Ordres sous l’Ancien Régime
Dans l'Antiquité déjà, des récompenses étaient décernées aux militaires et civils méritants. Les Grecs
connaissaient les couronnes de laurier; les Romains attribuaient des "phaléra" - plaquettes métalliques - aux
militaires, pour les attacher à leurs cuirasses, des “couronnes murales” (en forme de mur) à mettre sur leur tête,
des chaînes et des bracelets.
Pendant les croisades, nombreux ordres religieux furent créés, dans le but de délivrer la Terre Sainte, et de
protéger les Lieux Saints fréquentés par les pèlerins. Ils se distinguaient entre eux par des croix de formes et
couleurs différentes, apposées sur leurs manteau et bouclier. Les ordres avaient une organisation stricte, régie
par des statuts rituels et hiérarchiques. La responsabilité en incombait aux grands maîtres et aux commandeurs.
Les ordres étaient entièrement placés sous la tutelle du pape. Après la débâcle militaire en Terre Sainte, ils
furent basés sur les îles de Rhodes et de Malte, et dans plusieurs villes occidentales. Plusieurs d'entre eux
exercèrent une grande influence et demeurent, aujourd'hui encore, très actifs: les Chevaliers du Saint-Sépulcre,
les Chevaliers de Malte (à l'origine les Chevaliers Hospitaliers de l'Ordre de Saint-Jean, dénommés par la suite
Ordre de Rhodes), l'Ordre Teutonique (allemand), l'Ordre des Templiers, etc.…
A l'instar des religieux, les dirigeants laïcs fondèrent leurs propres ordres à des fins politiques. Ceux-ci étaient
placés, avec l'accord du pape, sous le patronage d'un saint. Une chapelle leur était dédiée, desservie par des
religieux priant pour le salut des âmes des membres de l'Ordre. Parmi eux, épinglons l'Ordre de la Jarretière
(1348), l'Ordre de Saint-Michel de France (1423), l'Ordre bourguignon de la Toison d'Or (1430), l'Ordre de
l'Eléphant blanc du Danemark (1462) et beaucoup d'autres encore.
Les insignes de ces ordres sont constitués de symboles héraldiques, de représentations religieuses, de croix,
ou d'une combinaison des trois. L'Ordre ne se compose souvent que d'une classe et ne compte qu'un nombre
limité de membres, souvent fixé à 24 chevaliers et souverains.
Les Ordres de Mérite
A l'inverse des ordres d'Ancien Régime, les ordres de mérite n'étaient pas destinés à décorer quelques élus,
mais à récompenser le plus grand nombre de méritants, afin de diffuser des valeurs au sein de la population et
de l'armée.
Ces ordres naquirent dès la fin du XVIIe siècle. Le premier d'entre eux, l'Ordre français de Saint-Louis, fut créé
par Louis XIV, en 1693. Dans nos régions, l'Ordre autrichien de Marie-Thérèse couronnait, à partir de 1757, un
acte de bravoure extrême accompli en temps de guerre. Parmi nos concitoyens, les Princes de Ligne en sont
les plus illustres détenteurs. Les guerres napoléoniennes verront une explosion du nombre d'ordres, par
nécessités militaire et politique. Les nouveaux états, tels le Royaume de Westphalie, le Royaume des Deux-
Siciles et plus tard le Royaume de Hollande, se dotèrent ainsi d'outils de propagande.
Pour distinguer les grands des petits mérites, ces ordres se subdivisaient en plusieurs classes: au nombre de
trois, puis de cinq (auxquelles des médailles seront adjointes par la suite), comme l'Ordre de la Légion d'honneur.
La plus haute classe est la Grand-Croix (aussi nommée Grand Cordon), directement suivie par le Grand Officier,
le Commandeur, l'Officier et le Chevalier. Les médailles sont souvent divisées en or, argent et bronze.
Souvent des rentes ou d’autres avantages matériels sont attachés à ces ordres.
L'Ordre de la Légion d'honneur est un ordre typique des ordres de mérite.
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