206 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XVI - n° 6 - novembre-décembre 2013
ÉDITORIAL
”
Pour conclure, à ce jour la radiographie pulmonaire reste le moins mauvais gold standard
de la PAC. L’important reste que le clinicien qui en formule la demande en connaisse les limites :
erreurs par excès quand la ou les opacités radiologiques sont anciennes ou d’origine non infectieuse ;
erreurs par défaut quand la radiographie pulmonaire est normale alors qu’il existe un foyer de râles
crépitants. C’est d’ailleurs dans ces cas difficiles que l’apport des biomarqueurs comme
lapro calcitonine est intéressant.
Faut-il effectuer une radiographie pulmonaire
pour le suivi à court terme ?
En cas d’évolution clinique défavorable d’une PAC, toutes les recommandations s’accordent
sur la nécessité d’effectuer ou de répéter les radiographies pulmonaires afin de détecter
une abcédation, une pleurésie associée ou une extension.
A contrario, en cas d’évolution clinique favorable d’une PAC, très peu de recommandations
seprononcent sur la nécessité, ou même sur l’intérêt, d’une radiographie pulmonaire de clôture.
Celapeut s’expliquer par la difficulté à en fixer la date par rapport à la fin de l’antibiothérapie,
danslamesure où les délais denormalisation radiographique d’une PAC varient considérablement
selon labactérie en cause, l’âgedu patient et ses comorbidités. En pratique, les experts s’accordent
surundélai minimal de21jours chez le sujet jeune et de 2 mois chez le sujet âgé
et/ou avec comorbidité.
En effet, la persistance d’anomalies radiographiques significatives au-delà de ces périodes incite
àréaliser un scanner thoracique et une endoscopie bronchique pour ne pas méconnaître
unelésionendobronchique en amont de la pneumonie ou des lésions bronchopulmonaires
sous-jacentes à la pneumonie.
Faut-il effectuer une radiographie pulmonaire
pour le suivi à long terme ?
Si l’on considère que la prise en charge d’une récidive de pneumonie diffère de celle d’une
première pneumonie, tout doit être fait pour ne pas rester dans le flou d’“infections respiratoires
basses” à répétition ou pis, de “pneumonies” à répétition sans documentation radiographique.
Essayer de documenter au maximum les épisodes de pneumonie est logique si l’on considère
que“les antécédents de pneumonie bactérienne” sont un facteur de risque d’évolution compliquée
et/ou de mortalité d’une PAC.
Essayer de documenter au maximum les épisodes de pneumonie et plus encore leur localisation
est fondamental si l’on considère que l’approche diagnostique du clinicien diffère selon qu’il a affaire
àun premier épisode de pneumonie, à une récidive de pneumonie(s) localisée(s) dans le même lobe
ou à une récidive de pneumonie(s) observée(s) dans des territoires différents.
C’est peut être dans ce cadre que la recommandation d’effectuer une radiographie pulmonaire
standard chez tout patient suspect de PAC trouve sa meilleure justification…, à condition de remettre
cette radiographie ou sa copie au patient, afin qu’il puisse en faire état le moment venu.
Pour en savoir plus...
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monies communautaires
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• AFSSAPS, SPILF. Antibio-
thérapie par voie générale au
cours des infections respira-
toires basses de l’adulte.
www.sante.gouv.fr
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Analyse critique et valeurs
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L’auteur déclare nepas avoir
de liens d’intérêts.
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