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Broderie
traditionnelle
faite à la main
par des
femmes
nahuatl
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Une initiative tournée vers le
développement local à partir du travail
féminin organisé …
Association Arrière-Cour,
soutenue par
Beguinas AC
Les étapes vers le renforcement d’une activité
commerciale artisanale:
Broderie traditionnelle
Accompagnement: Guillemette Durdan et Adriana Bermeo
Les objectifs du projet…
Objectif général
Accompagner un groupe de femmes
brodeuses
vers
une
démarche
organisationnelle ayant pour objectif
leur auto-gestion
économique et
productive.
Renforcer l’économie paysanne en
s’appuyant sur les méthodes de
l’éducation populaire.
Le développement de ce projet
requiert des financements permettant
la formation à de nouvelles techniques
et
l’acquisition
de
nouvelles
compétences, la rémunération du
travail, l’achat du matériel nécessaire à
la production, l’acquisition d’un local…
Cela implique la recherche active de
partenaires et de financeurs au niveau
local, national et international.
Objectifs spécifiques
Revaloriser la dimension culturelle et
l'identité indienne paysanne à travers la
broderie traditionnelle qui peut devenir
vecteur du renforcement de l’économie
locale.
Activités
-Réalisation d’un catalogue.
-Amélioration de la qualité des
produits.
-Ateliers “valorisation culturelle”,
Ce-Acatl
Les femmes de la communauté Nahuatl de
Yohualichan sont organisées depuis près de 15 ans.
Aujourd’hui, plus de 20 femmes obtiennent des
revenus réguliers grâce à leur implication dans la
coopérative. Elles ont retrouvé la fierté de leur
culture et ont appris à valoriser cette richesse en
récupérant d’anciennes pratiques: le tissage
traditionnel, la broderie, la cuisine ancestrale. Leur
projet actuel vise à ouvrir un cabinet de médecine
traditionnelle. Nous les avons rencontrées; elles sont
prêtes à partager leur expérience avec les femmes
d’Atla.
Activités
Objectifs spécifiques
Valoriser les activités productives et
domestiques
des
femmes
en
les
accompagnant
dans
un
processus
d'empowerment. Leur permettre de ce fait
d’agir en faveur de leur autonomie a travers
une activité économique durable et pérenne
dont les objectifs organisationnels sont
définis conjointement .
-Projet
de
santé
visuelle:
sensibilisation, ophtalmologie, lampes,
brasiers écologiques.
-Apprentissage de la couture à la
machine.
-Ateliers “sensibilisation et réflexion
de genre”.
-Atelier de gestion et organisation
administrative.
Substitution du foyer ouvert par un brasier écologique, permettant l’économie de bois et l’évacuation de la fumée
par la cheminée, réduisant les effets nocifs sur la santé des femmes. Communauté Totonaque de Kuwikchuchut,
municipalité de Huehuetla. Réalisation: SEDEPAC, été 2007.
Activités
Objectifs spécifiques
Soutenir
la
commercialisation
équitable de pièces brodées en
permettant l'accès à des réseaux
multiples
de
commercialisation.
Favoriser par la formation, l'autonomie
des femmes dans la vente de leurs
produits et l’achat du matériel.
Favoriser les échanges avec d’autres
groupes de femmes déjà organisées.
-Réflexion collective sur les prix.
-Formation sur les différents
types
de
marchés
et
accompagnement vers ceux-ci
(achat et vente).
-Renforcement
et
personnalisation
des
liens
commerciaux, diversification des
marchés.
Les réseaux de commercialisation sont multiples mais les femmes,
par manque d’information n’y ont pas accès. Ici, la boutique
ouverte par les femmes de Yohualichan qui la gèrent désormais
de manière autonome.
Les difficultés par lesquelles est passé le
secteur agricole mexicain sont bien connues
et sont liées principalement à la perte de
valeur de ses produits face à l’ouverture
commerciale internationale.
Introduction…
Les petits producteurs ont été les plus
affectés et cela se traduit aujourd´hui par
l’abandon des terres et une migration
massive vers les principales villes du pays, et
plus récemment vers les Etats-Unis.
Une telle situation engendre des difficultés
pour la continuité de la culture et de
l’économie indigène locale c’est pourquoi il
nous semble important de renforcer ces
activités, qui peuvent favoriser le maintien
des populations dans leur communauté
d’origine.
C’est le cas du travail de
Broderie dans le village d’Atla.
Femme Nahua vendeuse de
fruits à Pahuatlán
Atla, Municipe de Pahuatlán, Etat de Puebla, Mexique.
Le village d’Atla se situe au nord de
l’Etat de Puebla dans la zone que
l’on appelle “Sierra Norte de
Puebla”.
La langue Nahua est parlée par les
quelques 1500 habitants du village.
Vue de face du
village d’Atla
L’agriculture fait partie des principales activités au niveau local.
Dans la MILPA, le maïs est cultivé en association avec d’autres
plantes comme le frijol (haricot rouge) et les pois chiches, en plus
du café, de la canne à sucre, de la cacahuète, du gingembre
produits dans la région…
Cette caractéristique agricole est tout à fait
déterminante de l’environnement et de la
culture. En effet, le maïs constitue un élément
fondamental
de
la
cosmovision
mésoaméricaine et la Milpa, un espace de
biodiversité qui fait partie du patrimoine de
l’humanité.
Semence
du maïs
Il est également commun que les hommes
travaillent comme salariés agricoles bien
qu’il soit plus fréquent qu’ils aillent
travailler de manière temporaire à la ville
de Mexico.
De la même manière mais plus
récemment, les jeunes hommes ont
commencé à migrer aux Etats-Unis à la
recherche de meilleurs salaires.
Ces initiatives permettent le maintien de
la famille dans leur communauté mais le
manque de bras masculin rend difficile la
possibilité de continuer à réaliser la
milpa.
De plus, la différence de prix avec les
produits vendus en ville engendre une
perte de sens de la réalisation d’activités
traditionnelles avec une perte de
l’autosuffisance dans la satisfaction des
besoins de base.
Le mole un aliment typique
préparé pour la fête de la
mayordomía.
Le renforcement de la commercialisation des ouvrages brodés
implique un processus d’organisation afin que les femmes
acquièrent une plus grande autonomie et qu’elles se positionnent
comme actrices de l’amélioration de leurs conditions de vie.
Nous considérons que la vente
d’artisanat à prix plus juste, peut contribuer
au maintien des populations dans leurs
communautés.
Nous avons constaté que l’activité
artisanale constitue un complément aux
salaires des époux en plus d’un subside à la
production
agricole.
Aussi,
cette
production peut permettre aux femmes
vendeuses d’artisanat une plus grande
indépendance et autonomie.
Cependant, cette seule amélioration
n’est pas suffisante et doit être
accompagnée d’un processus d’organisation
visant l’autonomie des femmes, soutenu par
une réflexion de genre, une valorisation de la
culture indienne et du mode de vie rural afin
que cet ensemble culturel ne succombe pas
face au marché.
Les femmes impliquées dans ce projet sont indiennes Nahuatl, parlant
toujours cette langue, cultivant la milpa en plus des travaux domestiques.
Elles se répartissent sur toutes les générations, favorisant ainsi la
transmission intergénérationnelle: anciennes, adultes et adolescentes.
L’identité indienne étant fortement dévalorisée dans la culture nationale, la
broderie apparaît comme une partie de cette identité qu’il s’agit de
revaloriser.
C’est une activité transmises de
génération en génération. Bien
qu’il y ait très peu d’informations
sur ses origines, les codex
montrent qu’elle a ses racines dans
la culture préhispanique et que la
production textile a constitué l’un
des
principaux
tribus
aux
espagnols.
Comme dans d’autres régions
du pays, la broderie du huipil
féminin indiquait l’appartenance au
village étant ainsi un élément
d’identification fondamental.
Pourquoi la broderie?
Huipil porté par les femmes d’Atla.
Huipil porté dans le village otomi
voisin de San Pablito
De nos jours, le vêtement a cessé
de revêtir cette dimension
identitaire et devient de plus en
plus source de revenus. A Atla,
les femmes brodent principalement
des huipil, des chemises et des
serviettes destinés à la vente.
Les actions menées en 2007…
1. Formation du groupe de femmes.
Un groupe de 17 femmes a été constitué
sans être pour autant fermé à de nouvelles
participantes. Il respecte les affinités des
femmes
et
regroupe
toutes
les
générations. Des réunions communes
sont réalisées à chaque visite afin de
générer l’implication et un sentiment
d’appartenance.
2. La recherche de nouveaux marchés
Adriana
Bermeo.
Participation à
la « Feria del
campesino » sur
le zócalo de la
ville de México.
Intégration d’adolescentes dans le groupe.
Afin d’assurer un travail régulier à chaque
femme, nous avons recherché le soutien de
boutiques solidaires (Fondation Arroz con
Leche, Mexico, Association Beguinas,
Espagne) et participé à des ferias. Chacune
des femmes peut ainsi avoir une activité
adaptée au temps qu’elle peut y consacrer. Le
prix de leur travail est fixé de manière conjointe
entre les femmes et les porteurs de projet.
3. Amélioration de la qualité des produits
L’expérimentation de nouveaux produits
avec des matériaux de meilleure qualité
permet de mettre en valeur la finesse du
travail, d’inciter à la diversification des
modèles utilisés et de valoriser l’habileté
de ces femmes.
A la vue des nouveaux produits, les femmes manifestent une
grande fierté.
4. Réalisation d’un catalogue.
L’élaboration d’un catalogue
regroupant les modèles réalisés
par chaque femme permet d’en
valoriser la richesse au sein même
de la communauté.
Ce support de présentation
permet aussi la diversification des
marchés.
Exemple de modèles. Le nom de chacun est
attribué par les femmes en Nahuatl.
5. Formulation des problématiques.
Les rencontres et les discussions
successives avec les femmes, nous
ont permis de faire émerger leurs
principales
difficultés
et
de
commencer à envisager ensemble des
réponses visant l’amélioration des
conditions économiques, sociales et
sanitaires des familles.
Les produits vendus avec des étiquettes personnalisées
permettent une sensibilisation des personnes.
6. Réalisation d’une enquête socio-économique et
d'un diagnostique participatif
Afin de mieux connaître la situation sociale, familiale et économique des femmes
impliquées dans ce projet, nous avons réalisé une petite étude. Celle-ci visait aussi
à mieux connaître l’importance que revêt la broderie dans les activités domestiques
des femmes et d'envisager un projet qui soit adapté à l'usage actuel de cet activité.
Le diagnostique participatif confirme l'intérêt des femmes et leur volonté de
participation à ce projet.
Les difficultés…
•Les femmes jeunes délaissent l’habit traditionnel . Cela traduit une
dévalorisation de tout ce qui s’apparente à la culture indienne.
•Peu de femmes ont des opportunités pour vendre leur production brodée en
dehors de la communauté à des prix décents. Le fruit de leur travail est accaparé
par quelques vendeuses qui sortent de la communauté et imposent les prix très
désavantageux pour les brodeuses.
•Le prix de vente très bas engendre une baisse de la qualité, lié à l’achat des
matériaux les plus économiques et un appauvrissement de la diversités des modèles.
Réunion des femmes d'Atla le 19 décembre 2007.
•Les conditions de vie et le peu de soins qu’elles
s’accordent ont des conséquences lourdes pour leur
santé et notamment pour leur principal outil de travail:
leurs yeux. Passe 45 ans, la baisse de la vue engendre
de nouveaux obstacles a la confection de la broderie.
•La dépendance économique vis-à-vis de l’époux
est un frein à l’émancipation des femmes. La broderie
reste une activité individuelle qui s’ajoute aux tâches
domestiques traditionnelles. Vente, organisation,
ouverture
La cuisine à feu ouvert entraîne une inhalation
de fumées prolongée et des conséquences
nocives pour les femmes au niveau pulmonaire
et visuel.
•Une initiative d'organisation communautaire des
femmes leur permettrait de se positionner comme
actrices de l'amélioration de leurs conditions de vie,
promotrices et défenseure de leurs culture et mode
de vie.
Les femmes brodent souvent avec une lumière
très insuffisante ce qui accroît leurs problèmes
de vue.
Les atouts pour le projet:
des partenaires solides…
Un espace commun est à notre disposition à
Pahuatlán dans la maison de Miguel Torres et
Adriana Bermeo qui sont très investis auprès des
communautés indiennes de la région. Leur maison a
été conçue pour les projets menés avec elles. Nous
pouvons y réaliser nos réunions et ateliers,
accueillir les femmes pour travailler, broder,
coudre… La salle est équipée de trois machines à
coudre, matériel de couture et tables de travail.
De même, cet espace permet d’accueillir les
porteuses de projet durant leurs séjours réguliers
dans la Sierra Norte de Puebla.
Le haut de la maison est un espace ouvert aux femmes et où elles sont toujours
les bienvenues, dans un village où la discrimination à leur égard est grande. C’est
aussi une manière de leur donner l’hospitalité, de la même manière qu’elles le font
en nous recevant chaleureusement chez elles. Cela permet de renforcer la
confiance mutuelle.
L’association Beguinas, vise à renforcer
les liens entre les Pays Basques
espagnols et le Mexique, avec un siège
social dans chaque pays. Elle soutient de
petits producteurs indiens par l’achat
d’artisanat. Elle nous apporte son soutien
de manière durable:
-Don de deux machines à coudre.
-Don de 30,000 pesos (2000 euros) pour
l’achat de matériel;
-Don de de 2000 pesos (150 euros) pour
les frais sur place des porteuses de projet.
-Elle s’engage aussi à l’achat et à la vente
des produits des femmes au prix fixé par le
groupe dans leur boutique solidaire aux
Pays Basque.
-Prêt de leur figure juridique au Mexique
pour les demandes de subvention dans ce
pays.
Las Beguinas, Association Civile
aux Pays Basques et au Mexique.
Visite d’une des Beguinas mexicaines aux femmes
d’Atla. Elle récupère les pièces spécialement
brodées pour elles et les envoie à leurs partenaires
espagnoles.
SEDEPAC, Service,
Développement et Paix,
Association Civile, Mexico.
L’association SEDEPAC développe des projets en régions
indiennes depuis plus de 20 ans. Elle s’investit dans la Sierra Norte de
Puebla en renforçant le rôle des organisations locales avec des modes
d’intervention participatifs. Elle est spécialisée dans l’organisations de
travaux agro-écologiques, dont les brasiers écologiques. Elle nous
propose de donner les ateliers de construction de brasiers écologiques
et d’accompagner le processus de formation sur cette question.
Atelier de construction de brasier écologique à Kuwikchuchut. Fixement d’une cheminée avec la fumée pour la première
fois évacuée vers l’extérieur.
Elsa Almeida est spécialiste des
questions
de
genre
et
de
l’accompagnement de groupes de
femmes dans un processus productif.
Elle se propose d’accompagner les
porteuses
de
projet
dans
la
conceptualisation de la réflexion de
genre et la méthodologie de
l’organisation de groupes. Elle met
également à notre disposition son
réseau de connaissances très large, sur
ces questions en nous faisant
rencontrer notamment la Red de
Asesoras de Desarrollo Rural (réseau
des coordinatrices de développement
rural).
L’association Ce Acatl, basée à México,
est spécialisée dans la valorisation de la
culture Nahuatl. Elle nous propose de
nous accompagner dans cette démarche
en donnant des ateliers de valorisation
culturelle et en soutenant les travaux
d’édition (vidéo, publication du catalogue,
systématisation d’expérience).
Elsa nous invite à participer à la formation d’un groupe
dans les Tuxtlas , Etat de Veracruz, sur la réflexion de
genre et les projets productifs.
Couverture d’un dossier
informatif contenant
documents et CD rom, édité
par Ce Acatl. Ce numero
est dédié aux droits et à la
culture des indiens du
Mexique.
Fondation Arroz con Leche
La Fondation Arroz Con Leche est
basée à México. Elle soutient des
groupes de femmes indiennes productrices
d'artisanat en leur achetant des pièces de
haute qualité à un prix élevé. Elle possède
une boutique spécialisée dans les
vêtements et accessoires pour enfants.
Elle a aimé le modèle de chemises et
huipiles manufacturés par les femmes
d'Atla ainsi que la diversité de motifs
disponibles. Elle nous soutient en
s'engageant à l'achat de vêtement d'enfant
de manière régulière et au prix décidé par
les femmes. De plus, travaillant avec un
large réseau de coopératives de femmes au
Mexique, elle peut nous mettre en lien avec
d'autres groupes de femmes déjà
organisées,
afin
d'enrichir
notre
expérience.
Les premiers pas ont été faits
mais beaucoup reste à faire…
Le groupe commence à exister mais le processus est à
son début. Les femmes commencent à prendre la parole
et les revenus réguliers que leur apporte leur implication
permet qu’elles fassent leur ce projet Tlatzumaque
Suhame.
L’intérêt pour générer des revenus plus importants les
amène à se regrouper en créant un premier espace pour
la prise de décisions, d’accords, l’exposition de leurs
problèmes et la recherche de solutions à ceux-ci.
Le soutien d’associations, de boutiques solidaires,
d’individus permet d’assurer du travail à ces femmes
d’améliorer leurs revenus avec un travail plus justement
rémunéré, la mise en valeur de leur travail qui gagne en
qualité à chaque fois et de leur culture.
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