivi. La collecte de la messe faite par les jeunes
palestiniens de Montréal a été offerte
pour la Terre Sainte. La semaine précédente Mgr Shomali était intervenu à
la conférence de la Holy Land Christian Ecumenical Foundation (ndlr :
Fondation œcuménique pour les chrétiens de Terre Sainte) pour évoquer la
situation des chrétiens dans le pays du
Christ. Et il avait pu ainsi rencontrer,
durant son passage aux Etats-Unis,
Mgr O’brien, nommé à la charge de
Pro-Grand Maître de l’Ordre équestre
du Saint-Sépulcre de Jérusalem par le
Pape Benoît XVI le 29 août.
Christophe Lafontaine
11 au 13.10.11 : Réunion de la
Conférence des évêques latins
des régions arabes (Celra)
Les participants de la Celra ont
abordé différents thèmes cruciaux
concernant la vie des fidèles de leurs
diocèses. La rencontre, initialement
prévue au Caire, a eu lieu à Rome et
a commencé par l’élection du P. Pie-
tro Felet comme nouveau secrétaire de
la Celra. Il succède à Mgr Ballin, vicaire apostolique de l’Arabie du Nord.
Ensuite, les évêques ont présenté leur
diocèse en insistant sur les problématiques les plus importantes et les plus
urgentes notamment sur la situation
des chrétiens. Il y a eu de nombreux
échanges sur le « printemps arabe »
devenu « un automne arabe et un hiver
arabe » pour les chrétiens d’Egypte.
Des discussions ont porté autour de
la nouvelle distribution des deux vicariats de l’Arabie : l’Arabie du Nord
(Koweit, Arabie Saoudite, Bahrein et
Qatar) avec Mgr Ballin, et, l’Arabie
du Sud (Emirats arabes, Oman et Yemen) avec Mgr Hinder. Ce fut également l’occasion d’une « relecture » du
Synode des évêques pour le MoyenOrient d’octobre 2010, dans l’attente
de la parution de l’exhortation apostolique post-synodale. Les évêques
ont aussi réfléchi sur la mise en pratique de l’exhortation apostolique
post-synodale Verbum Domini. Enfin,
Mgr Marcuzzo a fait une présentation
théologique du livre
Jésus de Nazareth signé Joseph Ratzinger.
Les évêques ont donné leurs impressions
sur les Lineamenta
du prochain synode
des évêques sur la
nouvelle
évangélisation, présentés par
Mgr Bertin. Au cours
de ces trois jours, les
évêques ont été pris
Octobre – Décembre 2011
d’assaut par les journalistes, notamment sur la question du « printemps
arabe ».
Au micro de Radio Vatican, le Patriarche a déclaré à ce propos : « nous
ne savons pas où cela nous mènera.
Il y a aussi des facteurs externes qui
entrent en jeu, peut-être pour ruiner
notre espérance. Je continue à être
optimiste et à ne pas avoir peur, parce
que nous les chrétiens, nous sommes
partie intégrante de ce peuple, pour
le meilleur et pour le pire. » L’audience de Sa Béatitude avec le Saint
Père qui a eu lieu le 13 octobre a été
particulièrement intense: « Je suis très
reconnaissant que le Saint Père ait
toujours à cœur la Terre Sainte et la
paix au Moyen-Orient. Cela se voit
dans toutes ses interventions. Aussi
bien l’autre jour pour l’Egypte et cette
fois-ci pour nous. Il pense à nous, il
pense aux chrétiens, il pense à la paix
pour tous », confie le Patriarche latin à Radio Vatican. « La rencontre
d’aujourd’hui a été très paternelle, le
Saint-Père a ce grand don de l’écoute.
Il écoute nos cris: des cris pour qu’il y
ait plus de justice, plus de paix, une vie
normale. »
D’après Andres Bergamini
et Amélie de La Hougue
14 au 17.11.12 : 20ème congrès
du Conseil des Patriarches
Catholiques d’Orient (CPCO)
Il s’est tenu a huis clos à Bkerké
(siège du Patriarcat maronite au Liban).
Le thème de cette session a concerné
la situation des chrétiens dans les pays
335
du Moyen-Orient, suivant les orientations définies par les propositions du
Synode pour le Moyen-Orient d’octobre 2010.
Le 15 novembre, le Patriarche
maronite Mgr Bécharara Raï a reçu
le Patriarche orthodoxe russe Kirill.
Lors de ce discours, il avait à ses côtés
les six autres Patriarches catholiques
d’Orient : Mgr Fouad Twal (latin de
Jérusalem), Mgr Emmanuel III Karim
Delly (Babylone – Chaldéens), Mgr
Antonios Naguib, (Alexandrie –
Coptes catholiques), Mgr Gregorios
III Laham (Antioche – melkites), Mgr
Ignace Youssif III Younan (Syriens),
et Mgr Nesres Bedros XIX Tarmonui,
(Arméniens). Mgr Gabriele Caccia,
Nonce apostolique au Liban, ainsi
que de nombreux évêques des
différents rites catholiques étaient
aussi présents.
La séance inaugurale a été ouverte
en présence de S.Em. le Cardinal Robert Sarah, Président du Conseil Pontifical Cor Unum (chargé des œuvres
caritatives du Pape). Il a exprimé son
bonheur à propos de sa visite au Liban et a confié que sa participation à
ce congrès lui a fourni l’occasion de
mieux connaître la richesse des diffé-
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
336
rents rites. Il a également rappelé que,
dès les premiers jours de son Pontificat, le Pape Benoît XVI avait conduit
l’Église sur le chemin de la Charité et
d’Amour. Et abordant le sujet du dialogue interreligieux entre l’islam et le
christianisme, il a indiqué que cela devait renforcer la communion entre les
citoyens d’un même pays.
Après une cérémonie d’ouverture
au cours de laquelle l’Eucharistie a été
célébrée dans la cour du siège patriarcal, Mgr Rai a annoncé l’ouverture du
20ème Congrès placé sous la grâce de
l’Esprit-Saint et sous l’égide de NotreDame pour discuter des méthodes à
appliquer d’après les recommandations du Synode. Mgr Raï a d’ailleurs
adressé dans son mot de bienvenue
aux cardinaux, patriarches, à leurs
collaborateurs et à tous ceux présents,
sa gratitude au Saint-Père pour avoir
convoqué le Synode des évêques pour
le Moyen-Orient l’année dernière. Les
patriarches ont adressé un télégramme
à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, lui
annonçant le début du huis clos qui
s’est terminé jeudi 17 novembre à
11h30. (Cf. discours final p. 358)
Christophe Lafontaine
avec abouna.org
09.11.11 : Pro Oriente a organisé
son troisième colloque en présence
du P. Neuhaus
Pro Oriente est un centre d’études
basé à Vienne (Autriche), voué à la
Chrétienté du Moyen Orient. Il a organisé son troisième colloque Syriacum, consacré aux nouveaux défis
qu’affrontent les Chrétiens au MoyenOrient, à la suite du Synode Spécial
pour le Moyen-Orient, qui s’est tenu
au Vatican en Octobre 2010.
Le colloque a rassemblé des évêques
chaldéens, syriens, et assyriens (leur
héritage commun étant la langue syriaque) ainsi que des indiens. Mais
aussi quelques experts, des observateurs et l’équipe de Pro Oriente.
Durant ces jours ont été abordées les
questions de l’évaluation du Synode,
les relations islamo-chrétiennes, les
relations avec les communautés de la
diaspora, et les relations de l’Eglise et
de l’Etat. Le Père David Neuhaus était
invité pour s’exprimer sur les relations
entre Juifs et Catholiques à la lumière
du Synode. Les rudes conditions auxquelles sont soumis les chrétiens en
Irak et en Syrie étaient au cœur des
discussions. Le Patriarche Younan a
prononcé une conférence publique sur
le thème de la souffrance de l’Eglise
au Moyen-Orient.
La très riche tradition Syriaque a
été largement parcourue pendant ces
jours. Les participants ont assisté en
soirée à une liturgie Syriaque Orthodoxe à l’église Saint Ephrem de
Vienne, et à une prière du matin qui
illustrait les relations de plus en plus
étroites existantes entre les cinq différentes Eglises de tradition Syriaque. A
savoir l’Eglise Assyrienne d’Orient,
l’Eglise Chaldéenne (catholique),
l’Eglise Syrienne Orthodoxe, l’Eglise
Syrienne catholique et enfin l’Eglise
Maronite (catholique). ■
Vicariat hébréophone
Octobre – Décembre 2011
337
En bref dans le monde…
20 au 23.10.11 :
Conférence à Monaco
sur l’Eglise Mère de Jérusalem
C’est dans le cadre des célébrations du
Centenaire de la Consécration de la Cathédrale
de Monaco, que le colloque sur le thème
« Les églises d’Orient : richesses et défis »
a été organisé dans la salle de conférence
du Musée océanographique de Monaco.
Mgr Marcuzzo s'y est rendu. L’objectif de ce
premier colloque, destiné à devenir bisannuel,
est de mieux faire connaître l’existence des
Eglises d’Orient dans la diversité de leurs
traditions et de leur vie ecclésiale. Durant ces
trois journées de réflexion, de dialogues et
d’échanges, quatorze spécialistes provenant
de différents pays et de confessions catholique,
arménienne, orthodoxe, musulmane sont
intervenus. Les thèmes abordés permettaient
de mieux apprécier à la fois la richesse de
l’histoire de la présence chrétienne et les
défis rencontrés par ces Eglises au quotidien.
Mgr Marcuzzo a parlé de « l’Eglise Mère de
Jérusalem, là où tous nous sommes nés,
dans la Bible et l’actualité ».
28 au 30.10.11 :
Conférence aux Etats-Unis
sur les chrétiens de Terre Sainte
La 13ème conférence internationale de la Fondation œcuménique pour les chrétiens de
Terre Sainte (HCEF) a eu lieu à Washington DC
avec pour thème « investir dans nos communautés, bâtir notre avenir. » Des intervenants
de différentes confessions religieuses étaient
présents. Mgr Shomali était invité à participer
aux échanges concernant la situation des
chrétiens de Terre Sainte. Parmi les convives
il y avait aussi le Dr. Hanan M. Ashrawi du
Conseil législatif palestinien, le Révérend Samer Azar, pasteur de l’Eglise luthérienne évangélique du Bon Pasteur à Amman (Jordanie),
l’imam Yahya Hendi, aumônier musulman de
l’Université de Georgetown et Rabbi Arthur
Blecher de la grande congrégation humaniste
juive de Washington Beth Chai. Cette conférence qui intégrait également une conférence
pour la jeunesse et une réflexion sur la question d’un Etat palestinien s’est conclue par un
temps de prière commun et une réception où
tous les participants étaient invités.
338
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Ordre Equestre
des Chevaliers
du Saint Sépulcre
de Jérusalem
Nouvelles de l’Ordre
Concert offert par la Lieutenance suisse
à Jérusalem
15.10.2011
Un concert a été offert par la Lieutenance suisse des Chevaliers du Saint-Sépulcre, notamment madame Véronique Nebel, Dame de cette Lieutenance. Il a été
donné au couvent Saint Etienne, qui loge l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. Cette Lieutenance soutient l’Institut Magnificat « pas uniquement pour des raisons culturelles ou pour le divertissement de la population de la
Terre Sainte. Ils le font
parce que la musique
est une civilisation et
une langue commune
qui peut être un pont
entre des peuples et
des cultures » : c’est
par ces mots que Mgr
Shomali, évêque auxiliaire pour Jérusalem,
a remercié les Chevaliers et les musiciens à
l’issue de la prestation.
Octobre – Décembre 2011
339
Environ 500 personnes ont assisté à ce concert du Chœur Yasmeen et
l’ensemble Magnificat de la Custodie de Terre Sainte, dirigé par Mme Hania
Soudah Sabbara. Une occasion aussi pour Mgr Shomali de rappeler « combien
nous avons besoin ici à Jérusalem - où la diversité est contre l’unité et l’unité
contre la diversité - d’avoir un pont commun entre les musulmans, les chrétiens
et les juifs. La politique nous sépare. Les religions nous séparent. La musique
nous unifie. »
La première partie du concert était instrumentale : de jeunes pianistes, violoncellistes et flûtistes ont exécuté du Bach, du Schubert ou encore du Haydn. Ou bien,
moins connu mais non moins beau, du Spohr. En deuxième partie, c’est le chant qui
a pris sa place : la majorité des compositions était arrangée ou composée par les
auteurs arabes locaux. Parmi ces chants, une jolie prière de Saint François d’Assise
ou encore des chants de Mgr Mansour Labaky. Et sans doute la fleur du bouquet
musical : le très bel Ave Maria de Caccini.
Cette soirée musicale a aussi été l’occasion pour que l’hymne des Chevaliers
du Saint-Sépulcre soit chanté pour la première fois. Cet hymne a été composé récemment par fr. Armando Pierucci, ofm.
Louis-Marie de Linage
✧ ✧ ✧
Réunion du Grand Magistère à Rome,
7-10.11.2011
La réunion du Grand Magistère de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre a
été sous la présidence de Son Excellence Révérendissime Mgr Edwin Frederick
O’Brien, pro-Grand Maître de l’Ordre, en présence du Patriarche Fouad Twal,
Grand Prieur.
Six mois après leur dernière réunion, les membres du Grand Magistère se sont
à nouveau retrouvés pour partager sur les événements, les joies et les défis de ces
derniers mois. Le discours du Patriarche s’adressait au Prof. Agostino Borromeo,
Gouverneur Général, au Lieutenant Général Giuseppe Dalla Torre del Tempio del
Sanguinetto, à Mgr Giuseppe De Andrea, Assesseur. Le Père Humam Khzouz, Administrateur Général du patriarcat, accompagnait le Patriarche.
340
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Cette réunion a tout d’abord été l’occasion d’accueillir Son Excellence Révérendissime Mgr Edwin Frederick O’Brien, nommé à la charge de Pro-Grand Maître
de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem par le Pape Benoît XVI le 29
août dernier. Il succède au Cardinal Grand Maître démissionnaire John P. Foley.
Au début de son allocution le Patriarche a souhaité la bienvenue à Son Excellence
soulignant son « éminente audace pour la défense de la foi et des fidèles. »
Mgr Fouad Twal a poursuivi son discours rappelant que le Moyen-Orient « vit un
profond tournant historique » avec de surcroît la demande d’adhésion d’un Etat de
Palestine à l’Onu. Il a ensuite décrit le paysage religieux de Terre Sainte, renouvelé
par la croissance du nombre de travailleurs migrants catholiques qui nécessitent une
pastorale particulière. Cette pastorale des migrants, sous la responsabilité du P. David Neuhaus, doit se faire en lien avec les pays des migrants et est, selon les termes
du Patriarche, « une opportunité en or pour les Chevaliers du St Sépulcre, présents
dans les pays des migrants pour nous aider. »
Dans son allocution, Mgr Fouad a retracé les rendez-vous internationaux de
ces derniers mois : la conférence de Londres sur les Chrétiens de Terre Sainte, les
conférences épiscopales (CCEE à Tirana, Celra à Rome), son séjour aux Etats-Unis
pour rendre visite aux arabes chrétiens de la diaspora et aux Chevaliers de l’Ordre
du Saint-Sépulcre. Enfin le Patriarche a rappelé les principaux événements récents
de la vie du diocèse dont la fête de Notre-Dame de Palestine à Deir Rafat, célébrée
également à Rome.
Sa Béatitude a conclu son discours par la présentation des projets en cours
du Patriarcat : l’Université de Madaba qui a ouvert ses portes le 17 octobre dernier, la construction d’hébergements pour les chrétiens (grâce à «Beit Safafa Project», 40 familles pourront prendre possession d’un logement en mars 2012), et
la rénovation d’habitations à Gaza pour 65 maisons de familles catholiques et
orthodoxes.
Amélie de La Hougue
06.01.12 :
Benoît XVI annonce que Mgr O’Brien sera créé cardinal
Par nomination du Saint-Père Benoît XVI le 6 janvier 2012, sollenité de l’Epiphanie,
S.Exc. Mgr Edwin Frederick O’Brien sera créé cardinal lors du consistoire ordinaire
publique du 22 février 2012, qui aura lieu à Rome. Il deviendra alors le Grand Maître
de l’Ordre.
Octobre – Décembre 2011
341
Décès du Cardinal Foley
11.12.2011
Sa Béatitude le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, les évêques
auxiliaires et tout le clergé du Patriarcat latin d’Israël, des Territoires palestiniens,
de Jordanie et de Chypre sont profondément touchés par la mort, dimanche 11 décembre, de S.Em. le Cardinal John Patrick Foley, Grand Maître émérite de l’Ordre
équestre du Saint-Sépulcre.
En rappelant avec gratitude les longues années de service dévoué en faveur
des chrétiens de Terre Sainte et notamment en étant un grand défenseur de l’Université de Bethléem, ils présentent leurs vives condoléances au Pro-Grand Maître
de l’Ordre équestre du Saint Sépulcre, Mgr Edwin O’Brien, ainsi qu’aux chevaliers
et dames de l’Ordre.
Le Patriarcat présente également ses condoléances aux proches du Cardinal et
à tous ceux qui l’ont connu et estimé et qu’il a aimés et servis.
Tous ceux qui le pleurent s’unissent spirituellement au deuil, le recommandant à
l’infinie miséricorde de Dieu.
09.12.11 :
Décès du Lieutenant de Québec
Le Dr Joseph-Édouard Richard, Lieutenant de Québec (Canada) de l’Ordre
équestre du Saint Sépulcre de Jérusalem, est retourné au Père le 9 décembre 2011.
Il avait 81 ans. Les funérailles ont eu lieu le 17 décembre 2011 à 14h00 en l’église
Saint-Rodrigue à Charlesbourg (Canada). Chrétien convaincu, le Dr Richard l’était
par sa foi et ses actes : se nourrissant hebdomadairement de la Communion, il est
aussi le fondateur de la Société Saint-Vincent-de-Paul dans sa paroisse, il a consacré 15 ans de sa vie à mettre sur pied la fondation Vilar, dont le but est de s’occuper
de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Et bien sûr dans l’Ordre équestre
du Saint-Sépulcre de Jérusalem dont il était Lieutenant.
Le Patriarcat présente ses condoléances à sa famille, en particulier ses sept
filles, ainsi qu’à tous les membres de la Lieutenance de Québec.
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
342
Coquilles de Pèlerin
La Coquille de Pèlerin a été décernée à :
Allemagne
• 3 novembre 2011
Reiner Spring
• 18 novembre 2011
Marc Angelo Bisotti
Marcello Bisotti
Ulrike Hagenbucher Bisotti
Angleterre et Pays de Galles
• 11 octobre 2011
R.P. John Deehan
R.P. Christopher Fitz Patrick
Patricia Beeston
• 19 novembre 2011
Eileen Kerrigan
Kevin Kerrigan
Eric Marcel Barthe
Roland Edward Hayes
Philip Arthur Hopley
Jeremy Charles Anselm Jarvis
S.E. Christopher Budd
Roberta Hilary Indoe
John Lydon
Louise Therese Price
David Franklin Northey
Lieutenance d’Angleterre et du Pays de Galles le 19 novembre 2011
Octobre – Décembre 2011
343
Lieutenance argentine le 9 novembre 2011
Argentine
• 9 novembre 2011
Alfonso Diez de Tejada y Arijón
Australie
- Ouest
• 5 octobre 2011
R.P. Raymond Keith Richard Smith
John William Gardner
John Edward Clifton
Derek Robert Peters
Keith Anthony James Stone
Janet Leigh Gardner
Mara Anne Peters
- Victoria
• 5 octobre 2011
Peter James Walsh
Lieutenant australienne 5 octobre 2011
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
344
- Queensland
• 2 novembre 2011
Dympna Danaher
• 29 novembre 2011
Walter Harvey Ehrich
Autriche
• 24 octobre 2011
Nicolaus Drimmel
Hermann Feiner
R.P. Peter Fiala
Gerhard Mayr
Thomas Weickenmeier
Paul Mitter
Canada
- Québec
• 12 octobre 2011
Jacques Harbour
Claude Labbé
- Colombie
• 19 décembre 2011
S.E. Ricardo Tabón Restrepo
S.E. Fidel León Cadawid
S.E. Rubén Salazar Gómez
Etats-Unis
- Atlantique Centre
• 18 octobre
R.P. Robert J. Jaskot
- Est
• 11 octobre 2011
R.P. Timothy E. Byerley
• 18 octobre 2011
John F. Mc Gowan
• 26 octobre 2011
Richard A. Carlson
R.P. Dennis Corrado
• 3 novembre 2011
S.E. Charles P. Boccio
• 4 novembre 2011
John J. Witmeyer
• 10 novembre 2011
S.E. William Francis
Anne M. Brana
Lieutenance Est des Etats- Unis le 10 novembre 2011
Octobre – Décembre 2011
Vincent Philip Brana
Margret Downey
Catherine Josephine Chiaia
Franck Chiaia
Charles Francis Chiusano
Ruth Pogue Chiusano
Judith B. De Angelis
Cathleen D. Delorenzo
Donald Delorenzo
Maureen T. Friss
Mary Anne Fusco
Anne M. Guglielmo
Donald Edward Gundermann
Janet Macrae Gundermann
Kevin Jeffrey Healy
Marylin Hendrix
James Michael Hugues
Julie P. Jamito
Charusheila Madhav Joshi
Madhav Vidyadhar Joshi
Francis Joseph Keppel
Linda Nancy Keppel
C. Elaine Kling
Carl W. Kling
Marie Therese Auguste Laguerre
Thomas Michael Laquerria
Josephine Ma’Arop
Veronique Ma’Arop
Sarah Mac Donald
Gloria Rita Maffettone
Antoinette Anne Maione
Eleanor Jean Martin
Kent Richard Martin
Gerard Michael Mc Donnell
Steven Robert Miola
S.E. Thomas Anthony Modugno
George Peter Neumann
Mary Jane Q. Neumann
Ann Frances O’Connor
Robert Bennet O’Connor
345
Cynthia Orage
Louise Charlotte Parrish
Paula Jeanne Sarday
Carolyn Marie Sitler
Robert Mark Sitler
Una Turner Turner
Erin D. Von Uffel
George Kurt Von Uffel
Gerald Joseph Cassidy
Amy Patricia Cassidy
Moody deWitt Wharam, Jr
Sheila Reese Wharam
• 26 novembre 2011
R.P. James Shanley
R.P. Christopher Ford
• 31 décembre 2011
Robert John Auricchio
Mari E. Auricchio
- Nord
• 18 octobre 2011
S.E. Sam Aquila
S.E. James Conley
R.P. Luke Meyer
John Herlick
George Loegering
Marilyn Loegering
James Mason
Katherine Mason
Terry Welle
Chrisse Welle
Richard J. Wall, Jr.
• 21 octobre 2011
S.E. John R. Gayclos
S.E. David D. Cox
S.E. John J. Kickel
R.P. Justin Wachs
Gerald D. Brennan
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
346
Lieutenance Nord des Etats-Unis le 21 octobre 2011
John P. Cunnigham
Douglas L. Curry
Steven J. Davis, M.D
Daniel J. Ferry, Jr
Robert L. Gaffney
Richard D. Haberstroh
James W. Hollenbeck
Michael F. Lacey
Larry L. Lewis
Lawrence E. Moore
Thomas E. Reh, M.D
Richard D. Shaw
Michael J. Skain
Daniel S. Spicer
Walter E. Zinck, II
Dana K. Joyce
James P. Martin
James W. Ramsey
Catherine C. Brennan
Annette E. Cunningham
Verna M. Curry
Patricia K. Davis
Eleanor H. Ferry
Teresa J. Gaffney
Patricia A. Haberstroh
Sandra L. Hollenbeck
Patricia S. Joyce
Judith M. Lewis
Clare C. Martin
Ruth W. Moore
Roberta L. Ramsey
Benedette G. Reh
Adolphine B. Shaw
Jacquelyn M. Sinovcic
Patricia M. Skain
Evelyn H. Spicer
Carol A. Zink
• 29 octobre 2011
Mary Jo Anne Alou-Ghazaleh
Barbara Jo Anderson
Julie Ann Cleary
Shawn Timothy Cleary
Jean Elizabeth Conzemius
Mark Conzemius
Joanne Kay Dankey
Leonard Sherwood Dankey
Charles Wilcox Gaetze
Veronica Jane Gaetze
Mary Ann Hanten
Octobre – Décembre 2011
Therese Maryanne Ivers
Colene Mary Ridder
Glenn Ambrose Ridder
Jeslyn Marie Schmidt
Jon Norbert Schmidt
S.E. Paul Swain
R.P. Justin Wachs
David Michael Wachs
Marilyn Marie Wachs
Carol Lee Weber
Mark Anthony Weber
Nancy Ann Zawada
Edward Thaddeus Zawada
R.P. John C. Rasmussen
S.E. Gregory J. Schlesselmann
S.E. Joseph P. Goering
- Nord Centre
• 21 octobre 2011
R.P. Michael McGovern
• 28 octobre
R.P. Mark J. Merdian
• 11 novembre 2011
Robert Louis Winter
347
Judith Ann Winter
Raymond Clarence Ihm
Sherlyn Ann Ihm
• 19 novembre 2011
Dennis B. Leiber
- Nord Est
• 29 décembre 2011
Richard T. Moore
Jeanne Moore
- Ouest
• 14 novembre 2011
R.P Stephen C. Porter
Carolyn M. Leontos
Curtis Kauffman
Mary J. Kauffman
Patricia L. Garczynski
Anthony Garczynski
Mary F. Gelber
Philip J. Gelber
Soldiamar B. Picardal
Nenette V. Picardal
S.E. Dennis Mikulanis
Lieutenance Nord des Etats-Unis le 11 novembre 2011
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
348
- Sud Ouest
• 24 octobre 2011
Robert G. Hust
Charlotte C. Hust
• 6 décembre 2011
John Patrick McDowell
James Frederick Cramer
Josette Marie Cramer
• 29 octobre 2011
William J. Stewart, Jr
Sylvia C. Stewart
• 14 novembre 2011
Richard Gonzales
Jesús Francisco Lopez
• 15 novembre 2011
R.P. Joseph Gietl
• 16 novembre 2011
Thomas Russell Craddick
Nadine N. Craddick
William James Quick, Jr.
Judith G. Quick
Reynaldo Luis Adame, Jr
Lucila Garcia Adame
• 18 novembre 2011
R.P. John Dwayne Cannon
Finlande
• 7 décembre 2011
Dario Alessi
Pekka Kivi
Aila Gorski
Johanna Kivi
France
• 21 octobre 2011
Guy de Framond
Geneviève Aubert de Lafayette
Guy Franc
Jacques Dupoyet
Henri Ollion
Henri Bazin
Jean Cheminade
Sénellart de Vrière
Lieutenance de France le 21 octobre 2011
Octobre – Décembre 2011
349
• 31 octobre 2011
R.P. Gonzague Babinet
Stéphane Buffetaut
Edith de Castet
Jean-Jacques Chauveau
Xavier Gaignault
Jean Hanoteau
Arnaud Lemee
• 22 novembre 2011
Bruno de Seissan de Marignan
• 27 décembre 2011
Sylvie Piganeau
• 28 décembre 2011
Patrice de la Péchardière
Hongrie
• 25 octobre 2011
Ibolya Sebestyen
Italie
- Centrale
• 4 octobre 2011
Nicola Serafini
• 21 novembre 2011
Alessandro Camilletti
Pietro Ferri
Rosaria Bruni
Claudia Coccia
Norina Faoro Riva
Diana Vescovo
• 22 novembre 2011
Reggio Raffaele
Zagarolli Maria Teresa
Celli Catarinelli Fiorella
Anna Battella
• 24 novembre 2011
Carla Bartoleschi Pepponi
Giuseppe Bartoleschi
Mario Becchetti
Maria Bennati Fanti
Roberto Fanti
Vincenzo Bernardo
Maria Pia Caporossi Costantini
Antonio Cianchi
Adalgisa Corinti
Giancarlo Iacovelli
Giuseppa Lanzi Stella
Sandro Lanzi
Maria Teresa Lecchini Battistelli
Assunta Mencarelli De Santis
Ivano Menghini
Lieutenance Italie centrale le 21 novembre 2011
350
Andrea Pala
Massimiliano Perugi
Maria Teresa Ubertini
• 26 novembre 2011
Edmer Eronca
Aquino Toma Teofilo
- Méridionale
• 12 décembre 2011
Rocco De Pietro
- Méridionale Adriatique
• 18 octobre 2011
Arcangelo Maggiore
• 22 novembre 2011
S.E. Nicola de Ruvo
Aniello Sabino
Rella Giacomo
- Meridionale Terrenica
• 22 octobre 2011
Avino Gennaro
Di Palo Enrico
Tramontano Salvatore
Mainiero Ornella
S.E. Fratellanza Salvatore
Petraccone Roberto
Somma Pasquale
Busiello Giancarlo
• 7 novembre 2011
Gianluca Actis
27 décembre 2011
Salvatore Sralogna
- Septentrionale
• 11 novembre 2011
Marco Masini
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
• 14 novembre 2011
Carlo Ferri Ricchi
Guido Aggazzoti Cavazza
Antonio Tittoto
Luciano Benassi
• 16 novembre 2011
Carlo Cannavina
Luxembourg
• 3 décembre 2011
S.E. Le Lieutenant Guy Schedler
R.P. Claude Bache
André Dennewald
Bernard Charpentier
Thibault Denotte
Geoffroy Herrmans
Philippe Krafft
René Schintgen
Malte
• 2 novembre 2011
R.P. John Muscat
Pays-Bas
• 9 novembre 2011
C.R.L.R.M Firz
R.P. M. Meseh
G.H.M. Stassen-Powwels
J.Th.W. Krapels
R.J. van den Berg
J.M.A. Koch-Geldens
C.W.M. Jongma-Roelauts
D.A.H. Hemels-Prieckaerts
Th.H. Mutsaers-Fibbe
A.L.J.W. Bruisma-Mulderink
A.M.Th. van Kempen
H.A.J. Goessen
C.A.H. Prieckaerts-Goebbels
Octobre – Décembre 2011
351
Philippines
• 31 octobre 2011
S.E. Luis Antonio G. Tagle
Jesus P. Tambunting
Margarita A. Tambunting
Rene G. Bañez
Marilen N. Espiritu
Pologne
• 28 octobre 2011
Tomasz Rzemieniuk
Wieslaw Sowinski
Suisse
• 14 octobre 2011
R.P. Felix Büchi
R.P. Guido Hangartner
R.P. Georges Schwickerath
Magdalena Hagen
Francisca Hatebur
Helen Imfeld
Elisabeth Renner
Gabriele Schuldt
Louise Anne Zehnder
Rico de Castelberg
Lieutenance polonaise le 28 octobre 2011
Lieutenance Suisse le 14 octobre 2011
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
352
Christoph Eggel
Fridolin Eisenring
Angelo Elsener
Vincent Hayoz
Marquard Imfeld
August Keller
Marco Reichmuth
Helmut Renner
Gilbert Rietschi
Georg Schmid
Werner Schnyder
Daniel Wicki
Marco Zanolari
Herbert Zehnder
Taïwan
• 20 octobre 2011
S.E. Joseph Ti Kang
S.E. James Liao
R.P. Lin Bonaventura ofm
Shu Shen Chiang
Li Wei Ma Hsiou
Lai Yi Cheng
Cheng Hsiung Chen
Wan Chuan Wang
Chin Sheng Wang
George T.L. Lee
Jen Shou Lee
Cheng Chao Yu
Hsien Chang Lin
Ling Shen Yao
Chevaliers taïwanais le 20 octobre 2011
✧ ✧ ✧
Octobre – Décembre 2011
353
Officiel
Nominations au Conseil presbytéral :
Suite aux éléctions qui ont eu lieu le 1er novembre 2011, le
Patiarche Fouad Twal a publié une lettre le 4 novembre 2011,
dans laquelle il annonce le résultat des élections :
« Je suis convaincu, mes frères, que vous êtes très bien disposés,
remplis d’une haute connaissance de Dieu, et capables aussi de
vous reprendre les uns les autres. » (Rm 15, 14)
Sont membres de droit :
† S.B. Mgr Fouad TWAL, Patriarche latin de Jérusalem
† S. Exc. Mgr Giacinto-Boulos MARCUZZO, vicaire pour Israël
† S. Exc. Mgr Wiliam SHOMALI, vicaire pour Jérusalem
P. Marcelo GALLARDO, vice-chancellier
P. Adib ZOOMOT, recteur du Séminaire
P. Humam KHZOUZ, administrateur général
Ont été élus :
P. Faysal HIJAZIN, curé à Ramallah (Palestine)
P. Firas HIJAZEEN, ofm, curé de la paroisse de Jérusalem
P. Firas ARIDAH, curé de Jifna (Palestine)
P. Aziz HALAWEH, curé de Beit Sahour (Palestine)
P. Abdo ABDO, ocd, curé de Haïfa (Israël)
A aussi été nommé pour réprésenter le Nord du diocèse, le P. Amjad
SABBARA, ofm, curé de Nazareth (Israël)
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
354
Autres nominations :
Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem,
●a nommé curé :
‒ le P. Gioele Salvaterra, curé de la paroisse de Beersheva (Israël) à partir du 1er
janvier 2012.
●a nommé vicaires :
‒ le P. Boutros Hijazin (Jordanie), vicaire de la paroisse d’Ajloun (Jordanie), par un
décret en date du 21 octobre 2011.
● a nommé au séminaire Redemptoris Mater de Korazim (Galilée), par
un décret du 29 novembre 2011 :
‒ Don Germano Lori, Directeur des études.
‒ P. José Angel Castillo Ortún, père spirituel du Séminaire.
✧ ✧ ✧
Communiqués :
13.10.11 : Message des chefs des Eglises chrétiennes à Jérusalem aux
évêques d’Egypte, relatif aux évènements du 9 octobre.
« Nous avons suivi avec amertume et tristesse, les événements sanglants qui
ont eu lieu au Caire entre frères et concitoyens d’un même pays.
Nous sommes consternés par ces événements où deux cent personnes ont été
blessées et 24 autres ont trouvé la mort. Nous offrons nos condoléances sincères
aux familles des victimes.
Nous demandons à toutes les parties de pratiquer la retenue et de revenir aux
valeurs communes de nos religions: la charité, le pardon et la réconciliation entre
frères et sœurs.
Nous invitons le gouvernement égyptien et ses citoyens à construire une nouvelle société basée sur une nouvelle Constitution qui assurerait l’égalité pour chacun et le droit absolu à bâtir des lieux de culte qui doivent être respectés.
Vos frères de Jérusalem, les chefs des Eglises chrétiennes de Jérusalem »
Octobre – Décembre 2011
355
30.11.11 : Communiqué final de la 10ème Assemblée Générale du Cemo
qui s’est tenue du 29 au 30 novembre 2011 à l’Hôtel Saint George - Paphos, Chypre
1)
Sous le thème « et la multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur »
(Ac 4,32), la 10ème Assemblée générale du Conseil des Eglises du MoyenOrient a eu lieu dans la ville antique de Paphos, à Chypre, mardi 29 et mercredi
30 Novembre 2011. Toutes les Eglises membres qui constituent les quatre
familles du Conseil (orthodoxes orientales, orthodoxes, évangéliques et
catholiques) ont assisté à la réunion qui a été accueillie par l’Eglise orthodoxe
de Chypre, représentée par son archevêque Sa Béatitude Chrysostomos II.
2)
L’Assemblée générale s’est déroulée selon l’ordre du jour prévu qui
comprenait les mots de bienvenue de l’archevêque de Chypre, des quatre
présidents du Conseil, du Secrétaire général, et d’invités qui venaient de l’Est
et l’Ouest représentant leurs Eglises et d’autres organismes œcuméniques.
Elle a examiné les rapports du Secrétaire général, du secrétaire des Finances
et du coordinateur du groupe de travail à qui avait été confiée la future
restructuration du Conseil. L’Assemblée a également élu les présidents des
quatre prochaines années :
‒ Sa Sainteté Aram I, Catholicos de la Maison arménienne orthodoxe de
Cilicie - au nom de la famille orthodoxe orientale.
‒ Sa Béatitude Théophile III, Patriarche de l’Eglise grecque orthodoxe de
Jérusalem - au nom de la famille orthodoxe.
‒ Sa Grâce l’évêque Munib Younan, président de l’Eglise luthérienne de Jordanie et de Terre Sainte - au nom de la famille évangélique
‒ Sa Béatitude Mar Ignace Youssef III Younan, Patriarche de l’Eglise syrocatholique d’Antioche - au nom de la famille catholique.
‒ Sa Grâce l’évêque Boulos Matar a été élu président d’honneur.
3)
L’Assemblée générale a également élu un nouveau Comité Exécutif et a
conclu ses délibérations en élisant le Père Paul Rouhana, de l’Eglise maronite
(catholique), comme nouveau Secrétaire général pour une période de quatre
ans. Il remplace M. Guirgis Ibrahim Saleh, qui a été élu Secrétaire général
honoraire.
4)
L’Assemblée générale a réaffirmé sa ferme conviction que l’unité des chrétiens reste l’objectif et la mission fondamentaux du Cemo. Elle a soigneuse-
356
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
ment examiné la situation actuelle de l’Église au Moyen-Orient à partir des
perspectives spirituelles, sociales et nationales.
5)
Les participants de l’Assemblée ont rendu grâce à Dieu pour la nouvelle atmosphère d’amour, de réconciliation, de coopération et de dialogue qui prévaut aujourd’hui parmi les églises et dans les cœurs, les esprits et les âmes
des dirigeants de l’Eglise. Tous ont convenu que le Cemo reste le terrain de
rencontre commun pour tous les chrétiens du Moyen-Orient. Ainsi, les efforts
doivent être intensifiés pour relancer le Conseil et renforcer le mouvement
œcuménique.
6)
Les chrétiens sont profondément enracinés en Orient. Ils ont effectivement
participé et contribué à sa renaissance et à défendre l’intégrité de ses territoires et tous les droits relatifs à la citoyenneté de ses habitants.
7)
Ils sont prêts et engagés à participer à la construction d’un nouvel avenir pour
le Moyen-Orient et en conséquence ils renoncent à l’idée d’émigration en
dépit de toutes les difficultés auxquelles les chrétiens du Moyen-Orient sont
actuellement confrontés. Ils invitent tous les fidèles à tenir fermement dans
leur espoir d’une coexistence pacifique des peuples du Moyen-Orient, et de
soutenir en ce sens les mouvements récents de réforme, de changement et de
développement pour le bien commun de l’humanité.
8)
Au vu de ce qui se passe actuellement dans certains pays du Moyen-Orient,
l’Assemblée générale souhaite rappeler à toutes les parties concernées, mais
surtout à la communauté internationale, de la nécessité de préserver et de protéger les droits humains fondamentaux et les principes, tels que la liberté de
pensée, la liberté religieuse et d’action politique.
9)
L’Assemblée réaffirme son rejet de tout recours à la violence comme moyen
de résolution des conflits, quels qu’en soient les auteurs. Le dialogue, la citoyenneté égale et la primauté du droit - dans le contexte d’un état civil et
juste - doit prévaloir entre tous les peuples du Moyen-Orient.
10) L’Assemblée générale réaffirme son soutien à toutes les causes justes et en
particulier le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, conformément
au droit international.
11) Dans ce contexte, le Conseil des Eglises du Moyen-Orient insiste sur la nécessité impérieuse de protéger et de préserver tous les lieux saints et lieux de
culte. Il déplore les actes de bombardement de ces lieux, et condamne en particulier le meurtre et le déplacement des chrétiens. Les personnes ici rassemblées considèrent la liberté religieuse et la liberté de culte comme des droits
Octobre – Décembre 2011
357
humains et sacrés. Ainsi ils font appel aux autorités, décideurs et politiques,
pour déployer tous les efforts afin de faire respecter la législation et prendre
toutes les mesures nécessaires pour protéger les chrétiens dans tous les pays
du Moyen-Orient et dans le monde.
12) À cet égard, l’Assemblée générale invite également tous les fidèles des trois
religions monothéistes à interagir les uns avec les autres dans l’esprit d’amour
- en pensée et en actes. Les principes de dialogue commun sérieux entre toutes
les religions doivent être respectés et mis en pratique. Elle approuve et réaffirme la nécessité de poursuivre toutes les initiatives de dialogue qui se déroulent actuellement entre chrétiens et musulmans, qu’elles se situent au niveau de
la vie quotidienne ou dans le cadre des institutions et des centres de dialogue.
13) Musulmans et chrétiens du Moyen-Orient ont cheminé ensemble comme
frères et sœurs pendant de nombreuses décennies, et nous continuerons à le
faire. Ensemble, nous nous tiendrons devant Dieu Tout-Puissant au service
de la population de notre région et du monde, mais aussi au service de nos
sociétés qui connaissent actuellement des changements politiques et constitutionnels. Nous demandons instamment que les principes relatifs à l’égalité
des citoyens soient incorporés dans les constitutions émergentes et effectifs
quant à leur application sur le terrain et ce, dans tous nos pays.
14) Comme l’Assemblée générale du Conseil des Eglises du Moyen-Orient
touche à sa fin, celui-ci tient à remercier à nouveau Sa Béatitude l’archevêque
de Chypre et à exprimer sa souscription aux paroles prononcées dans son
discours d’ouverture de l’Assemblée. Nous nous joignons à lui pour appeler
à l’unité de l’île de Chypre et au respect et à la protection des droits humains
fondamentaux et des libertés de ses habitants, en particulier le droit de pratique religieuse et de culte, et la préservation des églises et monastères anciens et historiques sur l’île qui ont été détruits ou profanés.
15) Enfin, l’Assemblée adresse ses remerciements au Secrétaire général sortant,
aux présidents, aux membres du Comité exécutif et à tout le personnel qui
ont fidèlement travaillé pour la préservation du Cemo au cours des quatre
dernières années.
16) Comme nos Eglises se préparent à célébrer la fête de la Nativité de notre
Seigneur Jésus Christ dans la chair, nous réaffirmons notre espérance pour
notre région et pour le monde entier. Nous quittons l’Assemblée inspirés par
le chant de l’armée angélique dans la nuit de Noël: « Gloire à Dieu au plus
haut des cieux, paix sur terre et espérance à toutes les personnes de bonne
volonté. »
358
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
17.11.11 : Recommandations, appels et décisions du Conseil des patriarches catholiques d’Orient (Cpco) qui s’est tenu à Bkerké les 14-17
novembre 2011.
En vue d’activer les recommandations du synode des évêques pour le Moyen
Orient et à la lumière des circonstances actuelles dans leurs pays, les pères ont recommandé ce qui suit:
Premièrement, les circonstances actuelles dans les pays arabes et leur influence sur
les chrétiens:
Exhorter les chrétiens, à l’attachement à leur terre et leurs biens sacrés dans
leurs patries historiques et à la confiance en l’avenir. Insister sur leur mission dans
les pays où ils sont appelés à être lumière, sel et ferment. Leur rappeler leur devoir
de construire leur pays et leur droit à la citoyenneté intégrale et à la participation
aux décisions nationales dans la solidarité avec le reste des composantes sociales et
religieuses à travers les institutions de l’Etat.
Encourager l’action commune et la coordination pastorale entre les Eglises
chrétiennes conformément à la parole du Seigneur Jésus : « qu’ils soient un ». D’autant plus que l’unité de l’action et de la parole constitue une condition fondamentale
pour le témoignage chrétien et la convivialité avec le reste de nos concitoyens.
Travailler sérieusement à l’unification de la fête de Pâques entre toutes les
églises en trouvant des voies attestées pour une formulation et une application pratique en réponse aux instantes supplications exprimées par tous les chrétiens, surtout dans nos pays orientaux comme c’est le cas en Egypte, en Jordanie et en Palestine.
Insister sur le principe du dialogue national, le respect des droits de l’homme,
la réconciliation nationale et la nécessité des reformes sociales et politiques comme
voie pour l’instauration de la paix civile, la justice et le rejet de la violence comme
moyen de changement.
Encourager les laïcs à l’insertion dans la vie publique au sein de notre société
et à la participation sociale active dans les institutions nationales et les droits de
l’homme.
Coopérer et renforcer le dialogue avec les forces modérées dans notre société
afin d’élargir la base de la participation nationale partant du principe que la religion
est une voie vers le «Dieu Un» et la paix véritable et l’établissement de ponts entre
les citoyens en tant qu’associés au niveau de la terre et frères au niveau du devenir.
Octobre – Décembre 2011
359
Appeler à une solution du problème israélo-palestinien fondée sur une paix
juste et globale en accord avec les décisions des instances internationales plus spécialement en ce qui concerne le droit des Palestiniens au retour à leurs terres et
à l’instauration d’un Etat propre à eux à côté de l’Etat d’Israël et à l’intérieur de
frontières assurées et reconnues internationalement. En effet, la Terre Sainte qui
fut l’origine de la proclamation de la paix sur terre le jour de la nativité du Christ
Seigneur, a le droit de jouir de cette paix tant recherchée afin de la rayonner et de la
propager dans tous les pays du Moyen Orient.
Deuxièmement, des questions administratives:
Les pères patriarches ont béni la tenue au Liban d’un congrès général pour les
laïcs organisé par le comité épiscopal des laïcs au Moyen Orient afin d’étudier leur
rôle plus large dans la vie de l’Eglise et de sa mission.
Le conseil a approuvé le règlement intérieur du comité de coordination de
l’aumônerie des prisons en Orient qui s’occupe à travers ses volontaires de visiter
les prisonniers et de suivre leurs causes spirituelle, humanitaires et sociales.
Dans le cadre de la mission des comités de la famille chrétienne, les pères ont
recommandé la participation active et large à la septième rencontre internationale
des familles qui se tiendra à Milan (Italie) en Mai 2012.
Dans le cadre des activités de la commission catholique pour la catéchèse
au Moyen Orient et le bureau catholique international pour l’éducation au Moyen
Orient et l’Afrique du nord, le conseil a décidé la tenue d’un congrès pour les
cadres de la catéchèse dans les pays du Moyen Orient au Liban le 12-17 avril 2012.
D’autre part, les pères ont pris connaissance de la prochaine rencontre générale des
responsables de la catéchèse dans tous les pays du Moyen Orient qui se tiendra l’an
prochain au Liban.
Troisièmement, application des recommandations du synode des évêques pour
le Moyen Orient:
Des rapports ont été présentés de la part des églises concernant le suivi des
recommandations du synode pour le Moyen Orient. Par ailleurs, conformément
à la recommandation 43, le conseil des patriarches catholiques d’Orient exhorte
les synodes des églises patriarcales, les éparchies, les prêtres, les religieux et les
religieuses en collaboration avec les laïcs et les commissions ecclésiales locales,
les cadres opérant dans les différents champs, de la pastorale, de la jeunesse et de
la culture, à œuvrer pour l’application des orientations du synode et pour le développement de leur performance sur le terrain d’une façon qui s’accorde avec l’élan
insuflé par le synode, à tous les niveaux ecclésiaux, et sur les plans de l’engagement
360
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
civil, politique, du témoignage chrétien, de la communion entre les églises et de
l’accroissement de la coopération et de la coordination entre elles.
Quatrièmement, le rôle de l’information et des médias chrétiens émettant via
satellite:
Nul n’ignore désormais le rôle croissant des médias avec leurs technologies
modernes de diffusion par satellite dans la transmission de l’information et la communication sociale, ainsi que le rôle qui devrait leur être reconnu au service de
l’Evangile et de la transmission du message de l’Eglise à la société et à la famille.
C’est pourquoi les pères ont recommandé d’accorder à ces médias éducatifs ce qui
leur revient d’attention et d’intérêt de la part de l’Eglise, d’encourager leur développement et de les traiter comme un moyen moderne et efficient dans la formation
chrétienne et le kérygme.
Les pères ont béni la mission d’information dont s’acquitte la chaîne «Télélumière-Noursat» émettant via satellite largement écoutée dans nos pays et dans la
diaspora, la radio «La Voix de la Charité» dont l’émission ne cesse de se développer
quantitativement et qualitativement avec la chaîne télévisée issue d’elle «TV Charity» qui vise la jeunesse en premier lieu mais englobe aussi la société et les classes
pauvres.
Appel des patriarches catholiques d’Orient
Nous, patriarches catholiques d’Orient, nous engageons à nous éclairer par la
Parole de Dieu afin d’approfondir notre identité chrétienne, à nous y enraciner par la
grâce des sacrements et à nous acquitter de la mission d’annoncer, dans nos sociétés et
nos pays, l’Evangile de la paix qui appelle à la Vérité, la Justice, l’Amour et la Liberté.
Nous rappelons que Dieu est Amour et qu’il nous a créés pour être frères et coopérer
au bien de l’Homme. Que c’est notre Foi qui montre le chemin. Aussi, ne pourronsnous pas atteindre nos buts sans que Dieu nous gratifie de la force nécessaire, et du
courage pour vivre la réconciliation avec lui et les uns avec les autres dans l’esprit
de communion. Nous invitons à élever, dans nos éparchies, nos paroisses nos monastères et nos institutions, les prières pour la justice, la paix et la réconciliation.
Aujourd’hui alors que notre marche vers Noël a commencé, nous prions Notre
Dame, Marie, la Vierge toute Sainte, Mère de l’Eglise et Reine de la paix, d’intercéder pour nous et pour nos pays afin que nous puissions arriver au port du salut et
de vivre en sécurité et dans la dignité des enfants de Dieu.
Décisions et recommandations du vingtième congrès du conseil des patriarches
catholiques d’Orient tenu à Bkerké du 14 au 17 novembre 2011.
Octobre – Décembre 2011
361
Encourager les Eglises à fixer une journée de prière pour la réconciliation et
la paix au Moyen Orient.
Poursuivre les congrès des laïcs au Moyen Orient et établir à cet effet un
agenda qui donnera lieu à la convocation du second congrès des laïcs au Liban.
Accord sur la candidature de sa béatitude Mar Ignace III Younan pour la présidence du conseil des Eglises du Moyen Orient comme représentant de la famille
catholique.
Accord sur la candidature du père Paul Rouhana au poste de secrétaire général du conseil des Eglises du Moyen Orient comme représentant de la famille
catholique.
Approbation de l’institution du comité de coordination des aumôneries des
prisons et de son règlement intérieur.
Approbation de la tenue au Liban du 17 au 19 avril 2012, du congrès pour
la pastorale des médias qui sera convoqué, par le conseil pontifical des moyens de
communication sociale, au niveau des évêques.
Imprimer en anglais des lettres pastorales pour les publier sur le site web du
conseil.
Approbation du budget du conseil pour l’année 2009-2010.
Approbation du budget du conseil pour l’année 2010-2011.
Etant donné que les membres du conseil se réuniront au terme de l’année prochaine à Rome, le prochain congrès a été reporté à l’an 2013. Son objet et sa date
seront déterminés à la lumière de la prochaine exhortation apostolique concernant
l’existence chrétienne en Orient.
Il a été décidé que le 21ème congrès se tiendra en Irak si les conditions de
sécurité le permettent, sinon il se tiendra en Egypte. ■
362
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
Annexes
Annexe 1
Homélie de Mgr Shomali a l’occasion de la fête liturgique de Saint Abraham à
la Maison Abraham du Secours catholique, le 9 octobre 2011
Votre Eminence, Excellences
Chers Pères, Chers frères et sœurs,
Je salue tous les amis ici présents, Mr. Frederic Desagneaux , le Consul Général de France et son épouse, Mr Soulage, le président du Secours Catholique et
les responsables du SC venus de loin, tous les prêtres, religieux et religieuses, et la
présidente de Caritas Jerusalem. C’est beau de nous réunir ce matin, dans cette maison qui est sous le patronage d’Abraham, notre père dans la foi, dont nous célébrons
aujourd’hui la fête. Il est significatif aussi de célébrer la fête en face du Mont Moria
appelé aujourd’hui Mont du Temple ou Al Haram Alsharif, où Abraham lui-même
avait accepté de sacrifier son fils Isaac, par pure soumission à Dieu.
Les lectures de la messe sont émouvantes. Le mot clé pour les comprendre,
c’est le mot « foi » qui revient à plusieurs reprises.
Par la foi, Abraham fait confiance à Dieu et quitte sa famille, sa tribu, sa
terre natale Ur des Chaldéens, et tout ce qui constituait sa sécurité humaine. Voilà
qu’il se dirige vers l’inconnu, vers un pays qui devait lui être donné en héritage.
Et il partit sans savoir où il allait, sans autre garantie que la confiance en ce Dieu
invisible qui a touché son cœur. Par la foi il a cru que Dieu lui donnerait un enfant
malgré son âge avancé et celui de sa femme Sara. Il a cru aussi que Dieu lui donnerait une descendance plus nombreuse que les étoiles du ciel et le sable de la mer.
Et la foi d’Abraham culminera quand Dieu lui commandera d’offrir son propre fils
Isaac en holocauste. A ce moment là il a accepté de sacrifier non seulement son Fils
mais aussi sa raison humaine qui lui disait sans doute que la demande de Dieu était
absurde et qu’il fallait désobéir. Entendons-nous bien que Dieu a fait cette demande
à Abraham pour tester sa foi et non pour obtenir de lui un réel sacrifice humain. La
preuve c’est que Dieu a empêché cet acte au dernier moment.
La foi d’Abraham dans cette dernière épreuve suscite l’admiration. L’Epitre de St
Jacques le donne en exemple: « Abraham notre père : Dieu a fait de lui un juste à
cause de ses actes, quand il a offert sur l’autel son fils Isaac. Tu vois bien que sa
foi était à l’oeuvre avec ses actes, et ses actes ont rendu sa foi parfaite. Ainsi s’est
Octobre – Décembre 2011
363
accomplie la parole de l’Écriture : Abraham eut foi en Dieu, et de ce fait Dieu estima qu’il était juste. »
Aujourd’hui le monde occidental passe par une grande crise de la foi, une
crise qui se fonde sur le postulat que la foi va contre la raison et la raison contre la
foi. Ce postulat n’est pas fondé. La foi ne va jamais contre la raison, mais souvent
la dépasse. La foi vient même au secours de la faiblesse de notre raison humaine,
incapable de connaitre l’au-delà. Saint Anselme de Canterbury a écrit un jour cette
affirmation paradoxale : « Je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais
je crois afin de comprendre. En effet, si je ne crois pas, je ne comprendrai pas. »
Par ailleurs, les souffrances, les guerres, les injustices dans le monde, et pour
nous le prolongement du conflit en Terre Sainte, semblent questionner, non seulement la bonté de Dieu mais aussi son existence même. J’ai rencontré un témoin
oculaire de l’attentat de l’an dernier contre l’Eglise de Notre-Dame du secours à
Bagdad. Après avoir vu les cadavres des hommes et des femmes déchiquetés, ce
témoin s’était demandé si le Seigneur savait ce qui se passait et s’il contrôlait vraiment le cours de l’histoire humaine.
Il en est de même quand nous entendons parler d’autres souffrances comme
celle de la population de la corne africaine et des victimes des révolutions actuelles
en Syrie et en Lybie. Dans le monde, on se bat tantôt pour des raisons idéologiques,
tantôt économiques et parfois religieuses. On s’est souvent battu dans le passé au
nom de Dieu. La profanation des lieux de culte et des cimetières en Terre Sainte est
un exemple actuel. Un auteur sarcastique, en parlant des problèmes qui proviennent
des guerres de religion et des souffrances qui en surgissent, a affirmé ironiquement
que « Dieu ne recevra jamais le prix Nobel de la paix ». Un autre a dit : « la foi n’a
pas encore réussi à déplacer de vraies montagnes; mais elle sait placer des montagnes où il n’y en a point. »
Au milieu de ces difficultés et doutes, nous avons besoin de la figure
d’Abraham, l’homme droit et intègre, qui a vécu l’aventure de la foi et ne s’est
jamais repenti. Sa foi nous dit que malgré les apparences, Dieu est fidèle et tient
toujours ses promesses. Selon la promesse, Abraham est devenu père d’une multitude. En effet, tous les juifs, les chrétiens et les musulmans sont les fils d’Abraham
et sont fiers de se référer à lui. De même, il nous faut croire fermement que Dieu
tiendra toutes ses promesses qu’il y aura la paix et la réconciliation en Terre Sainte.
S’il nous demande de prier pour la paix de Jérusalem, c’est qu’il a une réponse à
nous donner. Ce serait absurde qu’il nous demande de faire une chose pour laquelle
il n’a pas de réponse. Bien plus, quand Dieu décide d’intervenir, Il le fait au-delà de
nos attentes. Il a toujours une réponse, mais nous n’en connaissons pas l’heure. Le
temps de Dieu n’est pas celui des hommes. Nous les hommes, nous sommes un peu
gâtés, voire pervertis, par la technologie. Je me permets cet exemple : quand nous
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
364
cliquons sur la souris de nos ordinateurs nous attendons et obtenons une réponse
immédiate. Si elle ne vient pas nous pensons qu’il y a un problème de connexion ou
un virus. Par analogie, parfois nous prions en pensant cliquer sur Dieu et attendons
ainsi une réponse immédiate. Or Dieu est le Tout-Autre, l’Insaisissable, l’Inscrutable, et pardonnez-moi le mot il est l’incliquable !
Le théologien américain Longman Tremper a écrit de beaux mots sur la foi
que je laisse à votre méditation : « La foi est sérénité et abandon de soi en présence
de celui que l’on reconnaît comme bon. La foi est une déclaration de confiance,
même si les circonstances que nous traversons semblent démentir la bonté de
Dieu. Avoir la foi, c’est voir l’invisible et avoir une connaissance qui dépasse toute
connaissance humaine vérifiable. Par la foi, nous savons pertinemment que Dieu
peut et veut nous conduire jusqu’à la victoire finale. »
Je voudrais conclure. La Maison d’Abraham à Jerusalem est un lieu qui rassemble, dont la qualité de l’accueil est remarquable, et dans lequel la foi, la charité
et l’hospitalité sont mises en honneur. C’est pourquoi, je voudrais remercier le Secours Catholique, le directeur de la maison d’Abraham le P. Michael, les sœurs et
tous les bénévoles qui travaillent ici pour leur bon travail et pour l’invitation à cette
belle célébration.
Comme Abraham est le père des croyants des trois religions monothéistes,
demandons lui d’intercéder pour nous afin d’obtenir la paix pour cette terre et une
entente et une meilleure convivialité entre ses deux peuples et ses trois religions.
Amen.
† Wiliam Shomali,
Evêque auxiliaire pour Jérusalem
✧ ✧ ✧
Annexe 2
Interview de Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, à
l’occasion du premier anniversaire du synode pour le Moyen-Orient (10-24
octobre 2010) sur les derniers évenements politiques de la Région.
Que pensez-vous de la libération de Gilad Shalit et des otages palestiniens ? Est-ce un vrai pas vers la Paix ?
Nous sommes pour la paix et pour chaque pas qui conduit vers plus de paix
et pour la joie dans les familles qui ont déjà beaucoup trop souffert. La libération des prisonniers est un beau geste de la part des autorités compétentes. Depuis
Octobre – Décembre 2011
365
longtemps nous étions en faveur d’un dialogue entre les autorités israéliennes et le
Hamas. Il faut pour la paix communiquer et ne pas hésiter à rompre certains tabous
et principes pour parler avec tel groupe ou non. Je ne trouve aucun inconvénient à
communiquer. J’espère qu’on aura le courage de faire d’autres pas concrets. Pour
donner confiance aux peuples et pour que les politiques gagnent en crédibilité. C’est
certainement déjà un bon geste de paix concret dans ce temps de crise orientale.
Mais on peut donner encore d’autres signes comme libérer certaines prisonniers qui
n’ont pas participé à des violences mais qui sont « en prison préventive » pour éviter qu’ils ne deviennent terroristes. Il faut que la justice ait le courage de décider qui
est coupable et qui est innocent. Autre piste de gestes concrets : faciliter la liberté
de mouvement et de circulation des palestiniens. Il faut rompre avec tout principe
contraire à la dignité de l’homme, pour que chacun puisse prier, étudier, se rendre à
l’hôpital. Nous sommes bien sûr pour la sécurité, mais aussi pour la paix et pour la
liberté de tous.
Avez-vous des nouvelles des discussions de la demande d’adhésion d’un Etat
de la Palestine à l’Onu ?
Cela a été préparé depuis plus d’un an, et lors de mon récent voyage en
Amérique, il y avait au moins 120, 122 Etats qui étaient en faveur de cette
reconnaissance, maintenant ils sont, paraît-il, au nombre de 131. Cependant même
si on reconnaît cette demande de Mahmoud Abbas, cela ne veut pas dire qu’on va
arrêter les négociations et les pourparlers. Cela doit continuer. Mais dans le cas
d’une reconnaissance, la Palestine, ou les palestiniens ou les autorités palestiniennes,
auront une base solide pour discuter de leur avenir et de l’avenir de leurs voisins.
Je suis content de savoir que même le Saint Siège a pris une position claire et nette
sur la solution des deux Etats avec une sécurité et des frontières internationalement
reconnues.
La semaine dernière, j’étais à Rome à l’occasion de notre Conférence épiscopale des Régions Arabes (Celra: ndlr) et j’ai discuté le soir avec le St Père luimême au sujet du discours prononcé à l’Onu par Mgr Mamberti, ministre des affaires étrangères, sur la position du Saint-Siège. Je l’ai remercié pour son courage
et sa franchise, cela rejoint notre position. Même si d’autres sont d’avis contraire,
pour ou contre, il faut savoir connaître, aimer, respecter notre identité, respecter nos
principes. Il faut pouvoir l’exprimer avec calme, avec conviction, avec amour pour
tout le monde, cherchant le bien commun de tous sans prendre partie pour l’un
ou l’autre. Je dis souvent que, si nous sommes pour la cause palestinienne, cela ne
veut pas dire que nous sommes contre Israël, au contraire. Et si nous sommes pour
une attitude en faveur d’Israël, cela ne veut pas dire que nous sommes contre l’Islam, au contraire. Nous sommes pour tout le monde, et il faut avoir cette position
366
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
claire, nette et globale ; la paix pour tout le monde, la sécurité pour tout le monde,
le respect et la dignité réciproque. C’est notre principe. Comme chrétiens et comme
Eglise nous devons avoir le courage de le dire. Je sais que d’autres politiciens, par
prudence, par peur ou par intérêt, n’ont pas le courage de dire ce qu’ils pensent mais
nous, Eglise, nous n’avons pas le droit de nous taire : dire la Vérité avec Amour
pour tous et souhaiter la paix pour tout le monde.
Que pensez-vous de l’évolution du Printemps arabe en Egypte, en Syrie ?
Si nous revenons au Synode pour le Moyen-Orient de l’an dernier, on constate
qu’il y a un fil conducteur entre nos souhaits du Synode et les événements en Tunisie et en Egypte, que ce soit pour la liberté, la dignité des hommes, le travail pour
tous et le sentiment d’appartenance à la terre. Mais avec le temps, le Printemps
arabe devient automne et hiver. C’est vrai qu’en principe, nous sommes pour ces
élans de la jeunesse. Au début, il n’y avait aucun fanatisme, aucune couleur politique. L’élan était spontané et très bon. Puis d’autres forces sont intervenues et ont
récupéré des fruits. Nous ne savons pas où cela va mener…. Il y a un danger, on ne
peut le nier. Espérons que la communauté internationale soit consciente de ce danger et que tous travaillent pour le bien des citoyens qu’ils soient chrétiens, druzes,
juifs ou musulmans.
Vous parliez justement du synode pour le Moyen-Orient, quelle conclusion
pouvez- vous apporter aujourd’hui, un an après ?
J’avoue qu’ensemble, autant que possible, nous avons semé, nous avons parlé,
nous avons émis des souhaits mais de là à dire quels sont les résultats c’est trop tôt.
C’est toute une génération qui doit travailler, nous prêtres, nous responsables, nous
fidèles, nous laïcs, nous mouvements apostoliques…Tous ensemble nous devons
continuer à travailler. Prochainement nous avons devant nous trois évènements majeurs : le synode des évêques pour octobre prochain d’un côté, le congrès pour
les familles l’an prochain à Milan et le congrès eucharistique à Dublin. Il faut
mettre tout cela ensemble, il ne faut pas que notre Synode soit un évènement isolé
des autres ; c’est toute l’Eglise qui est en marche. Et notre Synode de l’an dernier ne
doit pas se séparer du synode de la Terre Sainte de l’an 2000. C’est l’Eglise locale
d’ici qui a mis toute son énergie. D’ailleurs, plusieurs points communs se rapprochent entre le synode local de 2000 et le synode du Proche-Orient. Il faut avoir
cette vision grandiose. Je suis d’ailleurs content de recevoir maintenant quelques
réponses sur les linéamenta du Synode de la Nouvelle évangélisation, plusieurs
partent du Synode local et aussi du synode d’octobre dernier pour mettre ensemble
en marche tous ces évènements de l’église universelle.
Octobre – Décembre 2011
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Un mot sur l’anniversaire d’Assise ?
A mon avis, dans le contexte de cet anniversaire des 25 ans de la rencontre
d’Assise, il faut revenir en arrière. Il faut revenir au même enthousiasme, au même
esprit de communion. Cet anniversaire doit être un point de départ. Mais le meilleur
départ est le premier départ. J’y étais il y a 25 ans. (…) Mais vous savez c’est comme
pour le synode pour la nouvelle évangélisation, il faut revenir vingt siècles en arrière au temps de la première Eglise, c’est-à-dire revenir aux racines, aux sources
avec la même charité, sans division et fidèles à la lecture des écritures.
Je tiens à signaler aussi que le 25, 26 et 27 octobre, l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte se réunissent à Amman. Les deux nonces
d’Amman et de Jérusalem seront présents pour discuter des événements qui se dessinent devant nous. De plus, du 20 au 22 novembre, le forum islamo-chrétien
se tiendra en Jordanie. Nous serons une trentaine de catholiques et une trentaine
de musulmans. La délégation sera conduite par le Cardinal Tauran (président du
Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux : ndlr) et de l’autre côté le prince
Ghazi de Jordanie qui mènera la délégation de son pays. D’ailleurs le prince se rendra à Assise la semaine prochaine.
Propos recueillis par Christophe Lafontaine
et Amélie de La Hougue
✧ ✧ ✧
Annexe 3
Discours du Patriarche maronite Mgr Bechara Raï donné à Kaslik (Liban)
le 18 novembre 2011 : Les enjeux de la présence Chrétienne au
Moyen-Orient.
Je voudrais tout d’abord saluer les organisateurs de cette conférence sur «le
futur des chrétiens au Moyen-Orient» et le Recteur de l’Université St. Esprit, Kaslik, qui l’accueille dans cet Amphithéâtre. Je salue donc les honorables Membres du
Parlement Européen, de l’Assemblée Parlementaire du Conseil d’Europe, des Parlements du Liban et du Moyen-Orient, ainsi que la Commission des Conférences
des Évêques de l’Union Européenne.
S’adressant ensemble pour la première fois à leurs fidèles, les Patriarches catholiques d’Orient affirmaient en 1991, que «L’Eglise ne se mesure pas en chiffres.
Elle n’est pas tributaire de la statistique, mais de la conscience que ses fils et filles
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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
ont de leur vocation et de leur mission.»[I] Je souhaite aujourd’hui, dans le cadre de
ce colloque, élargir cet appel et l’adresser à la fois aux Communautés Européenne
et internationale ainsi qu’à nos compatriotes Musulmans. Vingt ans plus tard, le
Synode des évêques, convoqué par Sa Sainteté le Pape Benoit XVI en Assemblée
spéciale pour le Moyen-Orient du 10 au 24 Octobre 2010, a confirmé cette affirmation en considérant que la présence chrétienne en Orient se comprend en termes
de «Communion et témoignage»; ce qui signifie que nous ne pouvons penser notre
avenir en dehors, en marge ou contre les sociétés où nous vivons et dont nous faisons partie essentielle, mais en partageant les responsabilités avec nos compatriotes
pour construire ensemble cet avenir. Je souhaite que la tenue de ce colloque soit une
prise de conscience de cette responsabilité partagée et que ses travaux et leur suivi
atteignent ses finalités. Dans ce cadre j’ai choisi de parler des enjeux et défis auxquels nous faisons face à partir de ces deux concepts fondamentaux de communion
et témoignage.
I. La communion
La communion est un concept théologique qui signifie l’unité dans la diversité
que les chrétiens sont tout d’abord appelés à vivre dans l’amour au sein de l’Eglise,
à l’image de la Sainte Communion Trinitaire. Le Concile Vatican II nous enseigne
que l’Eglise est appelée à être « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et
de l’unité de tout le genre humain. »[II]. Cela montre que les fondements de notre
présence en Orient se trouvent inscrits au cœur de notre foi, et pas uniquement liés
aux circonstances historiques et matérielles de cette présence ou à notre propre
choix. C’est pourquoi notre «vivre-commun», ne signifie pas une existence parallèle ou une simple collaboration entre les différentes parties d’une même société,
mais une conscience d’une vie partagée et d’une interdépendance qui va jusqu’à
l’identité culturelle et spirituelle des uns et des autres. « Les chrétiens d’Orient,
disent en ce sens les patriarches catholiques d’Orient, sont une partie inséparable de
l’identité culturelle des musulmans. De même, les musulmans en Orient sont une
partie inséparable de l’identité culturelle des chrétiens. De ce fait, nous sommes
responsables les uns des autres devant Dieu et devant l’histoire.»[III]
En politique, cette communion se traduit en termes d’identité nationale commune, de «citoyenneté» et de participation. Nous confrontons l’enjeu des changements en cours dans certains pays arabes. Tout en étant une expression d’un éveil
et d’un engagement pour une identité nationale commune, nous craignons que ces
changements ne conduisent vers des conflits inter confessionnaux, une transition
à des régimes plus durs encore et une partition de la région sur une base confessionnelle. Il ne doit y avoir qu’une identité nationale partagée, inclusive de tous les
apports culturels, et qui peut assurer la base d’un vivre-commun serein et fructueux.
Octobre – Décembre 2011
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Les chrétiens, avec tous leurs amis d’ici ou d’ailleurs, doivent faire face à toutes les
tentatives de définir nos sociétés ou nos pays en terme d’identité religieuse. Nous
devons nous opposer clairement à l’islamité exclusive de l’identité de nos pays
ainsi qu’à la judaïté d’Israël. Nous saluons ici l’heureuse déclaration d’AL Azhar du
mois de juin dernier, qui confirme que l’Islam ne stipule aucune identité religieuse
pour l’Etat lequel ne doit être ni religieux, ni théocratique, mais civil respectant
les valeurs religieuses fondamentales. Nous invitons à un dialogue sincère entre
les divers partenaires, politiques et religieux, libéraux, modérés ou conservateurs,
islamistes et laïcs, locaux et internationaux, autour du concept de l’Etat civil afin de
clarifier dans son contexte les exigences d’une citoyenneté partagée par tous sur un
pied d’égalité.
Il reste ensuite l’enjeu de la participation politique de tous au service du bien
commun, comme concrétisation de cette citoyenneté juste et inclusive. Il y a cependant de grandes disparités dans les situations des pays de la région au niveau de
la représentation des chrétiens dans les parlements. Alors qu’au Liban, l’accord de
Taëf de 1990 stipule d’une manière unique en son genre et originale la parité entre
chrétiens et musulmans indépendamment des calculs démographiques, mais sur la
base du Pacte National de convivialité islamo-chrétienne.
La présence chrétienne au Moyen-Orient a besoin de bénéficier avec les
autres citoyens d’un cadre politique sain et impartial pour pouvoir assumer son
rôle propre et contribuer au développement futur et équitable de ses sociétés.
L’Etat civil, séparant les religieuses et les institutions politiques, sans pour autant
reléguer les premières dans les marges de la vie publique, semble être le cadre
adapté aux situations de nos pays. Il a cependant besoin d’être étudié afin d’arriver
à un consensus dans sa compréhension loin de toute ambiguïté. Il pourrait être de
modèle pour l’intégration des communautés musulmanes dans l’espace politique
européen.
II. Le témoignage
Comme après la communion vient le témoignage, ainsi après la citoyenneté
vient l’engagement. Or, trois défis font face au témoignage et à l’engagement des
chrétiens en Orient. Il s’agit de la sécurité, des libertés fondamentales et de la reconnaissance de la diversité.
Nous savons combien la sécurité est fondamentale pour toute vie individuelle
et collective. Personne ne peut vivre, grandir et s’épanouir dans une atmosphère
insécurisante. La Résolution du Parlement européen du 20 janvier 2011 sur la
situation des chrétiens dans le contexte de la liberté de religion reconnaît très
clairement les situations d’insécurité dans lesquelles se trouvent des communautés
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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
chrétiennes au Moyen-Orient et ailleurs. L’article 9 du texte demande « instamment
aux autorités des États qui sont confrontés à de nombreux attentats visant les
confessions religieuses de prendre leurs responsabilités et de veiller à ce que les
pratiques religieuses de toutes les confessions religieuses puissent se dérouler
normalement, d’intensifier leurs efforts afin de fournir une protection fiable
et efficace aux confessions religieuses dans leurs pays et d’assurer la sécurité
personnelle et l’intégrité physique des membres des confessions religieuses dans
le pays, se conformant ainsi aux obligations auxquels ils ont déjà souscrit sur la
scène internationale. »
Dans ce contexte, nous voulons affirmer que la sécurité est un droit à tout
citoyen et que l’Etat se doit d’assurer. Il ne s’agit donc en aucune manière d’une
protection d’une minorité par une majorité, mais d’un droit fondamental et commun
à tous, sans distinction et sans discrimination aucune. Toutefois, vu l’aspect d’intolérance religieuse qu’ont manifesté certains événements sanglants et douloureux,
je réitère l’invitation, déjà exprimée par le Sommet islamo-chrétien tenu au Patriarcat maronite le 12 mai dernier, de toutes les instances supérieures musulmanes et
chrétiennes du Moyen-Orient à proclamer un document historique rejetant tous les
aspects de guerres de religion et promouvant la convivialité à la base de la citoyenneté et des droits fondamentaux de l’homme.
Le second enjeu est celui des libertés fondamentales. Car comme nous
souffrons parfois de manque de sécurité, nous souffrons également, dans quelques
pays de la région de certaines formes de régime sécuritaire étatique ou social qui
oppriment les libertés fondamentales de conscience, de culte et d’expression. Or
la liberté est l’oxygène du citoyen et du croyant. Elle est tellement importante
pour nous que toute l’histoire de l’Eglise Maronite se caractérise par une longue
aventure d’attachement et de défense de la liberté au prix d’énormes sacrifices.
Notre liturgie est un chant d’action de grâce continu pour ce don divin et
inaliénable de la liberté et une offrande à l’intention de nos martyrs à travers les
siècles. Mon prédécesseur, le patriarche Nasrallah-Pierre Sfeir avait clairement
affirmé que « si les Libanais étaient mis devant le choix difficile entre le vivreensemble et la liberté, l’histoire montre qu’ils n’ont jamais hésité – et surtout
les chrétiens parmi eux – de choisir la liberté, qui constitue un principe et une
constante pour eux.»[IV]
Le Synode spéciale pour le Moyen-Orient est revenu sur la question des libertés en montrant sa complexité et ses différentes dimensions: sociale, culturelle,
religieuse, législative et politique. L’Instrumentum Laboris n°36 distingue entre la
liberté de culte et la liberté de conscience. Les deux fromes connaissent des limites
et entraves. Si la liberté de conscience, «c’est-à-dire la liberté de croire ou de ne pas
croire, de pratiquer une religion seul ou en public, sans aucune entrave, et donc de
Octobre – Décembre 2011
371
la liberté de changer de religion» est encore – à l’exception du Liban – loin d’être
garantie dans nos sociétés et parfois prohibée par la législation. La simple liberté
de culte elle aussi est parfois indirectement entravée par les procédures difficiles et
injustes pour l’obtention de permis pour la construction de lieux de culte ou de leur
restauration. Nous estimons que la résolution de cette question, ainsi que la garantie d’une entière et inconditionnelle liberté de culte et de conscience, constitue un
indicateur intransigeant de la justesse et de l’avenir des sociétés arabes après les
révolutions et les changements de régimes.
Le troisième enjeu est celui de la reconnaissance de la diversité. En effet
la liberté ouvre le chemin à une autre valeur fondamentale à savoir l’acceptation
positive de la diversité et la reconnaissance des autres dans leur altérité. Avouons
qu’il n’est jamais facile à un croyant d’accueillir l’autre – dans sa différence religieuse – comme un élément positif dans son espace social et culturel, ainsi que
dans son espace intérieur. Or, l’histoire plus que millénaire du vivre-commun entre
chrétiens et musulmans dans la région nous apprend par le biais du dialogue de la
vie que ces différences irréductibles peuvent être surmontées, voire même transformées en source d’enrichissement mutuel. Parlant précisément de cette réalité,
le Bienheureux Pape Jean-Paul II avait déclaré que «Le Liban est plus qu’un pays:
il est un message de liberté et un modèle de pluralisme pour l’Orient comme pour
l’Occident.» [V]
En ces temps de bouleversements et de quête de vérité, notre espoir est de
voir le Liban assumer son rôle de message. Malgré ses multiples fragilités, le Liban
reste en effet porteur de cette mission humaniste et civilisationnelle d’une pluralité
réconciliée dont l’Orient ainsi que l’Occident ont tant besoin. Cette responsabilité
passe par la lutte contre toutes les formes de fondamentalisme et de fanatisme ou
xénophobie. Elle exige de nous un réexamen de nos discours religieux et éducatifs
et l’interpellation des autres pour faire de même aussi, afin que nos pratiques soient
cohérentes avec nos principes. Ainsi le climat de sécurité et de libertés constituera
le contexte propice à un dialogue islamo-chrétien fécond, fondé sur la base des valeurs communes et le respect des différences.
Conclusion
Dans le contexte de la tenue du XXème congrès des Patriarches Catholiques
d’Orient, je m’unis à mes frères les Patriarches pour exprimer notre gratitude
envers les diverses délégations européennes, avec ceux qui ont contribué à la
préparation de ce colloque, pour l’intérêt que vous portez pour la cause de la
présence chrétienne au Moyen-Orient. Nous voulons vous assurer que votre
démarche ne sera pas mal comprise, comme étant un appui à une partie de la
Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
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population de la région sans ou contre les autres. En effet, soutenir les chrétiens
de la région, c’est soutenir le vivre-commun et par conséquent c’est aussi soutenir
– quoique indirectement – les musulmans. Car le vivre-commun est une valeur
partagée qui enrichit ses deux composantes et dont nous avons tous besoin. Ainsi
nous ne craignons pas pour la présence chrétienne en Orient. Car nous croyons
que cela dépend davantage de la volonté de Dieu que de notre choix. Nous savons
aussi que le scénario d’un monde arabe sans les chrétiens serait un scénario
catastrophique pour l’Orient et pour l’Occident. Car ceci sera la fin de l’arabité
en tant que culture plurielle et elle sera engloutie par la culture religieuse de
l’islam. Ni l’islam, ni l’Europe ne pourront supporter une telle situation. Quant
à nous, nous affirmons que l’identité nationale, la citoyenneté, la participation,
la sécurité, la liberté et l’accueil de la diversité sont tous des jalons sur cet autre
chemin quotidien que nous parcourons inséparablement avec nos concitoyens
et frères les musulmans de tous les pays du Moyen-Orient. Ensemble, nous en
sommes responsables devant Dieu.
Chers amis venus de l’Europe, restez avec nous sur ce chemin. Vous êtes
venus en frères, soucieux du sort des chrétiens; nous vous introduisons dans notre
famille plus large, où chrétiens et musulmans nous portons ensemble les soucis des
uns et des autres. Car dans cette région du monde, berceau de civilisations antiques
et du monothéisme, le conflit n’est pas et nous refusons qu’il en soit entre chrétiens
et musulmans. Nous le disons à vous et à nous-mêmes, l’avenir, notre avenir à nous
tous, dépend de l’issu d’une autre confrontation. Elle est celle qui met face-à-face,
dans la vie de tous les jours et sur différents niveaux: politique, culturel, théologique,
éducatif et médiatique, les fanatiques d’une part et les croyants authentiques avec
tous les hommes de bonne volonté d’autre part. Nous savons que le combat est rude,
mais dans la foi, nous savons aussi que nous sommes vainqueurs.
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[I] Message des Patriarches Catholiques d’Orient à l’occasion de leur 1er Symposium,
Liban, 24 août 1991.
[II] Lumen Gentium, 1.
[III] Message des Patriarches Catholiques d’Orient à l’occasion de leur 1er Symposium,
Liban, 24 août 1991.
[IV] Nasrallah-Pierre Sfeir, Discours d’ouverture de la conférence annuelle de l’Assemblée
des Patriarches et évêques catholiques du Liban, 1992.
[V] Jean-Paul II, « Message sur la situation au Liban », 7 septembre 1989, n. 6.
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Annexe 4
Homélie de Mgr Shomali prononcée le 15 octobre 2011, à l'occasion de
la fête de Ste Thérèse d'Avila, lors de la messe célébrée au Carmel du Pater
à Jérusalem.
Chers frères,
Je salue tous les fidèles ici présents, d’abord S.E. le Consul General Adjoint
de France M. Olivier Plançon que j’ai la joie de saluer et de remercier pour sa
présence amicale parmi nous; je salue aussi les sœurs carmélites qui célèbrent
la fête de leur grande patronne Thérèse d’Avila et je le fais, au nom de SB le
Patriarche mes meilleurs vœux à la nouvelle Prieure, Soeur Marie Agnès du Christ,
et aux nouvelles conseillères. Je prie le Seigneur pour qu’il vous donne, mes sœurs,
la sagesse et le bon conseil dont parle la première lecture du Livre de la Sagesse.
La sagesse, dit la lecture, est un trésor inépuisable, ceux qui l’acquièrent s’attirent
l’amitié de Dieu. « Tout lʼor du monde auprès dʼelle nʼest quʼun peu de sable et
en face dʼelle, lʼargent sera regardé comme de la boue.» Je vous recommande
cette sagesse qui s’acquière par la méditation de la Parole de Dieu et par la prière:
« Jʼai supplié, dit le même texte sacré, et l’esprit de la sagesse est venu en moi.
» Je salue aussi les religieuses et les prêtres ici présents et surtout le R. P. Doan,
représentant du Patriarche au Carmel du Pater et les Pères Blancs qui assurent le
service spirituel.
Revenons à Sainte Thérèse d’Avila dont la fête nous réunit aujourd’hui. Qui
est-elle ? Quel message a-t-elle pour nous aujourd’hui ?
Quand elle avait 14 ans, cette jeune fille espagnole née d’une famille aisée,
aimait lire les histoires chevaleresques et écrire des histoires romantiques. Ce n’est
pas cette partie de sa vie qui l’a rendue fameuse et un modèle pour les générations
futures. Mais plutôt l’expérience qu’elle a eue après son entrée au Carmel, une
expérience de Dieu qui reste valide pour nous.
Thérèse d’Avila, à quarante ans, était une femme intelligente, douée, pleine de
bon sens, extravertie, courageuse, passionnée et pleine d’affection et d’humanisme.
Elle conjuguait un ensemble de paradoxes: l’intelligence théorique et pratique, le
mysticisme et le pragmatisme, l’esprit contemplatif et la vie active. Elle était belle
mais détachée de l’esprit du monde, rigide quand il le faut mais capable aussi de
flexibilité et d’adaptation. C’est à cet âge qu’elle a eu une seconde conversion et
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Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin
s’est lancée en plein dans l’expérience de la prière à tel point qu’elle a été appelée
en 1970 docteur de l’Eglise et plus spécifiquement docteur de la prière.
Elle a écrit beaucoup sur la prière. Voilà quelques instructions de notre sainte
sur ce thème :
- Elle aimait beaucoup la prière du Notre Père : elle l’aidait à parler à Dieu
comme un enfant à son père. Cette prière simple l’a charmée. Elle n’a jamais été
fatiguée de la répéter. Elle disait : on gagne plus par une seule parole du Notre père,
qui sort du profond de notre cœur, que par sa récitation entière, répétée souvent
mais sans attention. Je ressens de l’émotion en parlant de cette prière alors que nous
sommes justes a quelques mètres de la Grotte de l’Eleona où le Seigneur a enseigné
cette même prière à ses disciples.
- Pour Thérèse, la prière vocale doit être accompagnée par la pensée. Une
prière répétée mécaniquement n’a pas de sens. Une prière que je fais sans avoir
conscience de ce que je demande et à qui je demande, ne peut pas être appelée
prière, malgré tous les mouvements de mes lèvres.
- Thérèse nous assure aussi que ceux qui pratiquent la prière fidèlement
recevront tout ce qu’ils demanderont et bien au-delà de leur attente. Quelqu’un qui
n’a pas encore commencé à prier- régulièrement et fidèlement- Je lui demande, pour
l’amour de Dieu, à ne pas perdre une telle bénédiction. »
- Therese a encouragé la prière d’intercession et de demande. Un jour elle
a dit : « vous faites un grand plaisir à Dieu en lui demandant de lui des grâces
importantes”
Thérèse reste aujourd’hui très actuelle car le monde passe par une vraie crise
de la prière. Cette crise a deux formes. Il y a une crise quand on prie d’une façon
purement mécanique, quand les paroles sortent des lèvres et non du cœur, quand
nous séparons notre vie de prière de notre vie morale, quand par la prière je pense
faire fléchir Dieu à ma volonté, au lieu de fléchir moi-même à sa volonté.
Par ailleurs, il y une crise de la prière quand on ne croit pas en la présence
d’un Dieu personnel, ami des hommes, un vrai père, à qui nous avons le droit et le
privilège de nous adresser chaque jour.
Le prix Nobel de médecine de 1912, Alexis Carrel, un français a écrit un
opuscule sur la valeur de la prière. Il l’a fait après avoir été témoin lui-même d’un
miracle à Lourdes. Pour lui, la prière est non seulement un remède avec des effets
curatifs, mais c’est surtout un besoin vital de la personne. On peut arriver par la
prière au plein épanouissement de la personne humaine. A ceux qui la pratiquent
fidèlement, elle donne la paix du cœur : « La prière, dit-il, soulève les hommes
au-dessus de la stature mentale qui leur appartient de par leur hérédité et leur
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éducation. Ce contact avec Dieu les imprègne de paix. Et la paix rayonne dʼeux.
Et ils portent la paix partout où ils vont. Malheureusement, il nʼy a à présent dans
le monde quʼun nombre infime dʼindividus qui sachent prier de façon effective. »
Pouvoir prier et parler à Dieu est un don qui nous vient de l’Esprit Saint. L’Esprit
saint est l’eau qui désaltère et que Jésus a promise à la Samaritaine dans l’évangile
d’aujourd’hui. « Celui qui boira de lʼeau que moi je lui donnerai, a-t-il promis,
nʼaura plus jamais soif et lʼeau que je lui donnerai deviendra en lui source
jaillissante pour la vie éternelle. » Comme la Samaritaine nous disons a Jésus :
« Seigneur, donne- moi de cette eau. »
Que la prière soit un don de l’Esprit Saint est une certitude dont parle
Saint Paul dans la deuxieme lecture de ce matin: « De même aussi l’Esprit vient
en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas ce que nous devons, selon nos
besoins, demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même prie pour nous par des
gémissements ineffables »; La prière n’est pas un acte rhétorique ou un exercice
d’éloquence. Par elle nous parlons avec Dieu de notre vie avec simplicité, soit pour
le remercier, soit pour lui demander pardon, soit pour intercéder et lui présenter nos
demandes urgentes. Dieu aime que nous lui parlions comme un papa père qui aime
entendre tout ce que ses enfants veulent lui confier.
Je voudrais conclure par une annonce qui réjouira nombre d’entre vous et
pourra faire plaisir à plusieurs. Un espace de prière sera aménagé sur le terrain
de l’Eleona et des pères blancs. Un lieu unique qui donne sur la vieille ville de
Jerusalem et qui baigne dans le calme et la spiritualité du Mont des Oliviers.
Un grand merci au Consulat de France à Jerusalem, aux pères blancs et aux
sœurs carmélites pour ce projet commun qui rendra service aux pèlerins et à l’église
locale et qui sera inauguré le 15 novembre prochain.
Que sainte Thérèse intercède pour nous tous et nous enseigne comment prier.
Amen ■
15 octobre 2011
† Wiliam Shomali,
Evêque auxiliaire pour Jérusalem
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In memoriam
Le 20 Octobre 2011, le Père Giovanni Battistelli, Custode de Terre Sainte de 1998
à 2004, est entré dans le repos éternel.
Le Père Giovanni Battistelli a servi fidèlement l’ordre des Franciscains en
Terre Sainte depuis 59 ans dans une diversité de fonctions. Il a passé plusieurs années en Egypte et a été choisi comme Custode de Terre Sainte en 1998.
Le Père Giovanni, qui a reçu le Pape Jean-Paul II dans les Lieux Saints au
cours de sa visite en Terre Sainte en 2000, a également joué un rôle important dans
le développement de la communauté catholique hébréophone en Israël. Il a permis
au Père Pierbattista Pizzaballa, Custode actuel, de venir travailler dans la kehillot
et a également inauguré la Maison de Saint-Siméon et Anne à Jérusalem, qui est
devenu le foyer de la Kehilla de Jérusalem et siège du Vicariat de Saint-Jacques.
Nous offrons nos condoléances aux Franciscains. Que sa mémoire soit une
source de bénédiction.
Vicariat hébréophone
04.10.11 : Décès au Carmel du pater
Sr Marie des Anges, première carmélite jordanienne, est retournée vers le Père
mardi 4 octobre 2011 à l’aube, entourée de la prière de ses sœurs du Carmel
du Pater. Quelques jours avant son hospitalisation, elle confiait être prête pour
rejoindre Celui qu’elle attendait depuis longtemps et à qui elle avait voué tout
son amour et toute sa fidélité de carmélite. Originaire de Jordanie, née à Beit
Jala (Palestine), elle est entrée à l’âge de 20 ans au Carmel du Pater du Mont des
Oliviers (Jérusalem). Elle y a passé 65 ans où elle a témoigné de sa foi, de sa fidélité dans la prière, sa constance dans ses amitiés, sa joie communicative et son
immense courage pour porter la souffrance physique qui ne l’a pas épargnée.
14.12.11 : Décès d’une sœur de Ste Dorothée
Sœur Innocenta s’est éteinte à 91 ans. Elle fut missionnaire pendant 48 ans en
Espagne et en Terre Sainte au sein de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Dorothée, filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Au service du Patriarcat
latin de Jérusalem de 1961 à 1978, Sœur Innocentina est envoyée à Madrid pour
devenir supérieure de la communauté locale pendant six ans. Elle reviendra en
Terre Sainte en 1984 qu’elle ne quittera plus. Elle servit notamment comme Supérieure de la Congrégation présente au Patriarcat latin de Jérusalem.
R.I.P
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