DOSSIER Polypose adénomateuse familiale Chirurgie colorectale prophylactique Prophylactic colorectal surgery F. Bretagnol*, A. Rault* L a prise en charge des patients ayant une polypose adénomateuse familiale (PAF) est liée au dépistage et à la prévention des différentes tumeurs, dont le cancer colorectal (CCR), qui survient dans 100 % des cas chez les patients ayant une PAF classique. Le traitement préventif proposé n’est actuellement que chirurgical, car il n’existe pas de traitement médical curatif. En effet, seule l’exérèse chirurgicale préventive peut diminuer (colectomie totale avec anastomose iléorectale [AIR]) ou abolir (coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale [AIA]) le risque de cancer. Mais cette chirurgie n’est pas anodine ; sa morbidité n’est pas négligeable, et elle est mutilante, avec des séquelles non seulement sur la fonction digestive mais aussi, potentiellement, sur la fonction sexuelle et reproductrice. Il n’existe que très peu de données dans la littérature, et dans tous les cas avec un niveau de preuve relativement faible. Des recommandations concernant la chirurgie prophylactique des cancers avec prédisposition génétique ont été publiées récemment par l’Institut national du cancer (INCa) en 2009 (1). Quand proposer une chirurgie prophylactique ? La question posée est de savoir s’il existe des critères prédictifs de CCR, qui imposeraient indirectement une chirurgie préventive. L’âge * Service de chirurgie digestive, hôpital Foch, Suresnes. L'âge de la chirurgie préventive ne fait pas à ce jour l’objet d’un consensus. Elle est proposée dans la troisième décade (entre 20 et 30 ans) dans les pays anglo-saxons et souvent plus tôt en Europe. En fait, la justification théorique de l’indication chirurgicale repose sur l’âge moyen de survenue du CCR dans la PAF. Une étude rétrospective de 1 050 sujets parents au premier degré de patients atteints de PAF (registre national du Japon) a montré que l’âge moyen d’apparition d’un CCR était de 41,1 ± 11 ans pour les hommes et de 38,3 ± 11 ans pour les femmes (2). Le taux cumulé de prévalence du CCR était supérieur à 1 % pour les patients âgés de 20 à 24 ans et atteignait 50 % à l’âge de 44 ans. Les auteurs recommandaient une chirurgie prophylactique dès l’âge de 24 ans. De plus, parmi 1 764 patients (soit 628 familles) du même registre japonais, une seconde étude a montré que le risque de CCR ne devenait très supérieur à celui de la population générale qu’à partir de l’âge de 20 ans et qu’il n’y avait aucun décès avant l’âge de 15 ans (3). La même conclusion est fournie par l’équipe de la Cleveland Clinic qui a recensé, parmi 26 registres de PAF (9 en Amérique du Nord, 11 en Europe, 1 en Israël et 5 en région australe), 14 patients âgés de moins de 20 ans ayant un CCR invasif, soit 1 cas pour 157 familles ou 1 cas pour 471 patients (4). Parmi eux, un seul patient était âgé de moins de 15 ans. En pratique, l’âge de 20 ans semble être raisonnable pour proposer une chirurgie préventive. Avant cet âge, 2 critères doivent guider la décision : le grade de dysplasie et l’aspect de la polypose, incluant la taille et le nombre des polypes. Le phénotype Le phénotype de la polypose colique, c’est-à-dire le nombre et la taille des polypes, est un critère majeur dans la décision chirurgicale. Une étude rétrospective portant sur plus de 300 patients ayant eu une colectomie préventive pour PAF a évalué les facteurs de 214 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 5 - septembre-octobre 2013 HGE 5(XVI) SEPT OCT 2013.indd 214 22/10/13 11:45 Points forts »» Le surrisque de cancer colorectal pour les patients porteurs de polypose adénomateuse familiale par rapport à la population générale est net à partir de l’âge de 20 ans. »» Le nombre et la taille des polypes sont 2 critères majeurs dans la décision d’une chirurgie préventive. »» La coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale est l’intervention de référence, car elle supprime le risque de cancer. Elle est recommandée en cas d’atteinte sévère. »» La colectomie totale avec anastomose iléorectale est recommandée chez les patients ayant une polypose non sévère. »» Des études récentes semblent montrer tout le bénéfice de l’abord laparoscopique pour l’anastomose iléoanale, en termes de taux de fertilité. risque prédictifs de CCR (5). Le taux de cancer sur les pièces opératoires était de 22 %. En analyse multivariée, le nombre de polypes et l’âge étaient des facteurs indépendants prédictifs de la survenue d’un cancer. Un nombre de polypes supérieur à 1 000 était associé à un risque de CCR multiplié par 2,3. Dans l’étude de L. Bertario et al., le risque de développer un CCR était multiplié par 4,6 chez les patients ayant plus de 30 polypes rectaux par rapport à ceux qui en avaient moins de 10 (6). De plus, J. Church et al. ont étudié la corrélation entre la sévérité de la PAF, le risque de cancer après AIR et le nombre de polypes rectaux (7). Ils ont montré qu’il existait une corrélation entre le nombre de polypes rectaux (≤ 5 polypes, entre 6 et 19, ≥ 20), le type de chirurgie (AIR ou AIA), la sévérité de la maladie et le risque de cancer. Un nombre inférieur à 5 adénomes rectaux était prédictif d’une PAF modérée (85 % des cas), donc avec un risque faible de cancer et de proctectomie secondaire, alors que les patients ayant plus de 20 polypes avaient un phénotype de PAF sévère avec un risque élevé de cancer et donc de proctectomie secondaire. La présence de moins de 5 polypes rectaux était le plus souvent associée à une atteinte légère. Dans cette présentation clinique, une colectomie préventive avec AIR était proposée ; le risque de survenue d’un CCR était nul dans les suites de la colectomie chez 80 patients, sur un suivi médian de plus de 10 ans. En revanche, pour les patients ayant plus de 20 polypes rectaux, le taux de proctectomie était de 50 % dans cette série, et 13 patients sur 37 ont eu une proctectomie, dont 4 pour un cancer. En pratique, le dépistage endoscopique des polypes colorectaux détermine la date de la chirurgie préventive ; il est recommandé à partir de 10 ou 12 ans chez les patients ayant un diagnostic génétique de PAF et doit être annuel jusqu’à environ 40 ans, âge auquel l’expressivité de la maladie atteint un niveau proche de 1. En l’absence d’adénome de plus de 5 mm, à composant villeux ou en dysplasie de haut grade, la chirurgie peut être retardée. Les recommandations de l’INCa Les recommandations indiquent que l’âge auquel la chirurgie préventive doit être proposée dépend du phénotype colorectal (grade C) : vers l’âge de 20 ans, ce qui est le plus fréquent, avant l’âge de 20 ans, si le risque de dégénérescence apparaît élevé (nombre d’adénomes, taille et degré de dysplasie), ou plus tardivement – sachant que le risque de CCR devient significatif après 25 ans –, uniquement si le nombre de polypes reste limité et que ces polypes sont petits (< 5 mm) et de dysplasie de bas grade. Techniques et choix de la chirurgie prophylactique Le but de la chirurgie prophylactique est de supprimer, ou du moins de réduire le risque de CCR. Deux types d’interventions peuvent être proposés : la coloproctectomie totale avec AIA et la colectomie totale avec AIR. Le choix dépend, certes, de la sévérité de l’atteinte de la PAF et de l’âge du patient, l’AIA apparaissant comme l’intervention de référence ; mais d’autres facteurs doivent entrer en jeu, tels que le risque de séquelles fonctionnelles digestives et génito-urinaires (désir de grossesse) et l’adhésion du patient. Coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale Mots-clés Polypose adénomateuse familiale Cancer colorectal Anastomose iléoanale Anastomose iléorectale Highlights »» The risk of colorectal cancer for patients with familial adenomatous polyposis is crucial at the age of 20 years. »» N u m b e r a n d s i z e a r e 2 essential factors to decide or not of prophylactic surgery. »» Ileal pouch anal anastomosis (IPAA) is the gold standard treatment to suppress the colorectal cancer risk. This operation is warranted in case of severe lesion. »» Ileorectal anastomosis is warranted in patients with moderate polyposis. »» Recent studies showed the benefit of laparoscopic IPAA in terms of postoperative fertility. Keywords Familial adenomatous polyposis Colorectal cancer Ileal pouch anal anastomosis Ileorectal anastomosis L’AIA avec réservoir iléal en J est l’intervention de référence, puisqu’elle permet l’exérèse de tout le côlon et du rectum, supprimant ainsi le risque de survenue d’un CCR. Mais c’est une intervention complexe dont la morbidité, de l’ordre de 25 %, n’est pas négligeable (8). La dissection du rectum ne devra pas être carcinologique mais au contact du rectum, excepté dans les cas où il existe une dysplasie de haut grade, un cancer (sur le côlon ou sur le rectum), un adénome de plus de 3 cm et un âge du patient supérieur à 30 ans. L’AIA peut être réalisée manuellement ou mécaniquement. Les résultats d’une méta-analyse (9) montrent que l’AIA mécanique donne un meilleur résultat fonctionnel avec significativement moins de souillures nocturnes (OR = 2,7 ; p < 0,0001) et moins d’utilisation de protections (OR = 4,1 ; p = 0,007). Il n’y avait pas de différence concernant le nombre de La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 5 - septembre-octobre 2013 | 215 HGE 5(XVI) SEPT OCT 2013.indd 215 22/10/13 11:45 DOSSIER selles quotidiennes ni le recours aux ralentisseurs du transit. Par ailleurs, dans cette revue où étaient aussi inclus des patients porteurs d’une rectocolite hémorragique, le risque de dysplasie au niveau de la muqueuse transitionnelle était identique. Nous avons montré la faisabilité de la réalisation de l’AIA par laparoscopie. Dans une étude prospective portant sur 82 patients, le taux de conversion en chirurgie ouverte était de 11 %, avec un taux de fistule anastomotique clinique de 10 % et un taux de réopération de 6 % (10). Colectomie totale avec anastomose iléorectale Comparée à l’AIA, l’AIR est une intervention plus simple, techniquement, qui peut aussi être réalisée par voie laparoscopique avec une faible morbidité et une durée d’hospitalisation de l’ordre de 1 semaine avec une reprise des activités rapide, ce qui est un élément important pour les jeunes patients scolarisés. Le plus souvent, elle ne nécessite pas d’iléostomie temporaire de protection. La fonction digestive est en général satisfaisante, avec cependant un risque de selles fréquentes (plus de 5 par jour) et impérieuses dans 10 % des cas. Ainsi, la conservation de la charnière rectosigmoïdienne est souhaitable, et il s’agit donc plutôt d’une anastomose sur le bas sigmoïde, cela permettant de réduire le risque fonctionnel (11). Le problème est que ce type de chirurgie impose une surveillance régulière, annuelle, du fait du risque de CCR sur le moignon rectal. A. Sinha et al. ont montré, parmi 427 patients opérés d’une AIR pour PAF, un taux de 11 % de cancer sur le moignon rectal (12). Les facteurs prédictifs de survenue d’un cancer étaient un nombre de polypes rectaux supérieur à 20, une mutation du gène APC, un nombre de polypes coliques supérieur à 500 et une chirurgie initiale réalisée avant l’âge de 25 ans. Mais la surveillance régulière endoscopique ne permet pas d’annuler le risque de cancer rectal après AIR. En effet, une équipe a montré que le risque de cancer était de 12,5 % à l’âge de 65 ans et que plus des 3/4 des patients avaient eu dans l’année précédente une endoscopie considérée comme normale (13). Choix entre AIA et AIR ◆◆ Risque de cancer Il est évident qu’après une AIR, il persiste un risque de cancer sur le moignon, qui varie, dans la littérature, Exacerbations de l’hépatite Exacerbations de la maladie au cours du traitement* Si cirrhose : risque plus important de décompensation hépatique suite à exacerbation de l’hépatite: surveillance étroite pendant le traitement. Exacerbations de la maladie après l’arrêt du traitement* Fonction hépatique surveillée régulièrement tant au plan clinique que biologique pendant au moins 6 mois après l’arrêt du traitement contre l’hépatite B. Si nécessaire, reprise du traitement contre l’hépatite B. Patients atteints d’une maladie hépatique avancée ou de cirrhose : arrêt du traitement non recommandé car une exacerbation de l’hépatite post-traitement pourrait entraîner une décompensation hépatique. Les exacerbations de la maladie hépatique sont particulièrement graves et peuvent même s’avérer fatales chez les patients atteints d’une maladie hépatique décompensée. Co-infection par l’hépatite C ou D*. Co-infection par le VIH 1 et l’hépatite B * Acidose lactique, associée habituellement à une stéatose hépatique et observée lors de traitements par les analogues nucléosidiques. Le risque d’apparition d’une acidose lactique, effet de classe des analogues nucléosidiques, lors du traitement par le Viread, est faible mais cependant non exclu. Symptômes précoces (hyperlactatémie symptomatique) : troubles digestifs bénins (nausées, vomissements et douleurs abdominales), sensation de malaise général, perte d’appétit, perte de poids, symptômes respiratoires (respiration rapide et/ou profonde) ou neurologiques (incluant un déficit moteur). Interruption du traitement par analogues nucléosidiques en cas d’hyperlactatémie symptomatique et d’acidose métabolique/lactique, d’une hépatomégalie évolutive ou d’une élévation rapide des transaminases. Administration avec une prudence particulière chez tous les patients (notamment les femmes obèses) ayant une hépatomégalie, une hépatite ou tout autre facteur de risque connu d’atteinte hépatique et de stéatose hépatique (y compris certains médicaments ou l’alcool). Patients co-infectés par le virus de l’hépatite C et traités par un interféron alpha et la ribavirine : particulièrement exposés. Patients à risque élevé : surveillance étroite. Lipodystrophie* Dysfonctionnement mitochondrial * Syndrome de restauration immunitaire* Ostéonécrose* Chez la personne âgée* Excipients à effet notoire* Lactose Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions. Utilisation concomitante non recommandée* Autres interactions*. Etudes menées avec d’autres médicaments Fertilité, grossesse et allaitement Grossesse* Allaitement* Fertilité* Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines* Effets indésirables Résumé du profil de sécurité d’emploi* De rares cas d’effets indésirables de type atteinte rénale, insuffisance rénale et tubulopathie rénale proximale (y compris syndrome de Fanconi), entraînant parfois des anomalies osseuses (pouvant dans de rares cas favoriser la survenue de fractures), ont été rapportés chez des patients recevant Viread. Il est recommandé de surveiller la fonction rénale chez les patients recevant Viread. Des effets indésirables, le plus souvent légers, associés à Viread sont attendus chez environ un quart des patients traités. Lors des études cliniques chez les patients infectés par le VHB, l’effet indésirable survenu le plus fréquemment sous Viread a été la nausée (5,4%). Une exacerbation aiguë de l’hépatite a été rapportée chez des patients sous traitement ainsi que chez des patients ayant arrêté le traitement contre l’hépatite B. Description de certains effets indésirables particuliers* Autre(s) population(s) particulière(s)* Surdosage* PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES Propriétés pharmacodynamiques* Classe pharmacothérapeutique : Antiviraux à usage systémique ; inhibiteurs nucléosidiques et nucléotidiques de la transcriptase inverse, code ATC : J05AF07 Mécanisme d’action et effets pharmacodynamiques* Efficacité et sécurité cliniques* Population pédiatrique* Propriétés pharmacocinétiques Absorption* Distribution* Biotransformation* Elimination* Linéarité/non-linéarité* Age* Sexe* Origine ethnique* Population pédiatrique* Insuffisance rénale* Insuffisance hépatique* Pharmacocinétique intracellulaire* Données de sécurité précliniques*. DONNEES PHARMACEUTIQUES* Durée de conservation 5 ans. Précautions particulières de conservation*. Nature et contenu de l’emballage extérieur* TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE Gilead Sciences International Limited Cambridge CB21 6GT Royaume-Uni. Représentant local : Gilead Sciences, 65 quai Geroges Gorse, 92100 Boulogne Billancourt. Tél : 01.46.09.41.00 NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE EU/1/01/200/001; CIP N° 3400935850010 CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE : Liste I - Prescription Initiale Hospitalière annuelle. Prix public : 365,64€ (CTJ : 12,19€) - Remb. Séc. Soc. 100% - Coll. – Rétrocession - Indication chez l’adolescent non remboursable à la date du 30 septembre 2013 (demande d’admission en cours). DATE DE PREMIERE AUTORISATION 5 février 2002 / DATE DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION 14 décembre 2011 DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE 30 mai 2013 *Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site internet de l’Agence européenne des médicaments http://www.ema.europa.eu VIR/FR/13-03//1101a - Visa ANSM : 13/04/67279692/PM/003 HGE 5(XVI) SEPT OCT 2013.indd 217 22/10/13 11:45 DOSSIER Polypose adénomateuse familiale F rédéric Bretagnol déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. Chirurgie colorectale prophylactique de 13 à 59 % sur 25 ans de suivi. Ce risque dépend surtout de la durée d’évolution de la maladie. J. Church et al. (14) ont étudié le risque de cancer et de proctectomie complémentaire après AIR chez 213 patients. Ces derniers étaient classés en 3 groupes : groupe 1 : ≤ 5 polypes rectaux ; groupe 2 : entre 6 et 19 polypes ; groupe 3 : ≥ 20 polypes. Le risque de cancer et de proctectomie était respectivement de 0 à 6 %, 4 à 5 % et 10 à 35 %. Il y avait une différence significative entre les groupes 1 et 2 pour le risque de cancer (p = 0,006) et pour le risque de proctectomie (p = 0,02). La survenue d’un cancer après AIA développée sur la muqueuse transitionnelle est exceptionnelle. Moins de 10 cas ont été publiés, également répartis entre AIA mécanique et manuelle. Aucune étude n’a comparé l’AIA et l’AIR dans la littérature. Une méta-analyse a rapporté les résultats de 12 études comparant l’AIR (462 patients) à l’AIA (535 patients) pour PAF (15). Avec un recul moyen de 3 ans, le risque de cancer rectal était nul après AIA et il était de 5,5 % après AIR. Mais la survenue d’adénomes dans le canal anal après AIA, qu’elle soit manuelle ou mécanique, a été rapportée. Une étude a montré, chez 60 patients avec AIA, que l’incidence des polypes du réservoir était de 57 % (n = 32) [16]. Cette survenue était corrélée à l’âge des patients ainsi qu’à la durée d’évo- lution après la chirurgie mais non à la sévérité de l’atteinte colorectale initiale. Les recommandations permettent de proposer une AIR aux patients ayant une PAF avec moins de 1 000 polypes coliques et moins de 5 polypes rectaux, sous réserve qu’une surveillance régulière du moignon rectal soit assurée. ◆◆ Fertilité Le risque d’infertilité doit être exposé aux patientes avant la réalisation d’une AIA ; en cas d’AIR, le risque est négligeable. En effet, la coloproctectomie totale pourrait provoquer une obstruction complète unilatérale ou bilatérale des trompes, ce qui expliquerait la baisse de la fertilité après une AIA. Pourtant, 2 études très récentes ont montré que l’abord laparoscopique pourrait réduire le risque d’infertilité (17, 18). Une première étude prospective hollandaise et belge (17) incluant 179 patients a comparé la fertilité après AIA laparoscopique (n = 112) et AIA par laparotomie (n = 67). Les auteurs ont montré que le taux de grossesse était significativement plus élevé chez les patientes opérées par laparoscopie. Dans une seconde étude (18), les auteurs ont montré que le taux d’infertilité parmi 63 patientes ayant eu une AIA laparoscopique était de 27 %, sans différence significative avec un groupe contrôle de patientes ayant subi une appendicectomie laparoscopique (90 versus 86 % à 3 ans ; p = 0,037). ■ Références bibliographies 1. Chirurgie prophylactique des cancers avec prédisposition génétique. Coll. Recommandations et référentiels. Boulogne-Billancourt : INCa, décembre 2009. 2. Iwama T, Mishima Y. Mortality in young first-degree relatives of patients with familial adenomatous polyposis. Cancer 1994;73(8):2065-8. 3. Iwama T, Mishima Y, Utsunomiya J. The impact of familial adenomatous polyposis on the tumorigenesis and mortality at the several organs. Its rational treatment. Ann Surg 1993;217(2):101-8. 4. Church JM, McGannon E, Burke C, Clark B. Teenagers with familial adenomatous polyposis: what is their risk for colorectal cancer? Dis Colon Rectum 2002;45(7):887-9. 5. Debinski HS, Love S, Spigelman AD, Phillips RK. Colorectal polyp counts and cancer risk in familial adenomatous polyposis. Gastroenterology 1996;110(4):1028-30. 6. Bertario L, Russo A, Sala P et al. Survival of patients with hereditary colorectal cancer: comparison of HNPCC and colorectal cancer in FAP patients with sporadic colorectal cancer. Int J Cancer 1999;18:80(2):183-7. 7. Church J, Burke C, McGannon E, Pastean O, Clark B. Predicting polyposis severity by proctoscopy: how reliable is it? Dis Colon Rectum 2001;44(9):1249-54. 8. Heuschen UA, Hinz U, Allemeyer EH et al. Risk factors for ileoanal J pouch-related septic complications in ulcerative colitis and familial adenomatous polyposis. Ann Surg 2002;235(2):207-16. 9. Lovegrove RE, Constantinides V, Heriot AG et al. A comparison of hand-sewn versus stapled ileal pouch anal anastomosis (IPAA) following proctocolectomy: a meta-analysis of 4183 patients. Ann Surg 2006;244(1):18-26. 10. Lefevre JH, Bretagnol F, Ouaissi M et al. Total laparo­ scopic ileal pouch-anal anastomosis: prospective series of 82 patients. Surg Endosc 2009;23(1);166-73. 11. Da Luz Moreira A, Kiran RP, Lavery I. Clinical outcomes of ileorectal anastomosis for ulcerative colitis. Br J Surg 2010;97(1):65-9. 12. Sinha A, Tekkis PP, Rashid S, Phillips RK, Clark SK. Risk factors for secondary proctectomy in patients with familial adenomatous polyposis. Br J Surg 2010;97(11):1710-5. 13. Vasen HF, Van Duijvendijk P et al. Decision analysis in the surgical treatment of patients with familial adenomatous polyposis: a Dutch-Scandinavian collaborative study including 659 patients. Gut 2001;49(2):231-5. 14. Church J, Burke C, McGannon E, Pastean O, Clark B. Predicting polyposis severity by proctoscopy: how reliable is it ? 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