Les avancées de floraison des arbres fruitiers présentant une phase de dormance, une double réponse phénologique aux accroissements de température J.M. Legave UMR 1098, F-34060 Montpellier [email protected] Contexte Le réchauffement climatique et ses impacts agronomiques La vulnérabilité des arbres fruitiers (pérennité, multiples effets de la température,…) Objectifs Description de l’impact récent sur la phénologie florale à l’échelle Européenne – Compréhension des effets des accroissements de température Quelles conséquences agronomiques et adaptations possibles ? Quelques sites Européens plus particulièrement étudiés 51°à 43°N, 0°30 W à 12°E altitude: 30 - 480 m Gembloux Bonn Angers Conthey Trento Bergerac Nîmes Forli Un réchauffement global d’environ 1°C depuis la fin des années 80, mais avec des différences régionales (notamment réchauffement relativement marqué en France) Variation saisonnière du réchauffement, plus accentué en hiver (J, F, M) qu’en automne (O, N, D) Température moyenne mensuelle Bonn Sud Allemagne Angers Ouest France Nîmes Meknès Sud France Nord Maroc Tendance vers un début de floraison plus précoce chez le pommier à la fin des années 80 en Europe (rupture phénologique) : coïncidence avec la période de réchauffement Evolution de la moyenne mobile (sur 5 ans) de la date estimée du stade de début de floraison (F1) dans le cas de Golden Delicious 140 Gembloux 130 Jour calendaire 120 110 100 90 Bonn Angers Forli Nîmes 10 mai 30 avril 20 avril 10 avril 31 mars Tendance moins nette en régions méridionales 80 1958-62 1962-66 1966-70 1970-74 1974-78 1978-82 1982-86 1986-90 1990-94 1994-98 1998-02 2002-06 Dates moyennes du début de floraison chez le pommier avant et après réchauffement suivant différentes durées d’observation (13,18, 22 années) Méditerranéen sous influence contientale (Forli) Climat continental (Bonn) 130 Jour calendaire Jour calendaire 130 30 avril 120 110 100 90 13 18 22 13 18 22 19751987 19701987 19661987 19882000 19882005 19882009 120 110 10 avril 100 90 13 18 19751987 19701987 Climat océanique (Angers) 22 19882000 19882005 19882009 13 18 22 19882000 19882005 19882009 130 Jour calendaire Joiur calendaire 18 Climat Méditerranéen(Nîmes) 130 120 20 avril 110 100 90 19661987 13 13 18 22 13 18 22 19751987 19701987 19661987 19882000 19882005 19882009 120 110 10 avril 100 90 13 19751987 19701987 19661987 Estimations de l’avancée moyenne du stade F1 pour Golden Delicious en Europe: plus intense en climat continental (Bonn) qu’océanique (Angers) et méditerranéen (Nîmes) Durée d'observation (années) 13 18 22 Avancée moyenne (jours) Bonn Forli Angers Nîmes 12 9 7 6 11 7 7 10 6 Même tendance d’avancée de la pleine floraison (F2) chez le pommier Golden Delicious, exemple sur trois sites Bonn Conthey (Suisse) Nîmes 140 10 mai 130 Jour calendaire 120 110 100 90 80 1958-62 30 avril 20 avril 10 avril Tendance moins nette en climat méditerranéen 31 mars 1962-66 1966-70 1970-74 1974-78 1978-82 1982-86 1986-90 1990-94 1994-98 1998-02 2002-06 Estimations de l’avancée moyenne du stade F2 pour Golden Delicious et le poirier Williams en Europe: très similaires aux avancées F1; impact général (stades/espèces) Durée d'observation (années) 13 18 22 F2 pommier golden delicious Bonn Conthey 11 9 12 8 11 F2 poirier Williams Angers Conthey 10 10 9 7 Avancée moyenne (jours) Moyenne mobile de la durée entre le stade F1 et le stade F2 chez le pommier Golden Delicious: relativement réduite en Europe, excessive en climat doux (Maroc) Bonn Nimes Meknès 30 25 Etalement de la floraison à Meknès Nombre de jours 20 15 10 Tendance vers une réduction en climat continental (Bonn) 5 0 1958-62 1962-66 1966-70 1970-74 1974-78 1978-82 1982-86 1986-90 1990-94 1994-98 1998-02 2002-06 Compréhension des avancées de floraison: globalement accroissements limités de la T°durant la levée de dormance et plus marqués durant la croissance florale, mais des différences notables entre sites Accroissement moyen de la température mensuelle depuis 1988 (comparaison des périodes 1975-1987 et 1988-2000) durant la période correspondant à la satisfaction des besoins en froid et en chaleur pour la floraison °C 3,0 Bonn 2,5 Nîmes Plus d’effets durant la dormance à Nîmes 2,0 1,5 1,0 Croissance florale 0,5 0,0 Levée de dormance -0,5 Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Utilisation de la modélisation pour mieux comprendre les évolutions phénologiques spatio-temporelles: recours à un logiciel spécifique permettant d’estimer les dates de fin de dormance Représentation des évolutions moyennes des durées de levée dormance et de croissance selon la modélisation: 2 effets opposés du réchauffement, levée de dormance + tardive et croissance + courte (effet le + marqué); intensité de ces 2 effets + marquée en régions méditerranéennes (avancée + réduite) durée moyenne de la levée de dormance durée moyenne de la croissance florale Nîmes 1988-2000 Nîmes 1975-1987 Forli 1988-2000 Forli 1975-1987 Angers 1988-2000 Angers 1975-1987 Bonn 1988-2000 Bonn 1975-1987 0 50 100 150 Nombre de jours à partir du 1er Octobre 200 250 Conclusion Les avancées de floraison résultent d’une double réponse au réchauffement, leurs importances différentes suivant les régions peuvent être considérées comme inversement proportionnelles à l’intensité du réchauffement Le risque de gel printanier apparait ainsi plus à craindre en régions septentrionales: avancée de floraison relativement importante risque climatique restant important Le risque de durée excessive de la floraison (étalement de l’évolution phénologique) par durée excessive de la levée de dormance (besoins en froid satisfaits trop lentement et/ou tardivement) apparaît par contre à craindre en régions méridionales, notamment méditerranéennes: conséquences sur la production (pollinisation), la maturité, …. Etalements de floraison à l’échelle de l’arbre ou de la gamme variétale en climat ‘doux’: notre futur en France ? Décalage de floraison chez l’amandier préjudiciable à l’inter-pollinisation (Maroc) Maturité excessivement échelonnée chez le pommier (Brésil) Fleurs Fruits Variété en début de végétation Variété en fleurs Quelles possibilités d’adaptation ? - l’adaptation des techniques culturales: taille tardive, maîtrise de la pollinisation (possibilités limitées / l’ampleur attendue du réchauffement) - l’adaptation régionale: changement de culture (source de bouleversements des spécificités régionales, mais aussi nouvelles opportunités régionales) - l’adaptation génétique (cultivars, voire PG): à la mesure du challenge, si rapidement engagée en partenariats recherche - développement Merci pour votre attention Multiplicité/complexité des effets de la T°et des perturbations ou risques potentiels face au réchauffement Ef le a r Hiver flo ) e nc leur a ss ch a i o cr e n / ts oins e f Ef Bes ( fe Risque gel Perturbations architecture, initiation florale ce an en orm ins e d eso e d (B vé es / le oral ) ets s fl froid Eff che au éb Risque T° trop Réchauffement élevées Risque T° basses insuffisantes Automne ts /c Printemps ro is (B san es ce oi ns ram en ea T° u x ) et fr u i ts Perturbations croissance, qualité du fruit Perturbations qualité différenciation florale Eté