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Sommaire
Les récifs coralliens sont parmi les écosystèmes les plus diversifiés et les plus productifs de la
planète. Cette riche diversité s’accompagne d’un grand nombre de services écologiques qui
profitent aux sociétés humaines. De ce fait, les conséquences de la dégradation des récifs sont
majeures, tant au plan écologique qu’aux plans socio-économique et culturel. Au cours des
dernières décennies, l’impact de l’homme sur l’environnement s’est accru et le niveau de
stress subi par les récifs surpasse les conditions dans lesquelles ils ont évolués jusqu’à
maintenant. Ces écosystèmes sont aujourd’hui considérés parmi les plus menacés par
l’homme. À l’heure actuelle, la résilience des récifs de coraux se fait de plus en plus précaire
et leur déclin global se poursuit malgré les nombreux efforts de gestion et de conservation. À
certains endroits, la dégradation est telle que les récifs ne sont plus en mesure de récupérer
naturellement.
La restauration écologique étant le processus d’aide au rétablissement d’un écosystème
dégradé ou détruit, elle peut être considérée comme une solution face à la dégradation au-delà
du seuil de résilience des récifs. Cet essai questionne la pertinence de la restauration
écologique comme outil afin de répondre à la crise actuelle des récifs de coraux. Après avoir
présenté les causes et les conséquences de la crise, les méthodes de restauration écologique
des récifs coralliens, l’insuffisance des stratégies actuelles et l’importance de la gestion
intégrée, cet essai montre en quoi la planification de la restauration écologique dans un
contexte de gestion intégrée est une approche à considérer pour faire face à l’important déclin
des récifs.
Effectivement, dans certains récifs fortement dégradés, la restauration écologique peut
représenter la seule option possible. Toutefois, la restauration récifale est une opération très
coûteuse et les résultats sont incertains et variables. De plus, elle ne permet pas de remplacer
complètement la perte d’un écosystème naturel sain et résiliant. En outre, la plupart des récifs
restaurés restent dépendants des interventions humaines et nécessitent d’importants coûts