ERUSALEM J Bulletin Diocesain du Patriarcat Latin F F F F Actualité interreligieuse Multiples rencontres des évêques de la région (Celra, AOCTS, CCEE) Interview du Patriarche sur l’actualité Décès du Cardinal Foley, Grand-Maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre 10-12 ANNEE 77 octobre – decembre 2011 Sommaire Jérusalem Année 77 – n. 10-12 Octobre – Décembre 2011 La Voix du Patriarche – « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2, 14) 285 ____________________________________________________________________________________________ Dossier spécial 1 – Dialogue interreligieux intense ces trois derniers mois 290 ____________________________________________________________________________________________ Patriarcat Latin B.P. 14152 Jérusalem 91141 Office des Communications Sociales du Patriarcat Tél. +972-(0)2-628 23 23 +972-(0)2-627 22 80 Fax +972-(0)2-627 16 52 E-mail: [email protected] Abonnement de soutien Israël, Palestine, Jordanie, Chypre Etranger (Par Avion) La Voix du Saint-Père – « Tout ceci n’a rien d’un sentimentalisme. Dans la nouvelle expérience de la réalité de l’humanité de Jésus se révèle justement le grand mystère de la foi. François aimait Jésus, le petit enfant, parce que, dans ce fait d’être enfant, l’humilité de Dieu se rendait évidente. » 281 ____________________________________________________________________________________________ 40$ 50$ VERSEMENT Acct. No. 17-638-980-013-311383 Mercantile Bank West-Jerusalem Nouvelles du diocèse et activités pastorales – Dans le diocèse 299 • Actualités 299 • Vie sacerdotale et religieuse 311 • Nouvelles de Jérusalem et des environs 316 • Nouvelles du vicariat de Nazareth 322 • Nouvelles du vicariat de Jordanie 326 • Nouvelles du vicariat hébréophone 329 – Dans le monde 332 ____________________________________________________________________________________________ Ordre Equestre des Chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem – Nouvelles de l’Ordre 338 – Coquilles de Pèlerin 342 ____________________________________________________________________________________________ Officiel 353 ____________________________________________________________________________________________ Annexes – Homélie de Mgr Shomali pour la fête de Saint Abraham, le 9 octobre 2011 362 – Interview du Patriarche à l’occasion du premier anniversaire du synode pour le Moyen-Orient (10-24 octobre 2010) et sur les derniers évenements politiques de la Région 364 – Discours du Patriarche maronite Mgr Bechara Raï donné à Kaslik le 18 novembre 2011 : Les enjeux de la présence Chrétienne au Moyen-Orient, patriarche maronite 367 ____________________________________________________________________________________________ In memoriam – Père Giovanni Battistelli, ofm 376 ____________________________________________________________________________________________ IMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATIN BEIT JALA — 2012 Octobre – Décembre 2011 281 La Voix du Saint-Père « Tout ceci n’a rien d’un sentimentalisme. Dans la nouvelle expérience de la réalité de l’humanité de Jésus se révèle justement le grand mystère de la foi. François aimait Jésus, le petit enfant, parce que, dans ce fait d’être enfant, l’humilité de Dieu se rendait évidente. » Homélie du Pape Benoît XVI prononcée à la messe de la Nuit de Noël 2011. Basilique Saint Pierre, Vatican. Chers frères et sœurs, La lecture tirée de la Lettre de Saint Paul Apôtre à Tite, que nous venons d’écouter, commence solennellement par la parole « apparuit », qui revient aussi de nouveau dans la lecture de la Messe de l’aurore : apparuit – « il est apparu ». C’est une parole programmatique par laquelle l’Église, d’une manière synthétique, veut exprimer l’essence de Noël. Dans le passé, les hommes avaient parlé et créé, de multiples manières, des images humaines de Dieu. Dieu lui-même avait parlé sous des formes diverses (cf. He 1, 1 : lecture de la Messe du jour). Mais, quelque chose de plus s’est produit maintenant: Il est apparu. Il s’est montré. Il est sorti de la lumière inaccessible dans laquelle Il demeure. Lui-même est venu au milieu de nous. C’était pour l’Église antique la grande joie de Noël : Dieu est apparu. Il n’est plus seulement une idée, non pas seulement quelque chose à deviner à partir des paroles. Il est « apparu ». Mais demandons-nous maintenant : comment est-Il apparu ? Qui est-Il vraiment ? La lecture de la Messe de l’aurore dit à ce sujet : « apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » (Tt 3, 4). Pour les hommes de l’époque préchrétienne, qui face aux horreurs et aux contradictions du monde craignaient que Dieu aussi ne fût pas totalement bon, mais pouvait sans doute être aussi cruel et arbitraire, c’était une vraie « épiphanie », la grande lumière qui nous est apparue : Dieu est pure bonté. 282 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Aujourd’hui aussi, des personnes qui ne réussissent plus à reconnaître Dieu dans la foi, se demandent si l’ultime puissance qui fonde et porte le monde, est vraiment bonne, ou si le mal n’est pas aussi puissant et originaire que le bien et le beau, que nous rencontrons à des moments lumineux dans notre cosmos. « Apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » : c’est une certitude nouvelle et consolante qui nous est donnée à Noël. Dans les trois messes de Noël, la liturgie cite un passage tiré du Livre du Prophète Isaïe, qui décrit encore plus concrètement l’épiphanie qui s’est produite à Noël : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Pèreà-jamais, Prince-de-la-Paix. Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin » (Is 9, 5s). Par ces paroles, nous ne savons pas si le prophète a pensé à un enfant quelconque né en son temps historique. Cela semble pourtant impossible. Ce texte est l’unique de l’Ancien Testament dans lequel il est dit d’un enfant, d’un être humain : son nom sera Dieu-Fort, Père-à-jamais. Nous sommes en présence d’une vision qui va beaucoup plus au-delà du moment historique vers ce qui est mystérieux, placé dans le futur. Un enfant, dans toute sa faiblesse, est Dieu-Fort. Un enfant, dans toute son indigence et sa dépendance, est Père-à-jamais. Et « la paix sera sans fin ». Le prophète en avait parlé auparavant comme d’« une grande lumière » et au sujet de la paix venant de Lui, il avait affirmé que le bâton de l’oppresseur, toutes les chaussures de soldat qui piétinaient bruyamment sur le sol, tout manteau roulé dans le sang seraient dévorés par le feu (cf. Is 9, 1.3-4). Dieu est apparu – comme un enfant. Par cela même il s’oppose à toute violence et apporte un message qui est la paix. En ce moment où le monde est continuellement menacé par la violence en de nombreux endroits et de diverses manières ; où il y a toujours encore des bâtons de l’oppresseur et des manteaux roulés dans le sang, nous crions vers le Seigneur : Toi, le Dieu-Fort, tu es apparu comme un enfant et tu t’es montré à nous comme Celui qui nous aime et Celui par lequel l’amour vaincra. Et Tu nous as fait comprendre qu’avec Toi nous devons être des artisans de paix. Nous aimons Ton être-enfant, Ta non-violence, mais nous souffrons du fait que la violence persiste dans le monde, c’est pourquoi nous te prions aussi : montre Ta puissance, ô Dieu. En notre temps, dans notre monde, fais que les bâtons de l’oppresseur, les manteaux roulés dans le sang et les chaussures bruyantes des soldats soient brûlées, qu’ainsi Ta paix triomphe dans notre monde. Noël est une épiphanie – la manifestation de Dieu et de sa grande lumière dans un enfant qui est né pour nous. Né dans l’étable de Bethléem, non pas dans les Octobre – Décembre 2011 283 palais des rois. Quand, en 1223, François d’Assise célébra Noël à Greccio avec un bœuf et un âne et une mangeoire pleine de foin, une nouvelle dimension du mystère de Noël a été rendue visible. François d’Assise a appelé Noël « la fête des fêtes » – plus que toutes les autres solennités – et il l’a célébré avec « une prévenance indicible » (2 Celano, 199 : Fonti Francescane, 787). Avec une profonde dévotion, il embrassait les images du petit enfant et balbutiait des paroles de tendresse à la manière des enfants, nous raconte Thomas de Celano (ibid.). Pour l’Église antique, la fête des fêtes était Pâques : dans la résurrection, le Christ avait ouvert les portes de la mort et il avait ainsi changé radicalement le monde : il avait créé en Dieu même une place pour l’homme. Eh bien, François n’a pas changé, il n’a pas voulu changer cette hiérarchie objective des fêtes, toute la structure de la foi centrée sur le mystère pascal. Toutefois, par lui et par sa façon de croire, quelque chose de nouveau s’est produit : François a découvert avec une profondeur toute nouvelle l’humanité de Jésus. Cet être-homme de la part de Dieu, lui a été rendu évident au maximum au moment où le Fils de Dieu, né de la Vierge Marie, fut enveloppé de langes et fut couché dans une mangeoire. La résurrection suppose l’incarnation. Le Fils de Dieu comme un enfant, comme un vrai fils d’homme – cela toucha profondément le cœur du Saint d’Assise, transformant la foi en amour. « Apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » : cette phrase de Saint Paul acquérait ainsi une profondeur toute nouvelle. Dans l’enfant dans l’étable de Bethléem, on peut, pour ainsi dire, toucher Dieu et le caresser. Ainsi, l’année liturgique a reçu un second centre dans une fête qui est, avant tout, une fête du cœur. Tout ceci n’a rien d’un sentimentalisme. Dans la nouvelle expérience de la réalité de l’humanité de Jésus se révèle justement le grand mystère de la foi. François aimait Jésus, le petit enfant, parce que, dans ce fait d’être enfant, l’humilité de Dieu se rendait évidente. Dieu est devenu pauvre. Son Fils est né dans la pauvreté d’une étable. Dans l’enfant Jésus, Dieu s’est fait dépendant, ayant besoin de l’amour de personnes humaines, en condition de demander leur – notre – amour. Aujourd’hui Noël est devenu une fête commerciale, dont les scintillements éblouissants cachent le mystère de l’humilité de Dieu, et celle-ci nous invite à l’humilité et à la simplicité. Prions le Seigneur de nous aider à traverser du regard les façades étincelantes de ce temps pour trouver derrière elles l’enfant dans l’étable de Bethléem, pour découvrir ainsi la vraie joie et la vraie lumière. Sur la mangeoire qui était entre le bœuf et l’âne, François faisait célébrer la sainte Eucharistie (cf. 1 Celano, 85 : Fonti, 469). Par la suite, sur cette mangeoire un autel fut construit, afin que là où un temps les animaux avaient mangé le foin, maintenant les hommes puissent recevoir, pour le salut de l’âme et du corps, la 284 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin chair de l’Agneau immaculé Jésus Christ, comme le raconte Celano (cf. 1 Celano, 87 : Fonti, 471). Dans la sainte nuit de Greccio, François comme diacre avait personnellement chanté d’une voix sonore l’Évangile de Noël. Grâce aux splendides cantiques de Noël des Frères, la célébration semblait tout un tressaillement de joie (cf. 1 Celano, 85 et 86 : Fonti, 469 et 470). Justement la rencontre avec l’humilité de Dieu se transforme en joie : sa bonté crée la vraie fête. Celui qui aujourd’hui veut entrer dans l’église de la Nativité de Jésus à Bethléem découvre que le portail, qui un temps était haut de cinq mètres et demi et à travers lequel les empereurs et les califes entraient dans l’édifice, a été en grande partie muré. Est demeurée seulement une ouverture basse d’un mètre et demi. L’intention était probablement de mieux protéger l’église contre d’éventuels assauts, mais surtout d’éviter qu’on entre à cheval dans la maison de Dieu. Celui qui désire entrer dans le lieu de la naissance de Jésus, doit se baisser. Il me semble qu’en cela se manifeste une vérité plus profonde, par laquelle nous voulons nous laisser toucher en cette sainte Nuit : si nous voulons trouver le Dieu apparu comme un enfant, alors nous devons descendre du cheval de notre raison « libérale ». Nous devons déposer nos fausses certitudes, notre orgueil intellectuel, qui nous empêche de percevoir la proximité de Dieu. Nous devons suivre le chemin intérieur de saint François – le chemin vers cette extrême simplicité extérieure et intérieure qui rend le cœur capable de voir. Nous devons nous baisser, aller spirituellement, pour ainsi dire, à pied, pour pouvoir entrer à travers le portail de la foi et rencontrer le Dieu qui est différent de nos préjugés et de nos opinions : le Dieu qui se cache dans l’humilité d’un enfant qui vient de naître. Célébrons ainsi la liturgie de cette sainte Nuit et renonçons à nous fixer sur ce qui est matériel, mesurable et touchable. Laissonsnous simplifier par ce Dieu qui se manifeste au cœur devenu simple. Et prions en ce moment avant tout pour tous ceux qui doivent vivre Noël dans la pauvreté, dans la souffrance, dans la condition de migrants, afin que leur apparaisse un rayon de la bonté de Dieu ; afin que les touche, ainsi que nous, cette bonté que Dieu, par la naissance de son Fils dans l’étable, a voulu porter dans le monde. Amen. ■ Benedictus PP. XVI Chaque mois, le Pape confie une intention de prière à toute l’Eglise. Pour le mois de novembre notre Pape Benoit XVI a demandé de prier « pour les Eglises catholiques orientales, afin que leur tradition soit connue et estimée en tant que richesse spirituelle de toute l’Eglise». Octobre – Décembre 2011 285 La Voix du Patriarche « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2, 14) Homélie du Patriarche Fouad Twal lors de la messe de la Nuit de Noël 2011. Basilique Sainte Catherine de Bethléem. Monsieur le Président Abou Mazen, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Excellence Nasser Judeh, Ministre des affaires étrangères de Jordanie représentant le Roi Abdullah de Jordanie, Mesdames et Messieurs leurs Excellences, Consuls et Ambassadeurs, Chers représentants des diverses Eglises, Chers frères et sœurs, fils et filles de la Terre Sainte: De l’Eglise de la Nativité et à proximité de la Grotte Sainte, où la Vierge Marie a emmailloté son fils et l’a déposé dans une crèche, je vous salue tous, fidèles ici présents, téléspectateurs, mais également nos frères de la diaspora, particulièrement ceux que j’ai rencontrés récemment. Je salue tout spécialement le président Mahmoud Abbas et le félicite pour ses efforts inlassables en faveur d’une paix juste dans le Moyen-Orient et dont la création d’un Etat palestinien est un des fers de lance principal. Je reconnais ses efforts communs avec Sa Majesté, le Roi Abdullah de Jordanie qui a exprimé sa grande préoccupation pour Jérusalem, pour ses lieux saints et surtout ses habitants. 286 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Chers frères et sœurs, Le chant des anges dans le ciel de Bethléem il y a plus de deux mille ans, retentit encore dans nos oreilles : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre » (Luc 2, 14). Cet hymne, avec son parfum céleste, nous fascine et nous instruit. Que la Gloire soit rendue à Dieu et que la paix descende sur la terre. La gloire de Dieu et la paix du monde sont inséparables, ayant entre elles un lien de cause à effet. Si nous attribuons la gloire à Dieu, nous aurons sa paix. Si nous nous donnons la gloire à nous-mêmes, nous serons privés de cette paix. En effet, la glorification du Seigneur et son adoration sont un devoir et une dette. Dieu promet sa paix à ceux qui l’adorent en esprit et en vérité. Ce qui nous rassure, c’est que Dieu ne manque jamais à ses promesses. Il est vrai que Dieu n’a pas besoin de nos éloges pour grandir, ni de nos prières de louanges pour parfaire sa gloire. C’est nous qui grandissons et devenons meilleurs à la mesure de notre humilité devant sa grandeur infinie. Le Seigneur est glorieux en lui-même, sa gloire provenant de son être intime et de la création, œuvre de ses mains. « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue annonce l’œuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. » (Ps 19, 2-3) Nos religions – musulmanes, juives et chrétiennes - sont unanimes pour dire que l’adoration de Dieu est un devoir d’amour primordial : « Fils de Dieu, rendez au Seigneur familles des peuples, rendez au Seigneur gloire et honneur! Rendez au Seigneur la gloire de son nom ! Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté ! » (Ps. 29, 1-2). Nous pouvons être fiers car, parmi tous les continents et patries du monde, Dieu a choisi la Palestine, notre chère terre, pour être la patrie du Sauveur, du Messie attendu, qui est sa Parole et la substance de sa gloire. Par conséquent, nous avons le devoir de suivre le cortège des anges et de répéter à l’infini: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ». Gloire à lui « parce que la grâce de Dieu qui porte en elle le salut est apparue à tous les peuples. » (Tite 2, 11) Oui, elle apparut à quelques pas de ce lieu saint, où nous sommes rassemblés ce soir. De ce Christ attendu, les prophètes ont prédit : « Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur », « il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays. » (Isaïe 11, 4). La bonne nouvelle concerne les ennemis, qui « de leurs épées, forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée; ils n’apprendront plus la guerre. » (Is 2, 4) Octobre – Décembre 2011 287 Chers fidèles, nous ne voulons pas que Noël relève d’une douceureuse mémoire subjective et purement émotionnelle, tournée vers un passé lointain. Non, car le Christ est vivant parmi nous, vivant par sa résurrection, vivant dans ses sacrements et vivant dans son message : un message d’amour, de justice et de paix à tous les peuples, à tous les individus et à toutes les familles, paix dont nous avons besoin plus que jamais. Notre région traverse des transformations radicales qui ont un impact sur notre présent et notre avenir. Nous ne pouvons pas rester comme de simples spectateurs. Nous, les chefs religieux et ceux qui ont entre les mains le sort des peuples, devons faire tout ce qui est possible pour protéger notre peuple, travailler à sa survie, et à réaliser ses aspirations. Nous sommes avec notre peuple de toutes nos forces, car ses souffrances et ses espérances sont les nôtres. Nous, les habitants de Terre Sainte, de Palestine, d’Israël, de Jordanie et de Chypre nous espérons que la fête de Noël mette fin à la culture de violence et de la mort et inspire une solution aux divisions internationales et nationales. L’Histoire nous enseigne que la volonté des peuples, avec leurs aspirations à la paix et à la liberté, est plus forte que le pouvoir de l’injustice. Par ailleurs, la Toute-puissance de Dieu surpasse celle du Mauvais. C’est pourquoi nous espérons, avec la grâce de Dieu et la bienveillance des hommes de bonne volonté, que disparaissent les murs physiques et psychologiques que les hommes construisent autour d’euxmêmes. Dieu veut des ponts qui unissent plutôt que des murs qui séparent ce que Dieu a uni. Chers frères et sœurs, abattons les murs de nos cœurs pour abattre les murs de béton ! Les Palestiniens se sont tournés récemment vers l’Organisation des Nations Unies, avec l’espoir d’une solution juste au conflit, ayant l’intention de vivre en paix et en sécurité avec leurs voisins. On leur a demandé de revenir à un processus de paix qui avait échoué. Ce processus leur a laissé le goût amer de promesses non tenues et un sentiment de méfiance. Frères, à l’occasion de Noël et par la puissance du Prince de la Paix dont nous célébrons la naissance selon la chair, nous élevons notre voix à Dieu lui criant notre soif. Nous demandons la paix et rien que la paix. Nous la voulons pour le peuple palestinien aussi bien que pour le peuple israélien. Nous voulons la paix, la stabilité et la sécurité pour tout le Moyen-Orient, afin que nos enfants et leurs enfants vivent leur enfance dans l’innocence, et dans un environnement sain, et puissent jouer ensemble sans peur ni complexes. Octobre – Décembre 2011 288 Nous voulons que la route prise par nos ancêtres - les mages et les bergers - pour rejoindre Bethléem, reste ouverte, sans barrières ni barrages, ouverte aux pèlerins du monde entier, y compris du monde arabe. Ils seront les bienvenus. Avec eux, nous prierons et chanterons : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2, 14) Et en cette nuit sainte, les enfants de Terre Sainte, compatriotes de l’Enfant Jésus, nous supplient : « Laissez-nous grandir normalement, donnez-nous le temps de jouer dans les grandes places de nos villes et villages loin des intrigues politiques. » Mais il ne faut pas seulement prier pour la paix. Les bonnes intentions et discours ne suffisent plus. Cherchons la paix concrètement avec toutes nos énergies. La paix est donnée aux hommes de bonne volonté. Elle ne se réalise pas sans de véritables et courageux artisans de paix, prêts à se sacrifier pour une cause aussi noble. La paix se reçoit et se donne en même temps. Ecoutons la voix de Jésus : « N’ayez pas peur, je suis avec vous ». Seigneur, si tu es avec nous, qui est contre nous ? Oui, sur ta parole, Seigneur, nous jetons nos filets et reconnaissons que Noël est un jour de fête ; Sur ta parole, nous invitons tout le monde à se réjouir avec nous ; Sur ta parole nous allumons l’arbre de Noël dans nos églises et dans nos maisons comme signe d’espérance et de joie. Rien ne nous enlèvera notre espérance: ni la peur, ni les menaces, ni l’arrogance des hommes. Ô Enfant de Bethléem, en cette nouvelle année, nous mettons entre tes mains notre Moyen-Orient troublé, et surtout ses jeunes pleins d’aspirations légitimes, ces jeunes frustrés par la situation économique et politique et à la recherche d’un avenir meilleur. Daigne réaliser leurs vœux et mets en leurs cœurs l’audace et la sagesse en même temps que l’esprit de responsabilité. De cette église, nous adressons nos remerciements et la promesse de nos prières à tous ceux qui ont contribué et contribuent à la paix et à la justice, à tous les amis qui ont participé à nos espérances et nos inquiétudes à l’occasion des révolutions arabes. En cette nuit, nous prions pour nos gouvernants et pour les dirigeants du monde entier, afin qu’ils aient la sagesse, le discernement et l’esprit du don d’eux-mêmes envers leurs concitoyens. Nous prions pour le retour au calme et la réconciliation en Syrie, en Egypte, en Irak et en Afrique du Nord. Octobre – Décembre 2011 289 De cette Eglise et en cette nuit sainte, nous appelons les fidèles et les pèlerins à s’unir avec nous dans la prière pour Jérusalem. Comme son nom l’indique, c’est la ville de la paix. Elle a la vocation de rassembler les croyants du monde entier, les fils d’Abraham, en une seule famille. C’est la ville Sainte, la ville de la prière. Des millions de pèlerins viennent prier pour la paix et la réconciliation. Nous prions pour que nous l’ayons en abondance (Jean 10, 10). De ce lieu saint, je fais un appel à tous nos frères et sœurs dans le monde. Le monde souffre du manque de charité et de chaleur humaine. Nos vœux pour cette année : que « nous nous aimions les uns les autres comme Dieu nous a aimés » et que nous nous réconcilions les uns avec les autres comme Dieu nous a réconciliés dans le Christ (Ephésiens 4,32). Cette réconciliation nous fait voir le visage du Christ dans les autres. Que la Paix de l’Enfant de Bethléem et le chant des anges du ciel remplissent vos cœurs et vos esprits (Phil. 4, 7) aujourd’hui et tous les jours de votre vie. ■ † Fouad Twal Patriarche latin de Jérusalem C C C Pour aller plus loin, visitez www.lpj.org : •Allocution du P. Guido Gokel, vice-président de la CNEWA pour le Moyen-Orient et l’Europe (Novembre 2011). •Intervention de S. Em. le Cardinal Tauran au cours d’un colloque organisé par l’Institut français de Rome : « La disparition des chrétiens d’Orient serait une catastrophe » (Décembre 2011). •Chrétiens d’Orient : conférence de Mgr Sako (Novembre 2011) •Conférence de presse du Patriarche Fouad Twal pour son message de Noël à la presse (Décembre 2011) Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 290 Dossier spécial Dialogue interreligieux Lors de la conférence de presse du mercredi 21 décembre 2011, Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, en présence de ses vicaires patriarcaux, a donné son message de Noël avant de répondre aux questions des journalistes. Le Patriarche est revenu à cette occasion sur un sujet essentiel : le dialogue interreligieux. Durant les trois mois que couvre ce bulletin (octobre, novembre et décembre), la rencontre d’Assise en est un exemple éloquent mais pas isolé. A Assise, le 26 et 27 octobre 2011, le Pape a réuni près de 300 dignitaires de toutes les croyances et même non-croyances pour un temps de dialogue et de prière souhaitant la paix et la justice à tous les peuples. Pour la seconde fois dans l’Histoire toutes les religions du monde se trouvaient réunies en un même lieu pour prier Dieu, chacune à sa manière, pour la paix dans le monde. Sa Béatitude le Patriarche Fouad Twal confiait à ce moment-là : « J’étais à Assise il y a 25 ans. Il faut revenir au même enthousiasme, au même esprit de communion. Cet anniversaire doit être un nouveau point de départ. » Ce que le Patriarche retient d’Assise, c’est que « les religions ont une responsabilité toute particulière pour aider les hommes à construire la paix. Les religions sont un facteur de paix. Nous condamnons toute violence contre les lieux de culte et le mépris des symboles religieux. » Le Pape a également explicitement invité les catholiques du monde entier, et de manière idéale « tous les hommes de bonne volonté », à accompagner par la prière cette initiative dans le but de « renouveler solennellement l’engagement des croyants de chaque religion à vivre leur Octobre – Décembre 2011 291 foi religieuse comme service pour la cause de la paix. Celui qui est en chemin vers Dieu, ne peut pas ne pas transmettre la paix, celui qui construit la paix ne peut pas ne pas se rapprocher de Dieu. » (Journée Mondiale pour la Paix 01.01.2011). Le Pape Benoît XVI est intervenu en la Basilique Sainte-Marie-desAnges. Dans son discours contre le fanatisme religieux, le Pape a dénoncé « la cruauté impitoyable » du terrorisme et de la violence religieuse qui « contribue à la destruction » de la religion. Il a aussi déclaré sa « honte » pour les violences commises par les chrétiens dans le passé. C’est le cardinal Peter Turkson, président du Conseil Pontifical Justice et Paix qui a inauguré la journée et souligné que la présence de tous à Assise était « la conscience d’être appelés à vivre ensemble dans la paix (…) La recherche incessante de ce désir de paix fait de nous des compagnons de voyage. » Tirant ainsi le fil rouge de cette rencontre d’Assise durant laquelle ont pris la parole les représentants des diverses délégations. Printemps arabe et Jérusalem Dans les interventions, le Patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, a exprimé son inquiétude pour « la marginalisation accrue des communautés chrétiennes du Moyen-Orient », et affirmé que « la seule manière de nous lever contre l’instrumentalisation belliciste des religions est de nous placer comme des médiateurs de paix. » Le révérend Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises a lui aussi orienté ses propos sur la réalité actuelle de la Terre Sainte en rappelant que « pour le conseil œcuménique des Eglises, un engagement précis pour les prochaines années sera celui de travailler à une paix juste à Jérusalem et pour tous les peuples qui vivent à Jérusalem et autour de la ville, qui comporte le mot shalom-salam dans son nom. (…) C’est la ville qui par son nom est appelée à donner une vision de paix, mais qui au cours de l’histoire est devenu si souvent un lieu de conflit. Prions, comme responsables religieux, pour la justice et la paix pour Jérusalem et pour tous ceux qui y vivent », a-t-il enfin demandé. Plus largement, il a également souligné qu’un des grands obstacles aujourd’hui à une paix juste est le niveau élevé de chômage chez les jeunes dans le monde entier et évoquant les printemps arabes, il affirme que la vision et le courage des jeunes sont précieux pour effectuer les changements nécessaires pour obtenir la paix. 292 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Au cours de son intervention, l’archevêque de Canterbury, Rowan Douglas Williams a assuré qu’« une paix durable commence là où nous voyons notre prochain comme un autre nous-mêmes ». Aux yeux du rabbin David Rosen, directeur international pour les Affaires interreligieuses du Grand Rabbinat d’Israël « ce que les hommes et les femmes recherchent est cette idée de paix comme l’expression sublime de la volonté divine et l’image divine dans laquelle chaque être humain est créé ». Les leaders religieux d’Israël réunis à Rome Dans le sillage d’Assise, le Saint Père a organisé au Vatican le 10 novembre dernier une rencontre du Conseil des chefs religieux en Israël qui a comme raison d’être de favoriser la compréhension et le respect mutuels. Pour le Patriarche « les différentes communautés chrétienne, juive, musulmane, druze croient encore dans la force de la prière pour plus de réconciliation et de bon voisinage. Le dialogue interreligieux est une condition indispensable pour créer un climat de confiance, d’amitié et de collaboration. » (Message de Noël 2011). La délégation des principaux chefs religieux d’Israël dont faisait partie le Patriarche latin de Jérusalem Mgr Fouad Twal comptait également le grand rabbin d’Israël, Yonah Metzger, le chef des imams d’Israël, Mohamad Kiwan, ainsi que le chef de la communauté druze, Moufak Tarif. Dans son discours, le Pape a rappelé l’importance de l’engagement de toutes les religions pour bâtir une culture de paix. « Dans un moment délicat du dialogue interreligieux - a-t-il dit à ses hôtes - il est plus que jamais important d’entretenir un climat d’amitié et de confiance. C’est une nécessité toute particulière pour les responsables religieux de la Terre Sainte, couverte des signes de nos traditions, qui font chaque jour la difficile expérience de la coexistence. » Le Pape Octobre – Décembre 2011 293 avait déjà rencontré ce Conseil durant son séjour en Terre Sainte en 2009 et avait alors invité ses membres à se réunir une prochaine fois à Rome. Le Conseil a accepté l’invitation signale un communiqué de l’Ambassade d’Israël près le Saint-Siège. D’après ce même communiqué « la rencontre sera une première du genre dans l’histoire des relations entre Israël et le Saint-Siège, et dans les annales des relations entre le Pape et la Terre Sainte. » Le Saint Père a confié avoir prié en mai 2009 devant le Mur Occidental pour la paix en Terre Sainte en disant : « Dieu éternel, en cette ville de la paix chère aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans, je te présente les joies et les espérances, les attentes et les épreuves, de l’humanité entière. Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, entend le cri des affligés et des spoliés. (...) Puisse-t-il (Dieu : ndlr) entendre l’appel de tous ceux qui s’engagent pour la paix à Jérusalem. » Forum islamo-catholique Preuve de l’importance du dialogue, encore, du 21 au 23 novembre, à Amman le second Forum islamo-catholique a réuni des hauts représentants catholiques et musulmans de la région. « Ce que nous attendons de ces rencontres, c’est une dissipation des préjugés et une estime réciproque pour apprendre à connaître nos valeurs communes et dresser des ponts de bon sens et de bonne entente, sans oublier l’importance du dialogue de la vie quotidienne dans nos écoles et nos différentes institutions » a souhaité le Patriarche dans ses vœux de Noël. Cette seconde édition du forum islamo-catholique a eu pour thème : « Raison, foi et personne humaine. Perspectives chrétiennes et musulmanes. » Ce thème donne largement écho au discours de Ratisbonne de Benoît XVI en 2006 qui Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 294 s’articulait autour de ce rapport entre les deux concepts. Cette rencontre a eu lieu trois ans après la première édition de ce forum qui avait été organisée à Rome du 4 au 6 novembre 2008. Elle répondait à une lettre écrite en octobre 2007 par 138 savants musulmans qui s’étaient adressés à Benoît XVI et à d’autres responsables des Eglises chrétiennes en proposant « une parole commune ». Justement suite à ce fameux discours de Ratisbonne. Pour cette année, à l’invitation du prince Ghazi Bin Muhammad Bin Talal, participaient des savants, des penseurs et des hommes de religion musulmane et catholique de 18 pays arabes, islamiques et non islamiques. La délégation catholique, elle, fut emmenée par le cardinal Jean-Louis Tauran, Président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. 24 personnes en font partie dont des membres du Dicastère, des responsables des Eglises locales et des experts. Mgr Salim Sayegh, évêque auxiliaire et vicaire patriarcal pour la Jordanie représentait le Patriarche latin de Jérusalem. Le 22 novembre Sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie a reçu au Cabinet royal hachémite les membres du Forum. Au cours de cette audience, le Souverain jordanien s’est réjouit des efforts que déploie le Forum dans la promotion du dialogue entre les adeptes des religions islamique et chrétienne et de la diffusion des valeurs de modération, de tolérance et de respect mutuel. Sa Majesté le roi Abdallah II a appelé les participants à transmettre à leurs sociétés leurs expériences et leurs idées sur la coexistence et les valeurs communes aux religions révélées. Le Roi a également souligné l’importance de Jérusalem en tant que symbole de coexistence religieuse dans la région pour les générations actuelles et futures. Christophe Lafontaine ✯ ✯ ✯ Octobre – Décembre 2011 295 Le dialogue interreligieux en Terre Sainte Plusieurs rencontres interreligieuses ont eu cours en Terre Sainte ces trois derniers mois. Rétrospective. Mercredi 16 novembre, Mgr Antonio Franco, Nonce apostolique en Israël, accompagné de Mgr Marcuzzo, vicaire patriarcal à Nazareth, ainsi que Mgr Elias Shaccour, archevêque grec-catholique de Saint Jean d’Acre, Haïfa et Nazareth (Galilée), ont rencontré Sheikh Muaffaq Tarif, chef de la communauté Druze en Israël à Julis, au Nord-Est de Saint Jean d’Acre. Les Druzes sont un dérivé de l’ismaélisme (Ismaël, est le premier fils d’Arbraham), c’est-à-dire une branche du chiisme. Les Druzes sont très présents en Galilée : d’après un rapport américain établi en 2005 sur la répartition des religions, on en compte 118 000 en Israël. Mgr Franco a dans son intervention repris l’essence des messages d’Assise et de Rome. Mgr Shaccour a évoqué les problèmes dans les villages mixtes : « Nous voulons résoudre ces problèmes grâce à nos religions » a-t-il déclaré. De son côté, Mgr Marcuzzo a parlé de Fakhr-el Din, prince Druze des XVI- XVIIèmes sicècles, qui avait donné aux franciscains le lieu de l’Annonciation à Nazareth et le Mont Tabor. Il a aussi mentionné les problèmes existants dans certains villages, soulignant que la tendance était à l’amélioration. En reprenant en substance ce qui avait été dit au Synode 2000, l’évêque auxiliaire pour Nazareth a conclu ainsi : « Ces rencontres peuvent nous aider à faire passer ce message de paix aux fidèles. » Le jeudi 24 novembre, à Bethléem, trois évêques catholiques, Mgr William Shomali (vicaire du Patriarcat latin pour Jérusalem), Mgr Joseph-Jules Zerey (vicaire patriarcal grec-catholique de Jérusalem) et Mgr Grégoire Boutros Malki (évêque syrien-catholique de Jérusalem) 296 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin ont rencontré le Mufti de Bethléem, Sheikh Abdel Majid Ata à l’occasion de la nouvelle année pour les musulmans, le 1er Muharram 1433 de l’Hégire, soit le 26 novembre 2011. Les trois évêques étaient accompagnés par le curé de Beit Jala, le Père Ibrahim Shomali et le curé de Bethléem, le Père Marwan Dides, ofm. Le responsable des mosquées de la zone de Bethléem a également participé à cette rencontre. Lors de cet entretien, Sheikh Abdel Majid Ata a exprimé son désir de promouvoir un Islam modéré et d’encourager le dialogue interreligieux. En valeur d’exemple, il a confié qu’il n’hésitait pas à recevoir des groupes d’étrangers désireux de mieux connaître l’Islam. Mgr Shomali a voulu par cette visite répondre à celle que le Mufti lui avait rendue lors de son ordination épiscopale. Avec lui, il a rappelé l’importance du prêche à l’église (le dimanche) ou à la mosquée (le vendredi) pour aiguiser « l’ouverture et le dialogue à l’autre ». Ce à quoi le Mufti a répondu par l’affirmative en explicitant même qu’il était bon de distribuer aux Imams un canevas pour chaque prédication autour duquel ils peuvent nourrir leurs discours sans trop sortir du cadre. Et Sheikh Abdel Majid Ata de rappeler aussi l’instruction donnée aux Imams de « ne pas tenir de propos trop négatifs dans leurs prêches. » Le Mufti a par ailleurs reconnu que Bethléem avait une situation particulière où les relations interreligieuses devaient être privilégiées. A ce dire, Mgr Shomali a reconnu que le Mufti de Bethléem était « très ouvert » au dialogue islamo-chrétien. Et même s’il y a du progrès, l’évêque auxiliaire pour Jérusalem a appelé « à une plus grande ouverture de la part des chrétiens et des musulmans pour que les deux parties se libèrent d’un esprit trop communautariste. » Le Père Dides ainsi que Mgr Shomali ont aussi insisté sur l’importance de l’éducation à cette ouverture d’esprit et de dialogue qui n’est pas toujours perceptible dans les manuels scolaires. En conclusion de cette ren- Octobre – Décembre 2011 297 contre, le Mufti de Bethléem a demandé que ces rencontres se multiplient aussi bien entre les chefs religieux, qu’au sein de la population. Le 1er décembre, plusieurs dignitaires et intellectuels chrétiens et musulmans se sont réunis à Beit Sahour pour une conférence sur le thème : ‟ Comment cohabiter dans un futur Etat palestinien ? ”. Participaient notamment à l’événement S.B. Mgr Michel Sabbah, Patriarche émérite de Jérusalem, le Sheikh Muhammad Ahmad Hussein, Grand Mufti de Jérusalem, et le Sheikh Abdel Majid Ata, Mufti de Bethléem. Dans la journée, le P. Rafik Khoury, prêtre au séminaire patriarcal de Beit Jala, et le Mufti de Bethléem, ont rappelé plusieurs principes comme « l’importance d’une citoyenneté égale, l’unité nationale, et le pluralisme. » Les intervenants ont encouragé unanimement « la convivialité, le combat contre le fanatisme religieux et tribal, et la culture de l’acceptation de l’autre. » Et le pasteur Naïm Hattik pour Sabeel, de rajouter en parlant de la conversion que « le changement doit intervenir en nous-mêmes d’abord. Les familles musulmanes et chrétiennes doivent consolider leurs liens de voisinage. » Enfin il a évoqué « la future constitution palestinienne qui doit être examinée pour se référer à des valeurs et des principes tels que la démocratie, le pluralisme et la citoyenneté. » Puis pendant trois jours, du 15 au 17 décembre, l’instance de dialogue interreligieux œcuménique Al-Liqa, basée à Bethléem, a réuni près de 200 personnes à Bethléem. Cette 19ème session avait pour thème "Une vision chrétienne arabe pour un avenir différent arabe et palestinien ″. Le congrès rassemblait des hommes d’églises des différentes confessions mais aussi des professeurs d’université, docteurs, journalistes pour réfléchir ensemble, concrètement, à l’avenir des chrétiens en Terre Sainte. Le 14 décembre, d’ailleurs, avait également eu lieu à Nazareth une soirée culturelle organisée par l’association Diyar et par son président, le pasteur Mitri Al-Rahib (également présent au congrès d’Al-Liqa). La conférence intitulée « les Chrétiens arabes, un regard vers l’avenir » se basait sur les dernières statistiques récentes concernant la présence chrétienne en Terre Sainte. Les chiffres montrent que le nombre de chrétiens ne devrait pas baisser mais qu’il a au contraire tendance à augmenter. Mais attention il s’agit d’une augmentation en nombre mais pas en proportion qui, elle, a tendance à baisser. La Rédaction ✯ ✯ ✯ 298 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Les religions côte-à-côte pour condamner les violations de lieux de culte Plusieurs actes de profanations de lieux de culte ont entaché les valeurs de respect, de tolérance et de modération dans le dialogue interreligieux. L’Eglise latine de Jérusalem a exprimé à plusieurs reprises sa peine, sa solidarité et sa prière pour ceux qui souffrent de ces manques de respect. Le 5 octobre 2011 : Le Patriarcat latin de Jérusalem exprime sa « désolation » en condamnant l’incendie de la mosquée du village bédouin de Touba Zangaria, en Galilée (Nord d’Israël). « C’est un crime contre un lieu de culte et une véritable atteinte aux valeurs de respect des religions ». Le 8 octobre 2011 : L’Assemblée des Ordinaires chrétiens de Terre Sainte s’exprime également : « Nous avons assisté ces derniers jours à de fréquentes violations de lieux de culte et de cimetières, qui ont été brulés et profanés. Ces actes criminels ne sont pas limités à quelques endroits, mais s’étendent de la Galilée à Jaffa. Une poignée de fondamentalistes sont derrière de tels actes. Nous faisons face à un phénomène nouveau de violence à l’intérieur même de l’Etat, lequel est responsable de la sécurité et de la sûreté de tous, et particulièrement des lieux de culte. » Le 8 décembre 2011: Le Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte condamne les actes de profanation de la mosquée du village de Burkin dans le nord de la Cisjordanie, le 7 décembre 2011. Le Conseil appelle les fidèles de toutes confessions - chrétiens, juifs et musulmans - à respecter tous les Lieux saints et les sites appartenant aux trois religions, et décourage fortement les comportements extrémistes qui exploitent ou impliquent la religion dans un différend politique ou territorial. ■ Octobre – Décembre 2011 299 Nouvelles du diocèse et activités pastorales DANS LE DIOCESE • Actualités 22.10.11 : L’Institut Effata fête ses 40 ans Le 22 octobre, l’Institut Effata tenu par les Sœurs de Sainte Dorothée a fêté ses 40 ans. L’occasion aussi de célébrer les 50 ans de canonisation de Ste Maria Bertilla, religieuse des Sœurs de Sainte Dorothée. Effata Paolo VI est un institut pontifical, voulu par Paul VI lors de son voyage en Terre Sainte en 1964, pour venir en aide aux enfants sourds et malentendants ne bénéficiant alors d’aucune prise en charge. Dès 1971, la maison a été confiée aux Sœurs de Sainte Dorothée. L’institut accueille aujourd’hui environ 150 enfants sourds chaque année. Ils viennent de Béthleem, Beith Jala, Beith Sahour, Ramallah, Hébron ou encore Jéricho, et sont de toutes religions. La messe présidée par Mgr Fouad Twal, accompagné par Mgr Bathish et par le nonce apostolique Mgr Franco dans la chapelle de l’école à Bethléem a rassemblé près de 250 personnes. Dans son homélie le Patriarche a remercié à plusieurs reprises les Sœurs et tout le personnel éducatif pour leur générosité. Grâce à leur dévouement, ils permettent aux enfants sourds d’accéder à une vie sociale normale. Reprenant la parole de Jésus « ephata ! » (cf. Marc 7, 32-37), le Patriarche a exhorté chacun « à s’ouvrir », rappelant que notre vocation à tous est d’être en relation avec le Seigneur et avec nos frères. A la fin de la messe, Mgr Franco a transmis aux fidèles le message de S. Em. le Cardinal Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, qui regrettait de ne pouvoir être présent lors de cette cérémonie. D’après un article d’Amélie de La Hougue 300 26-27.10.11 : Assemblée plénière des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte à Amman (AOCTS) L’AOCTS s’est tenue au vicariat latin d’Amman. Deux sujets d’importance ont été évoqués la journée du 26 : le premier concerne la formation d’une commission épiscopale pour les relations avec le Judaïsme et l’Islam. Mgr Shomali explique qu’il a été décidé d’établir « trois sous-commissions » réparties de la manière suivante : en Israël, les évêques Mgr Marcuzzo et Mgr Shaccour seront en charge du dialogue avec le Judaïsme et l’Islam ; pour les Territoires palestiniens, Mgr Shomali s’occupera des relations avec l’Islam et en Jordanie, il s’agira de Mgr Ayyash et Mgr Sayegh. Le deuxième dossier qui a été abordé est la pastorale des migrants, une nouvelle réalité en Terre Sainte. Le Père David Neuhaus a présenté les efforts significatifs en Israël pour coordonner le travail des différents acteurs qui se consacrent dans le pays au service des travailleurs étrangers et réfugiés. De son côté, le Père Herrera-Dias a présenté la situation particulière de Chypre et le Père Raymond Moussali, représentant de Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin l’Eglise chaldéenne, a décrit la réalité des réfugiés irakiens en Jordanie. Le site du vicariat hébréophone rapporte que l’Assemblée à l’unanimité a exprimé son accord pour intensifier son travail en vue de servir cette nouvelle population de chrétiens en Terre Sainte. La journée s’est conclue par une messe célébrée à la cathédrale Saint Georges (évêché des melkites) d’Amman après que trois jeunes qui ont participé aux JMJ de Madrid ont donné leur témoignage. Le lendemain, jeudi 27 octobre, une partie importante de la journée a été consacrée à la question des écoles catholiques en Terre Sainte afin de discuter d’un « projet éducatif » pour ces écoles et de sa mise en œuvre, comme la formation et l’éducation chrétienne dans les écoles. Sœur Virginie Habib (sœur du Rosaire) et le Père Imad Twal (venu pour l’occasion de Liverpool) étaient invités en tant qu’experts pour présenter un plan de vue général sur les écoles en soulignant leur plan de développement, leur vocation, le rôle des catéchistes, leurs problèmes financiers, et le pourcentage des chrétiens en leur sein. Puis des comptes-rendus ont été donnés par les trois bureaux responsables des écoles, correspondant à trois régions du diocèse : le Père Riyad Hijazeen pour la Jordanie, le Père Faysal Hijazeen pour la Palestine et le Diacre Jiryis Mansour pour Israël. Christophe Lafontaine Octobre – Décembre 2011 27.10.11 : Pèlerinage de la communauté catholique au Jourdain Jeudi 27 octobre a eu lieu le traditionnel pèlerinage de la communauté catholique de Terre Sainte au Jourdain, guidé par le P. Pizzaballa, Custode de Terre Sainte. Quelques centaines de pèlerins venant de Jérusalem, Jéricho, Bethléem et d’autres Territoires palestiniens et israéliens, mais aussi de nombreux groupes de pèlerins étrangers, se sont retrouvés ce matin sur la rive du Jourdain pour la célébration de la messe. 301 Le Custode de Terre Sainte a présidé la célébration dans ce lieu le plus profond de la Terre. Il était accompagné des frères franciscains et d’une dizaine de concélébrants. La liturgie, les chants, les lectures, ont rappelé au cœur des fidèles le mystère du Baptême du Christ qui s’est révélé Fils de Dieu au monde au début de sa vie publique, grâce au témoignage de Jean-Baptiste. C’est la dernière année que la Custodie organise ce pèlerinage au Jourdain à ces dates-là. En effet, grâce à la récente ouverture du site touristique au public par l’autorité israélienne, la date du pèlerinage sera maintenant fixée au premier dimanche après la fête de l’Epiphanie (6 janvier), selon le calendrier de l’Église catholique. La date du pèlerinage de 2012 sera donc le 8 janvier, date du baptême du Christ. Andres Bergamini 30.10.11 Les chrétiens de Terre Sainte autour de leur Mère à Deir Rafat Le jour officiel de la fête de Notre-Dame de Palestine est fixé au 25 octobre. Mais c’est dimanche 30, dans le sanctuaire marial de Deir Rafat dans la vallée de Soreq, que les catholiques de Terre Sainte se sont rendus pour honorer solennellement leur Mère, la Vierge Marie qui est aussi fille de cette terre. Une occasion peu fréquente pour les chrétiens d’Israël et des Territoires palestiniens de se retrouver pour prier ensemble Marie : « nous honorons la Vierge Marie d’une manière toute particulière et nous la proclamons notre Reine dans ce pays où elle a vécu les mystères de l’Incarnation et de la Rédemption.(…) Nous croyons que maintenant, partageant la gloire de son Fils, Marie intercède avec prédilection pour ce pays et pour ceux qui cheminent encore sur cette Terre qu’a sanctifié le sang du Christ. » Toute la liturgie du jour chante la gloire de Marie et les fidèles continuent inlassablement de demander son intercession pour la paix en Terre 302 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Sainte. Pour la célébration de la fête patronale du diocèse de Jérusalem, pas moins de 700 personnes – familles, enfants, prêtres et séminaristes, religieux et volontaires en Terre Sainte – venus des quatre coins du diocèse se sont rassemblés. Malheureusement, seuls 70 laissez-passer sur les 1000 demandés par les chrétiens de Ramallah, ont été octroyés par Israël. La concélébration eucharistique a été présidée par Sa Béatitude le Patriarche Fouad Twal, aux côtés de qui se tenaient Mgr Marcuzzo (vicaire pour Nazareth), Mgr Jules Zerey (vicaire patriarcal melkite de Jérusalem), Mgr Bathish (vicaire général émérite) ainsi que le Père David Neuhaus (vicaire pour les hébréophones catholiques en Israël) et le Père Pietro Fellet, cérémoniaire. Parmi la trentaine de prêtres qui entouraient aussi le Patriarche, les pères servites en charge (avec les sœurs de la famille monastique de Bethléem) du sanctuaire : Frère Carlos Salvador Ma. Razo osm, et Frère Roch Boulanger osm. Leur vicaire général, le Père Franco M. Azzali osm, venu de Rome était aussi présent. Toute la célébration a été animée par les petits et grands séminaristes de Beit Jala. Dans son homélie, le Patriarche a rappelé les disciples enfermés et pétris de peur au Cénacle mais rassurés par la présence de Marie : le Patriarche invite les chrétiens du pays à ne pas hésiter à confier leurs craintes et leurs découragements à leur Mère Marie. L’avenir du « Printemps arabe » avec ses incertitudes peut être confié à Marie dans la promesse que le Seigneur sera toujours avec eux, jusqu’à la fin. La fête s’est conclue avec une belle et longue procession autour du sanctuaire. Au pied du sanctuaire, tous les fidèles ont récité la prière à Notre-Dame de Palestine et reçu la bénédiction solennelle. Au-dessus du fronton domine une statue de bronze haute de 6 mètres. La Sainte Vierge y est représentée la main étendue pour bénir sa terre. Mardi 8 novembre une autre célébration pour fêter Notre-Dame de Palestine a eu lieu à Rome en présence du Patriarche et du nouveau Pro-Grand maître de l’Ordre du Saint Sépulcre, Mgr O’Brien. D’après un article de Christophe Lafontaine Octobre – Décembre 2011 14 au 19.11.11 : Congrès des directeurs diocésains de pèlerinage français Le Congrès de l’Association nationale des directeurs diocésains de pèlerinage (ANDDP) de France, s’est déroulé pour la première fois à Jérusalem, du 14 au 19 novembre. Le fil rouge des rencontres s’articula autour du verset « Tu as aimé, Seigneur, cette terre » (Ps 84), avec l’objectif d’« inviter à pèleriner en Terre Sainte ». Mgr Shomali, évêque auxiliaire pour Jérusalem, a inauguré ce congrès et a lu un message de la part de Mgr Twal, Patriarche latin de Jérusalem. Dans ce discours, le Patriarche explique qu’un pèlerinage en Terre Sainte obéit à trois vocations pour le même but : rencontrer Dieu. D’abord, en rappelant qu’être pèlerin est une vocation. C’est une opportunité pour rencontrer « le Christ dans les lieux mêmes où il a vécu ». En deuxième lieu, le Patriarche souligne qu’organiser un pèlerinage en Terre Sainte en tant que directeurs diocésains est une mission, en soulignant l’importance des fruits spirituels qu’un pèlerinage bien préparé peut apporter. La troisième vocation des pèlerinages est l’accueil des pèlerins par l’Eglise locale : « notre Eglise locale dans toutes ses structures (…) est bien disposée à cet accueil. Nous continuons à donner la carte verte pour faciliter l’animation spirituelle. Nous pensons dans l’avenir à créer des chapelles pour administrer le sacrement de pénitence et de la réconciliation. Nous encourageons les 303 pèlerins à assister un dimanche à une messe paroissiale pour rencontrer les pierres vivantes de cette Eglise. » Le Patriarcat n’a pas manqué de saluer la Custodie de Terre Sainte pour ses « efforts louables » que ce soit au niveau des centres d’accueil des pèlerins comme dans l’organisation des messes dans les différents Lieux Saints. Christophe Lafontaine 18.11.11 : Bienheureuse Marie-Alphonsine fêtée dans tout le diocèse Dans toute la Terre Sainte, des milliers de fidèles se sont réunis dans plusieurs villes, pour honorer la bienheureuse encore bien présente dans la mémoire et le cœur. Fondatrice des sœurs du Rosaire, Mère Marie-Alphonsine a été béatifiée il y a voilà deux ans. Cette enfant de Terre Sainte reste dans toutes les mémoires. Le 18 novembre, à Jaffa de Nazareth (Galilée) 1500 fidèles étaient réunis. A l’invitation du curé de la paroisse le P. Elias Tabban et des sœurs du Rosaire, dont la Supérieure 304 générale Mère Iness Al-Yacoub, les fidèles ont accueilli les reliques de la bienheureuse, qui ont été déposées au sanctuaire du Puits. Ce lieu fait mémoire d’un miracle accompli du vivant de la bienheureuse. De nombreuses personnes y viennent chaque année pour demander des grâces par son intercession. Après lecture d’une biographie de la bienheureuse, les sœurs du Rosaire ont animé le chapelet à travers des méditations s’appuyant sur les paroles de leur mère fondatrice. Mgr Marcuzzo a prêché, tandis que Mgr Michel Sabbah, Patriarche émérite de Jérusalem, a présidé la messe avec une dizaine de prêtres du patriarcat latin et de frères franciscains. Le vicaire patriarcal pour Israël a, dans son homélie, mis en relief la figure de Marie-Alphonsine « comme une personnalité consacrée exclusivement aux valeurs spirituelles qui ont dominé sa vie et transcendent ainsi le temps pour nous parler aujourd’hui. » C’est également « une enfant de la Terre Sainte qui ayant reçu un message de la sainte Vierge a toujours veillé à être fidèle à l’Eglise et accomplir tout par elle, en elle et à travers elle ». Le lendemain, 19 novembre, pour fêter les deux ans de sa béatification qui a eu lieu le 22 novembre 2009, 250 fidèles se sont aussi réunis pour la célébration de l’Eucharistie à Mamilla à Jérusalem. Mgr Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem, a livré une méditation sur l’Evangile des Béatitudes: « Bienheureuse Marie-Alphonsine a vécu les béatitudes. Le 8 novembre Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin nous avons fait mémoire de tous les saints de Jérusalem qui ont eux-mêmes vécu les béatitudes. Enfin le 1er novembre, nous avons fêté des millions de saints qui ont vécu les Béatitudes. Que cela veut-il dire ? Que vivre les béatitudes, vivre de la sainteté est possible pour nous ! En effet la grâce de Dieu ne manque jamais. » Mamilla est le lieu où Mère Marie-Alphonsine fut enterrée. La Bienheureuse a en outre été fêtée à Bethléem, et à Fuheis en Jordanie où le P. Imad Twal a célébré une messe en son honneur. D’après un article de Daniel Le 29-30.11.11 : 10ème réunion du Conseil des Églises du Moyen-Orient (Cemo) La 10ème Assemblée générale des Eglises du Moyen-Orient a débuté le 29 novembre au matin, à Chypre, avec pour thème « Et la multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un seul cœur et qu’une âme. » Après la prière orthodoxe du matin, l’archevêque de Chypre Christophoros II, hôte pour l’occasion, a accueilli les participants. Il a souligné l’importance de cette réunion qui se déroule à un moment où MoyenOrient et Afrique du Nord rencontrent Octobre – Décembre 2011 des soubresauts de violence et de révolution. Il a déclaré : « nous sommes tous réunis ici pour prier et participer à la création d’une atmosphère pacifique entre les peuples de la région. » Il a ajouté que « le Conseil des Eglises a souffert pendant un certain nombre d’années d’importants problèmes administratifs et financiers. Il a un besoin de réforme et d’un changement de politique avec comme critère l’ouverture pour renforcer le dialogue entre chrétiens, musulmans et juifs. » Il a conclu en disant que « le choix de la paix est le choix de l’Eglise d’Orient. » Parmi les participants de l’Assemblée qui s’est tenue à Paphos, se trouvaient les chefs des quatre familles, les membres du comité exécutif et les Patriarches orientaux, à savoir : le Patriarche latin de Jérusalem, S.B. Mgr Fouad Twal, le Patriarche d’Antioche S.B. Mgr Gregorios III Lahham et le Patriarche syriaque-catholique S.B. Mgr Joseph Younan III. Etaient également présents des représentants du Conseil œcuménique des Eglises, de l’archevêque de Canterbury, du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens ainsi que le Patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier. Le Patriarche orthodoxe d’Egypte Théodore II a, quant a lui, participé à ce Conseil pour la première fois. Le Patriarche Théophile III, président de l’ancien conseil, a exprimé sa gratitude à l’archevêque de Chypre et a souligné dans son discours l’importance de Jérusalem. Il a exprimé l’espoir d’un avenir brillant et pacifique dans cette 305 Ville. Il a souhaité qu’elle parvienne à être une source d’espoir pour tous, chrétiens, musulmans et juifs, et qu’ainsi elle devienne une source d’illumination spirituelle pour le monde entier. Le Patriarche arménien orthodoxe Aram, représentant de la famille orthodoxe orientale, a affirmé que « malgré toutes nos différences, nous nous trouvons réunis autour de notre Sauveur Jésus-Christ, qui nous offre son soutien dans ces moments difficiles, afin d’en sortir ensemble comme des témoins de son grand amour et de sa miséricorde. » Mgr Boulos Matar, représentant de la famille catholique, a quant à lui exprimé au nom de l’Eglise catholique l’espoir pour la perpétuation du Conseil sous la grâce de l’Esprit-Saint. Il a ajouté que « le Synode de l’Eglise catholique pour le MoyenOrient a exhorté dans sa 28ème recommandation sur la nécessité de la perpétuation du Conseil et du soutien que l’on doit lui accorder pour la réalisation de ses objectifs œcuméniques. » La 10ème Assemblée générale du Conseil du Moyen-Orient s’est terminée le 30 novembre par l’élection des présidents des quatre familles de l’Eglise qui composent le Conseil, l’élection des nouveaux membres pour le Comité exécutif ainsi que l’élection du Secrétaire général pour une période de quatre ans. C’est le Père Dr. Paul Rouhana de l’Eglise maronite, qui succède au professeur Dr. Amin Girges Saleh pour la fonction de Secrétaire Général du Cemo. (Cf. Communiqué final p.355) D’après le P. Rifaat Bader pour abouna.org 306 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Le Conseil des Églises du Moyen-Orient (Cemo) Le Conseil des Églises du Moyen-Orient (Cemo), fondé en mai 1974 est un rassemblement d’Églises du Moyen-Orient. C’est aussi la branche régionale du Conseil œcuménique des Églises. Les Églises membres appartiennent à presque toutes les traditions chrétiennes, notamment orthodoxes orientales, orthodoxes, catholiques (latines et orientales), anglicanes et protestantes. Les Eglises catholiques ont rejoint ce Conseil en 1990. Les Assemblées générales du Cemo se tiennent tous les quatre ans. Les membres sont constitués des quatre présidents du Cemo (représentant les quatre familles ecclésiales du Moyen-Orient : les Eglises orthodoxes orientales, catholiques et protestantes), des membres du comité exécutif, de délégués des Eglises membres du Cemo. Au cours de ces assemblées, les membres analysent la vie, le fonctionnement, la situation financière du Cemo pour les quatre dernières années. Elle envisage en même temps les orientations pour les quatre prochaines années. Ces discussions et analyses reposent sur les rapports du Secrétaire général, des directeurs des sections et des programmes. Au cours de ces rencontres, sont prévues les élections des présidents, des nouveaux membres du comité exécutif et du Secrétaire général. 02.12.11 : Portes ouvertes de la société saint Yves La journée porte ouverte a eu lieu le vendredi 2 décembre, de 12h à 18h en collaboration avec différentes organisations partenaires de la société Saint Yves (voir encadré ci-contre). Le but de ces journées est de sensibiliser chacun aux droits de l’homme. La journée a commencé par un mot d’accueil du président Raffoul Rofa remerciant chacun pour sa présence, suivi d’une élocution de Mgr Shomali, évêque auxiliaire pour Jérusalem présent pour l’occasion. L’évêque a rappelé les trois missions principales de l’Eglise : enseigner la foi, faire vivre les sacrements et améliorer la charité au bénéfice des droits de chacun. Il a ainsi félicité la Société St Yves qui répond parfaitement à cette troisième mission « par son engagement à protéger les plus faibles ». Il les a remerciés pour l’initiative de cette journée qui permet « de communiquer et d’éduquer le public sur les droits immuables à chaque personne ». Le Père Emile Salaytah, président du Tribunal ecclésiastique du Patriarcat latin, puis Raffoul Rofa ont conclu l’ouverture de la journée en exprimant au person- Octobre – Décembre 2011 nel leur gratitude pour leur dévouement et leur engagement à la défense des plus faibles. Cinq conférences ont ponctué le reste de la journée, traitant du droit des résidents, de l’assurance 307 santé, de la démolition de maisons, des permis, de la question des regroupements familiaux, et du droit des enfants. Amélie de La Hougue La société Saint Yves a 20 ans La Société St Yves est une organisation catholique défendant les Droits de l’Homme et travaillant sous le patronage du Patriarcat latin de Jérusalem. Elle a été fondée en 1991 par l’ancien Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, pour aider « les pauvres et les opprimés », selon la doctrine sociale de l’Église catholique et sans distinction de religion, de race, de sexe ou de couleur. La société St Yves fournit gratuitement l’assistance juridique, l’avocat et le plaidoyer pour les membres de la communauté. Sa devise : être le gardien de son frère, en fournissant un service professionnel, honnête et transparent pour défendre les plus faibles. A l’image de leur Saint Patron, Saint Yves, prêtre et avocat français de Bretagne du XIIIème siècle. Cette année, la Société Saint Yves fête son 20ème anniversaire : depuis 20 années elle lutte pour les droits civils et sociaux des habitants de Terre Sainte en couvrant de multiples domaines : droits de résidence, enregistrement des enfants, regroupement familial, assurances, droits des femmes, démolition de maisons, droits de détention et d’interrogatoire, droits des prisonniers ou encore droit de protester pacifiquement. En 2011, elle a traité 700 cas et assistée environ 2000 personnes. 18.12.11 : Le Patriarche célèbre Noël à Gaza avec quelques jours d’avance C’est dans cette paroisse de Gaza, la plus éprouvée du diocèse de Jérusalem, dont le Père Jorge Hernandez (ive) est le curé, que le Patriarche a présidé la Messe dans la perspective de la fête de Noël. Et pour entourer les sept enfants qui allaient recevoir la Confirmation, et les trois qui allaient communier pour la première fois, l’église était pleine à craquer. La délégation du Patriarcat latin a été accueillie dans la cour de la paroisse au rythme des tambours du groupe scout, qui compte maintenant plus de soixante membres. Environ 300 personnes remplissaient les bancs de l’église. Pour ces grandes occasions, la communauté chrétienne gazawite se rassemble toujours en nombre. Mgr Fouad Twal a placé au cœur de son homélie les petits. Il a bien sûr attiré l’attention des fidèles sur l’événement de Noël. « Un enfant, innocent et sans défense, naît à Bethléem, dans notre Terre Sainte bien-aimée. Il apporte la Paix et le Salut à tous les hommes. C’est vers Lui qu’on 308 doit regarder pour être, à son exemple, témoins de l’amour et de l’acceptation mutuelle. Dans un monde déchiré par les conflits et l’hostilité, l’Enfant-Jésus est un signe extraordinaire de la nouveauté et l’espoir. » Le Patriarche a ensuite continué en signalant que « les enfants de la paroisse qui, pour la première fois reçoivent le Corps et le Sang du Christ ou qui sont marqués de l’Esprit-Saint, sont pour nous tous l’image de la crèche de Bethléem. » Il a ensuite conclu : « La paix commence à partir de nos cœurs. Elle s’étend ensuite à nos familles. Elle se propage enfin silencieusement dans notre ville et notre Terre. » Après la célébration, Sa Béatitude a donné des interviews à la presse Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin locale. Il a insisté sur le fait que tout chrétien a le droit de se rendre à Bethléem pour célébrer Noël. A ce propos, en 2011, les autorités israéliennes ont donné environ 500 permis pour que des chrétiens de Gaza puissent se rendre dans la ville où est né le Sauveur. Sont toutefois toujours exclus ceux qui ont entre 16 et 35 ans. Les familles n’ont pas pu être unies pour les fêtes de Noël. Après ce temps accordé à la presse, les familles ont pu, dans la salle paroissiale, échanger leurs bons vœux pour la nouvelle année 2012 dans une atmosphère joyeuse. Etait à noter la présence de Cris El-Bandak, chrétien de Bethléem relâché par l’Etat d’Israël le 18 octobre 2011 en échange du soldat Gilad Shalit. Grâce Octobre – Décembre 2011 309 à une bonne coordination avec les autorités israëliennes, les procédures de contrôle et de sécurité au checkpoint d’Erez ont été particulièrement simples et rapides. D’après Andres Bergamini 29.12.11 : Rencontre des représentants chrétiens chez le Président israélien Le Président israélien Shimon Peres a accueilli les représentants de la communauté chrétienne en Israël à l’occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An, dans sa résidence présidentielle de Beit Hanassi. A cette occasion, il a rappelé l’importance du rôle des chefs religieux pour la foi et pour la paix. Dans son intervention, le président a soutenu que « le monde a besoin de la foi, de la religion et de la paix. » Et que de fait, « le rôle des chefs religieux est très important à l’heure, précise-t-il, où les mondes politiques et économiques sont plus qu’incertains. » Et le Prési- dent Peres de rappeler que l’Economie globale est basée sur des fondements chancelants, et que des réseaux sociaux comme Facebook ou Google deviennent toujours plus puissants que les gouvernements. A ce titre, la jeunesse aujourd’hui n’est plus aveugle et veut des réponses aux questions qu’elle se pose. Le Président Peres a donc évoqué « le besoin de Dieu pour avoir un comportement éthique et moral et pas seulement pragmatique. » Plaçant le rôle de l’éducation comme essentiel, Shimon Peres croit que « la religion a un impact sur les cœurs et les âmes, et c’est ainsi que les croyants peuvent fournir un changement substantiel à l’Humanité. » Pour lui, « la politique divise, mais la prière unit ». Malgré les différences de chacun. Au cours de la rencontre, la chanteuse chrétienne Lina Makhoul, originaire de St Jean d’Acre a interprété « Douce nuit » ainsi qu’un chant pour la paix. D’après Christophe Lafontaine En bref dans le diocèse 30.09.2011 : Nouvel exarque arménien en Terre Sainte L’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte fait part que Mgr Raphaël Minassian, archevêque de l’Ordinariat pour les Arméniens Catholiques de l’Europe Orientale, quitte la Terre Sainte pour une nouvelle mission. Mgr Joseph Kelekian est le nouvel Exarque pour les Arméniens Catholiques de Terre Sainte (Jérusalem et Jordanie). Il était à Rome recteur du Collège pontifical arménien (2007-2010). Puis à la disposition du Père Vahan Ohanian, Administrateur apostolique des Arméniens d’Europe Orientale. Il est connu pour son travail dans la diffusion d’une culture de paix, de solidarité et de coopération entre les peuples. Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 310 31.10.11 : L’évêque de Manille en pèlerinage à Jérusalem Quelques semaines après sa nomination, Mgr Tagle, archevêque métropolitain de Manille (Philippines) s’est rendu sur les Lieux saints de Jérusalem avec 100 pèlerins, dont plusieurs Chevaliers du Saint Sépulcre. Occasion aussi pour lui d’aller à la rencontre des nombreux Philippins immigrés et de discuter en profondeur de la pastorale des migrants avec le Patriarche et le Père David Neuhaus, vicaire patriarcal pour les catholiques d’expression hébraïque qui précise que « Mgr Tagle a le désir d’être engagé comme pasteur sur ce sujet. Les moyens de son engagement restent à préciser dans un dialogue continu entre le Patriarcat et Manille ». 5-12.11.11 : 400 pèlerins de Venise en pèlerinage Ils sont partis de l’aéroport de Venise samedi 5 novembre avec trois vols spéciaux, pour un pèlerinage jusqu’au 12 novembre. Pendant ces quelques jours, ces pèlerins italiens ont pu méditer sur ce verset de l’Évangile selon Saint Jean : « Maître, où demeures-tu ? Il lui dit : Viens et vois. » Ils ont été accompagnés du 7 au 10 novembre par Mgr Benjamin Pizziolo, administrateur apostolique du Patriarcat de Venise. Les quatre derniers jours c’est leur ancien Patriarche, le Cardinal Angelo Scola, nommé archevêque de Milan par le Saint-Père en juin dernier, qui les a rejoints. 8.12.11 : Le Jewish Council for Public Affairs (JCPA) au Patriarcat C’est au Patriarcat qu’une vingtaine de membres du JCPA se sont rendus pour évoquer la situation politique actuelle, et relever les perspectives positives comme les points négatifs. Le JCPA regroupe une douzaine d’organisations juives américaines. La délégation qui s’est rendue au Patriarcat était conduite par Conrad Giles (Président du JCPA) et Steve Gutow, président exécutif du JCPA ainsi que par Martin J. Raffel, vice président. Le tout fut modéré par le rabbin David Rosen, directeur des relations interreligieuses de l’American Jewish Association. Le Patriarche Fouad Twal a évoqué deux graves problèmes : le manque d’habitations pour les Palestiniens et le problème de la réunion des familles. Mgr Shomali retient de cette rencontre que les membres du JCPA ont manifesté leur disponibilité à apporter leur aide, comme ils l’ont fait pour l’évêque Dawani (communauté anglicanne), qui a eu du mal à obtenir un permis de résidence à Jérusalem. Pour vous abonner gratuitement, écrire à : [email protected] Octobre – Décembre 2011 • Vie sacerdotale et religieuse 02.10.11 : Installation du nouvel Abbé de la Dormition « Ich will, ich bin bereit », « je le veux, je suis prêt », c’est par cette réponse que le nouveau Père Abbé des bénédictins de la Dormition, Dom Grégory Collins, moine irlandais, a exprimé l’acceptation de sa nouvelle charge pour succéder à Dom Benedikt Lindemann. Il devient donc le nouveau pasteur de cette communauté monastique pour laquelle il s’est engagé, comme l’a rappelé Mgr Shomali dans son homélie, « à encourager ses frères dans l’amour de Dieu, dans la vie de l’évangile et dans la charité 311 fraternelle. » L’évêque auxiliaire pour Jérusalem a également souligné l’importance de la personne de l’Abbé au milieu de ses frères en citant la règle de Saint Benoît : « l’Abbé tient la place du Christ dans un monastère. » La liturgie de la bénédiction abbatiale, portée par le chant grégorien, a été notamment marquée par la prostration du nouveau père Abbé pendant la litanie des Saints, au cours de laquelle on a pu reconnaître les figures des grands saints bénédictins et hiérosolymitains. La remise de l’anneau, de la mitre et de la crosse ont été aussi un moment très émouvant pour la foule nombreuse et enthousiaste qui a entouré par sa présence Dom Grégory pour le début de son nouveau ministère. Etaient notamment présents aux côtés de Mgr Shomali, Mgr Boulos Marcuzzo, évêque auxiliaire de Nazareth, trois évêques orientaux, le Custode de Terre Sainte, le P. Pierbattista Pizzaballa ofm, ainsi que Dom Notker Wolf, Abbé primat de la confédération bénédictine. De nombreux ambassadeurs et consuls généraux étaient là pour féliciter le nouveau père Abbé, notamment l’ambassadeur d’Allemagne à Tel Aviv qui, à la fin de la célébration, a exprimé sa joie et ses remerciements au nouveau Père abbé. Dom Grégory quant à lui s’est exprimé en allemand et en anglais à l’issue de la messe pour remercier son prédécesseur, le primat de la confédération bénédictine, et les frères de sa communauté dont il a désormais la charge, suscitant des ap- Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 312 plaudissements nourris qui laissèrent la place à la bénédiction finale et au traditionnel chant allemand « Großer Gott, wir loben dich ! » D’après un article de Thomas Weber 13.11.10 : Bénédiction du nouvel Abbé de Latroun Dom René Hascoët a été élu le 30 juin 2011, 5ème Père abbé de l’Abbaye trappiste de Latroun, située entre Jérusalem et Tel Aviv. Le mandat est à temps non déterminé. Avant son élection Dom René y exerçait le service de Supérieur ad nutum depuis le 15 juin 2008. Le 13 novembre, le nouvel abbé a reçu des mains de Mgr Marcuzzo la bénédiction abbatiale afin d’être « comblé des dons de l’Esprit ». Mgr Fouad Twal était retenu à Beyrouth (Liban) pour le Conseil des Patriarches catholiques d’Orient. Pour l’occasion étaient présents entres autres, Mgr Antonio Franco (Nonce apostolique à Jérusalem), Mgr Paul Nabil Sayah (vicaire général des Maronites), et Mgr Grégoire Pierre Melki (Exarque patriarcal Eglise Syrocatholique de Jérusalem). Mais aussi des abbés venus de abbayes françaises de Sept-Fons – maison mère de Latroun, d’Aiguebelle, de Timadeuc, et de Bricquebec. Quelques moines représentants des communautés trappistes venus de France ou de République Tchèque étaient aussi présents, tout comme Sr Marie-Joseph, prieure des trappistines de Campénéac (France). Dans l’assemblée il y avait des fidèles d’expressions arabes et hébraïques, les frères et sœurs d’Abu Gosh, ainsi qu’un grand nombre de représentants de communautés religieuses. Pour servir ses frères moines et l’Eglise locale, Dom René Hascoët a choisi pour devise Lex lux (la règle, c’est la lumière). Mgr Marcuzzo n’a pas manqué dans son homélie de redire « toute l’estime de l’Eglise locale pour la vie contemplative », encourageant la communauté de Latroun dans sa vie cachée et de solitude à prier pour la paix. Après l’homélie, les insignes caractéristiques du pasteur ont était remis au nouvel abbé : la Règle de saint Benoît, l’anneau, la mitre et le bâton pastoral. A la fin de la cérémonie le nouveau Père abbé a remercié Mgr Marcuzzo, l’Eglise de Jérusalem dans la diversité de ses rites, et tous ceux présents. Il a manifesté sa gratitude et exprimé avoir été touché « de la reconnaissance de la vocation monastique au sein de l’église locale ». D’après un article de Christophe Lafontaine Octobre – Décembre 2011 25.11.10 : Deux anniversaires pour la Légion de Marie C’est à la paroisse de Ramallah que 370 membres de la Légion de Marie (cf. encart) ont fêté les 60 ans de leur fondation en Terre Sainte et les 90 ans de leur fondation en Irlande par le serviteur de Dieu Frank Duff, dont le procès de béatification est en cours. A l’occasion de cette rencontre, 15 religieuses, 7 prêtres et 3 évêques ont aussi répondu à l’invitation. Au cours de la journée, les participants ont pu assister à une conférence de Mgr Shomali sur la Parole de Dieu dans le quotidien de la vie des chrétiens. En s’appuyant sur l’exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, il a évoqué les quatre degrés de la Lectio Divina : la 313 lecture, la méditation, la prière, et la contemplation. L’évêque auxiliaire de Jérusalem a invité chacun à redécouvrir la lecture quotidienne méditative et priante de la Parole de Dieu. Les prêtres accueillant la Légion de Marie dans leur paroisse se sont exprimés durant la journée et ont notamment tenu à souligner combien celle-ci constitue un pilier spirituel au cœur de leurs communautés. La Légion de Marie La Légion de Marie est un mouvement catholique international de laïcs qui s’enracine dans la spiritualité mariale et dans la confiance en l’Esprit Saint. Elle est née le 7 septembre 1921, aux vêpres de la célébration de la Nativité de la Vierge Marie à Dublin. C’est un irlandais, M. Frank Duff (1889 - 1980) qui en est le fondateur. Celle-ci compte plus de 10 millions de personnes dispersées sur le globe et son œuvre principale est la sanctification de ses membres et l’évangélisation de l’Eglise. Thomas Weber Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 314 26.11.11 : Les sœurs de la Sainte Famille célèbrent leur fondatrice Les Sœurs de la Sainte Famille de Nazareth ont célébré la fête de leur fondatrice, la Bse Franciszka Siedliska, Sr. Marie de Jésus Bon Pasteur en religion. Bse Franciska Siedliska, originaire d’une famille de la noblesse polonaise, née en 1842, fonda la Congrégation à Rome en 1875, mourut en 1902 et fut béatifiée en 1989. La congrégation compte encore 11 autres sœurs déjà béatifiées : les fameuses martyres de Nowogrodek qui pour sauver les familles d’un village, se livrèrent en échange, et furent exécutées par la Gestapo en 1943. Mgr Marcuzzo a profité de l’occasion pour remercier les deux communautés de Sœurs de la Ste Famille à Nazareth et à Haïfa « pour leur présence de service religieux accompli avec amour et joie dans un style marial et évangélique ; pour leur noble et important engagement pastoral, scolaire et éducatif ; et surtout pour leur témoignage édifiant de prière et de vie communautaire ». Correspondant à Nazareth Vie religieuse et sacerdotale en bref 04.10.11 : La Custodie en fête pour fêter St François Les franciscains de Jérusalem ont célébré la messe solennelle en la paroisse Saint-Sauveur de Jérusalem, en l’honneur de leur saint Patron. Comme le veut la tradition, un frère d’une communauté extérieure a été invité pour présider la célébration. Cette année il s’agit d’un dominicain, le Père Guy Tardivy, o.p. La veille, ils étaient réunis pour célébrer le transitus, passage de leur Père saint François, de la Terre vers le Ciel. Tous les séminaristes de Terre Sainte étaient conviés pour les Premières Vêpres. Joie et simplicité étaient la règle. Un temps de vénération des reliques du « pauvre d’Assise », avait ensuite laissé place au fameux Cantique de la Création. Dans cette atmosphère de joie et de louange, les séminaristes de la communauté salésienne, de la communauté des Pères blancs, et du Séminaire de Beit Jala ont été accueillis avec au programme : chants, danses, sketches, tours de magie. 07.10.11 : Fête de Notre-Dame du Rosaire : les Wardiyye dans la joie Nazareth, Bethléem, Jérusalem, Ramallah ou Gaza ne sont que quelques-unes des nombreuses villes de Terre Sainte dans lesquelles les sœurs du Rosaire, seule communauté religieuse autochtone de Terre Sainte fondée par Mère Marie Alphonsine, sont implantées. Les sœurs du Rosaire, ou « Wardiyye » sont connues de tous ici pour leur dévouement aux plus pauvres et leur implication dans l’éducation des enfants. Le rosaire, qu’elles prient tous les matins, constitue pour ces sœurs la ressource spirituelle indispensable pour nourrir leur jour- Octobre – Décembre 2011 née. C’est donc avec une grande ferveur qu’elles ont célébré la fête de Notre-Dame du Rosaire. 15.10.11 : La patronne des carmélites fêtée au Carmel du Pater Les Sœurs du Carmel ont fêté la solennité de leur sainte patrone Ste Thérèse d’Avila. Au Carmel du Pater, situé sur le Mont des oliviers, la messe a été célébrée à 10h par Mgr Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem, en présence de Mgr Jules Zerey, vicaire patriarcal melkite de Jérusalem. Des religieuses de différentes communautés de Jérusalem et des environs étaient venues entourer la nouvelle prieure du Carmel, Sr Marie-Agnès du Christ, et ses sœurs. De même, de nombreux bénévoles de la maison, notamment un groupe de volontaires brésiliens présents à ce moment étaient là. 23.10.11 : Jubilé pour quatre sœurs de Ste Dorothée Au cours de la Messe présidée par Mgr Fouad Twal, quatre sœurs de la Congrégation des Sœurs de Sainte Dorothée, filles des Sacrés-Cœurs (de Jésus et de Marie : ndlr), ont renouvelé leurs vœux le jour de leur cinquantième et soixantième anniversaires de vie consacrée au Seigneur. D’autre part, 2011 était l’occasion de célébrer les 175 ans de la fondation de l’Ordre. Ainsi que les 10 ans de la béatification de Mgr Giovanni Antonio Farina, fondateur de la communauté. 02.11.12 : L’AOCTS félicite deux nouvelles Supérieures générales L’ Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte (AOCTS) se réjouit de l’élection de Sr Iness Al-Yacoub, S.R.J., pour un second mandat comme Supérieure Générale des Sœurs du Rosaire. Dans un courrier daté du 2 novembre 2011, l’ AOCTS exprime 315 ses meilleurs vœux : « Nous vous remercions tous et vous bénissons, chère Supérieure générale, vous et votre Conseil ». De plus, l’AOCTS se réjouit également de l’élection de Sr Maria-Chiara Ferrari, comme Supérieure générale de la Fraternité des Petites Sœurs de Jésus. Dans un courrier du 2 novembre 2011, l’AOCTS exprime ses meilleurs vœux : « Votre élection comme Supérieure Générale de la Fraternité des Petites Sœurs de Jésus a été mentionnée comme un don de l’Eglise de Terre Sainte fait à l’Eglise universelle. Deo Gratias ! » 17.11.11 : Nouveau doyen pour l’université fransiscaine Le Très révérend Père José Rodríguez Carballo, ofm, Ministre général des fransicains et Grand Chancelier de l’Université Pontificale Antonianum, a nommé pour les trois prochaines années le Père Massimo Pazzini ofm, comme doyen du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem (faculté de Science Biblique et Archéologique tenue par les franciscains). 17.11.11 : Nouvaux statuts pour l’université salesienne Le Studium Theologicum Salesianum de Jérusalem (antenne de la Faculté de Théologie de l’Université pontificale salésienne de Rome) est officiellement devenu le Campus de Jérusalem anglophone de la Faculté de Théologie à l’Université pontificale salésienne. L’inauguration a eu lieu lors du Dies Academicus 2011-2012 où S. Exc. Mgr Savio Hon Tai-Fai, secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples a prononcé un discours sur le thème de : la théologie, la Sagesse et l’évangélisation. Il a souligné l’importance de l’amitié avec Jésus : « Le Christ est la Sagesse de Dieu, mais comme un ami, Jésus appelle ses disciples à partager sa mission d’évangélisation. » 316 • Nouvelles de Jérusalem et des environs 09.10.11 : Premières communions à Ain Arik Les fidèles de la paroisse latine d’Ain Arik se sont rendus nombreux à la messe dominicale où quatre enfants, Ramzi Shafia, Tamer Nadir, Lian Tawfiq Shahin et Kristin Issa Halawa, ont, pour la première fois, reçu le corps et le sang du Christ Sauveur. Les enfants, familles, parents et amis ont tous prié ensemble à la messe présidée par don Athos Righi, supérieur de la Petite Famille de l’Annonciation. Celui-ci est en Terre Sainte avec la supérieure Sr Catherine pour visiter les frères et sœurs, se substituant pour un petit moment au curé don Giovanni Cinti, encore en convalescence en Italie. Dans son homélie il a exhorté chacun, en particulier les quatre enfants, à accueillir l’invitation de l’Evangile à participer au banquet Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin des noces préparé par le Père, mettant l’habit blanc de la fête propre aux fils bien-aimés. Andres Bergamini 09.10.11 : Maison d’Abraham : Fête du saint patron et Conseil d’administration C’est en face du Mont Moria, où Abraham a accepté de sacrifier son fils unique, que la Maison d’Abraham a célébré son saint Patron en présence de Mgr Shomali. La cérémonie a rassemblé une centaine d’amis et proches de la Maison d’Abraham. Etaient entres autres présents le Consul de France, le Président du Secours Catholique France, l’Ambassadeur d’Irlande à Tel Aviv, ainsi que de nombreux responsables du Secours catholique et de communautés religieuses. Dans son homélie, Mgr Shomali a insisté sur la foi d’Abraham et sa confiance à Dieu qui suscite l’admiration (voir annexe 1 p.362). A l’issue de la messe, l’assemblée s’est retrouvée autour d’un buffet, chaleureusement servi par tous les bénévoles et les employés de la maison. Le lendemain, les membres du Conseil d’Administration de la mai- Octobre – Décembre 2011 son d’Abraham, dont Mgr Shomali, se sont réunis autour du directeur le Père O’Sullivan. La Maison d’Abraham a été fondée en 1964 dans un ancien monastère bénédictin par Mgr. Rodhain, Président du Secours Catholique, à la demande du Pape Paul VI. Surplombant la ville de Jérusalem, et offrant aux visiteurs un panorama unique, la maison a pour mission d’accueillir les nombreux pèlerins, par une hospitalité simple mais 317 chaleureuse. Après un bilan présentant l’activité annuelle de la maison (16.300 nuitées en 2010), le conseil a rappelé la vocation première de la maison qui est l’accueil des plus pauvres. Les membres ont également insisté sur la volonté d’améliorer la clinique gérée par le Secours catholique, d’ouvrir davantage la maison aux chrétiens locaux et enfin de favoriser l’accueil de pèlerins chrétiens jordaniens. Amélie de La Hougue 29.11.11 : Le Secours Catholique - Caritas France a annoncé la nomination de Monsieur Maher Turjman comme nouveau Directeur de la Maison d’Abraham et son représentant en Terre Sainte, en remplacement du Père Michael P. O’Sullivan. Hiérosolomitain d’origine, Maher appartient à l’Eglise Copte Orthodoxe, marié et père de deux enfants. Diplômé de l’Université de Bethléem, il possède un Master en Développement International. Il est actuellement Programme Manager d’« Alliance Municipale pour la Paix », un des programmes d’assistance de l’UNDP (United Nations Development Programme) au peuple palestinien. Il a travaillé avec des organisations de l’Eglise catholique, notamment comme Directeur régional de la Mission Pontificale pour la Palestine. 17.10.11 : Dernière réunion de l’Assemblée pastorale de Terre Sainte L’Assemblée pastorale de Terre Sainte du secteur Palestine s’est réunie pour la dernière fois à Bethléem. Etaient présents Mgr Joseph Jules Zerey, vicaire patriarcal grec-catholique, Mgr Shomali, évêque auxiliaire latin pour Jérusalem, le P. Salim Soussan, Secrétaire Général de l’Assemblée ainsi que 10 autres membres. Cette Assemblée se réunissait deux fois par an depuis 10 ans à la suite du Synode de la Terre Sainte de l’an 2000. Elle avait pour but de trouver des moyens concrets pour mettre en application les conclusions de celui-ci dans les paroisses du diocèse. Un document concernant la future représentativité de l’Assemblée est ainsi en préparation et sera prochainement soumis aux évêques de Terre Sainte. Arrivant au terme de leur mission, les membres de Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 318 l’Assemblée, au cours d’un repas festif, ont été remerciés chaleureusement pour tout leur travail au cours de ces dernières années au service de l’Eglise de Terre Sainte. D’après un article de Daniel Le 15.10.11 : Un nouveau lieu de prière à Jérusalem 300 personnes étaient réunies pour l’inauguration du jardin du Carmel du Pater sur le Mont des Oliviers, en présence du Consul général de France à Jérusalem M. Frédéric Desagneaux, et de Mgr Shomali. L’architecte du lieu, M. Tony, palestinien, a été mis à l’honneur et chaleureusement remercié pour son travail très apprécié. Le projet, qui était en cours depuis plusieurs années, a pu se réaliser grâce à l’aide conjointe du Consulat de France, des Pères Blancs et de la prière des Carmélites du Pater. Ce nouvel espace, d’où se déploie une magnifique vue sur Jérusalem, veut être un lieu de prière aménagé pour les groupes de pèlerins. Ils pourront venir y faire une halte pour prier, célébrer une messe, ou encore méditer en silence dans le calme de la nature. D’après un article d’Amélie de La Hougue 04.11.11 : Les chrétiens de Beit Jala prient pour stopper le mur Les chrétiens de Beit Jala ont participé à une messe en plein air pour prier ensemble contre la décision d’Israël de confisquer une partie des terres de la ville. Ceci pour prolonger le mur de séparation à l’entrée de la vallée de Cremisan. Pour protester contre cette décision, des fidèles se sont réunis autour du curé de Beit Jala, le Père Ibrahim Shomali, pour une messe en plein air. De fait, en septembre un comité israélien a approuvé un plan pour construire 1100 nouveaux logements sur les pentes sud de Gilo. Pour ce faire, le parcours du mur dans la région « va confisquer des terres appartenant au peuple chrétien et à l’Eglise chrétienne » rapporte un communiqué de la paroisse. L’idée est simple : protester non pas par la violence mais par la prière. En sollicitant les membres du Quartet pour le Moyen-Orient (Onu, Russie, Octobre – Décembre 2011 États-Unis, Union européenne) et en interpellant aussi le reste de la communauté internationale, la paroisse de Beit Jala appelle le gouvernement dirigé par le Président Mahmoud Abbas, le Patriarcat latin et la société civile pour qu’ils fassent « tout leur possible pour garder la terre dans les mains de ses propriétaires légitimes ». Et de citer le Synode du Moyen-Orient conduit l’année dernière en faveur de la présence chrétienne en Terre Sainte : « il est un devoir pour l’Église de soutenir notre présence. En conséquence, nous appelons le Saint-Siège et le Pape Benoît XVI à agir immédiatement, en utilisant tous les moyens possibles, pour aider à protéger notre peuple ». D’après Christophe Lafontaine 20.11.11 : Inédit : Beit Sahour ouvre sa librairie chrétienne La nouvelle librairie Iesua al Malik (Jésus le Roi) a été inauguré officiellement à Beit Sahour. Cette initiative du P. Aziz Halaweh, curé de cette ville à côté de Bethléem et assistant ecclésial pour la jeunesse en Palestine, remonte à très loin dans le temps. Cette inauguration a eu lieu dans le complexe de l’église de Beit Sahour sous le centre 319 sportif et social de la paroisse. Mgr Marcuzzo a remercié les habitants de Beit Sahour et de la région mais également les professeurs et étudiants de l’Université de Bethléem et du Séminaire patriarcal de Beit Jala pour leur participation à cet événement. D’après Daniel Le 03.12.11 : Section hôtelière inaugurée à Ramallah Les écoles du Patriarcat latin en Palestine ont inauguré samedi 3 décembre la section hôtelière de l’école Ahliyah de Ramallah, soutenue financièrement par le Confartigianato (ndlr : confédération d’artisans) d’Italie. Avant la cérémonie d’inauguration proprement dite, le Patriarche Fouad Twal a présidé la messe à l’église de la Sainte-Famille à Ramallah. La section hôtelière de l’école Ahliyah accueillera ses premiers étudiants à partir de septembre 2012. Etaient présents entre autres un représentant du président Mahmoud Abbas, le directeur de l’institution de financement, le Consul général d’Italie, le Père Dr. Faysal Hijazeen, directeur des écoles du Patriarcat latin en Palestine, le P. Firas Aridah, directeur de l’école Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 320 Ahliyah. Le Patriarche a déclaré que l’ouverture de la section hôtelière de cette école offrait une occasion supplémentaire pour les étudiants de poursuivre leurs études académiques ou professionnelles. Il a indiqué que cela aidera les jeunes palestiniens à rester dans leur pays et à enrayer toute idée d’émigration. Il a également exprimé sa gratitude aux donateurs italiens pour leur généreux soutien, indiquant que ce projet confirme l’existence d’une relation forte entre les deux peuples, italien et palestinien. Enfin, après une courte prière, le Patriarche Twal a béni la nouvelle section et a exprimé ses espoirs pour le développement ultérieur de ce projet pour le bien-être des jeunes. Le Dr. Mahmoud Shtayeh, représentant du Président Abbas a salué le projet et a déclaré: « Au nom du Président Mahmoud Abbas et des dirigeants palestiniens, je vous félicite pour le lancement de la section hôtelière de l’école Ahliya qui sera au service de nos jeunes hommes et leur fournira des compétences supplémentaires. » Imad Freij d’abouna.org 07.12.11 : Rencontre des directeurs des écoles en Territoires palestiniens Les directeurs des écoles du Patriarcat latin pour les Territoires palestiniens se sont réunis comme tous les mois, autour du directeur général des écoles, le Père Faysal Hijazin et en présence de Mgr Shomali. Au programme le rôle de l’école et l’épreuve d’édu- cation religieuse à l’examen final du secondaire. La réunion a eu lieu à Taybeh, dans le district de Ramallah. Les discussions se sont articulées autour de deux sujets principaux : d’abord, la mission de l’école, et ensuite la question de l’introduction de la matière « religion chrétienne » dans l’examen général du secondaire. Mgr Shomali est ainsi revenu sur les missions données aux écoles du Patriarcat. Premièrement, l’enseignement. Deuxièmement, l’éducation aux valeurs humaines (respect, ouverture, honnêteté). Troisièmement, la formation à la foi. Pour l’évêque « aucune de ces trois missions ne doit être appliquée au dépens de l’une ou de l’autre. » La question de l’éducation religieuse chrétienne a été abordée à partir du troisième point: une matière difficile qui nécessite de bons professeurs. Mais là où le bât blesse, c’est que cette matière n’est pas obligatoire aux épreuves de l’examen général du secondaire. Pour autant, des manuels ont déjà été préparés dans ce sens par le ministère de l’Education. La majorité des directeurs réunis ont montré leur enthousiasme par rapport à ces nouveaux ouvrages. Il conviendra cependant de corriger encore quelques points. La recommandation finale de cette rencontre a réposé sur un point précis : celui de donner une plus grande place aux curés dans le suivi de l’enseignement de la religion chrétienne, dans leurs écoles. D’après un article de Christophe Lafontaine Octobre – Décembre 2011 321 En bref à Jérusalem et dans les environs… 03.10.11 : Taybeh en fête Tous les ans au premier week-end d’octobre, l’Oktoberfest de Taybeh rassemble des milliers de participants venant de tout le pays. L’occasion pour chacun de découvrir ce dynamique village chrétien palestinien de 1300 habitants situé à 35 km au NordEst de Jérusalem et de connaitre leurs produits locaux vendus dans le monde entier. 25.10.11 : Le Pater en biélorusse Une nouvelle plaque avec l’inscription du Pater en biélorusse a été inaugurée au Carmel du Pater Noster à Jérusalem en présence de Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque de Minsk, et des carmélites. 08.11.11 : Inauguration de l’année académique A l’auditorium St Sauveur a eu lieu l’inauguration de la nouvelle année académique du Studium Biblicum Franciscanum (SBF). Plus d’une centaine de personnes dont des étudiants, des professeurs, des universitaires et des amis du SBF et du Studium Theologicum Franciscanum ont participé au riche programme de conférences pour l’inauguration de l’année académique 20112012. allemande de l’association Terre Sainte, la Schmidt Schule accueille aujourd’hui 550 étudiantes palestiniennes, chrétiennes et musulmanes, et a fêté dans la joie ses 125 ans ! Les étudiantes sont ici formées à un esprit d’écoute et d’ouverture à l’autre. Mais aussi à la dignité humaine, aux droits inaliénables de la personne, à la responsabilité sociale, au dialogue interreligieux et à la tolérance mutuelle. Le cursus offre un parcours de qualité pour que les élèves d’aujourd’hui puissent être demain les acteurs de la construction de leur pays. Une alternative à l’émigration, importante en Terre Sainte. 17.12.11 : Inauguration de l’arbre de Noël à Beit Sahour Plus de 5000 personnes se sont rassemblées à Beit Sahour pour prendre part à l’inauguration de l’arbre de Noël dans une ambiance très festive. C’est sous l’impulsion des autorités présentes, notamment le premier ministre palestinien Salam Fayyad, Mgr Shomali, évêque auxiliaire de Jérusalem ainsi que le gouverneur de Béthléem, que le sapin s’est embrasé de mille feux. 17.11.11 : Evêques méthodistes au Patriarcat Mgr Shomali a reçu un groupe « d’évêques femmes » méthodistes au Patriarcat, qui a accompli un voyage de 10 jours en Terre Sainte. 27.12.11 : Concert pour les Saints Innoncents Au Convention Palace de Bethléem, pas moins de 180 musiciens et chanteurs ont exprimé, par la musique et la prière, le cri de douleur des Saints Innocents et de la Vierge Marie. Kiko Argüello, compositeur et fondateur du chemin néocatéchumenal, a offert ce majestueux concert à 2000 personnes. 04.12.11 : 125 ans de la Schmidt Schule C’est en 1886 que le Père Wilhelm Schmidt eût l’intuition de créer une école catholique pour filles arabes. Parrainée par la Congrégation de Jésus et par l’Association 29.12.11 : Concert œcuménique de Noël Au Notre-Dame Center a eu lieu un concert œcuménique de chants de Noël organisé par Les Fils de Marie. Les différentes Eglises de Jérusalem y étaient représentées. 322 • Nouvelles du vicariat de Nazareth 31.10.11 : Retour en Italie de Sr Pastore (communauté des Filles de Ste Anne) Sœur Anna Maria Pastore, supérieure de la communauté des Filles de Ste Anne à Sephoris, est retournée en Italie pour des raisons de santé. Elle est agée de 63 ans et a passé 40 ans, soit la quasi-totalité de sa vie religieuse, en Terre Sainte, servant dans toutes les Communautés des Sœurs de Sainte Anne : Nazareth, Haïfa, Sephoris et Jenin, donnant à tous un témoignage de charité et de zèle pastoral inépuisable. Connue pour sa force de décision, de patience et de persévérance, Sœur Anna avait notamment fait preuve d’un grand courage physique et moral en avril 2002, pendant la fameuse bataille et siège de Jénin, pour porter de l’aide aux fidèles ou accomplir sa mission. Sr Anna Maria a entre autre collaboré à de nombreuses initiatives du Synode pastoral diocésain pour la rénovation des paroisses, l’édification d’églises et la promotion du laïcat chrétien. La veille de son dé- Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin part, elle a reçu notamment la visite de Mgr Marcuzzo, lui adressant, au nom du Patriarche et du Patriarcat en général, l’expression de sa profonde gratitude en même temps que ses vœux de rétablissement et de retour prochains. Correspondant Fin novembre 2011 : Visite de Mgr Marcuzzo aux écoles Pendant une semaine et jusqu’au 28 novembre 2011, Mgr Marcuzzo a rendu visite à l’ensemble des écoles du Patriarcat en Israël, en compagnie du P. Ilario Antoniazzi, nouveau directeur général des écoles du Patriarcat, de Jiryes Mansour, diacre et directeur adjoint, du P. Elias Tabban, directeur de l’école patriarcale de Jaffa de Nazareth, de l’enseignante Yvette Sayegh, directrice de l’école de Reineh, et de M. Saed Rahhal, directeur financier. Mgr Marcuzzo a ainsi pu présenter aux établissements le directeur général des écoles du Patriarcat, le P. Ilario Antoniazzi. Lors de ses rencontres avec les enseignants, S.E. a particulièrement insisté sur la nécessité d’atteindre un niveau d’excellence dans ces écoles, tant sur le plan académique que pédagogique, sur les caractéristiques spécifiques de la pastorale scolaire, et enfin Octobre – Décembre 2011 323 sur la coopération de l’école avec le conseil local et avec la communauté en général. Chaque visite s’est également accompagnée d’un temps de rencontre avec les paroisses et communautés religieuses de chaque ville, ainsi qu’avec le personnel administratif et les élèves des établissements concernés. Correspondant 27.11.12 : Messe en l’honneur du Père Guanella canonisé en octobre Mgr Marcuzzo a présidé la messe d’action de grâce à la Basilique de l’Annonciation à Nazareth, en l’honneur du Père Luigi Guanella, canonisé le 23 Octobre 2011 à Rome par le Pape Benoît XVI. Etaient présents à la célébration le P. Marco Riva, le P. John Kennedy, le frère Carlo Fondrini, des représentants des ordres salésiens et franciscains, du Verbe Incarné, de Jesus Caritas, des sœurs de Mère Térésa, de l’Hôpital de la Sainte Famille et des religieuses de différentes communautés. D’autres organisations étaient également représentées auxquelles se sont joints le personnel employé au centre d’éducation spéciale de la Sainte Famille à Nazareth, et de nombreux ha- bitants de Nazareth et de sa banlieue. Mgr Marcuzzo a alors évoqué l’amour profond que Saint Guanella avait pour toute personne humaine, infiniment digne, car créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Saint Guanella était aussi connu pour sa sympathie paternelle envers les pauvres, les personnes âgées, les personnes handicapées, les délaissés, les plus faibles et les malades. L’organisation St Guanella compte aujourd’hui de nombreux centres qui fournissent des services aux personnes dans le besoin dans plus de vingt pays dans le monde. Don Marco Riva 02.12.11 : Lecture des Lettre de la Bse Marie de Jésus Crucifié Les lettres de la Bienheureuse Marie de Jésus Crucifié publiées récemment, ont été « reçues et lues » non sans émotion dans son village natal d’Ibillin le 2 décembre, sous la coordination du curé, le P. Michel Toomeh, et du Conseil paroissial. Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, vicaire patriarcal latin pour Israël, tenait à cette occasion Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 324 une conférence dans l’église paroissiale melkite : procédant en introduction à une brève présentation bibliographique sur la Bse Marie de Jésus Crucifié, l’évêque a dans un premier temps présenté l’aspect externe et matériel du livre : les Carmélites de Bethléem ont rassemblé dans cet ouvrage 215 lettres de la Bienheureuse, provenant des archives du Carmel et du Patriarcat latin de Jérusalem, et adressées, de 1867 à 1878, aux personnes les plus diverses : aux prieures et sœurs des Carmels où elle était passée, aux amis et bienfaiteurs, en particulier à Mme Dartigaux ; aux prêtres, spécialement à ses pères spirituels et au P. Estrate, bétharramite, aux évêques ; au Patriarche de Jérusalem, V. Bracco, aux cardinaux, au Pape Léon XIII. Dans un deuxième temps, Mgr Marcuzzo a évoqué la richesse spirituelle de ces lettres, riches d’une profonde humanité, d’une transparence incroyable, d’une psychologie inattendue, d’un sens religieux très solide, d’une référence répétée au Saint-Esprit, d’un rappel continuel au Sacré-Cœur et d’une sincère et désarmante simplicité unie à un courage surprenant. Correspondant 04.12.11 : Action de grâce pour la béatification de Mère Verna Mgr Marcuzzo a présidé en la basilique de l’Annonciation à Nazareth, une messe d’action de grâce pour la béatification de Mère Antonia Maria Verna, fondatrice des Sœurs de la Charité de l’Immaculée Conception d’Ivrea. Retournée à Dieu en 1838 à Rivarolo (Piémont), elle a été proclamée bienheureuse à Ivrea le 2 octobre 2011. Dans son homélie, Mgr Marcuzzo a proclamé que, dans la série des champions des valeurs spirituelles et sociales du XIXème siècle, il fallait mentionner la Bse Antonia M. Verna : « elle a été une grande éducatrice, un grand témoin des valeurs spirituelles, une grande promotrice de la saine émancipation de la femme et du développement scolaire. Dans le social aussi elle s’est incroyablement et inconditionnellement dévouée pour aider les malades et les pauvres jusqu’au bout de ses forces. » Mère Antonia a fondé en effet un nouvel institut religieux appelé justement 'Sœurs de la Charité', recommandant à ses sœurs « trois instruments clé : le tabernacle, le crucifix et chapelet. Et trois vertus fondamentales : l’humilité, l’amour pour tout homme dans une totale gratuité, la foi en la divine Providence. » Les Sœurs d’Ivrea sont aujourd’hui présentes dans 11 pays et comptent 763 sœurs réparties dans 73 communautés notamment au Liban, en Libye et en Terre Sainte, tandis que de nombreuses vocations émergent du Kenya et du Mozambique. Correspondant Octobre – Décembre 2011 325 En bref dans le vicariat de Nazareth… 28.09.11 : Pèlerins français en retraite Le Centre International Marie de Nazareth, a accueilli un groupe de 40 pèlerins français du « Cèdre ». Ils sont venus à Nazareth pour une session de travail et de pèlerinage. Après avoir visionné le spectacle multimédia proposé par le Centre sur le Mystère du Salut à travers la figure de la Vierge Marie, les pèlerins ont gagné la chapelle de l’Unité pour un temps d’adoration. Ils ont ensuite pu rencontrer, autour d’un repas, une trentaine de représentants des paroisses chrétiennes de Nazareth. Ils ont également pu rencontrer Mgr Marcuzzo. 30.09.12 : Retraite de la Légion de Marie « La Légion de Marie, signe et instrument de communion et de témoignage. » C’est sous ce titre inspiré par le dernier Synode que quelques 260 membres de la Légion de Marie se sont réunis à la Domus Galilea de Korazim, pour leur retraite annuelle. Organisée par le Président du Commissium de Jérusalem, M. Bassem Ghattas, et par la Présidente de la Curia de Nazareth, Mme Blanche Simaan. La retraite a été prêchée notamment par Mgr Marcuzzo, les pères François-Marie Shamyeh, ofm, et Zaher Abboud, ofm. Mgr Marcuzzo a tenu à rendre hommage à ce mouvement apostolique marial en pleine extension, qui s’implantera prochainement à Haïfa : « la Légion de Marie est une des réalités les plus belles et les plus encourageantes de notre Eglise locale. » 29.10.11 : Bienheureuse Chiara Luce rassemble 180 personnes Un an après que Benoît XVI a béatifié Chiara Luce au sanctuaire dédié à Notre-Dame du Divin Amour à Rome en présence de 20 000 personnes, 180 personnes, en majorité des jeunes, venus de Nazareth et d’autres villes de Terre Sainte, se sont retrouvées au théâtre de l’école des sœurs salésiennes de Nazareth pour évoquer la vie de la bienheureuse Chiara « Luce » et prier avec elle. La soirée, soigneusement organisée par les jeunes du Mouvement des Focolari, proposait conférences, vidéos, interviews et intermèdes artistiques destinés à présenter la vie de la bienheureuse. Au cours de son homélie, Mgr Marcuzzo a noué un dialogue animé avec les jeunes, les invitant, à la suite de Chiara Luce, à « intérioriser leurs pensées et leurs intentions pour sourire malgré tout, pour donner la lumière à ceux qui les entourent car le sourire, l’expression de la sérénité intérieure, est une valeur théologique et spirituelle, humaine et chrétienne de grande importance. » 23.11.11 : Soirée littéraire, un an après le décès du romancier Taha Ali Un grand nombre de personnes (écrivains, chefs religieux, politiciens, membres de la famille et amis), ont participé à la soirée littéraire spécialement organisée en hommage à l’écrivain populaire, poète et romancier Taha Mohammed Ali, décédé en octobre dernier à l’âge de 80 ans. La soirée littéraire a eu lieu à son domicile dans le quartier de Bir El Amir à Nazareth, le mercredi 23 novembre 2011. Elle a été marquée à la fois par la qualité des interventions littéraires et par l’atmosphère familiale d’amour sincère à l’égard du défunt et sa famille. 11.12.11 : Inauguration de l’arbre de Noël de Nazareth Une foule de près de 3500 fidèles, auxquels se sont adjoints leurs frères musulmans, a assisté à l’ allumage du grand arbre de Noël, financé par la compagnie G.B. Tours, en présence des autorités civiles et religieuses de la ville : les évêques Mgr Marcuzzo, Mgr Chaccour et Mgr Abu-Assal, le Maire M. Jarayseh, les curés latin, melkite, maronite et orthodoxe, le sheikh Dhyià Abu-Ahmad, et d’autres personnalités et responsables des institutions impliquées dans cette initiative très populaire. 326 • Nouvelles du vicariat de Jordanie 17.10.11 : Rentrée officielle de l’Université Américaine de Madaba. La rentrée officielle de l’Université Américaine de Madaba, située à 35 kms au sud d’Amman en Jordanie, a eu lieu le 17 octobre. Conçue pour accueillir 8000 élèves, cette université patriarcale a ouvert ses portes six ans après que le Haut Conseil pour l’Education a attribué en 2005 au Patriarcat latin de Jérusalem l’autorisation d’ouvrir sa propre université (cf. p. 168 de l’année 77). En mai 2009, l’Université a reçu le soutien du Pape Benoît XVI qui a fait don de 15 millions d’euros pour ce projet et qui a béni la première pierre du campus lors de sa visite en Terre Sainte en 2009. L’Université a pris le nom d’Université Américaine de Madaba (Aum), car elle est en partenariat avec l’Université du New Hampshire, qui appuya fortement cette initiative. La semaine précédent sa rentrée officielle, l’Université a organisé sa première journée Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin d’orientation en présence de Mgr Salim Sayegh, vicaire patriarcal pour la Jordanie, du Gouverneur de Madaba, Farouq El Qadi et du président de l’Université, Dr. Ayman Ma’aytah. Le 13 octobre, une délégation du Grand Magistère des Chevaliers du Saint Sépulcre, qui a très largement financé ce projet, est également venu rendre visite à l’Aum. Les élèves : chrétiens et musulmans, ils sont à ce jour 200 à s’être inscrits et l’université en attend 1000 pour la rentrée prochaine. Une partie d’entre eux sont jordaniens et d’autres viennent d’Arabie saoudite, des Emirats arabes, d’Iran, d’Irak, du Koweït, et de Terre Sainte. Tous proviennent d’écoles prestigieuses. Sont également en cours des projets de coopération et d’échanges entre étudiants d’universités étrangères avec huit universités: deux universités américaines (NotreDame et Gannon), cinq italiennes (l’Université catholique, l’école polytechnique de Milan, et l’Université de Pavie, Gênes et Enna) et une hongroise (l’Université catholique Peter Pâzmâny). La formation : la formation offre un haut niveau scientifique, tout en donnant une vision claire de la société. «Nous voulons, précise le Patriarche de Jérusalem, créer une institution qui prépare les dirigeants pour une société calme, sereine, ouverte à tous. Je crois fermement dans le rôle de l’éducation pour se préparer à la paix et à la coexistence. » L’Université offre sept facultés toutes dispensées en anglais: Octobre – Décembre 2011 327 nous voulons exprimer notre gratitude pour l’énorme travail qu’effectue le Patriarcat latin, et encourager le personnel de l’Université de Madaba à travailler dur pour le bien des jeunes générations. » ingénierie, sciences de la santé, informatique, économie et finances, art et design, langues et communications. Pour l’année 2011/2012 les élèves débuteront avec 18 spécialités, et 32 sont prévus pour l’année prochaine. Les 50 professeurs sont tous issus d’une excellente formation jordanienne ou européenne et réputés dans leur domaine d’enseignement. Quelques uns sont américains. Le campus : après l’étude, une fois achevé l’ensemble du projet, les étudiants pourront bénéficier d’un campus moderne avec des laboratoires, des lieux de réunion, un accès internet gratuit avec réseau sans fil, des installations sportives. 28.10.11 : Réunion de l’Assemblée des Conseils pastoraux en Jordanie La première réunion de l’Assemblée des conseils pastoraux en Jordanie, représentés par deux membres pour chacun des six Conseils pastoraux du pays a eu lieu au couvent latin de Marka, à Amman. Après la prière L’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte (AOCTS) s’est félicitée de l’ouverture de l’Université « Nous, prêtres des diocèses ou Exarchats de Terre Sainte, exprimons ensemble nos vœux sincères pour cet important projet. Nous portons dans nos prières les trois objectifs importants de cette nouvelle université: développer les talents des étudiants, leur inculquer l’amour de la vérité, parvenir à un haut niveau de formation intellectuelle. En même temps, d’ouverture, Mme Nadia Amari Sahawneh de la paroisse de Marka a été unanimement réélue au poste de secrétaire de l’Assemblée. Le P. Anton Hreimat, curé de la même paroisse, choisi pour être responsable de l’Assemblée des Conseils, a ensuite présenté les objectifs de ces réunions précisant que ces réunions étaient d’ordre purement religieux et ecclésial et que personne n’avait le droit de déroger à une telle règle. L’objectif de cette rencontre est d’examiner les ques- Amélie de La Hougue avec Daniel Le Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 328 tions importantes, les problèmes et les aspirations spirituelles et sociales qui prévalent dans les communautés paroissiales et de chercher des solutions appropriées. Le déroulement des sessions de travail se présente comme suit : examen des questions proposées par les Conseils, sélection des questions les plus prioritaires pour les paroisses, temps de questions concernant la problématique retenue et transmission aux conseils pour réflexion, examen puis vote de l’Assemblée sur les réponses suggérées, obtention de l’approbation des autorités ecclésiales pour les décisions proposées, puis annonce des décisions approuvées par les autorités ecclésiales lors de la prochaine réunion générale de tous les membres des Conseils qui se tiendra le 13 janvier 2012. D’après un article de Nadia Amari Sahawneh 19.12.11 : Le roi de Jordanie rencontre les chrétiens de Fuheis Ils étaient plus d’un millier pour accueillir Sa Majesté Abdallah II, roi de Jordanie, qui, pour la première fois, s’est rendu à Fuheis. Dans cette ville à majorité chrétienne, le roi est venu rencontrer les enfants et les familles et leur souhaiter un joyeux Noël. Le Patriarche Fouad Twal était là aussi ainsi que S.Exc. Mgr Selim Sayegh, évêque auxiliaire et vicaire patriarcal pour la Jordanie. Mgr Fouad Twal, a remercié le roi de son attention pour la Terre Sainte : « Le chemin de la paix est encore long, mais des personnes comme votre Majesté, qui œuvrent dans le sens des Béatitudes de l’Evangile, participent à promouvoir et faire advenir plus de justice. » D’après un article d’abouna.org 20.12.11 : Une délégation du roi de Jordanie au Patriarcat Une délégation envoyée par Sa Majesté Abdullah II Bin Al Hussein, roi de Jordanie, s’est rendue au Patriarcat. Ils sont venus transmettre au Patriarche, et par lui à tous les chrétiens du diocèse de Jérusalem, un Joyeux Noël. Ces jordaniens appartiennent tous à la JHCO (Jordan Hashemite charity organisation). Une Octobre – Décembre 2011 organisation nationale qui a vu le jour en janvier 1990, et a pour but de venir en aide aux plus nécessiteux. Cette association est sous le patronage officiel du roi de Jordanie. La rencontre s’inscrit dans la longue tradition de collaboration et d’amitié entre la famille Hachémite et le Patriarcat. Pour Gaza par exemple, le palais royal a annoncé jeudi 3 novembre 2011, que le roi de Jordanie parrainerait 1500 enfants gazaouis. Le communiqué précisait que « cette action coûtera 1,8 million de dinars (ndlr : 2,5 millions de dollars) annuellement ». Toujours à Gaza, la Jordanie a également installé en 2009 un hôpital militaire à Tal Al Hawa. Deux autres l’avaient déjà été, l’un à Ramallah en 2000, et l’autre à Jénine ouvert en 2002. C’est fort de ces liens et dans cet esprit de constante amitié, que la délégation du JHCO est venue au Patriarcat latin pour apporter un cadeau pour Noël. Un cadeau à l’intention des enfants chrétiens de Terre Sainte : 3 000 vestes d’hiver ont été offertes. Pour recevoir ce cadeau, quelques enfants étaient là, au nom de tous les autres enfants : ils représentaient l’école latine de Ramallah, avec son directeur le P. Firas Aridah et l’école Saint Joseph de Jérusalem. Le Patriarche Fouad Twal s’est félicité de la venue de cette délégation : « Bien sûr nous encourageons ces gestes de solidarité. Et nous espérons que d’autres suivront cet exemple ». Louis-Marie de Linage 329 • Nouvelles du vicariat hébréophone 23.10.11 : Accueil de la nouvelle Supérieure générale des Petites sœurs de Jésus La Kehilla de Jérusalem a eu la joie d’accueillir la Petite Sœur Maria Chiara, nouvelle Supérieure Générale des Petites Sœurs de Jésus. Italienne, Sr Maria Chiara a passé la plus grande partie de sa vie comme Petite Sœur de Jésus en Terre Sainte et dans d’autres régions du Moyen-Orient. Elle vient d’être élue Supérieure générale de la congrégation, qui compte près de 1200 sœurs. Les Petites Sœurs de Jésus ont toujours joué un rôle important dans la vie des communautés catholiques hébréophones en Israël, et ne cessent pas de le remplir aujourd’hui encore. Toutes les Petites Sœurs d’Israël et des Territoires palestiniens étaient rassemblées à la Kehilla de Jérusalem pour accueillir Sœur Maria Chiara, et pour Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 330 demander dans la prière que l’Esprit la guide dans sa nouvelle et importante tâche. Vicariat hébréophone 24.11.11 : Taizé à la paroisse hébréophone de Jérusalem Une cinquantaine de jeunes se sont réunis entre 20h30 et 21h30, autour de la communauté de Taizé pour prier à la paroisse hébréophone de Jérusalem. Parmi les présents, des catholiques, des protestants et même des non chrétiens, comme un certain nombre d’amis juifs de Taizé, dont Rabbi Levy de la synagogue Kol HaNeshama. Tous ont fait monter leurs prières à travers des chants favorisant le recueillement, fidèles à l’esprit que Frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé, a voulu insuffler à l’origine. Depuis une dizaine d’années, la communauté de Taizé est présente en Terre Sainte. Chaque mois, une veillée de prière est organisée et ouverte à tous à Jérusalem. Frère Emile, qui a été envoyé de France par Frère Aloïs (successeur de Fr Roger) visiter la Terre Sainte, a tenu à participer à cette veillée. Il a rappelé par sa présence l’importance des liens de communion de tous chrétiens avec la Terre Sainte « même dans les épreuves et les situations difficiles que vous pouvez vivre ici en Terre Sainte – confie-t-il à la fin de la soirée – nous sommes, tous ensemble, des pèlerins de la confiance. » D’après un article Amélie de La Hougue 06.12.11 : Rencontre de la pastorale des travailleurs immigrés La commission de coordination des prêtres et des travailleurs pastoraux engagés dans la pastorale des travailleurs immigrés et des demandeurs d’asile a poursuivi ses discussions le 6 décembre au Patriarcat latin de Jérusalem. Près de vingt prêtres, religieux et laïcs directement impliqués dans les activités de cette pastorale se sont rassemblés pour leur quatrième réunion, laquelle était dirigée par le coordinateur de la commission, le Père David Neuhaus, vicaire patriarcal pour les catholiques hébréophones. Étaient aussi présents tous ceux qui prennent part à la pastorale auprès des populations de philippins, érythréens, africains, indiens, russes, libanais et bédouins, mais également auprès des prisonniers. Les curés de Tibériade et d’Eilat participaient également à cette rencontre. A titre d’exemple quelques-unes des nouvelles échangées lors de la réunion : dans les prisons, on attend l’autorisation de célébrer le mariage catholique d’un prisonnier ; dans les communautés bédouines, le combat pour leurs droits continue ; une ONG a été créée afin d’aider les philippins Octobre – Décembre 2011 hospitalisés en Israël à payer les frais médicaux ; la communauté indienne a commencé à se réunir à Tel Aviv dans une chapelle qui auparavant n’était utilisée que par des philippins ; l’aumônerie indienne a organisé un grand nombre de messes festives en préparation de la fête de Noël ; les érythréens continuent d’attirer l’attention sur les abus perpétrés dans le Sinaï, où les Droits de l’Homme sont massivement bafoués. Le Père David a ensuite présenté l’ordre du jour, qui comportait notamment les questions suivantes : 1/ La possibilité de répondre aux besoins spirituels des prisonniers détenus dans les camps du Sud du pays destinés aux infiltrés. 2/ La nécessité de présenter la réalité des immigrés – travailleurs étrangers et demandeurs d’asile – aux paroisses locales. 3/ La recherche de catéchistes pour enseigner les enfants d’immigrés (en hébreu). 4/ La publication du troisième volume du catéchisme en hébreu destiné aux enfants, qui est consacré aux fêtes catholiques. 5/ La médiatisation actuelle dans la presse locale du changement de visage de l’Église catholique, dû à l’arrivée des migrants. Un des sujets majeurs a été la préparation au mariage dans les diverses communautés d’immigrés. On a pris le temps d’examiner les directives émises par l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte, quant à la préparation qui doit être suivie avant de recevoir le sacrement du mariage. Lors de la rencontre, Mgr William 331 Shomali a fait part à l’assistance de l’intérêt du Patriarche pour cet effort pastoral auprès des migrants, et assuré aux participants que le Patriarche et ses vicaires sont en recherche afin d’améliorer l’efficacité de l’Église à atteindre ces populations. La réunion s’est terminée par une lecture et une méditation de la lettre que le Pape Benoît XVI a écrite en vue de la 98ème Journée Mondiale des Migrants et Réfugiés (15 janvier 2012). Vicariat hébréophone 10.12.11 : Des immigrés indiens marchent pour Bethléem Cette année, des centaines de travailleurs immigrés indiens ont marché de l’église du Saint-Sépulcre à l’Eglise de la Nativité, afin de se préparer à Noël. C’est le P. Jay, ofm, et son équipe de l’aumônerie indienne qui ont organisé ce pèlerinage. La communauté indienne d’Israël a donné une manifestation éclatante de sa foi, de sa ferveur et de sa culture de la piété, lors du Pada Yatra, un pèlerinage à pied fidèle à l’esprit de Noël. Le pèlerinage était chamarré des saris aux couleurs éclatantes, des drapeaux de Terre Sainte, du Vatican et d’Inde, et 332 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin de nombreuses pancartes portant des slogans comme Ave Maria! Ou Gloire à Dieu au plus haut des cieux! Ou encore Paix sur toi ô Cité de David! Les échos des chants de Noël en Konkani, les cris de joyeux Noël, attiraient l’attention des Israéliens et Palestiniens curieux, dont beaucoup se sont approchés pour regarder. Le pèlerinage s’est conclu par une messe en Konkani à l’église franciscaine Sainte Catherine, attenante à la Basilique de la Nativité à Bethléem. DANS LE MONDE Président de la Conférence épiscopale du Kazakhstan et le Patriarche latin de Jérusalem avec le statut d’invités permanents. Sa Béatitude Mgr Fouad Twal a de fait, aussi, sous sa juridiction diocésaine, le territoire de Chypre – membre de l’Union Européenne. Les travaux de l’Assemblée plénière ont d’abord et surtout été marqués par une réflexion sur la nouvelle évangélisation en amont du Synode des Évêques pour la nouvelle évangélisation qui aura lieu en octobre 2012. Le Président du Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation, Mgr Rino Fisichella a souligné dans un discours que « la sécularisation représentait un défi positif pour les chrétiens, appe- 29.09.11 au 02.10.11 : Assemblée plénière du Conseil des évêques d’Europe Les présidents du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) se sont réunis à Tirana, la capitale albanaise pour leur Assemblée plénière. Le CCEE est aujourd’hui composé des Présidents des 33 Conférences épiscopales présentes en Europe, des archevêques de Luxembourg, de Monaco, de Chypre des Maronites, ainsi que des évêques de Chişinău (Rep. Moldave) et de l’Éparchie de Mukachevo. Y ont participé en outre le Vicariat hébréophone Octobre – Décembre 2011 lés à porter un message d’espérance à l’humanité en crise. » Le Patriarche a pu s’exprimer sur la situation de la Terre Sainte. A cette occasion, l’Assemblée plénière a rappelé « sa préoccupation après avoir entendu le témoignage du Patriarche de Jérusalem des Latins, Mgr Fouad Twal, qui a décrit la situation difficile dans laquelle se trouvent les communautés chrétiennes en Terre Sainte. Pour stopper l’exode des chrétiens qui fuient une situation d’incertitude et de misère, il faut que les Conférences épiscopales d’Europe poursuivent leur effort de sensibilisation de leurs fidèles au soutien des chrétiens de Terre Sainte, y compris en promouvant des pèlerinages. » La rencontre a aussi permis l’élection d’une nouvelle présidence pour 2011-2016. D’après un article de Christophe Lafontaine 06.10.11 : Mgr Shomali invité par la Lieutenance de Montréal L’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem a invité Mgr Shomali à célébrer avec Mgr Louis Dicaire, grand prieur de l’Ordre du Saint-Sépulcre (Lieutenance de Montréal) une 333 messe solennelle à Montréal en l’honneur de Notre-Dame de Palestine. Une relique de la Vraie Croix fut présentée à la vénération des fidèles. L’évêque a invité les fidèles à méditer l’Evangile du dimanche précédent : « la parabole des dix vierges. » Filant la métaphore des lampes à huiles, Mgr Shomali a rappelé que « dans notre longue attente du retour du Christ, dont nous ignorons le moment, nos lampes continuent à se vider et il faut les remplir continuellement. » L’huile pourrait par exemple et surtout être la lecture quotidienne de la Parole de Dieu. A ce titre, Mgr Shomali n’a pas hésité à donner un conseil lié à la Terre Sainte : « Pour remplir vos lampes d’huile et pour une meilleure connaissance de la parole de Dieu, vous êtes invités à accomplir un pèlerinage en Terre Sainte. Vous visiterez alors les lieux où Dieu a parlé par les prophètes, où Jésus est né, a enseigné, a souffert, est mort et est ressuscité. C’est un pèlerinage qui augmentera votre foi, votre espérance et votre charité. » En Terre Sainte, les pèlerins passent forcément par le Calvaire, là où fut plantée la Croix du Christ. Et c’est de Jérusalem, précisément que Mgr Shomali a emporté avec lui à Montréal une relique de la Sainte Croix. Les 900 fidèles réunis dans la Basilique ont ainsi pu honorer cette précieuse relique, insérée dans une croix d’or, à l’intérieur d’une capsule attachée à une croix en bois d’olivier, de Terre Sainte. A l’issue de cette messe solennelle et de la vénération de la sainte Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 334 Croix, une réception a suivi. La collecte de la messe faite par les jeunes palestiniens de Montréal a été offerte pour la Terre Sainte. La semaine précédente Mgr Shomali était intervenu à la conférence de la Holy Land Christian Ecumenical Foundation (ndlr : Fondation œcuménique pour les chrétiens de Terre Sainte) pour évoquer la situation des chrétiens dans le pays du Christ. Et il avait pu ainsi rencontrer, durant son passage aux Etats-Unis, Mgr O’brien, nommé à la charge de Pro-Grand Maître de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem par le Pape Benoît XVI le 29 août. Christophe Lafontaine 11 au 13.10.11 : Réunion de la Conférence des évêques latins des régions arabes (Celra) Les participants de la Celra ont abordé différents thèmes cruciaux concernant la vie des fidèles de leurs diocèses. La rencontre, initialement prévue au Caire, a eu lieu à Rome et a commencé par l’élection du P. Pie- tro Felet comme nouveau secrétaire de la Celra. Il succède à Mgr Ballin, vicaire apostolique de l’Arabie du Nord. Ensuite, les évêques ont présenté leur diocèse en insistant sur les problématiques les plus importantes et les plus urgentes notamment sur la situation des chrétiens. Il y a eu de nombreux échanges sur le « printemps arabe » devenu « un automne arabe et un hiver arabe » pour les chrétiens d’Egypte. Des discussions ont porté autour de la nouvelle distribution des deux vicariats de l’Arabie : l’Arabie du Nord (Koweit, Arabie Saoudite, Bahrein et Qatar) avec Mgr Ballin, et, l’Arabie du Sud (Emirats arabes, Oman et Yemen) avec Mgr Hinder. Ce fut également l’occasion d’une « relecture » du Synode des évêques pour le MoyenOrient d’octobre 2010, dans l’attente de la parution de l’exhortation apostolique post-synodale. Les évêques ont aussi réfléchi sur la mise en pratique de l’exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini. Enfin, Mgr Marcuzzo a fait une présentation théologique du livre Jésus de Nazareth signé Joseph Ratzinger. Les évêques ont donné leurs impressions sur les Lineamenta du prochain synode des évêques sur la nouvelle évangélisation, présentés par Mgr Bertin. Au cours de ces trois jours, les évêques ont été pris Octobre – Décembre 2011 d’assaut par les journalistes, notamment sur la question du « printemps arabe ». Au micro de Radio Vatican, le Patriarche a déclaré à ce propos : « nous ne savons pas où cela nous mènera. Il y a aussi des facteurs externes qui entrent en jeu, peut-être pour ruiner notre espérance. Je continue à être optimiste et à ne pas avoir peur, parce que nous les chrétiens, nous sommes partie intégrante de ce peuple, pour le meilleur et pour le pire. » L’audience de Sa Béatitude avec le Saint Père qui a eu lieu le 13 octobre a été particulièrement intense: « Je suis très reconnaissant que le Saint Père ait toujours à cœur la Terre Sainte et la paix au Moyen-Orient. Cela se voit dans toutes ses interventions. Aussi bien l’autre jour pour l’Egypte et cette fois-ci pour nous. Il pense à nous, il pense aux chrétiens, il pense à la paix pour tous », confie le Patriarche latin à Radio Vatican. « La rencontre d’aujourd’hui a été très paternelle, le Saint-Père a ce grand don de l’écoute. Il écoute nos cris: des cris pour qu’il y ait plus de justice, plus de paix, une vie normale. » D’après Andres Bergamini et Amélie de La Hougue 14 au 17.11.12 : 20ème congrès du Conseil des Patriarches Catholiques d’Orient (CPCO) Il s’est tenu a huis clos à Bkerké (siège du Patriarcat maronite au Liban). Le thème de cette session a concerné la situation des chrétiens dans les pays 335 du Moyen-Orient, suivant les orientations définies par les propositions du Synode pour le Moyen-Orient d’octobre 2010. Le 15 novembre, le Patriarche maronite Mgr Bécharara Raï a reçu le Patriarche orthodoxe russe Kirill. Lors de ce discours, il avait à ses côtés les six autres Patriarches catholiques d’Orient : Mgr Fouad Twal (latin de Jérusalem), Mgr Emmanuel III Karim Delly (Babylone – Chaldéens), Mgr Antonios Naguib, (Alexandrie – Coptes catholiques), Mgr Gregorios III Laham (Antioche – melkites), Mgr Ignace Youssif III Younan (Syriens), et Mgr Nesres Bedros XIX Tarmonui, (Arméniens). Mgr Gabriele Caccia, Nonce apostolique au Liban, ainsi que de nombreux évêques des différents rites catholiques étaient aussi présents. La séance inaugurale a été ouverte en présence de S.Em. le Cardinal Robert Sarah, Président du Conseil Pontifical Cor Unum (chargé des œuvres caritatives du Pape). Il a exprimé son bonheur à propos de sa visite au Liban et a confié que sa participation à ce congrès lui a fourni l’occasion de mieux connaître la richesse des diffé- Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 336 rents rites. Il a également rappelé que, dès les premiers jours de son Pontificat, le Pape Benoît XVI avait conduit l’Église sur le chemin de la Charité et d’Amour. Et abordant le sujet du dialogue interreligieux entre l’islam et le christianisme, il a indiqué que cela devait renforcer la communion entre les citoyens d’un même pays. Après une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle l’Eucharistie a été célébrée dans la cour du siège patriarcal, Mgr Rai a annoncé l’ouverture du 20ème Congrès placé sous la grâce de l’Esprit-Saint et sous l’égide de NotreDame pour discuter des méthodes à appliquer d’après les recommandations du Synode. Mgr Raï a d’ailleurs adressé dans son mot de bienvenue aux cardinaux, patriarches, à leurs collaborateurs et à tous ceux présents, sa gratitude au Saint-Père pour avoir convoqué le Synode des évêques pour le Moyen-Orient l’année dernière. Les patriarches ont adressé un télégramme à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, lui annonçant le début du huis clos qui s’est terminé jeudi 17 novembre à 11h30. (Cf. discours final p. 358) Christophe Lafontaine avec abouna.org 09.11.11 : Pro Oriente a organisé son troisième colloque en présence du P. Neuhaus Pro Oriente est un centre d’études basé à Vienne (Autriche), voué à la Chrétienté du Moyen Orient. Il a organisé son troisième colloque Syriacum, consacré aux nouveaux défis qu’affrontent les Chrétiens au MoyenOrient, à la suite du Synode Spécial pour le Moyen-Orient, qui s’est tenu au Vatican en Octobre 2010. Le colloque a rassemblé des évêques chaldéens, syriens, et assyriens (leur héritage commun étant la langue syriaque) ainsi que des indiens. Mais aussi quelques experts, des observateurs et l’équipe de Pro Oriente. Durant ces jours ont été abordées les questions de l’évaluation du Synode, les relations islamo-chrétiennes, les relations avec les communautés de la diaspora, et les relations de l’Eglise et de l’Etat. Le Père David Neuhaus était invité pour s’exprimer sur les relations entre Juifs et Catholiques à la lumière du Synode. Les rudes conditions auxquelles sont soumis les chrétiens en Irak et en Syrie étaient au cœur des discussions. Le Patriarche Younan a prononcé une conférence publique sur le thème de la souffrance de l’Eglise au Moyen-Orient. La très riche tradition Syriaque a été largement parcourue pendant ces jours. Les participants ont assisté en soirée à une liturgie Syriaque Orthodoxe à l’église Saint Ephrem de Vienne, et à une prière du matin qui illustrait les relations de plus en plus étroites existantes entre les cinq différentes Eglises de tradition Syriaque. A savoir l’Eglise Assyrienne d’Orient, l’Eglise Chaldéenne (catholique), l’Eglise Syrienne Orthodoxe, l’Eglise Syrienne catholique et enfin l’Eglise Maronite (catholique). ■ Vicariat hébréophone Octobre – Décembre 2011 337 En bref dans le monde… 20 au 23.10.11 : Conférence à Monaco sur l’Eglise Mère de Jérusalem C’est dans le cadre des célébrations du Centenaire de la Consécration de la Cathédrale de Monaco, que le colloque sur le thème « Les églises d’Orient : richesses et défis » a été organisé dans la salle de conférence du Musée océanographique de Monaco. Mgr Marcuzzo s'y est rendu. L’objectif de ce premier colloque, destiné à devenir bisannuel, est de mieux faire connaître l’existence des Eglises d’Orient dans la diversité de leurs traditions et de leur vie ecclésiale. Durant ces trois journées de réflexion, de dialogues et d’échanges, quatorze spécialistes provenant de différents pays et de confessions catholique, arménienne, orthodoxe, musulmane sont intervenus. Les thèmes abordés permettaient de mieux apprécier à la fois la richesse de l’histoire de la présence chrétienne et les défis rencontrés par ces Eglises au quotidien. Mgr Marcuzzo a parlé de « l’Eglise Mère de Jérusalem, là où tous nous sommes nés, dans la Bible et l’actualité ». 28 au 30.10.11 : Conférence aux Etats-Unis sur les chrétiens de Terre Sainte La 13ème conférence internationale de la Fondation œcuménique pour les chrétiens de Terre Sainte (HCEF) a eu lieu à Washington DC avec pour thème « investir dans nos communautés, bâtir notre avenir. » Des intervenants de différentes confessions religieuses étaient présents. Mgr Shomali était invité à participer aux échanges concernant la situation des chrétiens de Terre Sainte. Parmi les convives il y avait aussi le Dr. Hanan M. Ashrawi du Conseil législatif palestinien, le Révérend Samer Azar, pasteur de l’Eglise luthérienne évangélique du Bon Pasteur à Amman (Jordanie), l’imam Yahya Hendi, aumônier musulman de l’Université de Georgetown et Rabbi Arthur Blecher de la grande congrégation humaniste juive de Washington Beth Chai. Cette conférence qui intégrait également une conférence pour la jeunesse et une réflexion sur la question d’un Etat palestinien s’est conclue par un temps de prière commun et une réception où tous les participants étaient invités. 338 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Ordre Equestre des Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem Nouvelles de l’Ordre Concert offert par la Lieutenance suisse à Jérusalem 15.10.2011 Un concert a été offert par la Lieutenance suisse des Chevaliers du Saint-Sépulcre, notamment madame Véronique Nebel, Dame de cette Lieutenance. Il a été donné au couvent Saint Etienne, qui loge l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. Cette Lieutenance soutient l’Institut Magnificat « pas uniquement pour des raisons culturelles ou pour le divertissement de la population de la Terre Sainte. Ils le font parce que la musique est une civilisation et une langue commune qui peut être un pont entre des peuples et des cultures » : c’est par ces mots que Mgr Shomali, évêque auxiliaire pour Jérusalem, a remercié les Chevaliers et les musiciens à l’issue de la prestation. Octobre – Décembre 2011 339 Environ 500 personnes ont assisté à ce concert du Chœur Yasmeen et l’ensemble Magnificat de la Custodie de Terre Sainte, dirigé par Mme Hania Soudah Sabbara. Une occasion aussi pour Mgr Shomali de rappeler « combien nous avons besoin ici à Jérusalem - où la diversité est contre l’unité et l’unité contre la diversité - d’avoir un pont commun entre les musulmans, les chrétiens et les juifs. La politique nous sépare. Les religions nous séparent. La musique nous unifie. » La première partie du concert était instrumentale : de jeunes pianistes, violoncellistes et flûtistes ont exécuté du Bach, du Schubert ou encore du Haydn. Ou bien, moins connu mais non moins beau, du Spohr. En deuxième partie, c’est le chant qui a pris sa place : la majorité des compositions était arrangée ou composée par les auteurs arabes locaux. Parmi ces chants, une jolie prière de Saint François d’Assise ou encore des chants de Mgr Mansour Labaky. Et sans doute la fleur du bouquet musical : le très bel Ave Maria de Caccini. Cette soirée musicale a aussi été l’occasion pour que l’hymne des Chevaliers du Saint-Sépulcre soit chanté pour la première fois. Cet hymne a été composé récemment par fr. Armando Pierucci, ofm. Louis-Marie de Linage ✧ ✧ ✧ Réunion du Grand Magistère à Rome, 7-10.11.2011 La réunion du Grand Magistère de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre a été sous la présidence de Son Excellence Révérendissime Mgr Edwin Frederick O’Brien, pro-Grand Maître de l’Ordre, en présence du Patriarche Fouad Twal, Grand Prieur. Six mois après leur dernière réunion, les membres du Grand Magistère se sont à nouveau retrouvés pour partager sur les événements, les joies et les défis de ces derniers mois. Le discours du Patriarche s’adressait au Prof. Agostino Borromeo, Gouverneur Général, au Lieutenant Général Giuseppe Dalla Torre del Tempio del Sanguinetto, à Mgr Giuseppe De Andrea, Assesseur. Le Père Humam Khzouz, Administrateur Général du patriarcat, accompagnait le Patriarche. 340 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Cette réunion a tout d’abord été l’occasion d’accueillir Son Excellence Révérendissime Mgr Edwin Frederick O’Brien, nommé à la charge de Pro-Grand Maître de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem par le Pape Benoît XVI le 29 août dernier. Il succède au Cardinal Grand Maître démissionnaire John P. Foley. Au début de son allocution le Patriarche a souhaité la bienvenue à Son Excellence soulignant son « éminente audace pour la défense de la foi et des fidèles. » Mgr Fouad Twal a poursuivi son discours rappelant que le Moyen-Orient « vit un profond tournant historique » avec de surcroît la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’Onu. Il a ensuite décrit le paysage religieux de Terre Sainte, renouvelé par la croissance du nombre de travailleurs migrants catholiques qui nécessitent une pastorale particulière. Cette pastorale des migrants, sous la responsabilité du P. David Neuhaus, doit se faire en lien avec les pays des migrants et est, selon les termes du Patriarche, « une opportunité en or pour les Chevaliers du St Sépulcre, présents dans les pays des migrants pour nous aider. » Dans son allocution, Mgr Fouad a retracé les rendez-vous internationaux de ces derniers mois : la conférence de Londres sur les Chrétiens de Terre Sainte, les conférences épiscopales (CCEE à Tirana, Celra à Rome), son séjour aux Etats-Unis pour rendre visite aux arabes chrétiens de la diaspora et aux Chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulcre. Enfin le Patriarche a rappelé les principaux événements récents de la vie du diocèse dont la fête de Notre-Dame de Palestine à Deir Rafat, célébrée également à Rome. Sa Béatitude a conclu son discours par la présentation des projets en cours du Patriarcat : l’Université de Madaba qui a ouvert ses portes le 17 octobre dernier, la construction d’hébergements pour les chrétiens (grâce à «Beit Safafa Project», 40 familles pourront prendre possession d’un logement en mars 2012), et la rénovation d’habitations à Gaza pour 65 maisons de familles catholiques et orthodoxes. Amélie de La Hougue 06.01.12 : Benoît XVI annonce que Mgr O’Brien sera créé cardinal Par nomination du Saint-Père Benoît XVI le 6 janvier 2012, sollenité de l’Epiphanie, S.Exc. Mgr Edwin Frederick O’Brien sera créé cardinal lors du consistoire ordinaire publique du 22 février 2012, qui aura lieu à Rome. Il deviendra alors le Grand Maître de l’Ordre. Octobre – Décembre 2011 341 Décès du Cardinal Foley 11.12.2011 Sa Béatitude le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, les évêques auxiliaires et tout le clergé du Patriarcat latin d’Israël, des Territoires palestiniens, de Jordanie et de Chypre sont profondément touchés par la mort, dimanche 11 décembre, de S.Em. le Cardinal John Patrick Foley, Grand Maître émérite de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre. En rappelant avec gratitude les longues années de service dévoué en faveur des chrétiens de Terre Sainte et notamment en étant un grand défenseur de l’Université de Bethléem, ils présentent leurs vives condoléances au Pro-Grand Maître de l’Ordre équestre du Saint Sépulcre, Mgr Edwin O’Brien, ainsi qu’aux chevaliers et dames de l’Ordre. Le Patriarcat présente également ses condoléances aux proches du Cardinal et à tous ceux qui l’ont connu et estimé et qu’il a aimés et servis. Tous ceux qui le pleurent s’unissent spirituellement au deuil, le recommandant à l’infinie miséricorde de Dieu. 09.12.11 : Décès du Lieutenant de Québec Le Dr Joseph-Édouard Richard, Lieutenant de Québec (Canada) de l’Ordre équestre du Saint Sépulcre de Jérusalem, est retourné au Père le 9 décembre 2011. Il avait 81 ans. Les funérailles ont eu lieu le 17 décembre 2011 à 14h00 en l’église Saint-Rodrigue à Charlesbourg (Canada). Chrétien convaincu, le Dr Richard l’était par sa foi et ses actes : se nourrissant hebdomadairement de la Communion, il est aussi le fondateur de la Société Saint-Vincent-de-Paul dans sa paroisse, il a consacré 15 ans de sa vie à mettre sur pied la fondation Vilar, dont le but est de s’occuper de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Et bien sûr dans l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem dont il était Lieutenant. Le Patriarcat présente ses condoléances à sa famille, en particulier ses sept filles, ainsi qu’à tous les membres de la Lieutenance de Québec. Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 342 Coquilles de Pèlerin La Coquille de Pèlerin a été décernée à : Allemagne • 3 novembre 2011 Reiner Spring • 18 novembre 2011 Marc Angelo Bisotti Marcello Bisotti Ulrike Hagenbucher Bisotti Angleterre et Pays de Galles • 11 octobre 2011 R.P. John Deehan R.P. Christopher Fitz Patrick Patricia Beeston • 19 novembre 2011 Eileen Kerrigan Kevin Kerrigan Eric Marcel Barthe Roland Edward Hayes Philip Arthur Hopley Jeremy Charles Anselm Jarvis S.E. Christopher Budd Roberta Hilary Indoe John Lydon Louise Therese Price David Franklin Northey Lieutenance d’Angleterre et du Pays de Galles le 19 novembre 2011 Octobre – Décembre 2011 343 Lieutenance argentine le 9 novembre 2011 Argentine • 9 novembre 2011 Alfonso Diez de Tejada y Arijón Australie - Ouest • 5 octobre 2011 R.P. Raymond Keith Richard Smith John William Gardner John Edward Clifton Derek Robert Peters Keith Anthony James Stone Janet Leigh Gardner Mara Anne Peters - Victoria • 5 octobre 2011 Peter James Walsh Lieutenant australienne 5 octobre 2011 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 344 - Queensland • 2 novembre 2011 Dympna Danaher • 29 novembre 2011 Walter Harvey Ehrich Autriche • 24 octobre 2011 Nicolaus Drimmel Hermann Feiner R.P. Peter Fiala Gerhard Mayr Thomas Weickenmeier Paul Mitter Canada - Québec • 12 octobre 2011 Jacques Harbour Claude Labbé - Colombie • 19 décembre 2011 S.E. Ricardo Tabón Restrepo S.E. Fidel León Cadawid S.E. Rubén Salazar Gómez Etats-Unis - Atlantique Centre • 18 octobre R.P. Robert J. Jaskot - Est • 11 octobre 2011 R.P. Timothy E. Byerley • 18 octobre 2011 John F. Mc Gowan • 26 octobre 2011 Richard A. Carlson R.P. Dennis Corrado • 3 novembre 2011 S.E. Charles P. Boccio • 4 novembre 2011 John J. Witmeyer • 10 novembre 2011 S.E. William Francis Anne M. Brana Lieutenance Est des Etats- Unis le 10 novembre 2011 Octobre – Décembre 2011 Vincent Philip Brana Margret Downey Catherine Josephine Chiaia Franck Chiaia Charles Francis Chiusano Ruth Pogue Chiusano Judith B. De Angelis Cathleen D. Delorenzo Donald Delorenzo Maureen T. Friss Mary Anne Fusco Anne M. Guglielmo Donald Edward Gundermann Janet Macrae Gundermann Kevin Jeffrey Healy Marylin Hendrix James Michael Hugues Julie P. Jamito Charusheila Madhav Joshi Madhav Vidyadhar Joshi Francis Joseph Keppel Linda Nancy Keppel C. Elaine Kling Carl W. Kling Marie Therese Auguste Laguerre Thomas Michael Laquerria Josephine Ma’Arop Veronique Ma’Arop Sarah Mac Donald Gloria Rita Maffettone Antoinette Anne Maione Eleanor Jean Martin Kent Richard Martin Gerard Michael Mc Donnell Steven Robert Miola S.E. Thomas Anthony Modugno George Peter Neumann Mary Jane Q. Neumann Ann Frances O’Connor Robert Bennet O’Connor 345 Cynthia Orage Louise Charlotte Parrish Paula Jeanne Sarday Carolyn Marie Sitler Robert Mark Sitler Una Turner Turner Erin D. Von Uffel George Kurt Von Uffel Gerald Joseph Cassidy Amy Patricia Cassidy Moody deWitt Wharam, Jr Sheila Reese Wharam • 26 novembre 2011 R.P. James Shanley R.P. Christopher Ford • 31 décembre 2011 Robert John Auricchio Mari E. Auricchio - Nord • 18 octobre 2011 S.E. Sam Aquila S.E. James Conley R.P. Luke Meyer John Herlick George Loegering Marilyn Loegering James Mason Katherine Mason Terry Welle Chrisse Welle Richard J. Wall, Jr. • 21 octobre 2011 S.E. John R. Gayclos S.E. David D. Cox S.E. John J. Kickel R.P. Justin Wachs Gerald D. Brennan Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 346 Lieutenance Nord des Etats-Unis le 21 octobre 2011 John P. Cunnigham Douglas L. Curry Steven J. Davis, M.D Daniel J. Ferry, Jr Robert L. Gaffney Richard D. Haberstroh James W. Hollenbeck Michael F. Lacey Larry L. Lewis Lawrence E. Moore Thomas E. Reh, M.D Richard D. Shaw Michael J. Skain Daniel S. Spicer Walter E. Zinck, II Dana K. Joyce James P. Martin James W. Ramsey Catherine C. Brennan Annette E. Cunningham Verna M. Curry Patricia K. Davis Eleanor H. Ferry Teresa J. Gaffney Patricia A. Haberstroh Sandra L. Hollenbeck Patricia S. Joyce Judith M. Lewis Clare C. Martin Ruth W. Moore Roberta L. Ramsey Benedette G. Reh Adolphine B. Shaw Jacquelyn M. Sinovcic Patricia M. Skain Evelyn H. Spicer Carol A. Zink • 29 octobre 2011 Mary Jo Anne Alou-Ghazaleh Barbara Jo Anderson Julie Ann Cleary Shawn Timothy Cleary Jean Elizabeth Conzemius Mark Conzemius Joanne Kay Dankey Leonard Sherwood Dankey Charles Wilcox Gaetze Veronica Jane Gaetze Mary Ann Hanten Octobre – Décembre 2011 Therese Maryanne Ivers Colene Mary Ridder Glenn Ambrose Ridder Jeslyn Marie Schmidt Jon Norbert Schmidt S.E. Paul Swain R.P. Justin Wachs David Michael Wachs Marilyn Marie Wachs Carol Lee Weber Mark Anthony Weber Nancy Ann Zawada Edward Thaddeus Zawada R.P. John C. Rasmussen S.E. Gregory J. Schlesselmann S.E. Joseph P. Goering - Nord Centre • 21 octobre 2011 R.P. Michael McGovern • 28 octobre R.P. Mark J. Merdian • 11 novembre 2011 Robert Louis Winter 347 Judith Ann Winter Raymond Clarence Ihm Sherlyn Ann Ihm • 19 novembre 2011 Dennis B. Leiber - Nord Est • 29 décembre 2011 Richard T. Moore Jeanne Moore - Ouest • 14 novembre 2011 R.P Stephen C. Porter Carolyn M. Leontos Curtis Kauffman Mary J. Kauffman Patricia L. Garczynski Anthony Garczynski Mary F. Gelber Philip J. Gelber Soldiamar B. Picardal Nenette V. Picardal S.E. Dennis Mikulanis Lieutenance Nord des Etats-Unis le 11 novembre 2011 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 348 - Sud Ouest • 24 octobre 2011 Robert G. Hust Charlotte C. Hust • 6 décembre 2011 John Patrick McDowell James Frederick Cramer Josette Marie Cramer • 29 octobre 2011 William J. Stewart, Jr Sylvia C. Stewart • 14 novembre 2011 Richard Gonzales Jesús Francisco Lopez • 15 novembre 2011 R.P. Joseph Gietl • 16 novembre 2011 Thomas Russell Craddick Nadine N. Craddick William James Quick, Jr. Judith G. Quick Reynaldo Luis Adame, Jr Lucila Garcia Adame • 18 novembre 2011 R.P. John Dwayne Cannon Finlande • 7 décembre 2011 Dario Alessi Pekka Kivi Aila Gorski Johanna Kivi France • 21 octobre 2011 Guy de Framond Geneviève Aubert de Lafayette Guy Franc Jacques Dupoyet Henri Ollion Henri Bazin Jean Cheminade Sénellart de Vrière Lieutenance de France le 21 octobre 2011 Octobre – Décembre 2011 349 • 31 octobre 2011 R.P. Gonzague Babinet Stéphane Buffetaut Edith de Castet Jean-Jacques Chauveau Xavier Gaignault Jean Hanoteau Arnaud Lemee • 22 novembre 2011 Bruno de Seissan de Marignan • 27 décembre 2011 Sylvie Piganeau • 28 décembre 2011 Patrice de la Péchardière Hongrie • 25 octobre 2011 Ibolya Sebestyen Italie - Centrale • 4 octobre 2011 Nicola Serafini • 21 novembre 2011 Alessandro Camilletti Pietro Ferri Rosaria Bruni Claudia Coccia Norina Faoro Riva Diana Vescovo • 22 novembre 2011 Reggio Raffaele Zagarolli Maria Teresa Celli Catarinelli Fiorella Anna Battella • 24 novembre 2011 Carla Bartoleschi Pepponi Giuseppe Bartoleschi Mario Becchetti Maria Bennati Fanti Roberto Fanti Vincenzo Bernardo Maria Pia Caporossi Costantini Antonio Cianchi Adalgisa Corinti Giancarlo Iacovelli Giuseppa Lanzi Stella Sandro Lanzi Maria Teresa Lecchini Battistelli Assunta Mencarelli De Santis Ivano Menghini Lieutenance Italie centrale le 21 novembre 2011 350 Andrea Pala Massimiliano Perugi Maria Teresa Ubertini • 26 novembre 2011 Edmer Eronca Aquino Toma Teofilo - Méridionale • 12 décembre 2011 Rocco De Pietro - Méridionale Adriatique • 18 octobre 2011 Arcangelo Maggiore • 22 novembre 2011 S.E. Nicola de Ruvo Aniello Sabino Rella Giacomo - Meridionale Terrenica • 22 octobre 2011 Avino Gennaro Di Palo Enrico Tramontano Salvatore Mainiero Ornella S.E. Fratellanza Salvatore Petraccone Roberto Somma Pasquale Busiello Giancarlo • 7 novembre 2011 Gianluca Actis 27 décembre 2011 Salvatore Sralogna - Septentrionale • 11 novembre 2011 Marco Masini Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin • 14 novembre 2011 Carlo Ferri Ricchi Guido Aggazzoti Cavazza Antonio Tittoto Luciano Benassi • 16 novembre 2011 Carlo Cannavina Luxembourg • 3 décembre 2011 S.E. Le Lieutenant Guy Schedler R.P. Claude Bache André Dennewald Bernard Charpentier Thibault Denotte Geoffroy Herrmans Philippe Krafft René Schintgen Malte • 2 novembre 2011 R.P. John Muscat Pays-Bas • 9 novembre 2011 C.R.L.R.M Firz R.P. M. Meseh G.H.M. Stassen-Powwels J.Th.W. Krapels R.J. van den Berg J.M.A. Koch-Geldens C.W.M. Jongma-Roelauts D.A.H. Hemels-Prieckaerts Th.H. Mutsaers-Fibbe A.L.J.W. Bruisma-Mulderink A.M.Th. van Kempen H.A.J. Goessen C.A.H. Prieckaerts-Goebbels Octobre – Décembre 2011 351 Philippines • 31 octobre 2011 S.E. Luis Antonio G. Tagle Jesus P. Tambunting Margarita A. Tambunting Rene G. Bañez Marilen N. Espiritu Pologne • 28 octobre 2011 Tomasz Rzemieniuk Wieslaw Sowinski Suisse • 14 octobre 2011 R.P. Felix Büchi R.P. Guido Hangartner R.P. Georges Schwickerath Magdalena Hagen Francisca Hatebur Helen Imfeld Elisabeth Renner Gabriele Schuldt Louise Anne Zehnder Rico de Castelberg Lieutenance polonaise le 28 octobre 2011 Lieutenance Suisse le 14 octobre 2011 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 352 Christoph Eggel Fridolin Eisenring Angelo Elsener Vincent Hayoz Marquard Imfeld August Keller Marco Reichmuth Helmut Renner Gilbert Rietschi Georg Schmid Werner Schnyder Daniel Wicki Marco Zanolari Herbert Zehnder Taïwan • 20 octobre 2011 S.E. Joseph Ti Kang S.E. James Liao R.P. Lin Bonaventura ofm Shu Shen Chiang Li Wei Ma Hsiou Lai Yi Cheng Cheng Hsiung Chen Wan Chuan Wang Chin Sheng Wang George T.L. Lee Jen Shou Lee Cheng Chao Yu Hsien Chang Lin Ling Shen Yao Chevaliers taïwanais le 20 octobre 2011 ✧ ✧ ✧ Octobre – Décembre 2011 353 Officiel Nominations au Conseil presbytéral : Suite aux éléctions qui ont eu lieu le 1er novembre 2011, le Patiarche Fouad Twal a publié une lettre le 4 novembre 2011, dans laquelle il annonce le résultat des élections : « Je suis convaincu, mes frères, que vous êtes très bien disposés, remplis d’une haute connaissance de Dieu, et capables aussi de vous reprendre les uns les autres. » (Rm 15, 14) Sont membres de droit : † S.B. Mgr Fouad TWAL, Patriarche latin de Jérusalem † S. Exc. Mgr Giacinto-Boulos MARCUZZO, vicaire pour Israël † S. Exc. Mgr Wiliam SHOMALI, vicaire pour Jérusalem P. Marcelo GALLARDO, vice-chancellier P. Adib ZOOMOT, recteur du Séminaire P. Humam KHZOUZ, administrateur général Ont été élus : P. Faysal HIJAZIN, curé à Ramallah (Palestine) P. Firas HIJAZEEN, ofm, curé de la paroisse de Jérusalem P. Firas ARIDAH, curé de Jifna (Palestine) P. Aziz HALAWEH, curé de Beit Sahour (Palestine) P. Abdo ABDO, ocd, curé de Haïfa (Israël) A aussi été nommé pour réprésenter le Nord du diocèse, le P. Amjad SABBARA, ofm, curé de Nazareth (Israël) Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 354 Autres nominations : Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, ●a nommé curé : ‒ le P. Gioele Salvaterra, curé de la paroisse de Beersheva (Israël) à partir du 1er janvier 2012. ●a nommé vicaires : ‒ le P. Boutros Hijazin (Jordanie), vicaire de la paroisse d’Ajloun (Jordanie), par un décret en date du 21 octobre 2011. ● a nommé au séminaire Redemptoris Mater de Korazim (Galilée), par un décret du 29 novembre 2011 : ‒ Don Germano Lori, Directeur des études. ‒ P. José Angel Castillo Ortún, père spirituel du Séminaire. ✧ ✧ ✧ Communiqués : 13.10.11 : Message des chefs des Eglises chrétiennes à Jérusalem aux évêques d’Egypte, relatif aux évènements du 9 octobre. « Nous avons suivi avec amertume et tristesse, les événements sanglants qui ont eu lieu au Caire entre frères et concitoyens d’un même pays. Nous sommes consternés par ces événements où deux cent personnes ont été blessées et 24 autres ont trouvé la mort. Nous offrons nos condoléances sincères aux familles des victimes. Nous demandons à toutes les parties de pratiquer la retenue et de revenir aux valeurs communes de nos religions: la charité, le pardon et la réconciliation entre frères et sœurs. Nous invitons le gouvernement égyptien et ses citoyens à construire une nouvelle société basée sur une nouvelle Constitution qui assurerait l’égalité pour chacun et le droit absolu à bâtir des lieux de culte qui doivent être respectés. Vos frères de Jérusalem, les chefs des Eglises chrétiennes de Jérusalem » Octobre – Décembre 2011 355 30.11.11 : Communiqué final de la 10ème Assemblée Générale du Cemo qui s’est tenue du 29 au 30 novembre 2011 à l’Hôtel Saint George - Paphos, Chypre 1) Sous le thème « et la multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur » (Ac 4,32), la 10ème Assemblée générale du Conseil des Eglises du MoyenOrient a eu lieu dans la ville antique de Paphos, à Chypre, mardi 29 et mercredi 30 Novembre 2011. Toutes les Eglises membres qui constituent les quatre familles du Conseil (orthodoxes orientales, orthodoxes, évangéliques et catholiques) ont assisté à la réunion qui a été accueillie par l’Eglise orthodoxe de Chypre, représentée par son archevêque Sa Béatitude Chrysostomos II. 2) L’Assemblée générale s’est déroulée selon l’ordre du jour prévu qui comprenait les mots de bienvenue de l’archevêque de Chypre, des quatre présidents du Conseil, du Secrétaire général, et d’invités qui venaient de l’Est et l’Ouest représentant leurs Eglises et d’autres organismes œcuméniques. Elle a examiné les rapports du Secrétaire général, du secrétaire des Finances et du coordinateur du groupe de travail à qui avait été confiée la future restructuration du Conseil. L’Assemblée a également élu les présidents des quatre prochaines années : ‒ Sa Sainteté Aram I, Catholicos de la Maison arménienne orthodoxe de Cilicie - au nom de la famille orthodoxe orientale. ‒ Sa Béatitude Théophile III, Patriarche de l’Eglise grecque orthodoxe de Jérusalem - au nom de la famille orthodoxe. ‒ Sa Grâce l’évêque Munib Younan, président de l’Eglise luthérienne de Jordanie et de Terre Sainte - au nom de la famille évangélique ‒ Sa Béatitude Mar Ignace Youssef III Younan, Patriarche de l’Eglise syrocatholique d’Antioche - au nom de la famille catholique. ‒ Sa Grâce l’évêque Boulos Matar a été élu président d’honneur. 3) L’Assemblée générale a également élu un nouveau Comité Exécutif et a conclu ses délibérations en élisant le Père Paul Rouhana, de l’Eglise maronite (catholique), comme nouveau Secrétaire général pour une période de quatre ans. Il remplace M. Guirgis Ibrahim Saleh, qui a été élu Secrétaire général honoraire. 4) L’Assemblée générale a réaffirmé sa ferme conviction que l’unité des chrétiens reste l’objectif et la mission fondamentaux du Cemo. Elle a soigneuse- 356 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin ment examiné la situation actuelle de l’Église au Moyen-Orient à partir des perspectives spirituelles, sociales et nationales. 5) Les participants de l’Assemblée ont rendu grâce à Dieu pour la nouvelle atmosphère d’amour, de réconciliation, de coopération et de dialogue qui prévaut aujourd’hui parmi les églises et dans les cœurs, les esprits et les âmes des dirigeants de l’Eglise. Tous ont convenu que le Cemo reste le terrain de rencontre commun pour tous les chrétiens du Moyen-Orient. Ainsi, les efforts doivent être intensifiés pour relancer le Conseil et renforcer le mouvement œcuménique. 6) Les chrétiens sont profondément enracinés en Orient. Ils ont effectivement participé et contribué à sa renaissance et à défendre l’intégrité de ses territoires et tous les droits relatifs à la citoyenneté de ses habitants. 7) Ils sont prêts et engagés à participer à la construction d’un nouvel avenir pour le Moyen-Orient et en conséquence ils renoncent à l’idée d’émigration en dépit de toutes les difficultés auxquelles les chrétiens du Moyen-Orient sont actuellement confrontés. Ils invitent tous les fidèles à tenir fermement dans leur espoir d’une coexistence pacifique des peuples du Moyen-Orient, et de soutenir en ce sens les mouvements récents de réforme, de changement et de développement pour le bien commun de l’humanité. 8) Au vu de ce qui se passe actuellement dans certains pays du Moyen-Orient, l’Assemblée générale souhaite rappeler à toutes les parties concernées, mais surtout à la communauté internationale, de la nécessité de préserver et de protéger les droits humains fondamentaux et les principes, tels que la liberté de pensée, la liberté religieuse et d’action politique. 9) L’Assemblée réaffirme son rejet de tout recours à la violence comme moyen de résolution des conflits, quels qu’en soient les auteurs. Le dialogue, la citoyenneté égale et la primauté du droit - dans le contexte d’un état civil et juste - doit prévaloir entre tous les peuples du Moyen-Orient. 10) L’Assemblée générale réaffirme son soutien à toutes les causes justes et en particulier le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, conformément au droit international. 11) Dans ce contexte, le Conseil des Eglises du Moyen-Orient insiste sur la nécessité impérieuse de protéger et de préserver tous les lieux saints et lieux de culte. Il déplore les actes de bombardement de ces lieux, et condamne en particulier le meurtre et le déplacement des chrétiens. Les personnes ici rassemblées considèrent la liberté religieuse et la liberté de culte comme des droits Octobre – Décembre 2011 357 humains et sacrés. Ainsi ils font appel aux autorités, décideurs et politiques, pour déployer tous les efforts afin de faire respecter la législation et prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les chrétiens dans tous les pays du Moyen-Orient et dans le monde. 12) À cet égard, l’Assemblée générale invite également tous les fidèles des trois religions monothéistes à interagir les uns avec les autres dans l’esprit d’amour - en pensée et en actes. Les principes de dialogue commun sérieux entre toutes les religions doivent être respectés et mis en pratique. Elle approuve et réaffirme la nécessité de poursuivre toutes les initiatives de dialogue qui se déroulent actuellement entre chrétiens et musulmans, qu’elles se situent au niveau de la vie quotidienne ou dans le cadre des institutions et des centres de dialogue. 13) Musulmans et chrétiens du Moyen-Orient ont cheminé ensemble comme frères et sœurs pendant de nombreuses décennies, et nous continuerons à le faire. Ensemble, nous nous tiendrons devant Dieu Tout-Puissant au service de la population de notre région et du monde, mais aussi au service de nos sociétés qui connaissent actuellement des changements politiques et constitutionnels. Nous demandons instamment que les principes relatifs à l’égalité des citoyens soient incorporés dans les constitutions émergentes et effectifs quant à leur application sur le terrain et ce, dans tous nos pays. 14) Comme l’Assemblée générale du Conseil des Eglises du Moyen-Orient touche à sa fin, celui-ci tient à remercier à nouveau Sa Béatitude l’archevêque de Chypre et à exprimer sa souscription aux paroles prononcées dans son discours d’ouverture de l’Assemblée. Nous nous joignons à lui pour appeler à l’unité de l’île de Chypre et au respect et à la protection des droits humains fondamentaux et des libertés de ses habitants, en particulier le droit de pratique religieuse et de culte, et la préservation des églises et monastères anciens et historiques sur l’île qui ont été détruits ou profanés. 15) Enfin, l’Assemblée adresse ses remerciements au Secrétaire général sortant, aux présidents, aux membres du Comité exécutif et à tout le personnel qui ont fidèlement travaillé pour la préservation du Cemo au cours des quatre dernières années. 16) Comme nos Eglises se préparent à célébrer la fête de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ dans la chair, nous réaffirmons notre espérance pour notre région et pour le monde entier. Nous quittons l’Assemblée inspirés par le chant de l’armée angélique dans la nuit de Noël: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur terre et espérance à toutes les personnes de bonne volonté. » 358 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 17.11.11 : Recommandations, appels et décisions du Conseil des patriarches catholiques d’Orient (Cpco) qui s’est tenu à Bkerké les 14-17 novembre 2011. En vue d’activer les recommandations du synode des évêques pour le Moyen Orient et à la lumière des circonstances actuelles dans leurs pays, les pères ont recommandé ce qui suit: Premièrement, les circonstances actuelles dans les pays arabes et leur influence sur les chrétiens: Exhorter les chrétiens, à l’attachement à leur terre et leurs biens sacrés dans leurs patries historiques et à la confiance en l’avenir. Insister sur leur mission dans les pays où ils sont appelés à être lumière, sel et ferment. Leur rappeler leur devoir de construire leur pays et leur droit à la citoyenneté intégrale et à la participation aux décisions nationales dans la solidarité avec le reste des composantes sociales et religieuses à travers les institutions de l’Etat. Encourager l’action commune et la coordination pastorale entre les Eglises chrétiennes conformément à la parole du Seigneur Jésus : « qu’ils soient un ». D’autant plus que l’unité de l’action et de la parole constitue une condition fondamentale pour le témoignage chrétien et la convivialité avec le reste de nos concitoyens. Travailler sérieusement à l’unification de la fête de Pâques entre toutes les églises en trouvant des voies attestées pour une formulation et une application pratique en réponse aux instantes supplications exprimées par tous les chrétiens, surtout dans nos pays orientaux comme c’est le cas en Egypte, en Jordanie et en Palestine. Insister sur le principe du dialogue national, le respect des droits de l’homme, la réconciliation nationale et la nécessité des reformes sociales et politiques comme voie pour l’instauration de la paix civile, la justice et le rejet de la violence comme moyen de changement. Encourager les laïcs à l’insertion dans la vie publique au sein de notre société et à la participation sociale active dans les institutions nationales et les droits de l’homme. Coopérer et renforcer le dialogue avec les forces modérées dans notre société afin d’élargir la base de la participation nationale partant du principe que la religion est une voie vers le «Dieu Un» et la paix véritable et l’établissement de ponts entre les citoyens en tant qu’associés au niveau de la terre et frères au niveau du devenir. Octobre – Décembre 2011 359 Appeler à une solution du problème israélo-palestinien fondée sur une paix juste et globale en accord avec les décisions des instances internationales plus spécialement en ce qui concerne le droit des Palestiniens au retour à leurs terres et à l’instauration d’un Etat propre à eux à côté de l’Etat d’Israël et à l’intérieur de frontières assurées et reconnues internationalement. En effet, la Terre Sainte qui fut l’origine de la proclamation de la paix sur terre le jour de la nativité du Christ Seigneur, a le droit de jouir de cette paix tant recherchée afin de la rayonner et de la propager dans tous les pays du Moyen Orient. Deuxièmement, des questions administratives: Les pères patriarches ont béni la tenue au Liban d’un congrès général pour les laïcs organisé par le comité épiscopal des laïcs au Moyen Orient afin d’étudier leur rôle plus large dans la vie de l’Eglise et de sa mission. Le conseil a approuvé le règlement intérieur du comité de coordination de l’aumônerie des prisons en Orient qui s’occupe à travers ses volontaires de visiter les prisonniers et de suivre leurs causes spirituelle, humanitaires et sociales. Dans le cadre de la mission des comités de la famille chrétienne, les pères ont recommandé la participation active et large à la septième rencontre internationale des familles qui se tiendra à Milan (Italie) en Mai 2012. Dans le cadre des activités de la commission catholique pour la catéchèse au Moyen Orient et le bureau catholique international pour l’éducation au Moyen Orient et l’Afrique du nord, le conseil a décidé la tenue d’un congrès pour les cadres de la catéchèse dans les pays du Moyen Orient au Liban le 12-17 avril 2012. D’autre part, les pères ont pris connaissance de la prochaine rencontre générale des responsables de la catéchèse dans tous les pays du Moyen Orient qui se tiendra l’an prochain au Liban. Troisièmement, application des recommandations du synode des évêques pour le Moyen Orient: Des rapports ont été présentés de la part des églises concernant le suivi des recommandations du synode pour le Moyen Orient. Par ailleurs, conformément à la recommandation 43, le conseil des patriarches catholiques d’Orient exhorte les synodes des églises patriarcales, les éparchies, les prêtres, les religieux et les religieuses en collaboration avec les laïcs et les commissions ecclésiales locales, les cadres opérant dans les différents champs, de la pastorale, de la jeunesse et de la culture, à œuvrer pour l’application des orientations du synode et pour le développement de leur performance sur le terrain d’une façon qui s’accorde avec l’élan insuflé par le synode, à tous les niveaux ecclésiaux, et sur les plans de l’engagement 360 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin civil, politique, du témoignage chrétien, de la communion entre les églises et de l’accroissement de la coopération et de la coordination entre elles. Quatrièmement, le rôle de l’information et des médias chrétiens émettant via satellite: Nul n’ignore désormais le rôle croissant des médias avec leurs technologies modernes de diffusion par satellite dans la transmission de l’information et la communication sociale, ainsi que le rôle qui devrait leur être reconnu au service de l’Evangile et de la transmission du message de l’Eglise à la société et à la famille. C’est pourquoi les pères ont recommandé d’accorder à ces médias éducatifs ce qui leur revient d’attention et d’intérêt de la part de l’Eglise, d’encourager leur développement et de les traiter comme un moyen moderne et efficient dans la formation chrétienne et le kérygme. Les pères ont béni la mission d’information dont s’acquitte la chaîne «Télélumière-Noursat» émettant via satellite largement écoutée dans nos pays et dans la diaspora, la radio «La Voix de la Charité» dont l’émission ne cesse de se développer quantitativement et qualitativement avec la chaîne télévisée issue d’elle «TV Charity» qui vise la jeunesse en premier lieu mais englobe aussi la société et les classes pauvres. Appel des patriarches catholiques d’Orient Nous, patriarches catholiques d’Orient, nous engageons à nous éclairer par la Parole de Dieu afin d’approfondir notre identité chrétienne, à nous y enraciner par la grâce des sacrements et à nous acquitter de la mission d’annoncer, dans nos sociétés et nos pays, l’Evangile de la paix qui appelle à la Vérité, la Justice, l’Amour et la Liberté. Nous rappelons que Dieu est Amour et qu’il nous a créés pour être frères et coopérer au bien de l’Homme. Que c’est notre Foi qui montre le chemin. Aussi, ne pourronsnous pas atteindre nos buts sans que Dieu nous gratifie de la force nécessaire, et du courage pour vivre la réconciliation avec lui et les uns avec les autres dans l’esprit de communion. Nous invitons à élever, dans nos éparchies, nos paroisses nos monastères et nos institutions, les prières pour la justice, la paix et la réconciliation. Aujourd’hui alors que notre marche vers Noël a commencé, nous prions Notre Dame, Marie, la Vierge toute Sainte, Mère de l’Eglise et Reine de la paix, d’intercéder pour nous et pour nos pays afin que nous puissions arriver au port du salut et de vivre en sécurité et dans la dignité des enfants de Dieu. Décisions et recommandations du vingtième congrès du conseil des patriarches catholiques d’Orient tenu à Bkerké du 14 au 17 novembre 2011. Octobre – Décembre 2011 361 Encourager les Eglises à fixer une journée de prière pour la réconciliation et la paix au Moyen Orient. Poursuivre les congrès des laïcs au Moyen Orient et établir à cet effet un agenda qui donnera lieu à la convocation du second congrès des laïcs au Liban. Accord sur la candidature de sa béatitude Mar Ignace III Younan pour la présidence du conseil des Eglises du Moyen Orient comme représentant de la famille catholique. Accord sur la candidature du père Paul Rouhana au poste de secrétaire général du conseil des Eglises du Moyen Orient comme représentant de la famille catholique. Approbation de l’institution du comité de coordination des aumôneries des prisons et de son règlement intérieur. Approbation de la tenue au Liban du 17 au 19 avril 2012, du congrès pour la pastorale des médias qui sera convoqué, par le conseil pontifical des moyens de communication sociale, au niveau des évêques. Imprimer en anglais des lettres pastorales pour les publier sur le site web du conseil. Approbation du budget du conseil pour l’année 2009-2010. Approbation du budget du conseil pour l’année 2010-2011. Etant donné que les membres du conseil se réuniront au terme de l’année prochaine à Rome, le prochain congrès a été reporté à l’an 2013. Son objet et sa date seront déterminés à la lumière de la prochaine exhortation apostolique concernant l’existence chrétienne en Orient. Il a été décidé que le 21ème congrès se tiendra en Irak si les conditions de sécurité le permettent, sinon il se tiendra en Egypte. ■ 362 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin Annexes Annexe 1 Homélie de Mgr Shomali a l’occasion de la fête liturgique de Saint Abraham à la Maison Abraham du Secours catholique, le 9 octobre 2011 Votre Eminence, Excellences Chers Pères, Chers frères et sœurs, Je salue tous les amis ici présents, Mr. Frederic Desagneaux , le Consul Général de France et son épouse, Mr Soulage, le président du Secours Catholique et les responsables du SC venus de loin, tous les prêtres, religieux et religieuses, et la présidente de Caritas Jerusalem. C’est beau de nous réunir ce matin, dans cette maison qui est sous le patronage d’Abraham, notre père dans la foi, dont nous célébrons aujourd’hui la fête. Il est significatif aussi de célébrer la fête en face du Mont Moria appelé aujourd’hui Mont du Temple ou Al Haram Alsharif, où Abraham lui-même avait accepté de sacrifier son fils Isaac, par pure soumission à Dieu. Les lectures de la messe sont émouvantes. Le mot clé pour les comprendre, c’est le mot « foi » qui revient à plusieurs reprises. Par la foi, Abraham fait confiance à Dieu et quitte sa famille, sa tribu, sa terre natale Ur des Chaldéens, et tout ce qui constituait sa sécurité humaine. Voilà qu’il se dirige vers l’inconnu, vers un pays qui devait lui être donné en héritage. Et il partit sans savoir où il allait, sans autre garantie que la confiance en ce Dieu invisible qui a touché son cœur. Par la foi il a cru que Dieu lui donnerait un enfant malgré son âge avancé et celui de sa femme Sara. Il a cru aussi que Dieu lui donnerait une descendance plus nombreuse que les étoiles du ciel et le sable de la mer. Et la foi d’Abraham culminera quand Dieu lui commandera d’offrir son propre fils Isaac en holocauste. A ce moment là il a accepté de sacrifier non seulement son Fils mais aussi sa raison humaine qui lui disait sans doute que la demande de Dieu était absurde et qu’il fallait désobéir. Entendons-nous bien que Dieu a fait cette demande à Abraham pour tester sa foi et non pour obtenir de lui un réel sacrifice humain. La preuve c’est que Dieu a empêché cet acte au dernier moment. La foi d’Abraham dans cette dernière épreuve suscite l’admiration. L’Epitre de St Jacques le donne en exemple: « Abraham notre père : Dieu a fait de lui un juste à cause de ses actes, quand il a offert sur l’autel son fils Isaac. Tu vois bien que sa foi était à l’oeuvre avec ses actes, et ses actes ont rendu sa foi parfaite. Ainsi s’est Octobre – Décembre 2011 363 accomplie la parole de l’Écriture : Abraham eut foi en Dieu, et de ce fait Dieu estima qu’il était juste. » Aujourd’hui le monde occidental passe par une grande crise de la foi, une crise qui se fonde sur le postulat que la foi va contre la raison et la raison contre la foi. Ce postulat n’est pas fondé. La foi ne va jamais contre la raison, mais souvent la dépasse. La foi vient même au secours de la faiblesse de notre raison humaine, incapable de connaitre l’au-delà. Saint Anselme de Canterbury a écrit un jour cette affirmation paradoxale : « Je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre. En effet, si je ne crois pas, je ne comprendrai pas. » Par ailleurs, les souffrances, les guerres, les injustices dans le monde, et pour nous le prolongement du conflit en Terre Sainte, semblent questionner, non seulement la bonté de Dieu mais aussi son existence même. J’ai rencontré un témoin oculaire de l’attentat de l’an dernier contre l’Eglise de Notre-Dame du secours à Bagdad. Après avoir vu les cadavres des hommes et des femmes déchiquetés, ce témoin s’était demandé si le Seigneur savait ce qui se passait et s’il contrôlait vraiment le cours de l’histoire humaine. Il en est de même quand nous entendons parler d’autres souffrances comme celle de la population de la corne africaine et des victimes des révolutions actuelles en Syrie et en Lybie. Dans le monde, on se bat tantôt pour des raisons idéologiques, tantôt économiques et parfois religieuses. On s’est souvent battu dans le passé au nom de Dieu. La profanation des lieux de culte et des cimetières en Terre Sainte est un exemple actuel. Un auteur sarcastique, en parlant des problèmes qui proviennent des guerres de religion et des souffrances qui en surgissent, a affirmé ironiquement que « Dieu ne recevra jamais le prix Nobel de la paix ». Un autre a dit : « la foi n’a pas encore réussi à déplacer de vraies montagnes; mais elle sait placer des montagnes où il n’y en a point. » Au milieu de ces difficultés et doutes, nous avons besoin de la figure d’Abraham, l’homme droit et intègre, qui a vécu l’aventure de la foi et ne s’est jamais repenti. Sa foi nous dit que malgré les apparences, Dieu est fidèle et tient toujours ses promesses. Selon la promesse, Abraham est devenu père d’une multitude. En effet, tous les juifs, les chrétiens et les musulmans sont les fils d’Abraham et sont fiers de se référer à lui. De même, il nous faut croire fermement que Dieu tiendra toutes ses promesses qu’il y aura la paix et la réconciliation en Terre Sainte. S’il nous demande de prier pour la paix de Jérusalem, c’est qu’il a une réponse à nous donner. Ce serait absurde qu’il nous demande de faire une chose pour laquelle il n’a pas de réponse. Bien plus, quand Dieu décide d’intervenir, Il le fait au-delà de nos attentes. Il a toujours une réponse, mais nous n’en connaissons pas l’heure. Le temps de Dieu n’est pas celui des hommes. Nous les hommes, nous sommes un peu gâtés, voire pervertis, par la technologie. Je me permets cet exemple : quand nous Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 364 cliquons sur la souris de nos ordinateurs nous attendons et obtenons une réponse immédiate. Si elle ne vient pas nous pensons qu’il y a un problème de connexion ou un virus. Par analogie, parfois nous prions en pensant cliquer sur Dieu et attendons ainsi une réponse immédiate. Or Dieu est le Tout-Autre, l’Insaisissable, l’Inscrutable, et pardonnez-moi le mot il est l’incliquable ! Le théologien américain Longman Tremper a écrit de beaux mots sur la foi que je laisse à votre méditation : « La foi est sérénité et abandon de soi en présence de celui que l’on reconnaît comme bon. La foi est une déclaration de confiance, même si les circonstances que nous traversons semblent démentir la bonté de Dieu. Avoir la foi, c’est voir l’invisible et avoir une connaissance qui dépasse toute connaissance humaine vérifiable. Par la foi, nous savons pertinemment que Dieu peut et veut nous conduire jusqu’à la victoire finale. » Je voudrais conclure. La Maison d’Abraham à Jerusalem est un lieu qui rassemble, dont la qualité de l’accueil est remarquable, et dans lequel la foi, la charité et l’hospitalité sont mises en honneur. C’est pourquoi, je voudrais remercier le Secours Catholique, le directeur de la maison d’Abraham le P. Michael, les sœurs et tous les bénévoles qui travaillent ici pour leur bon travail et pour l’invitation à cette belle célébration. Comme Abraham est le père des croyants des trois religions monothéistes, demandons lui d’intercéder pour nous afin d’obtenir la paix pour cette terre et une entente et une meilleure convivialité entre ses deux peuples et ses trois religions. Amen. † Wiliam Shomali, Evêque auxiliaire pour Jérusalem ✧ ✧ ✧ Annexe 2 Interview de Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, à l’occasion du premier anniversaire du synode pour le Moyen-Orient (10-24 octobre 2010) sur les derniers évenements politiques de la Région. Que pensez-vous de la libération de Gilad Shalit et des otages palestiniens ? Est-ce un vrai pas vers la Paix ? Nous sommes pour la paix et pour chaque pas qui conduit vers plus de paix et pour la joie dans les familles qui ont déjà beaucoup trop souffert. La libération des prisonniers est un beau geste de la part des autorités compétentes. Depuis Octobre – Décembre 2011 365 longtemps nous étions en faveur d’un dialogue entre les autorités israéliennes et le Hamas. Il faut pour la paix communiquer et ne pas hésiter à rompre certains tabous et principes pour parler avec tel groupe ou non. Je ne trouve aucun inconvénient à communiquer. J’espère qu’on aura le courage de faire d’autres pas concrets. Pour donner confiance aux peuples et pour que les politiques gagnent en crédibilité. C’est certainement déjà un bon geste de paix concret dans ce temps de crise orientale. Mais on peut donner encore d’autres signes comme libérer certaines prisonniers qui n’ont pas participé à des violences mais qui sont « en prison préventive » pour éviter qu’ils ne deviennent terroristes. Il faut que la justice ait le courage de décider qui est coupable et qui est innocent. Autre piste de gestes concrets : faciliter la liberté de mouvement et de circulation des palestiniens. Il faut rompre avec tout principe contraire à la dignité de l’homme, pour que chacun puisse prier, étudier, se rendre à l’hôpital. Nous sommes bien sûr pour la sécurité, mais aussi pour la paix et pour la liberté de tous. Avez-vous des nouvelles des discussions de la demande d’adhésion d’un Etat de la Palestine à l’Onu ? Cela a été préparé depuis plus d’un an, et lors de mon récent voyage en Amérique, il y avait au moins 120, 122 Etats qui étaient en faveur de cette reconnaissance, maintenant ils sont, paraît-il, au nombre de 131. Cependant même si on reconnaît cette demande de Mahmoud Abbas, cela ne veut pas dire qu’on va arrêter les négociations et les pourparlers. Cela doit continuer. Mais dans le cas d’une reconnaissance, la Palestine, ou les palestiniens ou les autorités palestiniennes, auront une base solide pour discuter de leur avenir et de l’avenir de leurs voisins. Je suis content de savoir que même le Saint Siège a pris une position claire et nette sur la solution des deux Etats avec une sécurité et des frontières internationalement reconnues. La semaine dernière, j’étais à Rome à l’occasion de notre Conférence épiscopale des Régions Arabes (Celra: ndlr) et j’ai discuté le soir avec le St Père luimême au sujet du discours prononcé à l’Onu par Mgr Mamberti, ministre des affaires étrangères, sur la position du Saint-Siège. Je l’ai remercié pour son courage et sa franchise, cela rejoint notre position. Même si d’autres sont d’avis contraire, pour ou contre, il faut savoir connaître, aimer, respecter notre identité, respecter nos principes. Il faut pouvoir l’exprimer avec calme, avec conviction, avec amour pour tout le monde, cherchant le bien commun de tous sans prendre partie pour l’un ou l’autre. Je dis souvent que, si nous sommes pour la cause palestinienne, cela ne veut pas dire que nous sommes contre Israël, au contraire. Et si nous sommes pour une attitude en faveur d’Israël, cela ne veut pas dire que nous sommes contre l’Islam, au contraire. Nous sommes pour tout le monde, et il faut avoir cette position 366 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin claire, nette et globale ; la paix pour tout le monde, la sécurité pour tout le monde, le respect et la dignité réciproque. C’est notre principe. Comme chrétiens et comme Eglise nous devons avoir le courage de le dire. Je sais que d’autres politiciens, par prudence, par peur ou par intérêt, n’ont pas le courage de dire ce qu’ils pensent mais nous, Eglise, nous n’avons pas le droit de nous taire : dire la Vérité avec Amour pour tous et souhaiter la paix pour tout le monde. Que pensez-vous de l’évolution du Printemps arabe en Egypte, en Syrie ? Si nous revenons au Synode pour le Moyen-Orient de l’an dernier, on constate qu’il y a un fil conducteur entre nos souhaits du Synode et les événements en Tunisie et en Egypte, que ce soit pour la liberté, la dignité des hommes, le travail pour tous et le sentiment d’appartenance à la terre. Mais avec le temps, le Printemps arabe devient automne et hiver. C’est vrai qu’en principe, nous sommes pour ces élans de la jeunesse. Au début, il n’y avait aucun fanatisme, aucune couleur politique. L’élan était spontané et très bon. Puis d’autres forces sont intervenues et ont récupéré des fruits. Nous ne savons pas où cela va mener…. Il y a un danger, on ne peut le nier. Espérons que la communauté internationale soit consciente de ce danger et que tous travaillent pour le bien des citoyens qu’ils soient chrétiens, druzes, juifs ou musulmans. Vous parliez justement du synode pour le Moyen-Orient, quelle conclusion pouvez- vous apporter aujourd’hui, un an après ? J’avoue qu’ensemble, autant que possible, nous avons semé, nous avons parlé, nous avons émis des souhaits mais de là à dire quels sont les résultats c’est trop tôt. C’est toute une génération qui doit travailler, nous prêtres, nous responsables, nous fidèles, nous laïcs, nous mouvements apostoliques…Tous ensemble nous devons continuer à travailler. Prochainement nous avons devant nous trois évènements majeurs : le synode des évêques pour octobre prochain d’un côté, le congrès pour les familles l’an prochain à Milan et le congrès eucharistique à Dublin. Il faut mettre tout cela ensemble, il ne faut pas que notre Synode soit un évènement isolé des autres ; c’est toute l’Eglise qui est en marche. Et notre Synode de l’an dernier ne doit pas se séparer du synode de la Terre Sainte de l’an 2000. C’est l’Eglise locale d’ici qui a mis toute son énergie. D’ailleurs, plusieurs points communs se rapprochent entre le synode local de 2000 et le synode du Proche-Orient. Il faut avoir cette vision grandiose. Je suis d’ailleurs content de recevoir maintenant quelques réponses sur les linéamenta du Synode de la Nouvelle évangélisation, plusieurs partent du Synode local et aussi du synode d’octobre dernier pour mettre ensemble en marche tous ces évènements de l’église universelle. Octobre – Décembre 2011 367 Un mot sur l’anniversaire d’Assise ? A mon avis, dans le contexte de cet anniversaire des 25 ans de la rencontre d’Assise, il faut revenir en arrière. Il faut revenir au même enthousiasme, au même esprit de communion. Cet anniversaire doit être un point de départ. Mais le meilleur départ est le premier départ. J’y étais il y a 25 ans. (…) Mais vous savez c’est comme pour le synode pour la nouvelle évangélisation, il faut revenir vingt siècles en arrière au temps de la première Eglise, c’est-à-dire revenir aux racines, aux sources avec la même charité, sans division et fidèles à la lecture des écritures. Je tiens à signaler aussi que le 25, 26 et 27 octobre, l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte se réunissent à Amman. Les deux nonces d’Amman et de Jérusalem seront présents pour discuter des événements qui se dessinent devant nous. De plus, du 20 au 22 novembre, le forum islamo-chrétien se tiendra en Jordanie. Nous serons une trentaine de catholiques et une trentaine de musulmans. La délégation sera conduite par le Cardinal Tauran (président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux : ndlr) et de l’autre côté le prince Ghazi de Jordanie qui mènera la délégation de son pays. D’ailleurs le prince se rendra à Assise la semaine prochaine. Propos recueillis par Christophe Lafontaine et Amélie de La Hougue ✧ ✧ ✧ Annexe 3 Discours du Patriarche maronite Mgr Bechara Raï donné à Kaslik (Liban) le 18 novembre 2011 : Les enjeux de la présence Chrétienne au Moyen-Orient. Je voudrais tout d’abord saluer les organisateurs de cette conférence sur «le futur des chrétiens au Moyen-Orient» et le Recteur de l’Université St. Esprit, Kaslik, qui l’accueille dans cet Amphithéâtre. Je salue donc les honorables Membres du Parlement Européen, de l’Assemblée Parlementaire du Conseil d’Europe, des Parlements du Liban et du Moyen-Orient, ainsi que la Commission des Conférences des Évêques de l’Union Européenne. S’adressant ensemble pour la première fois à leurs fidèles, les Patriarches catholiques d’Orient affirmaient en 1991, que «L’Eglise ne se mesure pas en chiffres. Elle n’est pas tributaire de la statistique, mais de la conscience que ses fils et filles 368 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin ont de leur vocation et de leur mission.»[I] Je souhaite aujourd’hui, dans le cadre de ce colloque, élargir cet appel et l’adresser à la fois aux Communautés Européenne et internationale ainsi qu’à nos compatriotes Musulmans. Vingt ans plus tard, le Synode des évêques, convoqué par Sa Sainteté le Pape Benoit XVI en Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du 10 au 24 Octobre 2010, a confirmé cette affirmation en considérant que la présence chrétienne en Orient se comprend en termes de «Communion et témoignage»; ce qui signifie que nous ne pouvons penser notre avenir en dehors, en marge ou contre les sociétés où nous vivons et dont nous faisons partie essentielle, mais en partageant les responsabilités avec nos compatriotes pour construire ensemble cet avenir. Je souhaite que la tenue de ce colloque soit une prise de conscience de cette responsabilité partagée et que ses travaux et leur suivi atteignent ses finalités. Dans ce cadre j’ai choisi de parler des enjeux et défis auxquels nous faisons face à partir de ces deux concepts fondamentaux de communion et témoignage. I. La communion La communion est un concept théologique qui signifie l’unité dans la diversité que les chrétiens sont tout d’abord appelés à vivre dans l’amour au sein de l’Eglise, à l’image de la Sainte Communion Trinitaire. Le Concile Vatican II nous enseigne que l’Eglise est appelée à être « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. »[II]. Cela montre que les fondements de notre présence en Orient se trouvent inscrits au cœur de notre foi, et pas uniquement liés aux circonstances historiques et matérielles de cette présence ou à notre propre choix. C’est pourquoi notre «vivre-commun», ne signifie pas une existence parallèle ou une simple collaboration entre les différentes parties d’une même société, mais une conscience d’une vie partagée et d’une interdépendance qui va jusqu’à l’identité culturelle et spirituelle des uns et des autres. « Les chrétiens d’Orient, disent en ce sens les patriarches catholiques d’Orient, sont une partie inséparable de l’identité culturelle des musulmans. De même, les musulmans en Orient sont une partie inséparable de l’identité culturelle des chrétiens. De ce fait, nous sommes responsables les uns des autres devant Dieu et devant l’histoire.»[III] En politique, cette communion se traduit en termes d’identité nationale commune, de «citoyenneté» et de participation. Nous confrontons l’enjeu des changements en cours dans certains pays arabes. Tout en étant une expression d’un éveil et d’un engagement pour une identité nationale commune, nous craignons que ces changements ne conduisent vers des conflits inter confessionnaux, une transition à des régimes plus durs encore et une partition de la région sur une base confessionnelle. Il ne doit y avoir qu’une identité nationale partagée, inclusive de tous les apports culturels, et qui peut assurer la base d’un vivre-commun serein et fructueux. Octobre – Décembre 2011 369 Les chrétiens, avec tous leurs amis d’ici ou d’ailleurs, doivent faire face à toutes les tentatives de définir nos sociétés ou nos pays en terme d’identité religieuse. Nous devons nous opposer clairement à l’islamité exclusive de l’identité de nos pays ainsi qu’à la judaïté d’Israël. Nous saluons ici l’heureuse déclaration d’AL Azhar du mois de juin dernier, qui confirme que l’Islam ne stipule aucune identité religieuse pour l’Etat lequel ne doit être ni religieux, ni théocratique, mais civil respectant les valeurs religieuses fondamentales. Nous invitons à un dialogue sincère entre les divers partenaires, politiques et religieux, libéraux, modérés ou conservateurs, islamistes et laïcs, locaux et internationaux, autour du concept de l’Etat civil afin de clarifier dans son contexte les exigences d’une citoyenneté partagée par tous sur un pied d’égalité. Il reste ensuite l’enjeu de la participation politique de tous au service du bien commun, comme concrétisation de cette citoyenneté juste et inclusive. Il y a cependant de grandes disparités dans les situations des pays de la région au niveau de la représentation des chrétiens dans les parlements. Alors qu’au Liban, l’accord de Taëf de 1990 stipule d’une manière unique en son genre et originale la parité entre chrétiens et musulmans indépendamment des calculs démographiques, mais sur la base du Pacte National de convivialité islamo-chrétienne. La présence chrétienne au Moyen-Orient a besoin de bénéficier avec les autres citoyens d’un cadre politique sain et impartial pour pouvoir assumer son rôle propre et contribuer au développement futur et équitable de ses sociétés. L’Etat civil, séparant les religieuses et les institutions politiques, sans pour autant reléguer les premières dans les marges de la vie publique, semble être le cadre adapté aux situations de nos pays. Il a cependant besoin d’être étudié afin d’arriver à un consensus dans sa compréhension loin de toute ambiguïté. Il pourrait être de modèle pour l’intégration des communautés musulmanes dans l’espace politique européen. II. Le témoignage Comme après la communion vient le témoignage, ainsi après la citoyenneté vient l’engagement. Or, trois défis font face au témoignage et à l’engagement des chrétiens en Orient. Il s’agit de la sécurité, des libertés fondamentales et de la reconnaissance de la diversité. Nous savons combien la sécurité est fondamentale pour toute vie individuelle et collective. Personne ne peut vivre, grandir et s’épanouir dans une atmosphère insécurisante. La Résolution du Parlement européen du 20 janvier 2011 sur la situation des chrétiens dans le contexte de la liberté de religion reconnaît très clairement les situations d’insécurité dans lesquelles se trouvent des communautés 370 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin chrétiennes au Moyen-Orient et ailleurs. L’article 9 du texte demande « instamment aux autorités des États qui sont confrontés à de nombreux attentats visant les confessions religieuses de prendre leurs responsabilités et de veiller à ce que les pratiques religieuses de toutes les confessions religieuses puissent se dérouler normalement, d’intensifier leurs efforts afin de fournir une protection fiable et efficace aux confessions religieuses dans leurs pays et d’assurer la sécurité personnelle et l’intégrité physique des membres des confessions religieuses dans le pays, se conformant ainsi aux obligations auxquels ils ont déjà souscrit sur la scène internationale. » Dans ce contexte, nous voulons affirmer que la sécurité est un droit à tout citoyen et que l’Etat se doit d’assurer. Il ne s’agit donc en aucune manière d’une protection d’une minorité par une majorité, mais d’un droit fondamental et commun à tous, sans distinction et sans discrimination aucune. Toutefois, vu l’aspect d’intolérance religieuse qu’ont manifesté certains événements sanglants et douloureux, je réitère l’invitation, déjà exprimée par le Sommet islamo-chrétien tenu au Patriarcat maronite le 12 mai dernier, de toutes les instances supérieures musulmanes et chrétiennes du Moyen-Orient à proclamer un document historique rejetant tous les aspects de guerres de religion et promouvant la convivialité à la base de la citoyenneté et des droits fondamentaux de l’homme. Le second enjeu est celui des libertés fondamentales. Car comme nous souffrons parfois de manque de sécurité, nous souffrons également, dans quelques pays de la région de certaines formes de régime sécuritaire étatique ou social qui oppriment les libertés fondamentales de conscience, de culte et d’expression. Or la liberté est l’oxygène du citoyen et du croyant. Elle est tellement importante pour nous que toute l’histoire de l’Eglise Maronite se caractérise par une longue aventure d’attachement et de défense de la liberté au prix d’énormes sacrifices. Notre liturgie est un chant d’action de grâce continu pour ce don divin et inaliénable de la liberté et une offrande à l’intention de nos martyrs à travers les siècles. Mon prédécesseur, le patriarche Nasrallah-Pierre Sfeir avait clairement affirmé que « si les Libanais étaient mis devant le choix difficile entre le vivreensemble et la liberté, l’histoire montre qu’ils n’ont jamais hésité – et surtout les chrétiens parmi eux – de choisir la liberté, qui constitue un principe et une constante pour eux.»[IV] Le Synode spéciale pour le Moyen-Orient est revenu sur la question des libertés en montrant sa complexité et ses différentes dimensions: sociale, culturelle, religieuse, législative et politique. L’Instrumentum Laboris n°36 distingue entre la liberté de culte et la liberté de conscience. Les deux fromes connaissent des limites et entraves. Si la liberté de conscience, «c’est-à-dire la liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer une religion seul ou en public, sans aucune entrave, et donc de Octobre – Décembre 2011 371 la liberté de changer de religion» est encore – à l’exception du Liban – loin d’être garantie dans nos sociétés et parfois prohibée par la législation. La simple liberté de culte elle aussi est parfois indirectement entravée par les procédures difficiles et injustes pour l’obtention de permis pour la construction de lieux de culte ou de leur restauration. Nous estimons que la résolution de cette question, ainsi que la garantie d’une entière et inconditionnelle liberté de culte et de conscience, constitue un indicateur intransigeant de la justesse et de l’avenir des sociétés arabes après les révolutions et les changements de régimes. Le troisième enjeu est celui de la reconnaissance de la diversité. En effet la liberté ouvre le chemin à une autre valeur fondamentale à savoir l’acceptation positive de la diversité et la reconnaissance des autres dans leur altérité. Avouons qu’il n’est jamais facile à un croyant d’accueillir l’autre – dans sa différence religieuse – comme un élément positif dans son espace social et culturel, ainsi que dans son espace intérieur. Or, l’histoire plus que millénaire du vivre-commun entre chrétiens et musulmans dans la région nous apprend par le biais du dialogue de la vie que ces différences irréductibles peuvent être surmontées, voire même transformées en source d’enrichissement mutuel. Parlant précisément de cette réalité, le Bienheureux Pape Jean-Paul II avait déclaré que «Le Liban est plus qu’un pays: il est un message de liberté et un modèle de pluralisme pour l’Orient comme pour l’Occident.» [V] En ces temps de bouleversements et de quête de vérité, notre espoir est de voir le Liban assumer son rôle de message. Malgré ses multiples fragilités, le Liban reste en effet porteur de cette mission humaniste et civilisationnelle d’une pluralité réconciliée dont l’Orient ainsi que l’Occident ont tant besoin. Cette responsabilité passe par la lutte contre toutes les formes de fondamentalisme et de fanatisme ou xénophobie. Elle exige de nous un réexamen de nos discours religieux et éducatifs et l’interpellation des autres pour faire de même aussi, afin que nos pratiques soient cohérentes avec nos principes. Ainsi le climat de sécurité et de libertés constituera le contexte propice à un dialogue islamo-chrétien fécond, fondé sur la base des valeurs communes et le respect des différences. Conclusion Dans le contexte de la tenue du XXème congrès des Patriarches Catholiques d’Orient, je m’unis à mes frères les Patriarches pour exprimer notre gratitude envers les diverses délégations européennes, avec ceux qui ont contribué à la préparation de ce colloque, pour l’intérêt que vous portez pour la cause de la présence chrétienne au Moyen-Orient. Nous voulons vous assurer que votre démarche ne sera pas mal comprise, comme étant un appui à une partie de la Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 372 population de la région sans ou contre les autres. En effet, soutenir les chrétiens de la région, c’est soutenir le vivre-commun et par conséquent c’est aussi soutenir – quoique indirectement – les musulmans. Car le vivre-commun est une valeur partagée qui enrichit ses deux composantes et dont nous avons tous besoin. Ainsi nous ne craignons pas pour la présence chrétienne en Orient. Car nous croyons que cela dépend davantage de la volonté de Dieu que de notre choix. Nous savons aussi que le scénario d’un monde arabe sans les chrétiens serait un scénario catastrophique pour l’Orient et pour l’Occident. Car ceci sera la fin de l’arabité en tant que culture plurielle et elle sera engloutie par la culture religieuse de l’islam. Ni l’islam, ni l’Europe ne pourront supporter une telle situation. Quant à nous, nous affirmons que l’identité nationale, la citoyenneté, la participation, la sécurité, la liberté et l’accueil de la diversité sont tous des jalons sur cet autre chemin quotidien que nous parcourons inséparablement avec nos concitoyens et frères les musulmans de tous les pays du Moyen-Orient. Ensemble, nous en sommes responsables devant Dieu. Chers amis venus de l’Europe, restez avec nous sur ce chemin. Vous êtes venus en frères, soucieux du sort des chrétiens; nous vous introduisons dans notre famille plus large, où chrétiens et musulmans nous portons ensemble les soucis des uns et des autres. Car dans cette région du monde, berceau de civilisations antiques et du monothéisme, le conflit n’est pas et nous refusons qu’il en soit entre chrétiens et musulmans. Nous le disons à vous et à nous-mêmes, l’avenir, notre avenir à nous tous, dépend de l’issu d’une autre confrontation. Elle est celle qui met face-à-face, dans la vie de tous les jours et sur différents niveaux: politique, culturel, théologique, éducatif et médiatique, les fanatiques d’une part et les croyants authentiques avec tous les hommes de bonne volonté d’autre part. Nous savons que le combat est rude, mais dans la foi, nous savons aussi que nous sommes vainqueurs. _______________ [I] Message des Patriarches Catholiques d’Orient à l’occasion de leur 1er Symposium, Liban, 24 août 1991. [II] Lumen Gentium, 1. [III] Message des Patriarches Catholiques d’Orient à l’occasion de leur 1er Symposium, Liban, 24 août 1991. [IV] Nasrallah-Pierre Sfeir, Discours d’ouverture de la conférence annuelle de l’Assemblée des Patriarches et évêques catholiques du Liban, 1992. [V] Jean-Paul II, « Message sur la situation au Liban », 7 septembre 1989, n. 6. ✧ ✧ ✧ Octobre – Décembre 2011 373 Annexe 4 Homélie de Mgr Shomali prononcée le 15 octobre 2011, à l'occasion de la fête de Ste Thérèse d'Avila, lors de la messe célébrée au Carmel du Pater à Jérusalem. Chers frères, Je salue tous les fidèles ici présents, d’abord S.E. le Consul General Adjoint de France M. Olivier Plançon que j’ai la joie de saluer et de remercier pour sa présence amicale parmi nous; je salue aussi les sœurs carmélites qui célèbrent la fête de leur grande patronne Thérèse d’Avila et je le fais, au nom de SB le Patriarche mes meilleurs vœux à la nouvelle Prieure, Soeur Marie Agnès du Christ, et aux nouvelles conseillères. Je prie le Seigneur pour qu’il vous donne, mes sœurs, la sagesse et le bon conseil dont parle la première lecture du Livre de la Sagesse. La sagesse, dit la lecture, est un trésor inépuisable, ceux qui l’acquièrent s’attirent l’amitié de Dieu. « Tout lʼor du monde auprès dʼelle nʼest quʼun peu de sable et en face dʼelle, lʼargent sera regardé comme de la boue.» Je vous recommande cette sagesse qui s’acquière par la méditation de la Parole de Dieu et par la prière: « Jʼai supplié, dit le même texte sacré, et l’esprit de la sagesse est venu en moi. » Je salue aussi les religieuses et les prêtres ici présents et surtout le R. P. Doan, représentant du Patriarche au Carmel du Pater et les Pères Blancs qui assurent le service spirituel. Revenons à Sainte Thérèse d’Avila dont la fête nous réunit aujourd’hui. Qui est-elle ? Quel message a-t-elle pour nous aujourd’hui ? Quand elle avait 14 ans, cette jeune fille espagnole née d’une famille aisée, aimait lire les histoires chevaleresques et écrire des histoires romantiques. Ce n’est pas cette partie de sa vie qui l’a rendue fameuse et un modèle pour les générations futures. Mais plutôt l’expérience qu’elle a eue après son entrée au Carmel, une expérience de Dieu qui reste valide pour nous. Thérèse d’Avila, à quarante ans, était une femme intelligente, douée, pleine de bon sens, extravertie, courageuse, passionnée et pleine d’affection et d’humanisme. Elle conjuguait un ensemble de paradoxes: l’intelligence théorique et pratique, le mysticisme et le pragmatisme, l’esprit contemplatif et la vie active. Elle était belle mais détachée de l’esprit du monde, rigide quand il le faut mais capable aussi de flexibilité et d’adaptation. C’est à cet âge qu’elle a eu une seconde conversion et 374 Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin s’est lancée en plein dans l’expérience de la prière à tel point qu’elle a été appelée en 1970 docteur de l’Eglise et plus spécifiquement docteur de la prière. Elle a écrit beaucoup sur la prière. Voilà quelques instructions de notre sainte sur ce thème : - Elle aimait beaucoup la prière du Notre Père : elle l’aidait à parler à Dieu comme un enfant à son père. Cette prière simple l’a charmée. Elle n’a jamais été fatiguée de la répéter. Elle disait : on gagne plus par une seule parole du Notre père, qui sort du profond de notre cœur, que par sa récitation entière, répétée souvent mais sans attention. Je ressens de l’émotion en parlant de cette prière alors que nous sommes justes a quelques mètres de la Grotte de l’Eleona où le Seigneur a enseigné cette même prière à ses disciples. - Pour Thérèse, la prière vocale doit être accompagnée par la pensée. Une prière répétée mécaniquement n’a pas de sens. Une prière que je fais sans avoir conscience de ce que je demande et à qui je demande, ne peut pas être appelée prière, malgré tous les mouvements de mes lèvres. - Thérèse nous assure aussi que ceux qui pratiquent la prière fidèlement recevront tout ce qu’ils demanderont et bien au-delà de leur attente. Quelqu’un qui n’a pas encore commencé à prier- régulièrement et fidèlement- Je lui demande, pour l’amour de Dieu, à ne pas perdre une telle bénédiction. » - Therese a encouragé la prière d’intercession et de demande. Un jour elle a dit : « vous faites un grand plaisir à Dieu en lui demandant de lui des grâces importantes” Thérèse reste aujourd’hui très actuelle car le monde passe par une vraie crise de la prière. Cette crise a deux formes. Il y a une crise quand on prie d’une façon purement mécanique, quand les paroles sortent des lèvres et non du cœur, quand nous séparons notre vie de prière de notre vie morale, quand par la prière je pense faire fléchir Dieu à ma volonté, au lieu de fléchir moi-même à sa volonté. Par ailleurs, il y une crise de la prière quand on ne croit pas en la présence d’un Dieu personnel, ami des hommes, un vrai père, à qui nous avons le droit et le privilège de nous adresser chaque jour. Le prix Nobel de médecine de 1912, Alexis Carrel, un français a écrit un opuscule sur la valeur de la prière. Il l’a fait après avoir été témoin lui-même d’un miracle à Lourdes. Pour lui, la prière est non seulement un remède avec des effets curatifs, mais c’est surtout un besoin vital de la personne. On peut arriver par la prière au plein épanouissement de la personne humaine. A ceux qui la pratiquent fidèlement, elle donne la paix du cœur : « La prière, dit-il, soulève les hommes au-dessus de la stature mentale qui leur appartient de par leur hérédité et leur Octobre – Décembre 2011 375 éducation. Ce contact avec Dieu les imprègne de paix. Et la paix rayonne dʼeux. Et ils portent la paix partout où ils vont. Malheureusement, il nʼy a à présent dans le monde quʼun nombre infime dʼindividus qui sachent prier de façon effective. » Pouvoir prier et parler à Dieu est un don qui nous vient de l’Esprit Saint. L’Esprit saint est l’eau qui désaltère et que Jésus a promise à la Samaritaine dans l’évangile d’aujourd’hui. « Celui qui boira de lʼeau que moi je lui donnerai, a-t-il promis, nʼaura plus jamais soif et lʼeau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. » Comme la Samaritaine nous disons a Jésus : « Seigneur, donne- moi de cette eau. » Que la prière soit un don de l’Esprit Saint est une certitude dont parle Saint Paul dans la deuxieme lecture de ce matin: « De même aussi l’Esprit vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas ce que nous devons, selon nos besoins, demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même prie pour nous par des gémissements ineffables »; La prière n’est pas un acte rhétorique ou un exercice d’éloquence. Par elle nous parlons avec Dieu de notre vie avec simplicité, soit pour le remercier, soit pour lui demander pardon, soit pour intercéder et lui présenter nos demandes urgentes. Dieu aime que nous lui parlions comme un papa père qui aime entendre tout ce que ses enfants veulent lui confier. Je voudrais conclure par une annonce qui réjouira nombre d’entre vous et pourra faire plaisir à plusieurs. Un espace de prière sera aménagé sur le terrain de l’Eleona et des pères blancs. Un lieu unique qui donne sur la vieille ville de Jerusalem et qui baigne dans le calme et la spiritualité du Mont des Oliviers. Un grand merci au Consulat de France à Jerusalem, aux pères blancs et aux sœurs carmélites pour ce projet commun qui rendra service aux pèlerins et à l’église locale et qui sera inauguré le 15 novembre prochain. Que sainte Thérèse intercède pour nous tous et nous enseigne comment prier. Amen ■ 15 octobre 2011 † Wiliam Shomali, Evêque auxiliaire pour Jérusalem ✦ ✦ ✦ Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin 376 In memoriam Le 20 Octobre 2011, le Père Giovanni Battistelli, Custode de Terre Sainte de 1998 à 2004, est entré dans le repos éternel. Le Père Giovanni Battistelli a servi fidèlement l’ordre des Franciscains en Terre Sainte depuis 59 ans dans une diversité de fonctions. Il a passé plusieurs années en Egypte et a été choisi comme Custode de Terre Sainte en 1998. Le Père Giovanni, qui a reçu le Pape Jean-Paul II dans les Lieux Saints au cours de sa visite en Terre Sainte en 2000, a également joué un rôle important dans le développement de la communauté catholique hébréophone en Israël. Il a permis au Père Pierbattista Pizzaballa, Custode actuel, de venir travailler dans la kehillot et a également inauguré la Maison de Saint-Siméon et Anne à Jérusalem, qui est devenu le foyer de la Kehilla de Jérusalem et siège du Vicariat de Saint-Jacques. Nous offrons nos condoléances aux Franciscains. Que sa mémoire soit une source de bénédiction. Vicariat hébréophone 04.10.11 : Décès au Carmel du pater Sr Marie des Anges, première carmélite jordanienne, est retournée vers le Père mardi 4 octobre 2011 à l’aube, entourée de la prière de ses sœurs du Carmel du Pater. Quelques jours avant son hospitalisation, elle confiait être prête pour rejoindre Celui qu’elle attendait depuis longtemps et à qui elle avait voué tout son amour et toute sa fidélité de carmélite. Originaire de Jordanie, née à Beit Jala (Palestine), elle est entrée à l’âge de 20 ans au Carmel du Pater du Mont des Oliviers (Jérusalem). Elle y a passé 65 ans où elle a témoigné de sa foi, de sa fidélité dans la prière, sa constance dans ses amitiés, sa joie communicative et son immense courage pour porter la souffrance physique qui ne l’a pas épargnée. 14.12.11 : Décès d’une sœur de Ste Dorothée Sœur Innocenta s’est éteinte à 91 ans. Elle fut missionnaire pendant 48 ans en Espagne et en Terre Sainte au sein de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Dorothée, filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Au service du Patriarcat latin de Jérusalem de 1961 à 1978, Sœur Innocentina est envoyée à Madrid pour devenir supérieure de la communauté locale pendant six ans. Elle reviendra en Terre Sainte en 1984 qu’elle ne quittera plus. Elle servit notamment comme Supérieure de la Congrégation présente au Patriarcat latin de Jérusalem. R.I.P