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Université Toulouse 3 Paul Sabatier (UT3 Paul Sabatier)
1SÏTFOUÏFFUTPVUFOVFQBS
Camille Lehuédé
le vendredi 29 mai 2015
5JUSF
Rôle paracrine des adipocytes dans la progression tumorale mammaire
et la chimiorésistance : sécrétions impliquées et régulation par l'obésité
²DPMF EPDUPSBMF et discipline ou spécialité ED BSB : Biotechnologies, Cancérologie
6OJUÏEFSFDIFSDIF
IPBS, CNRS, UMR 5089
%JSFDUFVSUSJDFT
EFʾÒTF
Pr Catherine MULLER
Pr Philippe VALET
Jury :
Pr Bettina COUDERC
Pr Charles DUMONTET
Pr Bruno FEVE
Pr Catherine MULLER
Pr Philippe VALET
Examinateur
Rapporteur
Rapporteur
Directeur de thèse
Directeur de thèse
Remerciements
Je remercie tout d’abord le Pr Charles Dumontet, le Pr Bruno Feve ainsi que le Pr Bettina Couderc
de m’avoir fait l’honneur de participer à mon jury de thèse. Merci d’avoir accepté de juger mon travail
et d’avoir permis d’élargir le sujet sur des discussions très intéressantes lors de la soutenance. Merci
également d’avoir aidé à rendre cette journée parfaite.
Je souhaite vraiment remercier mes deux directeurs de thèse, le Pr Catherine Muller et le Pr Philippe
Valet. Cathie, je vous remercie sincèrement de m’avoir fait grandir tout au long de cette thèse. J’ai
bien conscience de ne plus être tout à fait la même personne. Merci de m’avoir fait confiance dès le
début pour mener cette thèse à bien et merci pour votre créativité scientifique qui est une excellente
base pour la suite de mon projet professionnel. Merci également pour votre disponibilité. Philippe,
merci pour votre gentillesse, merci de veiller sur nous du haut de la colline. Merci également d’avoir
été là dans les moments importants de ma thèse.
Je remercie tous les membres de l’équipe MICA, qu’ils soient « anciens » ou « nouveaux » ont tous
partagé ce moment important de ma vie.
Merci à Lud, mon « ange gardien ». C’est toi qui m’as tout appris, de la culture des adipo aux petits
conseils bien distribués tout au long de ma thèse. Merci de m’avoir fait confiance pour reprendre ton
projet. Merci aussi pour le super film !!!!
Merci à Fred d’avoir largement contribué au projet chimiorésistance. Merci également de le
reprendre. Je te confie mon « bébé » avec sérénité.
Thank you to Xia, for your participation to the chemoresistance project. It was a very good experience
for me to supervise you. Thank you for understanding my English ;)! Good luck for your thesis!
Je remercie particulièrement la princesse Ikrame, qui au fur et à mesure de ces années, est devenue
une vraie amie. Merci pour ton énorme soutien autant professionnel que personnel. J’ai bien
conscience que ma thèse n’aurait pas été la même sans toi ! Je n’ai aucun doute qu’on continuera à
garder contact sans trop de problème ! « Ah oui hein ! ».
Un grand merci à Laurence. Merci de m’avoir supervisée quelques temps. Merci pour ton expertise
scientifique et technique et surtout pour tous les petits conseils que tu m’as donnés tout au long de ma
thèse. Merci aussi pour toutes les discussions professionnelles ou non qu’on a pu avoir autour d’un
café.
Merci à ma petite poule (ça y’est c’est adopté !) Emily. Merci pour ces derniers mois, où ta présence
est devenue très importante pour moi. Merci à toi pour ton soutien et ton aide scientifique. Tu es toute
jeune et déjà très douée.
Merci à Victor d’avoir partagé ces 4 ans avec moi. Merci de m’avoir toujours aidée et épaulée pendant
ma thèse, aussi bien expérimentalement que scientifiquement, avec toujours une humeur égale et
jamais de jugement. C’était vraiment chouette de partager ma thèse avec toi !
Merci à Steph pour ton énorme contribution sur le projet. Merci pour ton expertise en microscopie et
pour ta formation « béton » (quasi double aveugle !). Merci également pour tes conseils au quotidien
et les découvertes musicales.
Merci à Delphine, surtout pour ces derniers mois. J’ai beaucoup apprécié te connaître de plus en plus.
Merci pour ta bonne humeur, ta gentillesse et tes conseils (professionnels ou non).
Thanks to YuanYuan for your kindness. It was very nice to share some good moments with you in
our office and to discover the Chinese culture.
Merci à Adrien, d’avoir partagé le bureau quelques temps. Merci pour ta générosité et ta disponibilité
pour les souris. Merci aux « Charlottes », pour votre dynamisme et votre investissement sur les
différents projets. Merci à Matthieu et Aurélie d’avoir partagés la vie de labo avec moi pendant
quelques temps.
Merci à mes stagiaires, Camille, Marion et Marie, qui ont participé aux différents projets et qui
m’ont bien faite progresser dans l’organisation, la rédaction, la pédagogie et aussi la confiance en moi.
Merci à Yvane pour ton aide pour la « paperasse », ta gentillesse et ta disponibilité. Merci à Sébastien
pour ton aide précieuse en informatique. Merci de ne jamais me prendre pour un « boulet » (ou en tout
cas de ne jamais le montrer ;))
Merci à Sophie de prendre bien soin de nos petites souris !
Un grand merci à Oriane pour ta sensibilité, ton humour, ton amitié, tes « pauses-café », ta relecture
de ma thèse, tes conseils et ton soutien sans faille pendant toutes ces années. Je me retrouve beaucoup
en toi et tu as un été un « modèle » pour moi. Ne change surtout pas, tu es parfaite comme ça !
Merci à Emilie, pour ta disponibilité sans limite, ton sourire, ta gentillesse, tes bons repas et ta
pédagogie sur les glandes mammaires ! Tu as également été d’un grand soutien pour moi tout au long
de ma thèse.
Merci à Cécile d’avoir partagée les bons moments et les galères pendant ma thèse, surtout au début et
à la fin. On peut dire qu’on a traversé notre thèse côte à côte et c’était super chouette de t’avoir à mes
côtés ! Merci à Relo pour ton soutien, ton honnêteté. Merci pour cette complicité qui s’est
progressivement tissée. Merci au maître pour ta générosité et de te rendre toujours disponible pour
tout et n’importe quoi. Merci à Baérasse et Pauline pour les bons moments passés ensemble.
Merci à toutes les personnes de l’IPBS avec qui j’ai pu interagir, en particulier Nathalie, Isa, Leyre,
Serge, Pascal, Bertrand, Anaïs et Fatima.
Je tiens particulièrement à remercier sincèrement tous mes amis. Merci à Aline, Aurel, Orély,
Etienne, Max, Nico, Sam, Marielle, les Chouchoux, Antoine, Carline … Merci à vous pour tous les
moments « extra-thèse », passés à Toulouse ou ailleurs qui ont été tellement importants et qui ont
permis d’équilibrer de manière cruciale ma vie pendant la thèse. Merci pour votre soutien, votre
affection et tout simplement votre amitié. Je ne suis pas sûre que j’aurais réussi à traverser cette
épreuve sans vous. Merci à Neige et les filles qui m’ont permis de me détendre et de me défouler, ainsi
que de passer des moments supers et des fou-rires.
Enfin, je remercie chaleureusement ma famille sans qui rien n’aurait été possible. Merci à mes parents
pour votre amour et votre disponibilité sans limite. J’ai conscience de l’énergie que vous déployez
pour m’aider au mieux dans mes projets. Merci de m’aider à assumer mes choix, malgré les doutes qui
ont pu exister. Vous représentez un vrai pilier pour moi. Merci à mes frères, mes belles-sœurs et les
petits loups pour vos sourires et tous ces moments ressourçants…
Rôle paracrine des adipocytes
dans la progression tumorale mammaire
et la chimiorésistance :
sécrétions impliquées et régulation par
l’obésité
1
2
Résumé de la thèse
De nombreux arguments ont mis en évidence que la progression tumorale est non seulement
dépendante des cellules tumorales mais aussi des cellules « saines » du microenvironnement (encore
appelées stroma) qui entourent la tumeur. Parmi les cellules stromales présentes dans le
microenvironnement du cancer du sein, les adipocytes représentent des acteurs émergents dans la
progression tumorale. Mon équipe est l’une des premières à avoir montré l’importance des adipocytes
péritumoraux dans l’agressivité des cancers du sein. Le dialogue bidirectionnel entre les adipocytes et
les cellules tumorales donne lieu à des modifications des deux types cellulaires : les cellules tumorales
« éduquées » par les adipocytes présentent une augmentation de leurs capacités invasives et une
résistance plus importante à la radiothérapie et les adipocytes co-cultivés avec les cellules tumorales
acquièrent un phénotype activé, que nous avons appelé CAAs pour « Cancer-Associated Adipocytes ».
Etudier le dialogue croisé entre adipocytes et cellules tumorales est d’importance en médecine, car
l’obésité est un facteur reconnu de mauvais pronostic dans de nombreux cancers, notamment le cancer
du sein. Chez ce type de patientes, on retrouve des cancers plus agressifs et une résistance plus
importante à la chimiothérapie.
Le premier objectif de ma thèse a été de poursuivre la caractérisation de l’interaction entre adipocytes
et cellules cancéreuses afin de mieux comprendre le rôle des adipocytes dans la progression tumorale
mammaire ainsi que les mécanismes impliqués. Ainsi, nous avons montré que lorsque les CAAs sont
maintenus en présence des cellules tumorales pendant un temps prolongé, ils sont profondément
remaniés aussi bien sur le plan morphologique que fonctionnel. En effet, les CAAs s’allongent
progressivement jusqu’à l’apparition d’une morphologie fibroblastique. L’ensemble de leurs
caractéristiques, notamment l’expression de FSP-1 (Fibroblast specific protein-1), suggère fortement
que ces cellules modifiées représentent une sous-population de fibroblastes associés au cancer (CAFs).
Nous avons nommé ces cellules, ADFs pour « Adipocytes-Derived Fibroblasts » et montré que ces
derniers, présents dans des tumeurs mammaires humaines, favorisent de manière importante l’invasion
des cellules tumorales.
Le deuxième objectif de ma thèse a été d’évaluer le rôle des adipocytes dans la chimiorésistance des
cellules tumorales mammaires. En effet, la résistance est une limite majeure à l’efficacité des
traitements et contribue à l’apparition de rechutes. Ainsi, nos résultats montrent que les adipocytes
sont capables de promouvoir une résistance pléiotropique (doxorubicine, paclitaxel et 5-fluorouracile)
dans diverses lignées tumorales mammaires, en favorisant l’expulsion de la drogue en dehors de son
site d’action nucléaire. Ce mécanisme d’efflux est réalisé par un processus original, qui implique la
protéine LRP/MVP (Lung resistance protein / Major vault protein) et l’encapsulation de drogue dans
des vésicules exocytotiques afin de permettre son efflux hors de la cellule. Enfin, cette
chimiorésistance médiée par les adipocytes est amplifiée en conditions d’obésité.
En conclusion, nos résultats montrent que les adipocytes péritumoraux sont capables d’influencer
considérablement la progression tumorale, d’une part en participant à la réaction desmoplasique avec
les fibroblastes activés localement présents et d’autre part en favorisant la chimiorésistance. Ces
travaux pourraient expliquer, en moins en partie, le mauvais pronostic des cancers du sein chez les
patientes obèses et ouvrent donc, à plus long terme, des perspectives thérapeutiques intéressantes,
destinées à interrompre le dialogue délétère entre adipocytes et cellules tumorales, en particulier chez
les patients obèses.
3
4
Thesis abstract
Compelling evidence has demonstrated that tumor progression is the product of an evolving crosstalk
between tumors and their surrounding stroma, constituting the tumor microenvironment. Among
stromal cells present in breast cancer, adipocytes represent emerging players in tumor progression. My
team was among the first to decipher the importance of peritumoral adipocytes in breast cancer
aggressiveness. The bidirectionnal crosstalk between adipocytes and tumor cells gives rise to changes
in both cell types: tumor cells "educated” by adipocytes exhibit an increase in their invasive abilities
and a greater resistance to radiotherapy, and adipocytes cocultivated with tumor cells acquire an
activated state. We called these cells CAAs for "Cancer-Associated adipocytes". Studying the role of
adipocytes in cancer is a major interest since epidemiological studies have convincingly established
that obesity is associated with a poor outcome for several cancers, especially breast cancer, where
patients present with more aggressive cancers and increased chemotherapy resistance.
The first topic of my PhD was to further characterize the interaction between adipocytes and breast
cancer cells to better understand the role of adipocytes in breast tumor progression. Thus, we
demonstrated that some CAFs (Cancer-Associated Fibroblasts) present in the breast tumor stroma
arise from the “dedifferenciation” of adipocytes upon prolonged stimulation by tumor cells.
Adipocytes cocultivated with breast cancer cells exhibit a marked decrease in lipid content and
progressively acquire features of activated-fibroblasts including overexpression of FSP-1 (Fibroblast
Specific Protein-1). This population was named ADFs (Adipocytes-Derived Fibroblasts) and was
found in clinical samples of breast cancer. We further demonstrated that ADFs stimulate the invasive
capacities of tumor cells.
The second aim of my thesis was to evaluate the role of adipocytes in the chemoresistance of breast
tumor cells. Drug resistance represents one of the major obstacles in cancer treatment leading to
reduced efficacy of chemotherapy and relapses. Thus, our results suggest that adipocytes promote
multidrug resistance (doxorubicin, paclitaxel and 5-fluorouracil) in various breast cancer cell lines.
Adipocyte-induced chemoresistance is mediated by an original mechanism driving the drug away from
intracellular targets. This efflux process is performed by an emerging concept dependent on LRP /
MVP (Lung Resistance Protein / Major Vault Protein) and the release of extracellular vesiclescontaining doxorubicin. Finally, we demonstrated that adipocyte-induced chemoresistance is amplified
by obesity.
In conclusion, our findings highlight the role of tumor surrounding adipocytes in cancer progression,
which participate in the desmoplastic reaction through the dedifferentiation into activated fibroblasts,
and which promote chemoresistance. This work may explain, at least in part, the poor prognosis of
breast cancer in obese patients and could provide interesting therapeutic targets in order to interrupt
this deleterious crosstalk, particularly in obese patients.
5
6
LISTE DES ABREVIATIONS
ABC
ADF
ADSCs
AG
AI
ANP
APC
ARF6
ATGL
ATM
ATP-Binding Cassette
Adipocyte-Derived Fibroblast
Adipose Derived-Stem Cells
Acide Gras
Anti-Aromatase
Atrial Natriuretic Peptide
Adenomatous Polyposis Coli
ADP-ribosylation factor 6
Adipocyte Triglyceride Lipase
Ataxia Telangiectasia Mutated
BAT
Bcl-2
BCRP
BER
BMAT
BMDCs
BNP
BRCA
BRITE
Brown Adipose Tissue
B-Cell Lymphoma-2
Breast Cancer Resistance Protein
Base Excision Repair
Bone Marrow Adipose Tissue
Bone Marrow-Derived Cells
Brain Natriuretic Peptide
Breast Cancer
BRown in whITE
CAA
CAF
CAM-DR
CBR
CCL
CD
CEPB
Chk
CLS
Cox
CREB3L1
CSC
CTGF
CXCL
Cancer-Associated Adipocyte
Cancer-Associated Fibroblast
Cell Adhesion-Mediated Drug Resistance
Carbonylreductase
Chemokine Ligand
Cluster of differenciation
CAAT/Enhancer Binding Protein
Checkpoint Kinase
Crown-Like Structure
Cyclooxygenase
Cyclic AMP-responsive Element-Binding protein 3-Like protein 1
Cancer Stem Cell ou Cellule Souche Cancéreuse
Connective Tissue Growth Factor
Chemokine (C-X-C motif) Ligand
DFAT
DDR
DSB
Dvl
Dedifferenciated Fat Cells
DNA Damage Repair
DNA double-Strand Break
Dishevelled
EGF
EMDR
EMT
EndoMT
ER
ESCRT
ETP
BMDCs (Bone
FABP
FAK
FAP
FGF
Epidermal Growth Factor
Environment Mediated Drug Resistance
Epithelial-Mesenchymal Transition
Endothelial-Mesenchymal Transition
Estrogen Receptor
Endosomal Sorting Complex Required for Transport
Endotrophine
Fatty Acid Binding Protein
Focal Adhesion Kinase
Fibroblast Activated Protein
Fibroblast Growth Factor
7
FOXP3
FSP-1
FTC
5-FU
FZD
Forkhead box P3
Fibroblast Specific Protein-1
Fumitremorgin-C
5-Fluorouracil
Frizzled
GSC
GSK-3β
GSH
GST
Glycosylceramide synthase
Glycogen Synthase Kinase -3β
Glutathion
Glutathion S-Transferase
HER
HEV
HGF
HIF
HMGB1
HR
HSL
Human Epithelial growth factor Receptor
High Endothelial Venule
Hepatocyte Growth Factor
Hypoxia-Inducible Factor
High Mobility Group Box 1
Homologous Recombination
Hormonosensitive Lipase
ICL
IDC
IFN
IGF
IL
ILC
IMC
InCA
Interstrand Crosslink
Invasive Ductal Carcinoma
Interferon
Insulin Growth Factor
Interleukin
Invasive Lobular Carcinoma
Indice de Masse Corporelle
Institut National du Cancer
JAK
Janus Kinase
KLF
Kruppel-Like zinc Finger transcription factor
LEF/TCF
LOX
LPL
LRP
LRP5/6
Lymphoid-Enhancer-Binding factor / T-Cell specific transcription factor
Lysyl Oxydase
Lipoprotein Lipase
Lung Resistance Protein
Lipoprotein Receptor-related Protein-5 or 6
MAGL
MAT
MBC
MCP
M-CSF
MDR
MEC
MET
MHO
MMP
MMR
MMT
MMTV
MRP
MSC
MV
MVB
MVP
Monoacylglycerol Lipase
Mammary Adipose Tissue
Metastatic Breast Cancer
Monocyte Chemoattractant Protein
Macrophage Colony Stimulating Factor
Multidrug Resistance
Matrice Extra-Cellulaire
Mesenchymal-Epithelial Transition
Metabolic Healthy Obese
Matrix Metalloproteinase
Mismatch Repair
Mesenchymal-Mesenchymal Transition
Mouse Mammary Tumor Virus
Multidrug Resistance-associated Protein
Mesenchymal Stem Cell
Microvesicle
Microvesicular Body
Major Vault Protein
8
NADH
NBD
NER
NF-κB
NG2
NHEJ
NK
NOS
NPC
Nicotinamide adenine dinucleotide phosphate
Nucleotide Binding Domain
Nucleotide Excision Repair
Nuclear Factor kappa B
Neural Glial antigen 2
Non-Homologous End-Joining
Natural Killer
Nitric Oxyde Synthase
Nuclear Pore Complex
OSM
Oncostatine
PAI-1
PCP
PDGF
PDGFR
PDPN
P-gp
Pim
PKA
PKG
PPAR
Pref-1
Plasminogen Activator Inhibitor-1
Planar Cell Polarity
Platelet-Derived Growth Factor
Platelet-Derived Growth Factor Receptor
Podoplanine
P-glycoprotein
Proviral integrations of moloney virus
Protéine Kinase dépendante de l’AMPc
Protéine Kinase dépendante du GMPc
Peroxysome Proliferator Activated Receptor
Preadipocyte secreted factor-1
RE
RH
RP
ROS
RR
Récepteur aux Estrogènes
Récepteurs Hormonaux
Récepteur à la Progestérone
Reactive Oxygen Species
Risque Relatif
SAT
SDF-1
SERM
SFRP
SLC
α-SMA
SNARE
SOD
SREBP
STAT
SVF
Subcutaneous Adipose Tissue
Stromal Derived Factor-1
Selective Estrogen Receptor Modulator
Secreted Frizzled-Related Protein
Solute Carrier
α-Smooth Muscle Actin
Soluble N-éthylmaleimide-sensitive-factor Attachment protein REceptors
Superoxyde Dismutase
Sterol Regulatory Element Binding Protein
Signal Transducer and Activator of Transcription
Stromal Vascular Fraction
TA
TAF
TAM
TAN
TEP-1
TG
TGF-β
TGFBR2
Th
TIL
TIMP
TLR
TMD
TNBC
Tissu Adipeux
Tumor-Associated Fibroblast
Tumor-Associated Macrophage
Tumor-Associated Neutrophil
Telomerase-Associated Protein-1
Triglycéride
Transforming Growth Factor-β
Type-2 TGF-β Receptor
T-helper
Tumor-Infiltrating Lymphocyte
Tissue Inhibitor Metalloproteinase
Toll-Like Receptor
Transmembrane Domain
Triple Negative Breast Cancer
9
TNF-α
Topo2
TNM
Treg
Tumor Necrosis Factor-α
Topoisomérase II
Tumor – Nodes - Metastasis
T-regulator
UCP-1
uPA
Uncoupling Protein-1
Urokinase type Plasminogen Activator
VAT
VE
VEGF
VLDL
VPARP
Visceral Adipose Tissue
Vésicule Extra-cellulaire
Vascular Endothelial Growth Factor
Very Low Density Lipoprotein
Vault Poly (Adenosine diphosphate Ribose) Polymerase
WAT
WNT
White Adipose Tissue
Wingless-type MMTV integration site
10
SOMMAIRE
INTRODUCTION .............................................................................................................. 15
INTRODUCTION GENERALE........................................................................................... 17
PARTIE I : LE MICROENVIRONNEMENT TUMORAL................................................... 19
1)
2)
3)
Composition du microenvironnement tumoral ....................................................................... 19
1-1)
Généralités .................................................................................................................... 19
1-2)
Les cellules immunitaires ............................................................................................... 20
a)
Les TAMs (Tumor-Associated Macrophages) ................................................................ 21
b)
Autres populations leucocytaires .................................................................................... 22
1-3)
L’angiogenèse ............................................................................................................... 23
1-4)
La matrice extra-cellulaire (MEC).................................................................................. 25
Les CAFs (Cancer-Associated Fibroblasts) ............................................................................ 26
2-1)
Généralités .................................................................................................................... 26
2-2)
Caractérisation des CAFs ............................................................................................... 28
2-3)
Origines des CAFs ......................................................................................................... 30
a)
Les fibroblastes résidents ............................................................................................... 30
b)
Les MSCs (Mesenchymal Stem Cells) ........................................................................... 31
c)
Cellules tumorales ......................................................................................................... 32
d)
Cellules endothéliales .................................................................................................... 32
e)
ADSCs (Adipose-Derived Stem Cells) ........................................................................... 32
f)
Autres sources de CAFs ................................................................................................. 33
2-4)
Rôle de CAFs dans la progression tumorale (pour revue (Ohlund et al 2014)) ................ 34
Les adipocytes ....................................................................................................................... 38
3-1)
Le tissu adipeux (TA) .................................................................................................... 38
a)
Composition du TA ....................................................................................................... 38
b)
Localisation des différents tissus adipeux blancs ............................................................ 39
3-2)
Les adipocytes ............................................................................................................... 41
a)
Origine et différenciation ............................................................................................... 41
b)
La plasticité des adipocytes ............................................................................................ 47
c)
Rôle physiologique des adipocytes ................................................................................. 47
3-3)
Adipocytes et cancer ...................................................................................................... 50
a)
Le tissu adipeux dans le stroma tumoral ......................................................................... 50
b)
Rôle paracrine des adipocytes dans la progression tumorale : les CAAs.......................... 51
c)
Rôle endocrine des adipocytes dans la progression tumorale .......................................... 53
d)
Rôle des ADSCs dans la progression tumorale ............................................................... 55
PARTIE II : L’OBESITE ET LE CANCER DU SEIN .................................................... 59
1)
Le cancer du sein................................................................................................................... 59
11
2)
3)
1-1)
Epidémiologie et facteurs de risque ................................................................................ 59
a)
Epidémiologie ............................................................................................................... 59
b)
Facteurs de risque .......................................................................................................... 59
1-2)
Origine du cancer du sein ............................................................................................... 61
a)
La glande mammaire ..................................................................................................... 61
b)
Origine du cancer du sein ............................................................................................... 62
1-3)
Classification des cancers du sein................................................................................... 63
a)
Classification histopathologique actuelle ........................................................................ 63
b)
Classification moléculaire .............................................................................................. 64
1-4)
Traitements et limites des traitements des cancers du sein .............................................. 66
a)
Chirurgie et radiothérapie .............................................................................................. 66
b)
Chimiothérapie, hormonothérapie et thérapie ciblée ....................................................... 67
c)
Résistance à la chimiothérapie ....................................................................................... 69
L’obésité : un facteur de risque et un facteur affectant le pronostic du cancer du sein ............. 70
2-1)
Généralités .................................................................................................................... 70
2-2)
Les modifications des tissus adipeux par l’obésité .......................................................... 71
a)
Le TA sous-cutané et viscéral ........................................................................................ 71
b)
Le TA mammaire........................................................................................................... 74
2-3)
Modèles d’études de l’obésité in vitro ............................................................................ 75
Obésité et cancer du sein ....................................................................................................... 76
3-1)
Epidémiologie ............................................................................................................... 76
a)
Obésité et incidence des cancers .................................................................................... 76
b)
Obésité et pronostic des cancers ..................................................................................... 77
3-2)
Mécanismes non biologiques affectant le pronostic ........................................................ 78
a)
Le dépistage tardif ......................................................................................................... 78
b)
Administration insuffisante des doses de chimiothérapie ................................................ 78
3-3)
Mécanismes biologiques affectant la progression tumorale (figure 23) ........................... 79
a)
Hyperglycémie et hyperinsulinémie ............................................................................... 79
b)
Les hormones sexuelles ................................................................................................. 79
c)
L’inflammation chronique ............................................................................................. 80
d)
Les adipokines ............................................................................................................... 81
e)
Hypoxie, angiogenèse et lymphangiogenèse ................................................................... 81
f)
Fibrose .......................................................................................................................... 82
g)
Autres mécanismes ........................................................................................................ 82
3-4)
Cas particulier : Obésité et chimiorésistance................................................................... 84
a)
Arguments cliniques ...................................................................................................... 84
b)
Arguments pharmacocinétiques ..................................................................................... 84
c)
Arguments biologiques .................................................................................................. 85
PARTIE III : LES MECANISMES DE CHIMIORESISTANCE .................................... 89
12
1)
2)
3)
4)
Mécanisme d’action de la doxorubicine ................................................................................. 89
1-1)
Généralités .................................................................................................................... 89
1-2)
Pharmacocinétique de la doxorubicine ........................................................................... 90
1-3)
Poison des topoisomérases II (figure 28) ........................................................................ 90
1-4)
Rôle des radicaux libres (figure 28) ................................................................................ 91
1-5)
Formation d’adduits et de pontages à l’ADN (figure 28) ................................................ 93
1-6)
Libération de céramide (figure 28) ................................................................................. 93
Les mécanismes de résistance de la doxorubicine .................................................................. 94
2-1)
Généralités .................................................................................................................... 94
2-2)
Modification de la disponibilité intra-tumorale du médicament (figure 29) ..................... 95
a)
L’influx ......................................................................................................................... 95
b)
La métabolisation de la drogue....................................................................................... 96
2-3)
Modifications de la topoisomérase II (figure 29) ............................................................ 97
2-4)
La réparation des dommages à l’ADN (figure 29). ......................................................... 98
2-5)
Echappement à la mort cellulaire (figure 29) .................................................................. 99
2-6)
La transition épithélio-mésenchymateuse (EMT).......................................................... 100
Mécanismes d’efflux de la doxorubicine .............................................................................. 101
3-1)
Les transporteurs ABC ................................................................................................. 102
a)
Généralités .................................................................................................................. 102
b)
Transporteurs ABC et multi-résistance ......................................................................... 103
c)
La glycoprotéine P ....................................................................................................... 104
d)
La sous-famille des MRPs ........................................................................................... 107
e)
La BCRP ..................................................................................................................... 108
3-2)
La protéine MVP / LRP ............................................................................................... 109
a)
Découverte .................................................................................................................. 109
b)
Structure et composition .............................................................................................. 110
c)
Localisation et fonctions biologiques ........................................................................... 111
d)
MVP et chimiorésistance ............................................................................................. 111
e)
Hypothèses du rôle de MVP dans la chimiorésistance .................................................. 112
3-3)
L’efflux vésiculaire...................................................................................................... 114
a)
Les vésicules intra-cytoplasmiques .............................................................................. 114
b)
Les vésicules extra-cellulaires ...................................................................................... 115
Rôle du microenvironnement dans la chimiorésistance ........................................................ 117
4-1)
Généralités .................................................................................................................. 117
4-2)
Rôle des adipocytes dans la résistance aux drogues ...................................................... 118
OBJECTIFS DE THESE ................................................................................................. 121
RESULTATS .................................................................................................................... 125
Article 1. Un nouveau phénotype d’origine adipocytaire : Les fibroblastes dérivés des
adipocytes ou ADFs (Adipocytes-Derived Fibroblasts) ....................................................... 127
13
Article 2. Les adipocytes péritumoraux participent à la chimiorésistance des cellules
tumorales mammaires à la doxorubicine, potentiellement via un mécanisme dépendant de
LRP/MVP et des vésicules.................................................................................................. 129
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ............................................................................. 131
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................ 145
ANNEXE ........................................................................................................................... 175
14
INTRODUCTION
15
16
INTRODUCTION GENERALE
Au cours de ces dix dernières années, de très nombreuses observations ont mis en exergue que la
progression tumorale est issue non seulement des modifications des cellules tumorales elles-mêmes,
mais également des cellules du microenvironnement ou stroma tumoral. Parmi les cellules qui
constituent le microenvironnement tumoral, les adipocytes représentent le composant majoritaire du
stroma de certains cancers, notamment le cancer du sein, qui est le modèle d’étude que j’ai utilisé pour
ce travail de thèse. De plus, hormis leur fonction de stockage des graisses, les adipocytes sont des
cellules plastiques, capables de sécréter diverses molécules (appelées adipokines), susceptibles de
moduler le comportement de la tumeur. Par conséquent, la caractérisation du rôle joué par les
adipocytes dans le cancer représente un objectif crucial, d’autant plus que l’obésité est un facteur de
mauvais pronostic global notamment pour le cancer du sein. En effet, les femmes obèses atteintes d’un
cancer du sein présentent une diminution de la survie globale, de la survie sans maladie et une
augmentation des métastases, des rechutes et de la résistance à la chimiothérapie. La chimiothérapie
représente actuellement le traitement de référence pour traiter un cancer du sein localement agressif
(traitement adjuvant ou néoadjuvant) ou métastatique. Malheureusement, une résistance à la
chimiothérapie est souvent observée et est à l’origine de la progression de la tumeur et de
l’augmentation des rechutes. De nombreux arguments suggèrent que cette résistance peut être médiée
par les cellules du stroma tumoral.
L’objectif de ma thèse a donc été de caractériser le rôle des adipocytes dans la progression tumorale
mammaire, en étudiant, d’une part, le dialogue qui s’établit entre les adipocytes et les cellules
cancéreuses et d’autre part en évaluant l’effet des adipocytes sur un aspect précis de la progression
tumorale : la chimiorésistance. Au cours de ces travaux, un objectif important de ma thèse a été de
déterminer si le dialogue délétère qui s’établit entre les cellules tumorales et les adipocytes est amplifié
dans des conditions d’obésité. Avant de présenter mes résultats, je ferai le point sur l’état des
connaissances actuelles concernant le microenvironnement tumoral, en me focalisant plus
particulièrement sur les adipocytes. Dans un deuxième temps, le cancer du sein, l’obésité et le lien qui
les réunit seront étudiés. Pour finir, je terminerai cette introduction, en décrivant des mécanismes
d’action et des mécanismes de résistance de la doxorubicine, molécule thérapeutique majeure dans le
traitement des cancers du sein.
Les résultats obtenus au cours de ma thèse se découpent en deux parties distinctes. Dans la première
partie, nous montrerons que les cellules tumorales mammaires influencent considérablement le
phénotype des adipocytes. En effet, sous l’influence prolongée des sécrétions tumorales, les
adipocytes se réorientent progressivement en cellules fibroblastiques, présentant des caractéristiques
de fibroblastes associés au cancer. Nous avons appelé ces cellules ADFs pour Adipocyte-Derived
Fibroblasts et montré qu’elles participent à la progression tumorale (Article 1). Dans la seconde partie,
17
nous avons mis en évidence que les adipocytes contribuent à la résistance des cellules tumorales
mammaires à la doxorubicine, lesquelles présentent un phénotype de résistance croisée à diverses
chimiothérapies. De manière intéressante, cette chimiorésistance est amplifiée dans un contexte
d’obésité (Article 2).
18
PARTIE I : LE MICROENVIRONNEMENT TUMORAL
1) Composition du microenvironnement tumoral
1-1) Généralités
Bien que longtemps considéré comme une masse unique de cellules malignes, il est maintenant
clairement établi que le cancer représente un véritable organe complexe et multicellulaire (Mueller and
Fusenig 2004). Les cellules tumorales évoluent et coexistent dans un microenvironnement ou stroma
tumoral, composé de nombreux types cellulaires non tumoraux. Ces cellules dites « saines » sont
recrutées et/ou activées localement par les cellules tumorales. L’interaction dynamique entre les
cellules tumorales et les cellules stromales permet la progression de la tumeur (Balkwill et al 2012).
En effet, au cours de la progression du cancer, les cellules tumorales modifient profondément les
cellules du microenvironnement, qui vont en retour favoriser la croissance, la dissémination et la
résistance de la tumeur aux traitements (Mueller and Fusenig 2004). C’est en 1986 qu’Harold Dvorak
remarque que la formation du stroma tumoral et le processus de cicatrisation présentent des
similitudes. En effet, ces deux événements mettent en jeu des processus, tels que la prolifération, la
survie, la migration, contrôlés par des facteurs de croissance, des cytokines, des signaux
inflammatoires et angiogéniques. Cependant, une différence majeure existe entre ces deux processus :
alors que la cicatrisation est auto-limitée dans le temps et dans l’espace, les tumeurs activent leur
stroma de façon constitutive et permanente. H. Dvorak définit ainsi une tumeur comme « une plaie qui
ne cicatrise jamais » (Dvorak 1986).
Le microenvironnement tumoral est classiquement composé de cellules immunitaires, de cellules
endothéliales, de péricytes, de fibroblastes, d’adipocytes et de précurseurs cellulaires, comme des
BMDCs (Bone Marrow-Derived Cells), des ADSCs (Adipose Derived-Stem Cells) et des MSCs
(Mesenchymal Stem Cells) ; ces cellules sont comprises dans une matrice extra-cellulaire (MEC)
caractéristique. La tumeur est ainsi vascularisée par un réseau de vaisseaux sanguins et lymphatiques
(figure 1).
La communication inter-cellulaire est régie par différents facteurs solubles, tels que des cytokines, des
chimiokines, des facteurs de croissance et des enzymes impliquées dans le remodelage de la MEC,
mais également par des vésicules extra-cellulaires. La perturbation des propriétés physiques et
chimiques des tissus joue également un rôle dans la progression tumorale (Balkwill and Mantovani
2001) (Balkwill et al 2012).
Les caractéristiques communes de la plupart des cellules du microenvironnement tumoral ainsi que
leur faible taux d’instabilité génétique, suggèrent que le ciblage du microenvironnement tumoral, ou
des médiateurs de leur communication inter-cellulaire pourrait avoir des applications thérapeutiques
19
intéressantes en complément ou non d’autres options thérapeutiques (Balkwill and Mantovani 2001)
(Balkwill et al 2012).
Figure 1. Composition du microenvironnement tumoral. Les cellules tumorales (« tumour cell »)
sont entourées de cellules immunitaires (« immune infiltrate »), de fibroblastes activés (« cancerassociated fibroblast »), irrigués par des vaisseaux sanguins (« blood vessel ») et lymphatiques
(« lymphatic vessel ») compris dans une matrice extra-cellulaire (MEC) (d’après (Junttila and de
Sauvage 2013)).
1-2) Les cellules immunitair es
Le système immunitaire a classiquement pour fonction de reconnaitre et protéger les tissus de
l’organisme d’infections et de dommages extérieurs (Junttila and de Sauvage 2013). Cependant, le
processus d’inflammation chronique a également un rôle dans le développement de pathologies, telles
que des pathologies articulaires et neurodégénératives (Balkwill and Coussens 2004). Un lien entre
inflammation et cancer est depuis longtemps suspecté. En effet, l’abondance des cellules immunitaires
au sein du microenvironnement tumoral a été observée précocement par les pathologistes, mais le rôle
de ces cellules dans la progression tumorale a été fortement discuté. D’une part, les cellules
immunitaires expriment des antigènes à l’origine du déclenchement d’une réponse immunitaire,
favorisant ainsi l’éradication des cellules tumorales par l’hôte. D’autre part, l’inflammation chronique
est favorable au développement de la tumeur. C’est en 1850 que R. Virchow a souligné l’effet protumoral de l’inflammation (Mueller and Fusenig 2004). Depuis, de nombreux arguments sont venus
renforcer cette théorie. Le premier est qu’il existe un lien entre des situations pathologiques chroniques
(Papillomavirus, Helicobacter pylori, hépatite chronique, maladie de Crohn) et le développement de
cancers (respectivement : cancers du col de l’utérus, de l’estomac, du foie et du côlon) (Balkwill and
20
Mantovani 2001). Le second argument concerne l’importance de la composante inflammatoire dans
les tumeurs, ainsi que la sécrétion de chimiokines, cytokines pro-inflammatoires par les cellules
tumorales, destinées à attirer les cellules immunitaires, chacune participant à la progression tumorale.
a) Les TAMs (Tumor-Associated Macrophages)
Les macrophages représentent un type cellulaire important dans la plupart des tumeurs (jusqu’à 50%
de la masse tumorale) et sont des acteurs fondamentaux de l’inflammation associée au cancer. De
manière physiologique, ils exercent un vaste rôle dans la défense anti-infectieuse de l’organisme ainsi
que dans le maintien de l’homéostasie tissulaire (Chanmee et al 2014). Population hétérogène, les
macrophages proviennent classiquement des précurseurs monocytaires de la moelle osseuse (Bone
Marrow-Derived Monocytic Precursors). Les monocytes sanguins se différencient ensuite en
macrophages après extravasation dans les tissus cibles et se polarisent en différentes sous-populations
en fonction des signaux environnementaux sécrétés (Chanmee et al 2014). De façon générale, on
distingue les macrophages de type M1 (activés de façon classique) et les macrophages de type M2
(activés de façon alternative), qui présentent des profils phénotypiques, sécrétoires et métaboliques
différents (Solinas et al 2009). Les macrophages M1 ont essentiellement un rôle pro-inflammatoire
(sécrétion des interleukines IL-6, IL-12, IL-23, du Tumor Necrosis Factor-α (TNF-α)) et un rôle antitumoral, alors que les macrophages de type M2 exercent un rôle plutôt anti-inflammatoire et protumoral. Ces derniers sont subdivisés en macrophages de type M2a, M2b, M2c et M2d en fonction des
cytokines sécrétées (figure 2). Il est classiquement admis que les macrophages associés aux tumeurs
(TAMs pour Tumor-Associated Macrophages) présentent essentiellement un phénotype de type M2 et
plus particulièrement M2d (Chanmee et al 2014).
Figure
2.
Polarisation
des
macrophages.
Les
monocytes
circulants, provenant des précurseurs
monocytiques de la moelle osseuse se
différentient en macrophages de type
M1 et de type M2 (M2a, M2b, M2c et
M2d) en fonction de l’environnement
sécrétoire (d’après (Chanmee et al
2014)).
21
Les TAMs sont retrouvés de manière abondante dans le microenvironnement tumoral de la plupart des
cancers, où ils exercent un rôle pro-tumoral, en jouant sur la prolifération tumorale, la survie,
l’angiogenèse et la dissémination métastatique. Ces processus sont liés à la sécrétion de divers facteurs
comme les chimiokines (CXCL8, CXCL1, CCL2), le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) et
le TNFα. La chimiokine CCL2 (Chemokine Ligand 2) a un rôle majeur dans le recrutement des
monocytes dans le stroma tumoral (Solinas et al 2009). Récemment, les TAMs ont également été
décrits in vitro et in vivo, comme étant capables d’induire une chimiorésistance à la gemcitabine dans
un modèle d’adénocarcinome pancréatique en agissant sur l’apoptose (Weizman et al 2014). De
nombreuses données pré-cliniques et cliniques soulignent le lien entre la présence abondante de TAMs
dans le microenvironnement tumoral des cancers et le mauvais pronostic associé (Balkwill et al 2012).
b) Autres populations leucocytaires
Les TAMs représentent la population leucocytaire majoritaire du microenvironnement tumoral,
cependant d’autres populations de cellules immunitaires peuvent exercer un rôle dans la progression
de la tumeur. Comme les TAMs, les TANs (Tumor-Associated Neutrophils) peuvent être recrutés au
sein de la tumeur, par des chimiokines d’origine tumorale ou macrophagique (comme CXCL8) afin
d’exercer un rôle pro-tumoral (Vitale et al 2014). Cependant, d’autres études semblent au contraire
suggérer un rôle suppresseur de tumeurs des TANs, en éliminant directement les cellules tumorales ou
indirectement en inhibant le TGF-β (Transforming Growth Factor-β) (Balkwill et al 2012). Les
cellules de l’immunité adaptative, quant à elles, ont un rôle pro ou anti-tumoral en fonction de leur
type. Initialement, de nombreuses études ont montré que des taux élevés de TILs (pour TumorInfiltrating Lymphocytes) dans la tumeur sont associés à un bon pronostic, notamment pour les
cancers ovariens, colorectaux, du sein, et le mélanome (Solinas et al 2009) (Yu and Fu 2006) (Mao et
al 2014). En fait, il semblerait que le type de lymphocytes recrutés au site tumoral serait plus
déterminant sur le pronostic que leur nombre. En effet, les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques sont
capables de reconnaître et de tuer les cellules tumorales et leur présence dans les cancers est associée à
un bon pronostic. Les lymphocytes T CD4+ sont subdivisés en lymphocytes T CD4+ th1 (T helper
type 1), en lymphocytes T CD4+ th2 et en lymphocytes Treg (T regulators) (Joyce and Pollard 2009).
Les lymphocytes T CD4+ th1 peuvent aider les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques dans la lutte antitumorale, alors que les lymphocytes T CD4+ th2 favorisent plutôt la progression tumorale, en générant
notamment un environnement inflammatoire par la sécrétion d’IL-4, d’IL-5 et d’IL-13. Initialement
décrits par Gershon et Kondo en 1971, les lymphocytes Treg, caractérisés par l’expression de FOXP3
(Forkhead box P3) et CD25 (Cluster of Differenciation 25), sont considérés comme étant protumoraux de par leur capacité à inhiber la reconnaissance et la destruction immunitaire des cellules
tumorales (Joyce and Pollard 2009) (Balkwill et al 2012) (Allen and Louise Jones 2011). Les
lymphocytes cytotoxiques NK (Natural Killer) sont retrouvés au sein du microenvironnement tumoral
mais à distance des cellules tumorales. Ils ont été montrés comme étant un facteur de bon pronostic
22
pour les cancers colorectaux, gastriques, du poumon, du rein et du foie (Balkwill and Mantovani
2001). Enfin, les lymphocytes B, producteurs d’anticorps, sont faiblement retrouvés au sein du
microenvironnement tumoral (Balkwill et al 2012). Le rôle général des cellules immunitaires dans la
progression tumorale est résumé dans la figure 3.
Figure 3. Rôle global des cellules immunitaires dans la progression tumorale. Les cellules
immunitaires jouent un rôle pro-tumoral et/ou anti-tumoral. Concernant les cellules myéloïdes : les
neutrophiles, les macrophages de type M2, les mastocytes (mast cells), les MDSCs (Myeloid-Derived
Stem Cells) ont un rôle plutôt pro-tumoral, alors que les cellules dendritiques, les macrophages de type
M1 et certains neutrophiles ont un rôle anti-tumoral. Dans la population lymphocytaire, les
lymphocytes T CD4+ Th2, T regulateurs (Treg) et les lymphocytes B favorisent généralement la
progression de la tumeur, alors que les lymphocytes NK, T CD4+ Th1, les lymphocytes T CD8+
cytotoxiques (TC) et certains lymphocytes Treg inhibent la progression tumorale (d’après (Goubran et
al 2014)).
1-3) L’angiogenèse
Dans des conditions physiologiques, le processus d’angiogenèse intervient principalement durant le
développement embryonnaire et de manière isolée chez l’adulte dans des contextes particuliers, tels
que le processus de cicatrisation et lors du cycle menstruel chez la femme (Weis and Cheresh 2011).
Comme un tissu normal, les tumeurs ont besoin d’un réseau vasculaire permettant une oxygénation
adéquate, l’approvisionnement en nutriments et en métabolites ainsi que l’évacuation des déchets
métaboliques et du dioxyde de carbone (Allen and Louise Jones 2011). Etape clé dans la progression
tumorale, l’angiogenèse permet également la dissémination des cellules tumorales à distance et donc la
formation de métastases. C’est en 1971 que Judah Folkman pose les bases de l’angiogenèse : il
formule le concept que pour grandir au-delà d’une taille critique (2 mm3), la tumeur doit être
23
vascularisée (Folkman 1971). Lorsque la tumeur atteint une taille critique, les cellules tumorales
situées à distance des vaisseaux sanguins manquent d’oxygène et de nutriments et meurent par
apoptose ou par nécrose. En réponse à ce processus, les cellules tumorales induisent la formation de
nouveaux vaisseaux sanguins majoritairement par bourgeonnement de vaisseaux préexistants
(néoangiogenèse) ou à partir du recrutement de précurseurs appelés angioblastes (vasculogenèse). La
transition d’une tumeur peu vascularisée vers une tumeur croissante très vascularisée est connue sous
le terme de « switch angiogénique » (Bergers and Benjamin 2003) (figure 4). Ce switch angiogénique
est orchestré par une balance entre les facteurs activateurs (comme les VEGFs, les FGFs (Fibroblast
Growth Factors), les PDGFs (Platelet-Derived Growth Factors) et certaines chimiokines) et inhibiteurs
de l’angiogenèse (thrombospondine-1, angiostatine, endostatine) sécrétés dans le microenvironnement
par les cellules tumorales elles-mêmes mais également par les cellules stromales, telles que les TAMs,
les CAFs (pour Cancer-Associated Fibroblasts) et les adipocytes (Allen and Louise Jones 2011). Le
VEGF (encore appelé VEGF-A) est le principal acteur pro-angiogénique (Potente et al 2011).
Principal stimulus de l’angiogenèse, l’hypoxie (caractérisée par une diminution du taux d’oxygène,
liée à la croissance tumorale) permet la stimulation des protéines HIF (Hypoxia-Inducible Factor) qui
vont non seulement avoir un rôle global dans le développement des cellules tumorales (métabolisme,
prolifération, apoptose …), mais également avoir un rôle spécifique dans l’angiogenèse en induisant
l’augmentation de facteurs pro-angiogéniques (Potente et al 2011). Suite à une stimulation proangiogénique, les cellules endothéliales (constituants principaux des vaisseaux sanguins)
« s’activent », c’est-à-dire qu’elles prolifèrent, migrent et participent à la formation de la lumière du
vaisseau sanguin et de la membrane basale. Un recrutement de péricytes et de cellules musculaires
lisses est ensuite observé. Ces cellules entourent les tubules de cellules endothéliales permettant ainsi
la stabilité et la perfusion des vaisseaux sanguins (Potente et al 2011).
Figure 4. Le switch angiogénique. Au fur et à mesure de la progression de la tumeur, un processus de
néoangiogenèse et de lymphangiogenèse se met en place, permettant l’approvisionnement de la tumeur
en oxygène, en nutriments mais aussi en offrant une voie de dissémination des cellules tumorales via
le réseau sanguin pour former des métastases à distance (www.scienceofcrc.org (Diana Saville)).
24
La vascularisation tumorale est anormale dans la plupart des cas, en termes de structure et de fonction.
En effet, les vaisseaux sanguins sont irréguliers, tortueux, dilatés, branchés de manière anarchique et
hémorragiques. Par conséquent, la vascularisation des tumeurs est souvent peu efficace et affecte
considérablement l’efficacité des chimiothérapies, classiquement administrées par voie sanguine
(Balkwill et al 2012) (Weis and Cheresh 2011) (Joyce and Pollard 2009). D’autre part, les premiers
signes d’un cancer invasif sont l’envahissement des ganglions lymphoïdes. Ces métastases sont
acheminées par une voie annexe appelée lymphangiogenèse via des vaisseaux lymphatiques et agit de
manière synergique à l’angiogenèse (Riabov et al 2014) (figure 4). Cependant, la mise en place de
vaisseaux sanguins associés à la tumeur peut aussi être en faveur d’un bon pronostic. En effet, des
résultats obtenus récemment par l’équipe de Jean-Philippe Girard ont mis en évidence un rôle clé des
HEV (High Endothelial Venules) dans le recrutement des lymphocytes B et T qui vont inhiber la
progression tumorale, notamment dans le cancer du sein (Moussion and Girard 2011) (Martinet and
Girard 2013).
1-4) La matrice extra-cellulair e (MEC)
Composant non cellulaire du microenvironnement tumoral, la MEC est définie comme un mélange
complexe de protéines (collagènes, ténascine, fibronectine, cadhérines et intégrines) et de
protéoglycanes. Le rôle physiologique de la MEC est de former un support matriciel et mécanique aux
cellules permettant ainsi le maintien de l’intégrité fonctionnelle et structurale des cellules et tissus
(Schultz and Wysocki 2009). L’architecture de la MEC joue un rôle important dans les grandes
fonctions cellulaires et tissulaires, comme la prolifération, la migration, l’apoptose et la différenciation
cellulaire, mais module également le réseau vasculaire et les fonctions immunitaires (Cirri and
Chiarugi 2012). En fait, la structure de la MEC affecte la morphologie cellulaire, via la signalisation
des intégrines et le cytosquelette des cellules ; processus agissant sur le contrôle du cycle cellulaire
(Cirri and Chiarugi 2012). La composition de la MEC est profondément remaniée qualitativement et
quantitativement dans des conditions physiopathologiques comme le processus de cicatrisation et le
cancer. Dans le cas du cancer, les CAFs exercent un rôle majeur dans le remodelage de la MEC, car ce
sont les cellules majoritaires sécrétrices des composants de la MEC (collagène, fibronectine…) mais
également des protéases et autres enzymes responsables de sa dégradation. Ainsi, les CAFs contrôlent
la synthèse, la dégradation et la modification de la MEC, nécessaires à la progression de la tumeur
(Gaggioli et al 2007) (Zhang and Liu 2013). Dans les tumeurs solides, une augmentation de la
synthèse des composants structuraux de la MEC a été observée, tels que le collagène I (principal
constituant de la MEC), le collagène III (collagènes interstitiels), la ténascine C et la fibronectine.
D’autres composants sont à l’inverse dégradés comme le collagène IV, qui est le principal constituant
de la membrane basale. En effet, un événement clé de la progression tumorale est la perte de l’intégrité
de la membrane basale permettant ainsi l’invasion des cellules et l’évolution du cancer vers un stade
25
invasif (Monboisse et al 2014) (Egeblad et al 2010). D’autre part, au cours de la progression tumorale,
la MEC devient de plus en plus rigide. Ce phénomène est lié à la formation de liaisons covalentes
entre les fibres de collagène, réaction catalysée majoritairement par l’enzyme LOX (Lysyl Oxydase).
Cette enzyme est exprimée par les fibroblastes dans les stades précoces de cancer et induite par des
conditions d’hypoxie dans des stades plus tardifs (Egeblad et al 2010) (Cirri and Chiarugi 2012).
L’expression de LOX et la rigidité de la MEC sont associées à un mauvais pronostic et à un risque
élevé de développement de métastases. En effet, dans un modèle murin spontané de tumeurs
mammaires MMTV-neu, l’inhibition de LOX induit une diminution des liaisons covalentes entre les
fibres de collagène entraînant ainsi une diminution de la rigidité de la MEC. Ce phénomène a pour
conséquence une réduction de la survenue des cancers (Levental et al 2009). La rigidité de la MEC
tumorale a également pour effet de corrompre les réseaux vasculaires et lymphatiques, empêchant
ainsi une distribution normale de chimiothérapie (Cirri and Chiarugi 2012).
Le remodelage de la MEC requiert également la lyse protéique des composants matriciels. Cet
événement est majoritairement réalisé par des métalloprotéases appelées MMPs (Matrix
Metalloproteinases), des cystéines protéases (cathépsine B), et des sérines protéases comme
l’urokinase (uPA pour urokinase type Plasminogen Activator), FAPα (Fibroblast-Activated Protein α)
et PAI-1 (Plasminogen Activator Inhibitor-1) (Zhang and Liu 2013). De nombreuses études ont mis en
évidence la surexpression des MMPs dans différents cancers. En effet, en clivant les composants de la
MEC, les MMPs favorisent l’invasion des cellules tumorales et le processus de métastases, mais
permettent également des modifications dans l’interaction cellule-matrice via les intégrines, ce qui
induit des altérations dans les signalisations en aval, telles que l’adhésion cellulaire, le cytosquelette et
l’expression de la kinase d’adhésion focale (FAK pour Focal Adhesion Kinase) impliqués dans la
migration cellulaire. Les MMPs sont sécrétées de manière majoritaire par les cellules stromales telles
que les CAFs et les TAMs et minoritairement par les cellules tumorales. Le clivage des protéines
matricielles a une autre conséquence indirecte sur la progression tumorale, qui est la libération de
facteurs de croissance (comme le VEGF), chimiokines et cytokines (comme le TGF-β), piégés dans la
MEC. Ces molécules sont impliquées dans tous les processus de la progression tumorale, notamment
l’angiogenèse et le processus métastastatique (Balkwill et al 2012).
2) Les CAFs (Cancer-Associated Fibroblasts)
2-1) Généralités
Encore appelées cellules de soutien, les fibroblastes sont les cellules mésenchymateuses les plus
abondantes dans les tissus conjonctifs. Ils permettent de joindre et de maintenir tous les autres tissus et
organes ensemble dans l’organisme. Ces tissus conjonctifs sont composés de fibroblastes espacés,
compris dans une MEC. Les fibroblastes assurent l’homéostasie et le renouvellement de la MEC en
26
sécrétant les protéines (collagènes I, III, IV, V, fibronectine, élastine) et protéoglycanes qui la
composent ainsi que les protéases qui la remodèlent (MMPs) (Kendall and Feghali-Bostwick 2014).
Dans des conditions physiopathologiques, comme la cicatrisation, les fibroblastes (ayant un faible
index de prolifération et de faibles capacités métaboliques) « s’activent » : ils se mettent à proliférer, à
sécréter abondamment des protéines de la MEC et acquièrent des propriétés contractiles, leur
permettant de rejoindre le site infectieux. Ces fibroblastes « activés », encore appelés myofibroblastes
(en référence à leurs propriétés contractiles) produisent également des chimiokines, aboutissant au
recrutement de cellules immunitaires destinées à combattre l’infection. La fibrose désigne le processus
physiologique, qui, généralement en réponse à une infection et/ou une destruction tissulaire, permet la
transformation d’un tissu sain en tissu composé de fibroblastes et de protéines de la MEC. Une fois, la
lésion « réparée », les myofibroblastes retrouvent leur phénotype initial et les fibroblastes
excédentaires meurent par apoptose (Xouri and Christian 2010). Comme souligné précédemment, H.
Dvorak est le premier à avoir remarqué que le processus de cicatrisation et le processus tumoral
présentent des similitudes. Ainsi, les fibroblastes associés aux cancers, encore appelés CAFs (CancerAssociated Fibroblasts), TAFs (Tumor-Associated Fibroblasts) ou fibroblastes activés, présentent un
phénotype similaire aux myofibroblastes présents dans le processus de cicatrisation. Ce phénotype est
à l’inverse, fonctionnellement et morphologiquement différent des fibroblastes normaux (figure 5).
Cependant, les CAFs restent activés de façon constitutive, contrairement aux myofibroblastes de la
cicatrisation. Les CAFs arborent une morphologie allongée, fusiforme, un gros noyau, des jonctions
communicantes et adhérentes et des myofilaments d’actine cytoplasmiques (Xouri and Christian 2010)
(Zhang and Liu 2013) (figure 5). Les CAFs sont présents dans la plupart des tumeurs solides et
représentent une population majoritaire dans le microenvironnement de différents cancers, comme le
cancer du sein, de la prostate et du pancréas (Cirri and Chiarugi 2012) (Kalluri and Zeisberg 2006)
(Pietras and Ostman 2010) (Ohlund et al 2014). Dans le microenvironnement du cancer du sein,
environ 80% des fibroblastes présentent un phénotype activé (Kalluri and Zeisberg 2006) (Sappino et
al 1988).
27
Figure 5. Les fibroblastes et les fibroblastes activés. (a) Les fibroblastes normaux évoluent au sein
d’une matrice extra-cellulaire (MEC) fibrillaire. Les fibroblastes interagissent avec leur environnement
grâce à des intégrines, comme les intégrines α1β1. Morphologiquement, ce sont des cellules
fusiformes, avec un cytosquelette d’actine et de vimentine. FSP-1 (Fibroblast-Specific Protein 1) est
un marqueur spécifique des fibroblastes. (b) Les fibroblastes peuvent acquérir un phénotype « activé »,
associé à une augmentation de l’index de prolifération et une augmentation de la sécrétion de
nombreuses molécules de la MEC, comme le collagène I et la ténascine C, ainsi que la fibronectine.
Ces fibroblastes activés sont souvent caractérisés phénotypiquement par l’expression d’α-SMA (αSmooth Actin Muscle) (d’après (Kalluri and Zeisberg 2006)).
2-2) Caractérisation des CAFs
En dépit du rôle crucial des CAFs dans la progression tumorale, il existe une certaine ambiguïté dans
l’identification de ces cellules au sein du tissu tumoral. Divers éléments contribuent à l’hétérogénéité
de cette population cellulaire, notamment le type de tissu dans lequel le cancer se développe, le type
cellulaire à l’origine des CAFs, l’environnement local et les interactions paracrines sous-jacentes
(Augsten 2014) (Xouri and Christian 2010) (Kalluri and Zeisberg 2006). Non seulement il existe des
différences dans les CAFs provenant de différents cancers, mais même au sein d’un même cancer la
composition des CAFs peut varier. L’équipe d’E. Puré a isolé des CAFs provenant d’échantillons de
cancers du sein, classés en différents sous-groupes (ER+ (positif pour les récepteurs aux œstrogènes),
TNBC (Triple Negative Breast Cancer) et HER2+ (Human Epithelial growth factor Receptor 2)) et
une étude du profil d’expression génique a été réalisée. Les résultats de cette étude suggèrent qu’il
existe une hétérogénéité de marqueurs exprimés par les CAFs en fonction des différents sous-types de
cancer du sein (Tchou et al 2012). De la même manière, à l’échelle d’une même tumeur, les marqueurs
de CAFs sont exprimés à des niveaux variables d’un CAF à l’autre (Kidd et al 2012) (Gaggioli et al
2007).
Pendant longtemps, les CAFs ont été identifiés uniquement par leur niveau d’expression d’α-SMA (αSmooth Muscle Actin) ; protéine impliquée dans la contractilité des cellules. Cependant des analyses
immuno-histochimiques ont démontré que certains fibroblastes péri-tumoraux n’exprimaient pas ce
28
marqueur (Bochet et al 2013) (Andarawewa et al 2005). De plus, α-SMA est retrouvé dans d’autres
types cellulaires, comme les péricytes, les cellules musculaires lisses intestinales, les cellules
myoépithéliales de la glande mammaire, les cardiomyocytes et même les fibroblastes normaux dans
certains cas, suggérant que ce marqueur n’est ni spécifique, ni sélectif (Hinz et al 2001) (Ohlund et al
2014). A ce jour, l’identification des CAFs repose sur des critères morphologiques, sur l’expression
d’un ensemble de marqueurs, sur leur profil sécrétoire et sur leurs propriétés fonctionnelles,
notamment leurs capacités pro-tumorigéniques (De Wever et al 2014) (Augsten 2014). Parmi les
marqueurs les plus retrouvés, il y a α-SMA, FSP-1 (Fibroblast Specific Protein 1, encore appelé
S100A4), FAPα (encore appelé FAP), NG2 (Neuron-glial Antigen-2), PDFGR-β, podoplanine
(PDPN), Thy-1, desmine et Ténacine-C (Ohlund et al 2014) (Polanska and Orimo 2013) (Xing et al
2010). D’autres marqueurs mésenchymateux sont classiquement utilisés pour identifier les CAFs,
comme la vimentine, la fibronectine, le collagène I et la prolyl-4 hydroxylase (Polanska and Orimo
2013). L’absence de certains marqueurs contribue également à la détermination des CAFs, telle que la
perte de la cavéoline-1, des marqueurs épithéliaux (cytokératine) ou endothéliaux (CD31 pour Cluster
of Differenciation 31) (Xing et al 2010). D’autre part, même si les CAFs sont relativement stables
génétiquement, certaines altérations génétiques ont été rapportées, comme des mutations ponctuelles,
des pertes d’hétérozygotie sur des oncogènes et des gènes suppresseurs de tumeurs comme p53 et
PTEN (Xing et al 2010). Parmi tous ces marqueurs, FSP-1 semble être un marqueur qui définit une
population unique de fibroblastes (Kalluri and Zeisberg 2006). L’équipe de R. Kalluri a mis en
évidence dans des modèles murins de cancers pancréatique et mammaire que les CAFs peuvent se
répartir en deux sous-groupes majeurs. Le premier est positif pour le marqueur FSP-1 mais n’exprime
aucun des autres marqueurs étudiés (NG2, α-SMA et PDGFRβ), alors que le deuxième groupe
n’exprime pas FSP-1 mais exprime les trois autres marqueurs NG2, α-SMA et PDGFβ (Sugimoto et al
2006). De manière intéressante, l’expression relative des différents marqueurs a été proposée comme
critère pronostic. En effet, une étude immuno-histochimique récente de cancers colorectaux a mis en
évidence que les CAFs qui expriment la podoplanine (PDPN(+)) sont plutôt associés à des cancers peu
agressifs et de bon pronostic alors que les CAFs qui n’expriment pas la podoplanine mais qui
expriment α-SMA ou FSP-1 (PDPN(-)/α-SMA(élevé) ou PDPN(-)/FSP-1(élevé)) sont associés à un
pronostic défavorable (Choi et al 2013). Au cours de nos expériences, les marqueurs FSP-1, FAP-α et
α-SMA nous ont particulièrement intéressés.
La protéine FSP-1 (encore appelée Mts1 pour Metastasis associated protein) est exprimée dans les
CAFs, les cellules tumorales agressives et les macrophages (Ohlund et al 2014). C’est une protéine
liant le calcium, capable d’interagir avec des partenaires intra et extra-cellulaires. Ainsi, FSP-1 peut se
lier à la myosine et à l’actine intra-cellulaires régulant ainsi le cytosquelette et la motilité cellulaire
(Egeblad et al 2005). Elle peut également interagir avec p53 et réguler son activité transcriptionnelle
(Schmidt-Hansen et al 2004). Facteur crucial dans le processus métastatique, FSP-1 peut stimuler les
29
cellules tumorales pour qu’elles sécrètent des chimiokines ou des cytokines, capables d’activer en
retour les cellules stromales (cellules endothéliales et inflammatoires) (Bettum et al 2014). Une
expression importante de FSP-1 favorise la croissance de la tumeur et sa capacité à métastaser
(Rasanen and Vaheri 2010). En effet, des cellules tumorales injectées à une souris FSP-1-/- forment
moins de tumeurs et aucune métastase, contrairement aux souris FSP-1+/+. De plus, la co-injection de
fibroblastes FSP-1+/+ avec des cellules tumorales dans des souris FSP-1-/- restaure la croissance
tumorale et le potentiel métastatique, observé dans les souris FSP-1+/+. L’expression de FSP-1 est
associée à un mauvais pronostic dans les cancers (Grum-Schwensen et al 2005).
FAP est une sérine protéase, présente à la surface des cellules qui possède une activité enzymatique
peptidase-collagénase. C’est également un marqueur classique des CAFs, notamment dans les tumeurs
du sein, du poumon, de l’ovaire et du pancréas (Ohlund et al 2014). FAP n’est pas spécifique des
CAFs : son expression a été rapportée dans les cellules tumorales gastriques, du sein, colorectal et
dans les mélanocytes et les mélanomes, mais pas dans les fibroblastes normaux (Kelly et al 2012). Elle
exerce un rôle physiologique dans l’hématopoïèse et dans le maintien de la masse musculaire (Roberts
et al 2013). Dans le cas du cancer, l’induction de FAP a été associée à une croissance tumorale
importante et à une augmentation de l’angiogenèse. Du fait de son activité enzymatique, FAP a un rôle
important dans le remodelage de la MEC et dans l’invasion des cellules tumorales (Kelly et al 2012).
L’ensemble de ces données souligne clairement l’hétérogénéité des CAFs, qui présentent non pas un
mais des phénotypes différents. En dépit des efforts réalisés, beaucoup de questions restent en
suspens : combien de sous-populations de CAFs existe-t-il au sein d’un type tumoral donné, quelle est
la proportion relative de chaque sous-population, les différentes sous-populations de CAFs sont-elles
associées à une origine cellulaire précise (Augsten 2014) ?
2-3) Origines des CAFs
De la même façon que l’identification des CAFs, leur origine demeure un sujet à débat. Encore une
fois, la difficulté provient du fait que les CAFs représentent une population hétérogène, aux origines
diverses et variées. En effet, les CAFs peuvent provenir de fibroblastes résidents, de cellules
tumorales, de cellules endothéliales, de péricytes, de cellules inflammatoires, de cellules
mésenchymateuses, d’ADSCs et d’adipocytes (figure 6). Ces derniers ont fait l’objet d’une publication
lors de ma thèse, qui sera développée dans la partie résultats (Bochet et al 2013).
a) Les fibroblastes résidents
L’activation de fibroblastes localement présents a classiquement été considérée comme la source
majeure de CAFs (Allen and Louise Jones 2011). Ce processus est appelé transition mésenchymomésenchymateuse (MMT pour Mesenchymal-Mesenchymal Transition) (Cirri and Chiarugi 2012).
30
Les cellules tumorales sécrètent des facteurs de croissance comme le TGF-β, le PDGF-β et le FGF2
(Fibroblasts Growth Factor 2) qui induisent les changements phénotypiques et fonctionnels observés
dans les CAFs. TGF-β se lie à son récepteur TGFBR2 (Type-2 TGF-β Receptor), présent à la surface
des fibroblastes, ce qui induit le recrutement et la phosphorylation de TGFBR1 et l’expression de
facteurs impliqués dans la production et le remodelage de la MEC. PDGFR a également été décrit
pour son rôle pro-prolifératif des CAFs et comme facteur initiateur de la réaction desmoplasique dans
les tumeurs, qui sera décrite plus tard dans cette introduction (Ohlund et al 2014). L’équipe d’A.
Orimo a mis en évidence dans un modèle murin de xénogreffes que la co-implantation de fibroblastes
normaux avec des cellules tumorales mammaires permet la conversion de fibroblastes en
myofibroblastes durant la progression tumorale ; processus, médié et amplifié par une boucle de
signalisation autocrine CXCL12 (Chemokine (C-X-C motif) Ligand 12)) encore appelé SDF-1
(Stromal-Derived Factor 1) et TGF-β (Kojima et al 2010). L’activation des fibroblastes résidents en
CAFs peut également être médiée par les cytokines IL-8 et IL-1β d’origine tumorale (Schauer et al
2011). En plus des facteurs de croissance et des cytokines, d’autres mécanismes d’activation des
fibroblastes ont été décrits. L’équipe d’E. Leuguyel a apporté les preuves qu’une reprogrammation de
miRNAs permet aussi la conversion de fibroblastes en CAFs dans un modèle de cancer ovarien (Mitra
et al 2012). Très récemment, l’équipe de R. Rhokha a mis en évidence que la perte de TIMP-3 (Tissue
Inhibitor Metalloproteinase 3) dans des fibroblastes de souris mutées permet l’induction d’un
phénotype CAFs-like (Shimoda et al 2014). Des exosomes d’origine tumorale ont été identifiés
comme capables de recruter et activer des fibroblastes et des MSCs (Mesenchymal Stem Cells) au sein
du microenvironnement tumoral (Kahlert and Kalluri 2013) (Chowdhury et al 2014). Enfin, les
espèces réactives de l’oxygène (ROS pour Reactive Oxygen Species) générées lors de la progression
tumorale peuvent induire la conversion de fibroblastes en myofibroblastes, via l’accumulation de HIF1α (Toullec et al 2010). Il est à noter, que l’identification du phénotype de CAFs se base
classiquement sur l’acquisition progressive d’α-SMA et sur les capacités fonctionnelles de ces cellules
à favoriser la progression tumorale.
b) Les MSCs (Mesenchymal Stem Cells)
Les cellules souches mésenchymateuses ont été décrites comme étant une source de CAFs importante.
Ces progéniteurs, recrutés à partir de la moelle osseuse, sont capables de se différencier en cellules de
l’os, en tissu adipeux et en cartilage. Ils sont recrutés au sein du microenvironnement tumoral par
différentes sécrétions tumorales et stromales et exercent plusieurs rôles dans la progression tumorale,
notamment dans le recrutement de progéniteurs endothéliaux et dans leur différenciation en cellules
favorisant la formation des vaisseaux sanguins (Madar et al 2013). Une étude réalisée par l’équipe de
D. Barnejee a mis en évidence que des MSCs humains traités par du milieu conditionné de cellules
tumorales leurs confèrent des propriétés de CAFs, notamment l’expression de α-SMA, de FSP-1 et de
vimentine. De plus, ces cellules activées sécrètent SDF-1 et favorisent in vitro et in vivo la progression
31
de la tumeur (Mishra et al 2008). Les MSCs seraient une importante source de CAFs mais la
proportion relative de CAFs provenant des MSCs varierait en fonction des cancers : environ 25% dans
un modèle d’adénocarcinome pancréatique et 20% dans un modèle de cancer gastrique pour exemples
(Zhang and Liu 2013) (Direkze et al 2004) (Augsten 2014) (Quante et al 2011).
c) Cellules tumorales
Les CAFs peuvent aussi provenir de cellules tumorales ayant fait la transition épithéliomésenchymateuse ou EMT (Epithelial-Mesenchymal Transition). Première étape vers l’acquisition
d’un phénotype invasif, l’EMT permet aux cellules épithéliales polarisées d’adopter une morphologie
mésenchymateuse. Ces cellules sont caractérisées par une morphologie allongée, des capacités
migratoires et invasives augmentées, la perte des adhérences cellule-cellule et cellule-matrice et une
augmentation de la sécrétion de protéines matricielles. Ce phénotype permet aux cellules de migrer et
d’envahir à travers la MEC afin de disséminer à distance. De nombreux facteurs comme le PDGF, le
TGF-β et l’EGF peuvent favoriser l’EMT en initiant un grand nombre de voies de signalisation, qui
mènent, à terme, à l’activation de facteurs de transcription comme Snail, Slug, Twist et FOXC2
(Kalluri and Zeisberg 2006) (Mao et al 2013). Dans un contexte de fibrose rénale, l’équipe de Neilson
a démontré que des cellules épithéliales non transformées peuvent également se transdifférencier en
myofibroblastes, qui expriment FSP-1 et le collagène I, suite à une EMT (Iwano et al 2002).
Cependant, cette source de CAFs semble minoritaire car contrairement aux cellules tumorales, les
CAFs ne présentent pas ou peu d’altérations génétiques (Kalluri and Zeisberg 2006) (Orimo et al
2005).
d) Cellules endothéliales
De la même façon que les cellules épithéliales, les cellules endothéliales peuvent acquérir un
phénotype de CAFs, grâce au processus appelé transition endothélio-mésenchymateuse (endoMT).
Ces cellules perdent les marqueurs endothéliaux comme CD31, acquièrent des marqueurs
mésenchymateux comme FSP-1 et α-SMA et des propriétés migratoires et invasives (Nie et al 2014).
Le TGF-β est également un facteur inducteur de l’endoMT (Xouri and Christian 2010). Les cellules
endothéliales ayant fait l’endoMT représenteraient une source conséquente de CAFs et exerceraient un
rôle important dans l’angiogenèse (Rasanen and Vaheri 2010) (Potenta et al 2008).
e)
ADSCs (Adipose-Derived Stem Cells)
Les ADSCs sont des cellules souches mésenchymateuses comprises dans le tissu adipeux (Wang et al
2012). Des travaux, publiés par C. Jotzu et al. ont montré que les ADSCs peuvent se transdifférencier
en CAFs, sous l’influence des sécrétions de lignées tumorales mammaires via la signalisation du TGFβ1. Ce phénotype CAF-like est caractérisé par l’expression d’α-SMA et de la ténascine C et par un
rôle pro-invasif sur les cellules tumorales in vitro. De manière intéressante, ce phénotype peut être
32
réversé par l’utilisation d’un anticorps bloquant dirigé contre le TGF-β1 (Jotzu et al 2011). Plus
récemment, l’équipe de FC. Marini a confirmé la capacité des ADSCs à se convertir en CAFs et a en
plus souligné l’hétérogénéité phénotypique des CAFs en fonction de leur provenance. En effet, dans
un modèle syngénique de cancer du sein et de l’ovaire, les auteurs ont montré que les BMSCs (BoneMarrow Stem Cells) se différencient préférentiellement en CAFs, exprimant FSP-1 et FAP et sont
majoritairement localisés à la périphérie de la tumeur. A l’inverse, les ADSCs se différencient en
CAFs exprimant α-SMA et NG2 et sont retrouvés à proximité des vaisseaux sanguins (Kidd et al
2012). Cho et al. ont également montré que les exosomes de cellules tumorales ovariennes induisent
une transdifférenciation des ADSCs en CAFs, exprimant α-SMA, qui peuvent en retour favoriser la
progression de la tumeur, via une signalisation SDF-1 et TFG-β (Cho et al 2011). Plus engagés dans le
lignage adipocytaire, les pré-adipocytes sont également une source de CAFs. En effet, il a été proposé
in vitro et in vivo, que les pré-adipocytes de la lignée 3T3-L1, soumis aux sécrétions de cellules
tumorales mammaires favorisent l’accumulation de fibronectine et le remodelage de la MEC,
participant ainsi à la réaction desmoplasique (Chandler et al 2012).
f) Autres sources de CAFs
Les péricytes (cellules présentes autour des vaisseaux sanguins et régulant la perméabilité vasculaire),
ainsi que les cellules musculaires lisses ont également été décrits comme capables de se différencier en
myofibroblastes (Kendall and Feghali-Bostwick 2014) (Xouri and Christian 2010). Une étude réalisée
par Binai et al. a aussi proposé les monocytes circulants comme origine de myofibroblastes. En effet,
en condition de fibrose, les monocytes circulants provenant de patients atteints de sclérose systémique
expriment α-SMA et le collagène I, contrairement aux monocytes isolés à partir de patients sains
(Binai et al 2012).
Par conséquent, les CAFs regroupent un ensemble de cellules, qui proviennent de différentes origines.
On peut ainsi imaginer que ces cellules, au même titre que leurs différences phénotypiques, ont un rôle
spécifique dans la progression tumorale variant selon les types de tumeurs, les sécrétions paracrines du
microenvironnement et les marqueurs qu’elles expriment. Bien que les multiples origines des CAFs
soient couramment établies par la communauté scientifique, l’importance fonctionnelle relative de ces
différentes sous-populations dans la progression tumorale reste très mal connue (figure 6).
33
Figure 6. Les multiples origines des CAFs dans le stroma tumoral. Huit mécanismes possibles ont
été décrits pour expliquer l’origine des CAFs : l’activation de fibroblastes localement présents, le
recrutement de cellules souches mésenchymateuses, la transition épithélio-mésenchymateuse de
cellules épithéliales, la transition endothélio-mésenchymateuse de cellules endothéliales, la
transdifférencitation de péricytes, de cellules musculaires lisses, de cellules inflammatoires et des
cellules du tissu adipeux (ADSCs, pré-adipocytes et adipocytes) (d’après (Zhang and Liu 2013)).
2-4) Rôle de CAFs dans la progr ession tumorale (pour revue (Ohlund et al 2014))
Les CAFs sont capables d’agir à toutes les étapes clés de la progression tumorale (figure 7). Leurs
effets passent principalement par la sécrétion de différentes molécules, comme des facteurs de
croissance (TGF-β, HGF, EGF (Epidermal Growth Factor), IGF (Insulin Growth Factor), CTGF
(Connective Tissue Growth Factor), VEGF), des cytokines (CCL7, CXCL12, IL-6, IL-1β) et des
protéines impliquées dans la constitution (collagènes, fibronectine) et le remodelage de la MEC
(MMPs, FAP) (Mao et al 2013). Ainsi ils peuvent exercer un rôle pro-tumoral directement sur les
cellules cancéreuses et aussi indirectement via la stimulation des cellules stromales.
De nombreuses études ont souligné le rôle des CAFs dans l’initiation tumorale. En utilisant des
expériences de co-cultures et de transplantations chez la souris, Olumi et al. ont montré que des CAFs
(à la différence des fibroblastes normaux) induisent la prolifération et l’initiation tumorale à partir de
cellules humaines prostatiques épithéliales non tumorales immortalisées. En revanche, les CAFs ne
stimulent pas le développement tumoral de cellules prostatiques épithéliales non immortalisées, ce qui
suggère qu’un évènement génétique initiateur est nécessaire pour exercer cet effet pro-tumoral (Allen
and Louise Jones 2011) (Augsten 2014) (Olumi et al 1999). Dans un modèle murin de xénogreffes des
composants épithéliaux et stromaux humains récapitulant la glande mammaire, Kuperwasser et al. ont
mis en évidence que la surexpression de TGF-β et/ou d’HGF (Hepatocyte Growth Factor) dans des
fibroblastes murins, avant l’implantation, induit l’initiation du cancer du sein (Kuperwasser et al
2004).
34
Les CAFs agissent également sur la progression de la tumeur primaire, en favorisant, la prolifération,
l’invasion et le processus d’angiogenèse. Dans un modèle de cancer du sein, il a été montré que l’IL-6,
sécrétée par les CAFs (en quantité 100 fois supérieure à la sécrétion par les fibroblastes normaux)
permet la migration des cellules tumorales mammaires MDA-MB231 et induit l’EMT des cellules
ER+ (MCF-7 et T47D) (Hugo et al 2012) (Mao et al 2013). L’équipe de R. Weinberg a apporté les
preuves que les CAFs isolés du stroma d’un carcinome invasif mammaire augmentent de manière
importante la croissance tumorale, dans un modèle de xénogreffes (co-implantation CAFs/cellules
tumorales). Cet effet n’est pas retrouvé avec des fibroblastes normaux du même patient. En fait, les
CAFs produisent des taux élevés de CXCL12 qui, d’une part augmente la croissance tumorale via sa
liaison sur son récepteur CXCR4, exprimé à la surface des cellules tumorales et d’autre part recrute les
progéniteurs endothéliaux EPCs (Endothelial Progenitor Cells) au sein de la tumeur pour favoriser
l’angiogenèse. De manière intéressante, ces caractéristiques de CAFs sont maintenues même en
l’absence de contact avec les cellules tumorales (Orimo et al 2005).
La réaction desmoplasique
Comme nous l’avons vu précédemment, une des caractéristiques des CAFs est leur capacité à
synthétiser et remodeler la MEC (voir partie MEC). Certaines tumeurs (pancréas, sein, colorectal,
poumon …) sont caractérisées par la présence d’une réaction desmoplasique (encore appelée
desmoplasie). Elle est définie par le développement anormal d’un tissu fibreux en réponse à une
lésion. Dans le cas du cancer, la réaction desmoplasique correspond au recrutement et à la prolifération
de fibroblastes activés, capables de sécréter des protéines matricielles et des enzymes protéolytiques,
ce qui forme une « MEC permissive à la progression tumorale ». Histologiquement, la réaction
desmoplasique est caractérisée par une « coque » rigide qui se forme autour de la tumeur (composée
de CAFs et riche en collagène I) et à une prolifération accrue des CAFs au sein de la tumeur. La
réaction desmoplasique est associée à une augmentation de la prolifération tumorale, un phénotype
invasif et une augmentation de la chimiorésistance. Elle représente ainsi un facteur de mauvais
pronostic dans les cancers du poumon, du pancréas, du sein et colorectal (Ohlund et al 2014). En
régulant la MEC, les CAFs influencent considérablement la progression tumorale, en agissant sur le
recrutement des autres composants stromaux au sein de la tumeur, capables eux aussi d’agir sur la
prolifération, la migration des cellules tumorales et le processus métastatique (Ohlund et al 2014).
En plus d’agir sur la carcinogenèse et sur la croissance de la tumeur primaire, les CAFs peuvent
considérablement influencer le processus métastatique. Ce processus requiert l’enchainement de
plusieurs évènements : l’EMT des cellules tumorales, qui adoptent ainsi un phénotype invasif,
l’angiogenèse, l’intravasation des cellules tumorales dans le réseau sanguin et leur extravasation dans
des tissus à distance, où les cellules font une MET (Mesenchymal-Epithelial Transition) pour former
des colonies à des sites distants de la tumeur primaire (Mao et al 2013). En plus d’induire l’EMT des
35
cellules tumorales et de participer à l’angiogenèse, les CAFs favorisent l’intravasation des cellules
tumorales en se coopérant aux macrophages via une signalisation CCL2 (Mao et al 2013) (Tsuyada et
al 2012). Ils peuvent également influencer l’invasion des cellules par la sécrétion de chimiokines, de
cytokines et de MMPs. De plus, les CAFs sont dotés de propriétés migratoires et invasives leur
permettant de circuler eux-mêmes dans l’organisme avec les cellules tumorales (Xing et al 2010)
(Cirri and Chiarugi 2012). Cornil et al. ont montré que seules les cellules provenant de mélanomes
invasifs prolifèrent de manière accrue en présence de CAFs, ce qui suggère le potentiel des CAFs à
créer une niche favorable au développement de métastases (Cornil et al 1991). Le transport des CAFs
avec les cellules tumorales protège ces dernières de l’apoptose dans le réseau sanguin et leur permet de
se développer plus facilement une fois arrivées aux sites métastatiques (Duda et al 2010). L’injection
de CAFs dans des souris déficientes pour FSP-1 (qui présentent moins de métastases que les souris
FSP-1+/+) restaure partiellement le phénotype et le potentiel métastatique (Grum-Schwensen et al
2005). Il a été rapporté que les CAFs favorisent la capacité des cellules tumorales à acquérir un
phénotype de cellules-souches cancéreuses (encore appelées CSCs pour Cancer Stem Cells). Il est bien
connu que dans la tumeur, une proportion des cellules adopte ce phénotype, les rendant plus
résistantes aux traitements et plus enclines à former de nouveaux foyers tumoraux. Les CAFs sont
capables de promouvoir l’auto-renouvèlement des cellules tumorales et d’augmenter leur niveau
d’expression en marqueurs de CSCs (CD133- et ratio élevé de CD44/CD24) (Klarmann et al 2009)
(Cirri and Chiarugi 2012).
Les CAFs peuvent également participer au maintien d’une inflammation chronique, favorable à la
progression tumorale (voir partie sur les cellules inflammatoires), en exprimant des facteurs proinflammatoires, capables de recruter des cellules myéloïdes (monocytes et macrophages) (Ohlund et al
2014) (Torres et al 2013). Ils sont aussi dotés d’un rôle immunosuppressif en inhibant notamment
l’action des lymphocytes NK (Balsamo et al 2009) (Zhang and Liu 2013).
Les CAFs agissent sur le métabolisme des cellules tumorales afin de promouvoir la tumorigenèse. Le
métabolisme de la cellule tumorale est un processus complexe et hautement hétérogène. Les cellules
tumorales utilisent le glucose principalement via la glycolyse anaérobie, aboutissant à la production de
lactate, même en présence d’oxygène (processus appelé « effet Warburg »), alors que les cellules
normales catabolisent complétement ce processus via la phosphorylation oxydative aboutissant à la
production d’ATP. Un switch vers la glycolyse aérobie a été également rapporté dans les CAFs à
proximité des cellules tumorales, ce qui permet la génération de lactate et de pyruvate. Ces métabolites
peuvent ainsi être utilisés par la cellule tumorale comme combustible, afin d’alimenter le métabolisme
mitochondrial (cycle de Krebs, phosphorylation oxydative), aboutissant à terme, à la formation d’ATP
et au développement de la tumeur. Ce processus a été référé comme « reverse Warburg effect »
(Pavlides et al 2009) (Ohlund et al 2014). Les CAFs participent, ainsi, à la dynamique du métabolisme
tumoral en s’adaptant aux besoins métaboliques de la cellule tumorale (Ohlund et al 2014).
36
Les effets pro-tumorigéniques des CAFs sont aussi liés à la résistance aux traitements. Il a été rapporté
que l’HGF, sécrété par les CAFs, induit une résistance au gefitinib (inhibiteur de l’EGFR) dans un
modèle de cancer du sein triple négatif. Les CAFs peuvent aussi favoriser une résistance aux
chimiothérapies, à l’hormonothérapie et aux thérapies anti-angiogéniques (Dittmer and Leyh 2014).
Crawford et al. ont isolé des fibroblastes de tumeurs résistantes ou sensibles aux anti-VEGF. Ils ont
mis en évidence le fait que les CAFs provenant de tumeurs résistantes sont capables de rendre des
cellules tumorales précédemment sensibles, résistantes aux anti-VEGF, en agissant donc comme un
« cheval de Troie » (Crawford et al 2009).
Figure 7. Rôles des CAFs dans la progression tumorale. Les CAFs peuvent agir sur toutes les
étapes clés de la progression tumorale : ils peuvent 1) recruter d’autres cellules stromales, qui vont
s’associer aux CAFs dans la promotion tumorale, 2) favoriser l’activation et la reprogrammation de
cellules stromales en CAFs, 3) initier la progression tumorale, 4) réguler le potentiel « cellulessouches » des cellules tumorales, 5) induire un shift métabolique, 6) remodeler la MEC, la rendant
« permissive à la progression tumorale », 7) favoriser une inflammation chronique, 8) supporter
l’angiogenèse, 9) potentialiser le processus métastatique et aider les cellules tumorales à résister aux
traitements (d’après (Ohlund et al 2014)).
37
3) Les adipocytes
Longtemps oubliés dans la caractérisation du microenvironnement tumoral, il s’avère que le tissu
adipeux (TA) et plus particulièrement les adipocytes exercent un rôle important dans la progression
tumorale. En effet, le TA est présent en quantité importante dans l’organisme (environ 20% chez les
hommes et 28% chez les femmes) et ses fonctions multiples lui permettent d’influencer
considérablement le devenir de la tumeur (Thompson et al 2012).
3-1) Le tissu adipeux (T A)
a) Composition du TA
Le TA est un tissu conjonctif, plastique, composé d’un grand nombre de cellules. Sa fonction première
est de stocker l’énergie excédentaire sous forme de triglycérides (TG) et de mobiliser cette énergie
sous forme d’acides gras (AG), en fonction des besoins énergétiques de l’organisme. Il permet
également d’assurer un support mécanique pour les tissus alentours et sert d’isolant thermique pour
l’organisme. De plus, le TA est maintenant décrit comme un organe endocrine, qui sécrète une grande
variété de molécules, regroupées sous le terme d’adipokines, telles que des hormones, des facteurs de
croissance, des enzymes et des cytokines, pouvant agir sur un grand nombre de fonctions biologiques
comme la régulation de la masse adipeuse, de la différenciation des adipocytes, du flux sanguin, de la
fonction immunitaire et des fonctions plus larges, comme la prise alimentaire. L’ensemble des
sécrétions du TA exerce, ainsi, un rôle important dans des pathologies, telles que l’obésité ou la
lipodystrophie (Poulos et al 2010).
Il existe majoritairement deux types de TA : le TA blanc encore appelé WAT (pour White Adipose
Tissue), que je vais détailler ci-après et le TA brun (BAT pour Brown Adipose Tissue). A l’inverse du
WAT, le BAT contient plusieurs petites vacuoles lipidiques et de nombreuses mitochondries, riches en
cytochromes leur conférant leur couleur brune. Ils sont principalement responsables de la
thermogenèse en dissipant l’énergie sous forme de chaleur sans production d’ATP (grâce à
l’oxydation des AG et au découplage de la chaine respiratoire mitochondriale). Ce processus est
majoritairement réalisé par la protéine UCP-1 (Uncoupling Protein-1), localisée au niveau de la
membrane mitochondriale (Lee et al 2014) (Sanchez-Gurmaches and Guertin 2014). Chez l’Homme,
ce TA est surtout présent chez le nouveau-né et tend à disparaître chez l’adulte. Récemment, un
troisième type de TA a été identifié, appelé TA beige ou brite (pour BRown in whITE). Ce TA est
caractérisé par un phénotype intermédiaire et serait retrouvé chez l’adulte (contrairement au BAT)
sous forme de dépôts au sein du WAT (Hyvonen and Spalding 2014) (Shabalina et al 2013). Le TA
blanc est organisé en lobules, délimités par des cloisons (septa) de tissu conjonctif. Les adipocytes
sont serrés les uns aux autres, prenant ainsi une forme polygonale. Ce TA est composé de deux
populations principales : les adipocytes matures, qui représentent la population cellulaire majoritaire
38
(80-90% du volume du TA et 60-70% du nombre de cellules présentes dans le TA) et un groupe
hétérogène de cellules, regroupé sous le terme de SVF (Stromal Vascular Fraction) (Thompson et al
2012). Parmi ces cellules, figurent des précurseurs adipocytaires (pré-adipocytes), des cellules
endothéliales (formant un réseau vasculaire conséquent), des fibroblastes, des cellules immunitaires,
des fibres nerveuses et des cellules souches mésenchymateuses (ADSCs), comprises dans une MEC
(Cousin et al 2006) (figure 8). L’ensemble de ces cellules participent au maintien, au développement
ainsi qu’à la viabilité du tissu. Les adipocytes du TA blanc (à l’inverse des adipocytes du TA brun)
présentent une large vacuole lipidique uniloculaire, occupant la quasi-totalité du cytoplasme (environ
90% de la cellule). Ce sont de grosses cellules rondes et volumineuses (diamètre moyen : 130µm) avec
un noyau périphérique accolé à la membrane plasmique et dont la taille peut varier assez rapidement
en fonction de la balance énergétique (figure 8).
Figure 8. Composition du tissu adipeux blanc. Les adipocytes matures sont les éléments principaux
du TA. Les autres types cellulaires, présents au sein du TA sont les précurseurs adipocytaires (ADSCs
et pré-adipocytes), des fibroblastes, des cellules immunitaires (macrophages, T cells), des vaisseaux
sanguins et une MEC (d’après (Ouchi et al 2011)).
b) Localisation des différents tissus adipeux blancs
La morphologie et la physiologie du TA varient considérablement en fonction du type et de la
localisation. En effet, chez le mammifère, le TA blanc est disséminé dans des sites anatomiques
divers. Les deux sites majoritaires sont le TA viscéral (mésentérique, rétro-péritonéal et périgonadique (péri-ovarien et péri-prostatique)) et le TA sous-cutané, classiquement localisé au niveau de
l’hypoderme (fémoro-glutéal et abdominal). Le TA est aussi localisé au niveau de la glande mammaire
(TA mammaire) et dans la moelle osseuse (TA médullaire) (figure 9). Cependant, dans des conditions
pathologiques comme l’obésité, le TA peut s’accumuler à d’autres endroits dans l’organisme,
notamment autour des reins, du cœur, et des poumons (Ouchi et al 2011). Il existe un dimorphisme
39
sexuel, quant à la répartition du TA : les hommes accumulent plus les TG dans le TA viscéral
(répartition androïde) et dans le TA sous-cutané abdominal alors que les femmes stockent plus les
graisses dans le TA sous-cutané fémoro-glutéal (répartition gynoïde).
Figure 9. Répartition des différents TA dans l’organisme chez la femme et chez l’homme. Le TA
viscéral et le TA sous-cutané sont les deux TA majoritaires. D’autres localisations sont retrouvées
comme le TA médullaire, le TA péri-ovarien chez la femme et le TA péri-prostatique chez l’homme
(d’après (Laurent et al 2014)).
Le TA viscéral (VAT) et le TA sous-cutané (SAT). Alors que le SAT est plutôt responsable de
l’isolation thermique de l’organisme, des études épidémiologiques ont mis en évidence qu’un excès de
VAT est associé à un risque d’insulino-résistance et à des complications métaboliques, responsables
de pathologies, telles que le diabète de type II, l’hypertension, l’athérosclérose … ; le SAT serait plus
un facteur protecteur pour ces pathologies (Sanchez-Gurmaches and Guertin 2014). Les différences
entre VAT et SAT peuvent s’expliquer par des capacités de stockage, de mobilisation des AG et par
un profil sécrétoire différent. Par exemple, l’insuline, qui est l’hormone majeure impliquée dans le
stockage et la mobilisation des AG est plus active dans le VAT (Hayashi et al 2008). De plus, la
plupart des études s’accorde pour dire que les adipocytes du VAT sont plus sensibles aux agonistes βadrénergiques (signal inducteur de la lipolyse) que les adipocytes du SAT, ce qui a pour conséquence
que le VAT possède une plus forte activité lipolytique que le SAT. Les différences fonctionnelles de
ces deux TA s’expliquent également par des profils sécrétoires différents. En effet, le VAT sécrète
davantage de cytokines pro-inflammatoires que le SAT, notamment l’IL-6, IL-8, PAI1 (Plasminogen
activation inhibitor I), ainsi que les molécules impliquées dans l’immunité innée, alors que le SAT
sécrète plus de leptine, qui est une hormone importante dans le contrôle de la prise alimentaire et de la
régulation du stockage énergétique (voir le chapitre adipokines). Comme le SAT est moins actif
métaboliquement que le VAT, il assurerait un meilleur stockage des TG à court et à long terme. De
40
plus, les adipocytes du VAT sont plus petits que les adipocytes du SAT. Ainsi, en cas d’excès
énergétique, le SAT est plus mobilisé pour accumuler les TG (Bjorndal et al 2011). Les différences
entre le VAT et le SAT impliquent également la SVF. En effet, Tchkonia et al. ont montré que les préadipocytes provenant du SAT ont de plus grandes capacités adipogéniques que les pré-adipocytes
viscéraux isolés à partir du même individu (Tchkonia et al 2002).
Le TA mammaire (MAT). Le MAT est un TA particulier car il fait partie intégrante de la glande
mammaire et a un rôle primordial pour son développement. En effet, la glande mammaire est une
glande exocrine, composée de cellules épithéliales (formant les canaux galactophores et les lobules) et
de cellules myoépithéliales, comprises dans un stroma complexe, composé majoritairement
d’adipocytes et de fibroblastes inclus dans une MEC. Son architecture et son développement seront
développés dans la partie II. De nombreuses études ont montré que le MAT est essentiel au
développement de l’épithélium mammaire, à toutes les étapes. Un dialogue intime se crée entre les
cellules épithéliales et les adipocytes du MAT (Hovey et al 1999). Outre le tissu adipeux blanc et le
tissu adipeux brun, un troisième type d’adipocytes a été décrit chez la souris, appelé adipocytes roses.
Les auteurs à l’origine de ce concept ont mis en évidence que pendant la lactation, les cellules
épithéliales alvéolaires mammaires produisant le lait, proviennent de la transdifférenciation
d’adipocytes sous-cutanés, soulignant la grande plasticité des adipocytes (Giordano et al 2014).
Le TA médullaire (BMAT pour Bone marrow adipose tissue). Encore très peu décrits, les
adipocytes médullaires représentent un composant important du microenvironnement de la moelle
osseuse. Ce type de TA aurait un profil unique, intermédiaire entre le BAT et le WAT, caractérisé par
des adipocytes de petite taille (Lecka-Czernik 2012).
3-2) Les adipocytes
a) Origine et différenciation
Le nombre d’adipocytes chez l’adulte est relativement constant. Le turnover des adipocytes serait
d’environ 0.2-0.3% par jour correspondant à une demi-vie de 300 à 400 jours pour ces cellules
(Spalding et al 2008) (Thompson et al 2012). En cas de perte de poids, seule la taille adipocytaire, et
non le nombre, diminue (Hyvonen and Spalding 2014).
Les adipocytes, au même titre que les myocytes, les chondrocytes, les ostéocytes et les fibroblastes
dérivent d’un même précurseur : les MSCs. Ce processus, appelé adipogenèse se traduit par une
première phase de détermination, qui implique l’engagement d’une cellule souche mésenchymateuse
vers un adipoblaste, qui deviendra pré-adipocyte. Les pré-adipocytes sont des cellules allongées, de
morphologie fibroblastique. Ils ne peuvent pas être différenciés morphologiquement, de leur
précurseur, mais ils ont perdu la capacité à se différencier en une cellule d’un autre lignage. Jusqu’à ce
41
stade, les cellules ont encore la capacité de proliférer. Cette phase a été peu caractérisée
(Christodoulides et al 2009) (figure 10).
La seconde phase, appelée phase de différenciation adipocytaire correspond à la transition du préadipocyte en adipocyte, qui deviendra mature. A ce stade, l’adipocyte possède ses capacités
fonctionnelles et la machinerie enzymatique nécessaire à ses fonctions, telles que la synthèse et le
transport de lipides, la réponse à l’insuline et la sécrétion de nombreuses protéines (Feve 2005) (figure
10). C’est au cours de cette étape que d’importants changements morphologiques s’opèrent, tels
qu’une augmentation importante de la taille de la cellule, un « arrondissement » de la cellule et une
accumulation de vacuoles lipidiques. Au début de cette phase, un profond remaniement du
cytosquelette et de la MEC est observé, jouant un rôle important dans l’acquisition du phénotype de
l’adipocyte mature et dans le bon déroulement de cette phase. Cette étape est suivie d’une expansion
clonale, qui consiste à quelques mitoses, puis s’ensuit une perte irréversible des capacités
prolifératives. Enfin, lors de la différenciation terminale, l’adipocyte acquiert ses propriétés
lipogéniques, lipolytiques et sécrétoires. Une fois les capacités métaboliques de l’adipocyte acquises,
ces derniers commencent à accumuler des lipides. Les lignées cellulaires murines pré-adipocytaires
3T3-F442A et 3T3-L1, couramment utilisées, sont déjà déterminées vers le lignage adipocytaire, mais
permettent de récapituler in vitro la phase de différenciation adipocytaire. Ces lignées sont établies à
partir d’une sélection clonale de fibroblastes, dérivés d’un embryon d’une souris swiss 3T3, âgée de
17 à 19 semaines (Feve 2005) (Lafontan 2012).
42
Figure 10. Etapes clés de l’adipogenèse : la détermination et la différenciation adipocytaires. La
détermination adipocytaire consiste à l’engagement d’une MSC dans le lignage adipocytaire. La
différenciation adipocytaire est l’étape permettant la transition d’un pré-adipocyte vers un adipocyte
mature. Ces deux phases sont sous le contrôle étroit de facteurs de transcription et de régulateurs extracellulaires (d’après Gregoire et al. 1998, Physiology Reviews and Feve et al. 2005).
Le contrôle transcriptionnel de l’adipogenèse :
Comme cette étape est associée à de profonds changements phénotypiques et métaboliques de la
cellule, elle est sous le contrôle de facteurs transcriptionnels, comme les PPARs (Peroxisome
Proliferator Activated Receptor) et les protéines de la famille des CEBPs (CAAT/Enhancer Binding
Proteins) ou encore les SREBPs (Sterol Regulatory Element Binding Proteins) et les KLFs (KruppelLike zinc Finger transcription factor).
Le modèle classique de l’adipogenèse suggère une induction initiale et transitoire des facteurs C/EBPβ
et C/EBPδ. L’expression précoce de ces facteurs permet l’expression de PPARγ. Par la suite, l’action
conjointe de C/EBPβ, C/EBPδ et de PPARγ induit C/EBPα. Une fois activés, ces deux facteurs
(PPARγ et C/EBPα) agissent en synergie et s’autorégulent afin de maintenir leur expression et activent
de nombreux gènes codant pour des protéines impliquées dans le métabolisme et l’acquisition du
phénotype adipocytaire (Du et al 2010) (figure 10). PPARγ représente le facteur clé de l’adipogenèse.
43
Membre de la superfamille des récepteurs nucléaires, son expression est suffisante pour induire la
différenciation adipocytaire. Jusqu’à présent, aucun autre facteur n’a été montré capable d’induire
l’adipogenèse en absence de PPARγ (Lee and Ge 2014). Le rôle de PPARγ n’est pas seulement
important pour induire l’adipogenèse, il est également crucial pour maintenir les adipocytes dans un
état différencié et dans la régulation de la sensibilité à l’insuline (Tamori et al 2002). Des mutations de
PPARγ ont ainsi été associées à des pathologies comme la lipodystrophie (caractérisée par une
diminution voire une absence de TA) et des maladies métaboliques, comme l’hypertension et une
insulino-résistance (Lee and Ge 2014). Il existe deux isoformes de PPARγ : PPARγ1 et PPARγ2,
générés par épissage alternatif. PPARγ2 est exclusivement exprimé par les adipocytes et fortement
induit lorsque les cellules rentrent dans la phase de différenciation adipocytaire (Feve 2005). Les
membres de la famille C/EBP (C/EBPα, C/EBPβ et C/EBPδ) sont exprimés par les adipocytes et ont
donc un rôle important dans l’adipogenèse. C/EBPα est impliqué dans la régulation directe de
nombreux gènes adipocytaires et exerce aussi un rôle dans le maintien des adipocytes différenciés et
dans leur sensibilité à l’insuline (Rosen and MacDougald 2006).
Régulation extra-cellulaire de l’adipogenèse :
L’adipogenèse est donc le résultat d’une activation séquentielle de facteurs de transcription, dont les
plus importants sont les PPARs et les C/EBPs mais une multitude d’autres facteurs de transcription
sont régulés dans les adipocytes. D’autres signaux intra et extra-cellulaires peuvent également réguler
ce processus, afin d’adapter la croissance et la différenciation des nouveaux adipocytes en fonction des
besoins énergétiques. La signalisation insuline / récepteur IGFR-1et les gluco-corticoïdes figurent
parmi les facteurs pro-adipogéniques, alors que le TGF-β, les cytokines pro-inflammatoires, Pref-1
(Preadipocyte secreted factor 1), la voie de signalisation Notch et les membres de la famille WNT
(Wingless-type MMTV integration site) inhibent l’adipogenèse (Rosen and MacDougald 2006). Cette
dernière est apparue comme un régulateur clé de l’adipogenèse et nous a particulièrement intéressé
(Bochet et al 2013) (figure 11).
Les membres de la famille Wnt sont des glycoprotéines secrétées, pouvant agir de manière autocrine
ou paracrine afin d’influencer le destin cellulaire et le développement (Feve 2005). Les ligands Wnt
exercent leurs effets via des signalisations « canoniques » et « non-canoniques » (Christodoulides et al
2009). La voie de signalisation canonique Wnt/β-caténine converge vers l’activation du facteur de
transcription β-caténine. En l’absence de ligands Wnts, la β-caténine est recrutée par le complexe de
dégradation, composé entre autres par l’Axine et APC (Adenomatous Polyposis Coli), ce qui facilite
sa phosphorylation par la caséine kinase 1 et par GSK3β (Glycogen Synthase Kinase-3β). Ceci conduit
la β-caténine à l’ubiquitinylation et à sa dégradation protéasomale. Ainsi, la β-caténine est maintenue à
un niveau d’expression faible dans la cellule. Elle est surtout localisée au niveau des membranes et au
cytosquelette, liée à l’E-cadhérine et à l’α-caténine, afin de réguler les processus d’adhésion cellulaire
44
(Collu et al 2014). Lorsque les Wnts se lient aux récepteurs frizzled (FZD) et aux co-récepteurs
LRP5/6 (Lipoprotein Receptor-related Protein-5 or 6), une inactivation du complexe de dégradation
est observée. Puis, Dishevelled (Dvl) et l’Axine sont recrutés au niveau de la membrane, loin du
complexe de dégradation. La β-caténine hypophosphorylée s’accumule alors dans le cytoplasme,
transloque alors au noyau et se lie aux facteurs de transcription de la famille LEF/TCF (LymphoidEnhancer-Binding factor/T-Cell specific transcription Factor) pour activer des gènes cibles, tels que
PPARδ, Axin2, c-Myc, cycline D1, matrilysine et CD44 (Collu et al 2014) (Christodoulides et al 2009)
(Mulholland et al 2005) (figure 11). Les voies de signalisation non canoniques induites par les Wnts,
indépendantes de la β-caténine sont moins bien caractérisées. On distingue la voie Wnt/PCP (Planar
Cell Polarity) et la voie Wnt/calcium impliquées dans des fonctions cellulaires diverses, telles que la
migration cellulaire (Christodoulides et al 2009) (Collu et al 2014).
Figure 11. La voie de signalisation Wnt/β-caténine. (A) En absence de ligands Wnt, la β-caténine
est prise en charge par le complexe de dégradation Axine / APC, qui va contribuer à la
phosphorylation de la β-caténine par la caséine kinase-1 et par GSK3β. Ceci conduit la β-caténine à
l’ubiquitinylation et sa dégradation protéasomale. (B) Les ligands Wnt se lient aux récepteurs
membranaires Frizzled et co-récepteurs LRP5/6, ce qui recrute la protéine Dishevelled et l’Axine,
empêchant la formation du complexe de dégradation. La β-caténine cytosolique s’accumule alors,
transloque au noyau et se lie aux facteurs de transcription TCF/LEF, afin d’activer ses gènes cibles
(d’après (Collu et al 2014)).
La voie de signalisation Wnt/β-caténine exerce un rôle crucial de frein dans l’adipogenèse (figure 12).
Au contraire, une inactivation de cette voie en intra ou extra-cellulaire, par des protéines
recombinantes SFRPs (Secreted Frizzled-Related Proteins) ou par l’expression constitutive de l’Axine,
induit une adipogenèse spontanée à partir de pré-adipocytes et de précurseurs mésenchymateux
(Wright et al 2007) (Ross et al 2000). La voie Wnt/β-caténine inhibe la phase de différenciation
adipocytaire en bloquant l’expression de PPARγ et C/EPBα. Les cibles de la β-caténine : c-myc et la
45
cycline D1 facilitent cet effet en se liant à ces deux facteurs de transcription. La régulation négative de
la voie Wnt/β-caténine sur PPARγ et C/EPBα est réciproque car en présence de stimuli adipogéniques,
l’induction de ces deux facteurs de transcription mène à une diminution de l’expression des Wnts
(figure 12). Les ligands Wnt les plus étudiés dans l’adipogenèse sont Wnt10b, Wnt10a, Wnt6, Wnt3a
et Wnt1 (Mulholland et al 2005). L’expression de Wnt10b est élevée dans les pré-adipocytes et
diminue rapidement après l’induction de la différenciation (Christodoulides et al 2009). In vivo, des
souris transgéniques exprimant Wnt10b sous le contrôle du promoteur FABP4 (Fatty Acid Binding
Protein 4), fortement fonctionnel dans les adipocytes présentent une diminution de 50% de leur masse
graisseuse et sont résistantes à l’obésité induite par un régime hyperlipidique (Longo et al 2004). Une
étude a souligné, chez l’homme, l’impact de Wnt10b dans l’obésité. En effet, une mutation portant sur
le gène de Wnt10b a été retrouvée chez plus de 200 sujets obèses, présentant une obésité sévère
précoce (Laudes 2011). De plus, des études récentes ont mis en évidence que la voie Wnt serait
également impliquée dans l’interaction des adipocytes avec les cellules inflammatoires, afin
d’impacter l’inflammation chronique observée chez les patients obèses atteints de diabète de type 2
(Laudes 2011). Cependant, certains ligands Wnt, tels que Wnt5b sont décrits pro-adipogéniques, en
activant probablement des voies Wnt non canoniques (Christodoulides et al 2009).
La voie canonique Wnt/β-caténine contrôle également la balance entre l’adipogenèse et la myogenèse.
Dans des précurseurs mésenchymateux, une activation de cette voie stimule l’ostéoblastogenèse au
dépens de l’adipogenèse (Bennett et al 2005) (Rosen and MacDougald 2006). Via l’activation de la
voie Wnt/β-caténine, Wnt3a, présent dans les cellules souches mésenchymateuses induit l’expression
de plusieurs facteurs pro-myogéniques, tels que PAX7, MYOD et la myogénine et la diminution de
C/EBPα et PPARγ (Laudes 2011) (Shang et al 2007).
Figure 12. Rôle de la voie Wnt/β-caténine dans l’adipogenèse. Cette voie inhibe l’adipogenèse au
niveau de la détermination et de la différenciation adipocytaires (d’après (Christodoulides et al 2009)).
46
b) La plasticité des adipocytes
Les adipocytes se sont révélés être des cellules hautement plastiques, capables de se convertir en
d’autres types cellulaires, représentant ainsi un nouvel outil dans la médecine régénérative. Un switch
entre les adipocytes bruns et blancs peut être observé en fonction des conditions physiologiques et des
signaux sous-jacents (Casteilla et al 2008). La conversion d’adipocytes blancs en adipocytes brunslike a été appelée « browning » et peut être induite par une exposition au froid et une stimulation βadrénergique (Himms-Hagen et al 1994) (Lee et al 2014). D’autres études ont mis en évidence la
capacité des adipocytes à se dédifférencier. Par une technique appelée « ceiling culture », les
adipocytes matures, obtenus à partir de tissus humains ou murins, se dédifférencient en cellules
fibroblastiques capables de proliférer et de se différencier en d’autres lignages. Nommés DFAT
(Dedifferenciated Fat Cells), ces adipocytes dédifférenciés perdent l’expression de marqueurs
adipocytaires et acquièrent des marqueurs de cellules souches mésenchymateuses, tels que RUNX2 et
SOX9 ; phénotype proche des ADSCs. In vitro, les DFAT sont capables de se différencier en
adipocytes, en chondrocytes, en ostéoblastes, en cardiomyocytes et en péricytes et représentent ainsi
une source cruciale de progéniteurs multipotents (Matsumoto et al 2008).
Une étude publiée par Gustafson et al. a mis en évidence que le traitement des adipocytes différenciés
à partir de la lignée 3T3-L1 par le ligand Wnt3a et le TNFα induit une dédifférenciation des
adipocytes. Ces cellules dédiffenciées adoptent un phénotype fibroblastique, caractérisé par une
diminution des marqueurs adipocytaires et des propriétés prolifératives et migratoires (Gustafson and
Smith 2010). L’équipe de MC. Rio a également mis en évidence que les cellules tumorales et les
adipocytes établissent un dialogue réciproque, induisant la sécrétion de la MMP-11 dans les
adipocytes péritumoraux, qui permet leur dédifférenciation en cellules de type fibroblastique. Cette
MMP régule aussi négativement l’adipogenèse (Motrescu et al 2008) (Andarawewa et al 2005).
c) Rôle physiologique des adipocytes
Du fait du manque de connaissances, le TA et les adipocytes ont longtemps été considérés comme des
acteurs passifs du métabolisme énergétique. Depuis une vingtaine d’années, de nouvelles fonctions des
adipocytes ont été identifiées, telles que la production de composants biologiquement actifs, qui font
des adipocytes de véritables cellules endocrines, ayant également un rôle actif sur le métabolisme
énergétique.
Fonctions métaboliques de l’adipocyte
Les adipocytes ont un rôle primordial dans le maintien de l’homéostasie énergétique. En effet, ils
permettent d’une part de stocker les lipides sous forme de TG (lipogenèse + synthèse des TG) et
d’autre part de les libérer dans l’organisme sous forme d’AG (lipolyse), qui peuvent aller dans le sang
47
vers le foie et les muscles, où ils seront utilisés afin de fournir de l’énergie, grâce à la β-oxydation en
fonction des besoins (Wilfling et al 2014).
La synthèse des TG. Il existe deux mécanismes différents permettant de synthétiser les TG. La
première et principale source est le captage des TG provenant de la circulation sanguine. Les TG sont
contenus dans des lipoprotéines (chylomicrons et VLDL (Very Low Density Lipoprotein)) et seront
hydrolysés par l’enzyme LPL (Lipoprotein Lipase) en AG, enzyme sécrétée par les adipocytes et
présente à la surface des cellules endothéliales. La deuxième source d’AG est la lipogenèse de novo,
permettant la formation d’AG à partir des précurseurs glucidiques. Dans les deux cas, il s’ensuit une
réaction d’estérification par greffe de trois molécules d’AG sur un squelette glycérol aboutissant à la
formation de TG. Le glycérol est obtenu à partir du glycérol-3-phosphate, formé par la glycolyse
(Proenca et al 2014). Chez les mammifères, le stockage des TG est assuré dans la vacuole lipidique de
l’adipocyte. Cette vacuole est composée plus précisément d’un corps de lipides neutres (triacylglycérol
ou des esters de cholestérol), entouré par une monocouche de phospholipides et séparé du cytosol par
une couche de protéines structurales, comme les protéines de la famille périlipine (Wilfling et al
2014). A la surface de cette vacuole lipidique, il y a également des enzymes (impliquées dans la
synthèse de phospholipides et de TG, les lipases et les régulateurs lipolytiques) et des co-activateurs.
Le stockage des TG est primordial, car en cas de diminution, une lipotoxicité peut avoir lieu par
libération de TG circulants. Ce processus est à l’origine de pathologies, telles que la résistance à
l’insuline. La synthèse des TG et la lipogenèse sont soumises à des régulations hormonales et
nutritionnelles importantes. Facteurs très importants, les catécholamines (via l’AMPc et la protéine
kinase dépendante de l’AMPc (PKA)) inhibent la lipogenèse ainsi que la synthèse et l’activité de la
LPL. A l’inverse, l’insuline est un facteur pro-lipogénique important et inducteur de la synthèse des
TG.
La lipolyse. Ce processus consiste en l’hydrolyse des TG présents dans la gouttelette lipidique, en AG
et glycérol. Les AG pourront ainsi être utilisés comme substrats énergétiques par la cellule, comme
médiateurs de la signalisation et pour la synthèse des membranes. Les AG sont pris en charge par des
transporteurs appelés FABPs cytosoliques, leur permettant de circuler dans la cellule et d’être adressés
à différents compartiments cellulaires (Storch and Thumser 2010). La lipolyse est réalisée
majoritairement par trois lipases : ATGL (Adipocyte Triglyceride Lipase), HSL (Hormonosensitive
Lipase ou LHS pour Lipase Hormonosensible) et MAGL (Monoacylglycerol Lipase). La LHS
représente l’étape limitante de la lipolyse. En effet, l’activité de la LHS est contrôlée de façon étroite
par phosphorylation réversible, réalisée par une PKA et PKG (protéine kinase dépendante de l’AMPc
ou du GMPc). Les périlipines interviennent probablement dans le maintien de la LHS. La lipolyse est
régulée de façon précise par de multiples signaux d’origine nerveuse, paracrine ou endocrine. Les
cathécholamines, en agissant par l’intermédiaire des récepteurs β-adrénergiques (β1, β2 et β3) (prolipolytiques) ou bien sur les récepteurs α-adrénergiques (anti-lipolytiques) sont des effecteurs
48
puissants de la lipolyse. L’insuline est considérée comme le plus puissant inhibiteur physiologique de
la lipolyse, puisqu’elle stimule la phosphodiestérase, qui entraîne la diminution des taux intracellulaires d’AMPc, et donc une diminution de l’activation de la PKA et de la LHS (Kitamura et al
1999). Les peptides natriurétiques (ANP (Atrial natriuretic peptide) et BNP (Brain natriuretic peptide))
exercent un effet lipolytique, via l’activation de récepteurs membranaires spécifiques et par un
processus indépendant à l’AMPc. De manière intéressante, Sangenes et al. ont démontré que les
peptides natriurétiques pouvaient également favoriser la lipolyse via une voie dépendante du GMPc
mais indépendamment de l’AMPc (Sengenes et al 2000).
Fonctions sécrétoires des adipocytes
Au cours de ces dernières années, des études ont mis en évidence les différents facteurs produits et
libérés par les adipocytes, permettant de définitivement asseoir leur nature multi-sécrétrice. En effet, la
découverte de la leptine en 1994 par le groupe de Friedman a profondément changé la vision générale
du rôle des adipocytes dans l’organisme. Cette hormone agit, via la circulation sanguine, sur la
régulation de la prise alimentaire, la dépense énergétique et le métabolisme énergétique (Zhang et al
1994). Depuis, de nombreux facteurs sécrétés par l’adipocyte, regroupés sous le terme d’adipokines,
ont été identifiés. L’intérêt croissant porté au rôle sécrétoire des adipocytes repose sur le nombre et la
variété des rôles biologiques des facteurs secrétés. Certaines adipokines sont libérées dans la
circulation sanguine et agissent à distance sur les grandes fonctions de l’organisme, comme la leptine
et l’adiponectine, qui sont considérées comme des hormones adipocytaires. D’autres ont un rôle plutôt
local, paracrine ou autocrine. Les fonctions générales des adipokines sont très vastes et comprennent :
la régulation du métabolisme énergétique (adiponectine, leptine, apeline ou résistine), du système
cardio-vasculaire (angiotensinogène, angiotensine, PAI1), du système immunitaire (protéines du
complément, cytokines pro-inflammatoires et chimiokines) et des fonctions plus générales (facteurs de
croissance). La plupart de ces molécules sont d’origine peptidique mais les adipocytes synthétisent
également des médiateurs lipidiques (prostaglandines, acide lysophosphatidique, stéroïdes …) (Poulos
et al 2010). Dans les années à venir, il est évident que d’autres adipokines seront découvertes.
L’expression des adipokines peut être altérée dans de nombreuses situations pathologiques, comme
l’obésité et le diabète (voir partie II) (Ouchi et al 2011).
De par leur fonction très particulière, leur omniprésence dans l’organisme et leur capacité sécrétrice,
les adipocytes représentent un constituant stromal abondant, qui peut influencer considérablement les
cellules tumorales aussi bien de manière endocrine que paracrine (Ouchi et al 2011) (Vona-Davis and
Rose 2007).
49
3-3) Adipocytes et cancer
a) Le tissu adipeux dans le stroma tumoral
Le microenvironnement tumoral est classiquement composé de cellules inflammatoires, de CAFs, de
progéniteurs, de cellules endothéliales et d’adipocytes compris dans une MEC. Parmi toutes ces
cellules (décrites dans les deux premières sous-parties), le rôle des adipocytes a été révélé depuis peu,
alors qu’ils représentent un composant cellulaire majeur, notamment dans le cancer du sein, de la
prostate, du côlon, du pancréas, de l’ovaire, de l’utérus, les leucémies et le mélanome (figure 13)
(Sheng and Mittelman 2014) (Laurent et al 2014) (Wang et al 2012). Dans le cas du cancer du sein, le
TA fait partie intégrante de la glande mammaire, ainsi une proximité s’établit d’emblée entre les
cellules tumorales et les adipocytes. C’est d’ailleurs dans ce modèle que l’interaction adipocytes et
cancer a été le mieux caractérisée. Dans le cas des autres cancers, la tumeur doit disséminer et donc
devenir invasive localement pour entrer en contact avec les adipocytes.
Figure 13. Marquages hématoxyline/éosine du front invasif de mélanome, de cancer colorectal,
de la prostate et du sein. Lorsque les cancers deviennent invasifs, les cellules tumorales (rose-mauve)
rencontrent le TA, majoritairement composé d’adipocytes (ronds blancs) (d’après Laurent et al., 2014,
Obésité).
Le rôle du TA dans la progression tumorale a été abordé dans les années 1990 par l’équipe de ZQ
Cheng. Cette étude a mis en évidence que la co-injection intra-dermique de cellules tumorales murines
avec des fragments de TA mammaire ou ovarien dans la souris, induit une croissance tumorale et une
capacité métastatique plus importantes qu’en absence de TA (Elliott et al 1992). Dans les années 2000,
quelques études ont ensuite mis en évidence le rôle des adipocytes dans la prolifération des cellules
tumorales mammaires ; processus médié par les sécrétions adipocytaires (Amemori et al 2007)
50
(Manabe et al 2003) (Tokuda et al 2003). Depuis, un intérêt croissant portant sur le rôle des adipocytes
dans la progression tumorale a été observé. Ainsi, les adipocytes ont été incriminés pour leur rôle
promoteur de la croissance ou des métastases des tumeurs du sein, de la prostate, du côlon, de
l’estomac, du rein, de l’ovaire et des leucémies (Park et al 2014) (Nieman et al 2013). Outre les
adipocytes, le TA est composé d’ADSCs, qui ont également un rôle dans la progression tumorale. Les
molécules impliquées dans le dialogue paracrine entre adipocytes et cancer commencent à être bien
identifiées : cytokines pro-inflammatoires, protéines de la MEC ou de son remodelage et acides gras
libres (Nieman et al 2013) (Hefetz-Sela and Scherer 2013), ainsi que le rôle des adipokines endocrines
telles que la leptine et l’adiponectine. Une étude réalisée en 2005 a étudié les adipokines produites par
le TA mammaire dans un contexte tumoral, par une approche protéomique. Au total, 359 protéines ont
été répertoriées comme lui étant spécifiques, soulignant ainsi le rôle du TA dans la progression
tumorale (Celis et al 2005).
b) Rôle paracrine des adipocytes dans la progression tumorale : les CAAs
De par la proximité physique qui s’établit entre les cellules tumorales et les adipocytes, un rôle local
des adipocytes sur la progression tumorale a été spéculé via une interaction paracrine. Notre équipe a
été l’une des premières à valider l’hypothèse d’un dialogue bidirectionnel entre les adipocytes et les
cellules tumorales (Dirat et al 2011) (Dirat et al 2010) (Andarawewa et al 2005). Pour cela un système
de co-culture en 2D a été mis en place, dans lequel les cellules tumorales et les adipocytes sont séparés
par un insert poreux, permettant uniquement la diffusion des sécrétions des deux types de cellules,
sans établir de contact direct entre elles. Dans le modèle du cancer du sein, les cellules tumorales
préalablement co-cultivées avec des adipocytes présentent une augmentation de leurs capacités
invasives in vitro et in vivo. En effet, lorsque les cellules tumorales mammaires, préalablement cocultivées avec des adipocytes sont injectées dans la queue d’une souris syngénique, le nombre et la
quantité de métastases pulmonaires sont augmentés (Dirat et al 2011). D’autre part, les adipocytes cocultivés avec les cellules tumorales subissent d’importantes modifications morphologiques et
fonctionnelles et présentent un phénotype spécifique, caractérisé par trois grands types de
modifications qui font d’eux des cellules « activées » : une délipidation, une diminution des marqueurs
adipocytaires, la surexpression de protéines pro-inflammatoires (IL-6, IL-1β, PAI1) et la surexpression
de protéines de la MEC ou impliquées dans son remodelage. Ainsi, par analogie aux CAFs ou aux
TAMs, nous avons nommé ces cellules : CAAs pour Cancer-Associated Adipocytes (figure 14). Ces
CAAs, dont le phénotype a été défini in vitro, sont présents au niveau du front invasif des tumeurs
humaines et présentent les caractéristiques similaires à ce qui a été décrit in vitro. Nous avons mis en
évidence que l’IL-6 joue un rôle majeur dans l’augmentation de l’invasion induite par les adipocytes
(Dirat et al 2011). De façon intéressante, nous avons montré que l’expression (ARNm) de l’IL-6 est
corrélée avec la taille des tumeurs et à l’envahissement ganglionnaire mais non à l’expression des
récepteurs aux œstrogènes, du type ou du grade des tumeurs mammaires (Dirat et al 2011). Outre
51
l’inflammation, la deuxième caractéristique des CAAs est qu’ils expriment des protéines de la MEC et
de son remodelage. L’équipe de Philipp Scherer a mis en évidence qu’une expression importante de
collagène VI est retrouvée dans les adipocytes péritumoraux et cela favorise la croissance des tumeurs
mammaires in vivo (Iyengar et al 2005). Plus récemment, cette même équipe a montré qu’un fragment
de clivage du collagène VI, l’endotrophine, agit comme molécule de signalisation afin de promouvoir
la fibrose, l’angiogenèse et l’inflammation dans le microenvironnement des tumeurs mammaires,
favorisant ainsi l’agressivité tumorale et en particulier l’apparition de métastases (Park and Scherer
2012). Le groupe de Marie-Christine Rio a montré que les CAAs expriment également la MMP11 (ou
stromelysine 3), métalloprotéase qui favorise la progression tumorale, via sa capacité à cliver la MEC
et certains de ses substrats, comme le collagène VI (Andarawewa et al 2005) (Motrescu et al 2008). La
dernière caractéristique des CAAs est la perte des TG contenus dans les gouttelettes lipidiques. Dans
l’équipe, nous avons montré que les AGs libérés par les adipocytes sont transférés dans les cellules
tumorales mammaires et prostatiques (Laurent et Wang, en préparation). En dépit du fait que le
phénotype CAA a été principalement identifié dans le cancer du sein, un phénotype similaire a été
décrit dans le cancer de la prostate invasif, de l’ovaire, du côlon et le mélanome (Finley et al 2009)
(Nieman et al 2013) (Kushiro et al 2012). De plus, le transfert de lipides a été identifié dans le cancer
de l’ovaire et de la prostate (Nieman et al 2011). Dans le cancer de l’ovaire, les cellules tumorales
disséminent fréquemment dans l’omentum, région riche en adipocytes présente dans la cavité
péritonéale. Sous l’effet d’un processus de lipolyse, les adipocytes se délipident et les cellules
tumorales ovariennes accumulent des lipides, sous forme de gouttelettes. Ce transfert de lipides (sous
forme d’AG) est important pour la croissance de la tumeur dans l’omentum. Ces AG peuvent être
utilisés par les cellules tumorales comme constituants des membranes, comme facteurs de
signalisation mais aussi comme source d’énergie pour la tumeur à travers la β-oxydation au niveau des
mitochondries (Wang en préparation), (Nieman et al 2011). Ainsi, au même titre que le « reverse
warburg effect » dans les CAFs, une véritable symbiose métabolique se crée entre les adipocytes et les
cellules tumorales, fournissant à ces dernières l’énergie nécessaire à leur invasion vers des sites
métastatiques (Nieman et al 2013). La figure 14 résume le rôle des CAAs sur la progression tumorale
et leurs caractéristiques.
Dans l’équipe, nous avons également montré que les CAAs favorisent la radiorésistance des cellules
tumorales mammaires. Ces dernières, co-cultivées avec des adipocytes présentent une résistance plus
importante aux radiations ionisantes, associée à une diminution de la mort post-mitotique (Bochet et al
2011). Un rôle des adipocytes dans la chimiorésistance a également été suggéré mais les mécanismes
décrits seront détaillés dans la partie III de cette introduction. Outre le rôle des adipocytes dans l’effet
prolifératif et invasif des cellules tumorales, un rôle dans l’angiogenèse a également été soulevé. En
effet, les adipocytes sécrètent de manière importante des facteurs pro-angiogéniques, tels que le
VEGF. Dans un modèle de cancer du côlon, une étude récente a montré que le milieu conditionné
52
d’adipocytes favorise l’angiogenèse in vitro (modèle de la membrane chorioallantoïde d’un embryon
de poulet) (Xiao et al 2014). Dans ce cas, le dialogue bidirectionnel entre les cellules tumorales et les
adipocytes n’a pas été pris en compte. L’effet pro-tumoral observé est uniquement lié aux sécrétions
basales des adipocytes.
Figure 14. Rôle des CAAs dans la progression tumorale. Sous l’effet des sécrétions tumorales, les
adipocytes se réorientent en CAAs, caractérisés par (i) une délipidation et une diminution des
marqueurs adipocytaires, (ii) une surexpression de molécules pro-inflammatoires, (iii) une
surexpression de protéines de la MEC ou de son remodelage. Les CAAs en retour favorisent la
progression tumorale, en augmentant la croissance, l’invasion et la radiorésistance des cellules
tumorales. Ces processus peuvent être médiés, par l’IL-6, le collagène VI (COLVI), les MMP11 et 9 et
les acides gras (AG) provenant des adipocytes (d’après (Wang et al 2012)).
c)
Rôle endocrine des adipocytes dans la progression tumorale
En plus d’avoir un rôle paracrine, certaines adipokines peuvent agir de façon endocrine, via le réseau
sanguin. En effet, les adipokines TNF-α, IL-6, IL-8, MCP-1 (CCL2) ont été impliquées dans la
progression tumorale (Inouye et al 2007) (Sartipy and Loskutoff 2003) (Nieman et al 2013). Dans
cette partie, seules les adipokines les plus connues dans le cancer seront détaillées, comme la leptine et
l’adiponectine.
La leptine. Produit du gène ob, la leptine est une hormone sécrétée majoritairement par les adipocytes,
certaines cellules épithéliales et récemment elle a aussi été identifiée dans les CAFs (Barone et al
2012). La leptine a initialement été décrite pour son rôle dans l’homéostasie énergétique et dans la
53
régulation de la prise alimentaire, comme facteur de satiété, au niveau du système nerveux central.
Ainsi, les souris mutées pour le gène de la leptine ob/ob ou son récepteur db/db présentent une obésité
très importante, associée à une insulino-résistance (Park et al 2011) (Ouchi et al 2011). Outre son rôle
dans le métabolisme énergétique, la leptine exerce un rôle important dans l’immunité, l’inflammation,
l’angiogenèse, l’hématopoïèse et la reproduction (Ouchi et al 2011) (Muoio and Lynis Dohm 2002).
Son activité est médiée, via son récepteur LEP-R transmembranaire, codé par le gène db. La liaison de
la leptine à son récepteur induit une cascade de signalisation en aval, notamment les voies de
signalisation JAK2-STAT3 (Janus Kinase 2 - Signal Transducer and Activator of Transcription 3),
MAPK (Mitogen-Activated Protein Kinase), PI3K-AKT (Phosphatidylinositol 3 Kinase – Protein
kinase B), impliquées dans différents processus cellulaires, comme la prolifération, la migration, la
survie des cellules ; voies identifiées comme pro-tumorales (Ando et al 2014). En effet, la leptine et
son récepteur sont surexprimés dans certains cancers, notamment le cancer du sein, où elle est associée
à des tumeurs de haut grade et métastatiques (Ishikawa et al 2004). Son rôle pro-tumoral est multiple :
il a été montré in vitro et in vivo que la leptine favorise la prolifération et la transformation des
cellules, l’angiogenèse, les voies anti-apoptotiques des cellules tumorales, diminue l’efficacité des
traitements et favorise l’EMT des cellules (Ando et al 2014). L’insuline, l’hypoxie, l’IGF-1, le TNF-α,
les C/EBPs et les œstrogènes stimulent la production de leptine dans les adipocytes et dans les cellules
cancéreuses (Schaffler et al 2007). De façon intéressante, la leptine est également capable d’activer le
récepteur aux œstrogènes. Ainsi, une corrélation a été trouvée dans le cancer du sein entre le niveau
d’expression du récepteur à la leptine et les tumeurs positives pour le récepteur aux œstrogènes (Ando
et al 2014). Elle est également surexprimée dans de nombreuses cellules tumorales : mammaires,
pancréatiques, gastro-intestinales, du poumon et leucémiques (Park et al 2014) (Hefetz-Sela and
Scherer 2013). La leptine a un rôle important dans l’obésité, comme le démontre le phénotype des
souris mutées pour son gène. De plus, sa synthèse et sa concentration plasmatique sont augmentées
proportionnellement à la masse de tissu adipeux, ce qui a pour conséquence une augmentation de la
leptine chez les patients obèses (Ando et al 2014). Toutefois, un lien direct entre l’augmentation de la
leptine et la survenue de tumeur dans un contexte d’obésité reste à être démontré (Park et al 2014)
(Hefetz-Sela and Scherer 2013).
L’adiponectine. L’adiponectine est quasi exclusivement synthétisée par les adipocytes et est présente
à des concentrations élevées dans le sang. Son expression est plus importante dans le TA sous-cutané
que dans le TA viscéral (Ouchi et al 2011). Son action est médiée via les récepteurs AdipoR1,
AdipoR2 et T-cadhérine (CDH13), localisés spécifiquement dans différents tissus. En effet, AdipoR1
est plutôt présent dans les muscles et AdipoR2 dans le foie. La liaison de l’adiponectine à ses
récepteurs active en aval les voies de signalisation dépendantes de l’AMPc, les MAPK et c-Jun (Park
et al 2011) (Vona-Davis and Rose 2007). Les rôles physiologiques de l’adiponectine sont multiples :
rôle protecteur contre l’obésité et les maladies cardiovasculaires (action anti-athérogène), diminution
54
de la résistance à l’insuline, sécrétion de cytokines anti-inflammatoires, augmentation de l’oxydation
des AG. La production d’adiponectine par les adipocytes est inhibée par des facteurs proinflammatoires (TNF-α, l’IL-6), l’hypoxie et le stress oxydatif (Ouchi et al 2011). Il est maintenant
bien connu que les taux plasmatiques d’adiponectine sont inversement proportionnels à la masse de
TA. Ainsi, les patients obèses présentent des faibles taux d’adiponectine dans l’organisme. Le rôle de
l’adiponectine dans la progression tumorale est à l’heure actuelle encore controversé. Elle a tout
d’abord été négativement corrélée avec des cancers du sein post-ménopausiques, de l’endomètre, du
rein, du côlon, gastrique, pancréatique et les leucémies (Hefetz-Sela and Scherer 2013). Autrement dit,
les patients atteints de cancers présentent des taux plasmatiques très faibles d’adiponectine, suggérant
un rôle anti-tumoral (Park et al 2011). Cette action serait médiée par un effet inhibiteur sur la
croissance tumorale et anti-angiogénique via l’apoptose des cellules tumorales et des cellules
endothéliales (Brakenhielm et al 2004). Il a également été montré que l’adiponectine peut exercer une
action anti-proliférative sur les cellules tumorales en séquestrant des facteurs de croissance (Wang et
al 2005). Cependant, les cellules tumorales expriment les récepteurs AdipoR1 et AdipoR2 et les
cellules endothéliales associées aux tumeurs expriment le récepteur T-cadhérine à un niveau
important, soulignant la possibilité que l’adiponectine et ses récepteurs puissent favoriser la
progression tumorale (Hefetz-Sela and Scherer 2013). En effet, dans un modèle murin, qui développe
spontanément des tumeurs murines (MMTV-PyMT), l’absence de l’adiponectine est en faveur d’une
diminution de la croissance tumorale, associée à une diminution de l’angiogenèse. Alors qu’à des
stades tardifs, la perte de l’adiponectine est associée à des tumeurs plus agressives. Le mécanisme
moléculaire de l’adiponectine a été expliqué par une action angio-mimétique dans la vascularisation
tumorale (Landskroner-Eiger et al 2009). Un autre mécanisme d’action de l’adiponectine a été
identifié : ses récepteurs ont une action céramidase, qui convertit le céramide en sphingosine. La
sphingosine peut rapidement se convertir en sphingosine 1 phosphate qui a une action pro-tumorale et
pro-angiogénique avérée (Reynolds et al 2004).
d) Rôle des ADSCs dans la progression tumorale
Comme il a été souligné auparavant, le TA n’est pas seulement composé d’adipocytes. Il contient
d’autres composants comme les ADSCs, capables d’influencer la progression de la tumeur (Wang et al
2012). Dans le TA, les ADSCs (encore appelées ASCs) sont localisés entre les adipocytes et la MEC,
autour des petits vaisseaux sanguins (Tran et al 2012) (Bielli et al 2014). Le rôle physiologique des
ADSCs est de contribuer au turnover des adipocytes et d’assurer l’homéostasie vasculaire du TA
(Bielli et al 2014). Avant la découverte de la grande plasticité des ADSCs, les MSCs provenant de la
moelle osseuse étaient considérées comme la source majoritaire de cellules souches. Les ADSCs et les
MSCs présentent des grandes similitudes : le potentiel « cellules-souches », la capacité à se
différencier en cellules de différents lignages et des propriétés vasculogéniques (expression de
marqueurs péricytaires). Cependant, ces deux types de progéniteurs présentent des différences. La
55
capacité proliférative en culture des ADSCs est supérieure à celle des MSCs. Certains antigènes de
surface sont différents : La présence de CD34 à la surface des ADSCs n’a pas été rapportée sur les
MSCs, ce qui permet leur identification différentielle (Bielli et al 2014). Comme les adipocytes, les
ADSCs se retrouvent à proximité étroite des cellules tumorales, leur conférant un rôle actif dans la
progression tumorale. De plus, les signaux d’origine tumorale (cytokines pro-inflammatoires, facteurs
de croissance, chimiokines) permettent le recrutement de différents composants stromaux à distance,
comme les MSCs, alimentant la progression de la tumeur. Une étude réalisée par Kidd et al. a montré,
in vivo, que les ADSCs sont recrutés au niveau de la tumeur et favorisent la progression tumorale,
pour former le stroma vasculaire et fibrovasculaire (Kidd et al 2012). Ainsi, les ADSCs peuvent se
différencier en CAFs et participer à la réaction desmoplasique sous l’action des sécrétions tumorales
(voir partie sur les CAFs), cellules qui ont été appelées APDFs pour Adipose-Progenitors Derived
Fibroblasts dans la figure 15. Cette hypothèse a également été validée par une étude démontrant que
des ADSCs « activés » participent à la sécrétion de composants de la MEC et à sa contraction,
favorisant la rigidité observée dans certaines tumeurs (voir partie sur la MEC) et la progression de la
tumeur (Chandler et al 2011). Il a été rapporté que les ADSCs favorisent in vitro et in vivo la
croissance, la survie et les capacités migratoires et invasives des cellules tumorales (Pinilla et al 2009)
(Muehlberg et al 2009) (Welte et al 2012) (Walter et al 2009) (Wang et al 2012). Certaines molécules
ont été identifiées dans l’effet pro-invasif observé, comme l’IL-8, IL-6, CCL5, CXCL12 (Pinilla et al
2009) (Muehlberg et al 2009) (Welte et al 2012) (Walter et al 2009) (Wang et al 2012). Plus
récemment, il a été démontré que les ADSCs favorisent l’expansion des cellules souches cancéreuses
(CSCs) et induisent l’EMT des cellules cancéreuses, via une signalisation dépendante de PDGF
(expression de α-SMA, fibronectine et vimentine) (Devarajan et al 2012). Dans le cancer du sein, les
ADSCs provenant de TA viscéral humain favorisent la capacité métastatique de cellules tumorales et
l’angiogenèse in vivo, dans un modèle de xénogreffes (Rowan et al 2014). Les ADSCs favorisent
également la chimiorésistance des cellules tumorales, ce processus sera décrit ultérieurement dans la
partie III (Chen et al 2014). L’effet pro-tumoral des ADSCs a été observé dans les cancers du sein, de
la prostate, du poumon non à petites cellules, de l’ovaire, du pancréas et le glioblastome (Ji et al 2013).
Cependant, quelques études ont démontré un rôle plutôt anti-tumoral des ADSCs. Takahara et al. ont
montré que les ADSCs inhibent la prolifération et favorisent l’apoptose de lignées tumorales
prostatiques in vitro et in vivo (Takahara et al 2014). Des résultats similaires ont été observés par
Cousin et al., dans le cancer du pancréas (Cousin et al 2009). Le rôle des ADSCs dans la progression
tumorale doit être pris en considération, car la grande plasticité de ces cellules et leur capacité à
augmenter la vascularisation a été mis à profit par les chirurgiens plastiques dans la technique du
lipofilling (injection de TA +/- ADSCs dans le cas d’une reconstruction mammaire, suite à une
résection tumorale) (Wang et al 2013b).
56
Plus engagés dans le lignage adipocytaire, les pré-adipocytes peuvent également interagir avec les
cellules tumorales. Il a été rapporté que la différenciation adipocytaire est inhibée lors de la co-culture
de pré-adipocytes avec des cellules tumorales, processus dépendant du TNF-α et de l’IL-11 sécrétés
par les cellules tumorales (Meng et al 2001). Une étude publiée l’année dernière par l’équipe d’Olivier
de Wever, à laquelle j’ai eu l’occasion de participer, suggère que l’Oncostatine (OSM) sécrétée par les
leucocytes CD45+ de la fraction SVF du TA, isolé à partir de tumeur, favorise l’invasion, le
remodelage du cytosquelette d’actine des cellules tumorales mammaires et l’angiogenèse, via une
signalisation dépendante de STAT3 (Lapeire et al 2014) (voir Annexe). Cette étude suggère très
clairement que le TA dans sa globalité favorise la progression tumorale.
Figure 15. Rôle des ADSCs et des APDFs dans la progression tumorale. Sous l’effet des sécrétions
tumorales, les ADSCs s’activent en APDFs (Adipose-progenitors derived fibroblasts), qui présentent
un phénotype de CAFs et participent à la réaction desmoplasique. Les APDFs stimulent en retour la
progression tumorale (d’après (Wang et al 2012)).
En conclusion, le rôle du microenvironnement tumoral est capital dans la progression du cancer.
La tumeur est capable de recruter et de modifier les cellules du microenvironnement à son profit.
Parmi les composants de ce microenvironnement, les CAFs ont un rôle majeur sur tous les aspects de
la progression tumorale. De nombreuses études ont clairement établi que sous l’effet des sécrétions
tumorales, d’autres cellules stromales peuvent se transdifférencier en CAFs et participer ainsi à la
réaction desmoplasique. Souvent oubliés, les adipocytes se sont révélés être des cellules originales,
douées de capacités métaboliques uniques et de capacités sécrétoires importantes. De plus, ce
sont des cellules plastiques, capables de s’adapter à leur environnement et se transdifférencier. Ainsi
un dialogue bidirectionnel s’établit entre les cellules tumorales et les adipocytes, à l’origine d’un
57
véritable cercle vicieux modifiant les cellules tumorales et les adipocytes. Etant donné les
caractéristiques particulières des adipocytes précédemment décrites, l’étude d’une transdifférenciation
des adipocytes en CAFs sous l’influence prolongée des sécrétions tumorales a été le premier objectif
de ma thèse. De plus, dans des conditions pathologiques comme l’obésité, un profond remaniement du
TA et des adipocytes est observé, pouvant potentialiser le dialogue néfaste qui s’instaure entre les
cellules tumorales et les adipocytes. Par conséquent, l’obésité et son lien avec le cancer seront l’objet
de la 2ème partie de cette introduction.
58
PARTIE II : L’OBESITE ET LE CANCER DU SEIN
1) Le cancer du sein
1-1) Epidémiologie et fact eurs de risque
a) Epidémiologie
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus répandu, en termes d’incidence sur l’ensemble des pays
du monde (25% des cancers) (InCA, www.e-cancer.fr). Il représente la cinquième cause de mort par
cancer (tous cancers confondus). A l’heure actuelle, il reste la première cause de mortalité chez la
femme par cancer dans les pays en voie de développement (14.3% au total soit 883 000 cas). Pendant
longtemps considéré comme la première cause de mortalité par cancer chez la femme dans le monde
entier, il est depuis peu passé à la deuxième place dans les pays développés (198 000 cas soit 15.4%),
après le cancer du poumon (globocan 2012 : globan.iarc.fr). En 2012, on estimait à 48 763 le nombre
de nouveaux cas en France. Actuellement, le cancer du sein touche 1 femme sur 8, dont la majorité est
âgée de 50 ans et plus. De manière isolée, ce cancer peut aussi apparaître chez l’homme (moins de 1%
des cancers du sein) (Vaysse et al 2013). Malgré une augmentation du nombre de nouveaux cas, on
constate depuis quelques années une baisse de la mortalité. Actuellement, le cancer du sein bénéficie
d’un pronostic relativement favorable à long terme, d’autant plus que son diagnostic et sa prise en
charge se font précocement. En effet, on estime à environ 89% le taux global de survie relative à 5 ans
après le diagnostic. Cette évolution inverse s’explique notamment par un dépistage organisé, qui
conduit à des diagnostics plus précoces et par l’amélioration des prises en charge (InCA, www.ecancer.fr).
b) Facteurs de risque
Le cancer du sein, comme la plupart des cancers, est une maladie multifactorielle, imputable à de
nombreux facteurs, comme le patrimoine génétique, l’âge, le statut hormonal, l’alimentation et
l’exposition à des cancérigènes environnementaux (Bernstein 2002). Cependant, les études
épidémiologiques suggèrent que la connaissance des facteurs de risques pourrait expliquer seulement
40% des cancers du sein (Kruk 2014).
- L’âge. L’âge demeure le principal facteur de risque de survenue de cancer du sein. En effet, 75% des
cancers du sein se déclarent après l’âge de 50 ans. Leur survenue est rare avant l’âge de 35 ans et reste
exceptionnelle avant 20 ans. L’âge moyen de diagnostic est de 61 ans (InCA, www.e-cancer.fr).
- Les antécédents familiaux. Il n’y a pas de définition unique de « cancers du sein familiaux », mais
on considère généralement que les critères suivants représentent un facteur de risque, nécessitant de
proposer une consultation génétique : s’il existe au moins trois cas de cancers du sein et/ou de l’ovaire
59
dans une famille, deux cas de cancers du sein dans une famille proche, avec au moins un diagnostiqué
avant l’âge de 50 ans, deux cas de cancers avant 40 ans, ou encore un cancer du sein et/ou de l’ovaire
chez un même patient. Les mutations les plus connues pour les cancers du sein sont les gènes BRCA1
et BRCA2 (Breast Cancer 1 and 2). Ces gènes sont à haute pénétrance, c’est-à-dire qu’une mutation /
délétion / réarrangement sur ces gènes confèrent un risque élevé de développer des cancers. En effet,
une mutation sur BRCA1 induit un risque de 52% en moyenne (26-69%) de développer un cancer du
sein avant l’âge de 70 ans et 47% en moyenne (29-60%) pour une mutation sur BRCA2 (Milne et al
2008). D’autres gènes à pénétrance modérée, voire faible ont été identifiés, comme CHK2 (Checkpoint
Kinase 2) ou ATM (Ataxia Telangiectasia Mutated) pour exemples (Shiovitz and Korde 2015).
- L’histoire hormonale et reproductive de la femme. La durée d’exposition prolongée des hormones
endogènes sur la glande mammaire augmente le risque de développement d’un cancer du sein. En
effet, des menstruations précoces (avant 12 ans) et une ménopause tardive (après 50 ans) sont
associées à un risque plus élevé (Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer (2012)).
En plus des hormones endogènes, la femme est très souvent exposée aux hormones exogènes, via les
contraceptifs oraux et les traitements substitutifs hormonaux, prescrits lors de la ménopause pour
pallier à la chute hormonale observée. Des études ont mis en évidence une corrélation entre la prise de
ces hormones exogènes et le risque de développer un cancer du sein. Concernant les contraceptions
orales, le risque est faible mais significatif (RR=1.08) (RR pour risque relatif) (Gierisch et al 2013).
D’autres facteurs en lien avec la vie reproductive de la femme ont été corrélés à un risque plus accru
de développer un cancer du sein. En effet, la nulliparité et l’âge tardif de la première grossesse sont
des facteurs de risque, surtout pour les cancers positifs pour les récepteurs hormonaux. A l’inverse,
l’allaitement est un facteur protecteur pour tous les types de cancers du sein surtout les cancers triples
négatifs (Anderson et al 2014).
- Le mode de vie et l’environnement. Un mode de vie sédentaire, caractérisé par une faible activité
physique et une alimentation riche en graisses animales et en sucres est considéré comme facteur de
risque du cancer du sein. Dans la continuité, l’obésité est également associée à une augmentation du
nombre de cancers chez la femme ménopausée et sera étudiée dans la partie obésité et cancer. La
consommation d’alcool (surtout chez la femme ménopausée) et de tabac est aussi corrélée à la
survenue de cancers du sein (Kruk 2014).
- Autres facteurs. Une hyperplasie bénigne atypique du sein, une densité élevée des seins à la
mammographie et l’exposition aux radiations ionisantes ont été également associées au
développement de cancers du sein (Kruk 2014).
60
1-2) Origine du cancer du sein
a) La glande mammaire
La glande mammaire est une glande exocrine, dont le rôle physiologique est la production de lait lors
de l’allaitement. L’épithélium mammaire est composé de cellules épithéliales luminales (à l’intérieur)
et de cellules myoépithéliales basales (à l’extérieur). Une MEC sépare l’épithélium du stroma, qui est
constitué majoritairement d’adipocytes. Parmi les cellules épithéliales, on distingue les cellules
canalaires et les cellules lobulaires. Les lobes de la glande mammaire sont divisés en lobules, euxmêmes constitués d’alvéoles formant les unités sécrétrices de la glande. Chaque alvéole s’ouvre sur un
canalicule, dans lequel est éjecté le lait. Les canalicules s’abouchent sur un canal intermédiaire, qui
rejoint un canal galactophore, permettant de drainer le lait jusqu’à l’extérieur du sein, via l’aréole
(Brisken 2002) (figure 16). Les cellules myoépithéliales possèdent des propriétés contractiles
(expression d’α-SMA) et présentent des marqueurs épithéliaux comme des cytokératines spécifiques.
De par leurs propriétés contractiles, ces cellules permettent l’acheminement du lait à travers les
canaux. Les cellules myoépithéliales sont aussi impliquées dans la morphogenèse de la glande
mammaire, en modulant la prolifération et la différenciation des cellules luminales et dans la
stabilisation structurale de la glande (Moumen et al 2011).
Figure 16. Structure de la glande mammaire. La glande mammaire est composée de cellules
épithéliales (canalaires et lobulaires) et de cellules myoépithéliales, comprises dans un stroma,
composé d’adipocytes, de fibroblastes, de vaisseaux sanguins et d’une MEC (adapté de (Radisky et al
2003)).
La glande mammaire est l’unique organe qui se développe majoritairement après la naissance (Fata et
al 2004). Elle est en perpétuel remaniement et passe par différents stades au cours des différentes
61
étapes de la vie : naissance, puberté, grossesse et lactation, involution et enfin ménopause. A la
naissance, le développement de la glande est inachevé ; elle est réduite à un réseau de canaux ramifiés.
A la puberté, la glande mammaire subit de profonds changements morphologiques, sous l’influence
des hormones sécrétées. Ainsi, les œstrogènes permettent la prolifération de la glande et la formation
de ramifications. Une augmentation du tissu conjonctif et de la vascularisation du TA mammaire est
aussi observée à ce stade, liée en partie à la sécrétion d’œstrogènes et de progestérone. Lors de la
grossesse et de l’allaitement, la glande mammaire termine son développement, par la mise en place de
nombreuses alvéoles. Cette étape se fait en deux temps : tout d’abord, les cellules lobulaires
prolifèrent, puis une augmentation de leur activité sécrétoire est observée afin de préparer la glande
mammaire à l’allaitement. De plus, les adipocytes subissent un processus de dédifférenciation en préadipocytes et de transdifférenciation en cellules épithéliales sécrétrices (voir partie I) (Giordano et al
2014) (Wiseman and Werb 2002). Lors du sevrage, les alvéoles régressent et la glande mammaire
revient à son état initial ; ce processus est appelé involution. A la ménopause, il y a un déclin des
structures de la glande, qui sont remplacées par du TA (figure 16) (Wiseman and Werb 2002) (McGee
et al 2006).
b) Origine du cancer du sein
Les cancers les plus fréquents sont des adénocarcinomes : ils peuvent se développer à partir des
cellules épithéliales lobulaires ou canalaires, mais dans la majorité des cas, l’origine est l’épithélium
canalaire. On considère actuellement, que la majorité des cancers provient de cellules épithéliales
luminales. En effet, les cellules myoépithéliales seraient plutôt limitantes dans la progression de la
tumeur. Elles sont à l’origine de tumeurs bénignes et de cancers rares nommés myoépithélias (Sopel
2010). Cependant, des études récentes ont souligné des similitudes dans les marqueurs entre le cancer
du sein triple négatif basal-like et les cellules myoépithéliales, suggérant une origine commune.
D’autre part, ces cellules sont en interaction continue avec le stroma, propice à la progression de la
tumeur, comme nous l’avons vu dans la première partie. Ainsi, la contribution directe ou indirecte des
cellules myoépithéliales dans le développement de cancer du sein doit être davantage évaluée
(Moumen et al 2011).
Durant son cycle de développement, la glande mammaire subit des modifications morphologiques et
fonctionnelles, comparables au développement d’un cancer du sein. D’une part, la croissance et le
développement de la glande mammaire sont régulés au niveau systémique par des hormones
ovariennes ou hypophysaires et au niveau local par des interactions paracrines entre les cellules
épithéliales et les cellules stromales. Les cellules stromales, qui composent la glande mammaire sont
des adipocytes, des fibroblastes, des cellules inflammatoires et une MEC (figure 16). Les cellules
stromales sécrètent des facteurs de croissance, des composants de la MEC et de son remodelage afin
d’interagir avec le compartiment épithélial. Réciproquement, les cellules épithéliales influencent le
62
stroma, afin de l’adapter au développement de la glande et à leurs besoins. D’autre part, le
développement de la glande mammaire nécessite des étapes observées lors de la progression tumorale,
telles que l’invasion dans le stroma environnant, la prolifération cellulaire, la résistance à l’apoptose,
l’angiogenèse et le remodelage de la MEC (Wiseman and Werb 2002).
1-3) Classification des cancers du sein
Les cancers du sein représentent un groupe de maladies hétérogènes, qui diffèrent par leur
morphologie, leur comportement biologique ou leur évolution clinique (Chacon and Costanzo 2010).
Le diagnostic du cancer du sein repose sur un bilan initial, composé d’un examen clinique, d’une
imagerie
par
mammographie,
souvent
associée
à
une
échographie
et
d’un
examen
anatomopathologique sur prélèvement (par micro ou macro-biopsie). Ce bilan initial permet d’affirmer
le diagnostic et d’orienter la thérapeutique. Un bilan d’extension loco-régional et à distance est ensuite
recommandé afin d’évaluer la dissémination de la maladie.
a) Classification histopathologique actuelle
- Facteurs pronostiques. L’examen histopathologique permet de déterminer le stade de la tumeur, en
évaluant d’une part l’infiltration de la tumeur primaire et d’autre part son étendue dans l’organisme.
Pour la tumeur primaire, on distingue classiquement les carcinomes intra-canalaires ou in situ, les
carcinomes canalaires infiltrants (IDC pour Invasive Ductal Carcinoma) et les carcinomes lobulaires in
situ ou infiltrants (ILC). Les carcinomes in situ restent localisés dans l’épithélium mammaire.
Autrement dit, la tumeur est localisée dans les canaux ou les lobules et n’a pas franchi la membrane
basale. Les IDC correspondent à la majorité des cancers (70-80% des cas) et représentent des tumeurs
dures, à contour étoilé non régulier, présentant une distorsion architecturale et des microcalcifications.
D’autres formes plus rares sont retrouvées comme les carcinomes canalaires inflammatoires,
médullaires ou mucineux…
Des critères d’agressivité peuvent être établis permettant de déterminer le grade de la tumeur, comme
l’architecture tumorale (tissu plus ou moins différencié), la forme et la taille des noyaux ainsi que les
mitoses. Les cancers sont classés de I à III (du moins au plus agressif) (Boisserie-Lacroix et al 2013).
La classification TNM permet de déterminer la taille et l’agressivité de la tumeur. « T » correspond à
la tumeur primaire, « N » à l’envahissement ganglionnaire, qui représente le premier site métastatique
de la tumeur et « M » pour les métastases dans des organes périphériques. Les sites classiques de
métastases pour le cancer du sein sont les poumons, l’os et le foie.
- Facteurs prédictifs. Une détection immunohistochimique des récepteurs hormonaux (RH) est
réalisée en routine (RE pour récepteurs aux œstrogènes et RP pour récepteurs à la progestérone), ainsi
que la recherche de l’amplification de l’oncogène HER2 (pour Human Epidermal growth factor
63
Receptor 2). L’amplification HER2 est présente dans environ 18% des cancers du sein et est associée à
des cancers généralement négatifs pour les RH, particulièrement agressifs, mais de bon pronostic
depuis l’arrivée de la thérapie ciblée : trastuzumab (Boisserie-Lacroix et al 2013). Ces trois marqueurs
donnent des informations prédictives très importantes, car les patients RH+ peuvent bénéficier d’une
hormonothérapie et les patients HER2 d’une thérapie ciblée au trastuzumab (Herceptin®, anticorps
monoclonal dirigé spécifiquement contre HER2). Les cancers négatifs pour les RH et pour la
surexpression de HER2 sont appelés triple négatif ou TNBC (Triple Negatif Breast Cancer). Les
patientes atteintes de ce type de tumeurs ne bénéficient donc pas d’une hormonothérapie ou d’une
thérapie ciblée. Les tumeurs TNBC sont souvent associées à un mauvais pronostic avec des taux de
récidives importants et précoces augmentant le taux de mortalité (figure 17) (Vuong et al 2014)
(Yersal and Barutca 2014)
b) Classification moléculaire
Décrite par Perou, la classification moléculaire est basée sur le type morphologique des cancers et sur
l’expression différentielle de certains gènes (Perou et al 2000) (figure 17).
- Luminal A. Ces cancers représentent environ 50-60% des cancers du sein. Nommé « luminal A »
par similitude avec l’expression de protéines présentes dans les cellules épithéliales luminales, ce type
de cancer est caractérisé par une expression très importante des récepteurs aux œstrogènes (RE+), un
faible index de prolifération, un tissu assez différencié et une absence de surexpression de l’oncogène
HER2 (HER2-). Ils correspondent à des cancers canalaires ou lobulaires in situ, ou invasifs de grade I
ou II et sont plutôt de bon pronostic. Le taux de rechute de ces cancers est relativement faible. Les
cancers de type luminal A peuvent métastaser dans les os, mais rarement dans le foie, les poumons et
le cerveau (Boisserie-Lacroix et al 2013) (Yersal and Barutca 2014).
- Luminal B. Ce type de cancer concerne environ 20% des cancers du sein. L’expression du RE est
plus faible que pour les cancers de type luminal A. Ils sont caractérisés par des cellules, présentant un
index de prolifération élevé et une distorsion architecturale. L’oncogène HER2 est surexprimé dans
environ 30% des cas (Loi et al 2009). Cliniquement, ils correspondent à des cancers infiltrants de
grade II ou III et sont de pronostic moins favorable que le type luminal A (Boisserie-Lacroix et al
2013) (Yersal and Barutca 2014).
- HER2+. L’oncogène HER2 est un membre de la famille des tyrosine-kinases membranaires. Le
récepteur HER2 est codé par le gène HER2, localisé sur le chromosome 17q21 (Yersal and Barutca
2014). L’activation de ce récepteur peut se faire sans ligand, par homodimérisation ou
hétérodimérisation du récepteur avec d’autres récepteurs de la même famille (Yersal and Barutca
2014). Cela induit une cascade de signalisation en aval, telles que les voies de signalisation
PI3K/Akt/mTOR et ras/MAPK, impliquées dans la cancérogenèse (Fumoleau et al 2007). Ces tumeurs
64
représentent environ 10-15% des cancers du sein. Elles sont caractérisées par l’absence d’expression
des récepteurs hormonaux, une forte expression de l’amplicon HER2 et un index de prolifération
élevé. D’un point de vue clinique, les cancers HER2+ sont généralement des carcinomes invasifs de
grade II ou III agressifs. Environ la moitié des tumeurs HER2+ exprime le récepteur aux œstrogènes
mais généralement à des niveaux très bas (Yersal and Barutca 2014). Ce sous-type de cancer du sein a
un potentiel métastatique important vers le cerveau et le foie (Yersal and Barutca 2014). Présentant un
mauvais pronostic de base, ces tumeurs peuvent être traitées par la thérapie ciblée trastuzumab, ce qui
a considérablement amélioré le pronostic de ces patientes (Slamon et al 2001).
- Basal-like. La majorité des cancers basal-like sont des cancers triple négatifs, c’est-à-dire qu’ils
n’expriment ni les récepteurs hormonaux, ni l’oncogène HER2. Ils représentent environ 10 à 25% des
tumeurs mammaires et 56 à 85% des cancers triples négatifs. La caractéristique de ces cellules est
l’expression de cytokératines (5 - 6 et 17) et de la laminine. Ils sont nommés « basal-like » par
analogie d’expression avec les cytokératines des cellules basales myoépithéliales. Ces tumeurs sont
des carcinomes invasifs, de grade III, faiblement différenciés, très prolifératifs, présentant des zones de
nécrose tumorale et une forte réaction fibrotique intra-tumorale (Boisserie-Lacroix et al 2013). La
grande majorité de ces tumeurs est mutée pour p53. Les tumeurs basal-like sont de mauvais pronostic
et traitées classiquement par chimiothérapie conventionnelle (Perou 2010).
- Claudin-low. Ce type de cancer triple négatif a été récemment identifié. Leur nom « claudin-low »
est lié à la faible expression de gènes claudines, notamment la claudine 3, 4 et 7. Les claudines sont
des protéines impliquées dans les jonctions cellule-cellule, comme l’E-cadhérine. Ces tumeurs sont
proches des tumeurs basal-like mais possèdent toujours un infiltrat très important de cellules
immunitaires. De plus, les cellules tumorales possèdent des caractéristiques de cellules-souches et de
transition épithélio-mésenchymateuse. Ce sont des tumeurs de haut grade, très peu différenciées. Le
pronostic de ces tumeurs est aussi, voire plus, défavorable que les tumeurs basal-like (Perou 2010).
- Normal like. Ces tumeurs représentent environ 5-10% des carcinomes du sein. Elles ont été peu
caractérisées et certains chercheurs pensent qu’elles représentent un artefact technique, lié à une
contamination avec du tissu sain, durant l’analyse par puces à ARN. Elles expriment des gènes,
retrouvés dans le stroma mammaire (notamment du TA). Comme elles n’expriment ni ER, PR et
HER2, elles seraient classées dans les TNBC, mais ne sont pas considérées comme des basal-like, car
elles n’expriment pas les cytokératines et l’EGFR (Yersal and Barutca 2014).
65
Figure 17. Classification simplifiée des cancers du sein. En fonction de leur expression des
récepteurs hormonaux (RH), de la surexpression de l’oncogène HER2, de leur morphologie, de
l’expression de certaines protéines et de leur index de prolifération, les cancers du sein peuvent être
classés en 5 sous-types : luminal A, luminal B, HER2+, Basal-like et Claudin-low. Cette classification
moléculaire des cancers du sein permet d’orienter la thérapeutique. TNBC : cancers triple-négatifs,
CK : cytokératines (d’après (Boisserie-Lacroix et al 2013) (Perou 2010) (Yersal and Barutca 2014)).
1-4) Traitements et limites des traitements des cancers du sein
a) Chirurgie et radiothérapie
A l’heure actuelle, la prise en charge thérapeutique du cancer du sein repose sur plusieurs méthodes,
telles que la chirurgie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie, les thérapies ciblées et la radiothérapie,
qui seront pratiquées en fonction de l’étendue et l’agressivité de la maladie au diagnostic, ainsi que de
l’expression des récepteurs hormonaux et de HER2.
- La chirurgie. La chirurgie est très souvent le traitement de première intention. Dans le cas des
cancers in situ, la chirurgie seule (par tumorectomie ou mastectomie) peut suffire ou bien en
association avec la radiothérapie. Pour les carcinomes infiltrants, selon l’étendue de la maladie, la
chirurgie est soit conservatrice (tumorectomie) ou non, par ablation du sein (mastectomie totale). Une
expertise ganglion est réalisée soit par la technique du ganglion sentinelle si les tumeurs sont de petites
tailles soit par curage axillaire.
66
- La radiothérapie. Cette thérapie est plus souvent réalisée en adjuvant de la chirurgie. Elle consiste à
irradier le sein et / ou la paroi thoracique, associée plus ou moins aux chaînes ganglionnaires en
fonction de l’extension de la maladie. Cette technique a pour but d’entraver la division cellulaire et
d’induire la mort des cellules tumorales. Généralement, la dose totale est de 50 gy, délivrée en 25
fractions de 2 gy. Dans le cas de cancers in situ, la radiothérapie est indiquée uniquement après
chirurgie conservatrice. Concernant les cancers infiltrants, la radiothérapie est préconisée
systématiquement après chirurgie conservatrice et dans certains cas après mastectomie totale.
b) Chimiothérapie, hormonothérapie et thérapie ciblée
Dans la majorité des cas, le traitement débute par la chirurgie et selon l’agressivité des cancers
infiltrants, elle est suivie d’une chimiothérapie dite adjuvante, associée ou non au trastuzumab. Dans
certains cas, la chirurgie est précédée d’un traitement néoadjuvant, composé d’une chimiothérapie ou
d’une hormonothérapie. Tandis que l’hormonothérapie néoadjuvante est recommandée dans la plupart
des cas, la chimiothérapie néoadjuvante est de plus en plus utilisée pour tous les types de cancers du
sein. Le traitement néoadjuvant est utilisé pour diminuer la taille de la tumeur avant la chirurgie afin
d’augmenter le taux de chirurgies conservatrices et de permettre ainsi aux femmes de conserver leur
sein malgré un cancer invasif (Untch et al 2014) (van Nes et al 2009). Il est également utilisé en cas de
cancers agressifs, dont la priorité du traitement consiste à réduire le risque de diffusion
micrométastatique de la maladie par voie systémique. Pour les cancers du sein RH+ (luminal A et
luminal B), l’hormonothérapie peut être utilisée seule ou associée à la chimiothérapie (Miller et al
2014).
- L’hormonothérapie. Il existe deux catégories majeures de thérapie endocrine : les modulateurs
sélectifs du récepteur aux œstrogènes ou SERMs (Selective Estrogen Receptor Modulators) et les
inhibiteurs de l’aromatase. Les SERMs se lient aux récepteurs aux œstrogènes de manière compétitive
afin d’inhiber leur action. Le chef de fil de cette classe de médicaments est le tamoxifène. Les antiaromatases (AI) inhibent l’action de l’aromatase, qui convertit les androgènes circulants en
œstrogènes ; source majoritaire d’œstrogènes (Milani et al 2014). Les AI sont utilisés uniquement chez
la femme ménopausée et représentent dans ce cas le traitement de choix (Miller et al 2014).
- La chimiothérapie. La chimiothérapie ou thérapie anti-cancéreuse est le traitement du cancer,
destiné à induire la mort des cellules cancéreuses. Elle consiste à l’administration de molécules
thérapeutiques, encore appelées cytotoxiques, qui vont cibler les cellules à prolifération rapide, en
stoppant leur division cellulaire aboutissant à leur mort. Les cellules cancéreuses ne sont
malheureusement pas les seules cellules touchées. Certaines cellules saines peuvent être atteintes,
comme les entérocytes ou les cellules hématologiques, ce qui aboutit aux effets indésirables, observés
lors du traitement. Dans le cas des cancers HER2+, une association avec un inhibiteur de HER2
(trastuzumab) est indiquée. Pour plus d’efficacité, une association de plusieurs molécules
67
(polychimiothérapie) ayant des mécanismes d’action différents, est très souvent utilisée, selon le type
de tumeur, sa localisation, son stade et l’état du patient (Joensuu and Gligorov 2012) (Connolly and
Stearns 2013) (Miller et al 2014). La figure 18 résume les différentes associations classiquement
utilisées pour traiter un cancer du sein, ainsi que les molécules qui les composent et leur classe
thérapeutique. Les anthracyclines (doxorubicine, daunorubicine) et les taxanes (paclitaxel et
docetaxel) représentent les deux classes de cytotoxiques les plus utilisés dans le cancer du sein précoce
et agressif. Ils sont communément indiqués en traitement adjuvant ou néoadjuvant et / ou dans le cas
de cancers d’emblée métastatiques. Bien que les cancers du sein métastatiques ou MBC (Metastatic
Breast Cancer) soient incurables, l’utilisation de chimiothérapie systémique a montré un véritable
bénéfice, sur la prolongation de la survie des patientes, le retard de la progression de la maladie et
l’amélioration des symptômes (Andreopoulou and Sparano 2013) (Greenberg et al 1996). Parmi
l’arsenal thérapeutique dont on dispose, la doxorubicine, le paclitaxel et le 5-fluorouracile nous ont
particulièrement intéressés au cours de mes travaux de thèse et seront développés dans la partie III.
Chimiothérapie classique
HER2-
HER2+
Composants
docetaxel
TAC
doxorubicine
cyclophosphamide
doxorubicine
AC + paclitaxel
cyclophosphamide
paclitaxel
doxorubicine
AC + docetaxel
cyclophosphamide
docetaxel
docetaxel
TC
cyclophosphamide
5-fluorouracile
FAC
doxorubicine
cyclophosphamide
5-fluorouracile
FEC
épirubicine
cyclophosphamide
cyclophosphamide
CMF
méthotrexate
5-fluorouracile
doxorubicine
cyclophosphamide
AC + paclitaxel et trastuzumab
paclitaxel
trastuzumab
docetaxel
TCH
carboplatine
trastuzumab
Classe thérapeutique
Taxanes
Anthracyclines
Agent alkylant / Moutarde azotée
Anthracyclines
Agent alkylant - Moutarde azotée
Taxanes
Anthracyclines
Agent alkylant / Moutarde azotée
Taxanes
Taxanes
Agent alkylant / Moutarde azotée
Anti-métabolite / Analogue pyrimidine
Anthracyclines
Agent alkylant / Moutarde azotée
Anti-métabolite / Analogue pyrimidine
Anthracyclines
Agent alkylant / Moutarde azotée
Agent alkylant / Moutarde azotée
Anti-métabolites / Analogue folate
Anti-métabolite / Analogue pyrimidine
Anthracyclines
Agent alkylant / Moutarde azotée
Taxanes
Inhibiteur de HER2
Taxanes
Platines
Inhibiteur de HER2
Figure 18. Résumé des différentes combinaisons thérapeutiques utilisées pour traiter un cancer
du sein.
68
- Les thérapies ciblées. Comme leur nom l’indique, les thérapies ciblées sont dirigées contre une ou
plusieurs protéines précises, surexprimées dans certains types de cancers. L’avantage des thérapies
ciblées par rapport aux thérapies conventionnelles est le fait qu’elles vont viser spécifiquement les
cellules tumorales et présentent ainsi une toxicité moindre que les thérapies conventionnelles. En
pratique, elles sont classiquement utilisées en association à un traitement systémique par
chimiothérapie conventionnelle (figure 18). Le trastuzumab est un anticorps monoclonal humanisé qui
se lie au domaine extra-cellulaire du récepteur HER2. Ce traitement est utilisé en routine dans le
traitement des cancers du sein HER2+. Autre traitement ciblant HER2, le lapatinib est un inhibiteur
tyrosine kinase mixte de HER et de l’EGFR (Wang et al 2011).
c)
Résistance à la chimiothérapie
La réponse à la chimiothérapie est très variable en fonction du type de cancers, de l’évolution de la
maladie et de l’état des patientes. Dans certains cas, des phénomènes de résistance aux traitements
apparaissent, accélérant la progression tumorale, le taux de rechutes et diminuant la survie des
patientes. En clinique, la résistance correspond à une progression de la maladie pendant le traitement
pour un cancer du sein métastatique ou à une rechute du cancer après une période de 6 à 12 mois suite
à un traitement adjuvant (Andreopoulou and Sparano 2013). Autrement dit, la chimiothérapie n’est pas
efficace sur la tumeur, car cette dernière survit voire progresse pendant le traitement, ou juste après le
traitement. La limite de 12 mois a été fixée, car des études ont montré que la rechute du cancer après
12 mois n’est pas liée à une résistance de la tumeur au traitement, car l’utilisation de la chimiothérapie
se montrera à nouveau efficace. (Castiglione-Gertsch et al 1997) (Guo et al 2011). Les taux de réponse
d’un cancer du sein métastatique suite à un traitement en première ligne, composé d’anthracyclines et
de taxanes est de 30 à 70 % (Coley 2008).
Certains sous-types de cancers sont connus pour être plus résistants que d’autres à la thérapie. En effet,
les cancers du type luminal B présentent une résistance plus importante à l’hormonothérapie que les
cancers du type luminal A. Ils seraient également plus résistants à la chimiothérapie néoadjuvante
(doxorubicine / paclitaxel) que les cancers HER2+ et basal-like. Cependant, ils répondraient mieux à
la chimiothérapie (5-fluorouracile / doxorubicine / cycloposphamide) que les cancers luminal A
(Rouzier et al 2005) (Yersal and Barutca 2014). De par leur statut HER2-, RH-, les cancers du sein
triple-négatifs ne peuvent bénéficier que de la chimiothérapie. Cependant, des études ont mis en
évidence le fait que les cancers TNBC présentaient une meilleure réponse à la chimiothérapie que les
autres types de cancers du sein (au moins pour les patientes ne présentant pas d’atteinte ganglionnaire)
(Colleoni et al 2010). Certaines études ont montré que la chimiothérapie néoadjuvante utilisée dans
des cas de TNBC présente deux types de réponses. Une minorité de patientes présente une réponse
complète et un pronostic très favorable. A l’inverse, une majorité de patientes a une maladie résiduelle
après traitement ainsi qu’un mauvais pronostic. Ces données suggèrent qu’un sous-groupe de TNBC
69
est extrêmement sensible à la chimiothérapie mais la grande majorité présente une résistance et un
pronostic incertain (Liedtke et al 2008). Les mécanismes de résistance à la chimiothérapie
conventionnelle, notamment la doxorubicine seront décrits dans la partie III. Les tumeurs HER2+
peuvent aussi développer une résistance aux thérapies ciblées, mais les mécanismes expliquant cette
résistance ne seront pas étudiés ici, au même titre que les mécanismes de résistance à
l’hormonothérapie.
2) L’obésité : un facteur de risque et un facteur affectant le pronostic du cancer du sein
L’obésité est une maladie chronique, qui existe dans les pays développés et dans les pays en voie de
développement et qui touche aussi bien les enfants que les adultes (van Kruijsdijk et al 2009). Elle est
maintenant considérée comme un problème de santé publique majeur. L’obésité est souvent associée à
un syndrome métabolique, à l’origine d’un grand nombre de maladies, telles que le diabète de type II
et les maladies cardiovasculaires. De plus, l’obésité est à l’origine de l’augmentation de l’incidence de
nombreux cancers et représente aussi un facteur de mauvais pronostic pour certains cancers.
2-1) Généralités
L’obésité est définie comme une accumulation anormale ou excessive de graisse. La cause
fondamentale de surpoids et d’obésité est une balance énergétique positive, dans laquelle les apports
excèdent les dépenses énergétiques pendant une durée prolongée, conduisant à l’accumulation de
graisse dans l’organisme et la prise de poids. Cependant, l’obésité est une maladie complexe, qui est la
conséquence
de
nombreux
facteurs,
tels
qu’une prédisposition
génétique,
des
facteurs
environnementaux, l’alimentation et le mode de vie. En pratique, elle est classiquement définie sur la
base de l’indice de masse corporelle (IMC), calculé par le rapport du poids sur la taille au carré (en
kg/m2). Il existe cinq classes d’IMC, regroupées dans la figure 19.
Figure 19. Classification du statut pondéral en fonction des valeurs de l’IMC.
70
Selon l’OMS, le nombre de cas d’obésité a plus que doublé depuis 1980. En 2014, dans le monde, plus
d’1.9 milliard d’adultes étaient en surpoids et 600 millions étaient obèses. Globalement, environ 13%
(11% des hommes et 15% des femmes) de la population adulte mondiale étaient en surpoids ou obèses
en 2014. Aux Etats-Unis, la prévalence des sujets obèses est de 30% et 65% des sujets sont en
surpoids (Sundaram et al 2013). Le surpoids et l’obésité concernent également près de 42 millions
d’enfants de moins de 5 ans. De plus, le surpoids et l’obésité sont les premiers facteurs de risque de
décès au niveau mondial. Environ 3.4 millions d’adultes en meurent chaque année : 44% liés au
diabète, 23% liés aux cardiopathies ischémiques et de 7 à 41% liés à certains cancers (OMS :
www.who.int). L’obésité associée à une répartition androïde (liée à l’accumulation de TG au niveau
du ventre) est plutôt à l’origine de maladies cardio-vasculaires (hypertension artérielle et insuffisance
coronarienne) et métaboliques (diabète de type II et dyslipidémies). A l’inverse, l’obésité associée au
type gynoïde (excès de graisse au niveau des cuisses) est plutôt liée à des complications mécaniques
(arthrose) ou veineuses (thrombose, varice).
2-2) Les modifications des tissus adipeux par l’obésité
Comme mentionné dans la partie I, il n’existe pas un TA mais plusieurs, dont les caractéristiques
morphologiques et sécrétoires peuvent varier. De nombreuses études ont été réalisées sur les
modifications du TA viscéral, induites par l’obésité mais peu sur le TA mammaire.
a) Le TA sous-cutané et viscéral
Au cours de la prise de poids et de l’obésité, les adipocytes subissent des changements
morphologiques et fonctionnels importants. L’excès de stockage des lipides provoque une
augmentation de la taille des adipocytes (hypertrophie) et de leur nombre (hyperplasie). Deux cas de
figures sont alors observés. Dans la majorité des cas, l’expansion du TA est associée à des
complications métaboliques. Cependant, dans certaines situations, aucune comorbidité n’est associée à
la prise de poids. Ici, l’excès de stockage des lipides entraîne une expansion du TA, via une légère
hypertrophie des adipocytes pré-existants mais surtout via une augmentation du recrutement des
progéniteurs adipocytaires. Ainsi l’oxygénation, l’angiogenèse et le remodelage de la MEC du TA
(qui semble être plus plastique), sont relatifs à l’expansion du TA (figure 20). Ce type de patients,
appelés « metabolic healthy obeses » (MHO) présentent peu de complications métaboliques liées à
leur obésité (Seo and Rhee 2014). A l’inverse, l’expansion pathologique du TA est liée
majoritairement à une hypertrophie massive des adipocytes pré-existants, à une angiogenèse limitée
suivie d’une hypoxie, à une inflammation importante ainsi qu’une fibrose. Tous ces processus mènent
à un stress oxydatif et un stress du réticulum endoplasmique (RE), à l’origine d’un TA dysfonctionnel
(Hefetz-Sela and Scherer 2013) (Sun et al 2011) (figure 20). Les adipocytes dysfonctionnels
présentent des capacités métaboliques moins efficaces et un profil sécrétoire modifié. De nombreuses
71
études ont mis en relation un TA dysfonctionnel avec l’apparition de complications métaboliques,
comme la résistance à l’insuline, le diabète de type II et les maladies cardiovasculaires. Ce TA
pathologique serait également impliqué dans la progression tumorale, notamment de par des sécrétions
inappropriées (voir partie obésité et cancer) et va exclusivement nous intéressés par la suite (HefetzSela and Scherer 2013). Sécrétée par les cellules β du pancréas, l’insuline est la principale hormone
impliquée dans l’homéostasie glucidique. Elle possède un rôle majeur dans l’utilisation des substrats
énergétiques glucidiques et lipidiques. Son action est médiée via sa liaison à son récepteur à activité
tyrosine kinase, qui active en aval, des voies de signalisation, comme la voie PI3K et la voie des
MAPK. Globalement, lors d’un apport calorique trop important, une insulino-résistance est observée,
liée à des phosphorylations multiples inhibitrices, aboutissant à la perte de l’activité du récepteur à
l’insuline (IR). L’insuline s’accumule dans le sang, ainsi que le glucose (les cellules sont incapables de
capter le glucose), à l’origine d’un diabète de type II. Les AG libres, le glucose, les cytokines proinflammatoires (IL-6, TNF-α) ainsi que la leptine peuvent être à l’origine de ces phosphorylations et
donc de l’insulino-résistance observée.
Figure 20. Expansion du TA « saine » et pathologique lors de l’obésité. (A) L’expansion saine du
TA est liée à un recrutement important des progéniteurs adipocytaires, une réponse angiogénique et un
remodelage de la MEC appropriés à l’expansion du TA. (B) L’expansion pathologique du TA est
associée à une hypertrophie massive des adipocytes pré-existants, une angiogenèse limitée, une
hypoxie, une fibrose et une inflammation importante (d’après (Sun et al 2011)).
L’inflammation du TA générée par l’obésité est un paramètre important. On considère que le TA des
sujets obèses est dans un état inflammatoire chronique, dit de « bas-bruit » (Laurent et al 2014). Au fur
et à mesure de l’expansion du TA, une production de molécules chimio-attractrices, notamment CCL2, est observée. La sécrétion de chimiokines permet le recrutement de cellules inflammatoires au sein
72
du TA (surtout des macrophages de type M1), elles-mêmes responsables de la sécrétion de
chimiokines et de cytokines pro-inflammatoires, telles que l’IL-6 et le TNF-α, maintenant le TA dans
un état d’inflammation chronique. L’infiltration de macrophages est plus présente dans le TA viscéral
que dans le TA sous-cutané, ce qui explique pourquoi le TA viscéral est plus impliqué dans l’insulinorésistance (Ouchi et al 2011). Une infiltration des lymphocytes T, notamment les lymphocytes T
CD8+, est également retrouvée dans le TA obèse (Dalmas et al 2011). Les adipocytes peuvent grossir
jusqu’à une taille critique, au-delà de laquelle ils meurent par nécrose et libèrent les AG libres (Ford et
al 2013). Ces adipocytes nécrotiques sont pris en charge et donc entourés par les macrophages,
formant une structure en couronne, appelée CLS (Crown-Like Structures) (Ouchi et al 2011) (Cinti et
al 2005). La présence de CLS est admise comme étant une caractéristique de l’inflammation associée à
l’obésité. Les CLS seraient 30 fois plus nombreux dans le TA de sujets obèses que dans le TA de
patients normopondéraux. De plus, la densité en CLS est positivement corrélée à la taille adipocytaire
dans le TA viscéral et dans le TA sous-cutané (Cinti et al 2005). Les adipocytes inflammatoires, dont
l’activité lipolytique est élevée, libèrent localement des AG qui stimulent la voie TLR4/NF-κB (TollLike Receptor 4 / Nuclear Factor kappa B) dans les macrophages, contribuant ainsi à une boucle
paracrine délétère entre les adipocytes et les macrophages. L’inflammation présente dans le TA est
également le résultat de l’hypoxie, qui aboutit aussi au recrutement des macrophages au sein du TA
(Dalmas et al 2011). L’hypertrophie des adipocytes entraîne rapidement un appauvrissement du TA en
oxygène. Cette hypoxie induit des cascades de régulation en aval, qui modifient notamment la MEC et
le processus d’angiogenèse (Sun et al 2013). Bien que les adipocytes soient capables d’élaborer un
réseau sanguin, par la sécrétion de molécules pro-angiogéniques, l’angiogenèse du TA obèse est très
souvent insuffisante, le maintenant dans un état hypoxique (Hosogai et al 2007). Lors de l’expansion
du TA, un remodelage de la MEC est nécessaire. En effet, les adipocytes sont entourés par un réseau
de protéines matricielles relativement flexible, afin de s’adapter à une expansion rapide au cours d’un
apport énergétique excessif ou à une réduction drastique lors d’une restriction calorique (Park et al
2014). Lors d’une expansion importante du TA, une augmentation de la fibrose intersticielle est
observée, aboutissant à la perte de la flexibilité de la MEC, ainsi qu’au dysfonctionnement des
adipocytes. Cette fibrose est liée d’une part à l’inflammation et l’hypoxie et d’autre part à la
modification du profil sécrétoire des adipocytes obèses. Ainsi, elle est le résultat d’un déséquilibre
entre la synthèse des composants de la MEC, tels que les collagènes I, III et VI et une dégradation
insuffisante de ces protéines (Sun et al 2013). La fibrose générée dans le TA dysfonctionnel a
également des conséquences sur l’angiogenèse du TA. En plus d’induire une rigidité des vaisseaux
sanguins, la MEC peut directement promouvoir ou inhiber le processus d’angiogenèse, via des
cascades de signalisation en aval. C’est le cas du collagène VI qui est capable d’inhiber le
bourgeonnement des nouveaux vaisseaux sanguins, empêchant à terme la bonne vascularisation du
TA.
73
Comme nous l’avons vu dans la partie I, les adipocytes sécrètent de nombreuses molécules, appelées
adipokines, telles que des protéines impliquées dans la synthèse de la MEC et son remodelage, des
cytokines pro-inflammatoires, des chimiokines, des facteurs de croissance, des hormones ainsi que des
métabolites lipidiques, capables d’influencer de nombreux processus dans l’organisme. De
nombreuses études ont démontré que les adipocytes dysfonctionnels présentent des profils sécrétoires
différents, variant en fonction des TA (figure 21) (Laurent et al 2014) (Ouchi et al 2011) (van
Kruijsdijk et al 2009) (Park et al 2014). Ainsi, dans le TA viscéral de sujets obèses, la leptine, PAI-1,
les cytokines pro-inflammatoires, l’HGF et le VEGF sont augmentés. A l’inverse, l’adiponectine est
plutôt diminuée aussi bien dans le TA viscéral que dans le TA sous-cutané. Dans le TA sous-cutané
obèse, la leptine, PAI-1, l’HGF et le VEGF sont augmentés et les cytokines pro-inflammatoires varient
peu (Laurent et al 2014). De plus, il a été rapporté que les cellules endothéliales isolées de TA viscéral
de patients obèses présentent une plus forte expression des gènes relatifs à l’inflammation et
l’angiogenèse que les cellules endothéliales isolées du TA sous-cutané (Villaret et al 2010). Ces
résultats suggèrent, là encore, que le TA viscéral est plus inflammatoire et associé aux complications
métaboliques inhérentes à l’obésité (Hefetz-Sela and Scherer 2013).
Figure 21. Adipokines sécrétées par le TA viscéral et le TA sous-cutané dans un contexte
normopondéral et d’obésité. La taille des flèches, ainsi que l’intensité de coloration indiquent des
variations positives des concentrations en adipokines (d’après (Laurent et al 2014)).
b) Le TA mammaire
A l’inverse du TA viscéral, le TA mammaire (MAT) obèse est très peu décrit. Cependant, une étude
réalisée par Subbaramaiah et al. a montré que les souris obèses présentent des adipocytes nécrotiques
entourés de macrophages, formant les CLS dans le TA viscéral et dans le TA mammaire, démontrant
des similitudes entre ces deux TA, quant à l’inflammation induite par l’obésité. De plus, la présence de
74
CLS, dans le TA mammaire des souris obèses, est associée à l’activation de la voie NF-κB et à une
augmentation de l’expression de médiateurs inflammatoires (Subbaramaiah et al 2011). Cette même
équipe a montré peu après, que les résultats obtenus chez la souris pouvaient être transposés chez la
femme. En effet, la présence de CLS a été retrouvée dans le TA mammaire des femmes pré et postménopausées (dans un contexte tumoral, après mastectomie). De manière intéressante, la sévérité de
l’inflammation (définie par un index CLS) est corrélée positivement à l’IMC et à la taille adipocytaire
des patientes (Morris et al 2011). En parallèle, Sun et al. ont montré, dans des conditions non
tumorales, que le TA mammaire obèse est inflammatoire, caractérisé par la présence de macrophages,
cytokines et chimiokines pro-inflammatoires, telles que l’IL-6, IL-8 et CCR5 (Sun et al 2012).
Récemment, une étude publiée par Arendt et al. a confirmé que la glande mammaire de souris obèses
est enrichie, d’une part en macrophages (notamment de macrophages de type M1 et de façon moindre
de macrophages de type M2) et d’autre part en cellules endothéliales et en péricytes. Ces travaux
suggèrent, que le MAT de souris obèses présente aussi une augmentation de l’angiogenèse (Arendt et
al 2013). L’équipe de Philipp Scherer a également mis en évidence que l’endotrophine (ETP), qui est
un fragment de clivage de collagène VI, est augmentée dans la glande mammaire des souris obèses,
suggérant la présence d’une fibrose importante (Park and Scherer 2012). L’ensemble de ces études
suggère que le TA mammaire, au même titre que le TA viscéral, est modifié dans un contexte
d’obésité, mais d’autres études sont nécessaires afin de caractériser la glande mammaire chez la souris
et chez la femme obèses.
2-3) Modèles d’études de l’obésité in vitro
Un certain nombre de modèles ont été mis au point in vitro afin d’étudier les mécanismes moléculaires
de l’adipogenèse. Pour des raisons de faisabilité, les lignées murines de pré-adipocytes 3T3-L1 et 3T3F442A sont très souvent utilisées. Ces lignées présentent une morphologie fibroblastique et sont déjà
engagées dans le lignage adipocytaire. Leur différenciation en adipocytes matures se fait in vitro par
ajout de divers stimuli adipogéniques pour la lignée 3T3-L1 et seulement de l’insuline pour la lignée
3T3-F442A, qui est plus engagée dans la différenciation adipocytaire (Wang et al 2012). Les
adipocytes matures peuvent également être obtenus par différenciation ex vivo des ADSCs provenant
de la SVF du TA (Dirat et al 2011). Récemment, la lignée humaine d’ADSCs : hMAD a été établie et
caractérisée (Lafontan 2012). Bien que ces modèles partagent beaucoup de similitudes avec les
adipocytes primaires (stockage des TG, expression des marqueurs spécifiques des adipocytes, réponse
aux facteurs lipogéniques et lipolytiques), ils ne peuvent en aucun cas mimer l’hypertrophie et les
modifications sécrétoires induites par l’obésité. Afin de garder le phénotype obèse, les explants de TA
obèses peuvent être utilisés. L’inconvénient de travailler sur le TA total est le fait qu’on ne peut pas
distinguer les effets des adipocytes, des effets de la SVF, qui contient un grand nombre de cellules
actives (voir partie I). De plus, ces explants vont rapidement présenter des altérations, dues à une
75
mauvaise oxygénation et un manque de nutriments (Gesta et al 2003). On considère que la culture
d’un explant ne doit pas dépasser 48h (Wang et al 2012). Pour étudier le rôle spécifique des adipocytes
dans un contexte d’obésité, les adipocytes peuvent être isolés par digestion du TA sous l’action de
collagénases. Ces adipocytes primaires ne peuvent pas survivre plus de 24h (Lafontan 2012). Pour
cultiver les adipocytes sur des temps plus longs, ils devront être intégrés dans des matrices en 3D, à
base de collagène I ou d’hydrogel, développé par le groupe de Karine Clément (brevet numéro
CA2800667A1). Ces modèles de matrice en 3D représentent, à ce jour, les modèles les plus
prometteurs pour l’étude des adipocytes dans un contexte d’obésité.
3) Obésité et cancer du sein
3-1) Epidémiologie
a) Obésité et incidence des cancers
De nombreuses études épidémiologiques ont établi un lien entre obésité et cancer. En effet, l’obésité
est à l’origine de l’augmentation de l’incidence de certains cancers, autrement dit de l’initiation du
développement d’un cancer. Une méta-analyse incluant 282 137 patients, a établi un lien entre
surpoids / obésité et une augmentation du risque de développer un cancer. Ces données sont
regroupées dans la figure 22. Ainsi, l’obésité représente un facteur de risque pour les cancers de
l’œsophage, rénal, de l’endomètre, du côlon, de la thyroïde, du sein chez la femme post-ménopausée,
du pancréas (femme), les leucémies et le mélanome (homme) (Renehan et al 2008) (Bhaskaran et al
2014).
Type de cancers
Sein
post-ménopause
pré-ménopause
Colon
Endomètre
Oesophage
Rein
Leucémie
Mélanome
Myélome multiple
Lymphome non hogkinien
Pancréas
Prostate
Rectum
Thyroïde
Foie
Hommes
ND
1,24 (***)
1,52 (***)
1,24 (***)
1,08 (**)
1,17 (**)
1,11 (***)
1,06 (***)
1,07
1,03
1,09 (***)
1,33 (*)
1,24
Femmes
1,12 (***)
0,92 (**)
1,09 (***)
1,59 (***)
1,51 (***)
1,34 (***)
1,17 (*)
0,96 (*)
1,11 (***)
1,07 (*)
1,12 (*)
Figure 22. IMC et risques relatifs de
développer des cancers. Ces données
proviennent de la méta-analyse de Renehan et al.
(Renehan et al 2008). ND = Non déterminé. *
p≤0.05, ** p<0.01 et *** p<0.0001 (d’après
(Hefetz-Sela and Scherer 2013)).
1,02
1,14 (**)
1,07
76
Concernant le cancer du sein, l’obésité favorise le développement du cancer chez la femme
ménopausée mais pas chez la femme pré-ménopausée. L’obésité serait même un facteur protecteur
vis-à-vis du cancer du sein chez la femme pré-ménopausée. Ceci s’expliquerait par la présence de
nombreux cycles menstruels anovulatoires chez la femme obèse et donc une moindre exposition aux
œstrogènes endogènes (Xia et al 2014). Une méta-analyse très récente a confirmé ces données et a
suggéré que le risque de développer un cancer du sein chez la femme ménopausée est proportionnel à
l’IMC mais de manière non linéaire (IMC 25 kg/m2: RR=1.02, IMC 30: RR=1.12 et IMC 35:
RR=1.26) (Xia et al 2014). L’obésité a également été associée à certains des sous-types du cancer du
sein. Une étude réalisée par Suzuki et al. suggère fortement que l’obésité chez la femme ménopausée
est associée à un risque de 82% de développer un cancer ER+PR+. Ce risque existe aussi chez la
femme pré-ménopausée mais à moindre niveau (20% de risque) (Suzuki et al 2009). Cependant,
certaines études s’accordent pour dire que l’obésité est un facteur de risque pour les TNBC mais
seulement chez les femmes pré-ménopausées (Pierobon and Frankenfeld 2013) (Vona-Davis et al
2008). Pour conclure, l’ensemble de ces études suggère qu’il y a bien un lien entre obésité et incidence
du cancer du sein chez la femme ménopausée, surtout pour le sous-type ER+PR+ (sous-type
majoritairement présent chez les femmes ménopausées). Cependant, il existe une certaine controverse
quant au lien entre obésité et incidence du cancer du sein chez la femme pré-ménopausée.
b) Obésité et pronostic des cancers
Outre l’augmentation du nombre de cancers, l’obésité est également associée à un mauvais pronostic
de nombreux cancers, tels que les cancers de l’œsophage, du côlon, du foie, du pancréas, du rein, de la
prostate, de l’estomac, de l’ovaire, de l’utérus, du col de l’utérus, du sein et le mélanome (Park et al
2014). Une large cohorte sur 900 000 patients, publiée par the New England Journal of Medicine a
établi pour la première fois, qu’aux Etats-Unis, environ 14% des décès par cancer chez l’homme et
20% chez la femme seraient dus à l’obésité (Calle et al 2003). Une étude réalisée par l’institut Curie en
1999 sur une large cohorte de 14 702 patientes a mis en évidence le fait que l’obésité est associée à un
mauvais pronostic pour tous les cancers du sein : mauvais pronostic caractérisé par un cancer avancé
au diagnostic, une diminution de la survie sans maladie et de la survie globale, une augmentation de
l’apparition de métastases et une augmentation des rechutes (Majed et al 2008). Ces résultats ont été
confirmés par d’autres études, notamment dans une, publiée par Ewertz et al. Cette étude suggère que
les patientes obèses présentent un cancer plus avancé au diagnostic, un risque de développer des
métastases après 10 ans augmenté de 46% et un risque de mourir d’un cancer du sein augmenté de
38%. De plus, cette étude suggère que la chimiothérapie (cyclophosphamide, méthotrexate, 5fluorouracile, epirubicine) et l’hormonothérapie (tamoxifène) sont moins efficaces après 10 ans chez
les patientes présentant un IMC > 30 kg/m2 (Stark et al 2010) (Ewertz et al 2011). De manière
intéressante, tous les sous-types de cancers du sein s’avèrent être affectés par l’obésité. Les patientes
atteintes de cancers HER2+ semblent être encore plus touchées, en termes de mortalité et de
77
développement de métastases à distance (Ewertz et al 2011). L’impact de l’obésité sur le pronostic du
cancer a particulièrement retenu notre attention, car, contrairement à l’incidence, l’obésité est un
facteur de mauvais pronostic global pour les cancers du sein, indépendamment du sous-type et du
statut ménopausique. De plus, l’obésité influence, de manière importante, la réponse à la
chimiothérapie (voir partie obésité et chimiorésistance).
3-2) Mécanismes non biologiques affectant le pr onostic
Les mécanismes physiopathologiques permettant d’expliquer le mauvais pronostic des cancers du sein
chez la femme obèse ne sont pas encore bien connus, mais certains facteurs biologiques ont été
étudiés. Il s’agit d’une part, de facteurs systémiques, tels que les hormones (insuline, œstrogènes,
leptine) et d’autre part, de facteurs locaux, comme les altérations du TA liées à l’obésité (figure 23).
Cependant, l’obésité est une maladie complexe, qui peut faire intervenir d’autres facteurs dits non
biologiques, tels qu’un dépistage tardif et une administration insuffisante des doses de chimiothérapie.
a) Le dépistage tardif
Le mauvais pronostic associé au cancer du sein des patientes obèses peut être associé à un retard au
diagnostic, et donc une maladie plus évoluée au moment de la découverte du cancer, ce qui est très
fréquent chez ce type de patientes (Ewertz et al 2011). Le retard au diagnostic peut provenir d’une
difficulté à identifier la tumeur, liée notamment à l’augmentation de la taille du sein chez les patientes
obèses (Boyd et al 2006) (Crispo et al 2015). Cependant, plusieurs études ont démontré que la
sensibilité des méthodes de détections médicales, telles que la mammographie n’est pas altérée par
l’obésité (Crispo et al 2015) (Elmore et al 2004). Le retard de diagnostic concernerait uniquement les
cas détectés par auto-palpation (Majed et al 2008).
b) Administration insuffisante des doses de chimiothérapie
Les doses de chimiothérapie sont classiquement calculées sur la base de la surface corporelle (en m2),
qui est déterminée en fonction du poids et de la taille du patient. Les patientes obèses ont très souvent
une surface corporelle supérieure à 2 m2. Empiriquement, les médecins ont tendance à diminuer les
doses chez les patientes obèses de peur qu’une dose proportionnelle à leur surface corporelle (donc
élevée) entraîne des effets indésirables trop importants, d’autant plus que ce type de patientes présente
bien souvent des co-morbidités associées. Cependant, les recommandations préconisent la prescription
de la dose exacte ajustée à la surface corporelle et non une sous-dose, susceptible de diminuer leur
pronostic (Lyman and Sparreboom 2013). En effet, plusieurs études suggèrent que les femmes obèses
recevant des doses de chimiothérapie prévues dans le protocole ne subissent pas plus d’effets
indésirables (Carroll et al 2014) (Colleoni et al 2005).
78
3-3) Mécanismes biologiques affectant la progr ession tumorale (figur e 23)
a) Hyperglycémie et hyperinsulinémie
L’obésité est très souvent associée à un phénomène d’insulino-résistance, accompagnée d’un diabète
de type II.
- Hyperglycémie. Les résultats des études cliniques et des méta-analyses suggèrent qu’il y a un lien
entre le diabète sucré et le développement de cancers, tels que les cancers du foie, du pancréas, de
l’endomètre, colorectal, du sein et rénal. Mais les mécanismes physiopathologiques ne sont pas encore
bien connus (Gallagher and LeRoith 2013). Les cellules tumorales utilisent le glucose, comme source
d’énergie majoritaire, afin de produire de l’énergie par l’effet Warburg. L’équipe de Philipp Scherer a
démontré que des souris hyperglycémiques (hyperglycémie induite par apoptose des cellules β
pancréatiques), présentaient des tumeurs plus agressives. Le mécanisme impliqué serait que
l’hyperglycémie induit des modifications épigénétiques de certaines voies de signalisation protumorales, telles que les voies EGFR, HER2 et HER3 (Park et al 2012) (Park et al 2014).
- Hyperinsulinémie. L’hyperinsulinémie est directement corrélée à des effets pro-tumorigènes. D’une
part, l’insuline peut se fixer sur ses récepteurs IR, exprimés par les cellules tumorales. D’autre part,
l’insuline induit la synthèse de l’IGF-1 (Insulin-Growth Factor-1), qui est un facteur de croissance
peptidique produit par le foie. Les concentrations d’insuline et d’IGF-1 circulants sont augmentés chez
les sujets obèses (Ford et al 2013). De plus, l’insuline partage environ 50% d’homologie de séquence
avec l’IGF-1 et peut ainsi se fixer sur son récepteur IGFR-1 (Insulin Growth Factor Receptor-1).
L’IGF-1 et l’insuline peuvent donc promouvoir la carcinogenèse en activant des voies de signalisation
pro-tumorales, telles que les voies MAPK et PI3K/Akt et en inhibant l’apoptose. Ainsi, des études
épidémiologiques prospectives ont montré une forte association entre la concentration en IGF-1
circulant et le risque de développer des cancers de la prostate, colorectal et du sein chez la femme préménopausée (Park et al 2014) (Pollak et al 2004). Enfin, l’insuline augmente la synthèse et la
biodisponibilité des hormones stéroïdes sexuelles, incluant les androgènes, la progestérone et les
œstrogènes, connus pour être pro-tumorigènes. L’insuline peut également stimuler la voie de
signalisation de la leptine (Rose and Vona-Davis 2014).
b) Les hormones sexuelles
Le rôle des hormones sexuelles dans la progression tumorale, notamment des œstrogènes, permet
d’expliquer uniquement l’incidence et le pronostic des cancers du sein dépendants des hormones
(ER+PR+). Après la ménopause, les œstrogènes (libérés par les ovaires avant la ménopause) sont
produits presque exclusivement par les cellules stromales (surtout les pré-adipocytes) du TA (Rose
and Vona-Davis 2014). Cette synthèse se fait par l’enzyme aromatase qui permet la conversion des
androgènes en œstrogènes. L’activité aromatase, ainsi que le taux d’œstrogènes sont proportionnels à
79
l’IMC. Les femmes obèses ménopausées présentent, en effet, des quantités importantes d’œstrogènes,
et ceci est associé à une augmentation du risque de développer un cancer du sein (Key et al 2002).
D’autre part les cytokines pro-inflammatoires (IL-6 et TNF-α) peuvent induire l’expression de
l’aromatase dans les ADSCs (Zhao et al 1996). De plus, dans leur étude sur le TA mammaire obèse,
Subbaramaiah et al. ont montré que l’inflammation du TA induite par l’obésité est associée à une
augmentation de l’expression de l’aromatase par les cellules stromales (Subbaramaiah et al 2011). Les
œstrogènes se lient au récepteur Er-α (Estrogen receptor-α) qui active des voies de signalisation en
aval, permettant d’induire la prolifération cellulaire, de diminuer l’apoptose et de favoriser
l’angiogenèse via l’induction du VEGF (Ford et al 2013).
c)
L’inflammation chronique
L’inflammation chronique représente une altération importante du TA induite par l’obésité. Cette
inflammation est liée au recrutement de cellules inflammatoires, telles que des macrophages et
également à la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires et de chimiokines, telles que CCL2, IL-6 et
TNF-α, augmentées dans un contexte d’obésité. L’infiltration des macrophages dans le TA de souris et
de personnes obèses peut représenter jusqu’à 40% du TA (Hefetz-Sela and Scherer 2013). Comme
nous l’avons vu dans la partie I, l’inflammation et les macrophages présents dans le
microenvironnement tumoral sont associés à la progression de la tumeur à toutes les étapes
(prolifération tumorale, survie, angiogenèse, chimiorésistance et dissémination métastatique). Dans
l’étude de Morris et al., portant sur la comparaison du TA mammaire des patientes obèses préménopausées ou ménopausées présentant un cancer du sein, les résultats montrent la présence d’une
inflammation dans le TA mammaire indifféremment du statut ménopausique des femmes. Ainsi,
l’inflammation dans le TA mammaire représente un facteur de risque et de mauvais pronostic pour le
cancer du sein, indépendamment du statut ménopausique (Morris et al 2011). Dans un modèle murin
de carcinome hépatocellulaire induit par diethylnitrosamine, les souris obèses présentent une masse
tumorale plus importante que les souris normopondérales. De manière intéressante, les souris obèses
KO pour l’IL-6 ou pour le TNF-α présentent un hépatocarcinome moins important que les souris
obèses sauvages, suggérant le rôle important de l’inflammation liée à l’obésité, dans le développement
du carcinome hépatocellulaire (Park et al 2010). Très récemment, Arendt et al. ont montré que
l’obésité favorise la progression tumorale, via une augmentation du recrutement de macrophages et via
l’angiogenèse. Les auteurs proposent comme modèle de leurs résultats que les adipocytes obèses du
TA mammaire sécrètent CCL2, qui permet le recrutement de macrophages qui vont former des CLS.
En réponse à CCL2 et IL-1β, les macrophages sécrètent CXCL12, qui favorise l’angiogenèse et la
progression tumorale (Arendt et al 2013). L’équipe de Stephen Hursting a également montré que les
tumeurs mammaires murines dans les souris obèses sont enrichies en marqueurs inflammatoires et
pro-angiogéniques (De Angel et al 2013) (figure 24).
80
d) Les adipokines
Lors de l’obésité, le profil sécrétoire des adipocytes est profondément remanié (figure 21). Parmi
toutes les adipokines, l’adiponectine et la leptine ont largement été étudiées, notamment pour leur rôle
dans le cancer (voir partie I).
- Leptine. La leptine est considérablement augmentée dans le TA et la circulation sanguine de
patientes obèses, faisant d’elle une hormone clé dans le lien entre obésité et cancer. En effet, des
patientes atteintes de cancer du sein, ayant des concentrations élevées d’ARNm du récepteur à la
leptine, au sein de la tumeur, présentent un cancer de mauvais pronostic (Miyoshi et al 2006).
- Adiponectine. A l’inverse, la concentration en adiponectine est inversement corrélée à l’obésité.
Ainsi, un niveau faible d’adiponectine est associé à une augmentation de l’incidence de certains
cancers, comme le cancer de l’endomètre, du sein chez la femme ménopausée, du côlon, de l’estomac,
du rein et les leucémies (Tworoger et al 2007) (Kelesidis et al 2006).
e)
Hypoxie, angiogenèse et lymphangiogenèse
L’angiogenèse exerce un rôle pivot dans la progression tumorale : elle permet le passage d’une tumeur
peu vascularisée de faible taille à une tumeur croissante très vascularisée et favorise le processus
métastatique (voir partie I). Comme dans une tumeur, le TA obèse requiert une étroite coopération
entre les adipocytes, les macrophages et les cellules endothéliales, afin de se développer pour répondre
aux demandes énergétiques accrues. Dans un contexte d’obésité, les adipocytes sécrètent davantage de
facteurs pro-angiogéniques, tels que du VEGF, du FGF, la leptine, la résistine, l’adiponectine, PAI-1
et l’IL-6, susceptibles de promouvoir l’angiogenèse tumorale et la progression de la tumeur (HefetzSela and Scherer 2013). Chez l’Homme, il existe une corrélation entre l’IMC et la masse adipeuse
totale avec la concentration en VEGF sanguine (Rose and Vona-Davis 2014). Gu et al. ont étudié
l’effet de l’obésité sur la progression tumorale mammaire dans un modèle murin de souris
ovariectomisées. Ils ont injecté en orthotopique la lignée tumorale murine ER+ E0771 à des souris
obèses ou non et suivi la progression de la tumeur. Les résultats montrent que la croissance tumorale
est plus élevée dans les souris obèses et ceci est associé à une angiogenèse plus importante,
caractérisée par une augmentation de la densité intra-tumorale des vaisseaux, une augmentation du
VEGF dans le sang, au sein de la tumeur et dans le TA. De manière intéressante, le TA sous-cutané
exprime plus de VEGF que le TA viscéral dans les souris obèses. Ainsi, cette étude suggère que lors
de l’obésité, certaines adipokines sont augmentées dans le TA, qui peut localement favoriser
l’angiogenèse et le développement de la tumeur (Gu et al 2011). Dans un modèle murin de mélanome,
Jung et al. ont montré que les souris obèses présentent des mélanomes, des métastases ganglionnaires
ainsi qu’une lymphangiogenèse plus importants. Les auteurs suggèrent que dans un contexte d’obésité,
un dialogue entre les adipocytes, les macrophages et les cellules tumorales se met en place, permettant
81
d’augmenter la lymphangiogenèse et l’envahissement des cellules tumorales dans les ganglions
lymphatiques ; dialogue médié par CCL2, M-CSF (Macrophages Colony Stimulating Factor), VEGFA, C et D, CCL19, CCL7 et CCR7 (Jung et al 2015).
Lié au manque d’angiogenèse et à l’expansion du TA, le TA obèse devient hypoxique. L’hypoxie a été
rapportée comme capable d’activer des voies pro-inflammatoires dans le TA, d’induire une fibrose et
le processus d’angiogenèse. Ces trois processus ainsi que l’hypoxie, en tant que telle, ont un rôle
évident dans la progression de la tumeur (partie I) (Hefetz-Sela and Scherer 2013) (figure 24).
f) Fibrose
Au cours de l’expansion du TA, un important remodelage de la MEC est requis, aboutissant
généralement à une fibrose. La fibrose est un processus important dans la progression tumorale (voir
partie I). Ainsi, l’expression des composants de la MEC est modulée par l’obésité et peut influencer la
progression de la tumeur. L’équipe de Philipp Scherer a montré que l’endotrophine, exerce un rôle
important dans la progression tumorale mammaire, notamment dans les phénomènes de fibrose et
d’inflammation, via le recrutement des macrophages et des cellules endothéliales. L’endotrophine
confère à la tumeur un phénotype plus agressif et un potentiel métastatique plus important (voir partie
I) (Hefetz-Sela and Scherer 2013). L’effet pro-tumoral de l’endotrophine est médié par la signalisation
du TGF-β, contribuant à la fibrose et à l’EMT : processus favorisant l’invasion et la survie des cellules
tumorales (Hefetz-Sela and Scherer 2013). De manière intéressante, l’endotrophine est augmentée
dans le TA obèse et a un rôle crucial dans les complications métaboliques associées à l’obésité.
L’endotrophine exerce ainsi un rôle clé dans la progression tumorale, le processus métastatique et les
complications métaboliques associées à l’obésité (Park and Scherer 2012). Par conséquent, les
protéines impliquées dans la synthèse et le remodelage de la MEC semblent jouer une fonction
importante dans la progression tumorale, associée à l’obésité.
g) Autres mécanismes
- Les métabolites lipidiques. L’insulino-résistance liée à l’obésité induit une lipolyse des adipocytes.
Ainsi, des AG sont libérés dans la circulation générale. D’autres métabolites, comme le diacylglycérol
et les céramides, sont relargués par les adipocytes et peuvent servir de seconds messagers pour activer
des voies de signalisation (voies de signalisation de la PI3K, du NF-κB), impliquées dans l’apoptose,
la prolifération et la croissance cellulaire. De plus, les AG et d’autres métabolites libérés dans la
circulation générale participent à la progression tumorale en augmentant la β-oxydation et la
génération d’espèces réactives de l’oxygène et contribuent à la biosynthèse de nouvelles membranes
lipidiques (Park et al 2011). Bien que l’énergie des cellules cancéreuses semble être fournie
majoritairement par la glycolyse, l’oxydation des AG offre une voie alternative intéressante,
notamment lors de l’augmentation des AG libres, retrouvée dans l’obésité (Schafer et al 2009).
82
- L’EMT. L’équipe de Stephen Hursting a isolé deux lignées tumorales mammaires murines, à partir
de tumeurs mammaires spontanées chez la souris MMTV-Wnt1, qui correspondent aux sous-types de
cancer du sein basal-like et claudin-low. Les auteurs ont injecté ces cellules en orthotopique dans la
glande mammaire de souris obèses, normopondérales ou soumises à une restriction calorique. Les
résultats montrent qu’il existe une relation entre la balance énergétique, l’EMT, la présence de cellules
initiatrices de cancer et la progression tumorale. Autrement dit, les souris obèses développent des
tumeurs plus importantes, caractérisées par la présence de marqueurs mésenchymateux, d’une
infiltration adipocytaire et de CSCs. A l’inverse, les souris mises en restriction calorique, présentent
des tumeurs plus petites, enrichies en marqueurs épithéliaux (Dunlap et al 2012).
- ADSCs. A l’inverse des patients normopondéraux, les patients obèses présentent des quantités
importantes d’ADSCs circulants, en lien probablement avec un recrutement et une prolifération plus
importants de ces cellules lors de l’expansion du TA. De manière importante, la présence d’ADSCs
circulants est exacerbée chez les patients obèses atteints de cancers, notamment de cancer du sein.
Etant donné le rôle important de ces cellules dans la progression tumorale (partie I), il est logique
d’imaginer que les ADSCs pourraient avoir un rôle crucial dans la progression tumorale des patients
obèses (Ghosh et al 2014). L’équipe de Bunell a isolé des ADSCs du TA sous-cutané abdominal de
patients obèses ou non et une étude de l’impact de ces progéniteurs sur la progression tumorale in vitro
et in vivo a été réalisée. Les résultats suggèrent que les ADSCs, provenant de patients obèses
augmentent la prolifération tumorale in vitro et la tumorigénicité in vivo des cellules tumorales
mammaires, via un mécanisme qui implique l’augmentation de la leptine, induite par l’obésité et les
œstrogènes (Strong et al 2013).
Parmi toutes les hypothèses évoquées ci-dessus pouvant faire le lien entre obésité et cancer, les plus
convaincantes impliquent les perturbations du TA, notamment l’inflammation, l’angiogenèse et la
fibrose. En effet, les modifications du TA induites par l’obésité concernant ces trois paramètres
permettent la formation d’un environnement permissif à la progression de la tumeur. D’un point de
vue biologique, de fortes similitudes ont été observées entre les modifications du TA viscéral et du TA
mammaire obèses chez la souris, dans un contexte normal et tumoral. D’un point de vue clinique, le
TA mammaire des femmes obèses n’est pas encore complétement caractérisé mais des études
préliminaires ont mis en évidence que ce TA, au même titre que le TA viscéral est plus inflammatoire,
renforçant l’hypothèse d’un rôle paracrine important du TA sur la progression de la tumeur (figure
24).
83
3-4) Cas particulier : Obésité et chimior ésistance
a) Arguments cliniques
Comme nous l’avons vu auparavant, l’obésité est un facteur de mauvais pronostic global pour les
cancers du sein, en favorisant notamment les rechutes. Le lien entre obésité et mauvais pronostic du
cancer est probablement multifactoriel mais des arguments suggèrent que l’obésité influence la
réponse à la chimiothérapie. Récemment, une analyse rétrospective a été réalisée sur 5 683 patientes
atteintes de cancers du sein opérables et traitées par chimiothérapie adjuvante composée
d’anthracyclines et de taxanes. Les résultats suggèrent que seules les patientes présentant une obésité
sévère (IMC > 35) ont un cancer du sein de très mauvais pronostic, en termes de rechutes et de
mortalité, indépendamment du sous-type de cancers (Pajares et al 2013). Des résultats similaires ont
été rapportés par De Azambuja et al., qui ont étudié l’effet de l’obésité sur le pronostic du cancer de
sein, traité par chimiothérapie adjuvante (doxorubicine et docetaxel). Les auteurs ont démontré que
l’obésité est associée à une diminution de la survie sans maladie et de la survie globale (de Azambuja
et al 2010). Des résultats semblables ont été observés avec la chimiothérapie néoadjuvante. Litton et
al. ont réalisé une étude sur 1 169 patientes, atteintes de cancers du sein et traitées par chimiothérapie
néoadjuvante. Concernant les chimiothérapies administrées, 91% des patientes ont reçu un traitement à
base d’anthracyclines, et parmi ces patientes, 72% ont reçu en plus une chimiothérapie composée de
taxanes ou de trastuzumab. Les données obtenues montrent que les patientes obèses ou en surpoids
présentent un cancer du sein plus avancé, caractérisé par une réponse complète plus faible à la
chimiothérapie néoadjuvante que les patientes de poids normal (Litton et al 2008). Ces résultats ont été
confirmés dans d’autres études (Del Fabbro et al 2012) (Kacem et al 2010). Ainsi, l’ensemble de ces
données suggère que l’obésité est globalement associée à une moindre réponse aux chimiothérapies
adjuvante et néoadjuvante, expliquant en partie le mauvais pronostic des patientes obèses atteintes de
cancer du sein.
b) Arguments pharmacocinétiques
L’obésité peut avoir un rôle systémique sur la chimiorésistance, en altérant la pharmacocinétique des
chimiothérapies. En effet, les drogues lipophiles peuvent partiellement se stocker dans le TA
excédentaire (Cheymol 2000). L’obésité est également associée à une augmentation de l’α-1
glycoprotéine acide, qui pourrait augmenter la liaison plasmatique des drogues basiques, empêchant
leur bonne distribution (Blouin et al 1987). La clairance hépatique et rénale peut être altérée dans
l’obésité, liée à une augmentation de l’activité du cytochrome P450 2E1 et à une augmentation de la
filtration glomérulaire et la sécrétion tubulaire. Ceci peut au final altérer la pharmacocinétique des
drogues hydrophiles (Sheng and Mittelman 2014). Comme l’exposition aux drogues dépend du
volume de distribution et de la clairance, l’obésité pourrait être associée à une toxicité plus importante,
84
mais comme vu précédemment, les études ont montré que ce n’était pas le cas (Lyman and
Sparreboom 2013).
c) Arguments biologiques
De manière intéressante, les différentes modifications du TA liées à l’obésité, telles que la fibrose,
l’inflammation, l’angiogenèse et certaines adipokines ont été associées séparemment à une diminution
de la sensibilité des cellules tumorales à la chimiothérapie (voir partie I et partie III). De plus, certaines
études se sont intéressées au rôle des adipocytes ou du TA dysfonctionnel sur la résistance aux
traitements, dans un contexte d’obésité. La première étude qui a étudié ce processus est l’étude de
Behan et al. en 2009. Après injection d’une lignée tumorale syngénique de leucémie aigüe lymphoïde
à des souris obèses ou non, un traitement à la vincristine (à dose proportionnelle au poids du corps) a
été réalisé. Les résultats montrent que l’obésité augmente les rechutes de la tumeur après traitement.
Afin d’identifier le mécanisme, les auteurs ont co-cultivé les adipocytes de la lignée 3T3-L1 avec des
cellules tumorales leucémiques. De manière intéressante, les adipocytes diminuent l’efficacité de la
vincristine en protégeant les cellules de l’apoptose induite par le traitement. L’effet des adipocytes
n’est pas restreint à la vincristine, les cellules co-cultivées avec les adipocytes sont également plus
résistantes au nilotinib, la daunorubicine et au dexamethasone. Ce processus est associé à une
augmentation des facteurs anti-apoptotiques Bcl-2 et Pim-2 (Proviral integrations of moloney virus 2).
Cette étude souligne l’impact direct des adipocytes dans l’induction d’une chimiorésistance mais le
mécanisme reliant l’obésité et la chimiorésistance n’a pas été étudié (Behan et al 2009). Dans le
modèle du cancer du sein, l’équipe de Philipp Scherer a montré que la quantité d’endotrophine est
augmentée, suite à un traitement au cisplatine. A l’inverse, l’endotrophine cause une chimiorésistance
et un processus d’EMT, en faveur de la progression tumorale. De manière intéressante, les souris KO
pour le collagène VI sont plus sensibles au cisplatine, via une inhibition de l’EMT (Park et al 2013).
Comme l’endotrophine est augmentée dans le TA obèse, l’étude de l’implication de cette protéine dans
la chimiorésistance dans un contexte d’obésité pourrait être intéressante (Park et al 2014). L’équipe de
Stephen Husting a également montré, que les souris obèses sont plus résistantes à la gemcitabine, dans
un modèle de tumeur mammaire. Ils ont démontré que l’inclusion de la gemcitabine dans des
nanoparticules lipidiques contrebalance cette chimiorésistance (De Angel et al 2013). De manière
intéressante, des études ont corrélé l’hyperglycémie (fréquemment retrouvée dans un contexte
d’obésité) avec le phénomène de chimiorésistance. La composition et la dépendance de la tumeur en
glucose dépendent du stade tumoral. Virchvakarma et al. ont étudié in vivo le rôle du glucose dans la
progression tumorale du lymphome à des stades précoces ou tardifs du cancer et ont évalué l’impact
de l’hyperglycémie sur la chimiorésistance. Les résultats suggèrent que l’exposition au glucose des
cellules tumorales à des stades tardifs de la progression tumorale, entraîne une diminution de la
sensibilité des cellules au cisplatine et au méthotrexate. Ce phénomène est associé à une surexpression
de la protéine d’efflux P-gp (voie partie III) (Vishvakarma et al 2013). De manière intéressante, une
85
étude réalisée par Zeng suggère que l’exposition des cellules tumorales mammaires au glucose induit
une résistance au 5-fluorouracile, à la doxorubicine et au paclitaxel. Le mécanisme est lié à une
augmentation de FAS (Fatty Acid Synthase) (enzyme impliquée dans la lipogenèse) ainsi que du
céramide (Zeng et al 2010). Tous les mécanismes, induits par un TA dysfonctionnel et qui peuvent
potentiellement favoriser l’initiation et la progression tumorale, ainsi que les rechutes et la
chimiorésistance sont résumés dans la figure 23. La figure 24 résume les mécanismes connus, faisant
le lien entre les modifications du TA mammaire de souris et de patientes obèses et la progression
tumorale.
Figure 23. Conséquences potentielles des altérations du TA par l’obésité sur l’initiation
tumorale, la progression tumorale, les rechutes et la chimiorésistance. L’obésité entraîne des
modifications du TA et des adipocytes, qui produisent des niveaux élevés de cytokines proinflammatoires, de chimiokines, de facteurs de croissance, d’hormones sexuelles, de métabolites
lipidiques. Ce TA dysfonctionnel est une source de protéines matricielles, de CSCs (Cancer Stem
Cells) et d’ADSCs. Tous ces facteurs sont susceptibles d’agir à toutes les étapes de la progression
tumorale (de l’initiation, à la progression tumorale et aux rechutes). L’obésité induit aussi des
changements métaboliques systémiques, tels qu’une hyperglycémie et une hyperinsulinémie, qui
contribuent également à créer un environnement permissif pour la tumeur (d’après (Park et al 2014)).
86
Figure 24. TA mammaire et cancer du sein : comparatif des mécanismes connus entre la souris
et l’Homme. Sous l’influence de l’obésité, le TA mammaire est modifié. Chez la souris, une
hypertrophie des adipocytes est observée, ainsi qu’une fibrose, une angiogenèse et une inflammation.
Ce TA dysfonctionnel influence la progression tumorale, en favorisant une chimiorésistance, une
fibrose, une inflammation, une angiogenèse et un processus EMT. A l’inverse, une diminution de la
survie est observée. Ces processus sont médiés par CCL2, l’endotrophine (ETP) et le VEGF. Le TA
des femmes obèses est également modifié. Il est ainsi caractérisé par une hypertrophie adipocytaire et
une inflammation. Peu de données sont fournies concernant le rôle du TA mammaire dans la
progression tumorale. Les études épidémiologiques suggèrent que les femmes obèses présentent un
cancer du sein de plus mauvais pronostic, caractérisé par une augmentation des métastases, des
rechutes et de la chimiorésistance et une diminution de la survie globale et la survie sans maladie.
En conclusion, il existe une association évidente entre l’obésité et la progression tumorale
mammaire, et ce, indépendamment du statut ménopausique. En effet, l’obésité est un facteur de
mauvais pronostic global pour les cancers du sein caractérisé, entre autres, par une
augmentation des rechutes, de la mortalité et par une chimiorésistance, suite à un traitement par
chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante. La chimiothérapie demeure un des traitements de
référence du cancer du sein, soit dans des cancers souvent agressifs, soit dans les cancers métastatiques
d’emblée. De nombreuses hypothèses peuvent expliquer l’augmentation de la résistance à la
chimiothérapie chez les patientes obèses, mais les plus convaincantes impliquent les perturbations
du tissu adipeux, qui contribuent à créer un microenvironnement permissif à la tumeur. Au sein du
TA, le rôle des adipocytes dans la résistance aux traitements a été suggéré ; cependant les
mécanismes précis qui relient les adipocytes obèses et la chimiorésistance des cancers du sein ne
87
sont pas bien connus. La partie III consistera à étudier les différents mécanismes moléculaires et
cellulaires connus, impliqués dans la résistance à la chimiothérapie, qui pourraient potentiellement être
influencés par les adipocytes.
88
PARTIE III : LES MECANISMES DE CHIMIORESISTANCE
1) Mécanisme d’action de la doxorubicine
1-1) Généralités
Découverte dans les années 1960, la famille des anthracyclines se situe parmi les molécules anticancéreuses les plus efficaces, malgré une forte toxicité cardiaque et myéloïde. Cette famille d’agents
anti-cancéreux s’est révélée très active sur un large panel de tumeurs (Jamieson and Boddy 2011). Une
méta-analyse, réalisée par l’EBTCG (Early Breast Cancer Trialist’s Collaborative Group) a prouvé
l’efficacité d’un traitement à base d’anthracycline sur la prévention des récurrences (RR = 0.89) et sur
la survie (RR de mourir d’un cancer du sein = 0.84). De plus, l’utilisation des anthracyclines présente
des avantages en terme de toxicité, par rapport au traitement CMF (Cyclophosphamide, Méthrotrexate,
5-Fluorouracile) (Lal et al 2010). Comme la plupart des antibiotiques, les premières anthracyclines ont
été isolées à partir du pigment produit par la bactérie Streptomyces peucetius et ont été nommées
doxorubicine (ADRIAMYCINE®) et daunorubicine (DAUNOMYCINE®) (figure 25) (Minotti et al
2004). Alors que la doxorubicine est utilisée principalement dans le traitement des tumeurs solides,
telles que le cancer du sein, du poumon, de l’ovaire, de l’estomac, de la thyroïde, les sarcomes et les
lymphomes, la daunorubicine est indiquée dans les leucémies lymphoblastiques et myéloblastiques
(Cortes-Funes and Coronado 2007). Depuis, d’autres antracyclines ont rejoint l’arsenal thrérapeutique
anti-tumoral, comme l’éprubicine, l’idarubicine, la pirarubicine, la zorubicine, l’aclarubicine, la
valrubicine et le mitoxantrone. En dépit de l’utilisation accrue des anthracyclines en clinique, leur
mécanisme d’action reste un sujet à débat (Minotti et al 2004). Les anthracyclines présentent un effet
cytotoxique et antiprolifératif, liés à l’inhibition de la biosynthèse de macromolécules d’ADN et
d’ARN, via deux actions : l’intercalation de l’ADN et l’inhibition de la topoisomérase II. Les
anthracyclines peuvent aussi générer des radicaux libres qui contribuent à leur effet cytotoxique
(Minotti et al 2004).
Figure 25. Structures chimiques des
principales anthracyclines.
DOX : doxorubicine, DNR : daunorubicine,
EPI : épirubicine, IDA : idurabucine (d’après
(Minotti et al 2004)).
89
1-2) Pharmacocinétique de la doxorubicine
Au niveau chimique, toutes les anthracyclines présentent une structure rigide aromatique, contenant un
motif quinone, lié par une liaison glycosidique à un sucre aminé : la daunosamine (figure 25) (CortesFunes and Coronado 2007). Concernant la pharmacocinétique de la doxorubicine, elle présente
souvent une clairance plasmatique tri-phasique après injection intra-veineuse. La demi-vie de
distribution de la doxorubicine est de 3 à 5 minutes. Du fait de sa lipophilie, elle rentre rapidement
dans les cellules, majoritairement par voie passive (Tacar et al 2013). Sa concentration intra-cellulaire
est environ 10 à 500 fois supérieure à sa concentration extra-cellulaire (Lal et al 2010). Dans la cellule,
elle est majoritairement retrouvée dans le noyau (concentration nucléaire environ 50 fois supérieure à
sa concentration cytoplasmique). La forme libre intra-cellulaire de la doxorubicine (2% de la quantité
totale intra-cellulaire de doxorubicine) peut être séquestrée dans d’autres compartiments cellulaires,
tels que les lysosomes, l’appareil de Golgi et les mitochondries (Tacar et al 2013) (Danesi et al 2002).
De plus, il existe une faible biotransformation de la doxorubicine en doxorubicinol. Cette
biotransformation a lieu dans le foie et est réalisée par les carbonylreductases 1 et 3. La doxorubicine
et le doxorubicinol sont métabolisés en doxorubicinone et doxorubicinolone. Ces deux métabolites
peuvent être réduits en structures aglycones : 7-deoxydoxorubicinone et 7-déoxydoxorubicinolone qui
sont excrétés après conjugaison avec l’acide glucuronique ou sulphonique. Les aglycones de
doxorubicine sont très transitoires. En effet, ces métabolites ont été détectés dans les liquides
biologiques de seulement quelques patients traités à la doxorubicine et à des concentrations très faibles
(en comparaison avec le doxorubicinol et la doxorubine) (Lal et al 2010). La demi-vie terminale de la
doxorubicine est de 24 à 36 heures, suggérant qu’elle prend beaucoup plus de temps pour s’éliminer
que pour pénétrer dans les tissus (Tacar et al 2013).
1-3) Poison des topoisomérases II (figur e 28)
Les topoisomérases II (topo2) sont des enzymes nucléaires qui suppriment les contraintes de torsion de
l’ADN, permettant le bon déroulement de la réplication, de la transcription et de la ségrégation
chromosomique. Ce rôle essentiel repose sur la capacité de la topoisomérase II à réaliser des cassures
double-brin afin de supprimer les super-enroulements de l’ADN, puis à assurer le passage d’une autre
molécule d’ADN à travers la coupure et à réaliser la religature des brins (Nitiss 2009a). Il existe deux
isoformes de la topoisomérase II chez les mammifères : topo2α (exprimée préférentiellement dans les
cellules qui prolifèrent) et topo2β (ubiquitaire) (Lansiaux and Pourquier 2011). Les topoisomérases II
sont des enzymes homodimériques, qui réalisent une cassure double-brin dans un brin d’ADN (appelé
segment G (pour Gate)) et vont passer le second brin (appelé segment T (pour Transported)) à travers
la cassure. Brièvement, en présence de Mg2+, chaque unité de la topo2 se lie à chaque brin de l’ADN
du fragment G, par une liaison phosphotyrosine covalente, provoquant une cassure double-brin. En
présence d’ATP, l’enzyme change de conformation et adopte une forme de « pince fermée »,
90
permettant la capture de l’autre brin d’ADN (le segment T), qui peut ainsi passer à travers la cassure
du segment G et sera libéré de la topo2. Le segment G est religaturé et la pince s’ouvre, libérant le
segment G intact (figure 26) (Nitiss 2009b). La doxorubicine est un poison des topoisomérases II α et
β. Elle peut bloquer la réaction catalytique de la topo2 à deux étapes différentes. A faible
concentration, la doxorubicine bloque la religature de l’ADN. En fait, elle stabilise la réaction
intermédiaire (normalement transitoire), où les brins d’ADN sont coupés et liés de manière covalente
aux résidus tyrosine de la topo2. Un complexe ternaire anthracycline-topo2-ADN est ainsi formé et
stabilisé. Le complexe induit l’accumulation de cassures simple et double-brin, formant d’importants
dommages à l’ADN et la mort cellulaire (Cortes-Funes and Coronado 2007). A forte concentration, la
doxorubicine interfère avec la liaison initiale entre l’ADN et la topo2, empêchant la formation du
complexe clivable et générant des cassures et la mort cellulaire (figure 26) (Pommier et al 2010).
1-4) Rôle des radicaux libr es (figur e 28)
Un des mécanismes de la doxorubicine, à l’origine de son rôle anti-tumoral et de sa toxicité
notamment cardiaque est la génération de ROS (Reactive Oxygen Species). La structure quinone de la
doxorubicine lui permet d’agir comme accepteur d’électrons, via des réactions d’oxydoréduction
impliquant la cytochrome P450 réductase, la NADH (Nicotinamide adenine dinucleotide phosphate)
déshydrogénase et la xanthine oxydase. L’addition d’électrons à la structure quinone de la
doxorubicine la convertit en structure semiquinone. Cette réaction est suivie d’une oxydation
spontanée à l’origine de la quinone de base et des anions superoxydes. Ces anions superoxydes
donnent naissance à des peroxydes d’hydrogène ; réaction catalysée par la superoxyde dismutase
(figure 27) (Jamieson and Boddy 2011). Une des conséquences de la génération intra-cellulaire de
ROS est d’induire des dommages à l’ADN et la mort cellulaire. De plus, les ROS peuvent entraîner la
peroxydation des lipides des membranes (Gewirtz 1999). En effet, durant le cycle d’oxydoréduction,
la semiquinone peut s’oxyder en aglycone, très soluble dans les lipides. Ainsi, l’aglycone peut
s’intercaler dans les membranes biologiques et former des ROS, à l’origine de la fragilisation des
membranes et de la mort cellulaire. Chimiquement, la structure de la doxorubicine et des autres
anthracyclines permet la génération de ROS. Cependant, les études qui ont mis en évidence ce
mécanisme d’action se placent souvent à des doses supracliniques. Dans les cas où la doxorubicine est
utilisée à des doses cliniques, on observe une longue phase de latence entre l’administration de la
drogue et la détection de H 2O2 (Gewirtz 1999).
91
Figure 26. Mécanismes d’inhibition de la toposiomérase II par la doxorubicine. (a) Réactions
schématiques catalysées par la topo2 : décaténation et relaxation de l’ADN superenroulé. (b) La
topoisomérase II réalise une cassure double-brin dans un brin d’ADN (appelé segment G (pour Gate)),
et passe le second brin (appelé segment T (pour Transported)) à travers la cassure. La doxorubicine
peut bloquer la réaction catalytique de la topo2 à deux étapes différentes. A faible concentration, la
doxorubicine bloque la religature de l’ADN, en stabilisant le complexe clivable composé de la topo2
et de l’ADN coupé. Puis cela entraîne des dommages à l’ADN et la mort cellulaire. A forte
concentration, la doxorubicine interfère avec la liaison initiale entre l’ADN et la topo2, empêchant la
formation du complexe clivable (d’après (Nitiss 2009a) (Pommier et al 2010)).
Figure 27. Formation de ROS par la doxorubicine. En présence de NADH, la structure quinone de
la doxorubicine peut être oxydée en structure semiquinone par les enzymes NOS (Nitrite oxyde
synthase) et XDH (Xanthine deshydrogénase). Puis une oxydation spontanée par l’oxygène reforme la
quinone de base et des anions superoxydes, qui peuvent former H2O2 (d’après (Jamieson and Boddy
2011)).
92
1-5) For mation d’adduits et de pontages à l’ADN (figur e 2 8)
De par ses propriétés intercalantes, la doxorubicine est capable de former des liaisons covalentes avec
l’ADN, mais elle aurait aussi la capacité à se lier à l’ADN mitochondrial (Tacar et al 2013). Elle forme
des pontages très stables entre les molécules d’ADN et également des adduits à l’ADN. La
doxorubicine s’intercale préférentiellement entre les bases de l’ADN Guanine et Cytosine adjacentes.
La formation d’adduits doxorubicine-ADN peut activer, en aval, les réponses de dommages à l’ADN
et l’apoptose (Yang et al 2014). Cependant, ces mécanismes impliquent des doses élevées de
doxorubicine (Gewirtz 1999) (Minotti et al 2004). De plus, après réactions radicalaires, médiées par le
fer, les anthracyclines produisent des formaldéhydes, à partir de carbone ou de lipides. La
doxorubicine réagit avec le formaldéhyde généré pour former un intermédiaire appelé DOX-FORM.
De manière intéressante, ce conjugué est capable de s’intercaler dans l’ADN, par liaison covalente très
stable (formation d’une base de Schiff) (Minotti et al 2004). La formation de DOX-FORM renforce de
manière importante la toxicité induite par la doxorubicine (Taatjes and Koch 2001). Des études ont
montré que des niveaux élevés de DOX-FORM étaient détectés dans les cellules tumorales sensibles à
la doxorubicine et non dans des cellules tumorales résistantes ou des cellules normales (Kato et al
2001). Cependant, la formation d’adduits à l’ADN ne semble pas être le mécanisme majeur de la
doxorubicine. En effet, un traitement à la doxorubicine aux doses cliniques entraîne seulement la
formation de 4.4 +/- 1 adduits sur 107 paires de bases de l’ADN (Coldwell et al 2008).
1-6) Libération de céramide (figur e 28)
Le céramide est une molécule lipidique, impliquée dans une variété de processus cellulaires, tels que
l’apoptose, la senescence et l’inhibition de la prolifération. De manière intéressante, un traitement des
cellules tumorales sensibles à la doxorubicine induit une augmentation de céramide. Cette
augmentation n’est pas retrouvée dans les cellules tumorales résistantes, suggérant que la quantité de
céramide peut jouer un rôle sur la chimiorésistance (Liu et al 2001). Ainsi, la doxorubicine bloque la
prolifération cellulaire en stimulant la synthèse du céramide et donc l’apoptose. Des études récentes
ont suggéré que la doxorubicine favorise la synthèse du céramide en augmentant la protéolyse de la
protéine membranaire CREB3L1 (Cyclic AMP-responsive Element-Binding protein 3-Like protein 1),
localisée au niveau des membranes du réticulum endoplasmique et de l’appareil de Golgi. La
protéolyse de CREB3L1 libère son domaine amino-terminal, qui peut transloquer au noyau et inhiber
la prolifération cellulaire. De manière intéressante, la production de céramide par la doxorubicine peut
induire cette protéolyse. Le niveau d’expression de CREB3L1 est également associé à la sensibilité à
la doxorubicine (Denard et al 2012). Pour conclure, le ciblage du céramide par la doxorubicine
représente un mécanisme d’action moins connu, mais qui joue un rôle non négligeable dans la
cytotoxicité de la doxorubicine.
93
Figure 28. Résumé des mécanismes d’action cytotoxiques de la doxorubicine. La doxorubicine
rentre majoritairement par voie passive dans la cellule. Dans le noyau, elle peut s’intercaler dans
l’ADN et inhiber la topoisomérase II, ce qui crée des dommages à l’ADN et la mort cellulaire. La
doxorubicine peut être oxydée en structure semiquinone dans la mitochondrie et générer des ROS, par
retour à la forme quinone initiale. Les ROS induisent des dommages à l’ADN, la péroxydation des
lipides et la mort cellulaire. Enfin la doxorubicine favorise la synthèse de céramide, qui va induire la
protéolyse de CREB3L1 membranaire. CREB3L1 peut transloquer au noyau et favoriser la
transcription de gènes cibles comme p21, aboutissant à l’arrêt du cycle et la mort cellulaire.
2) Les mécanismes de résistance de la doxorubicine
2-1) Généralités
En dépit des multiples mécanismes d’action de la doxorubicine convergeant vers la mort des cellules
tumorales, l’apparition de résistance est fréquemment observée. A l’échelle cellulaire, la résistance
thérapeutique est définie par la capacité des cellules tumorales à survivre et à proliférer après un
traitement anti-tumoral. On appelle multi-résistance ou MDR (Multidrug Resistance), le fait que les
cellules tumorales développent une résistance à différentes molécules non reliées structurellement et
présentant des mécanismes d’action différents. Décrit pour la première fois en 1970, ce phénotype est
majoritairement responsable de l’échec thérapeutique anti-tumoral dans la plupart des cancers
(Stavrovskaya 2000). La résistance peut provenir des cellules tumorales elles-mêmes ou bien du
microenvironnement tumoral. Les cellules tumorales résistent aux traitements par le biais de plusieurs
94
mécanismes. Les mécanismes de résistance sont divisés en deux catégories : la résistance intrinsèque
et la résistance acquise. La résistance intrinsèque se développe dès le premier contact avec l’agent
anti-cancéreux et suggère la présence initiale de facteurs entravant l’action cytotoxique de la
chimiothérapie. La résistance acquise se développe durant le traitement des tumeurs, initialement
sensibles à la chimiothérapie. Ce type de résistance est souvent associé au développement de
mécanismes adaptatifs durant le traitement, comme une modification de l’expression de la cible
thérapeutique ou l’activation de voies de signalisation compensatoires (Holohan et al 2013). En fait,
suite à l’induction d’un stress, tel qu’un traitement par un agent anti-cancéreux, la cellule tumorale met
en place des mécanismes de défense, afin de limiter la cytotoxicité liée à la drogue, ce qui favorise la
résistance. De plus, les tumeurs contiennent un degré d’hétérogénéité moléculaire et cellulaire élevé,
suggérant que la chimiorésistance peut favoriser la sélection d’une sous-population minoritaire
résistante (Swanton 2012). De manière intéressante, certains mécanismes de résistance de la
doxorubicine peuvent être communs à d’autres drogues. Parmi les mécanismes les plus retrouvés, on
distingue une modification de la disponibilité intra-tumorale du médicament, une altération de la cible
de la drogue, une augmentation des mécanismes de réparation des dommages à l’ADN, une
dérégulation des systèmes de mort cellulaire, une activation de facteurs favorisant la survie cellulaire
et l’EMT (Holohan et al 2013).
2-2) Modification de la disponibilité intra -tumorale du médicament (figur e 29)
L’altération de la disponibilité de la drogue représente la première ligne de défense de la cellule
tumorale, en empêchant son entrée dans la cellule (influx), en favorisant sa sortie (efflux) ou en la
métabolisant. Ces trois mécanismes peuvent fonctionner indépendamment ou en synergie. Les
mécanismes d’efflux ont un rôle très important dans les mécanismes de résistance et plus
particulièrement dans la résistance à la doxorubicine. L’efflux nous a particulièrement intéressés lors
de mes travaux de thèse et les différents mécanismes d’efflux seront détaillés dans la partie suivante.
a) L’influx
La famille des protéines SLC (Solute carrier) est constituée de transporteurs membranaires dont leur
fonction principale est l’entrée intra-cellulaire de différents substrats, tels que des métaux, des cations
organiques, des anions, des phosphates, des sucres, des acides aminés, des acides monocarboxyliques,
des oligopeptides, des nucléosides et des vitamines hydrosolubles. Ces transporteurs sont impliqués
dans l’influx de drogues hydrosolubles et de petites molécules, telles que les sels de platine et le
méthotrexate (Januchowski et al 2013) (Lal et al 2010). Une diminution de l’expression des
transporteurs SLC a été associée à une chimiorésistance (Januchowski et al 2013) (Huang and Sadee
2006). De par sa structure plutôt hydrophobe, la doxorubicine a la capacité à traverser les membranes
et rentre dans la cellule majoritairement par voie passive (Huang and Sadee 2006). Cependant, le
95
transporteur SLC22A16, responsable de l’influx de cations organiques, a la capacité à prendre en
charge la doxorubicine. Quelques études ont mis en évidence que ce transporteur peut influencer la
chimiosensibilité et la chimiorésistance des cellules à la doxorubicine. En effet, une transfection stable
de SLC22A16 dans des cellules leucémiques Jurkat confère une sensibilité plus importante des
cellules à la doxorubicine (Bray et al 2010). De manière intéressante, une étude clinique a révélé qu’un
polymorphisme génétique sur le transporteur SLC22A16 est associé à la réponse au traitement AC
(doxorubicine-cyclophosphamide) des cancers du sein (Bray et al 2010). Cependant, de par la
lipophilie de la doxorubicine, l’influx n’exerce qu’un rôle minoritaire dans sa résistance.
b) La métabolisation de la drogue
La métabolisation d’une drogue est un processus physiologique qui permet l’inactivation et
l’élimination de cette drogue. Ainsi, une augmentation de la métabolisation d’un agent anti-cancéreux
peut entraîner son inefficacité et donc une résistance. Plusieurs enzymes sont impliquées dans ce
processus, telles que le cytochrome P450, les carbonylreductases, les aldéhydes déshydrogénases et les
enzymes de détoxification des ROS (les glutathion S-transférases (GST), le glutathion (GSH), la
superoxyde dismutase (SOD), la catalase et la glutathion péroxydase) (Jamieson and Boddy 2011).
- Les carbonylreductases. Ce sont des enzymes ubiquitaires, cytosoliques, qui catalysent la réduction
de différents substrats, tels que des aldéhydes, des cétones, des quinones et autres xénobiotiques. Elles
ont un rôle dans la détoxification de drogues, dans le métabolisme cellulaire, dans la transduction du
signal et dans l’apoptose. Les carbonylreductases 1 et 3 (CBR1 et 3) métabolisent la doxorubicine en
doxorubicinol, moins cytotoxique que la doxorubicine (Rosemond and Walsh 2004). Une étude a mis
en évidence qu’un traitement de la lignée tumorale mammaire MCF-7 à de faibles doses de
doxorubicine, induit une augmentation de CBR1 ; processus accompagné d’une diminution intracellulaire de la doxorubicine. Ces données suggèrent que les cellules tumorales peuvent promouvoir le
métabolisme inactivateur de la doxorubicine, dans un but de détoxification (Gavelova et al 2008).
D’autre part, il existe des polymorphismes génétiques de ces enzymes, ce qui peut avoir un rôle
potentiel dans la résistance à la doxorubicine, mais ces processus n’ont pas été bien caractérisés dans
le contexte de la chimiorésistance (Jamieson and Boddy 2011) (Thorn et al 2011).
- Métabolisation des ROS. Un des mécanismes d’action de la doxorubicine est de former des ROS.
Ce processus est généré par différentes enzymes, telles que la xanthine deshydrogénase, la NAD(P)H
oxydase et l’oxyde nitrique synthase (NOS) (Jamieson and Boddy 2011). D’autres enzymes sont
impliquées dans la détoxification des ROS, telles que la superoxyde dismutase (SOD), la catalase, la
glutathion peroxydase et la glutathion S-transferase (GST). Il existe des polymorphismes génétiques
de la NOS et de la SOD, associés à la réponse à la chimiothérapie. Par exemple, un polymorphisme de
la SOD2 est associé à un mauvais pronostic de patients atteints d’un cancer du sein traités par
doxorubicine. Mais cet effet n’est pas retrouvé pour les patients traités par une autre chimiothérapie
96
(Glynn et al 2009). Une étape clé de l’inactivation cellulaire des xénobiotiques est l’enzyme GST, qui
permet la conjugaison de la drogue avec le glutathion (GSH). Ainsi les médicaments, notamment les
sels de platine (cisplatine, oxaliplatine) et le cyclophosphamide, se lient de manière covalente au GSH.
Certaines pompes d’efflux, telles que le transporteur ABCC1, peuvent reconnaître les drogues
associées au GSH et favoriser ainsi leur expulsion de la cellule (Coley 2008). On a ainsi pu observer
des surexpressions de GSH et GST dans des lignées tumorales résistantes à la doxorubicine (O'Brien
et al 2000).
2-3) Modifications de la topoisomérase II (figur e 29)
La sensibilité des drogues peut être affectée par des altérations de leur cible, comme des mutations,
des modifications post-traductionnelles ou des changements de leur niveau d’expression. Le
mécanisme d’action primaire de la doxorubicine est de bloquer l’action de la topoisomérase II. Il
existe une corrélation entre le niveau d’expression de la topo2 et la sensibilité aux anthracyclines. Les
études in vitro et in vivo ont montré une plus forte sensibilité des cellules qui surexpriment l’enzyme et
une résistance des cellules dans lesquelles elle est réprimée, mais ce processus n’a pas été bien
caractérisé dans les études cliniques (Beck et al 1993) (Burgess et al 2008). De manière intéressante,
une association est apparue entre l’amplification de l’oncogène HER2 et le pronostic des patientes
atteintes de cancers du sein, traitées par une chimiothérapie à base d’anthracyclines. En effet, le gène
codant pour la topo2α est associé au gène HER2 par sa localisation sur le chromosome 17. Ainsi, une
co-amplification de ces deux gènes est fréquemment retrouvée en clinique. Ce type de tumeurs serait
plus sensible aux régimes de chimiothérapie à base d’anthracyclines, que les tumeurs HER2+
uniquement (Park et al 2003). Une corrélation clinique entre l’expression de TIMP-1 (Tissue inhibitor
metalloproteinase – 1) et HER2 ou topo2 a également été suggérée. Un profil HT (HER2 amplifié
et/ou TIMP-1 négatif) ou 2T (topo2α aberrant et/ou TIMP-1 négatif) sur des tumeurs mammaires
serait associé à un bon pronostic en terme de mortalité (mais pas en terme de survie sans maladie) pour
des patientes traitées par chimiothérapie à base d’anthracyclines (Ganapathi and Ganapathi 2013)
(Ejlertsen et al 2010) (Hertel et al 2012). Généralement, les cellules présentant des mutations de la
topo2 et donc une moindre réponse à la doxorubicine, sont également moins sensibles aux autres
chimiothérapies ciblant la topo2, tels que l’étoposide (VP-16) et les épipodophyllotoxines (Coley
2008). De plus, des mutations ponctuelles de la topo2 ont été trouvées dans des lignées résistantes à la
doxorubicine. Cependant, le rôle fonctionnel de ces formes mutées est controversé car elles n’ont
généralement pas été observées chez les patients présentant des tumeurs résistantes (Ganapathi and
Ganapathi 2013). D’autres facteurs peuvent influencer la formation de complexes covalents ADNtopo2, comme les modifications post-traductionnelles de la topo2 (ubiquitination, sumoylation,
phosphorylation) et les interactions avec d’autres protéines qui modulent son activité enzymatique
(Ganapathi and Ganapathi 2013). L’ensemble de ces données suggère que les modifications de la
97
topoisomérase II peuvent avoir un rôle important dans la résistance à la doxorubicine et également aux
autres poisons de la topo2 (étoposide, épipodophyllotoxines) mais ce processus ne peut pas expliquer
la résistance à d’autres agents anti-cancéreux ayant des mécanismes d’action différents.
2-4) La réparation des dommages à l’ADN (figur e 29).
La doxorubicine induit des dommages à l’ADN, de par son intercalation à l’ADN, son inhibition de la
topo2 et la production de ROS. Les réponses cellulaires associées à la production de dommages à
l’ADN sont la réparation et la mort cellulaire si les dommages sont trop conséquents. Il existe
différents systèmes de réparation des dommages à l’ADN en fonction du type de lésion et de la phase
du cycle où se trouvent les cellules tumorales. On distingue : la MMR (Mismatch Repair), la NER
(Nucleotide Excision Repair), la BER (Base Excision Repair), la HR (Homologous Recombination),
l’ICL (Interstrand Crossling) et la NHEJ (Non-Homologous End-Joining) (Bouwman and Jonkers
2012). La doxorubicine induit des cassures double-brin de l’ADN ou DSBs (DNA double strand
breaks), qui sont les lésions de l’ADN les plus cytotoxiques et sont essentiellement réparées par HR et
NHEJ (Asakawa et al 2010). La capacité de réponse aux dommages ou DDR (DNA Damage Repair) a
une influence majeure sur l’efficacité des chimiothérapies ciblant l’ADN. Les différentes altérations de
la DDR peuvent avoir des conséquences similaires. En effet, une augmentation de la DDR permet à la
cellule de mieux « réparer » les lésions induites par la drogue et donc d’inhiber son action. A l’inverse,
une déficience dans les mécanismes de réparation confère une chimiosensibilité aux traitements, mais
en même temps génère une instabilité génomique, à l’origine de l’accumulation d’altérations
génétiques supplémentaires en faveur d’une résistance aux traitements et à la progression de la tumeur
(Bouwman and Jonkers 2012). Par exemple, des études ont mis en évidence qu’une augmentation de
la DDR (par recombinaison homologue) est associée à des tumeurs mammaires plus résistantes au
traitement néoadjuvant EC (Epirubicine-Cyclophosphamide) (Asakawa et al 2010). Cependant, des
mutations sur BRCA1 entraînent une diminution de la réparation par recombinaison homologue, qui
mène à une instabilité génomique et à une chimiorésistance (Coley 2008). De la même manière, une
déficience dans la MMR a également été associée à une résistance aux anthracyclines mais pas aux
taxanes, via l’accumulation d’altérations génétiques (Fedier et al 2001). Au final, les dommages à
l’ADN induisent un arrêt du cycle cellulaire, afin de laisser le temps nécessaire aux cellules d’initier
les mécanismes de réparation de l’ADN. Dans certains cancers, la régulation de l’arrêt du cycle
cellulaire est altérée, liée à la surexpression d’oncogène ou la diminution de gènes suppresseurs de
tumeurs. Par exemple, des mutations de p53 qui est un régulateur important de nombreux « points de
contrôle » (checkpoint) du cycle cellulaire, peuvent altérer la DDR. P53 est aussi impliqué dans
l’apoptose et sa mutation est fréquemment associée à une résistance aux drogues (voir sous-partie
suivante) (Holohan et al 2013).
98
2-5) Echappement à la mort cellulair e (figur e 29)
Outre l’efficacité de leur système de réparation, les cellules tumorales peuvent également résister aux
chimiothérapies en échappant à la mort induite par le traitement. Les principaux types de mort
cellulaire induits par la doxorubicine sont l’apoptose, l’autophagie et la nécrose. Ces différents types
de mort cellulaire sont spécifiquement induits en fonction de la concentration de doxorubicine
délivrée, la durée de traitement et le type de cancer (Tacar et al 2013). L’apoptose est la mort qui est
majoritairement associée à des traitements induisant des dommages à l’ADN. L’inhibition de facteurs
pro-apoptotiques (Bax, Bad, Bid) ou l’activation de facteurs anti-apoptotiques (Bcl-xL, Bcl-2) sont le
plus souvent responsables d’une résistance à l’apoptose et donc à une résistance aux chimiothérapies
(Holohan et al 2013). Parmi les gènes qui influencent la réponse apoptotique, p53 et Bcl-2 (B-cell
lymphoma 2) ont un rôle crucial (Perego et al 2001). P53, qui est un régulateur important du cycle
cellulaire est activé en réponse aux dommages à l’ADN et permet l’induction de l’apoptose. Il est muté
dans environ 50% des cas et sa mutation est étroitement liée à une résistance aux drogues
(Chuthapisith et al 2006). Par exemple, une étude réalisée par Geisler et al. a mis en évidence dans des
tumeurs mammaires, qu’une mutation sur p53 est corrélée à une résistance à la doxorubicine (Geisler
et al 2001). Les protéines anti-apoptotiques inhibent l’insertion des protéines pro-apoptotiques dans la
membrane mitochondriale nécessaire à la libération du cytochrome c ; processus important dans
l’induction de l’apoptose. La doxorubicine est également capable de diminuer l’expression de Bcl-2,
ce qui suggère l’importance de ce facteur dans l’induction de la mort induite par la doxorubicine et
donc son implication potentielle dans les mécanismes de résistance (Tacar et al 2013).
Comme décrite dans le paragraphe sur les mécanismes d’action de la doxorubicine, une des fonctions
cytotoxiques de la doxorubicine est de cibler la production de céramide. Une modification de ce lipide
peut également promouvoir la chimiorésistance. Suite à un traitement à la doxorubicine, une
augmentation du céramide, pro-apoptotique, est observée. L’induction du céramide augmente
également la GCS (Glucosylceramide synthase), qui permet la conversion du céramide vers sa forme
glucosylée. Ce processus permet à la cellule d’enclencher une réponse adaptative face au stress et donc
une chimiorésistance. Le mécanisme précis, qui permet le switch de la signalisation pro-apoptotique,
via le céramide, vers une signalisation anti-apoptotique est encore mal connu (Liu et al 2008).
L’autophagie est un processus de dégradation lysosomale, qui permet la dégradation des organelles
cellulaires et des protéines, dans le but de maintenir la biosynthèse et la viabilité cellulaire lors d’un
stress métabolique (Holohan et al 2013). Cependant, le rôle de l’autophagie dans le cancer est
paradoxal : en effet, elle exerce, d’une part, un rôle suppresseur de tumeurs mais, d’autre part, favorise
la résistance aux drogues, en facilitant la survie cellulaire durant un stress métabolique (Holohan et al
2013). Des études suggèrent que la doxorubicine est capable d’induire l’autophagie. Une étude a
montré que l’inhibition de l’autophagie et de HMGB1 ((High mobility group box 1), qui possède un
99
rôle dans la réplication ainsi que la réparation de l’ADN et dans la régulation de l’autophagie),
augmente la chimiosensibilité à la doxorubicine de cellules d’ostéosarcomes in vitro et in vivo (Huang
et al 2012).
2-6) La transition épithélio-mésenchymateuse (EMT)
Des études récentes ont établi un lien entre l’EMT et la chimiorésistance (Holohan et al 2013). Pour
rappel, l’EMT est la transition d’une cellule épithéliale, qui présente une organisation polarisée et des
jonctions cellule-cellule, vers un phénotype mésenchymateux plus agressif, associé à une
augmentation des capacités migratoires et invasives (voir partie I). Afin de résister aux drogues, les
cellules tumorales peuvent réaliser une EMT comme moyen de défense contre les agents anticancéreux. En effet, l’apparition progressive d’une résistance a été associée à un switch vers un
phénotype d’EMT. De manière intéressante, ces cellules possèdent également des marqueurs de CSCs
(cellules souches cancéreuses) (Housman et al 2014) (Holohan et al 2013). Ce type de processus a été
notamment décrit après un traitement à la doxorubicine et a été associé à une multi-résistance (MDR)
(Tsou et al 2015). De nombreux médiateurs sont à l’origine de ce phénomène, tels que des micro-ARN
(miRNA), le récepteur au TGF-β et des modifications épigénétiques (Housman et al 2014) (Han et al
2014) (Jiang et al 2014). De manière intéressante, les cellules stromales peuvent exercer un rôle de
support dans l’induction et le maintien de l’EMT induite par la chimiothérapie, permettant ainsi une
chimiorésistance qui perdure dans le temps (voir partie I) (Housman et al 2014).
100
Figure 29. Résumé des mécanismes intra-cellulaires de résistance à la doxorubicine. Les cellules
tumorales peuvent diminuer la quantité intra-cellulaire de doxorubicine, en 1) favorisant sa sortie, via
un mécanisme d’efflux, en diminuant son entrée, via les pompes d’influx, et 2) en favorisant sa
métabolisation et la détoxification des ROS qu’elle produit. 3) La topoisomérase peut également être
modifiée, ce qui empêche l’action de la doxorubicine. 4) Une augmentation / altération des
mécanismes de réparation des dommages à l’ADN peut également avoir lieu et enfin 5) des
mécanismes d’échappement à la mort cellulaire peuvent se produire. DOX pour doxorubicine, GCS
pour glucosylcéramide synthase, SOD pour superoxyde dismutase, CAT pour catalase, GST pour
glutathion-S transferase.
3) Mécanismes d’efflux de la doxorubicine
Comme mentionné précédemment, le phénotype de multi-résistance est classiquement défini par le fait
que les cellules tumorales sont ou deviennent résistantes simultanément à différents médicaments antinéoplasiques qui ne possèdent pas la même structure ni les mêmes cibles thérapeutiques. Les premiers
mécanismes qui ont décrit ce phénotype ont été associés à une surexpression des pompes d’efflux,
telles que les transporteurs ABC. Cependant, il est maintenant clair que le processus de multirésistance est multifactoriel. Une augmentation des voies anti-apoptotiques et des mécanismes de
détoxification
peuvent
avoir
des
conséquences
générales
sur
plusieurs
molécules
chimiothérapeutiques. De plus, d’autres processus, tels que la séquestration de la drogue dans des
101
vésicules ou bien la surexpression de protéines impliquées dans l’efflux nucléaire, telles que la MVP /
LRP (Major Vault Protein / Lung Resistance Protein) peuvent expliquer l’efflux de nombreuses
thérapies (Larsen et al 2000).
3-1) Les transporteurs ABC
L’implication de la famille des transporteurs ABC (ATP-Binding Cassette) figure parmi les
mécanismes de multi-résistance les plus connus car ils représentent la première ligne de défense de la
cellule. De plus, ces protéines constituent un des mécanismes de résistance prédominants de la
doxorubicine (Kathawala et al 2015).
a) Généralités
La superfamille des transporteurs ABC représente l’une des plus grandes familles de protéines, tant
par leur nombre que par leurs fonctions biologiques. Ce sont des protéines membranaires, présentes
sur les membranes plasmiques et sur les membranes des organelles intra-cellulaires. Leur fonction
principale est le transport unidirectionnel de substrats à travers la membrane plasmique, contre un
gradient de concentration ; on les appelle également « pompes d’efflux » (Kathawala et al 2015). Ces
transporteurs peuvent prendre en charge une grande variété de substrats, tels que des sucres, des acides
aminés, des drogues hydrophobes, des antibiotiques, des lipides, des stérols, des sels biliaires, des
peptides, des nucléotides, des métabolites endogènes et des ions (Sharom 2008). Actuellement chez
l’Homme, 49 membres de la famille des transporteurs ABC ont été isolés et identifiés, répartis dans 7
sous-familles de ABCA à ABCG, caractérisées par la nature du substrat transporté. Il est à noter
qu’une petite partie des protéines ABC est composée de protéines solubles qui ne font pas partie des
transporteurs membranaires. Les transporteurs ABC présentent une grande conservation dans leur
séquence et dans leur organisation structurale. Une protéine est classée en tant que membre de la
famille ABC lorsqu’elle possède un domaine ATP-binding cassette. Ces domaines sont distinctifs et
conservés au sein de la famille des transporteurs ABC. L’unité fonctionnelle d’un ABC transporteur
entier comprend 2 domaines transmembranaires ou TMD (Transmembrane Domains), qui forment un
pore permettant la fixation et le passage du substrat et 2 domaines cytoplasmiques appelés NBD
(Nucleotide-Binding Domains) ou ATP-binding domains, qui permettent de lier et d’hydrolyser l’ATP
(Schneider and Hunke 1998) (figure 30). Les protéines de la sous-famille ABCC possèdent un
domaine transmembranaire supplémentaire en N-terminal, dont la fonction est actuellement inconnue.
Il existe également des demi-transporteurs, tels qu’ABCG2 (encore appelé BCRP pour Breast Cancer
Resistance Protein), qui possède uniquement un domaine TMD et un domaine NBD. ABCG2 a
également la particularité d’avoir une structure inversée : le NBD est positionné du côté N-terminal.
Pour former un transporteur actif, ABCG2 devra être associé sous forme d’homo- ou hétéro-dimères
(figure 30) (Scotto 2003) (Sharom 2008).
102
Un des modèles proposés expliquant le mécanisme de transport des protéines ABC a été appelé « ATP
switch model » ; il nécessite 7 étapes successives. Initialement sous forme « ouverte », le transporteur
peut accueillir un substrat qui se fixe sur les TMD. Cette fixation permet l’initiation du cycle et induit
un changement conformationnel qui rapproche les 2 domaines NBD, permettant ainsi la fixation de 2
molécules d’ATP : le transporteur passe alors sous forme « fermée ». La liaison de l’ATP provoque un
nouveau changement conformationnel, propice à l’expulsion du substrat dans le compartiment opposé.
Les deux molécules d’ATP sont hydrolysées successivement, ce qui déstabilise le dimère de NBD et
provoque la libération de l’ADP et du Pi (phosphate inorganique). Le transporteur retrouve alors sa
forme « ouverte », prêt à accueillir un nouveau substrat (Higgins and Linton 2004).
Figure 30. Structure des principaux transporteurs ABC. (a) ABCB1 (MDR1) possède 2 domaines
transmembranaires (TMD) et 2 domaines NBD. (b) ABCC1 (MRP1) possède 3 TMD et 2 NBD. Le
TMD supplémentaire est orienté du côté N-terminal. (c) ABCG2 (BCRP) est un demi-transporteur ; il
possède 1 TMD et 1 NBD. Il doit être dimérisé pour être actif (d’après (Scotto 2003)).
b) Transporteurs ABC et multi-résistance
La plupart des transporteurs ABC ont un rôle de protection des cellules contre des molécules
endogènes toxiques et contre des xéniobiotiques, en favorisant leur expulsion. La surexpression de
103
certains transporteurs ABC dans les tumeurs a été étroitement corrélée à une résistance croisée à
différentes molécules anti-néoplasiques. Ce processus peut être intrinsèque donc observé avant
l’initiation du traitement ou bien acquis, c’est-à-dire qu’un traitement peut, en lui-même, initier la
surexpression des protéines ABC dans les tumeurs (Videira et al 2014). De plus, des polymorphismes
génétiques de ces transporteurs existent, ce qui peut expliquer les différences de chimiosensibilité au
sein des populations (Sharom 2008) (Jamieson and Boddy 2011). Parmi les transporteurs ABC,
ABCB1, ainsi que les transporteurs de la sous-famille ABCC et ABCG2 ont été particulièrement
étudiés dans ce processus de chimiorésistance et seront décrits dans les parties suivantes. Cependant,
parmi les 49 transporteurs ABC identifiés, 16 ont été associés à la chimiorésistance (Fletcher et al
2010) (figure 31). La doxorubicine est connue pour être un substrat de plusieurs transporteurs :
ABCB1, quelques ABCCs et ABCG2 et également d’autres transporteurs ABC, tels qu’ABCA3,
ABCB4, ABCB5 et ABCD8 (Jamieson and Boddy 2011) (Lal et al 2010). De manière intéressante,
d’autres chimiothérapies majeures, telles que les taxanes, ont également été décrites comme étant
substrats des transporteurs ABC (Holohan et al 2013). Les taxanes (paclitaxel et docétaxel) sont des
molécules naturelles, dont le mécanisme d’action principal est la stabilisation du réseau de
microtubules, ce qui induit un arrêt du cycle cellulaire et l’apoptose (McGrogan et al 2008).
c)
La glycoprotéine P
Découverte en 1976 par Juliano et Ling, la glycoprotéine P, encore appelée P-gp, MDR-1 (Multidrug
Resistance-1) ou ABCB1 a été le premier transporteur ABC identifié et demeure la pompe d’efflux la
plus étudiée dans les mécanismes de multi-résistance (Juliano and Ling 1976). Elle est le produit du
gène MDR-1, localisé sur le chromosome 7. Elle comprend 2 TMD et 2 NBD, répartis en 12 domaines
transmembranaires (figures 30 et 32). Physiologiquement, la P-gp est majoritairement exprimée dans
les tissus excréteurs, au niveau de la membrane apicale des cellules épithéliales et des cellules
endothéliales (Videira et al 2014). Elle agit comme une pompe d’efflux des xénobiotiques dans
plusieurs tissus, tels que les intestins, le foie, le rein, le placenta et la barrière hémato-encéphalique
(Chuthapisith et al 2006) (Videira et al 2014). La P-gp transporte une variété de substrats neutres ou
cationiques, de nature modérément lipophile. Sa surexpression a été associée à la résistance aux
anthracyclines (doxorubicine, daunorubicine, épirubicine, mitoxanthrone), aux vinca-alcaloïdes
(vinblastine, vincristine), aux taxanes (paclitaxel, docetaxel), aux épipodophyllotoxines (étoposide,
ténoposide), aux camptothécines (topotecan), aux anti-métabolites (cytarabine), aux acridines
(amsacrine), aux anthracènes (bisantrène), aux antibiotiques (actinomycine D) et ainsi qu’aux
inhibiteurs de tyrosine kinase (Imatinib, nilotinib, erlotinib) (Chuthapisith et al 2006) (Kathawala et al
2015) (Sharom 2008) (Coley 2008). La P-gp est surexprimée dans de nombreuses tumeurs et son
expression peut également être induite par différentes chimiothérapies. Ainsi, la P-gp a été associée à
l’échec thérapeutique dans plusieurs cancers, tels que le cancer du rein, du côlon, du foie, du sein, de
l’ovaire, de la tête et du cou, les leucémies et les lymphomes (Holohan et al 2013) (Chuthapisith et al
104
2006). Une étude portant sur plus de 400 tumeurs de côlon, du rein, du pancréas, de l’ovaire et du foie
a montré que les tumeurs présentant une augmentation de l’expression de MDR-1 tendent à être plus
résistantes à la chimiothérapie (Goldstein et al 1989).
Figure 31. Liste des transporteurs ABC impliqués dans la chimiorésistance et leurs principaux
substrats. ABC : ATP Binding Cassette, cAMP : cyclic AMP, cGMP : cyclic GMP, LT : leukotriene,
ND : Not Determined, PAF : platelet activation factor, PG : prostaglandin, S1P : sphingosine-1phosphate, TX : thromboxane (d’après (Fletcher et al 2010)).
105
Figure 32. Structure de la glycoprotéine P (d’après (Fojo and Coley 2007)).
Une méta-analyse réalisée par Trock et al. a mis en évidence que 41.2% des tumeurs mammaires
surexpriment la P-gp et que cette surexpression est associée à des tumeurs 3 fois plus résistantes au
traitement. De manière intéressante, une exposition aux chimiothérapies ou aux hormonothérapies
augmente de 1.8 la proportion de tumeurs exprimant la P-gp (Clarke et al 2005) (Trock et al 1997).
Certaines protéines peuvent être co-exprimées avec la P-gp comme la cyclooxygenase-2 (COX-2). Des
études ont mis en évidence, que cette co-expression dans les cancers du sein est associée à des tumeurs
de mauvais pronostic (Surowiak et al 2005). L’association entre la surexpression de la P-gp et la
résistance à la doxorubicine est établie depuis longtemps. Les souris MDR1-/- présentent une
accumulation plus importante de la doxorubicine, liée à une altération de sa pharmacocinétique. Chez
ces souris, on observe une augmentation de la doxorubicine et du doxorubicinol dans de nombreux
tissus, une augmentation du volume de distribution et de la demi-vie, ainsi qu’une diminution de la
clairance (van Asperen et al 1999). Hormis son rôle dans l’efflux de drogues, la P-gp peut être
impliquée dans de nombreux processus tumorigéniques. Par exemple, dans le cancer du sein, la
surexpression de la P-gp est associée à des tumeurs mammaires, présentant un phénotype plus agressif
et de plus mauvais pronostic, caractérisé par des capacités invasives et prolifératives plus importantes
(Zhang et al 2014) (Raguz et al 2004). Compte tenu des conséquences importantes sur la progression
tumorale, il est important de connaître les facteurs qui régulent l’expression de la P-gp. Il a été suggéré
que la surexpression de la P-gp résulte de l’amplification du gène MDR-1, l’augmentation de la
transcription du gène MDR-1, des modifications de l’efficacité de la traduction de MDR-1, des
mutations sur le gène et des réarrangements chromosomiques qui aboutissent à la production de gènes
106
hybrides (Videira et al 2014). De nombreux facteurs peuvent réguler positivement l’expression de la
P-gp, notamment certaines protéines impliquées dans la voie de signalisation MAPK, telles que c-Raf
(proto-oncogene serine-threonine protein kinase), MEK1/2 (Mitogen-activated protein kinase 1/2), la
PI3K, la β-caténine, le NF-κB, ainsi que les facteurs de croissance EGF et FGF (Videira et al 2014)
(Housman et al 2014). A l’inverse, HSP90 (Heat schock protein-90) et p53 régulent négativement
l’expression de la P-gp (Housman et al 2014) (Scotto 2003). De plus, la P-gp peut être régulée par des
stress environnementaux, tels que l’hypoxie (HIF-1α) ou l’inflammation (IL-6) (Scotto 2003). De
manière intéressante, un lien entre EMT et surexpression des transporteurs ABC a été démontré in
vitro. En effet, une induction de l’EMT dans les cellules tumorales augmente l’expression des
transporteurs ABC, ce qui est associé à une chimiorésistance, à une migration et à une invasion des
cellules tumorales plus importantes (Saxena et al 2011). Ainsi, le ciblage de la P-gp représente une
approche thérapeutique prometteuse. De nombreux inhibiteurs, compétitifs ou non, existent, tels que
les inhibiteurs de première génération peu spécifiques (vérapamil, cyclosporine A), les inhibiteurs de
deuxième génération (valspodar, biriquodar) et les inhibiteurs de troisième génération très spécifiques
(zosuquidar, tariquidar, elacridar) (Videira et al 2014) (Sharom 2008). Cependant, l’exploitation
clinique de ces inhibiteurs s’est révélée relativement décevante. L’utilisation clinique des inhibiteurs
de première et deuxième générations a été associée à une toxicité très importante, empêchant leur
utilisation (Thomas and Coley 2003). Le tariquidar (XR9576) a montré une activité limitée en
combinaison avec les anthracyclines ou les taxanes dans une petite cohorte de femmes atteintes d’un
cancer du sein, de stade III ou IV (Pusztai et al 2005). Le zosuquidar (LY335979), en phase III, dans
les leucémies aigues s’est révélé significativement efficace, mais pas dans le cancer du sein en
combinaison avec le docetaxel en phase II (Jemal et al 2009) (Ruff et al 2009). L’efficacité limitée de
ces inhibiteurs peut être liée à une pharmacocinétique non optimale (demi-vie courte), un accès
tumoral aux inhibiteurs limité, à une forte redondance entre les transporteurs de la famille ABC ou à
l’implication des autres mécanismes de chimiorésistance (Holohan et al 2013) (Fojo and Coley 2007).
d) La sous-famille des MRPs
La famille ABCC ou MRP (Multidrug Resistance – associated Proteins) contient 9 membres (MRP 1 à
11), dont la plupart ont été étudiés dans la chimiorésistance (Fojo and Coley 2007). Les MRPs ont la
capacité de prendre en charge des anions organiques et des drogues conjuguées au glutathion, aux
sulfates ou au glucuronide (Coley 2008). Ainsi, l’efficacité de transport de certaines drogues non
anioniques par les MRPs dépend du pool cellulaire de GSH (Schinkel and Jonker 2003). Chef de file
de cette famille, MRP1 (ABCC1) possède une structure de base similaire à celle de P-gp mais contient
en plus un domaine NBD. Sa structure globale est constituée de 17 domaines transmembranaires
(figure 30). MRP1 a été isolé en 1992 par Cole et al., dans une lignée de cancer du poumon résistante
à la doxorubicine (Cole et al 1992). Physiologiquement, MRP1 est localisé majoritairement dans les
membranes basolatérales des cellules épithéliales polarisées (Schinkel and Jonker 2003). Il a
107
également un rôle protecteur des tissus contre les substances toxiques, tels que la moelle osseuse, le
rein, les muqueuses intestinale et oro-pharyngée et dans la clairance des drogues dans les testicules, et
le péritoine (Sharom 2008). L’induction précoce de MRP1 a été corrélée à des tumeurs de mauvais
pronostic, mais pas à la taille tumorale, l’envahissement ganglionnaire, le grade histologique, le statut
hormonal ou ménopausique (Leonessa and Clarke 2003). L’expression de MRP1 est relativement
faible dans les tumeurs mammaires avant traitement, en comparaison à celles exposées à la
chimiothérapie (Trock et al 1997). Dans une étude portant sur des femmes présentant un cancer du
sein précoce, l’expression de MRP1 est associée à une survie globale et une survie sans maladie, plus
courtes pour des patientes traitées au CMF (Cyclophosphamide, Méthotrexate, 5-FU) mais pas chez
les patients ayant reçus une hormonothérapie (Filipits et al 2005). MRP1 confère une chimiorésistance
aux anthracyclines, aux anti-folates, au méthotrexate, aux épipodophyllotoxines, à la mitoxanthrone,
aux camptothécines, aux vinca-alcaloïdes et aux inhibiteurs de tyrosine kinases, mais pas aux taxanes
ni au cisplatine (Coley 2008) (Kathawala et al 2015).
MRP2 (ABCC2) possède une structure et des substrats similaires à MRP1, sauf qu’à la différence de
MRP1, MRP2 est également capable de prendre en charge le cisplatine (Ishikawa and Ali-Osman
1993). MRP2 est localisé au niveau apical des membranes des cellules polarisées et possède plutôt un
rôle physiologique dans l’élimination hépatobiliaire (Kruh and Belinsky 2003). MRP5 (ABCC5) a
également été décrit comme étant capable de prendre en charge la doxorubicine et le 5-fluorouracile.
Le 5-fluorouracile, qui appartient à la classe des anti-métabolites est un analogue des pyrimidines. Une
fois métabolisé par la cellule en métabolite cytotoxique, il s’incorpore à l’ADN et à l’ARN, afin
d’aboutir à la mort cellulaire. A l’inverse de ce qui est observé pour la doxorubicine, les pompes
d’efflux classiques ne représentent pas le mécanisme majoritaire de résistance au 5-FU. Cependant,
des études émergentes ont montré qu’il pouvait être pris en charge par certaines pompes d’efflux,
telles qu’ABCB6, ABCC5 et ABCG2 (Wang et al 2013a) (Minami et al 2014) (Nies et al 2015). Il
semble qu’ABCC5 exerce un rôle important dans la chimiorésistance à la doxorubicine dans le cancer
du sein (Lal et al 2010). En effet, les cellules transfectées avec ABCC5 seraient 2 fois plus résistantes
à cet agent anti-néoplasique (Pratt et al 2005). De par l’importance des MRPs dans la
chimiorésistance, certains inhibiteurs ont été développés, tels que les leucotriènes, le MK571, le
sulindac, et le Genistein (Videira et al 2014). Certains inhibiteurs, comme le vérapamil et le
disulfiram, peuvent cibler plusieurs pompes d’efflux, notamment ABCB1 et ABCC1 (Sharom 2008).
D’autres MRPs ont également été corrélés à la chimiorésistance de la doxorubicine, tels que MRP6,
mais les mécanismes moléculaires ont été peu décrits dans ce cas (Chuthapisith et al 2006).
e)
La BCRP
ABCG2 ou BCRP (Breast Cancer Resistance Protein) a été initialement découverte en 1998 dans des
cellules tumorales mammaires MCF-7 résistantes à la doxorubicine (Doyle et al 1998). C’est un demi108
transporteur, composé de 6 domaines transmembranaires (figure 30). BCRP est localisée sur la
membrane apicale de certains tissus sains, tels que les ovaires, le cœur, le placenta, les intestins et les
reins ainsi que sur l’endothélium microvasculaire (Kathawala et al 2015). Elle exercerait un rôle de
détoxification des xénobiotiques comme les autres pompes d’efflux (Chuthapisith et al 2006)
(Schinkel and Jonker 2003). Elle a également été impliquée dans la chimiorésistance aux
anthracyclines, au méthotrexate, au mitoxanthrone, aux inhibiteurs du topoisomérase I, du 5-FU mais
pas ou faiblement pour les taxanes, la vincristine et le cisplatine (Schinkel and Jonker 2003) (Wang et
al 2013a). Même si elle a été découverte dans le cancer du sein, elle a depuis été retrouvée dans de
nombreuses tumeurs solides, telles que les cancers du tractus gastro-intestinal, de l’ovaire, de
l’estomac, du côlon, de l’endomètre, du poumon, le mélanome et de cancers hématologiques
(Kathawala et al 2015) (Chuthapisith et al 2006). De façon intéressante, BCRP est également présente
dans des cellules tumorales résistantes, qui n’expriment ni P-gp ni MRP1 (Sharom 2008). Certaines
études cliniques ont établi un lien entre la surexpression de BCRP dans les leucémies myéloïdes et un
mauvais pronostic ainsi qu’une mauvaise réponse au traitement (Robey et al 2007). De manière
intéressante, BCRP est exprimée dans une petite sous-population de cellules, qui présentent des
caractéristiques de cellules-souches (CD34+), connues pour avoir un rôle très important dans le
processus de rechutes (Tang et al 2012). Parmi les facteurs de régulation de l’expression de BCRP, on
trouve les œstrogènes qui inhibent sa transcription (Coley 2008). Des études ont mis en évidence que
BCRP est capable d’interagir positivement avec la cavéoline-1, protéine impliquée dans la
signalisation intra-cellulaire et dans les mécanismes de transport (Videira et al 2014). Les cytokines
pro-inflammatoires, telles que l’IL-1β et le TNF-α augmentent aussi l’expression de BCRP (Videira et
al 2014) (Wang et al 2010) (Zhang et al 2011). A l’inverse, comme pour la P-gp, la protéine p53
inhibe son expression (Videira et al 2014). Il existe des inhibiteurs capables de bloquer efficacement
l’action de BCRP. La fumitremorgine C (FTC), par exemple, s’est avérée efficace in vitro et
relativement spécifique de BCRP, car elle a peu d’effets sur la chimiorésistance médiée par P-gp et
MRP1 (Schinkel and Jonker 2003). Cependant, aucun de ces inhibiteurs n’a été encore évalué en
clinique (Sharom 2008).
3-2) La protéine MVP / LRP
a) Découverte
En plus du rôle crucial des transporteurs ABC dans la chimiorésistance, d’autres mécanismes peuvent
expliquer le fait que la drogue soit expulsée de son site d’action ; mécanisme à l’origine d’une
chimiorésistance. La protéine LRP (Lung Resistance Protein) a été découverte en 1993 dans des
cellules tumorales de poumon non à petites cellules. Ces cellules ont été exposées à des concentrations
croissantes de doxorubicine et présentent un phénotype MDR, caractérisé par une résistance croisée à
la doxorubicine, la vincristine et à l’étoposide. De manière intéressante, ces cellules présentent une
109
moindre accumulation intra-cellulaire de drogues, malgré l’absence de P-gp. Ainsi, la surexpression de
LRP a été étroitement corrélée à la chimiorésistance et sa diminution à la chimiosensibilité des cellules
(Scheper et al 1993). Par la suite, les similitudes de structure et de séquences entre LRP et MVP
(Major Vault Protein) ont mis en évidence que ces deux protéines étaient identiques (Scheffer et al
1995).
b) Structure et composition
Les « voûtes » (vault) sont des particules de ribonucléoprotéines présentant une structure en
« tonneau » (figure 33). Chez les mammifères, elles sont composées de trois protéines : la MVP, la
VPARP (Vault Poly (Adenosine diphosphate Ribose) Polymérase) et la TEP1 (Telomerase-Associated
Protein-1) associées à des petits ARN non traduits appelés vRNA. MVP constitue la sous-unité
principale de la particule (environ 70% de la masse totale). Ainsi, l’extinction de la MVP induit la
dissociation de la voûte (Herlevsen et al 2007) (Lara et al 2011). Une voûte est composée de deux
demi-voûtes, constituées chacune de 39 MVP identiques et formant ainsi la structure en tonneau. De
par sa taille, la voûte peut accueillir des centaines de protéines (Lara et al 2011). De manière
intéressante, les demi-voûtes peuvent se dissocier à pH acide et s’assembler avec d’autres demivoûtes (Yang et al 2010). La sous-unité TEP1 et probablement VPARP et vRNA, sont localisés dans
la partie « cap » de la voûte (figure 33). La composition de la voûte entière est de 79 à 96 MVP, 8
VPARP, 2 TEP1 et au moins 6 copies de vRNA (Kong et al 2000). Le gène humain codant pour MVP
est localisé sur le chromosome 16, proche du gène codant pour MRP1 (Lara et al 2011).
Figure 33. Structure de la voûte. La voûte est constituée de deux demi-voûtes, qui peuvent se
dissocier à pH acide. La voûte est composée majoritairement de molécules de MVPs, mais également
de sous-unités TEP1 et VPARP, ainsi que des ARN nommés vRNA. A l’extrémité de la voûte, on
trouve des structures appelées « cap », qui contiennent les sous-unités TEP1, VPARP et vRNA. Une
cavité interne est formée au sein de la voûte permettant le passage de différents éléments. Une
molécule de MVP est colorée en marron (d’après (Lara et al 2011)).
110
c)
Localisation et fonctions biologiques
La majorité des voûtes est localisée dans le cytoplasme où elles peuvent interagir avec les éléments du
cytosquelette, notamment les microtubules. De nombreuses études ont rapporté la présence des voûtes
au niveau du noyau : au niveau des nucléoles, des complexes de pores nucléaires (ou NPC pour
Nuclear Pore Complex) et de la membrane nucléaire (Mossink et al 2003). Les voûtes sont présentes
abondamment (1.105 particules par cellule) dans différents types cellulaires, tels que les macrophages,
les kératinocytes, les fibroblastes, les cellules germinatives, les cellules épithéliales ayant une fonction
excrétrice et sécrétoire ainsi que dans les cellules exposées chroniquement à des xénobiotiques
(cellules bronchiques et cellules intestinales) et l’endothélium de différents tissus (de Moraes et al
2013) (Lara et al 2011). Le fait qu’elles soient présentes en très grand nombre dans des variétés
différentes de cellules suggère que leur fonction est essentielle dans les cellules eucaryotes, cependant
leur rôle précis n’est pas encore complètement élucidé (Mossink et al 2003). Les localisations subcellulaire et intra-cellulaire des voûtes ont suggéré un rôle dans le transport intra-cellulaire, en
particulier dans le transport nucléo-cytoplasmique. La co-localisation partielle des voûtes avec les
éléments du cytosquelette suggère qu’elles pourraient servir de « navettes » pour transporter des
protéines le long du cytosquelette et pour protéger le noyau de l’action de composés toxiques
(Mossink et al 2003) (de Moraes et al 2013). Les voûtes ont été également impliquées dans le transport
intra-cellulaire de ribosomes et des récepteurs aux œstrogènes, à la progestérone et aux
glucocorticoïdes (Larsen et al 2000). Au sein des voûtes, le rôle précis de MVP n’est pas encore bien
caractérisé. Plusieurs études ont indiqué que MVP est directement impliqué dans les cascades de
transduction du signal. MVP peut interagir avec les molécules de la voie MAPK, notamment ERK et
aussi de la voie PI3K/Akt, notamment PTEN (Lara et al 2011). De plus, MVP peut agir comme
protéine de maintien, afin de conduire HIF-1α à l’ubiquitinylation et sa dégradation par le protéasome
(Iwashita et al 2010). L’IFN-γ (Interferon-γ) peut réguler positivement l’expression de MVP dans les
macrophages et les cellules dendritiques, via la voie de signalisation JAK/STAT, suggérant un rôle de
MVP dans l’immunité (Steiner et al 2006).
d) MVP et chimiorésistance
La LRP/MVP a été initialement découverte dans des cellules qui présentaient un phénotype MDR,
négatives pour P-gp. Depuis, la surexpression de MVP a été observée dans environ 78% de 61 lignées
cellulaires tumorales (Izquierdo et al 1998) (Izquierdo et al 1996a). De plus, son niveau d’expression a
été corrélé à une résistance à différents agents anti-cancéreux, tels que les anthracyclines, le 5-FU, le
mitoxanthrone et le cisplatine (Laurencot et al 1997) (Lara et al 2011). De manière intéressante, une
surexpression de MVP a été décrite dans de nombreuses lignées tumorales, suite à un traitement par
les anthracyclines, le taxol, l’étoposide, le méthotrexate, le cisplatine et la vincristine, suggérant que le
traitement lui-même peut réguler positivement l’expression de la MVP, comme c’est le cas pour les
pompes d’efflux (Lara et al 2011) (de Moraes et al 2013) (Izquierdo et al 1998) (Berger et al 2000)
111
(Hu et al 2002). Ainsi, la surexpression de MVP n’est pas seulement associée à la résistance aux
drogues classiques impliquées dans le phénotype MDR mais aussi à d’autres drogues (Izquierdo et al
1998). De plus, MVP est souvent exprimée précocement lors de l’apparition progressive de la
chimiorésistance (Izquierdo et al 1998) (Lara et al 2011). De nombreuses études ont relié le phénotype
MDR avec la surexpression de MVP dans les cellules cancéreuses. L’inhibition de MVP a également
été associée à la chimiosensibilisation de cellules tumorales de côlon à la doxorubicine (Kitazono et al
1999). Cependant, son rôle dans la chimiorésistance a été controversé in vitro et in vivo. Des études
portant sur des cellules tumorales ovariennes ont montré qu’une forte expression de MVP est requise,
mais n’est pas suffisante, pour induire un phénotype MDR dans ces cellules. De plus, dans ce même
modèle, aucune relation n’a été trouvée entre la surexpression des voûtes et la résistance à l’étoposide,
la daunorubicine et la vincristine (Siva et al 2001). Les souris MVP-/- ne présentent pas une meilleure
chimiosensibilité aux différents agents anti-néoplasiques, que les souris sauvages. Ces résultats
suggèrent que MVP seule n’est pas suffisante pour induire une chimiorésistance et / ou que d’autres
protéines pourraient être augmentées afin de compenser la perte de MVP (Mossink et al 2002). De
plus, les autres sous-unités qui composent les voûtes, VPARP et TEP1 sont également surexprimées
dans des lignées MDR, ce qui suggère qu’elles pourraient exercer un rôle non négligeable dans la
chimiorésistance (Siva et al 2001). En clinique, plusieurs études ont mis en évidence que l’expression
de MVP dans les tumeurs représente un facteur de mauvais pronostic indépendant, concernant la
réponse à la chimiothérapie et / ou à la survie sans maladie et la survie globale, dans des tumeurs
solides, telles que les sarcomes, le cancer du col, le cancer de l’ovaire, du poumon et le mélanome,
ainsi que les leucémies, le myélome multiple et les lymphomes (Lara et al 2011) (de Moraes et al
2013) (Izquierdo et al 1998) (Lloret et al 2008) (van den Heuvel-Eibrink et al 2000). Dans le cas du
cancer du sein, une étude a mis en évidence que 68% des tumeurs présentaient une expression
modérée ou forte de MVP, mais les auteurs n’ont pas trouvé de corrélation avec le pronostic clinique
des patientes (Pohl et al 1999). Par ailleurs, l’expression de MVP a également été corrélée à la réponse
aux radiations ionisantes (Valenciano et al 2012) (Lara et al 2011).
e)
Hypothèses du rôle de MVP dans la chimiorésistance
Les mécanismes moléculaires de son action dans le phénotype MDR ne sont pas encore bien élucidés.
L’hypothèse majeure est que MVP pourrait transporter les drogues du noyau vers le cytoplasme et
favoriser leur internalisation dans des vésicules cytoplasmiques, de manière ATP-indépendante. Ces
vésicules libèreraient les drogues hors de la cellule par exocytose (Izquierdo et al 1996a) (Kolli et al
2004) (de Moraes et al 2013) (Meschini et al 2002) (figure 34). En effet, l’utilisation d’anticorps
bloquants dirigés contre MVP ou d’ARN interférents (siMVP), empêche l’efflux nucléaire de la
doxorubicine et restaure ainsi son accumulation nucléaire et la chimiosensibilité (Herlevsen et al 2007)
(Kitazono et al 1999) (Han et al 2012). Les données montrant que la MVP peut se combiner à des
vésicules concordent avec le fait que l’expression de MVP n’est pas souvent associée à celle des
112
transporteurs ABC. En effet, MVP est surexprimée dans des lignées cellulaires, qui n’expriment
généralement pas les transporteurs ABC, suggérant que le mécanisme d’efflux cellulaire peut être
indépendant des pompes d’efflux classiques (ABCB1, ABCC1, ABCC2, BCRP) (Hu et al 2002)
(Meschini et al 2002). Les vésicules cytoplasmiques permettant l’efflux des drogues sont
classiquement de nature acide, telles que les lysosomes, les endosomes et l’appareil de Golgi (van Zon
et al 2004) (Herlevsen et al 2007). Herlevsen et al. ont montré que l’inhibition de MVP par des ARN
interférents restaure l’accumulation de doxorubicine dans la cellule en empêchant sa séquestration par
les lysosomes, mais n’induit pas de modification de son efflux en dehors de la cellule, ce qui suggère
que d’autres processus sont requis pour expulser la doxorubicine hors de la cellule (Herlevsen et al
2007). La séquestration des drogues dans des vésicules exocytotiques peut être un mécanisme de
multi-résistance en lui-même. En effet, Van Zon et al. ont estimé que l’efflux et la séquestration des
anthracyclines dans des vésicules peuvent être indépendants de la surexpression de la MVP observée
(van Zon et al 2004). Ce mécanisme sera décrit plus précisément dans la partie suivante. D’autres
études, à l’inverse, ont suggéré que même si P-gp et MVP sont rarement surexprimées simultanément,
une surexpression de MVP et de MRP-1 a été observée dans des cellules ABCB1 négatives et a été
associée au phénotype MDR (Izquierdo et al 1996b). Ainsi, l’expression simultanée de MVP et de
certains transporteurs ABC a été retrouvée, soulignant le fait qu’un mécanisme coopératif entre MVP
et les transporteurs ABC n’est pas à exclure (figure 34) (Mossink et al 2003). Les dernières études
faisant le lien entre MVP et MDR suggèrent que MVP peut moduler la chimiorésistance, via les voies
de signalisation PI3K/Akt ou MAPK (de Moraes et al 2013). De par un mécanisme impliquant des
phosphorylations – déphosphorylations, MVP peut moduler ces signalisations intra-cellulaires, qui
sont impliquées dans la survie et la prolifération, ayant un rôle indirect sur la résistance (Kolli et al
2004). Les études qui n’ont pas trouvé de lien direct entre l’expression / l’extinction de MVP et la
chimiorésistance / chimiosensibilité, suggèrent que MVP pourrait agir comme une protéine de réponse
au stress et donc favoriser indirectement la chimiorésistance, probablement lorsque les cellules sont
soumises à des conditions de stress environnemental (pH, chaleur …) (Huffman and Corey 2005) (van
Zon et al 2004). Enfin, les voûtes (via MVP et les autres sous-unités) pourraient exercer un rôle dans
la réparation des dommages de l’ADN. En effet, une corrélation inverse a été trouvée entre
l’expression de MVP et des protéines KU70 et KU80, qui sont des protéines majeures de la réparation
par NHEJ. Ainsi, la surexpression de MVP et des autres sous-unités des voûtes pourrait entraîner une
diminution de KU70/80, diminuant l’activité de la NHEJ. Ces processus entraînent une instabilité
génomique plus importante associée à une augmentation de Bcl-2, et aboutissent à une diminution de
l’apoptose et à une augmentation de la survie des cellules suite à un traitement anti-néoplasique ou par
radiations ionisantes (Lara et al 2011).
Pour conclure, MVP semble avoir un rôle important dans la multi-résistance, probablement dans
l’efflux nucléaire des drogues cytotoxiques, mais les mécanismes sous-jacents sont encore mal connus
113
et restent controversés. En effet, son induction précoce suggère que son expression est importante,
mais pas suffisante, pour induire un phénotype MDR. De plus, des mécanismes compensatoires ou des
interactions avec d’autres facteurs exercent probablement un rôle, masquant son implication directe
dans la chimiorésistance. Enfin, les autres sous-unités des voûtes pourraient exercer un rôle important
dans la résistance, mais les mécanismes moléculaires n’ont pas encore été étudiés à notre
connaissance. Ainsi, d’autres études pré-cliniques et cliniques sont nécessaires afin de comprendre
l’implication directe ou indirecte de cette protéine dans les phénomènes de multi-résistance.
Figure 34. Mécanisme d’action hypothétique de la MVP / voûtes dans le transport
nucléocytoplasmique et vésiculaire des drogues. Les voûtes peuvent être impliquées dans l’efflux
nucléaire des drogues, via les pores nucléaires ou la membrane nucléaire, puis favoriser la
séquestration des drogues dans des vésicules exocytotiques ou favoriser leur transport vers les pompes
d’efflux (d’après (Mossink et al 2003)).
3-3) L’efflux vésiculair e
a) Les vésicules intra-cytoplasmiques
Les anthracyclines sont des bases faibles plutôt lipophiles, ce qui leur permet de pénétrer facilement à
travers les membranes à pH normal. Lorsque ces drogues rencontrent un environnement acide, tel que
l’intérieur d’organelles cytoplasmiques (lysosomes, endosomes), elles se convertissent en forme
chargée, ce qui empêche toute traversée passive des membranes. Ainsi, une accumulation de drogues
chargées est observée dans les vésicules acides, ce qui est suivi de leur transport vers la membrane
plasmique et de leur libération dans l’espace extra-cellulaire (figure 34) (Larsen et al 2000). De
114
nombreuses études ont mis en évidence que le trafic vésiculaire peut être impliqué dans le captage, la
distribution et l’efflux de molécules anti-cancéreuses. De plus, une différence dans la distribution
intra-cellulaire des drogues a été mise en évidence entre les cellules sensibles et les cellules résistantes,
présentant un phénotype MDR (Seidel et al 1995) (Coley et al 1993). Dans les lignées sensibles, la
drogue est distribuée dans le noyau et le cytoplasme dans les premières minutes après le traitement,
alors que dans les lignées résistantes, la drogue est retrouvée dans la région péri-nucléaire, qui
correspond vraissemblablement à l’appareil de Golgi. Puis, ces vésicules sont acheminées vers la
périphérie cellulaire (Larsen et al 2000) (Seidel et al 1995). Ainsi, ces études suggèrent que les
anthracyclines peuvent s’accumuler dans des vésicules acides, telles que l’appareil de Golgi, les
vésicules sécrétoires, les lysosomes et les endosomes, où elles seront acheminées vers la membrane
plasmique et libérées dans l’espace extra-cellulaire par exocytose. L’exocytose est le mécanisme par
lequel la cellule libère des macromolécules dans l’espace extra-cellulaire, par fusion entre les vésicules
cytoplasmiques et la membrane plasmique. Il est probable qu’un tel mécanisme soit observé pour les
vinca-alcaloïdes et la mitoxanthrone, qui sont aussi des bases faibles (Larsen et al 2000). De manière
intéressante, des études ont mis en évidence que certains transporteurs ABC (ABCB1, ABCC1) ne
sont pas uniquement localisés à la membrane plasmique, mais aussi au niveau de la membrane des
vésicules cytoplasmiques, contribuant ainsi à la redistribution intra-cellulaire des drogues et à la
chimiorésistance (Van Luyn et al 1998) (Yamagishi et al 2013).
b) Les vésicules extra-cellulaires
De nombreux facteurs régissent la communication inter-cellulaire : des facteurs solubles (cytokines,
chimiokines, facteurs de croissance, enzymes, médiateurs moléculaires …) mais également des
vésicules extra-cellulaires (VE). Les VE sont des vésicules à bicouche lipidique, sécrétées par les
cellules dans le milieu extra-cellulaire. Hormis les corps apoptotiques, libérés lors du processus de
mort cellulaire, deux grands types de vésicules existent : les microvésicules (MV) et les exosomes.
Ces vésicules contiennent divers constituants moléculaires, tels que des protéines, des lipides, des
ARNm et des micro-ARN et sont impliquées dans différents processus biologiques (Azmi et al 2013).
Les MV sont des vésicules hétérogènes présentant un diamètre de 0.1 à 1 µm, formées par
bourgeonnement de la membrane plasmique (Ratajczak et al 2006). Elles sont libérées soit de manière
constitutive, soit suite à des stimuli extra-cellulaires ou à une augmentation intra-cellulaire d’ions
calcium (Jorfi and Inal 2013). Les exosomes sont des vésicules plus petites, de 30 à 100 nm de
diamètre, présentant une densité précise (1.13 à 1.19) (Jorfi and Inal 2013). Ils sont formés à partir des
corps multivésiculaires (MVB pour Microvesicular Body), encore appelés endosomes tardifs, qui,
après fusion avec la membrane plasmique, libèrent les exosomes dans le milieu extra-cellulaire (Azmi
et al 2013) (figure 35). Lors de la biogenèse des exosomes, les endosomes peuvent fusionner avec les
lysosomes pour former des endo-lysosomes (Huotari and Helenius 2011). Plusieurs études émergentes
ont mis en évidence un rôle des vésicules extra-cellulaires dans la chimiorésistance et dans
115
l’acquisition d’un phénotype MDR (Jorfi and Inal 2013) (Azmi et al 2013). Hormis les transporteurs
ABC, les drogues peuvent être effluées de la cellule par encapsulation dans des VE. De manière
intéressante, Shedden et al. ont démontré que les MV provenant de cellules tumorales résistantes
contiennent plus de doxorubicine que les MV provenant de cellules sensibles (Shedden et al 2003).
Ainsi, la doxorubicine peut passivement s’accumuler dans ces vésicules, puis sortir de la cellule par ce
processus, et ce, de manière plus importante dans les cellules chimiorésistantes que dans les cellules
chimiosensibles (figure 35). Ce mécanisme de résistance, indépendant des pompes d’efflux
membranaires, a été retrouvé pour d’autres drogues, moins lipophiles que la doxorubicine, ce qui
suggère que la lipophilie n’est pas le seul déterminant de l’accumulation de drogues dans ces vésicules
(Shedden et al 2003) (Safaei et al 2005) (Corcoran et al 2012). De plus, l’efflux vésiculaire est présent
dans un large spectre de modèles tumoraux. En effet, Shedden et al. ont pu corréler le processus de
libération de MV avec la chimiorésistance, pour 171 drogues dans un large panel de lignées tumorales
(Shedden et al 2003) (Azmi et al 2013). Par ailleurs, les VE ont également un rôle dans le transport de
la cible des drogues. Par exemple, dans un modèle de cancer du sein HER2+, Ciravolo et al. ont
montré que la résistance au Trastuzumab peut être médiée par des exosomes qui surexpriment HER2
(Ciravolo et al 2012). Une étude publiée par Bebawy et al. a montré que des cellules leucémiques
résistantes à la chimiothérapie peuvent transférer des MV contenant P-gp, à des cellules
chimiosensibles. Ces cellules chimiosensibles accumulent P-gp et deviennent progressivement
résistantes (Bebawy et al 2009). Récemment, la même équipe a confirmé ces résultats dans des
cellules tumorales mammaires (Pokharel et al 2014). De manière intéressante, MRP1 peut également
être transmis, via des MV, soulignant le caractère plus général de ce mécanisme (Lu et al 2013). Enfin,
les exosomes et les MV peuvent contenir de nombreux facteurs, tels que des cytokines, des
chimiokines ou des oncogènes susceptibles de favoriser la résistance aux drogues dans les cellules
voisines (Azmi et al 2013).
116
Figure 35. Mécanisme hypothétique d’efflux des drogues via les exosomes. Les drogues peuvent
être encapsulées dans des endosomes, qui deviendront endosome tardif ou MBV. Cet endosome tardif,
pourra après fusion avec la membrane plasmique, libérer des exosomes contenant les molécules antinéoplasiques. Ce concept émergent offre une voie d’efflux alternative, qui contribue à la
chimiorésistance. Ce processus a été démontré avec les MV qui sont libérées par bourgeonnement de
la membrane plasmique (d’après (Azmi et al 2013)).
4) Rôle du microenvironnement dans la chimiorésistance
4-1) Généralités
Comme nous l’avons vu dans la partie I, l’interaction entre les cellules stromales et les cellules
tumorales constitue un véritable cercle vicieux, à l’origine de la progression de la tumeur, de
l’initiation tumorale au processus métastatique. De nombreux arguments ont également mis en
évidence que le microenvironnement représente un acteur important dans la résistance des cellules
tumorales. Ainsi, ce microenvironnement protecteur permet à des cellules tumorales chimiosensibles
de devenir résistantes. Le rôle du stroma dans la résistance aux drogues a été démontré dans différents
modèles, notamment des lignées cellulaires tumorales et des cellules tumorales primaires, ainsi que
des cellules stromales provenant de patients et ceci pour diverses molécules (chimiothérapie
conventionnelle, chimiothérapie ciblée) ou radiothérapie (Bochet et al 2011) (McMillin et al 2013). Ce
processus a été appelé EMDR pour Environment Mediated Drug Resistance. Un stroma protecteur
permet également de favoriser les rechutes (Dittmer and Leyh 2014). Une des premières études qui
suggère que le microenvironnement tumoral est impliqué dans la résistance aux drogues a été publiée
117
en 1990. Teicher et al. ont montré que des cellules tumorales mammaires résistantes à la
chimiothérapie in vivo, perdent cette résistance quand elles sont isolées et cultivées in vitro en absence
de stroma (Teicher et al 1990). De nombreux paramètres microenvironnementaux peuvent expliquer
cette résistance. D’une part, la MEC, de structure dense, représente une barrière physique de
protection et exerce en plus un rôle actif sur la tumeur. D’autre part, les cellules stromales sécrètent
une variété de facteurs à l’origine de la chimiorésistance (voir partie I). De manière intéressante, la
structure de la MEC évolue au fur et à mesure du traitement. En particulier, les collagènes
s’accumulent suite à une chimiothérapie (collagènes I, IV et VI), ce qui renforce la rigidité de la MEC
et réduit la pénétration des drogues (Hattar et al 2009) (Tokes et al 2009) (Sherman-Baust et al 2003).
De plus, la MEC contribue à la chimiorésistance en fournissant des sites d’adhésion aux cellules
tumorales. Ce processus est appelé CAM-DR pour Cell Adhesion-Mediated Drug Resistance et a été
retrouvé dans de nombreux cancers, tels que le cancer du sein, du poumon, les leucémies et le gliome
(Dittmer and Leyh 2014). Les protéines majeures qui causent le processus de CAM-DR sont les
collagènes et la fibronectine, capables de se lier aux intégrines présentes à la surface des cellules
tumorales (Dittmer and Leyh 2014). Un autre facteur microenvironnemental qui favorise la résistance
aux drogues est la densité vasculaire. En effet, comme étudiée dans la partie I, l’angiogenèse est
souvent anormale dans les cancers. Ainsi, la chimiothérapie, majoritairement distribuée par voie
sanguine, n’est pas acheminée correctement à la tumeur. Une des stratégies anti-cancéreuses est
d’ailleurs de « normaliser » la vascularisation tumorale (Weis and Cheresh 2011). Enfin, les cellules
stromales ont un rôle actif sur la chimiorésistance. D’une part, elles participent à la sécrétion de
composants de la MEC, favorisant le processus de CAM-DR. D’autre part, elles sécrètent des facteurs
bioactifs qui vont considérablement influencer les cellules tumorales, quant à la réponse aux drogues
(voir partie I). Enfin, elles sécrètent des vésicules extra-cellulaires, qui contiennent elles-aussi des
facteurs actifs (Dittmer and Leyh 2014). Dans la partie suivante, seul le rôle des adipocytes sera décrit.
Notons que dans certains cas, le microenvironnement s’est révélé être plutôt chimiosensibilisant pour
les cellules tumorales (McMillin et al 2013).
4-2) Rôle des adipocytes dans la résistance aux dr ogues
Comme nous l’avons mentionné dans la partie II, peu d’études se sont intéressées au rôle des
adipocytes dans la chimiorésistance. L’étude de Behan a mis en évidence que les adipocytes de la
lignée 3T3-L1 diminuent l’efficacité de la vincristine sur des cellules tumorales leucémiques en
inhibant l’apoptose induite par le traitement. Ce mécanisme n’est pas dépendant d’un contact direct
entre les adipocytes et les cellules tumorales, car l’effet protecteur des adipocytes est également
retrouvé lorsque les cellules tumorales sont placées dans des inserts de co-culture (Behan et al 2009).
Ces résultats suggèrent que la chimiorésistance induite par les adipocytes est liée aux sécrétions
adipocytaires, qui n’ont pas encore été identifiées ici. De plus, l’effet des adipocytes n’est pas restreint
118
à la vincristine. Les cellules co-cultivées avec les adipocytes sont également plus résistantes au
nilotinib, à la daunorubicine et à la dexaméthasone. Ce processus est associé à une augmentation des
facteurs anti-apoptotiques Bcl-2 et Pim-2 (Proviral integrations of moloney virus 2) (Behan et al
2009). Ainsi, les adipocytes peuvent être associés à un phénotype de multi-résistance. L’équipe de
Philipp Scherer a confirmé le rôle protecteur des adipocytes dans le modèle du cancer du sein. De
manière intéressante, la quantité d’endotrophine (fragment clivé du collagène VI) est augmentée, suite
à un traitement au cisplatine. A l’inverse, l’endotrophine cause une chimiorésistance et un processus
d’EMT, en faveur de la progression tumorale. De manière intéressante, les souris KO pour le
collagène VI sont plus sensibles au cisplatine, via une inhibition de l’EMT. Ces résultats suggèrent
que le collagène VI d’origine adipocytaire exerce un rôle prépondérant dans la progression tumorale et
en particulier dans la chimiorésistance (Park et al 2013). L’équipe de Stephen Hursting a également
montré un rôle promoteur des adipocytes dans la chimiorésistance. Leurs résultats suggèrent que le
milieu conditionné d’adipocytes de la lignée 3T3-L1 augmente la prolifération, l’invasion et diminue
la réponse des cellules à la gemcitabine (De Angel et al 2013). Des résultats similaires ont été
rapportés dans le mélanome : Chi et al. ont montré que le milieu conditionné d’adipocytes diminue la
réponse des cellules de mélanome au cisplatine, au docetaxel et à l’inhibiteur d’histone déacétylase
SAHA (Suberoylanilide hydroxamic acid). Ces résultats sont associés à une augmentation de
l’activation des voies de signalisation PI3K/Akt et MEK/ERK. La leptine, sécrétée par les adipocytes,
est en partie responsable de ce processus (Chi et al 2014). Dans l’équipe, Ludivine Bochet a mis en
évidence que les CAAs induisent une résistance aux radiations ionisantes dans le cancer du sein. Ce
processus est associé à une augmentation de l’IL-6 et de la phosphorylation de Chk1 (impliqué dans la
réparation de l’ADN et dans l’arrêt du cycle cellulaire) dans les cellules tumorales co-cultivées avec
les adipocytes (Bochet et al 2011). Pramanik et al. ont également émis une hypothèse intéressante dans
les leucémies. Ils ont mis en évidence in vitro que les cellules tumorales leucémiques sont capables de
migrer vers les adipocytes de la lignée 3T3-L1 et contre des explants de TA, via SDF-1α. De plus, les
explants de TA protègent les cellules leucémiques de l’apoptose. Ainsi, les auteurs suggèrent que le
TA pourrait attirer les cellules tumorales, afin de les protéger de l’action des drogues anti-tumorales
(Pramanik et al 2013). Hormis les adipocytes, le TA contient de nombreuses cellules, qui peuvent
potentiellement favoriser un phénotype de chimiorésistance. Les ADSCs ont également été associés à
une chimiorésistance. Récemment, Chen et al. ont mis en évidence que les cellules tumorales
mammaires triple-négatives, mises en présence de milieu conditionné d’ADSCs, sont plus résistantes à
l’action de la doxorubicine. Ce processus est associé à une augmentation de l’efflux de la doxorubicine
de la cellule et une augmentation de BCRP. L’IL-8 sécrétée par les ADSCs semble être à l’origine de
ce mécanisme (Chen et al 2014).
119
En conclusion, la chimiothérapie demeure un des traitements de référence pour traiter un
cancer du sein. Parmi l’arsenal thérapeutique dont on dispose, la doxorubicine représente une
molécule très utilisée pour diverses tumeurs. Elle exerce, en effet, de nombreux mécanismes
d’action parallèles, aboutissant à la mort cellulaire. Cependant, la résistance des cellules tumorales
à la doxorubicine est un processus très fréquemment retrouvé et contribue à l’apparition de
rechutes. Parmi tous les mécanismes de résistance connus, l’efflux de la doxorubicine représente
son mécanisme majoritaire et contribue à l’acquisition d’un phénotype de multi-résistance. Cet
efflux peut être dépendant des transporteurs ABC, qui expulsent la drogue en dehors de la cellule de
manière active. Moins décrit, l’efflux peut aussi dépendre de la protéine MVP, élément majeur des
voûtes présentes au niveau de la membrane nucléaire et du cytoplasme. La MVP peut favoriser
l’efflux des molécules en dehors du noyau. De manière dépendante ou non de MVP, une fois
dans le cytoplasme, les drogues peuvent aller dans des vésicules et sortir de la cellule par
exocytose. Ce mécanisme d’efflux original a été peu décrit mais représente un moyen alternatif pour la
cellule tumorale d’échapper aux traitements. Des arguments émergents suggèrent que le processus
de résistance ne dépend pas uniquement des cellules tumorales elles-mêmes mais aussi du
microenvironnement tumoral. Ainsi, nous avons formulé l’hypothèse que les adipocytes
pourraient contribuer à la résistance du cancer du sein à la chimiothérapie conventionnelle et
que cette résistance pourrait être amplifiée dans un contexte d’obésité.
Les deux revues ci-après, issues de notre laboratoire font un état des lieux sur le rôle des adipocytes
dans la progression tumorale mammaire et les conséquences cliniques de ce dialogue délétère,
notamment sur l’obésité.
120
Camille LEHUÉDÉ1,2#, Ikrame LAZAR1,2#, Laurence NIETO1,2, Yuan Yuan WANG1,2,
Ghislaine ESCOURROU3, Philippe VALET1,4, Catherine MULLER1,2*
Université de Toulouse, UPS, F-31077 Toulouse, France
Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale, CNRS UMR 5089, 205 route de Narbonne, BP 64182, F-31077
Toulouse, France
3Service d’Anatomie pathologique et Histologie-Cytologie, CHU, Hôpital Rangueil, 1, avenue Jean-Poulhes, TSA 50032,
31403 Toulouse, France.
4Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, INSERM U1048, F-31432 Toulouse, France
* Auteur correspondant : Pr Catherine MULLER – Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale, CNRS UMR
5089, 205 route de Narbonne, BP 64182, F-31077 Toulouse, France
Tel : 0561175932 / Fax : 0561175994 / mail : [email protected]
# Contribution équivalente
1
2
Explication du titre : Un dialogue bidirectionnel
s’établit entre les tumeurs et les cellules graisseuses
à proximité ce qui favorise la progression tumorale.
Ce dialogue pourrait être amplifié chez les sujets
obèses et expliquer ainsi l’agressivité des tumeurs
dans ce sous-groupe de patients.
RÉSUMÉ
Il est maintenant clairement établi que l’obésité favorise la survenue et affecte le pronostic de nombreux cancers dont le cancer du sein. En utilisant
le cancer su sein comme modèle, nous montrons
ici qu’un dialogue bidirectionnel s’établit entre les
cellules tumorales et le tissu adipeux à proximité.
Les adipocytes péritumoraux présentent une délipidation et une diminution des marqueurs adipocytaires, cellules que nous avons appelé CAAs pour
« Cancer-Associated Adipocytes ». Via leur capacité
à sécréter des molécules pro-inflammatoires, des
protéines de la matrice extra-cellulaire ou à libérer
ARTICLE ORIGINAL
Tissu adipeux et cancer :
une proximité dangereuse
des acides gras, les CAAs stimulent la prolifération,
la survie, les capacités invasives des tumeurs et favorisent la résistance aux traitements. Le propos de
cette revue est de décrire comment les adipocytes
affectent le comportement des tumeurs et de présenter les conséquences cliniques de ce dialogue délétère. Deux situations seront abordées. Tout
d’abord, l’obésité où le tissu adipeux présente des
modifications morphologiques et fonctionnelles
qui le rendent plus enclin à favoriser localement la
progression tumorale, pouvant expliquer le pronostic défavorable observé chez ces patientes.
D’autre part, le risque carcinologique du transfert
de graisse utilisé en chirurgie reconstructrice dans
le cancer du sein sera décrit au regard de ces nouveaux éléments de connaissance sur le dialogue
entre tissu graisseux et cancer.
Mots-clés : Obésité, Tissu adipeux, Cancer du
sein, Microenvironnement, Adipocytes péritumoraux.
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
1
ARTICLE ORIGINAL
Tissu adipeux et cancer : une proximité dangereuse
ABSTRACT
Several epidemiological studies demonstrate positive associations between the prevalence of obesity,
as judged by increased body mass index (BMI),
cancer incidence, and cancer-related mortality. We
have recently demonstrated that a bidirectional
crosstalk is established between breast cancer cells
and tumour-surrounding adipocytes. Tumour cell
secretions are able to modify tumour-surrounding
adipocytes to an activated state that we have named
Cancer-Associated Adipocytes (CAAs). CAAs, by
their ability to secrete proinflammatory molecules,
extracellular matrix proteins and to liberate free
fatty acids, stimulate tumor growth, survival, invasive capacities as well as resistance to treatment. The
purpose of this review is to emphasize the role that
adipose tissue might play by locally affecting breast
cancer cell behaviour and subsequent clinical consequences arising from this dialog. Two particular
clinical aspects are addressed: obesity that was identified as an independent negative prognosis factor
in breast cancer and the oncological safety of autologous fat transfer used in reconstructive surgery for
breast cancer patients.
Keywords: à nous transmettre, merci.
L’OBÉSITÉ INFLUENCE LA SURVENUE MAIS AUSSI
LE PRONOSTIC DE CERTAINS CANCERS
Au cours des dernières décennies, l’obésité est devenue
un problème de santé publique majeur. L’organisation
mondiale de la santé prévoit qu’en 2015, 3 milliards
d’adultes dans le monde seront en surpoids tandis que
700 millions seront obèses. Chaque année, environ 3
millions de personnes meurent du fait des complica2
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
tions de l’obésité et ces chiffres sont en constante progression. Si les complications métaboliques et cardiovasculaires de l’obésité sont maintenant connues du
grand public, le lien entre obésité et cancer reste lui largement ignoré. En 2003, une large étude épidémiologique publiée par le New England Journal of Medecine
établit pour la première fois qu’aux Etats-Unis, environ
14% des décès par cancer chez l’homme et 20% chez
la femme seraient dus à l’obésité [1]. Parmi les cancers
les plus fréquemment concernés, on trouve des cancers
digestifs (adénocarcinomes œsophagiens, cancers colorectaux et pancréatiques), des cancers gynécologiques
(endomètre, sein après la ménopause) ainsi que les cancers du rein [1]. Outre l’augmentation du nombre de
cancers, un des aspects du lien entre cancers et obésité
qui a retenu notre attention est l’impact de cette dernière sur le pronostic, en particulier dans le cancer du
sein. En effet, dans les carcinomes mammaires, l’obésité
est un facteur indépendant de mauvais pronostic [2],
les femmes obèses présentant une diminution de la survie globale, une diminution de la survie sans maladie
ainsi qu’une augmentation des métastases. Ce caractère
péjoratif semble indépendant de la ménopause, du
stade de la tumeur et de son statut hormonal [pour
revue [2]; [3]; [4]]. Il existe incontestablement des facteurs non biologiques qui pourraient expliquer ce résultat, en particulier des retards de diagnostic et des
difficultés à utiliser une approche thérapeutique adaptée tel que le sous-dosage de la chimiothérapie [5, 6].
Cependant, des arguments convaincants montrent à
l’heure actuelle que l’hôte, c’est à dire le sujet obèse,
pourrait conduire à des modifications des propriétés de
la tumeur à la faveur d’une augmentation de son agressivité [7] et [5].
Une des particularités du cancer du sein est sa proximité avec le tissu adipeux (TA), un contact physique
s’établissant entre TA et cancer dès que ce dernier devient invasif (figure 1). Ces vingt dernières années, il a
clairement été montré que la progression tumorale dépend d’une interaction dynamique avec les cellules
« normales » entourant la tumeur [8]; [9]. Ces cellules
normales, encore appelées cellules du microenvironnement ou stroma, sont activées localement ou recrutées
par la tumeur. L’importance dans la progression tumo-
Tissu adipeux et cancer : une proximité dangereuse
Figure 1. La proximité entre tissu adipeux et cellules
tumorales est retrouvée dans les cancers du sein invasif.
Coupe histologique de cancer mammaire après coloration à l’Hématoxyline-Eosine. Le tissu adipeux est
noté TA, la tumeur T. Les flèches indiquent des zones
représentatives ou les cellules tumorales sont au
contact du tissu adipeux.
rale de certaines de ces cellules telles que les fibroblastes
associés au cancer (CAF pour Cancer Associated Fibroblast) ou encore des macrophages (TAM pour
Tumor Associated Macrophage) a été clairement décrite [10]; [11]. Ainsi, dans ce contexte, parmi les cellules qui constituent le stroma tumoral, les cellules
adipeuses sont probablement celles dont le rôle a été le
moins bien caractérisé alors qu’ils représentent le type
cellulaire prédominant du microenvironnement des
carcinomes mammaires. Les adipocytes matures représentent les cellules majoritaires du TA qui contient
aussi, dans une fraction dite « stroma vasculaire », d’autres cellules telles que des progéniteurs (Adipose Derived Stem Cells ou ADSCs et préadipocytes), des
fibroblastes, des macrophages, des lymphocytes, des
péricytes ainsi que des cellules endothéliales [12]. L’adipocyte gère les fluctuations énergétiques induites par
l’apport alimentaire ou les états de jeûne en stockant
l’énergie sous forme de triglycérides ou en la libérant
sous forme d’acides gras (AG) [13]. Toutefois, à côté
de sa fonction de réservoir d’énergie, l’adipocyte est
également une cellule endocrine active qui sécrète une
grande variété de molécules (appelées adipokines), incluant des hormones, des facteurs de croissance, des
CAMILLE LEHUÉDÉ & COLL
chimiokines ou des molécules pro-inflammatoires [12],
clairement susceptible d’influencer le comportement
des tumeurs. Ainsi, l’hypothèse principale de nos travaux est que le dialogue local entre adipocytes et cellules tumorales pourrait influencer la survie, la
prolifération et le potentiel métastatique de ces dernières, cet effet pouvant être exacerbé au cours de l’obésité où les sécrétions adipocytaires sont altérées [12].
RÔLE DES ADIPOCYTES PÉRI-TUMORAUX
DANS LA PROGRESSION TUMORALE :
LE CONCEPT DE CANCER-ASSOCIATED
ADIPOCYTES (CAAS)
Afin d’étudier l’influence des adipocytes péritumoraux,
nous avons mis en place au laboratoire un système de
coculture entre cellules cancéreuses et adipocytes, les
deux populations étant séparées par un insert autorisant le passage de facteurs solubles (figure 2). Après
trois à cinq jours de coculture, nous avons étudié le
comportement de ces cellules tumorales « éduquées »
par les adipocytes. Parmi les différentes caractéristiques
des tumeurs ainsi modifiées, nous avons retrouvé une
augmentation de leurs propriétés invasives à la fois in
vitro et in vivo, qu’il s’agisse de cellules exprimant ou
non le récepteur aux œstrogènes (RE). Ainsi, des cellules tumorales mammaires « éduquées » par des adipocytes et injectées dans la queue d’une souris
présentent une capacité à former des métastases pulmonaires très fortement augmentée [14]. Comment les
adipocytes peuvent-ils influencer le comportement des
tumeurs ? Quelle que soit la lignée de cancer du sein
utilisée, ces adipocytes subissent d’importantes modifications. En effet, ils présentent une délipidation partielle et une diminution de l’expression des marqueurs
adipocytaires. Cette « dédifférenciation » s’accompagne
d’un état d’activation marqué par la surexpression de
cytokines pro-inflammatoires (interleukine 6 ou IL6,
interleukine 1β ou IL1β, Tumor Necrosis Factorα ou
TNFα) ainsi que de protéines de la matrice extra-cellulaire (MEC) et de son remodelage. Fait majeur, nous
avons montré que ces adipocytes modifiés sont retrouvées au front invasif des tumeurs humaines (figure 2),
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
3
ARTICLE ORIGINAL
Tissu adipeux et cancer : une proximité dangereuse
Figure 2. Le dialogue entre les adipocytes et les cellules tumorales induisent des modifications phénotypiques
caractéristiques dans les deux populations.
A, Le dialogue entre adipocytes et cellules cancéreuses est étudié à l’aide d’un système de coculture en 2D ou
les deux populations sont séparées par un insert permettant le passage des facteurs solubles entre les deux
compartiments. Le phénotype des cellules tumorales et des adipocytes cocultivés est comparé respectivement
à des cellules tumorales ou à des adipocytes cultivés seuls. B, Après coculture, les cellules tumorales présentent
des caractéristiques différentes dont une augmentation de l’invasion. Cette augmentation de l’invasion est illustrée in vitro par un marquage de l’actine par une sonde fluorescente en rouge (panneau du haut). Les cellules
cancéreuses non cocultivées (NC) montrent une organisation en îlot qui rappelle l’acinus mammaire alors que
les cellules cocultivées (C) se séparent, s’étalent sur le support et montrent des extensions membranaires, modifications caractéristiques d’un phénotype invasif. In vivo (panneau du bas), les poumons des souris injectées
par voie veineuse avec des cellules cancéreuses cocultivées (C) présentent des métastases (flèches blanches)
dont le nombre et la taille sont fortement augmentés comparées aux cellules contrôles non cocultivées (NC).
C, Les adipocytes cultivés in vitro (panneau du haut) sont marqués à l’huile rouge (marquage des lipides neutres)
et observés au microscope. Les adipocytes cocultivés (C) présentent une diminution franche du nombre et de
la taille des goutelettes lipidiques par rapport au contrôle non cocultivé (NC).Coupes histologiques de tissu
adipeux à distance (TAD) ou péritumoral (TAP) de carcinome mammaire. Le phénotype « CAA »observé in
vitro est retrouvé au front invasif dans ces tumeurs humaines.
NC : non cocultivés, C : cocultivés, TAD : tissu adipeux à distance de la tumeur, TAP: tissu adipeux péritumoral.
soulignant ainsi la relevance clinique des résultats obtenus dans le système de coculture [14].
Quels sont les médiateurs les plus importants expliquant l’influence des CAAs sur la tumeur ? Tout
d’abord l’inflammation et en particulier l’IL6. En effet,
dans une série de 32 échantillons comparant les carac4
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
téristiques des adipocytes péritumoraux à des adipocytes normaux issus de mammoplastie de réduction,
nous avons retrouvé une augmentation très importante
de l’IL6 (7.5 fois) dans les CAAs. De façon très intéressante, le niveau d’expression de l’IL6 dans les CAAs
est corrélé à la taille des tumeurs et à l’envahissement
Tissu adipeux et cancer : une proximité dangereuse
comme constituants des membranes plasmiques,
comme molécules de signalisation mais aussi comme
source d’énergie pour les tumeurs. En effet, un ensemble de travaux récents montrent que les tumeurs, outre
le glucose, pourraient utiliser les AGs comme substrat
énergétique au travers de la β-oxydation des lipides
qui a lieu dans la mitochondrie [21]. Ces résultats suggèrent qu’il pourrait exister une véritable symbiose métabolique entre les adipocytes (« donneurs d’énergie »)
et les cellules tumorales (« receveuses »). S’ils étaient
confirmés, l’interaction délétère entre adipocytes et
cancer pourrait être efficacement interrompue via
l’inhibition du transfert de lipides mais surtout via
l’inhibition de la β-oxydation des lipides, des molécules comme l’etomoxir étant déjà connues pour exercer cet effet [21]. Le dialogue paracrine entre
adipocytes et cancer fait aussi intervenir d’autres adipokines importantes telles que la leptine et l’adiponectine qui n’ont pas été abordées dans cette revue mais
que le lecteur pourra retrouver dans les revues suivantes
[22] ; [23] ; [24]. L’ensemble de ces résultats montre
donc qu’il existe un dialogue permanent entre adipocytes et cancer du sein favorisant la prolifération tumorale, la survie et surtout l’invasion locale et à
distance [3] ; [4]. L’interaction entre cellules tumorales
mammaires et TA ne se limite pas aux adipocytes matures puisque des travaux récents montrent que les précurseurs adipocytaires sont eux aussi capables de
participer activement à l’environnement de la tumeur,
soit en générant des cellules proches des CAFs qui vont
faire partie de la réaction desmoplasique, soit en favorisant l’angiogenèse tumorale (pour une revue détaillée,
le lecteur est invité à se référer à [4]). Finalement, les
CAAs sont également impliqués dans des processus de
radio- et chimiorésistance. En effet, nous avons montré
grâce au système de coculture précédemment décrit
que les cellules tumorales mammaires cocultivées avec
des adipocytes présentaient une radiorésistance associée
à une diminution de la mort post-mitotique [25]. Cet
effet semble dépendant de l’IL6 sécrétée par les cellules
tumorales, sécrétion autocrine qui est stimulée par la
présence d’adipocytes. De la même façon, il a été montré que des facteurs solubles d’origine adipocytaire protègent des cellules de leucémie aiguë lymphoblastique
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
CAMILLE LEHUÉDÉ & COLL
ganglionnaire mais non à l’expression du RE, du type
ou du grade de ces dernières [14]. Dans notre modèle
de coculture, le blocage par des anticorps spécifiques
de l’IL6 adipocytaire diminue l’effet pro-invasif des
adipocytes, confirmant l’importance de l’inflammation
dans le dialogue TA/cancer. Outre l’inflammation,
l’importance des protéines de la MEC ou de son remodelage a été soulignée par différentes équipes. Une
des protéines de la matrice qui est fortement exprimée
par les adipocytes péritumoraux et qui favorise la croissance des tumeurs mammaires in vivo est le collagène
VI (COL6) [15]. De plus, il a été récemment montré
qu’un des fragments de clivage du collagène, l’endotrophine, agissait comme une molécule de signalisation
et augmentait la fibrose, l’angiogenèse et l’inflammation dans le microenvironnement des tumeurs mammaires favorisant ainsi l’agressivité tumorale et en
particulier l’apparition de métastases [16]. Les CAAs
expriment aussi la MMP11 (ou Stromelysine 3) qui
appartient à la famille des métalloprotéases [17]. L’expression de cette protéine de remodelage de la MEC
par les CAAs favorise la progression tumorale via sa capacité à cliver la MEC (étape importante pour l’invasion), mais aussi certains de ces substrats, les rendant
ainsi plus actifs [18]. C’est le cas du COL6 puisqu’il a
été montré que le COL6 est un substrat de la MMP11
[18]. La dernière caractéristique des CAAs, et qui pourrait être la plus originale, est la perte des AG contenus
dans les gouttelettes lipidiques, perte que nous avons
observé in vitro et in vivo (Dirat et al, 2011 ; voir figure
2). Nous avons récemment montré au laboratoire que
ces AGs libérés par les adipocytes sont transférés dans
les cellules tumorales (Wang et al, résultats non publiés). Ce même dialogue métabolique a été montré
dans le cancer de la prostate [19] et dans le cancer de
l’ovaire disséminé [20]. Les cellules de cancer de
l’ovaire disséminent fréquemment au niveau de
l’omentum, région péritonéale riche en adipocytes.
Sous l’effet d’un processus de lipolyse, les adipocytes
se délipident, et les tumeurs ovariennes se chargent
ainsi en lipides relargués qu’elles accumulent sous
forme de gouttelettes [20]. Ce transfert de lipides est
important pour la croissance de la tumeur dans
l’omentum [2]. Ces AGs pourraient être utilisés
5
ARTICLE ORIGINAL
Tissu adipeux et cancer : une proximité dangereuse
(LAL) de l’effet cytotoxique de la vincristine [26].
Cette protection vis-à-vis des médicaments antitumoraux a été retrouvée pour d’autres types de molécules
(dexamethasone, daunorubicine et nilotinib), ce qui
suggère l’émergence d’un phénotype de résistance
pléiotropique (ou « multidrug résistance ») qui pourrait
dépendre, dans le cadre des LAL, d’une diminution de
la mort par apoptose [26]. Enfin, l’inhibition de l’endotrophine, le produit de clivage du COL6 sensibilise
les tumeurs au cisplatine [27]. L’ensemble des modifications résultant de l’interaction entre cellules tumorales et adipocytes est résumé dans la figure 2. Du fait
de la composition de la glande mammaire, la plupart
des travaux concernant l’interaction entre TA et cancer
ont été consacrés aux cancers du sein. Il n’en demeure
pas moins que la plupart des cancers invasifs va se retrouver à un moment donné de l’histoire de la maladie
à proximité du TA. C’est le cas du cancer de la prostate
invasif qui va envahir la graisse périprostatique, du cancer du côlon qui va se retrouver au contact de la graisse
périviscérale, du cancer de l’ovaire qui dissémine au niveau de l’omentum ou du mélanome qui va rejoindre
les couches profondes du derme. Dans toutes ces situations, une délipidation et une dédifférentiation partielle des adipocytes est observée ([28] et résultats de
notre équipe non publiés). Certaines modifications
plus spécifiques identifiées dans le cancer du sein sont
retrouvées dans d’autres types de cancer comme par
exemple l’augmentation de l’IL6 dans la graisse périprostatique [29]. Le dialogue métabolique apparaît
quant à lui assez ubiquitaire [28]. Cette « proximité
dangereuse » débouchant sur un dialogue délétère
pourrait donc permettre d’aboutir à des concepts plus
généraux en cancérologie et surtout au développement
de stratégies thérapeutiques d’application élargie.
LE DIALOGUE LOCAL ENTRE ADIPOCYTES
ET CANCER EXPLIQUE-T-IL LES LIENS DÉLÉTÈRES
ENTRE OBÉSITÉ ET CANCER ?
Il existe donc un lien maintenant établi entre l’obésité
et le pronostic du cancer du sein, ce lien semblant aussi
exister pour d’autres cancers tels que le cancer de la
6
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
prostate ou du colon [2]. Comme montré précédemment, l’ensemble de nos résultats ainsi que ceux de nos
collègues supportent le concept innovant selon lequel
les adipocytes participent à un cercle vicieux, initié par
les cellules cancéreuses et favorable à la progression tumorale [3] ; [4] ; [24]. Notre hypothèse est que les adipocytes présents à proximité des tumeurs seraient, chez
l’obèse, encore plus enclins à stimuler la dissémination
locale et à distance ce qui pourrait expliquer le pronostic défavorable observé chez ces patients [7]. Chez le
sujet obèse, le nombre (hyperplasie), la taille (hypertrophie) ainsi que le profil de sécrétion des adipocytes
est altéré [24]. Il est maintenant clairement établi que
le TA viscéral (TAV), c’est à dire présent dans les
couches profondes de l’abdomen, des sujets obèses présente un état d’inflammation dit de « bas bruit » participant aux nombreux effets délétères métaboliques et
cardiovasculaires de l’obésité [30] ; [31]. Cet état inflammatoire est marqué par une augmentation de la
sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (dont l’IL6),
et par une infiltration de macrophages entourant le
plus souvent des adipocytes nécrotiques, structure en
couronne encore appelée « Crown-like structures » ou
CLS [12]. Enfin, dans le TAV de sujets obèses, l’expression des composants de la MEC est modulée (afin
de s’adapter à l’expansion hypertrophique des adipocytes) pouvant créer un état local profibrotique. Si l’on
résume, on trouve donc dans le TAV d’un individu
obèse, indépendamment de tout cancer, des modifications qui sont présentes dans les CAAs telles que l’inflammation, la fibrose et une augmentation de la
libération d’AGs (figure 3). Ainsi ce terrain pourrait
être tout à fait favorable à un dialogue amplifié avec la
cellule tumorale. Il est important ici de souligner que
l’ensemble de ces modifications a été décrit pour le
TAV. De façon très intéressante deux études récentes
montrent que le tissu adipeux mammaire chez l’obèse
présente des similitudes par rapport au TAV. Une hypertrophie adipocytaire, proportionnelle à l’IMC, est
également observée dans le TA mammaire, ainsi qu’un
état inflammatoire, caractérisé par la présence de CLS
et l’augmentation de l’expression des cytokines proinflammatoires [32] [33]. Ces résultats sont donc tout à
fait en faveur de l’hypothèse proposée dans le cancer
CAMILLE LEHUÉDÉ & COLL
Tissu adipeux et cancer : une proximité dangereuse
Figure 3 : Dialogue adipocyte/cancer dans un contexte d’obésité.
L’hyperplasie et l’hypertrophie des adipocytes rencontrées dans le tissu adipeux (TA) des sujets obèses ont pour
conséquences la modification des sécrétions adipocytaires, l’apparition d’une fibrose et un état sub-inflammatoire. Ces modifications pourraient exacerber le dialogue entre ces deux composants, expliquant le pronostic
défavorable observé pour les patients obèses. L’intensité de la coloration rouge représente le degré d’agressivité
des tumeurs.
du sein qui reste notre modèle de prédilection. Les modèles animaux offrent une opportunité intéressante de
valider cette hypothèse. Ainsi, l’équipe de Stephen
Hursting a récemment montré que l’implantation orthotopique dans la glande mammaire de lignées triple
négatives (M-Wnt) dans des souris rendues obèses par
un régime hyperlipidique, entraine une augmentation
de la croissance tumorale, par comparaison à un groupe
témoin. A l’inverse, des souris soumises à une restriction calorique présentent une diminution significative
de la taille tumorale, comparée au même groupe témoin [34]. De la même manière, l’équipe de L. Miele
a montré que la progression tumorale mammaire était
également augmentée dans des souris obèses transplan-
tées avec une lignée ER+, E0071, ce qui était associé à
une augmentation de l’angiogenèse tumorale consécutive à une sécrétion accrue de VEGF [35]. Les mécanismes moléculaires impliqués dans ces effets restent
encore à caractériser de façon fine à la fois dans des tumeurs humaines, dans des modèles murins et dans des
modèles de coculture utilisant du TA isolé à partir de
sujets obèses et normopondéraux. Enfin, si dans la progression tumorale nous pensons que la tumeur est probablement plus encline à utiliser le TA à proximité
(effet paracrine), l’importance des mécanismes endocrines ne doit pas être négligée en particulier dans les
étapes initiales de la carcinogenèse. L’obésité et les modifications métaboliques qui y sont associées pourraient
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
7
ARTICLE ORIGINAL
Tissu adipeux et cancer : une proximité dangereuse
favoriser la carcinogenèse via l’insulino-résistance, les
modifications des taux d’adipokines circulantes (excès
de sécrétion de leptine et de cytokines pro-inflammatoires, défaut de sécrétion d’adiponectine). L’augmentation de la production d’œstrogènes pour les cancers
gynécologiques est aussi à prendre en compte, le TA
étant pourvu d’une activité d’aromatisation des androgènes en œstrogènes, aspect important surtout en période post-ménopausique. Le lecteur intéressé par les
facteurs endocrines pouvant contribuer à la carcinogenèse pourra lire les revues suivantes [24] ; [23] ; [36].
RISQUE ONCOLOGIQUE DE L’UTILISATION
DE TISSU ADIPEUX EN CHIRURGIE
RECONSTRUCTRICE ?
Le rôle des adipocytes dans la progression tumorale,
notamment dans le cancer du sein peut également
avoir un impact dans l’utilisation de l’injection de TA
autologue dans des processus de chirurgie réparatrice
après une mastectomie partielle ou totale. Cette technique, appelée lipotransfert ou lipofilling permet de
« combler » les défauts, notamment d’irrégularité et le
manque de volume ou, plus rarement, de reconstruire
entièrement un sein. La simplicité, les résultats esthétiques et plastiques de cette méthode suscitent un intérêt croissant [37]. Cette technique, développée par
Sydney R. Coleman et connue sous le nom de « technique de Coleman » consiste à prélever du TA sous-cutané, classiquement au niveau de l’abdomen ou des
cuisses et à le réinjecter dans le parenchyme mammaire,
de la même patiente après une courte centrifugation,
afin d’éventuellement éliminer l’huile, l’excès de fluides
et les contaminants [37] [38]. Ainsi, la préparation administrée contient de nombreux types cellulaires présents dans le tissu adipeux comme des adipocytes et
des précurseurs adipocytaires susceptibles de favoriser
la progression tumorale [39]. En outre, on sait que la
chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie ne sont
pas toujours suffisantes pour éradiquer toutes les cellules tumorales lors du traitement et de nombreuses
études ont montré la présence de cellules quiescentes,
« en dormance », cellules potentiellement très sensibles
8
CANCERS AU FÉMININ • 2013 • N° 1
aux changements de leur microenvironnement [40].
Ainsi le risque carcinologique de cette technique doit
être évalué, d’autant plus qu’un article récent montre
chez la souris que le matériel utilisé pour le lipofilling
pouvait, après tumorectomie, favoriser l’apparition de
métastases secondaires [41]. Dans cette étude, les auteurs attribuent le risque carcinologique à une sous-population de cellules souches capables de favoriser la
vascularisation tumorale. Une étude clinique rétrospective avec un groupe témoin a été publiée récemment
par l’Institut Européen du Cancer de Milan. Cette
étude ne montre pas de différence significative du taux
de rechutes entre les deux groupes, toutefois une augmentation des rechutes chez les patientes ayant un cancer in situ a été noté dans le groupe ayant reçu un
lipofilling [42]. Une autre étude rétrospective avec
groupe témoin a été réalisée très récemment par la
même équipe, centrée uniquement sur les patientes
présentant des lésions intra-épithéliales, étude qui
confirme les résultats précédents [43]. Si aucune
conclusion définitive ne peut être tirée de ces premiers
travaux (car elles concernent un faible nombre de patientes), des études supplémentaires sur des échantillons plus importants doivent être impérativement
réalisées afin de confirmer ou d’infirmer les risques de
cette technique sur les possibilités de récidives locales
des cancers du sein in situ traités par tumorectomie.
Enfin, les améliorations constantes de cette technique
avec notamment l’apport de cellules souches adipocytaires nécessitent aussi des investigations cliniques spécifiques si l’on s’en réfère à la potentielle dangerosité
des cellules souches révélée par les études effectuées
chez la souris [41] [39] [44].
CONCLUSION
De nombreux arguments soulignent maintenant le rôle
du tissu adipeux dans le cancer, notamment le cancer
du sein. Ce tissu complexe, majoritairement composé
d’adipocytes, peut être modifié dans des contextes pathologiques en particulier l’obésité. L’ensemble de nos
résultats montre le dialogue bidirectionnel néfaste qui
s’instaure entre les cellules tumorales mammaires et les
adipocytes présents à proximité des tumeurs, influençant notamment leur capacité métastatique [14]. Ces
adipocytes « activés » par les cellules tumorales ou
CAAs présentent des modifications importantes,
comme une délipidation, l’acquisition d’un phénotype
inflammatoire et profibrotique [14] [20]. Comprendre
et cibler les acteurs impliqués dans le dialogue entre
cellules tumorales et adipocytes permettraient d’apporter un bénéfice thérapeutique important pour les patients atteints de cancer en particulier dans un contexte
d’obésité.
REMERCIEMENTS
Les travaux effectués dans nos équipes sont soutenues
par l’Institut National du Cancer (INCA PL 2006–
035 et INCA PL 2010-214 GE, PV et CM), La Ligue
contre le Cancer Midi-Pyrénées (Comité du Lot, de la
Haute-Garonne et du Gers, CM), la Fondation de
France (PV et CM), l’Association pour la Recherche
sur les Tumeurs Prostatiques ARTP (CM) and l’Université de Toulouse (Appel d’offre du conseil scientifique 2009, CM).
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Cancer Letters 324 (2012) 142–151
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Cancer Letters
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Mini-review
Adipose tissue and breast epithelial cells: A dangerous dynamic duo in breast cancer
Yuan-Yuan Wang a,b,c, Camille Lehuédé a,b,d, Victor Laurent a,b, Béatrice Dirat a,b,d, Stéphanie Dauvillier a,b,
Ludivine Bochet a,b,d, Sophie Le Gonidec a,d, Ghislaine Escourrou e, Philippe Valet a,d, Catherine Muller a,b,⇑
a
Université de Toulouse, UPS, IPBS, F-31077 Toulouse, France
Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale, CNRS UMR 5089, 205 route de Narbonne, BP 64182, F-31077 Toulouse, France
c
Department of Endocrine and Breast Surgery, The First Affiliated Hospital of Chongqing Medical University, Chongqing, China
d
Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, INSERM U1048, F-31432 Toulouse, France
e
Service d’Anatomo-Pathologie, Hôpital de Rangueil, 1, avenue Jean-Poulhes, TSA 50032, 31403 Toulouse, France
b
a r t i c l e
i n f o
Article history:
Received 28 March 2012
Received in revised form 14 May 2012
Accepted 16 May 2012
Keywords:
Adipose tissue
Breast cancer
Microenvironment
Obesity
Inflammation
a b s t r a c t
Among the many different cell types surrounding breast cancer cells, the most abundant are those that
compose mammary adipose tissue, mainly mature adipocytes and progenitors. New accumulating recent
evidences bring the tumor-surrounding adipose tissue into the light as a key component of breast cancer
progression. The purpose of this review is to emphasize the role that adipose tissue might play by locally
affecting breast cancer cell behavior and subsequent clinical consequences arising from this dialog. Two
particular clinical aspects are addressed: obesity that was identified as an independent negative prognostic factor in breast cancer and the oncological safety of autologous fat transfer used in reconstructive surgery for breast cancer patients. This is preceded by the overall description of adipose tissue composition
and function with special emphasis on the specificity of adipose depots and the species differences, key
experimental aspects that need to be taken in account when cancer is considered.
Ó 2012 Elsevier Ireland Ltd. All rights reserved.
1. Introduction
There is now cumulative evidence that cells immediately adjacent to a tumor are not only passive structural elements but also
active actors in tumor progression (for reviews [1–3]). The tumor
mass is undoubtedly a multifaceted show, where different cell
types, including neoplastic cells, fibroblasts, endothelial and
immune-competent cells, interact with one another continuously
to favor tumor progression [1,4]. The carcinoma stroma shares
many traits with conditions of chronic inflammation or wound
healing and accordingly, tumors have been described as ‘‘wounds
that never heals’’ [5]. Infiltration of inflammatory cells including
T cells, neutrophils and macrophages, among others, is a very common feature in breast cancer lesions [6,7]. In addition, it is becoming increasingly clear that cancer-associated fibroblasts (CAFs) are
also prominent modifiers of breast cancer progression [2].
Among the many different cell types surrounding breast cancer
cells, the most abundant are those that compose mammary adipose tissue (MAT) (see Fig. 1), mainly mature adipocytes and progenitors (preadipocytes and Adipose-Derived Stem cells [ADSCs]).
For a long time, MAT has not been considered more than a casual
⇑ Corresponding author at: Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale,
CNRS UMR 5089, 205 route de Narbonne, BP 64182, F-31077 Toulouse, France. Tel.:
+33 561175932.
E-mail address: [email protected] (C. Muller).
0304-3835/$ - see front matter Ó 2012 Elsevier Ireland Ltd. All rights reserved.
http://dx.doi.org/10.1016/j.canlet.2012.05.019
observer, and certainly not a disease modifying entity. However,
recent accumulating evidences bring the tumor-surrounding adipose tissue into the light as a key component of breast cancer progression. Both progenitors and mature adipocytes are not passive
towards breast cancer cells and exhibit specific traits that begin
to be characterized, as their ability to contribute to local inflammation through IL-6 secretion [8,9]. The effect of MAT does not appear
to be limited to tumor progression but may also affect the early
stages of carcinogenesis and the response to treatment of established tumors [10].
Studying the multifaceted role of MAT in breast cancer is of
major clinical importance. In fact, obesity has recently emerged
as an independent negative prognosis factor for breast cancer independently of menopause status [11,12]. This relationship has major
consequences in public health since the prevalence of overweight
and obesity has been increasing worldwide over the past decades
and reaches alarming dimensions. According to the World Health
Organization (WHO), by 2015 there will be 3 billion overweight
and 700 million obese adults worldwide. Although not demonstrated experimentally, one might reasonably speculate that the
positive contribution of MAT into tumor progression might be
amplified in obese women, therefore explaining in part the poor
prognosis observed in this subset of patients. The expected striking
increase in the incidence of these aggressive cancers in the near
future related to obesity turns the knowledge of this field of great
impact. Another clinical consequence of the experimental studies
Y.-Y. Wang et al. / Cancer Letters 324 (2012) 142–151
Ad
IF
IF
IF
C
Fig. 1. In breast cancers, early local tumor invasion results in immediate proximity
of cancer cells to adipose tissue. Histological examination of an invasive breast
tumor after H&E staining (original magnification X 200). Ad, adipose tissue; IF,
invasive front; C, tumor center. Note that at the invasive front, the number and size
of adipocytes are reduced (indicated by arrows).
on the crosstalk of epithelial cells and MAT concerns the safety of
autologous fat transfer, also defined as lipofilling procedures, used
to improve the results of the total or partial reconstruction in
breast cancer patients [13].
The purpose of this review is to emphasize the role that MAT
might play by locally affecting breast cancer cell behavior and subsequent clinical consequences arising from this dialog. This will be
preceded by the overall description of adipose tissue (AT) composition and function with special emphasis on the specificity of adipose depots and the species differences, key aspects that need to be
taken in account when cancer is considered. Of note, AT constitutes
an active endocrine organ that can have far-reaching effects on the
physiology of other tissues. To understand the endocrine effect of
adipose tissue on breast cancer the reader is referred to reviews
on that topic [14,15].
143
involved mainly in the control of weight regulation, the BAT is
the main tissue regulating thermogenesis in response to food intake and cold. WAT, which will be covered in this review, is mainly
comprised of adipocytes, although other cell types contained in the
so-called stroma vascular fraction (SVF) contribute to its growth
and function, including ADSCs, preadipocytes, lymphocytes, macrophages, fibroblasts and vascular endothelial cells [16]. Mature
white adipocytes have a spherical shape and a single lipid droplet,
surrounded by a reduced rim of cytoplasm, which essentially occupies the fat cell volume (see Fig. 2). Mature adipocytes, first
thought as energy-storing cells, have emerged this last decade as
highly endocrine cells which are able to secrete hormones, growth
factors, chemokines or pro-inflammatory molecules, an heterogeneous group of molecules termed «adipokines» [16]. Traditionally,
the two major adipose depots considered and the more extensively
studied are the visceral (VAT) and subcutaneous (SAT) adipose tissues. Differences between adipocytes from visceral and subcutaneous depots have been recognized for many years including their
unique profile of adipokines production (for review see, [16]). In
addition, VAT adipocytes exhibit higher rates of fatty acid turnover
and lipolysis, and are less responsive to the anti-lipolytic effects of
insulin and catecholamines than SAT adipocytes [17]. There is
clearly a different impact on VAT versus SAT on human health. Increase in VAT is particularly linked to obesity-related complication
such as type 2 diabetes, cardiovascular diseases and dyslipidemias
whereas, storage of fat in subcutaneous adipose tissue (SAT) is
linked to a lower risk for such conditions [16]. Accumulating evidence indicates that a state of chronic low-grade inflammation
has a crucial role in the pathogenesis of obesity-related metabolic
dysfunction in intra-abdominal adipose depots as opposed to subcutaneous depots. Accordingly, obese subjects were found to harbor increased AT macrophage content mainly in visceral depots
[16,18].
2.2. What are the specificities of mammary adipose tissue?
2. White adipose tissues: common features and differences,
consequences on breast cancer studies
2.1. Characterization of white adipose tissues: common features and
depot-specific differences in obesity conditions
Mammals have two main types of adipose tissue: white adipose
tissue (WAT), and brown adipose tissue (BAT), each of which possesses unique cell autonomous properties. While WAT is specialized in storing energy and is an important endocrine organ
Normal Mammary Adipose Tissue
The different impact of visceral versus subcutaneous fat on
health during obesity conditions highlights an important concept
in adipose tissue biology, namely, that fat in different body locations exhibits distinct features and functional characteristics.
Regarding this later point, what is the specificity of MAT? The
mammary gland is comprised of myoepithelial and luminal epithelial cells embedded in a complex stroma termed mammary fat pad
composed predominantly of fibroblasts and adipocytes, and cells of
both the interspersed vasculature and lymphatic systems [19]. A
In vitro differentiated preadipocytes
Fig. 2. Differences between in vivo mature adipocytes and in vitro differentiated cells. Left panel, Histological examination of normal mammary adipose tissue after H&E
staining (original magnification X 400). Note that mature white adipocytes have a single lipid droplet (in white), which essentially occupies the fat cell volume surrounded by
a reduced rim of cytoplasm. Right panel, phase contrast microscopy of preadipocytes cells after differentiation into mature adipocytes. Note that the differentiated cells have a
rounded shape with multiple lipid droplets in the cytoplasm.
144
Y.-Y. Wang et al. / Cancer Letters 324 (2012) 142–151
long-standing line of evidence suggests that, at least in rodents,
mammary fat pad is essential for the post-natal development of
mammary epithelium by providing signals mediating ductal morphogenesis [19,20]. Adipocytes within the mammary fat pad specifically participate to the development of the normal mammary
gland. For example, it has been shown that the total absence of
breast fat in transgenic mice prevents normal mammary gland
development [21]. The mammary adipocytes are very active during
the transitions from pregnancy to lactation and into involution
(corresponding to the post-lactation regression of mammary epithelium) underlying their responsiveness to local signals from
the epithelium [22]. Briefly, during lactation, mammary adipocytes
in close proximity to epithelial cells exhibit rapid depletion of their
lipid store due to enhanced lipolysis. By contrast, the involution
period is associated to a refilling of mammary adipocytes that is
completed approximately within 4 days. Intimate and bidirectional
interaction with adjacent epithelium is one of the hallmarks of
mammary adipocytes, suggesting that this dialog might persist in
physiopathological conditions such as cancer. It is also very important to underline that there is undoubtedly species differences concerning the composition and function of mammary fat pad
between humans and rodents that should be taken in account
when results obtained in rodents are extrapolated to humans. In
contrast to rodents where the mammary fat pad consists primarily
of adipocytes, human mammary adipose tissue is extensively
interlaced with a network of fibroblasts and associated connective
tissue [20]. Therefore, in murine mammary glands, the adipocytes
are immediately adjacent to the ductal epithelial cells, whereas in
human mammary glands, a fibrous layer separates the two cell
types. In addition, it has been clearly shown that human mammary
epithelium transplanted into the mammary fat pad of mice did not
grow out unless human stromal fibroblasts are incorporated into
the cleared fat pad [23].
2.3. Models used to study the AT/breast cancer crosstalk: from
established preadipose cell lines to freshly isolated cells
These specificities in terms of depots as well as species raise the
question of the source of adipose cells that should be used in
experimental studies to study the breast cancer/adipose tissue
connection. The detailed description of all the available human
and murine models can be found in the extensive review recently
written by Lafontan [24]. For feasibility reasons, the most common
in vitro models used are the murine preadipocyte cell lines 3T3-L1
and 3T3-F442A cells. These cell lines were clonally isolated from
Swiss 3T3 cells (derived from disaggregated 17- to 19-day mouse
embryos). This clonality circumvents donor-to-donor variability
of primary cells, providing standardized conditions [24,25]. They
exhibit a fibroblast-like morphology and are already committed
in the adipocyte lineage. Their differentiation into mature adipocytes can be achieved in vitro by the addition to confluent cells,
in a serum-containing medium, of adipogenic stimuli, including
glucocorticoids (dexamethasone), drugs that increase cyclic AMP
levels (IBMX) and insulin for 3T3-L1 and insulin alone for
3T3-F442A, that are committed to a later stage of adipocyte
differentiation [24,25]. Although these in vitro models share many
similarities with primary adipocytes—including triglycerides storage, expression of adipocyte-specific genes and responsiveness to
lipogenic and lipolytic factors, some differences persist. For example, triglycerides are stored in multiple lipid droplets in in vitro differentiated adipocytes in contrast to normal mature adipocytes
that exhibit a unique large lipid droplet (see Fig. 2). This ‘‘incomplete’’ differentiation might lead to a lower expression of some
genes and several adipocytes functions such as adipokines secretion. This is the case for example of leptin [26], an adipokine
involved in the stimulation of the proliferative and migratory
properties of cancer cells (see below). To circumvent these limits,
the use of long-term culture of 3T3-L1 differentiated on 3D polymeric scaffolds has been proposed [27]. In vivo transplantation
studies strongly reinforce the interest of these models, especially
the 3T3-F442A preadipose cell line. In fact, when implanted subcutaneously into athymic mice at an anatomic site devoid of adipose
tissue, the 3T3-F442A preadipocytes differentiate, and within few
weeks, fat pads morphologically similar to normal subcutaneous
adipose tissue developed at the site of injection [26]. An original
2D coculture system setup in our laboratory using human breast
cancer cell lines and in vitro differentiated 3T3-F442A adipocytes
mimics the adipocytes changes observed at the invasive front of
breast tumors [9], underscoring the validity of these mouse models
in cancer studies (see also below Section 3). More recently, a human multipotent adipose-derived stem cells (hMADS) cell line
was isolated from the adipose tissue of young donors and established in culture. When differentiated into adipocytes, the cells
show a lipolytic system similar to that reported in human mature
adipocytes, therefore representing a promising tool in adipocyte
biology [24]. Finally, mature adipocytes can be obtained from the
in vitro differentiation of the SVF of adipose tissues (that contains
ADSCs) from human and rodents in defined culture conditions
either in 2D or 3D culture systems [24,28].
A clear limitation of the use of these human and murine preadipocyte cell lines and primary precursors present in the SVF fraction is that they are not suitable models to study obesity-related
condition due to their inability to undergo hypertrophy in vitro.
Therefore, the use of mature adipocytes isolated from AT of lean
and obese subjects should be considered. In fact, adipocytes isolated from whole AT of either lean or obese (human or mouse) subjects exhibit similar features in vitro than in situ as far as they are
maintained in appropriate culture conditions. From a structural
point of view, isolated fat cells from obese are hypertrophied while
those obtained from lean are smaller. Isolated adipocytes from lean
and obese subject exhibit also functional differences in terms of lipid mobilization and adipokines secretion [29,30]. The isolation of
adipocytes from the extracellular matrix and the SVF fraction is a
technique available in many laboratories whatever the AT considered including MAT [9]. Briefly, collagenase treatment of AT release
the fat cells from extracellular matrix. Fat cells, owing to their own
fat content are floating whether the SVF fraction remains in the
pellet [24]. Coculture system using this source of cells to obtain insight into the crosstalk with tumor cell population is clearly limited by the fact that these isolated mature adipocytes cannot be
used for long terms culture. Isolated adipocytes in suspension in
an appropriate culture medium remain viable for approximately
24 h but after this period both survival and function are profoundly
altered [24]. Primary culture of AT explants represents a useful
alternative to both improve adipocyte viability and preserve the
entire tissue environment and structure. Several laboratories have
been using adipose tissue explants culture to study the influence of
various pharmacological or nutritional factors. Adipocytes can also
be isolated from the explants after the treatment in order to focus
on the fat cell itself [29]. However, such a tri-dimensional structures in vitro do not allow an accurate oxygen and nutrients supply
during long -term periods leading to hypoxia-induced alterations
of adipocyte function such as an increased anaerobic glycolysis
or TNF-a accumulation [31]. Therefore, adipose tissue explants
must be considered as useful over less than 48 h period after culture. Again, 3D culture of isolated adipocytes from lean and obese
subjects on various scaffolds remains the most promising alternative for long-term coculture, model which is currently largely untapped with the exception of some studies using isolated
adipocytes from rat and mice AT [32,33]. Finally, to study the
in vivo cross-talk in both rodents and human breast tumors,
modifications of the tumor-surrounding adipose tissue could be
Y.-Y. Wang et al. / Cancer Letters 324 (2012) 142–151
characterized using either immunochemistry [9,34,35], qPCR on
isolated mature adipocytes and precursors [9] or a proteomic approach [36].
To conclude, as a first step, the use of human and murine preadipocyte cell lines after in vitro differentiation represents highly
useful tools to study the crosstalk with breast cancer cells. Nevertheless, the results obtained should be validated in vitro using
mammary primary adipose cells in 2D (and ideally in 3D) coculture
systems and in vivo in human breast tumors to ensure their
relevance.
3. Paracrine role of the different components of adipose tissue
in breast cancer progression
There are long standing arguments in the literature showing
that fat tissue is able to support and amplify breast cancer progression. In 1992, Eliott and colleagues showed that the murine carcinoma SP1 cell line grew best when injected in the mesenteric and
ovarian fat pads and in the mammary gland, but very poorly in the
subcutis or peritoneal cavity [37]. Moreover, mammary tumors
cells transplanted into various adipose tissue depots subsequently
metastasize to different organs. Massive dissemination of tumors
from the ovarian and mesenteric sites occurs to the liver, spleen
and diaphragm whether metastases from the mammary site occur
primarily in the lung [37]. The positive influence of the local mammary fat-rich microenvironment on breast cancer growth is also
sustained by the increase in xenograft success in mice when orthotopic, rather than subcutaneous, injections are employed [38]. In
humans, it has been proposed that the adipose tissue invasion
(ATI) at the tumor margin, as well as the invasive length of fat invasion, are indicators of tumor aggressiveness in early stage breast
cancers [39]. It has been previously emphasized that adipose tissue
at close distance to breast tumors is a source of pro-inflammatory
cytokines such as IL-6, TNF-a, and reactive oxygen species [40]. A
detailed proteomic study of fresh fat tissue samples collected from
tumors of high risk breast cancer patients identified a large array of
proteins, including numerous signalling molecules, hormones,
cytokines, and growth factors, involved in a variety of biological
processes such as signal transduction and cell communication, energy metabolism, protein metabolism, cell growth and/or maintenance, immune response and apoptosis [36]. As stated before, AT
is composed of different cell types. Accordingly, regarding the specific cellular components of this tissue, namely mature adipocytes
and preadipocytes/ADSCs, two important questions remain open:
do they both participate in breast tumor progression and what
are the signalling pathways involved?
3.1. Mature adipocytes are key actors in breast cancer progression: the
concept of cancer-associated adipocytes (CAAs)
As mentioned before, mature adipocytes are highly active endocrine cells and are therefore excellent candidates to play a crucial
role in the control of tumor behavior through heterotypic signalling processes. One of the first evidence of their role in breast cancer progression came from the study of Manabe et al. [41], showing
that the rat mature adipocytes, but not the preadipocytes, promote
the growth of several oestrogen-receptor (ER)-positive breast cancer cell types. The same year, the pioneering study of the group of
P. Scherer demonstrated that the full complement of adipokines,
represented by the conditioned-medium of mature 3T3-L1 murine
adipocytes, showed an unparalleled ability to promote the growth,
cell motility and invasion of ER-negative and positive breast cancer
cells in vitro [42]. Combined, these first studies shed in light the
crosstalk between adipocytes and breast cancer cells and under-
145
score the need to fully understand the role of this heterotypic signalling in modulation of tumor behavior.
As stated in the introduction of this review, cancer cells usually
go about generating a supportive microenvironment by activating
the wound-healing response of the host. For example, resident
fibroblasts are capable of adapting to tissue injury (including cancer), and as a result change their phenotype to become ‘‘reactive.’’
In order to investigate if such phenotypic changes are observed in
tumor-surrounding adipocytes, a 2D coculture system in which
adipocytes and breast cancer cells were separated by an insert, that
allows the diffusion of soluble factors, was setup in our laboratory
to mimic the adipocyte-cancer cell crosstalk at the tumor invasive
front [9]. Using this original model, we extensively described tumor-induced changes in adipocytes that are reproducibly displayed by both mouse and human mammary adipocytes.
Adipocytes cocultivated with various human and murine breast
cancer cell lines generally exhibit a loss of lipid content, a decrease
in late adipose markers expression, and over-expression of inflammatory cytokines (such as IL-6 and IL-1b) and proteases (such as
MMP-11 and PAI-1). We named these tumor-surrounding adipocytes, ‘‘Cancer-Associated Adipocytes’’ (CAAs). Equally important,
using immunohistochemistry and quantitative PCR, we confirmed
the presence of these modified adipocytes in human breast tumors.
What are the effects of these CAAs on tumor progression? All murine and human tumor cells cocultivated with mature adipocytes
exhibited increased invasive, but not proliferative, capacities
in vitro and in vivo. In tumor cells, these increase invasive capacities were associated with incomplete epithelial to mesenchymal
transition (EMT). In the case of IL-6, we further showed that it
plays a key role in the acquired pro-invasive effect, and associated
EMT, by tumor cells. Interestingly, the human breast tumors of larger size and/or with lymph nodes involvement exhibit the higher
levels of IL-6 in tumor surrounding adipocytes [9]. Such an inflammatory state in the tumor-surrounding adipose tissue has also
been described for prostate cancer. High levels of IL-6 were found
in the periprostatic adipose tissue of tumor-bearing patients and
the levels of IL-6 correlated with the aggressiveness of the tumors,
highlighting the importance of this cytokine in the adipocyte/cancer cells crosstalk [43]. Another very important aspect of this crosstalk concerns the remodelling of the ECM. Collagen VI (COLVI) is
abundantly expressed in tumor-surrounding adipocytes and adipocyte-derived COLVI production is involved in mammary tumor
progression in vivo [35,42]. In the same way, adipocytes at the
invasive front of human tumors consistently exhibit increased
expression of metalloprotease 11 (MMP-11)/stromelysin 3 [34]. Increase local fibrosis and its permanent remodelling (generating
ECM components functioning as signalling molecules) have been
clearly implicated in tumor progression. This association seems
to justify prominently, the role of both COLVI and MMP-11 overexpression in a tumor context. In addition, these events might directly contribute to the occurrence of the CAAs phenotype since
adipocytes actively reorganize the ECM during differentiation processes [44]. For example, it has been shown that MMP-11 is a potent negative regulator of adipogenesis [34]. In fact, a relative
degree of ‘‘dedifferentiation’’ is one of the hallmarks of CAAs [9,34].
Supported by epidemiological evidence, animal models and
in vitro studies, two adipokines, leptin and adiponectin, have been
largely involved in breast cancer occurrence and progression
[15,45]. Schematically, leptin appears to promote tumor cells
growth by mainly stimulating the activity of signalling pathways
involved in proliferation process whereas adiponectin repressed
proliferation and induced apoptosis, in breast cancer cells
[15,45]. The paracrine local implication for these adipokines in
breast cancer cells appears to be weaker, or at least less characterized, than their endocrine effects. We found that CAAs exhibit a decrease in late adipose markers including leptin (Dirat et al.,
146
Y.-Y. Wang et al. / Cancer Letters 324 (2012) 142–151
unpublished results), suggesting that this adipokine is not primarily involved in the negative crosstalk between adipocytes and
breast cancer cells at the invasive front. By contrast, adiponectin
expression is absent in CAAs suggesting that its negative effect
on tumor progression might be hampered in these tumor-modified
adipocytes [9]. CAAs derived-factors might also affect in turn the
secreted profile of tumor cells. For example, it has been shown that
adipocytes stimulate the expression of genes related to immune
function and wound-healing in tumor cells, such as the chemokine
CCL-20, the macrophage inhibitory cytokine 1 (MIC-1) or even IL-6
[10,46,47], contributing among others things, to increase tumor
invasiveness. Finally, one probably underestimated effect of adipocyte/cancer crosstalk is its role in the response to antitumor therapy. We have recently shown that CAAs contribute to the
occurrence of a radioresistant phenotype in breast tumor cells
[10]. In a different tumor model (i.e. acute lymphoblastic leukaemia) it has been demonstrated that adipocytes impairs leukaemia
treatment by Vinca alkaloids both in vitro and in vivo [48]. Taken
together, all these data strongly support the concept that an intimate crosstalk is established between cancer cells and mature adipocytes at the invasive front of the tumor, whose relevance has
been clearly demonstrated in human tumors [9,34,35]. Invading
tumor cells are able to modify adipocytes phenotype, which, in
turn, stimulate cancer cells aggressive behavior, the stimulation
of local tumor invasiveness being, to our point of view, one of
the key events resulting from this crosstalk. The molecular circuitry involved in these processes as well as the resulting phenotypic changes observed in both populations is summarized in
Fig. 3.
3.2. Contribution of ADSCs and pre-adipocytes to breast cancer
progression
Studies have provided compelling in vivo evidences that mesenchymal stem cells (MSCs) distally recruited from the bone marrow
contribute to breast cancer progression [49]. Even though adipose
tissue is the most abundant stromal constituent in the breast and a
rich source of mesenchymal stem-like cells, only recent studies addressed the question of the involvement of this resident stem cells
population in breast cancer progression [50]. Globally, these studies demonstrated that ADSCs also contribute to tumor progression.
ADSCs promote in vitro and in vivo the growth and survival of
breast cancer cells as well as their migratory and invasive capacities [8,51–55]. Several molecules have been involved in the proinvasive effects of ADSCs including IL-6 [8], IL-8 [52], CCL-5 [53]
and CXCL-12/SDF-1 [55]. More recently, it has been demonstrated
that ADSCs promote the expansion of cancer stem cells and induce
EMT in the cancer cells in a PDGF dependent manner [54]. As for
other components of the tumor stroma, a complex network is
established between tumor cells and ADSCs. Tumor cells, through
TGFb signalling, are able to «differentiate» ADSCs into CAF-like cells
expressing a-smooth muscle actin (a-SMA) and tenascin C [54,56].
Interestingly, ADSCs are themselves chemo-attracted towards
breast cancer cells [52,57]. Therefore, these compelling results suggest that ADSCs could directly contribute to the dense network of
fibroblasts (the so-called desmoplastic reaction) frequently observed in the center of breast tumors and, as such, be considered
as a subpopulation of CAFs. Of note most of these studies have been
performed using ADSCs from abdominal or subcutaneous sources
Fig. 3. Invading tumor cells are able to modify adipocytes phenotype, which, in turn, stimulate cancer cells aggressive behavior. In breast cancer, early local tumor invasion
results in immediate proximity of cancer cells to mature adipocytes. In turns, mature adipocytes exhibit profound changes. CAAs clearly contribute to increase the
aggressiveness of tumor cells by increasing tumor growth, tumor invasiveness and resistance to antitumor therapy including ionizing radiation. CAAs derived-factors might
also affect the secreted profile of tumor cells.
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with the noticeable exception of two studies that used MAT [8,50].
As stated before since adipose depots have different biochemical
profiles, it appears important to use breast-derived ADSCs when
investigating the effects of ‘‘resident’’ stem cells on breast cancer
cells. ADSCs obtained from reduction mammoplasty differentiate
along adipogenic, osteogenic and chondrogenic lineages in vitro
and exhibit similar gene expression profiles and an indistinguishable immunophenotype from ADSCs from abdominoplasty specimens and bone marrow (BM)-MSCs [50]. However, notable gene
expression differences are observed between stem cells from different sources, with abdominal ADSCs being more similar to BMMSCs and breast-derived ADSCs being more similar amongst them
when compared to abdominal ADSCs. A comparison of the gene
expression profiles breast ADSCs with BM-MSCs demonstrated that
numerous genes implicated in cell growth, matrix deposition,
remodelling, and angiogenesis are expressed at significantly higher
levels in the local/breast ADSCs relative to BM-MSCs, suggesting
that these resident stem-like cells may play a unique role in breast
cancer progression [50]. More committed preadipose cells such as
preadipocytes can also interact with breast cancer cells. It has been
demonstrated that adipocyte differentiation is inhibited when preadipocytes are cocultivated with various breast cancer cell lines or
in the presence of breast cancer cells conditioned media, this effect
being dependent of TNF-a and IL-11 secreted by breast tumor cells
[58]. Finally, it has been proposed that 3T3-L1 preadipocytes favored in vitro and in vivo fibronectin deposition and remodelling
within the breast tumor microenvironment [59]. Again, these data
favor the concept of ADSCs/preadipocytes as constituents of the
CAFs population surrounding the tumors. However, it is important
to note that most of these data were obtained in coculture systems
147
using breast cancer cell lines and isolated adipose precursors. In a
series of 28 samples, we observed no modifications of inflammatory or protease gene expressions between the SVF fractions of
adipose tissue obtained from tumorectomy or reduction mammoplasty [9]. These results obtained in human tumors suggest that
within the cellular complexity of the adipose tissue, the crosstalk
with tumor cells is rather established with mature adipose cells,
than with their precursors. However, we cannot exclude that
changes concern a minor subpopulation that does not affect the
overall level of gene expression of the SVF fraction, which remains
highly heterogeneous. Further experiments are clearly needed to
assess that the phenotypic changes observed with isolated adipose
precursors can also be observed in human tumors. The molecular
circuitry involved in adipose precursors/tumor cells crosstalk
described to date as well as the resulting phenotypic changes
observed in both populations are summarized in Fig. 4.
4. Adipocytes could also contribute to carcinogenesis in
addition to tumor progression
It has been proposed that the stroma cells do not contribute
only to the progression of existing tumors but can also contribute
to early events in carcinogenesis [4,60]. Key to this ‘‘tumor microenvironment’’ perspective of malignancy is the idea that ‘‘initiated
‘‘ genetically primed resident cells within a tissue have a low predisposition to develop as a tumor and will probably remain dormant unless exogenous stimuli such as factors produced by
activated stroma promote the carcinogenic process. A functional
link between inflammation and cancer has long been recognized.
Individuals suffering from chronic inflammatory disorders harbor
Fig. 4. Crosstalk between tumor cells and adipose progenitors contribute to breast cancer progression. Invasive breast cancer cells could locally activate, via diverse soluble
growth factors and cytokines, adipose progenitors. These activated progenitors or Adipose-Progenitors Derived Fibroblasts (ADPFs) exhibit similar characteristics than CAFs.
Their increased migratory/invasive abilities allow them to join the center of the tumor and to participate to the desmoplastic reaction. These ADPFs stimulate tumor
progression. Note however that all these results have been mostly obtained in in vitro coculture studies (mostly using ADSCs from other sources than MAT) and animal
models and have not been fully validated in human tumors.
148
Y.-Y. Wang et al. / Cancer Letters 324 (2012) 142–151
a greatly increased risk for cancer development, owing primarily to
the procarcinogenic environment generated by activated inflammatory cells [4,60]. Several studies have shown that fibroblasts
can also induce a tumorigenic process. For example, when CAFs obtained from lesions of prostatic adenocarcinoma are engrafted with
initiated but non tumorigenic prostate epithelial cells in mice,
these later cells form tumors [61]. Senescent fibroblasts were also
shown to have protumorigenic activity, underscoring a relationship between aging and cancer [62]. In mice, deleting the activity
of one of the TGF-b receptors only within the fibroblasts leads to
epithelial tumors in the prostate and forestomach [63].
Is there a role for adipocytes in this ‘‘tissue-integrated’’ view of
carcinogenesis? Although not directly demonstrated, several studies argue in the favor of the later hypothesis. In mice, injection of
unirradiated mammary epithelial cells into irradiated epithelialcell-free (cleared) mammary fat pads resulted in neoplastic
transformation of the epithelial cells [64]. Interestingly, this effect
appears to be independent of the systemic radiation effects since
tumor incidence was restricted to the irradiated site as tested by
hemi-body irradiation [64]. Of note, adipocytes by themselves have
been described to be highly resistant to ionizing radiation [65]. Similarly, Maffini and co-workers [66] demonstrated that treatment of
cleared mammary fat pads with the carcinogen N-nitroso-methyl
urea (NMU) generated a stroma environment that allowed the
development of epithelial tumors from transplanted normal epithelial cells. They even showed that treatment of the epithelial cells
with NMU was not sufficient to induce tumor in untreated stromal
background, but rather, required the grafting onto NMU-treated
stroma [66]. The mechanisms by which this ‘‘activated’’ fat pad contributes to carcinogenesis and the signalling events involved are
poorly understood. The fat pad consists, in addition to adipocytes,
of various cell types. However, while in the human mammary
gland, the developing mammary epithelium is closely sheathed
by stromal fibroblasts in addition to adipocytes, the mouse mammary fat pad consists primarily of adipocytes [22]. Therefore, adipocytes are probably key targets of the genotoxic compounds leading
to the stroma-dependent carcinogenesis models described above.
Also as part of this concept, it is important to note that many environmental chemical carcinogens are indeed lipophilic, so they can
bio-accumulate into adipocytes lipid droplets [67]. The local release
of carcinogens from adipocytes might directly initiate, or contribute
to the carcinogenesis process in adjacent epithelial cells. All of these
studies, though still preliminary and mostly conducted in mouse
models, open very interesting perspectives for the prevention,
detection and treatment of breast cancer in humans.
5. Direct clinical consequences of the epithelial adipose tissue/
crosstalk
5.1. Obesity and breast cancer prognosis
One of the main clinical consequences of the intimate crosstalk
between adipose tissue and breast cancer concerns the prognosis
of breast cancer in obese patients. In fact, overweight (defined as
a body mass index [BMI] of 25–29.9 kg/m2) and obesity
(BMI P 30 kg/m2) are now established risk factors for cancer and
cancer-related mortality (for reviews see [11,12,68]). Concerning
breast cancer, early studies have clearly established that obese women have an increased risk of developing postmenopausal, but not
premenopausal, breast cancer [68]. Interestingly, the level of association with increasing adiposity becomes stronger with increasing
time since the menopause [69]. One of the major mechanism contributing to the increased risk of post-menopausal breast cancer, as
well as endometrial cancer, associated to obesity is the increase in
circulating levels of estrogens since after the menopause the
principal site of estrogens production is in the adipose tissue
[69]. Noteworthy, excess bodyweight is not only associated to increased incidence of breast cancer, but is also an independent negative prognosis factor independently of menopause status (for
reviews see [11,12]). As already discussed before [12,70], multiple
factors might contribute to the poorer survival rates in obese patients with breast cancer including a higher likelihood of co-morbid conditions and other ‘‘non-biological’’ effects. However, there
is now clear evidences that host factors contribute to the occurrence in obese women of tumors exhibiting at diagnosis an aggressive biology defined by an increase in lymph nodes involvement
and a higher propensity to distant metastasis (reviewed in [12]).
In the largest retrospective clinical study published to date, Ewertz
et al. report that obesity is an independent prognosis factor for the
development of distant metastases and death after the diagnosis of
breast cancer [71]. The increased risk for obese women of developing distant metastases after 10 years, increased by almost 50% [71].
Obesity is associated with elevated levels of pro-inflammatory
cytokines in VAT and in the circulation, which generates a lowgrade, chronic inflammatory state [72]. One hallmark of obesityassociated inflammation is the recruitment of macrophages into
adipose tissue, where they form characteristic ‘‘crown-like’’ structures (CLS) around apoptotic adipocytes [72]. Interestingly, we have
demonstrated that obesity and the defined profile of CAAs share
inflammation as common traits [9]. Furthermore, in breast human
tumors, the association of high levels of IL-6 in CAAs with high tumor size and enhanced local invasion reflect those traits present
in obese patients [9]. Therefore, it is tempting to speculate that CAAs
within a context of obesity should be more prone to amplify the negative crosstalk with tumor cells. Therefore, this assumption underlies that such an inflammatory condition also exists in breast
adipose tissue. In opposition to VAT, very little is known about
MAT and inflammation in obese subjects. Nevertheless, Subbaramaiah et al. has recently shown that obese mice (involving both dietary
and genetics models of obesity) exhibit necrotic adipocytes surrounded by macrophages forming CLS in both the mammary gland
and visceral fat [73]. Moreover, the presence of CLS was associated
with activation of NF-jB and increased levels of pro-inflammatory
mediators in the MAT of obese versus lean mice. The same team
has shown that these findings can be translated into women since
CLS were founded in nearly 50% of breast tissue from women undergoing mastectomy and the severity of breast inflammation was correlated with both BMI and breast adipocytes size [74]. Similarly, Sun
et al. has recently shown that normal breast tissue, obtained from
reduction mammoplasty of obese women, exhibit macrophages
infiltration and a significant enrichment for pathways involving
IL-6, IL-8, CCR5 signalling, consistent with a local pro-inflammatory
state [75]. Therefore, these compelling very recent results demonstrate that obesity is associated with a sub-inflammatory state of
the MAT reinforcing the hypothesis of an amplified paracrine negative crosstalk between adipose tissue and tumor cells to explain the
poor prognosis observed in obese patients. However, this is still a
hypothesis that remains to be validated both in vitro and in vivo. In
mouse models, preliminary results have been obtained that links
obesity and the occurrence of high-grade adenocarcinomas, increased tumor growth, as well as angiogenesis and distant metastasis [76,77]. These mouse models will be very helpful to identify the
paracrine mechanisms involved in the stimulation of tumor progression in order to setup specific strategies for the treatment of obese patients exhibiting aggressive diseases.
5.2. Safety concerns between autologous fat grafting and breast cancer
occurrence and recurrence
In plastic and reconstructive surgery, autologous fat grating
enables soft tissue augmentation and is increasingly used for
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cosmetic indications but also for correction of defect following
breast cancer treatment. Schematically, this procedure first proposed by Coleman, known as the Coleman technique, consists of
the harvesting of subcutaneous fat usually from the abdominal
wall or the thighs by a blunt liposuction cannula connected to a
syringe, followed by a short centrifugation and injection of the cellular ‘‘fat’’ into the area of interest [78]. To maximize survival, fat is
generally injected in small parcels and thin strips at different levels
in the sub-cutis region of the breast [79]. Therefore, the injected
preparation contains mature adipocytes as well as all the cellular
components of the SVF including ADSCs/preadipocytes, endothelial
cells and progenitors, fibroblasts and macrophages. Because the
lipoaspirate contains at least two populations of cells, adipose precursors and mature adipocytes, which are involved in tumor–stromal interaction as we discussed before, the potential risk of this
approach in increasing breast cancer recurrence (and even induction) needs to be addressed. To date, very few, if any, translational
studies to evaluate the risk of fat grafting using the lipofilling technique described above are available. In our hands, the coinjection
of fat used for lipofilling with human breast cancer cells dramatically increases the tumor growth in mice (I. Garrido, unpublished
results). However, the design of the study was different from the
clinical situation since in human, autologous fat transfer is used
in treated patients and is expected to interact with dormant and
not actively growing tumor cells. At clinical levels, available series
addressing the oncological risk of lipotransfer in breast cancer patients are also limited [80]. Only one series using a retrospective
control group has been published to date [81]. For each of the
321 patients operated for a primary breast cancer between 1997
and 2008 who subsequently underwent lipofilling for reconstructive purpose, two matched patients with similar characteristics
who did not undergo a lipofilling were used as a control. This study
concludes that the lipofilling transfer for breast cancer patients
was a safe procedure. However, it is interesting to note that when
the analysis was limited to intra-epithelial neoplasia (37 patients),
the lipofilling group resulted at higher risk of local events [81].
Accordingly, prospective control protocols are clearly needed to
definitively assess the safety of the procedure. In addition, recent
fat transfer and lipoinjection protocols have focused on the addition of autologous ADSCs or freshly isolated adipose stromal vascular cells to promote graft volume retention [82]. This type of
procedures should be considered with even greater caution with
respect to conventional technique. In fact, a recent study demonstrated that the coinjection of human WAT-CD34(+) endothelial
precursors cells (EPCs) from lipotransfer procedures contributed
to tumor vascularisation and significantly increased tumor growth
and metastases in several orthotopic models of human breast cancer in immunodeficient mice compared with coinjection with
CD34 EPCs or breast cancer cells alone [83]. Interestingly in this
study, the increase in axillary and lung metastases in mice injected
with CD34+ WAT cells was even observed when these cells are injected after surgical removal of the initially transplanted tumor.
Therefore, this first translational study designed to address the
question of the safety of fat grafting highlights the urgent need
of controlled clinical trials when ‘‘enriched’’ fat sources are used
for lipofilling.
6. Conclusion and perspectives
The AT has emerged these last 5 years as an integral and active
component of breast cancer microenvironment. The role of the various cellular actors of AT begins to be addressed and it is important
to underline that, to date, only the tumor-induced changes of
mature adipocytes, the so-called CAAs, have been demonstrated
in both in vitro studies, animal models and human tumors. Since
149
population of obese people is constantly increasing, it is of fundamental and of clinical interest to further study the relationship
existing between adipocytes and breast cancer cells in order to
prevent and treat this subset of aggressive diseases. As found in obese patients exhibiting an increase in both local and distant invasion, one of the principal hallmarks of the adipose tissue/cancer
crosstalk appears to imply the invasive properties of tumor cells.
Interestingly, it is suggested from several studies that tumor-surrounding adipose tissue, by its ability to secrete pro-inflammatory
cytokines such as IL-6, contributes to local inflammation that contribute to promote an aggressive phenotype in breast cancer.
Therefore, limiting inflammation through inhibition of IL-6 signalling might represent an interesting strategy to block disease progression, a strategy that need to be tested in in vitro 3D coculture
models as well as in lean and obese conditions in vivo. CAAs appear
to promote tumor progression by acting at least directly on the target tumor cells. However, these stromal cells might also mediate
disease progression by secreting factors promoting angiogenesis
and/or by creating an immunosuppressive microenvironment,
hypothesis that remains to be explored. It is likely that the continued characterization of these interactions, and the molecular identification of key mediators, will provide new insights into tumor
biology and suggest further novel therapeutic options.
Acknowledgements
Studies performed in our laboratories were supported by the
French National Cancer Institute (INCA PL 2006-035 to GE, PV
and CM and INCA PL 2010-214 to PV and CM), the ‘Ligue Régionale
contre le Cancer’ (Comité du Lot et Haute-Garonne to CM), the Fondation de France (to PV and CM) and the University of Toulouse
(AO CS 2009 to CM). CL is a recipient of a PhD fellowship from
the ‘‘Ligue Nationale contre le Cancer’’. The authors would like to
thank Dr Max Lafontan and Pr Jean-Yves Petit for critical reading
of the manuscript.
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CD34+ progenitors able to promote cancer progression, Cancer Res. 72 (2012)
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OBJECTIFS DE THESE
121
122
Il est maintenant clair que le microenvironnement tumoral est un composant extrêmement important
dans la progression tumorale (Mueller and Fusenig 2004). Parmi les cellules stromales présentes dans
le microenvironnement du cancer du sein, deux types cellulaires ont particulièrement retenu notre
attention : les CAFs et les adipocytes. Comme nous l’avons vu dans la première partie de cette
introduction, les CAFs possèdent un rôle très important à toutes les étapes de la progression tumorale.
Ils permettent notamment la création de la réaction desmoplasique, définie par une prolifération accrue
des CAFs, sécrétant des protéines matricielles (collagène I, fibronectine …). De nombreux arguments
ont mis en évidence que la réaction desmoplasique représente un facteur de mauvais pronostic dans le
cancer du sein (Ohlund et al 2014). Malgrè le rôle important des CAFs dans le cancer, il existe une
certaine ambiguité quant à l’identification et l’origine de ces cellules. Cette ambiguité est
probablement liée au fait que les CAFs représentent une population cellulaire hautement hétérogène,
qui possède non pas une mais plusieurs origines (Augsten 2014).
Moins connus, les adipocytes se sont révélés être des cellules originales, hautement plastiques,
capables de sécréter de nombreuses molécules bioactives (Ouchi et al 2011). De par leurs capacités
uniques et leur abondance dans le sein, ils représentent des acteurs émergents dans la progression
tumorale mammaire (Nieman et al 2013). Mon équipe a été l’une des première a montré qu’un
dialogue bidirectionnel s’instaure entre les cellules tumorales mammaires et les adipocytes, à l’origine
de profondes modifications des deux types cellulaires, au profit de la progression de la tumeur (Dirat
et al 2011). Le rôle des adipocytes dans le cancer est d’autant plus important, que l’obésité est un
facteur de mauvais pronostic global pour les cancers, notamment le cancer du sein. En effet, cette
pathologie, caractérisée par une augmentation du nombre et de la taille des adipocytes ainsi que par un
remaniement important du tissu adipeux est liée à des cancers du sein plus agressifs (Ewertz et al
2011).
Un autre aspect de la progression tumorale, potentiellement dépendant des adipocytes est la résistance
à la chimiothérapie. En effet, la chimiothérapie est largement utilisée dans le traitement du cancer du
sein. Cependant, de nombreux mécanismes de résistance sont connus, à l’origine d’une augmentation
des rechutes et de la mortalité des patientes (Holohan et al 2013). Le rôle des adipocytes dans la
chimiorésistance des cancers du sein a été peu décrit, alors qu’ils représentent un composant important
du stroma mammaire. D’autre part, l’obésité est un facteur de mauvais pronostic global pour le cancer
du sein, caractérisé notamment par une chimiorésistance plus importante (Litton et al 2008).
Au vu de l’ensemble de ces données, l’objectif majeur de ma thèse a été d’étudier le rôle des
adipocytes sur différents aspects de la progression tumorale mammaire, en évaluant plus
précisément :
123
1) L’effet prolongé des sécrétions tumorales sur les adipocytes, afin de déterminer si une
partie des CAFs pourrait provenir des adipocytes et d’étudier le rôle de ces cellules sur
la progression tumorale.
2) Le rôle des adipocytes dans la chimiorésistance des cellules tumorales mammaires et de
déterminer si ce processus est amplifié dans un contexte d’obésité.
124
RESULTATS
125
126
Article 1. Un nouveau phénotype d’origine adipocytaire : Les fibroblastes dérivés des
adipocytes ou ADFs (Adipocytes-Derived Fibroblasts)
L’importance des adipocytes dans la progression tumorale mammaire est désormais établie. Un
dialogue bidirectionnel entre les cellules tumorales et les adipocytes se met en place. Ce dialogue
donne lieu à des modifications des deux types cellulaires. En particulier, les adipocytes co-cultivés
avec les cellules tumorales acquièrent un phénotype activé, que l’on a appelé CAAs pour CancerAssociated Adipocytes (Dirat et al 2011). Les CAAs sont présents au niveau du front invasif des
tumeurs mammaires. Au sein du tissu tumoral, plus on se rapproche du centre de la tumeur et plus le
ratio fibroblastes / adipocytes est élevé. Les fibroblastes présents dans la tumeur sont appelés CAFs
pour Cancer-Associated Fibroblasts et sont à l’origine d’une forte réaction fibrotique, appelée réaction
desmoplasique, de par leur présence importante et leur sécrétion accrue de protéines de la MEC. De
nombreux arguments ont très clairement associé la présence des CAFs et l’agressivité des cancers,
notamment leur capacité métastatique (pour revue (Mao et al 2013)). Malgré le rôle avéré des CAFs
dans la progression tumorale, leur origine demeure un sujet débattu, probablement car ils possèdent
non pas une, mais plusieurs origines. Ainsi, l’hypothèse que nous avons avancée est que sous
l’influence des cellules tumorales, les adipocytes pourraient se réorienter en CAFs.
Pour valider cette hypothèse, nous avons réalisé tout d’abord des co-cultures prolongées (de 5 à 8
jours) entre les adipocytes (différenciés à partir de la lignée 3T3-F442A) et des cellules tumorales
mammaires. Nous avons montré que les adipocytes co-cultivés avec les cellules tumorales adoptent
progressivement une morphologie fibroblastique, associée à une diminution drastique des marqueurs
adipocytaires. En injectant des cellules tumorales mammaires dans un « fat pad » exogène constitué
d’adipocytes exprimant la protéine GFP, nous avons montré l’émergence de fibroblastes-GFP
infiltrant les cellules tumorales, associée à la présence d’une forte réaction fibrotique. Cette expérience
a permis de valider in vivo la réorientation des adipocytes en fibroblastes, que l’on a appelé ADFs pour
Adipocytes-Derived Fibroblasts. L’identification des ADFs (expression de FSP-1, propriétés
migratoires et invasives et expression de protéines matricielles) nous a permis de démontrer qu’ils
représentent une sous-population de CAFs. La réorientation des adipocytes en fibroblastes est liée à la
sécrétion de Wnt3a d’origine tumorale, qui active en aval, la voie Wnt/β-caténine dans les adipocytes.
Enfin, nous avons mis en évidence que les ADFs favorisent, de manière importante, l’invasion des
cellules tumorales. De manière intéressante, nous avons montré l’existence des ADFs dans les tumeurs
humaines de cancer du sein.
Nos résultats indiquent, pour la première fois, que les adipocytes sont capables de se réorienter
en cellules fibroblastiques en présence de cellules tumorales. Ils contribuent ainsi à la réaction
desmoplasique et favorisent la progression tumorale. Ce travail a fait l’objet d’une publication dans
le journal Cancer Research.
127
128
Published OnlineFirst July 31, 2013; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-13-0530
Adipocyte-Derived Fibroblasts Promote Tumor Progression and
Contribute to the Desmoplastic Reaction in Breast Cancer
Ludivine Bochet, Camille Lehuédé, Stéphanie Dauvillier, et al.
Cancer Res 2013;73:5657-5668. Published OnlineFirst July 31, 2013.
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Published OnlineFirst July 31, 2013; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-13-0530
Cancer
Research
Microenvironment and Immunology
Adipocyte-Derived Fibroblasts Promote Tumor Progression
and Contribute to the Desmoplastic Reaction in Breast
Cancer
de
1,2,3, Ste
phanie Dauvillier1,2, Yuan Yuan Wang1,2,3, Be
atrice Dirat1,2,3,
Ludivine Bochet1,2,3, Camille Lehue
1,2
1,3
1,2
1,2
dric Dray , Romain Guiet , Isabelle Maridonneau-Parini , Sophie Le Gonidec1,3,
Victor Laurent , Ce
4
Bettina Couderc , Ghislaine Escourrou5, Philippe Valet1,3, and Catherine Muller1,2
Abstract
Cancer-associated fibroblasts (CAF) comprise the majority of stromal cells in breast cancers, yet their precise
origins and relative functional contributions to malignant progression remain uncertain. Local invasion leads to
the proximity of cancer cells and adipocytes, which respond by phenotypical changes to generate fibroblast-like
cells termed as adipocyte-derived fibroblasts (ADF) here. These cells exhibit enhanced secretion of fibronectin
and collagen I, increased migratory/invasive abilities, and increased expression of the CAF marker FSP-1 but not
a-SMA. Generation of the ADF phenotype depends on reactivation of the Wnt/b-catenin pathway in response to
Wnt3a secreted by tumor cells. Tumor cells cocultivated with ADFs in two-dimensional or spheroid culture
display increased invasive capabilities. In clinical specimens of breast cancer, we confirmed the presence of this
new stromal subpopulation. By defining a new stromal cell population, our results offer new opportunities for
stroma-targeted therapies in breast cancer. Cancer Res; 73(18); 5657–68. 2013 AACR.
Introduction
One of the features of breast cancer is the presence of a dense
collagenous stroma, the so-called desmoplastic response, comprising of fibroblast-like cells known as cancer-associated
fibroblasts (CAF; ref. 1). Accumulating experimental evidence
has shown that CAFs play an active role in breast cancer
progression through the release of growth factors and chemokines and by contributing to the remodeling of the extracellular
matrix (for review see refs. 2–4). CAFs are "activated" fibroblasts and were first identified upon morphologic criteria and
a-smooth muscle actin (a-SMA) expression, in the same
manner as wound-healing myofibroblasts (5). However, this
marker is not ubiquitous, highlighting that CAFs is a heterogeneous cell population (6). Indeed, CAFs are alternatively
reported to stem from resident local fibroblasts, bone marrow–
derived progenitor cells, or trans-differentiating epithelial/
endothelial cells (for review, see refs. 4, 7). At present, neither
de Toulouse, UPS; 2CNRS; Institut de
Authors' Affiliations: 1Universite
et
Pharmacologie et de Biologie Structurale; 3Institut National de la Sante
dicale, INSERM U1048; 4Institut Claudius Regaud,
de la Recherche Me
^ pital de Rangueil, TouEA3035; and 5Service d'Anatomo-Pathologie, Ho
louse, France
Note: Supplementary data for this article are available at Cancer Research
Online (http://cancerres.aacrjournals.org/).
de
contributed equally to this work.
L. Bochet and C. Lehue
Corresponding Author: Catherine Muller, Institut de Pharmacologie
et de Biologie Structurale, 205 route de Narbonne, 31077 Toulouse
Cedex, France. Phone: 33-56117-5932; Fax: 33-56117-5994; E-mail:
[email protected]
doi: 10.1158/0008-5472.CAN-13-0530
2013 American Association for Cancer Research.
the origin of these cells, nor the extent to which their origin
determines their contribution to tumor progression can be
unanimously agreed upon.
We have recently shown that invasive cancer cells have a
dramatic impact on surrounding adipocytes. Both in vitro and
in vivo, these adipocytes exhibit a decrease in lipid content, a
decreased expression of adipocyte markers, and an activated
state indicated predominantly by the overexpression of proinflammatory cytokines (8). These cells are present in vivo at the
tumor invasive front and retain an adipocyte-like rounded
morphology. We named them cancer-associated adipocytes
(CAA; reviewed in refs. 8–10). CAAs also display overexpression
of extracellular matrix (ECM, such as collagen VI) and ECMrelated molecules (11–13), events contributing to breast cancer
progression. As the origin of CAFs is unclear, one attractive
hypothesis is that during tumor evolution, peritumoral adipocytes undergo "dedifferentiation", first into CAAs then into
fibroblast-like cells that may account for a part of the CAFs
population present in the desmoplastic reaction of breast
cancers. Although suggested in several reviews (14, 15), this
hypothesis has never been directly shown experimentally using
combined in vitro and in vivo approaches. Independent of the
effect of cancer cells, several recent studies have shown that
mature adipocytes are in fact plastic cells capable of "dedifferentiation" towards fibroblast-like cells (16). Although limited data exists on the mechanisms that could potentially be
involved in this effect, the role of soluble factors such as TNF-a,
Wnt3a (17), or specific mitochondrial uncoupling (18) has been
described. In vitro, recombinant MMP-11 is also able to "dedifferentiate" mature adipocytes (11). However, the existence of
this phenomenon in human pathology remains elusive. In the
present study, we use both in vitro and in vivo (including human
www.aacrjournals.org
Downloaded from cancerres.aacrjournals.org on January 21, 2014. © 2013 American Association for Cancer Research.
5657
Published OnlineFirst July 31, 2013; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-13-0530
Bochet et al.
tumors) approaches to show that breast cancer cells are able to
force mature adipocytes towards fibroblast-like cells, named
adipocyte-derived fibroblasts (ADF), in a Wnt-dependent manner. We also extensively describe the distinctive phenotype of
these new stromal cells, expressing some CAFs markers like
fibroblast-specific protein 1/S100A4, but not a-SMA, and
underline their ability to promote the spread of breast cancer
cells.
Materials and Methods
Antibodies, probes, and drugs
All the primary antibodies used in this study are presented in
Supplementary Table S1. The Wnt/b-catenin inhibitor, ICG001 (19) was from Enzo Life Sciences and was used at 2.5 and 5
mmol/L final concentrations. The bodipy lipid probe (used at 1
mg/mL) and TO-PRO-3 (used at 1 mmol/L final concentration)
were obtained from Invitrogen.
Cell culture, cell lines, and isolation of primary
adipocytes
The murine 3T3-F442A preadipocytes cell line was differentiated as previously described (20). To estimate the adipocyte phenotype, triglyceride content was quantified using
a colorimetric kit (Wako Chemicals) and Red Oil staining
was conducted as previously described (20). The murine 4T1
breast cancer cell line (provided by Dr. S. Vagner, INSERM
U563, Toulouse, France) was cultured in Dulbecco's Modified Eagle Medium (DMEM) supplemented with 5% fetal calf
serum (FCS). The human breast cancer cell line SUM159PT
(provided by Dr. J Piette, IGMM, Montpellier, France) was
grown in Ham F12 (50:50) medium complemented with 5%
FCS, 1 mg/mL hydrocortisone (Sigma), and 0.2 UI/mL insulin. All the cell lines were used within 2 months after
resuscitation of frozen aliquots. Cell lines were authenticated on the basis of viability, recovery, growth, and morphology. The expression status of E-cadherin, N-cadherin, and
vimentin using immunofluorescence approaches, as well as
their invasive behavior, was confirmed before they were used
in the experiments (8). Coculture of tumor cells and adipocyte was carried out using a Transwell culture system (0.4
mm pore size, Millipore) as previously described (8). In
certain experiments, cells genetically modified by lentiviral
vectors encoding either eGFP (Genethon, Evry; 3T3-F442A)
or Hc-Red (vector core ICR; SUM159PT) were used. The
isolation of mammary adipocytes either from tumor or
reduction mammoplasty was carried out as previously described by our group (8).
In vivo GFP-subcutaneous fat pad formation and tumor
injection
A total of 1 107 confluent GFP-3T3-F442A preadipocytes
were injected into the flank of athymic nude mice, as described
(21). Fat pad formation was allowed to proceed for 5 weeks,
after which fat pads were injected with 4 104 4T1 breast
cancer cells. Mice with fat pad alone or tumor cells alone were
used as controls. Five mice were used in each group. After 10
days, mice were sacrificed and fat pad, tumors, and fat pads
containing tumors were embedded in paraffin after 48 hours of
5658
Cancer Res; 73(18) September 15, 2013
fixation in buffered formalin. The local Institutional Animal
Care and Use Committee approved the experimental protocol
used in our study.
Immunofluorescence and immunohistochemistry
Adipocytes differentiated on coverslips grown alone, or
cocultivated for the indicated times with breast cancer cells
were processed for immunofluorescence as previously described (8). Fluorescence images were acquired with a confocal
laser microscopy system (Leica SP2). The image resolution was
512 512 pixels and scan rate was 400 Hz. For each sample,
more than 100 cells were examined in at least three independent experiments. Immunohistochemistry was conducted as
previously described (11). Adjacent sections were stained with
hematoxylin and eosin or Masson trichrome to visualize
collagen fibers (murine fat pad experiments). Images were
captured on a Leica DMRA2.
Western blot analysis
Whole-cell extracts and immunoblots were prepared as
previously described (22). All the antibodies used in this study
are presented in Supplementary Table S1.
RNA extraction and quantitative PCR
RNA extraction and quantitative PCR (qPCR) were conducted as previously described (23). All the primers used in
this study are presented in the Supplementary Table S2.
Migration and invasion assays (two-dimensional)
After 3 or 8 days of coculture in the presence of SUM159PT
cells, adipocytes were trypsinized and used to conduct migration or Matrigel invasion assays as previously described (23).
Similar Matrigel invasion assays were conducted with tumor
cells grown alone or cocultivated with ADFs or with mature
adipocytes during 3 days (8). In these assays, FCS (10%) was
used as a chemoattractant, and similar experiments were
run in parallel in the absence of serum (no chemoattractant,
negative control).
Spheroids formation and invasion in a threedimensional collagen matrix
The hanging-drop method has been adapted to produce
spheroids of similar diameter (24). Drops (20 mL) containing
1,000 tumor cells alone or mixed with 1,000 ADFs or preadipocytes were suspended on the lid of 2% agar-coated 24-well
dishes containing culture media. After the 7 days required for
cell aggregation, the spheroids were transferred to the bottom
of a well containing culture medium. Multicellular spheroids
were then allowed to grow for 14 days and the spheroids used in
the invasion experiments had an average diameter of 500 mm.
The spheroid invasion in collagen I matrix was conducted as
previously described (25).
Glucose uptake experiments
Differentiated adipocytes cocultivated or not during 3 and 8
days with SUM159PT cells were used to measure the uptake of
2-deoxy[3H]glucose in the presence or not of insulin as previously described (26).
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ADF, a Novel Tumor-Promoting Cell Type
Statistical analysis
The statistical significance of differences (at least three
independent experiments) was evaluated using Student t test
or ANOVA using Prism (GraphPad Inc.). P values less than 0.05
( ), 0.01, ( ), and 0.001 ( ) were deemed as significant while
"NS" stands for not significant.
Results and Discussion
Breast tumor cells are able to cause mature adipocytes to
revert to fibroblast-like cells in vitro and in vivo
To test our main hypothesis in vitro, we took advantage of
the coculture model recently set up in our laboratory. As
previously described, mature 3T3-F442A adipocytes cocultivated in the presence of breast cancer cells exhibited a decrease
in the number and size of lipid droplets (8). We show here that
this decrease is time-dependent and, after 8 days of coculture,
these cells were almost devoid of lipid droplets (Fig. 1A, top). In
contrast with CAAs (typically obtained after 3 days of coculture), which retain their rounded morphology (8), adipocytes
that have been cocultivated for longer times in the presence of
tumor cells took on a highly elongated, fibroblastic shape (Fig.
1A, middle). Preadipocyte factor 1 (Pref-1) expression, a preadipocyte transmembrane protein that inhibits adipogenesis
(27), is progressively detected in cocultivated adipocytes (Fig.
1A, bottom). After 8 days of coculture, we also observed that
mature adipocytes exhibit a loss in adipose markers expression
that was more accentuated than in CAAs (8). An overall
dramatic reduction of all the tested adipogenic markers including Adipisin, Adiponectin (APN), Ap2, HSL, as well as C/EBPa
and PPARg2 mRNA was observed by qPCR analysis (reduced by
more than 70% for all tested genes, P < 0.001, Fig. 1B). These
results were confirmed by Western blots for HSL, Adiponectin,
PPARg2, and C/EBPa expression, whose expression was no
longer detected in cocultivated adipocytes (Supplementary
Fig. S1A). Similar results were obtained by cocultivating adipocytes with the human ZR 75.1, HMT3522-T4.2 or mouse 4T1
breast cancer cell lines (Supplementary Fig. S1B), as well as
when human mammary adipocytes derived from ex-vivo differentiation of progenitors, purified from mammary adipose
tissue of healthy donors undergoing reduction mammoplasty,
were used (Supplementary Fig. S1C). At 8 days, cocultivated
Figure 1. Breast cancer cells revert mature adipocytes into fibroblast-like cells in vitro. A, mature adipocyte cultivated in the presence (C) or in the absence (NC)
of tumor cells during the indicated times were stained with Bodipy (top), Pref-1 antibody (bottom; scale bars, 20 mm), or observed through phase
contrast microscopy (middle; scale bar, 50 mm). Nuclei were labeled with TO-PRO-3. Similar experiments were conducted with 3T3-F442A preadipocytes
used as a control. B, expression of the indicated genes analyzed by qPCR in mature adipocytes cocultivated for 8 days in the presence (C) or in the absence
(NC) of SUM159PT tumor cells. C, GLUT4 and GLUT1 gene expression in mature adipocytes cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of
SUM159PT cells during the indicated times (left). Analysis of Glut1 and Glut4 protein expression was done by Western blot analysis with extracts from mature
adipocytes cultivated in the presence (þ) or in the absence () of SUM159PT cells for the indicated times (right). D, glucose uptake assay in the presence of the
increasing concentrations of insulin conducted in adipocytes cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of tumor cells during 3 and 8 days.
Bars and errors flags represent the means SD of at least three independent experiments; statistically significant by Student t test; , P < 0.01; , P < 0.001
relative to NC cells or to untreated cells for glucose uptake experiments.
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adipocytes exhibited a marked decrease in GLUT4 expression
and a concomitant increase in GLUT1 expression (Fig. 1C) and
became resistant to insulin (Fig. 1D). No gain of proliferative
ability was observed in these cocultivated adipocytes exhibiting insulin resistance and a fibroblast-like shape. Indeed, the
cell number, as well as the cell-cycle distribution, remained
unchanged during the coculture period (see Supplementary
Fig. S2).
We next investigated whether this process might be observed in vivo. To address this critical issue, we used GFP-tagged
confluent 3T3-F442A preadipocytes implanted subcutaneously into athymic BALB/c nude mice, where they developed into
typical fat pads after 5 weeks (21). Murine breast cancer cells
4T1 were then either injected into the newly formed fat pads or
used alone as a control, whereas untreated fat pads also
provided a separate control. Immunohistochemical staining
for GFP was conducted in fat pads removed 10 days after the
injection (Fig. 2A). Tagged-mature adipocytes were used to
ensure that the cells with a fibroblast-like shape present in the
tumors did in fact arise from local adipocytes and not from
other sources. The fat pads derived from 3T3-F442A–confluent
preadipocytes exhibited histologic features of adipose tissue.
Adipocytes were positive for GFP whereas tumor cells were not
(Fig. 2B, bottom). In the case of tumors injected into the fat
pads, adipose tissue at the tumor periphery was composed of
adipocytes of small size and elongated cells containing many
small lipid droplets—all cells that are GFP positive (Fig. 2B,
bottom, indicated by arrows). Within the tumor, GFP-positive
cells with fibroblast-like shape appear to interdigitate with
tumor cells (Fig. 2B, bottom, indicated by asterisks). Staining of
the tissue sections with Masson trichrome revealed a significant amount of collagen fibrils in the tumor grown within the
fat pad, whereas few collagen fibrils were seen in tumor grown
alone (Fig. 2B, top). Taken together, these results are consistent
with the fact that breast tumor cells induce phenotypical
changes in mature adipocytes, leading to cells exhibiting low
(if any) lipid content and profound morphologic changes
associated with a marked increase in the expression of matrix
proteins in the tumors. Therefore, our results compellingly
suggest that cells with a fibroblast-like shape could be derived
from mature adipocytes in a tumor-context both in vitro and
in vivo.
ADFs overexpress FSP-1, but not aSMA, and exhibit an
activated phenotype
We then investigated the expression of major markers,
previously used to identify CAFs in these cells (6). As shown
in Fig. 3A, adipocytes cocultivated with tumor cells exhibit a
gradual increase in FSP-1 expression, as opposed to a-SMA or
FAP expression that remains very low. We confirmed that
mature adipocytes cocultivated for 8 days with tumor cells
overexpressed FSP-1 mRNA by 3-fold, compared with mature
adipocytes grown alone (P < 0.01), whereas the difference in
mRNA levels of a-SMA between these two conditions was not
statistically significant (Fig. 3B). These results were confirmed
with human mammary adipocytes (Supplementary Fig. S3).
Functionally activated fibroblasts surrounding tumors are
highly contractile and motile and also display increased ECM
5660
Cancer Res; 73(18) September 15, 2013
expression (3). As shown in Fig. 3C, increased expression of the
ECM proteins, type I collagen and fibronectin, was also
observed during adipocyte conversion. The fibrotic network
produced by these cells in vitro is in accordance with the results
obtained with Masson trichrome staining in vivo (see Fig. 2). As
shown in Fig. 3D (top), coculture of adipocytes with tumor cells
was associated with a profound reorganization of actin cytoskeleton, marked by the occurrence of stress fibers and the
formation of punctuate spots of vinculin at the ends of actin
bundles. Accordingly, cocultivated adipocytes, as they acquire
a fibroblast-like phenotype, progressively exhibit increased
migratory (Fig. 3D, bottom left) and invasive (Fig. 3D, bottom
right) abilities. Therefore, our compelling results show that
tumor cells can cause mature 3T3-F442A adipocytes, as well as
human mammary adipocytes, to revert to an activated FSP-1
fibroblastic cell population. Because of the common characteristics of CAFs and these cells, highlighting that they represent a subpopulation of CAFs, we named them ADFs. In vitro,
the CAA to ADF transition is time dependent (Figs. 1 and 3) and
intermediate forms of adipocyte phenotypical changes (from
small adipocytes to fibroblast-like cells that may or may not
still contain small lipid droplets) could be observed in vitro and
in vivo (Figs. 1 and 2). Once modified at the tumor invasive
front, where the cross-talk between breast tumor and adipocytes is established (8), our data strongly suggests that ADFs
are able to join the center of the tumor and participate in the
desmoplastic reaction by exhibiting increased migratory and
invasive abilities (Fig. 3), as shown in the murine fat pad
experiments (Fig. 2).
The Wnt/b-catenin pathway is reactivated in ADFs and
contributes to the occurrence of the ADFs phenotype
Among the many signaling networks involved in relaying
information from extracellular signals during adipogenesis, the
Wnt/b-catenin pathway plays a prominent role (28). This
pathway negatively regulates precursors' commitment and
differentiation along the adipocyte lineage (28) and its activation has recently been shown to also induce a "dedifferentiated"
state in mature adipocytes (17). As shown in Fig. 4A (top),
adipocytes cocultivated with tumor cells exhibit a gradual
increase in b-catenin expression, associated with its redistribution from the cell membrane to the cytoplasm. During
activation of this pathway by Wnt ligands (the so-called
canonical pathway), the b-catenin is hypophosphorylated and
translocated into the nucleus where it contributes to the
activation of Wnt target genes (28). A progressive increase in
active b-catenin in the nucleus of cocultivated adipocytes was
detected (Fig. 4A, bottom). In accordance, cocultivated adipocytes exhibit an upregulation of all Wnt target gene mRNAs
analyzed as described for Dishevelled-1 (Dvl1), Wnt10b, Endothelin-1 (EDT1), and metalloprotease-7 (MMP7; Fig. 4B). Taken
together, our results show that the canonical Wnt/b-catenin
pathway is reactivated during coculture and is likely to contribute to the occurrence of the ADFs. Given our results, we
reasoned that targeted inhibition of this signaling using ICG001, a unique small molecule that selectively inhibits TCF/
b-catenin transcription in a CBP-dependent fashion (19) might
be able to mitigate the tumor-induced changes in adipocytes.
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Figure 2. The phenotypic changes of mature adipocytes towards fibroblast-like cells are observed in vivo. A, GFP-tagged confluent 3T3-F442A preadipocytes
were implanted subcutaneously into athymic BALB/c nude mice, where they develop into fat pads after 5 weeks. Murine breast cancer cells 4T1 were
then injected into the newly formed fat pads or assayed separately. Immunohistochemical staining for GFP was conducted in fat pads removed 10 d after the
injection, tumor cells alone being also used as a control. B, representative Masson trichrome–stained sections from fat pads alone, tumors grown
alone, or tumors grown into the fat pads with collagen stained in blue and nucleus in red (top). Representative images of the expression of GFP (brown)
visualized in fat pads alone, tumors grown alone, or tumors grown into the fat pads (lipids, white; nucleus, blue; middle). Arrows indicate GFP-positive
elongated cells with small lipid droplets present at the tumor periphery, whereas asterisks identify GFP-fibroblast–like cells within the tumor; scale bars,
50 mm. The bottom panel shows a two-fold magnified view of the framed areas.
As shown in Fig. 4C, exposure to ICG-001 for 3 days significantly inhibits the increase in Wnt10b expression induced by
coculture (about 3-fold decrease in 5 mmol/L ICG-001–treated
cells compared with untreated cells, P < 0.05) and partially
restores lipid accumulation in cocultivated adipocytes in a
dose-dependent manner. We next investigated the signal
emanating from tumor cells that could have reactivated the
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canonical Wnt/b-catenin pathway. Soluble Wnt3a or TNF-a
has been recently shown to induce the "dedifferentiation" of
murine and human adipocytes through activation of the Wnt/
b-catenin pathway (17). TNF-a was undetectable in the supernatant of all breast cancer cell lines that were cultivated with or
without adipocytes. In contrast, Wnt3a was expressed and
secreted by the breast cancer cells, as shown in Fig. 4D for the
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Figure 3. ADFs overexpress FSP-1, but not a-SMA, and exhibit an activated phenotype. A, 3T3-F442A mature adipocytes were grown on coverslips and
cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of tumor cells during 3, 5, and 8 days (D3, D5, and D8). After this period, cells were fixed and stained with the
indicated antibodies. 3T3-F442A preadipocytes served as a control. Nuclei were labeled with TO-PRO-3; scale bars, 20 mm. B, a-SMA and FSP-1 gene
expression was evaluated by qPCR in adipocytes cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of tumor cells during 8 days with tumor cells.
Bars and errors flags represent the means SEM of at least three independent experiments; statistically significant by Student t test, , P < 0.01 relative to NC
cells. NS, non significant. C, fibronectin and collagen 1 expression were assessed by immunofluorescence in adipocytes cultivated in the presence (C) or in the
absence (NC) of tumor cells during 3, 5, and 8 days (D3, D5, and D8). 3T3-F442A preadipocytes served as a control. Nuclei were labeled with
TO-PRO-3; scale bars, 20 mm. D, top, 3T3-F442A mature adipocytes were grown on coverslips and cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of
tumor cells during 3, 5, and 8 days (D3, D5, and D8). After this period, cells were fixed and stained with the indicated antibodies. 3T3-F442A
preadipocytes served as a control. Nuclei were labeled with TO-PRO-3; scale bars, 20 mm. Bottom, adipocytes grown alone (NC) or in the presence of tumor
cells (C) for 3 (D3) and 8 (D8) days. Adipocytes were then trypsinised and used for migration (left) or Matrigel invasion (right) assays towards a medium
containing either 0% (white bars) or 10% FCS (black bars). Bars and errors flags represent the means SEM of three independent experiments; statistically
significant by Student t test; , P < 0.05, , P < 0.01, , P < 0.001 relative to NC cells.
SUM159PT cells. The levels of Wnt3a expression and secretion
were not regulated by coculture. Similar results were obtained
with the human breast cancer cell lines ZR 75.1 and MDAMB231 (Supplementary Fig. S4). As shown in Fig. 4E (left), in
the presence of Wnt3a blocking antibody, we observe a clear
inhibition of b-catenin upregulation and redistribution induced by coculture, suggesting that Wnt3a is indeed upstream of
the b-catenin stabilization. Of note, cells that have been treated
with Wnt3a blocking antibody exhibit a significant decrease of
Wnt10b mRNA expression (1.6-fold decrease in antibody-treated cells compared with untreated cells, P < 0.05) and conversely, an increase in lipid content as compared with untreated cells (Fig. 4E, right). Therefore, the occurrence of ADFs is
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Cancer Res; 73(18) September 15, 2013
associated with activation of the Wnt/b-catenin pathway and
blocking this pathway partially reversed the ADFs phenotype
(Fig. 4C and E). Elevated levels of cytoplasmic and/or nuclear
b-catenin are detectable by immunohistochemistry in the
majority of breast tissue samples and high b-catenin activity
significantly correlated with poor prognosis of the patients
(29). This activation might rely on Wnt ligands because several
studies have described overexpression of Wnt protein themselves, including Wnt3a, in breast cancer cells lines as well as
breast tumors relative to normal tissue (30). Expression of
these ligands is generally thought to activate the canonical
Wnt/b-catenin pathway in tumor cells by an autocrine mechanism (31) to favor tumor growth, migration, inhibition of
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Figure 4. The Wnt/b-catenin pathway is reactivated in ADFs and contributes to the occurrence of this new stromal cell population. A, adipocytes cultivated in
the presence (C) or in the absence (NC) of tumor cells during 3, 5, and 8 days (D3, D5, D8) and 3T3-F442A preadipocytes were fixed and stained with the
indicated antibodies. Nuclei were labeled with TO-PRO-3; scale bars, 20 mm. B, mRNA expression (qPCR) of the indicated Wnt/b-catenin targets was
evaluated in adipocytes cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of tumor cells during 3, 5, and 8 days (D3, D5, D8). C, Wnt10b mRNA expression
(right) and Bodipy accumulation or morphology observed through phase contrast microscopy (left; scale bars, 20 mm) were evaluated in adipocytes
cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of tumor cells for 3 days with tumor cells in the presence of increasing concentrations of ICG-001. D, Wnt3a
expression and secretion was measured in the SUM159PT cells cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of adipocytes. E, adipocytes were
cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of breast tumor cells in the presence (þ) or absence () of a Wnt3a blocking antibody. In these
adipocytes, the expression of Wnt10b mRNA was measured by qPCR (right), and the b-catenin expression and lipid accumulation were evaluated by
immunofluorescence. Nuclei were labeled with TO-PRO-3 (left); scale bars, 20 mm. Bars and errors flags represent the means SEM of three independent
experiments; statistically significant by Student t test or ANOVA; , P < 0.05, , P < 0.01, , P < 0.001 relative to NC cells.
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apoptosis, and potentially stem cell renewal in certain tissues
(32). We propose here a new and paracrine effect of Wnt ligands
in promoting the occurrence of a subpopulation of CAFs.
ADFs stimulate tumor cells' invasive phenotype in twodimensional and three-dimensional coculture systems
Mature adipocytes were cocultivated with breast cancer
cells for 5 days to obtain ADFs, which were then used to carry
out two-dimensional (2D) coculture experiments or to produce
mixed spheroids with "na€ve or unprimed" tumor cells. In 2D
coculture experiments, ADFs strongly stimulated the invasive
properties of SUM159PT cells (increase of 2.4-fold compared
with tumor cells grown alone, P < 0.01; Fig. 5A), this effect being
more pronounced in the presence of ADFs than in the presence
of mature adipocytes (1.5-fold increase as compared with
tumor cells grown alone, P < 0.05; 1.6-fold increase in cells
cocultivated with ADFs as compared with mature adipocytes,
P < 0.05). In addition to the increased cell invasive abilities, we
have previously shown that cocultivated SUM159PT exhibit
morphologic changes along with the reorganization and polarization of vimentin (8). As shown in Fig. 5B, after 3 days of
coculture, ADFs induce similar but more pronounced effects
Figure 5. ADFs enhance tumor cells invasion in 2D and 3D coculture models. A, tumor cells cultivated in the presence (C) or in the absence (NC) of mature
adipocytes or ADFs for 3 d were used for Matrigel invasion assay toward a medium containing either 0% (white bars) or 10% (black bars) FCS. Representative
images of Matrigel invasion assay conducted towards a medium containing 10% FCS are shown below each graph; scale bar, 50 mm. Bars and errors flags
represent the means SD of three independent experiments; statistically significant by Student's t test; , P < 0.05, , P < 0.01 relative to NC cells. B,
immunofluorescence experiments using monoclonal antibody against vimentin or rhodamin phalloidin were conducted on tumor cells cultivated in the presence
(C) or in the absence (NC) of mature adipocytes or ADFs for 3 days. Nuclei were labeled with TO-PRO-3; scale bar, 20 mm. C, a representative picture of spheroid
invasion in a collagen matrix [left, scale bar, 250 mm and measurement of the invasion distance (in mm) 48 h after collagen embedding (right)]. Bars and
errors flags represent the means SEM of three independent experiments, statistically significant by Student t test; , P < 0.01 relative to spheroids composed
by tumor cells alone (SUM), NS, nonsignificant. D, confocal microscopy analysis of spheroids invasion 48 hours after collagen inclusion, spheroids being
composed by HcRed-SUM, by mixed HcRed-SUM þ GFP-3T3-F442A, or by HcRed-SUM159PT þ GFP-ADF; scale bar, 100 mm. SUM159PT, SUM.
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on vimentin expression that was associated with profound
actin reorganization, leading to the occurrence of stress fibers.
As three-dimensional (3D) invasion models more closely follow
the cell behavior observed in vivo (33), we confirmed our results
using a spheroid invasion model within a collagen matrix (25;
see Fig. 5C, left, for a representative experiment). We found that
mixed ADFs/tumor cells spheroids exhibit higher invasive
capacities compared with spheroids of tumor cell alone (P <
0.01), yet the presence of preadipocytes had no effect on 3D
tumor cells' invasion (Fig. 5C, right), in accordance with the
results previously obtained in 2D (8). HcRed-SUM159PT cells,
GFP-preadipocytes, and GFP-ADFs were used to investigate
the invasive behavior of each cell subpopulation. Interestingly,
ADFs (and preadipocytes) remained in the center of the
spheroids in contrast with tumor cells that invaded the collagen matrix (Fig. 5D). These combined results indicate that
ADFs stimulate the invasive behavior of tumor cells.
Reorientation of mature adipocytes into ADFs is
observed in human tumors
We next investigated whether ADFs are present in primary
human tumors. To address this critical issue, we first conducted a histologic analysis of human breast tumors to investigate the presence of cells exhibiting ADF traits. As defined in
vitro and in vivo in murine fat pads, ADFs originate from
progressive changes of the morphology of adipocytes, giving
rise to small adipocytes and of elongated cells containing many
small lipid droplets. As shown in Fig. 6A, we observed a
profound reorganization of the adipose tissue at the tumor
invasive front (see left for the adipose tissue aspect at distance
of the tumors) with numerous cells exhibiting the features of
intermediate forms of ADFs. Of note, elongated cells with lipid
droplets could be observed within the dense desmoplastic
reaction surrounding the tumors (Fig. 6A, bottom, indicated
by arrows).
Figure 6. ADFs are found in human
tumors. A, histologic examination
of human breast cancers showing
distant adipose tissue (left) and
tumor tissue containing
reorientated adipocytes (middle)
after H&E staining (original
magnification, 200; scale bar, 50
mm.). The right panels show a 2-fold
magnification of the framed area.
Results of representative
experiments were obtained using
tumors issued from 2 independent
donors. B, histologic examination
of adipose tissue (lipids, white;
nucleus, blue) in a representative
breast tumor after anti FSP-1
staining (brown). The results
obtained in different areas from the
adipose tissue away from the
tumor to the tumor center are
shown (scale bar, 50 mm). C, left,
the expression of FSP-1 and aSMA
was visualized (brown) in
adipocytes (lipids, white; nucleus,
blue) located adjacent to invading
cancer cells (TU) as compared with
normal adipose tissue [reduction
mammoplasty (RM)]. Right, the
expression of the indicated genes
was analyzed by qPCR in mature
adipocytes obtained from RM or
TU (8 independent samples per
group), statistically significant by
Student t test; , P < 0.05. NS, nonsignificant.
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To further characterize these cells, we investigated FSP-1
expression in the breast-cancer surrounding adipocytes at
variable distances from the tumor center. As shown in Fig.
6B, the mature adipocytes further from the tumor are negative
for FSP-1 expression, whereas those closer to the tumor exhibit
FSP-1 expression. FSP-1 positive fibroblasts were present in the
center of the tumors as previously described (6). Therefore, as
observed in vitro, we consistently observed a gradient of FSP-1
expression in mature adipocytes exhibiting first CAA, then
ADF phenotype (Fig. 6B). Finally, we investigated the differential expression of both aSMA and FSP-1 in tumor-surrounding adipocytes by immunohistochemistry. In fact, one of the
key findings of our study is that ADFs, at least in vitro, express
FSP-1 but not aSMA (see Fig. 3A and B). Interestingly, using
experimentally generated tumors in mice, Sugimoto and colleagues found unique FSP-1-expressing CAFs, which are clearly
distinct from the a-SMA–positive myofibroblasts (6). This
subpopulation of CAFs is very important functionally, because
FSP-1–positive fibroblasts promote tumor metastasis (34).
Mammary carcinoma cells injected into FSP1/ mice showed
significant delay in tumor uptake and decreased tumor incidence (34). Coinjection of carcinoma cells with FSP1þ/þ mouse
embryonic fibroblasts partially restored the kinetics of tumor
development and the ability to metastasize, underlying the
role of this specific subset of stromal population in invasive
processes (34). As shown in Fig. 6C (left), we found that a-SMA
expression was not upregulated in adipocytes close to tumors
when compared with normal breast adipose tissue (reduction mammoplasty) whereas in the same sample, an upregulation of FSP-1 expression was found. To further assess the
expression of these markers by a quantitative approach, adipocytes were isolated from fat samples associated with tumors
or reduction mammoplasty. A series of 16 samples, with 8
samples in each group (Supplementary Table S3 for the clinical
characteristics of the patients), was used, matched with
respect to age (mean: 54.5 10.4 vs. 51.1 8.3 years) and
BMI (mean: 26.1 3.5 vs. 24.9 2.3 kg/m2). Adipocytes isolated
from tumor samples overexpressed FSP-1 mRNA when compared with adipocytes isolated from normal mammary
glands, whereas the mRNA levels of a-SMA were not statistically different between the two groups (Fig. 6C, right).
Therefore, the phenotype described here both in vitro and
in vivo for ADFs is clearly reminiscent of the one of FSP-1–
positive CAFs, including the absence of a-SMA expression
and the invasion-promoting effect. Because mature adipocytes represent the most abundant cellular type in breast
cancer stroma, the process of adipose "dedifferentiation" is
likely to provide a large part of this CAFs subpopulation.
Interestingly, the impact of tumor cells on various component of adipose tissue might also participate in the heterogeneity of CAFs phenotype. In fact, it has been shown both
in vitro and in vivo that breast cancer cells activate adipose
stem cells towards a CAFs-like phenotype associated with
a-SMA overexpression (for review see refs. 35, 10). Therefore,
mature and precursor adipose cells could contribute to divergent CAFs subpopulation, whose relative contributions in
cancer progression remain to be determined in lean and obese
conditions.
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Cancer Res; 73(18) September 15, 2013
Figure 7. Mechanism of ADFs occurrence and role in tumor progression.
Schematic representation of the described bidirectional crosstalk
established between breast cancer and adipose cells, underlying the
presence of ADFs in the desmoplastic reaction of breast cancers.
To conclude, the proposed mechanism to explain the occurrence and the role of ADFs in breast cancer is summarized
in Fig. 7. In our model, early local tumor invasion in breast
cancer results in immediate proximity of tumor cells and
adipocytes. Cancer cells secrete soluble factors, including
Wnt3a, that are able to activate Wnt/b-catenin pathway in
mature adipocytes, leading to adipocyte "dedifferentiation".
Adipocytes undergo morphologic changes, first marked by a
decrease in adipocyte size and lipid content (CAAs), then by
acquiring a fibroblast-like morphology (ADFs), yet still containing small lipid droplets. At the start of this process, tumorprimed adipocytes express FSP-1. ADFs exhibit increased
migratory and invasive abilities and are able to join the center
of the tumor, where they significantly promote tumor invasion.
In the center of the tumor, these cells no longer express adipose
markers nor exhibit lipid droplets, which render them indistinguishable from other CAFs cell population. Studying the
process of occurrence of ADFs in breast cancer is of major
clinical importance. In fact, the occurrence of specific stromal
cells, such as ADFs, is critical to the aggressiveness of nearby
tumor cells and they need to be identified to develop targeted
therapeutic strategies inhibiting their development and/or
tumor-promoting activity. Implicating adipose tissue in this
crosstalk is also of major interest because several studies
pointed out that obese women exhibit higher propensity for
local invasion and distant metastasis (10). Obesity condition is
also associated with an increase in adipose tissue fibrosis (15).
Therefore, further studies should address whether ADFs are
over-represented in the breast tumor stroma of obese patients
Cancer Research
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Published OnlineFirst July 31, 2013; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-13-0530
ADF, a Novel Tumor-Promoting Cell Type
in which they would provide an invasion-promoting population. Such studies will provide unique opportunities to set up
specific strategies for the treatment of the subsets of patients
exhibiting aggressive diseases.
Acknowledgments
The authors thank Pr. Laurence Nieto for helpful technical advices for qPCR,
Guillaume Andrieu, Emilie Mirey, and Nathalie Ortega for critical reading of the
manuscript. The authors also thank Jamie Brown for the language editing of the
manuscript and Françoise Viala for iconographic assistance.
Disclosure of Potential Conflicts of Interest
No potential conflicts of interest were disclosed.
Authors' Contributions
Conception and Design: L. Bochet, C. Lehuede, P. Valet, C. Muller
Development of methodology: L. Bochet, B. Couderc
Acquisition of data (provided animals, acquired and managed patients,
provided facilities, etc.): L. Bochet, S. Dauvillier, Y.Y. Wang, V. Laurent, C. Dray,
R. Guiet, I. Maridonneau-Parini, S. Le Gonidec, G. Escourrou
Analysis and interpretation of data (e.g., statistical analysis, biostatistics,
computational analysis): L. Bochet, C. Lehuede, S. Dauvillier, Y.Y. Wang,
B. Dirat, V. Laurent, C. Dray, G. Escourrou, P. Valet
Writing, review, and/or revision of the manuscript: L. Bochet, C. Lehuede,
C. Muller
Administrative, technical, or material support (i.e., reporting or organizing data, constructing databases): S. Le Gonidec
Study supervision: C. Muller
Grant Support
Studies conducted in our laboratories were supported by the French
National Cancer Institute (INCA PL 2006–035 and INCA PL 2010-214;
P. Valet, G. Escourrou, and C. Muller), the 'Ligue Regionale Midi-Pyrenees
contre le Cancer' (Comite du Lot, de la Haute-Garonne et du Gers; C. Muller),
the Fondation de France (P. Valet and C. Muller), and the University
of Toulouse (AO CS 2009; C. Muller). In addition, the Fondation pour la
Recherche Medicale, ANR Migre Flame 2010, and ARC #2010-120-1733
supported this work (R.Guiet and I. Maridonneau-Parini). C. Lehuede is a
recipient of a PhD fellowship from the Ligue Nationale Contre le Cancer.
The costs of publication of this article were defrayed in part by the payment
of page charges. This article must therefore be hereby marked advertisement
in accordance with 18 U.S.C. Section 1734 solely to indicate this fact.
Received February 19, 2013; revised July 5, 2013; accepted July 13, 2013;
published OnlineFirst July 31, 2013.
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Figure S1. The occurrence of the ADFs phenotype is reproductively observed with various human and murine breast cancer cells lines and
with
i h human
h
mammary adipocytes.
di
A Analysis
A,
A l i off protein
i expression
i off the
h indicated
i di
d markers
k
d
done
b Western
by
W
bl
blots
with
i h extracts from
f
mature adipocytes cocultivated (+) or not (-) with SUM159PT for the indicated times. B, Upper panel: Western-blot analysis of HSL and
C/EBPα expression in murine mature adipocytes cocultivated (+) or not (-) with the indicated tumor cell lines during 3 and 8 days (D3 and D8).
Lower panel: mature murine adipocytes cocultivated in the presence (C) or absence (NC) of indicated breast cancer cell lines were stained
with red oil, scale bars 50µm. C, Upper panel: human mammary adipocytes issued from the ex vivo differentiation of the SVF fraction of
adipose tissue obtained from reduction mammoplasty were cocultivated (C) or not (NC) for 6 days in the presence of indicated cell lines.
mRNAs were extracted and the levels of expression of the indicated genes evaluated by qPCR. Data represent the results obtained from 6
independent donors ± SEM; statistically significant by Student's t-test, * p<0.05, **p< 0.01, *** p<0.001, relative to NC cells. Shown a
representative experiment of Red oil staining of human mammary adipocytes cocultivated (C) or not (NC) in the presence of ZR 75. 1 cells for
6 days.
Bochet et al, SuppS1
A
B
Figure S2. Mature adipocytes dedifferentiation is not associated with changes in cell number or cell cycle distribution. A, Murine
adipocytes were cocultivated (C) or not (NC) with SUM159PT cells for the indicated times and counted using a Malassez chamber after
Trypan blue staining. B, cell cycle distribution of adipocytes cocultivated or not (NC)
( ) during 3 (D3)
( ) and 5 days (D5)
( ) with tumor cells. Shown the
result of a representative experiment.
Bochet et al, SuppS2
Figure S3. Cocultivated human mammary adipocytes overexpress FSP-1, but not αSMA, and exhibit an activated phenotype. Human
mammary adipocytes, grown on coverslips, issued from the ex vivo differentiation of the SVF fraction of adipose tissue obtained from
reduction mammoplasty were cocultivated (C)
( ) or not (NC)
( ) with ZR 75.1 during 5 days. Adipocytes were then fixed and stained with the
indicated antibodies. Nuclei were labeled with TO-PRO-3, scale bar 20µm.
Bochet et al, SuppS3
Figure S4. Breast tumor cells express and secrete Wnt3a. Wnt3a expression and secretion was measured in the ZR-75.1 cells (A) and MDAMB231 cells (B), cocultivated (C) or not (NC) with mature adipocytes.
Bochet et al, SuppS4
Supplementary information
Cell Culture. The breast cancer cell line ZR 75.1 (gift of Pr K. Bystricky, LBME, Toulouse, France) was
cultured in DMEM medium supplemented with 10% FCS. HMT-3522-T4-2 mammary epithelial cells (gift of Dr
E. Liaudet-Coopman, IRCM, Montpellier, France) were cultured in H14 medium (Weaver et al, 1997) consisting
in DMEM/F12 with 250 ng/ml insulin, 10 mg/ml transferrin, 2.6 ng/ml sodium selenite, 10-10 M estradiol and 1.4
x10-6 M hydrocortisone. The breast cancer cell line MDA-MB231 (gift of Pr K. Bystricky, LBME, Toulouse,
France) was cultured in RPMI medium supplemented with 10% FCS.
Antibodies. The polyclonal Ab directed against Adiponectin (APN) was obtained from Thermoscientic. The
polyclonal Ab directed against Horomono-Sesitive Lipase (HSL) was from Cell Signaling. Both the polyclonal
Ab that recognized CEBP/α and the monoclonal Ab against PPARγ (clone E-8) were from Santa-Cruz.
Ex-vivo differentiation of human mammary adipocytes. Breast adipose tissue samples were collected from
reduction mammoplasty according to the guidelines of the Ethical Committee of Toulouse-Rangueil. All subjects
gave their informed consent to participate to the study, and investigations were performed in accordance with the
declaration oh Helsinki as revised in 2000. Adipose tissue pieces were immediately used for collagenase
digestion as previously described (Daviaud et al, 2006) and centrifuged to separate adipocytes from the stromavascular fraction pellet, SVF). The SVF fraction issued from mammoplasty reduction adipose tissue samples was
used for ex vivo differentiation as previously described (Bour et al, 2007). Briefly, the stromal vascular pellets
were incubated overnight with DMEM/Ham F12 medium supplemented with 10% FCS. Then, the medium was
replaced by an adipogenic induction medium (DMEM/Ham's F12 (1:1) medium supplemented with 1µg/ml
ciglitazone, 10 mg/ml transferrin, 33 mM biotin, 66 mM insulin, 1 nM triiodothyronine, and 17 mM
pantothenate). Cells were cultivated in this condition during 3 days before the ciglitazone was removed. Cells are
differentiated after 10 days of culture.
Cell cycle. Adipocytes were cocultivated or not with SUM159PT cell lines during 3 or 5 days. Cells were
harvested by trypsinization and pelleted by centrifugation. The pellets were incubated 10 minutes on ice, then
resuspended in 300 µl phosphate-buffered saline containing 25 μg/ml propidium iodide (PI), 100 μg/ml RNaseA
and 0.01 % triton X-100. After staining, 10 000 cells were analysed on a FACScan flow cytometer utilizing
CellQuest software (Becton Dickinson) to determine the cell cycle distribution.
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1
Supplementary Table 1: Characterization of the antibodies used in the study
Target
Type
Clone
Supplier
Use
Reference
Actin
α-tubulin
αSMA
β-catenin
Active β-catenin
Collagen-1
FAP
Fibronectin
FSP-1=S100A4
GFP
Glut1
Glut4
Pref-1=DLK
Vimentin
Vinculin
Wnt3a
Wnt3a
m
m
m
m
m
p
p
m
p
m
p
m
p
p
m
m
p
ACTN05
DM1A
E184
14
8E7
FBN11
7.1/13.1
1F-8
R28
hVIN-1
217804
-
Thermoscientific
Thermoscientific
Abcam
BD biosciences
Millipore
Chemicon
Abcam
Thermoscientific
Abcam
Roche
Neomarkers
Cell Signaling
Abcam
Cell Signaling
Sigma-aldrich
R&D System
Abcam
WB
WB
IF/IHC
IF
IF
IF
IF
IF
IF/IHC
IHC
WB
WB
IF
IF
IF
Blocking Ab
WB
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)
(9)
(10)
(11)
(12)
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expression by qPCR.
Name
Forward
Reverse
Adipsin
GCCTGATGTCCTGCATCAACT
GCGCAGATTGCAGGTTGTC
Concentrations
(nM)
300
Adiponectin
TGGAATGACAGGAGCTGAAGG
TATAAGCGGCTTCTCCAGGCT
900
Ap2
TTCGATGAAATCACCGCAGA
GGTCGACTTTCCATCCCACTT
900
C/EBPα
CAAGAACAGCAACGAGTACCG
GTCACTGGTCAACTCCAGCAC
100
Dvl-1
CCTTCCATCCAAATGTTGC
GTGACTGACCATAGACTCTGTGC
100
Endothelin-1
CCTG-GACATCATCTGGGTC
TGTGGCCTTATTGGGAAG
900
FSP-1
GCTGCCCAGATAAGGAACCC
TGCGAAGAAGCCAGAGTAAGG
300
Glut1
GGTGTGCAGCAGCCTGTGT
CACAGTGAAGGCCGTGTTGA
300
Glut4
CCGGATTCCATCCCACAAG
CATGCCACCCACAGAGAAGA
300
HSL
GGCTTACTGGGCACAGATACCT
CTGAAGGCTCTGAGTTGCTCAA
900
MMP7
CACTCACTGGGTCCTCCATT
GAAGAGGGAAACAGGTGCAG
900
PPARγ
CCGAAGAACCATCCGATTGA
TTTGTGGATCCGGCAGTTAAG
900
αSMA
GGAGAAGCCCAGCCAGTCGC
AGCCGGCCTTACAGAGCCCA
900
Wnt10b
ATGCGGATCCACAACAACAG
TGACGTTCCATGGCATTTG
300
(APN)
(EDT-1)
Supplementary Table 2B: Sequences and concentrations of the primers used to detect human genes
expression by qPCR.
Name
Forward
Reverse
aP2
GCATGGCCAAACCTAACATGA
CCTGGCCCAGTATGAAGGAAA
Concentrations
(nM)
300
C/EBPα
ACCCTCAGCCTTGTTTGTACTGTAT
GGACTGATCGTGCTTCGTGTT
300
FSP-1
TTGGGGAAAAGGACAGATGAAG
TGAAGGAGCCAGGGTGGAAAAA
300
HSL
GTGCAAAGACGGAGGACCACTCCA
GACGTCTCGGAGTTTCCCCTCAG
900
PPARγ
GAACCACCGCACGATGTTG
AAGTCGAACACGCTGCTGAA
900
αSMA
AGGCACCCCTGAACCCCAA
CAGCACCGCCTGGATAGCC
300
Supplementary Table 3A :Age and anthropometric characteristics of control and cases series.
Variables
Controls (n=8)
n (%)
Cases (n=8)
n (%)
Age in years
[35-50[
≥ 50
4 (50)
4 (50)
3 (37.5)
5 (62.5)
Body Mass Index in kg/m2
[18-25[
[25-30[
≥ 30
4 (50)
4 (50)
0 (0)
2 (25)
5 (62.5)
1 (12.5)
Supplementary Table 3B: clinical characteristics of the breast cancer patients.
Variables
Sub-groups
Tumor histology
Lobular
Canalar
I
II
III
Pre-menopausal
Post-menopausal
]0-2]
]2-5]
>5
nc
N0
N1
N2
ER (-)
ER (+)
HER2 (-)
HER2 (+)
Breast cancer stage
Menopausal status
Tumor diameter in cm
Clinical node involvement
Tumor estrogen receptors status
Tumor HER2 status
Cases (n=14)
n (%)
1 (12.5)
7 (87.5)
0 (0)
5 (62,5)
3 (37,5)
3 (62.5)
5 (62.5)
1 (12.5)
3 (37.5)
2 (25)
2 (25)
1 (12.5)
2 (25)
5 (62.5)
2 (25)
6 (75)
7 (87.5)
1 (12.5)
Article 2. Les adipocytes péritumoraux participent à la chimiorésistance des cellules
tumorales mammaires à la doxorubicine, potentiellement via un mécanisme dépendant
de LRP/MVP et des vésicules.
La chimiothérapie demeure un des traitements de référence du cancer du sein. Parmi les molécules
présentes dans l’arsenal thérapeutique, la doxorubicine, qui appartient à la famille des anthracyclines,
est considérée comme étant une des molécules les plus efficaces dans ce type de cancers (Tacar et al
2013). Cependant, des processus de résistance sont fréquemment observés et vont contribuer à
l’apparition de rechutes, de la diminution de la survie globale et de la survie sans maladie. Les cellules
tumorales peuvent présenter une résistance croisée à diverses molécules, appartenant à différentes
classes anti-néoplasiques et présentant des mécanismes d’actions différents. Ce processus est appelé
multi-résistance ou MDR (Multidrug resistance) et représente une cause majeure d’échec
thérapeutique (Kathawala et al 2015). Des arguments émergents suggèrent que le stroma tumoral
pourrait également participer à l’acquisition d’une chimiorésistance par les cellules cancéreuses
(Dittmer and Leyh 2014). Parmi les différents composants du stroma mammaire, les adipocytes
représentent des acteurs émergents dans la progression tumorale. Dans l’équipe, nous avons montré
qu’ils favorisent l’acquisition d’une résistance aux radiations ionisantes par les cellules tumorales
mammaires (Bochet et al 2011). D’autre part, le rôle des adipocytes dans la progression tumorale est
d’importance en médecine car l’obésité a été reconnue comme un facteur de mauvais pronostic dans le
cancer du sein, indépendamment du statut ménopausique (Ewertz et al 2011). Des arguments cliniques
suggèrent que les femmes obèses présentent une résistance augmentée à l’association
anthracyclines/taxanes administrée en thérapie adjuvante et néoadjuvante ou dans le cadre d’un cancer
métastatique (Ewertz et al 2011) (Litton et al 2008) (de Azambuja et al 2010). Nous avons ainsi
formulé l’hypothèse selon laquelle les adipocytes pourraient contribuer à la résistance des
carcinomes mammaires à la chimiothérapie et que l’obésité pourrait amplifier ce processus.
Nos résultats montrent que les adipocytes favorisent un phénotype MDR (doxorubicine, paclitaxel, 5fluorouracile) dans un large panel de lignées tumorales mammaires (représentatives des différents
sous-types du cancer du sein). La chimiorésistance médiée par les adipocytes est liée à un efflux
nucléaire et extra-cellulaire de doxorubicine plus important, qui empêche l’action de la drogue au
niveau de son site d’action : l’ADN. Etonnamment, cet efflux est indépendant des principaux
transporteurs ABC (ATP-binding Cassette) classiquement responsables de ce mécanisme de
résistance. Cependant, nous avons mis en évidence que la protéine MVP (Major Vault Protein) semble
être responsable de l’efflux nucléaire observé. De manière intéressante, nos résultats (bien que
préliminaires) suggèrent que les adipocytes favorisent l’encapsulation des drogues dans des vésicules
extra-cellulaires, ce qui permet l’efflux de la doxorubicine hors de la cellule. Enfin, nos résultats ont
montré que la chimiorésistance médiée par les adipocytes est amplifiée dans un contexte d’obésité. Les
résultats obtenus sur ce projet ont été rédigés en anglais sous forme d’un article, bien qu’à l’heure
129
actuelle, ce travail n’est pas encore finalisé. Des nouvelles données devraient être disponibles et
présentées lors de la soutenance orale.
130
Tumor surrounding adipocytes contribute to doxorubicin resistance:
Potential role of a MVP/vesicle dependent mechanism and amplification by obesity
Camille Lehuédé1,2,3, Xia Li1,2,3, Stéphanie Dauvillier1,2, Victor Laurent1,2, Ikrame Lazar1,2, Emily
Clement1,2, Sophie Le Gonidec1,3, Philippe Valet1,3, Laurence Nieto1,2, Frédérique Fallone1,2 and
Catherine Muller1,2 *
1
Université de Toulouse, UPS, F-31077 Toulouse, France.
2
CNRS ; Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale F-31077 Toulouse, France.
3
Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, INSERM U1048, F-31432 Toulouse,
France.
Running title:
Key words: Adipocytes - Breast cancer – Doxorubicin – Multidrug resistance - Obesity
MANUSCRIPT IN PREPARATION
1
Abstract
Emerging evidence demonstrates that tumor-surrounding adipocytes are key players in breast cancer
progression, particularly through promotion of the invasive properties of tumor cells. This effect could
be amplified in obesity, which is a negative prognosis factor in breast cancer. Clinical studies
suggested that obesity, in addition to favoring the occurrence of aggressive tumors, is associated with
a decrease in the efficacy of chemotherapy. The mechanism(s) linking tumor-surrounding adipocytes
to drug resistance remain elusive. The anthracycline Doxorubicin (DOX) is one of the major drugs
used in the treatment of breast cancer. Using a 2D coculture system, we demonstrated that adipocytes
promote DOX resistance in a large panel of human and murine breast cancer cell lines, independently
of their subtypes. Cocultivated cells exhibit a multidrug resistance (MDR) phenotype with crossresistance to paclitaxel and 5-fluorouracil. We further demonstrated that DOX resistance was due to an
increased nuclear and extracellular efflux in cells cocultivated with adipocytes. These processes were
mediated by an original pathway implicating the MVP (Major Vault Protein), followed by the release
of extracellular vesicles-containing DOX. Finally, using a 3D coculture system, we demonstrated that
adipocyte-induced chemoresistance is amplified by obesity. This study may explain, at least in part,
the poor prognosis of obese patients suffering from breast cancer.
2
Introduction
Cancer is now considered a complex tissue comprised not of only malignant but also stromal cells,
including fibroblasts, infiltrating immune cells and endothelial cells, all contained within the
extracellular matrix (ECM) [1]. Tumor and stromal cells establish a constant bidirectional crosstalk,
which can promote tumor progression. Among the different cell types present in the tumor
microenvironment, recently increasing interest has been given to adipocytes, which have long been
overlooked as an active component of tumor stroma [2]. Mature adipocytes, first thought of only as
energy-storing cells, have emerged this last decade as highly endocrine cells which are able to secrete
hormones, growth factors, chemokines and pro-inflammatory molecules: a heterogeneous group of
molecules termed «adipokines» [3] [4]. Studying the multifaceted role of adipocytes in cancer, and
particularly in breast cancer, is of major clinical importance. Indeed, obesity, where the normal
balance of adipose tissue secretions is perturbed, is a negative prognosis factor for breast cancer
independently of menopause status (for review see [5] [3]). There is now clear evidence that host
factors contribute to the occurrence, in obese women, of tumors exhibiting an aggressive phenotype at
diagnosis defined by an increase in lymph node involvement and a higher propensity to distant
metastasis (reviewed in [3]). In the largest retrospective clinical study published on this subject to
date, Ewertz et al. report that obesity is an independent prognosis factor for the development of distant
metastasis and death after diagnosis of breast cancer [6]. We have previously demonstrated in vitro
and in vivo, that tumor surrounding adipocytes in breast cancer exhibit a decrease in lipid content, a
decreased expression of adipocyte markers and an activated state characterized predominantly by the
overexpression of pro-inflammatory cytokines, ECM and ECM-related molecules [7]. We named
these cells “Cancer-Associated Adipocytes” (CAAs) [7] [8] [3]. Upon prolonged exposure to tumor
cells, adipocytes adopt a highly elongated fibroblast-like morphology, highlighting that a subset of
Cancer-Associated Fibroblasts (CAFs) are in fact derived from adipocytes [9]. One of the major
hallmarks of the adipocyte/cancer crosstalk appears to involve an increase in the invasive properties of
tumor cells. In fact, CAAs increase breast tumor cell invasion in vitro, as well as the number and size
of lung metastasis in vivo [7]. This process implies pro-inflammatory cytokines, such as interleukin-6,
as well as extensive extracellular matrix remodeling [3] [10] [11]. One probably underestimated effect
of the adipocyte/cancer crosstalk is its role in the response to antitumor therapy. At clinical levels, it
has been consistently demonstrated that obesity is associated with a decrease in response to adjuvant
and neoadjuvant chemotherapies [12] [13]. Limited data exist at laboratory levels to explain these
effects. We have shown that CAAs contribute to the occurrence of a radioresistant phenotype in breast
tumor cells through an increased activation of the effector kinase Chk1 [14]. In a different tumor
model (i.e. acute lymphoblastic leukemia), it has been demonstrated that adipocytes impair leukemia
treatment by Vinca alkaloids both in vitro and in vivo [15]. In this model, adipocytes prevented
chemotherapy-induced apoptosis, therefore contributing to resistance to various chemotherapeutic
3
agents, and this was associated with increased expression of the two pro-survival proteins Bcl-2 and
Pim-2 [15]. In vivo, De Angel et al. reported that obesity induced a chemoresistance to gemcitabine,
using ovarietomized diet-induced obese mice with transplanted mammary tumors (MMTV-Wnt1
model) [16], but the mechanisms underlying obesity-induced chemoresistance remain poorly
identified.
Chemotherapy remains the basic treatment for an aggressive or metastatic breast cancer [17]. Since its
multiple mechanisms of action lead to DNA damage and tumor cell death, doxorubicin (DOX)
(anthracycline family) is considered to be among the most effective agents for the treatment of breast
cancer [18] [19] [20]. Despite extensive clinical utilization, intrinsic or acquired resistance to this drug
is frequent and represents one of the major obstacles in breast cancer treatment. Resistance to DOX
implies multiple mechanisms including quantitative and qualitative modifications of its intracellular
target, Topo-isomerase II [21]. However, DOX-resistant cancer cells frequently exhibit crossresistance to multiple unrelated classes of anticancer drugs. This mechanism is known as multidrug
resistance (MDR) and represents an important cause of therapeutic failure [22]. One of most
predominant processes underlying MDR is an increase of drug efflux, leading to a decrease of drug
accumulation at intracellular targets. In this process, the role of the ABC (ATP-binding proteins)
transporter family has been extensively studied. This family of proteins can extrude several substrates
from cells in an ATP dependent manner against a concentration gradient [23] [24] [25]. Among all
human ABC transporters, three of them are highly involved in the MDR process: ABCB1 (P-gp for Pglycoprotein), ABCC1 (MRP-1 for Multidrug Resistance related protein 1) and ABCG2 (BCRP for
Breast cancer resistance protein) [22]. In addition to ABC transporters, other mechanisms may exist
which prevent drugs from reaching intracellular targets, thereby conferring MDR [26]. More recently,
overexpression of a protein, termed LRP (Lung resistance protein) has been identified in a number of
tumor cells that exhibit a MDR phenotype, especially P-gp negative cells [27] [28]. Subsequently LRP
was identified as the human MVP (Major Vault Protein), which is the main component of vault
particles [26] [29]. Vaults exhibit a hollow barrel-like structure and are localized mainly in the
cytoplasm and associated with the nucleus [30] [31]. Despite some controversy, the overexpression of
MVP has been correlated with drug resistance in cells, the aggressiveness of tumors and worse
prognosis for cancer treatment for several drugs including DOX [26] [32].
In the present study, we demonstrated for the first time that adipocytes promote DOX resistance in a
large panel of human and murine breast tumor cell lines. DOX resistance was associated with a MDR
phenotype, with cross-resistance to other chemotherapeutic agents used in the treatment of breast
cancer. We further decipher the molecular mechanisms involved by showing that adipocytes stimulate
an increase of nuclear and extracellular efflux of DOX mediated by an original pathway dependent on
the MVP protein followed by release of extracellular vesicles-containing DOX. Of importance, using
an original 3D coculture system, we demonstrated that this pathway is amplified in obesity. This study
could provide unique opportunities to set up specific strategies for the treatment of obese patients
4
exhibiting aggressive breast cancer.
5
Materials and methods
Antibodies, probes and chemical reagents: The mouse monoclonal antibody against MVP was
purchased from BD Biosciences (San Jose, CA USA) and used for Western Blot and
immunofluorescence experiments. The rabbit polyclonal antibody against BCRP (H-70) was obtained
from SantaCruz biotechnology (Dallas, TE, USA) and were used for Western Blot experiments. The
monoclonal antibody anti-P-gp (C219) and the monoclonal antibody anti-β Tubulin (DM1A) were
respectively purchased from GeneTex (Irvine, CA, USA) and NeoMarkers (Fremont, CA, USA) and
used for Western Blot experiments. Doxorubicin, Paclitaxel and 5-Fluorouracil (5-FU) were purchased
from Sigma (Saint-Louis, MO, USA) and were used at final concentrations of 0.5 to 2.5 µg/mL for
Doxorubicin (DOX), 100 to 250 nM for Paclitaxel and 2 to 20 µg/mL for 5-Fluorouracil (5-FU). The
P-gp inhibitors Verapamil (Vp) (used at a final concentration of 40 µM) [33] and Tariquidar (Tar)
(used at a final concentration of 75 nM) [34] were respectively purchased from Sigma (Saint-Louis,
MO, USA) and Selleckchem (Houston, TX, UA). The MRPs family inhibitor, MK-571 (MK) [35],
and the BCRP inhibitor, Fumitremorgin-C (FTC) [36], were purchased from Sigma (Saint-Louis, MO,
USA) and used at a final concentration of 30 µM. All the reagents were diluted in DMSO (except
DOX, which was diluted in water) and used within the efficient pharmacological range of doses
described in the literature. MTT assays were performed to ensure that the used doses were non-toxic
for cells. The Bodipy lipid probe coupled to Alexa Fluor 488 (used at 1 µg/ml) and DAPI were
obtained from Life Technologies (Grand Island, NY, USA). For immunofluorescence experiments, a
goat anti-mouse secondary antibody (IgG F(ab’)2 fragment conjugated to Alexa Fluor 488) obtained
from Invitrogen (Auckland, NZ) was used.
Cell culture: The human breast cancer cell lines T47D and MDA-MB231 (provided by Pr K.
Bystricky, LBME, Toulouse, France), as well as MDA-MB453 and BT-474 (provided by Pr C.
Dumontet, CRCL, Lyon, France) were cultured in RPMI 1640 medium (Invitrogen, Auckland, NZ).
The human breast cancer cell line MDA-MB436 (provided by Dr I. Martin Padura, IEO, Milan, Italy)
was cultured in DMEM/F-12 (1:1) medium (Invitrogen, Auckland, NZ). The murine breast cancer cell
lines M-Wnt [37] (provided by Pr S. Hursting, Austin, Texas, USA) and E0771 [38] (provided by Dr
J. Nunes, CRCM, Marseille, France) were cultured in RPMI 1640 medium (supplemented with 10 mM
of HEPES buffer for the E0771 cell line). All cell lines were cultured in media supplemented with
10% Fetal Calf Serum (FCS) and antibiotics (125 mg/mL streptomycin and 125 UI/mL penicillin)
(Invitrogen, Auckland, NZ) and were grown in a humid atmosphere with 5% CO2. NIH3T3-MDRG185 (positive for P-gp) and HEK-ABCG2 (positive for BCRP) (provided by L. Payen, CRCL, Lyon,
France) were cultured in DMEM medium, supplemented with 10% FCS. Cells were transfected as
previously described [39]. All cell lines were used within 1 to 2 months after resuscitation of frozen
aliquots and were authenticated based on viability, recovery, growth and morphology. The murine
3T3-F442A preadipocyte cell line was grown in DMEM medium and differentiated into mature
6
adipocytes as previously described [7]. The term “adipocyte” represents cells that have been
differentiated for 10 to 14 days (with 80 to 100% of lipid droplets).
Coculture system: Co-culture between tumor cells and adipocytes, was performed using a Transwell
culture system (0.4 µm pore size, Millipore). Murine or human breast tumor cells were seeded in the
upper chamber of the Transwell system in the same culture medium as adipocytes and were then cocultivated or not with adipocytes (grown in 2D for 3T3-F442A mature adipocytes or in 3D for primary
isolated adipocytes) for the indicated times (3 to 6 days). Adipocytes or tumor cells cultivated alone in
similar conditions served as controls.
Drug treatment and viability determination: Breast tumor cells were seeded in the upper chamber
of a Transwell culture system with or without adipocytes during 3 days (preincubation period). After
this period, tumor cells were incubated with medium containing DOX, paclitaxel or 5-FU for 4 hours.
Then, the treatment medium was removed and cells were washed with fresh medium once and
incubated with adipocytes for 3 days (postincubation period). Cell survival after treatment was
estimated by Toluidine Blue staining as follows. Briefly the Transwell chamber containing tumor cells
was fixed with methanol, then immediately incubated with Toluidine Blue 1% in 0.1 M borax (Sigma,
Saint-Louis, MO, USA). After washing, the remaining cells were therefore stained blue. The
Transwell chamber membranes were then placed in a lysis buffer (Tris-Hcl 6.25 mM (pH 6.8), 10%
glycerol, 2% SDS, 5% β- mercaptoethanol) and the absorbance of the obtained solution was measured
at 570 nm (MicroQuant from Biotek Instrument Inc, Winooski, VT, USA). For the experiments, the
term of “viability” was used to estimate the survival of cells, because we have previously shown that
coculture with adipocytes does not influence the tumor cell proliferation [7].
Mice: Mice were handled in accordance with National Institute of Medical Research (INSERM)
principles and guidelines. C57Bl6/J male mice were obtained from Janvier (Le Genest St Isle, France).
Mice were housed conventionally in an animal room at constant temperature (20–22°C) and humidity
(50–60%), and with a 12h light–dark cycle. All the mice had free access to food and water throughout
the experiment. The C57Bl6/J mice were assigned to a normal diet (ND) (PicoLab Rodent Diet 20,
Purina Mills Inc., Brentwood, MO, USA) or high-fat diet (HFD) (Research Diets Inc., New
Brunswick, New Jersey, USA). The energy contents of the diets were as follows: 16 % protein, 81 %
carbohydrate, and 4 % fat for the ND; and 20 % protein, 20 % carbohydrate, and 60 % fat for the
HFD. C57Bl6/J mice (initially 10 weeks old) were fed a ND or a HFD for 12 to 15 weeks. This
previous described period of HFD is used to mimic the development of obesity in humans associated
with the onset of insulin resistance and low grade inflammation [40] [41]. At 25 weeks, mice were
sacrificed by cervical dislocation to collect perigonadal adipose tissue (VAT).
7
Murine adipose tissue digestion, isolation of primary adipocytes and 3D culture: VAT was
dissected immediately after sacrifice and weighed. Then 1g of tissue was immediately placed in 5 mL
of DMEM (Invitrogen, Auckland, NZ) supplemented with 1% BSA (Sigma, Saint-Louis, MO, USA).
The adipocytes and SVF cells were isolated from whole VAT as previously described [42]. Briefly, 25
µg/mL of liberase (Roche Applied Science, Meylan, France) was added and the tissue was incubated
for 30 minutes at 37°C under shaking. After digestion, FCS at a final concentration of 10% was added
to inhibit the liberase. The samples were then centrifuged (3 min, RT, 200 rpm) to separate adipocytes
(floating cells) from the SVF (pellet and supernatant). Primary adipocytes were embedded in a threedimensional collagen gel matrix. The collagen gel culture system was prepared as follows: type I
collagen (final concentration of 2 mg/mL) (Nitta Gelatin Co Ltd, Osaka, Japan) was mixed with
DMEM 10X (final concentration 1X), FCS (final concentration 10%) and with reconstruction buffer
(final dilution 10%). This collagen gel solution was mixed with primary adipocytes. A total of 1.5 ml
of collagen gel solution (containing 6 x 105 adipocytes) was poured into 6 wells plates or 300 µL (1 x
105 cells) for 24 wells plates. The culture dish was immediately warmed at 37°C to allow the gel to
form. The gel was further covered with 1.5 mL per dish of DMEM containing 10% FCS and insulin.
Western blot analysis: Whole-cell extracts were prepared as follows: cells were harvested with
trypsin and after centrifugation pellets were lysed on ice for 20 minutes in Tris-HCl (10 mM, pH 7.5)
containing 150 mM NaCl, 5 mM EDTA, 0.5% Triton X-100 and proteases and phosphatases inhibitors
(Sigma, Saint-Louis, MO, USA). Insoluble material was removed by centrifugation (16,000g for 20
minutes at 4°C) and the supernatant was collected and stored at -80°C [43]. Proteins were then
electrophoresed on SDS-polyacrylamide gels and transferred onto polyvinyl difluoride (PVDF)
membranes. After being blocked with 5% skimmed milk in PBS1X, the membranes were incubated
with appropriate primary antibodies. Then, the membranes were washed with 0.1% PBS-tween and
incubated with HRP-conjugated secondary antibodies. The immunoreactive protein bands were
detected by ECL.
DOX extracellular efflux by Flow Cytometry Assay: To estimate DOX extracellular efflux, after 3
days of coculture with adipocytes or incubation with Adipocyte-conditioned medium (AdCM), tumor
cells were incubated with medium containing DOX at a final concentration of 2 µg/mL during 4 hours
at 37°C. AdCM was obtained as follows: mature 3T3-F442A adipocytes were cultivated overnight
with DMEM medium supplemented with 1% BSA. Then medium was collected and centrifuged at
3,000 g for 30 minutes (to eliminate cell debris contamination) and stored at –80°C before use. After
incubation, cells were washed once with DMEM supplemented with 10% FCS. Then, fresh medium
was added and cells were left to recover for the indicated times allowing DOX efflux from cells. In
indicated experiments, cocultivated and non-cocultivated cells were treated or not with ABC
transporter inhibitors after drug exposure for 24h. At the end of the incubation, cells were harvested
with trypsin, washed with PBS and analyzed with FACScalibur (Becton Dickinson, Rutherford, NJ,
8
USA) using a 488 nm excitation and 670 nm long-pass filter (FL3-H). Mean fluorescence intensity
was quantified by CellQuest software (Becton Dickinson, Rutherford, NJ, USA). For each analysis
20,000 events were collected.
DOX nuclear efflux assays: To estimate nuclear efflux of DOX, cells were seeded on glass coverslips
and treated with DOX, as above. Then, cells were fixed with a 3.7% paraformaldehyde (PFA) solution
for 20 minutes at room temperature. PFA was quenched with 50 mM NH4Cl and cells were incubated
with DAPI for 5 minutes. After washing twice with PBS, cells were mounted in Vectashield medium
(Abcys). Fluorescence images were acquired with a confocal laser microscopy system with 60X oil
PLAPON OSC objective (Confocal TIRF Olympus FV1000). The intensity of staining in the nuclei
was quantified on original images using Fiji software. Images were processed to filter the noise with
Fiji software and a similar filter was used to analyze all acquisitions for the experiments.
Immunofluorescence experiments: After fixation (3.7% PFA) cells were permeabilized with PBS
0.2% TritonX-100 for 5 minutes. After blocking with PBS, 10% FCS, 2% BSA for 60 minutes, cells
were incubated with the anti-MVP monoclonal antibody for 12 hours at 4°C or with Bodipy for 30
minutes at RT and washed twice. For MVP visualization, cells were then incubated with the
appropriate secondary antibody for 30 minutes at RT. Then, cells were stained with DAPI and
mounted in Vectashield medium. Images acquisition and quantification were performed as above.
siRNA transfection: Transient transfection of breast tumor cells (MDA-MB436) was performed with
Lipofectamine siRNAIMAX (Life Technologies) according to the manufacter’s instructions. In brief,
transfection was performed in 6-well plates containing 50% confluent cells, in 1.8 ml DMEM, 5%
FCS to which 200µL of the transfection mix was added for a final concentration of 100 nM of siRNA
in the medium. Five hours after transfection, either medium was refreshed with DMEM 10% FCS or
with AdCM during 48 hours. siMVP’s sequence is UAGGAGUCACCAUGGCAAC and the negative
control nontargeting siRNA’s sequence is UUCUCCGAACGUGUCACGU. For the DOX
accumulation experiments, cells were incubated with siRNA (for 5h) then treated with DOX 24h after
transfection (for 4h). Immunofluorescence or FACS experiments were performed as described below
24h after DOX exposure (and therefore 48h after transfection).
Tumor cell exosome and microvesicle preparation: Tumor cells were incubated for 48h in complete
DMEM medium without phenol red (Invitrogen, Auckland, NZ) (to avoid fluorescence contamination)
previously depleted in contaminating bovine vesicles by overnight centrifugation at 100,000g. This
tumor cell conditioned medium was then collected and stored at -80°C. For vesicle purification:
conditioned medium was centrifuged once at 3,000g for 30 min to remove cell debris contamination.
The resulting supernatant was further centrifuged for 30 min at 10,000g to isolate microvesicles. The
pellet of microvesicles was suspended in PBS and again centrifuged for washing. The exosomes
contained in the 10,000g supernatant were pelleted by ultracentrifugation at 100,000g for 90 min. The
9
pellet of exosomes was washed in PBS and again ultracentrifuged. The resulting pellets containing
either exosomes or microvesicles were finally suspended in PBS for quantification by NanoSight and
functional analysis. All steps were carried out at 4°C.
Adipocyte exosome, microvesicle and soluble factor preparation: The adipocyte conditioned
medium (AdCM) was prepared as follows: mature 3T3-F442A adipocytes were cultivated for 72h
with complete DMEM medium previously depleted of contaminating bovine vesicles by overnight
centrifugation at 100,000g. Then medium was collected and centrifuged at 3,000 g for 30 minutes (to
eliminate cell debris contamination) and stored at –80°C before use. For purification: AdCM was
centrifuged for 60 minutes at 10,000 g, the obtained pellet being composed of microvesicles (MV) and
the supernatant containing exosomes and soluble factors. This supernatant was ultracentrifuged at
100,000g 90 minutes to isolate exosomes (pellet) and soluble factors (supernatant). Pellets of
exosomes and MV were suspended in DMEM medium. The different conditions (AdCM, MV,
exosomes, soluble factors and exosomes plus soluble factors) were diluted to half in DMEM complete
medium and incubated with the tumor cells.
NanoSight analysis: Exosome and MV concentration and size distribution were analyzed with a
NanoSight LM10-HS (Malvern, Orsay, France), equipped with a 405 nm laser. The assays were
performed according to the recommended protocols of the machine's manufacturer. Briefly, three
independent replicates of diluted exosome preparations (about 109 particles/mL) in PBS were injected
into the NanoSight chamber. The specimens were tracked and measured at room temperature for 60s.
Shutter and gain were manually adjusted for optimal detection and were kept at this setting for all
samples. The data were captured and analyzed with NTA Build 127 software (version 2.2). Three
measurements of the same sample were performed.
FACS analysis of DOX in vesicles: To determine the intensity of fluorescence of DOX in vesicles,
purified tumor cell microvesicles and exosomes were coated onto aldehyde/sulfate latex beads (Life
Technologies, Grand Island, NY, USA). Briefly, vesicles were incubated with 4 µm-diameter
aldehyde/sulfate latex beads diluted in PBS (final volume 600-1000µL) for 15 minutes at RT under
gentle agitation, followed by overnight incubation at 4°C. The number of beads was proportional to
the number of vesicles previously determined by NanoSight analysis (1600 vesicles per bead). Then,
these vesicle-coated beads were analyzed with FACScalibur (Becton Dickinson, Rutherford, NJ,
USA). Mean fluorescence intensity was quantified by CellQuest software (Becton Dickinson,
Rutherford, NJ, USA). For each analysis 20,000 events were collected.
Statistical analysis: The statistical significance of differences (at least three independent experiments)
was evaluated using ANOVA or Student t-tests in Prism (GraphPad Inc.). P values below 0.05(*),
<0.01 (**), <0.001 (***) and <0.0001 (****) were deemed as significant while “NS” stands for not
significant.
10
Results and discussion
Coculture with mature adipocytes promotes a MDR phenotype in a wide panel of human and
murine breast cancer cell lines. To characterize the potential effect of mature adipocytes on the
response of breast tumor cells to doxorubicin (DOX) exposure, we used a coculture system previously
set up in our team [7]. In this experimental model, which reproduces the phenotypical changes
observed in human tumors [7] [9], the two populations are separated by an insert, which allows the
diffusion of secretions from both cell types. As shown in fig. 1A, tumor cells were grown for 3 days
on Transwells in the presence or not of mature adipocytes (obtained after in vitro differentiation of the
murine preadipocyte cell line, 3T3-F442A [44]). After 3 days of coculture (preincubation period),
tumor cells were treated with DOX at indicated concentrations and incubated again with (C) or
without (NC) adipocytes for 3 days (postincubation period). At the end of the postincubation period,
the viability of tumor cells was determined. These experiments were performed in a panel of human
and murine cell lines representative of the different subtypes of breast cancer (ER+, HER2+, triple
negative [TN]) (see fig. 1B and 1C). As shown in fig. 1C, for all the studied cell lines, the viability
after DOX exposure of cocultivated tumor cells was significantly higher than the control cells grown
alone. The amplitude of the effect was close for all the tested models (between 1.3 and 2.4-fold
increase in cell viability), except for the murine ER+ E0771 cell line that exhibits higher resistance (6fold increase in cell viability). For the following experiments, we selected two human cell lines, the
poorly aggressive well-differentiated ER+ T47D cell line and the aggressive TN cell line MDAMB436. Using similar coculture experiments, we found that adipocytes induce a MDR phenotype in
tumor cells. In fact, cocultivated tumor cells exhibit significant resistance (around 1.5-fold) to the
microtubule inhibitor, paclitaxel [45], as well as to the pyrimidine analog 5-Fluorouracil (5-FU) [46]
as compared to control cells grown alone (fig. 1D). Having described the effects of adipocytes on
DOX-induced cytotoxicity in tumor cells, we sought to further understand this chemoresistance using
our in vitro coculture system. We first investigated whether coculture with adipocytes before exposure
to the drug was sufficient to promote the chemoresistant phenotype (preincubation period). As shown
in fig. 2A, no differences in cell viability were observed in cocultivated cells as compared to control.
On the contrary, the presence of adipocytes only during the postincubation period recapitulated the
chemoresistant phenotype (fig. 2B), although to a lesser extent than when adipocytes were present at
all steps (preincubation and postincubation, fig. 2C). These results highlight that the presence of
adipocytes after exposure to the drug during the cell damage response is important for the
chemoresistant phenotype oberved. We previously demonstrated that coculture with adipocytes
confers a radioresistant phenotype in breast cancer and this radioprotective effect is fully conferred by
the changes induced in tumor cells during the coculture period prior to irradiation [14]. Therefore, the
protective mechanisms conferred by adipocytes towards cytotoxic strategies possess specificities.
Concerning chemotherapy, our results demonstrate that adipocyte-dependent modifications induced in
11
tumor cells “educate” them to resist to the drug to a certain extent but that the regulation of the cell
damage response is a key event in the appearance of a chemoresistant phenotype.
Adipocytes decrease intracellular DOX accumulation independently of major ABC transporters.
Since the predominant mechanism underlying MDR is associated with drug efflux, we next
investigated if DOX intracellular accumulation is altered by the presence of adipocytes. For this, we
took advantage of the intrinsic fluorescent properties of DOX, allowing the detection of its
intracellular accumulation by flow cytometry. Previously cocultivated or non-cocultivated breast
tumor cells were incubated with DOX for 4h and, after washing, cells were left to recover in the
presence or not of adipocytes in DOX-free medium for up 72 hours. DOX accumulation was evaluated
by flow cytometry at different time points. As shown on fig. 3A, no significant differences in initial
DOX uptake were observed between cocultivated and non-cocultivated cells (0h). As expected, the
intracellular fluorescence of DOX decreased in a time-dependent manner in both conditions, but this
effect was significantly increased in cocultivated cells as compared to tumor cells grown alone for
both cell lines used (fig. 3A). These data suggest that adipocytes promote DOX extracellular efflux
independently of the cell lines used, leading to reduced drug toxicity that we observed (fig. 1). This
process is often due to the overexpression of ABC transporters [22]. As DOX is a well-known
substrate of some ABC transporters, such as P-gp and BCRP, the expression of these efflux pumps
was studied by Western Blot in non-cocultivated and cocultivated cells, treated or not with DOX. As
shown in fig. 3B, the expression of P-gp and BCRP was weak and not affected by coculture in T47D
cells, compared to cells overexpressing P-gp or BCRP, which were used as positive controls. We next
investigated if the activity of these major ABC transporters could be affected by adipocytes, despite
the low levels of expression in these cell lines and the absence of their regulation by coculture, using
pharmacological inhibitors. The activity of P-gp was first investigated using verapamil (Vp), a calcium
channel blocker and the first P-gp chemosensitizer described [47]. As shown in fig. 3C, Vp was able to
inhibit drug extracellular efflux in both cell lines used, but the difference in drug accumulation was
still present between cocultivated and non-cocultivated cells in both cell lines (fig. 3C). Because it has
been described that Vp lacks specificity [48], we also used tariquidar (Tar), which is a highly specific
inhibitor of P-gp [34]. A slight but significant effect was observed in MDA-MB436 drug accumulation
in the presence of Tar, in opposition to the T47D cell line. However in both cases, the differences in
DOX accumulation between non-cocultivated and cocultivated cells remained effective in the
presence of the inhibitor. Taken together, these results suggest that P-gp participates in DOX efflux
especially in MDA-MB436 cells, despite a very low level of expression. Such dissociation between
expression and function of P-gp has been previously described in leukemia cell lines [49].
Nevertheless, the differences in drug extracellular efflux between cocultivated and non-cocultivated
cells cannot be explained by an increase in P-gp function induced by adipocytes. Similar results were
12
obtained using MRP family inhibitor (MK-571) and BCRP inhibitor (Fumitremorgin-C) in both cell
lines (fig. 3D and 3E). Despite a slight increase in DOX accumulation, indicating that these pumps
could be functional in both cell lines, the differences between non-cocultivated and cocultivated cells
persist in the presence of these inhibitors. Collectively, these results show that despite the inhibition of
major ABC transporters, cocultivated cells continue to release DOX at higher rates than noncocultivated cells. These surprising results strongly indicate that other mechanisms are responsible for
adipocyte-induced chemoresistance. We have demonstrated that resistance to DOX mediated by
adipocytes correlated with resistance to paclitaxel and 5-fluorouracil (fig. 1D). Paclitaxel is also a
well-known substrate of P-gp transporter, but not, or to a much lesser extent, of MRP-1 and BCRP
[50] [22] [23] [51]. Moreover, 5-fluorouracil is not transported by P-gp, MRP-1 and weakly by BCRP
[52] [50] [53]. Therefore, this pattern of cross-resistance is not in favor of the involvement of P-gp,
MRP or BCRP in DOX resistance and is in accordance with the results of our efflux studies in the
presence of inhibitors of these different transporters. Other ABC transporters exist that could induce
DOX extracellular efflux, such as ABCA3, ABCB4, ABCB5 and ABCD8 but their role in
chemoresistance remains poorly known and their implication in adipocyte-induced chemoresistance
was not evaluated in the present study [54] [55].
An original mechanism implicating MVP and vesicles is potentially involved in the increased
DOX efflux mediated by adipocytes. As stated in the introduction, in addition to ABC transporters,
other mechanisms exist, that can prevent DOX from reaching its intracellular target, DNA, thereby
conferring MDR phenotype to tumor cells [26]. Accordingly, the intracellular localization of DOX in
cocultivated and non-cocultivated cells was investigated by confocal microscopy. At the end of the 4h
incubation period with the drug (0h), DOX showed a strong nuclear staining (fig. 4A for T47D and 4B
for MDA-MB436 cell lines). This nuclear staining decreased over time, with no visible staining in the
cytoplasm in these conditions of cell fixation. Interestingly, a stronger decrease of DOX intranuclear
accumulation was observed in cocultivated, compared to non-cocultivated cells, from 12 hours after
drug exposure (fig. 4A and 4B, see right panels for quantification of nuclear fluorescence). These data
suggest that coculture with adipocytes induces an important nuclear efflux. The protein MVP is the
major component of vault particles, implicated in the nucleocytoplasmic transport of drugs. As its
overexpression has been shown to be correlated with DOX chemoresistance [56] [57] [58] [26], we
studied MVP expression in our coculture experiments. As shown in fig. 4C, overexpression of MVP
was observed in non-cocultivated cells after drug exposure, compared to non-treated cells, suggesting
that DOX treatment itself upregulates MVP expression, potentially contributing to the cell damage
response to protect cells against DOX toxicity. Noteworthy, this induction was greater after coculture
with adipocytes in the two cell lines studied (see fig. 4C). Overexpression of MVP in DOX-treated
cells, with an increase of this effect in cocultivated cells was confirmed by preliminary
13
immunofluorescence results (fig. 4D). Surprisingly, MVP was mainly localized in the nucleus of
tumor cells in our conditions of fixing, unlike several studies that have reported the presence of MVP
mainly in the cytoplasm [59] [60] [61]. Further immunofluorescence experiments using different
fixation approaches (acetone, methanol) are therefore required to study the precise subcellular
localization of MVP in cells. To investigate the role of MVP in the observed chemoresistance, a RNA
silencing strategy is mandatory since to our knowledge, no pharmacological inhibitor of this protein is
available. Transfection of cells in coculture inserts is less efficient than in culture wells, possibly
because the transfection solution diffuses into the lower chamber. For this reason, we decided to use
tumor cells incubated with adipocyte conditioned-medium (AdCM). Therefore, we began by
determining if AdCM recapitulated the effects of coculture. As shown on fig. 4E, exposure of tumor
cells to AdCM induced an increase of MVP expression and an increase in nuclear and extracellular
efflux of DOX, as compared to control cells. Using siRNA, we then investigated the effect of MVP
knockdown (fig. 4F), which is considered an equivalent to vault knockdown [61]. Preliminary results
suggest that MVP knockdown increases the nuclear accumulation of DOX, this effect being more
pronounced in cells incubated with AdCM, than in control cells (increase of DOX nuclear
concentration of 1.7 and 1.3-fold respectively at 24h after DOX exposure) (fig. 4G). In the MVPdepleted cells the differences in DOX nuclear accumulation between control and AdCM exposed cells
was almost abolished (fig. 4G). Taken together, these preliminary results suggest that adipocytes
induce an increase of MVP expression, which may promote a nuclear efflux of DOX, leading to the
chemoresistance observed. Because we also observed an increase in DOX extracellular efflux in
cocultivated cells compared to control cells (fig. 3A), we next investigated whether or not MVP
knockdown inhibits this effect. Preliminary results suggested that downregulation of MVP by siRNA
does not induce changes in DOX extracellular efflux at 24h after drug exposure as investigated by
flow cytometry in MVP-depleted cells compared to control cells (fig. 4H). Other experiments using
different siMVP are needed to confirm these results in order to verify the specificity of the observed
biological effect. Taken together, these data suggest that MVP might induce a nuclear, but not an
extracellular efflux of DOX, indicating that others mechanisms could be needed to expel DOX from
the cells. Similar results were obtained by Herlevesen et al., who demonstrated that the knockdown of
MVP did not influence the extracellular efflux but disrupted the intracellular distribution of DOX,
leading to increased sensitivity of tumor cells to the drug [61]. Further experiments are therefore
needed to confirm these preliminary results and to determine if the knockdown of MVP inhibits the
drug resistance induced by adipocytes in breast tumor cells. It has been suggested that MVP may
mediate a MDR phenotype by transporting the drugs away from their subcellular targets, followed by
their sequestration into exocytotic vesicles to eliminate them from the cells [58]. To test this last
hypothesis, breast tumor cell-conditioned medium (Bc-CM) was prepared. Bc-CM was obtained from
cells previously cocultivated or not with adipocytes and treated or not with DOX. Microvesicles (MV)
and exosomes were then purified from this Bc-CM by successive centrifugations (see Material and
14
Methods). Vesicle number and size distribution were analyzed by NanoSight technology. Our results
confirmed the presence of both MV and exosomes within their characteristic size ranges (around 100
nm for exosomes and heterogeneous size between 0.1 and 1 µm for MV) [62] [63] (fig. 5A and 5B).
We then determined if the vesicles secreted by breast tumor cells in the different conditions were
qualitatively and quantitatively different using NanoSight technology. As shown on fig. 5, very little
variation in the quantity of exosomes and microvesicles secreted by cocultivated cells, as compared to
control cells, was observed in the absence of DOX treatment. However, an important increase in
secreted particles was observed in DOX-treated cells and this effect was more pronounced for both
MV and exosomes in cocultivated, compared to control, cells (increase of 1.9-fold for exosomes and
2.1-fold for microvesicles secreted, p<0.05 for both vesicle types) (fig. 5C). These data are in
accordance with a previous study, which demonstrated that paclitaxel, etoposide, irinotecan and
carboplatin enhance exosomal secretion [64]. Moreover, Shedden et al. have demonstrated that DOX
may be encapsulated in extracellular vesicles, and this process is amplified in chemoresistant cells
[65]. In order to determine if microvesicles and exosomes secreted by breast tumor cells contain DOX,
we set up an experimental system, where vesicles were coated onto aldehyde/sulfate latex beads and
were analyzed by FACS. Our preliminary results suggest that both exosomes and microvesicles
secreted from cells treated with DOX were able to encapsulate this drug (fig. 5D). Further experiments
are now needed to determine if MV and exosomes from cocultivated cells contain more DOX than
control cells. Taken together, our preliminary results suggest that adipocytes may induce a nuclear
efflux of DOX, mediated by MVP. The encapsulated DOX might then be secreted by MV and/or
exosomes into the extracellular medium, this combined mechanism leading to drug resistance.
The adipocyte signal contributing to the nuclear efflux of DOX in cancer cells is mediated by
both exosomes and soluble factors. We then sought to identify the signal emanating from adipocytes
that induces the increase of nuclear efflux of DOX from tumor cells. Although the role of soluble
factors has been extensively studied, greater interest has developed in recent years on the role of
extracellular vesicles in intercellular communication mechanisms in the context of tumor progression
[66]. Accordingly, the different components contained in adipocyte-conditioned medium (AdCM)
were purified according to the experimental protocol shown in fig. 6A. AdCM was separated into
microvesicles (MV), soluble factors and exosomes together, as well as exosomes alone and soluble
factors alone (fig. 6A). The T47D cell line was then incubated with these different isolated fractions
and DOX nuclear efflux as well as MVP expression was analyzed using immunofluorescence
experiments. As shown by the preliminary experiment presented in fig. 6B and 6C, only the fraction
containing both soluble factors and exosomes recapitulated the effect of unfractionated AdCM, by
increasing both DOX nuclear efflux and overexpression of MVP to a similar extent. Very
interestingly, proteomic analysis of adipocyte exosomes performed in the laboratory by another PhD
15
student (Ikrame Lazar) has revealed that MVP is abundantly present in adipocytes exosomes. It is now
well known that exosomes secreted by donor cells can be uptaken by recipient cells [66]. Therefore,
adipocyte exosomes containing large amounts of MVP might be transferred to tumor cells, thereby
leading to an increase of MVP in cocultivated breast tumor cells. This molecular transfer has been
reported in several studies, for example vesicles are able to transfer P-gp or MRP-1 transporters from
drug-resistant cancer cells to drug-sensitive tumor cells, leading to multidrug resistance in various
models [67] [68] [69] [70]. Nevertheless, in our present study, adipocyte exosomes alone did not
induce a nuclear efflux of DOX, suggesting that additional soluble factors present in AdCM are
needed to recapitulate the chemoresistance observed in cocultivated cells. We postulate that soluble
factors could impact some pathways in tumor cells, which can contribute to synergize with the MVP
contained in exosomes, leading to an increase in the nuclear efflux of DOX. Further experiments are
needed to determine if MVP is indeed transferred from adipocytes to tumor cells and which soluble
factor(s) could “activate” MVP. If verified, this mechanism would represent a highly original pathway
of drug resistance conferred by the tumor microenvironment.
Adipocyte-mediated chemoresistance is increased by obesity. Since obesity is associated with a
poor response to chemotherapy in breast cancer, we next investigated if obesity could amplify the
deleterious crosstalk between adipocytes and breast cancer [6]. Murine visceral adipose tissue was
isolated from lean and obese mice, obesity being induced by a high fat diet (HFD). At the time of
euthanasia, high fat diet mice weighed significantly more than normal diet mice (ND) (fig. 7A). After
digestion of adipose tissue by liberase, adipocytes were isolated by flotation as previously described
[41] [7]. It has been formerly demonstrated that isolated adipocytes in suspension in an appropriate
culture medium remain viable for approximatively 24 hours but from then on both survival and
function are profoundly altered [71]. To circumvent this problem, we set up a 3D coculture system in
the lab in which isolated adipocytes are embedded in a collagen I matrix as previously proposed (fig.
7A) [72] [73]. As shown on fig. 7B and 7C, adipocytes embedded in a collagen I matrix retain their
round morphology in culture for up to 6 days, with a significant and long-lasting increase in size of
about 2-fold in adipocytes isolated from HFD mice, compared to ND mice. Moreover, these
adipocytes remain functional, as demonstrated by their ability to respond to a lipolytic signal induced
by Isoproterenol (beta adrenergic agonist) (data not shown). To investigate the effect of obese
adipocytes on drug resistance, cocultures with several breast tumor cell lines were performed with
these adipocytes (fig. 7A). As shown on figure 7D, an increase of viability after DOX exposure was
observed in cells cocultivated with adipocytes as compared to cells grown alone (increase of 1.35 to
1.9-fold) and this effect was amplified when adipocytes were isolated from obese mice (increase of 1.7
to 2.8-fold when compared to control). Similar results were obtained with mammary adipose tissue
(preliminary results, data not shown). The increase of viability after DOX treatment was associated
16
with a parallel decrease in the nuclear accumulation of DOX (fig. 7E). Comparison of MVP
expression in breast tumor cells cocultivated with adipocytes isolated from lean or obese mice as well
as the quantity of vesicles secreted by tumor cells, after drug exposure in these conditions are currently
being investigated. Collectively, these data demonstrate that the chemoresistance conferred by obesity
is dependent on a paracrine mechanism involving a crosstalk between adipocytes and tumor cells. The
fact that the DOX nuclear efflux is further increased by obesity strongly suggests that obesity could
amplify the level of MVP in recipient cells, and probably the vesicle-mediated extracellular efflux.
Moreover, several data obtained in the laboratory by another phD student (Emily Clement)
demonstrated that adipocytes from obese mice secrete a huge quantity of exosomes, compared to
adipocytes from lean mice, potentially conferring more MVP to recipient cells.
Although additional experiments are needed to confirm our main hypothesis, our work reveals an
exciting new role for tumor surrounding adipocytes, which confer a MDR phenotype to breast cancer
cells, and the associated mechanistic pathway, which is summarized in fig. 8. We propose that DOX,
which enters into tumor cells by passive diffusion and accumulates in the nucleus, is transported to the
cytoplasm by MVP, followed by an extracellular efflux of DOX by vesicles that are secreted by tumor
cells. Adipocyte-derived exosomes contain high levels of MVP that, in synergy with soluble factors,
increases nuclear efflux and subsequent vesicle encapsulation of drug, resulting in a chemoresistant
phenotype. In obesity, this mechanism is amplified leading to an increased chemoresistance. These
results account for the poor prognosis observed for obese women with breast cancer, which is due in
part to resistance to chemotherapy [6] [12] [13]. When fully validated in vitro, this original mechanism
would be validated in mice and human tumor samples.
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21
A
B
C
Cell line
Origin
Characteristics
T47D
Human
ER+/PR+/HER2-
MDA-MB436
Human
ER-/PR-/HER2-
MDA-MB231
Human
ER-/PR-/HER2-
MDA-MB453
Human
ER-/PR-/HER2+
BT-474
Human
ER+/PR+/HER2+
E0771
Murine
ER+/PR-/HER2-
M-Wnt
Murine
ER-/PR-/HER2-
TN
TN
HER2+
HER2+
Human
ER+
TN
Murine
ER+
D
Figure 1. Adipocytes promote multidrug resistance in breast cancer cells.
(A) Experimental design: breast tumor cells were cocultivated (C) or not (NC) with adipocytes for 3 days (preincubation period)
and incubated with drugs for 4 hours. After washing, cells were again cultivated with adipocytes for 3 days (postincubation
period). Viable cells were then fixed and stained with Toluidine Blue and assessed by measuring absorbance at 570 nm.
(B) Genomic characteristics and origins of cell lines used. ER (Estrogen Receptor), PR (Progesterone Receptor), HER2 (Human
Epidermal growth factor Receptor-2).
(C) Results of viability assays of various breast tumor cells cocultivated with adipocytes (C) (white bars) or cultivated alone
(NC) (black bars), treated or not with DOX (0, 0.5, 1 and 2.5 µg/mL doses).
(D) Left panel, viability assays of T47D and MDA-MB436 cell lines cocultivated (C) or not (NC) with adipocytes, treated or not
with paclitaxel (0, 50 and 200 nM doses). Right panel, similar experiments were performed using 5-fluorouracil (0, 2 and 20
µg/mL doses).
Error bars represent the means ± SEM of 3 independent experiments, statistically significant by ANOVA, * p<0.05, ** p<0.01,
*** p<0.001, *** p<0.0001 relative to NC cells.
A
B
C
Figure 2. Incubation of cells with adipocytes after DOX exposure is mandatory to observe a chemoresistance.
(A) Effects of preincubation with adipocytes on DOX resistance in breast tumor cells. Upper, experimental design: breast
tumor cells were cocultivated (C) or not (NC) with adipocytes for 3 days and incubated with DOX. After DOX exposure,
both cells were left to recover without adipocytes for 3 days. Lower, viability assays for T47D (left) and MDA-MB436
(right) cell lines.
(B) Effects of postincubation with adipocytes on DOX resistance. Upper, experimental design: breast tumor cells
previously treated with DOX were cocultivated (C) or not (NC) with adipocytes for 3 days. Lower, results of viability
assays for indicated cell lines.
(C) Comparison of the different experimental designs. Results were expressed in ratio of C versus NC cells. Black bars
represent viability results using the preincubation experimental process, grey bars for postincubation alone and white bars
for pre and postincubation. 0, 1 and 2.5 represent doses of DOX used (in µg/mL).
Error bars represent the means ± SEM of 3 independent experiments, statistically significant by ANOVA (A, B, C) or
student’s t-test (D), * p<0.05, ** p<0.01, *** p<0.001, **** p<0.0001, ns for not significant.
A
NC
C
NC
C
h
B
NC
C
0h
C
NC
4h
C
NC
C
h
24h
NC
C
D
Pgp+
NC
0h
C
NC
4h
C
NC
24h
C
NC
C
BCRP+
P-gp
BCRP
Tubulin
Tubulin
E
Figure 3. Adipocytes decrease intracellular DOX accumulation independently of major ABC transporters.
(A) Representative experiments showing the intracellular accumulation of DOX detected by flow cytometry at 12 hours after
DOX exposure for indicated cell lines. Black lines: non-cocultivated cells (NC), red lines: cocultivated cells (C), continuous
lines: cells treated with DOX, dotted lines: non-treated cells. Histograms represent the quantification of intracellular
fluorescence of DOX for each cell line at indicated times after drug exposure. Black bars for NC and red bars for C cells.
(B) Expression of major ABC transporters (P-gp, BCRP), determined by Western blot in T47D cells. NIH3T3-MDR-G185 and
HEK-ABCG2 were used as positive controls for each ABC transporter.
(C) Quantification of intracellular DOX at indicated times after drug exposure, in presence or not of P-gp inhibitors, Verapamil
(Vp) and Tariquidar (Tar), detected by flow cytometry in T47D (upper) and MDA-MB436 (lower) cells.
Similar experiments were performed using the MRPs family inhibitor, MK-571 (MK) (D), and the BCRP inhibitor,
Fumitremorgin-C (FTC) (E).
Error bars represent the means ± SEM of at least 3 independent experiments, statistically significant by Student’s t-test, *
p<0.05, ** p<0.01, *** p<0.001, **** p<0.0001, ns for not significant.
A
12h
0h
NC
24h
NC
C
NC
C
DOX/ DAPI
DOX
C
0h
B
24h
NC
NC
C
NT
C
NC
C
0h
NC C
12h
NC
C
24h
NC C
C
DOX
MVP
Tubulin
DOX/ DAPI
NT
NC
0h
C
NC
12h
C
NC
MVP
Tubulin
D
NT
NC
0h
NC
C
24h
NC
C
NC
C
DOX / MVP
DOX
MVP
LRP/MVP
C
12h
NT
E
NC
AdCM
C
NC
24h
AdCM
C
NC
AdCM
MVP
MVP
DOX / MVP
DOX
Tubulin
G
F
H
siMVP
NT
NC
NT siCtl siMVP
DOX
MVP
Tubulin
AdCM
NC
AdCM
C
24h
C
NC
C
Figure 4. DOX nuclear efflux is potentially dependent on MVP.
(A,B) Left, intracellular localization of DOX visualized by confocal microscopy in noncocultivated (NC) and cocultivated (C) cells at indicated times after DOX exposure in T47D (A)
and MDA-MB436 (B) cells. Nuclei were labeled with DAPI (Scale bars, 10 µm). Right,
corresponding quantification of fluorescence intensity (DOX) in the nuclei using Fiji software.
Error bars represent the mean ± SEM of 3 independent experiments, statistically significant by
ANOVA, * p<0.05, ** p<0.01, ns for not significant.
(C) Immunoblots for MVP in non-cocultivated (NC) and cocultivated (C) T47D (upper) and
MDA-MB436 (lower) cells at indicated times after DOX exposure. Tubulin is shown as a
control for equal protein loading.
(D) Immunofluorescence staining visualized by confocal microscopy of MVP expression in
T47D cells at indicated time after DOX treatment (scale bar, 20 µm).
(E) Comparison of MVP expression in control T47D cells (NC) and after incubation with
Adipocyte-conditioned medium (AdCM) cells after treatment, or not, with DOX as determined
by Western blot (upper, left) and immunofluorescence (right). Quantification of extracellular
efflux (lower, right) and nuclear efflux (right, Immunofluorescence of DOX) (scale bar, 20 µm).
(F) MVP protein levels were analyzed after transfection with MVP siRNA, control siRNA or in
non-transfected cells by Western blot. Tubulin is shown as a control for equal protein loading.
(G) Left, DOX labeling using confocal microscopy in MDA-MB436 cultivated alone (NC) or
with AdCM, in presence of siRNA against MVP, compared to non-transfected cells. Right,
fluorescence quantification of DOX in the nuclei (scale bar, 20 µm). Error bars represent the
mean ± SEM of one experiment.
(H) MDA-MB436 previously incubated with AdCM or DMEM (NC), transfected with siMVP,
siControl or non-transfected were treated with DOX. 24h after DOX exposure, intracellular
fluorescence of DOX was analyzed by flow cytometry.
particles / million cells (E8)
80
B
NC NT
C NT
60
NC doxo
50
C doxo
40
30
20
10
0
C
NC NT
C NT
6
NC doxo
5
C doxo
4
3
2
1
0
0
-10
8
7
70
Particles / million cells (E8)
A
200
400
600
800
1000
Particles size
0
-1
200
400
600
800
1000
Particles size
D
NT
DOX
NT
DOX
Figure 5. Coculture stimulates vesicle secretions by tumor cells and these vesicles contain DOX.
T47D cells previously cocultivated with adipocytes (C) or not (NC) were incubated in the presence (DOX) or
in absence (NT) of DOX, and were then cultivated in media previously depleted in contaminating vesicles.
The microvesicles (MV) and exosomes (Exo) contained in these conditioned media were then isolated by
differential centrifugations and analyzed using NanoSight technology.
(A) Representative analysis of the size distribution of exosomes for indicated conditions.
(B) Representative analysis of the size distribution of MV for indicated conditions.
(C) Ratio of the number of vesicles of C versus NC cells previously treated with DOX was represented. Error
bars represent the means ± SEM of 3 independent experiments statistically significant by ANOVA, * p<0.05
relative to NC cells.
(D) Exosomes (left) and MV (right) secreted by T47D cells subjected to DOX or under basal conditions were
subsequently coupled onto latex beads and analyzed by flow cytometry. Red lines represent vesicles from
cells treated with DOX. Black dotted lines represent vesicles from control cells.
A
B
AdCM
Soluble
factors
Exosomes
Soluble factors +
exosomes
MV
DOX / MVP
DOX
MVP
DMEM
C
DOX quantification
MVP quantification
Figure 6. Identification of the adipocyte secretions responsible for chemoresistance.
(A) Experimental process for AdCM purification: AdCM previously depleted in cell debris was centrifugated at
10,000g for 30 minutes to obtain MV (pellets) and soluble factors + exosomes (supernatant). The supernatant
obtained was ultracentrifugated at 100,000g for 90 minutes in order to isolate exosomes (pellets) from soluble
factors (supernatant).
(B) Immunofluorescence staining using confocal microscopy of MVP expression in T47D cells incubated with
the different fractions obtained from AdCM and treated, or not, with DOX (scale bar, 20 µm).
(C) Nuclear quantification of the DOX signal (left) and MVP (right) at 24h after DOX exposure, using Fiji
software. Error bars represent the mean ± SEM of one experiment.
A
B
HFD
C
Bodipy
Transmission
ND
Viability
D
C
E
ND
HFD
DOX / DAPI
DOX
NC
Figure 7. Adipocyte-mediated chemoresistance is amplified by obesity.
(A) Left, representative weights of lean (ND) and obese (HFD) mice from one representative experiment. Right, experimental
design of 3D coculture experiments: Primary adipocytes were isolated from visceral adipose tissue, obtained from either lean
(ND) or obese (HFD) mice and subsequently embedded in a collagen I matrix. Then, coculture experiments were performed, in
which breast tumor cells were seeded in transwells. Breast tumor cells seeded in transwells with collagen I matrix without
adipocytes, were used as NC cells.
(B) Lipid accumulation using bodipy (green) and morphology (transmission) of primary adipocytes embedded in a collagen I
matrix, isolated from ND or HFD mice (scale bar, 100 µm).
(C) Mean size of the adipocytes embedded in a collagen I matrix at indicated times, measured using Fiji software.
(D) Viability assays after DOX exposure of different breast cancer cell lines cocultivated (C), or not (NC), with adipocytes from
lean (ND) or obese (HFD) mice. Graphs represent the ratio of C versus NC cells.
(E) Left, intracellular localization of DOX using confocal microscopy in cells non-cocultivated (NC) or cocultivated (C) with
adipocytes from ND or HFD mice at 24h after DOX exposure. Nuclei were labeled with DAPI (Scale bars, 10 µm). Right,
corresponding quantification of fluorescence intensity (DOX) in the nuclei using Fiji software.
Error bars represent the means ± SEM of 3 independent experiments, statistically significant by Student’s t-test, * p<0.05, **
p<0.01, *** p<0.001, **** p<0.0001, indicated p-value.
Figure 8. Schematic representation of the role of tumor surrounding adipocytes in breast cancer
resistance to DOX. DOX enters tumor cells by passive diffusion and accumulates in the nucleus. Upon
adipocyte stimulation, through both soluble factors and exosomes containing a high level of MVP, vault
particles may promote a nuclear efflux. This is followed by an extracellular efflux of DOX, possibly mediated
by vesicles encapsulating DOX secreted by tumor cells. This adipocyte-mediated mechanism contributes to a
MDR chemoresistance phenotype. In obesity, this mechanism is amplified leading to an increase in the
chemoresistance observed.
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
131
132
En dépit de l’amélioration des techniques de dépistage et des progrès de la médecine, le cancer du sein
demeure une cause majeure de décès dans le monde (Fojo and Coley 2007). D’autre part, des données
épidémiologiques convaincantes ont mis en évidence que l’obésité représente un facteur de mauvais
pronostic global pour le cancer du sein, caractérisé notamment par un envahissement local et à
distance plus important, une diminution de la survie globale et de la survie sans maladie, une
augmentation des rechutes et une chimiorésistance (Ewertz et al 2011). Le sein étant composé
majoritairement d’adipocytes, une proximité importante est observée entre les adipocytes et les
cellules tumorales mammaires. Ainsi, au cours de mon doctorat, je me suis intéressée à l’effet de
l’interaction entre ces deux types de cellules dans la progression tumorale mammaire et la
chimiorésistance, ainsi que la régulation de ce dialogue dans un contexte d’obésité. Quand je suis
arrivée au laboratoire, l’équipe du Pr. Muller avait déjà identifié l’existence d’un dialogue
bidirectionnel entre les cellules tumorales et les adipocytes, à l’origine de modifications des deux
types cellulaires, ceci au profit de la tumeur. En effet, les cellules tumorales ont la capacité de modifier
les adipocytes en un nouveau phénotype que nous avons appelé CAAs pour « Cancer-Associated
Adipocytes ». Ces cellules modifiées vont en retour promouvoir l’invasion et la radiorésistance des
cellules tumorales (Dirat et al 2011) (Bochet et al 2011). Ludivine Bochet, alors doctorante dans
l’équipe a, par la suite, poursuivi la caractérisation de l’interaction entre adipocytes et cellules
tumorales. Elle a ainsi mis en évidence qu’une co-culture prolongée entre ces deux types de cellules
donne lieu à des modifications profondes des adipocytes, ceux-ci adoptant une morphologie
fibroblastique et que l’on a nommé ADFs pour « Adipocytes-Derived Fibroblasts ». Dans la continuité
de ces travaux, l’objectif de ma thèse a donc été, dans un premier temps, de participer à la
caractérisation du phénotype ADFs et à son rôle dans la progression tumorale, en m’axant
principalement sur la détermination de la (ou des) sécrétion(s) tumorale(s) responsable(s) de la
réorientation des adipocytes en fibroblastes et également sur l’évaluation de ce phénotype dans les
tumeurs humaines. Dans un deuxième temps, je me suis intéressée au rôle des adipocytes dans la
résistance à la chimiothérapie. J’ai alors étudié (i) l’effet potentiel des adipocytes sur la réponse d’un
large panel de lignées tumorales à différentes chimiothérapies conventionnelles, (ii) les mécanismes
moléculaires impliqués et (iii) la régulation de la chimiorésistance médiée par les adipocytes dans un
contexte d’obésité. L’ensemble de ces résultats montre que les adipocytes représentent des acteurs
importants dans la progression tumorale : ils peuvent, en effet, se réorienter en fibroblastes activés et
participent ainsi à la réaction desmoplasique et ils peuvent également promouvoir la résistance à la
chimiothérapie.
133
Rôle des adipocytes dans la réaction desmoplasique
Un nouveau phénotype d’origine adipocytaire : les ADFs.
Nous avons pu montrer que sous l’influence prolongée des cellules tumorales, les adipocytes adoptent
progressivement un phénotype de CAFs. Ce phénotype, que l’on a appelé ADF est notamment
caractérisé par : une morphologie fibroblastique, la perte importante des marqueurs adipocytaires
(Adipsine, Adiponectine, Ap2, LHS, Glut4), la sécrétion accrue de protéines de la matrice extracellulaire (fibronectine et collagène I) et l’expression de FSP-1 (Fibroblast Specific Protein-1). Par
contre, les ADFs n’expriment pas α-SMA (α-Smooth Muscle Actin), qui représente un marqueur
classique de CAFs. Le fait que les ADFs expriment uniquement FSP-1 et non α-SMA, est en accord
avec l’hypothèse d’une population hétérogène au sein des CAFs et d’une expression de marqueurs
différents en fonction de leur origine cellulaire. Comme nous l’avons vu dans la première partie de
l’introduction de ce manuscrit, l’équipe de R. Kalluri a mis en évidence un différentiel d’expression de
certains marqueurs dans les CAFs, ainsi classés en 2 groupes majoritaires : ceux qui expriment FSP-1
mais qui n’expriment pas NG2, α-SMA et PDGFR-β et ceux qui expriment ces 3 marqueurs mais qui
n’expriment pas FSP-1 (Sugimoto et al 2006). De la même manière, dans un modèle syngénique de
cancer du sein et de l’ovaire, Kidd et al. ont montré que les BMSCs (Bone-Marrow Stem Cells) se
différencient préférentiellement en CAFs, exprimant FSP-1 et FAP et sont majoritairement localisés à
la périphérie de la tumeur. A l’inverse, les ADSCs se différencient en CAFs exprimant α-SMA et NG2
et sont retrouvés à proximité des vaisseaux sanguins (Kidd et al 2012). Il serait maintenant intéressant
de déterminer la proportion relative de CAFs α-SMA-/FSP-1+ par quantification de co-marquages sur
des coupes de tumeurs mammaires et d’identifier leur localisation et leur rôle dans la progression
tumorale. Etant donné l’abondance des adipocytes dans le sein, notre hypothèse est que la proportion
de CAFs α-SMA-/FSP-1+ provenant d’adipocytes serait quantitativement importante. Cette population
cellulaire est d’autant plus intéressante à étudier, que la protéine FSP-1 exerce un rôle important non
seulement dans la motilité cellulaire (qui pourrait expliquer le potentiel migratoire des ADFs) mais
aussi dans l’effet pro-métastatique des CAFs, son expression étant associée à un mauvais pronostic
dans les cancers (Grum-Schwensen et al 2005) (Rasanen and Vaheri 2010). En effet, nous avons pu
mettre en évidence que les ADFs favorisent l’invasion des cellules tumorales in vitro, en 2D ainsi
qu’en 3D (sphéroïdes). Il serait donc intéressant de co-injecter les ADFs avec des cellules tumorales à
des souris, afin de déterminer leurs capacités pro-métastatiques et d’observer leur localisation
intratumorale in vivo. D’autre part, afin de déterminer l’implication de FSP-1 dans l’effet pro-invasif
observé, une approche d’invalidation génique dans les ADFs pourrait être envisagée in vitro
(sphéroïdes mixtes composés de cellules tumorales et d’ADFs) et in vivo (co-injection de cellules
tumorales et d’ADFs). Initialement identifié dans le modèle du cancer du sein, le phénotype CAA a été
retrouvé dans d’autres modèles, tels que les cancers de l’ovaire, de la prostate invasif, du côlon et le
mélanome (Finley et al 2009) (Nieman et al 2013) (Kushiro et al 2012). Tout comme les CAAs, il est
134
probable que les ADFs soient retrouvés dans des cancers autres que celui du sein. Il serait donc
intéressant de les identifier dans d’autres modèles, tels que les cancers de la prostate et du côlon
(connus pour présenter une forte réaction desmoplasique) in vitro, in vivo et sur des coupes de tumeurs
humaines, afin de déterminer s’ils expriment le même phénotype que dans le cancer du sein
(expression de FSP-1+, α-SMA-, propriétés migratoires et invasives, sécrétion de protéines de la
MEC, effet sur les cellules tumorales), ainsi que leur proportion relative dans ces tumeurs.
Sécrétions tumorales à l’origine de la réorientation des adipocytes en ADFs
Nos résultats ont montré que l’apparition du phénotype ADFs dépend de la voie de signalisation
Wnt/β-caténine en réponse au ligand Wnt3a sécrété par les cellules tumorales. Ainsi, le blocage de
cette voie de signalisation par un inhibiteur (ICG-001) ou par un anticorps bloquant dirigé contre
Wnt3a, restaure partiellement l’accumulation de lipides et la morphologie arrondie des adipocytes,
perdues au cours de la co-culture. Ces résultats pourraient être confirmés in vivo sur des coupes de
tumeurs humaines, en étudiant l’expression de la voie Wnt/β-caténine sur les populations
fibroblastiques FSP-1+. D’autre part, nous avons mis en évidence que différentes lignées tumorales
mammaires expriment et sécrètent Wnt3a, suggérant que la réorientation des adipocytes en ADFs est
un mécanisme général. La voie de signalisation Wnt/β-caténine exerce un rôle pivot dans le
développement embryonaire, la migration cellulaire, le maintien du caractère « cellules-souches » et la
transition épithélio-mésenchymateuse (O'Toole et al 2013). Plusieurs études ont mis en évidence que
la dérégulation de cette voie de signalisation dans les tumeurs représente un critère d’agressivité et est
associée à un potentiel métastatique plus important, notamment pour les cancers du sein triple-négatifs
(Dey et al 2013). Il serait intéressant de comparer l’expression et la sécrétion de Wnt3a dans
différentes lignées cellulaires mammaires agressives ou non, afin de déterminer si les cellules
tumorales agressives sécrèteraient plus de Wnt3a et donc participeraient potentiellement plus à la
réorientation des adipocytes en ADFs. Cette hypothèse serait en accord avec le fait que le dialogue
entre cellules tumorales et adipocytes représente un véritable cercle vicieux initié par les cellules
tumorales. L’étude de l’expression et la sécrétion de Wnt3a ainsi que son invalidation dans le système
de co-culture utilisé pourraient également être réalisées dans d’autres modèles que le cancer du sein.
Les ADFs, la fibrose, l’inflammation et l’obésité ?
Nos travaux confirment que la fibrose, associée à la présence de fibroblastes activés (ADFs) sécrétant
des composants de la MEC, est un paramètre important dans la progression tumorale mammaire. A
notre connaissance, aucune étude n’a jusqu’à présent étudié la fibrose dans le TA mammaire de
patientes obèses dans un contexte normal et tumoral. Toutefois, des arguments de la littérature
suggèrent que l’obésité est associée à une fibrose plus importante, au moins dans le TA viscéral.
Concernant le TA mammaire, l’équipe de Philipp Scherer a mis en évidence que l’endotrophine
(fragment de clivage du collagène VI) est augmentée dans la glande mammaire des souris obèses,
135
suggèrant la présence d’une fibrose importante, au même titre que dans le TA viscéral (Park and
Scherer 2012). Au cours de ma thèse, j’ai eu l’opportunité de réaliser des marquages
d’immunohistochimie sur des coupes de tumeurs mammaires murines, provenant de l’injection
orthotopique de cellules murines M-Wnt ou E-Wnt à des souris normopondérales ou obèses (blocs
donnés par Stephen Hursting (Austin, Texas, USA)) (Dunlap et al 2012). Les résultats préliminaires
que j’ai obtenus suggèrent que les tumeurs de souris obèses présentent une fibrose (présence de fibres
de collagène I) plus importante que les tumeurs de souris normopondérales (résultats non montrés).
Ces résultats pourraient être confirmés sur des coupes de tumeurs humaines. La caractérisation
complète du TA mammaire dans un contexte tumoral permettrait de faire le lien entre obésité – fibrose
et progression tumorale. D’autre part, la caractérisation des ADFs dans un contexte d’obésité pourrait
être intéressante. L’étude de l’expression de FSP-1 et d’α-SMA sur des coupes de tumeurs de patientes
présentant des IMC différents permettrait de déterminer la présence et l’éventuelle amplification des
ADFs dans un contexte d’obésité. D’autre part, une étude très récente a mis en évidence que FSP-1 est
associé à une inflammation chronique et pourrait établir un lien entre inflammation et métastases
(Hansen et al 2015). Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie de l’introduction, l’obésité est
associée à un état inflammatoire dit de « bas-bruit » dans le TA viscéral et dans le TA mammaire.
Ainsi, FSP-1 pourrait être augmenté dans un contexte d’obésité, ce qui pourrait, en partie, expliquer
les données épidémiologiques observées qui montrent que les femmes obèses présentent un cancer du
sein plus agressif, avec un envahissement local et à distance plus importants (Ewertz et al 2011). Notre
hypothèse est que les adipocytes représentent une source majeure de CAFs dans le cancer du sein,
d’autant plus dans un contexte d’obésité, où une hyperplasie des adipocytes est observée. Cette étude
est actuellement en cours de réalisation par Dr Charlotte Vaysse (chirurgienne à l’Institut Universitaire
du Cancer, affiliée à notre équipe) qui est actuellement en stage d’une année dans l’équipe d’Inger
Thune (Centre anti-cancéreux, Oslo, Norvège). Elle a déjà recensé une collection annotée de tumeurs
mammaires, provenant de femmes d’IMC différents et présentant tous les paramètres métaboliques
connus (30 tumeurs de patientes obèses et 30 tumeurs de patientes de poids normal), qui sont en cours
de caractérisation.
Enfin, au cours de mon doctorat, j’ai participé à la mise en place d’un système de co-culture en 3D
permettant d’étudier l’impact de l’obésité sur le dialogue adipocytes / cellules tumorales in vitro.
L’utilisation de ce système de co-culture permettra d’étudier in vitro les modifications des adipocytes
primaires induites par les cellules tumorales (expression de FSP-1, changements morphologiques,
diminution des marqueurs adipocytaires, activation de la voie Wnt/β-caténine) dans un contexte
normopondéral mais aussi d’obésité.
136
Rôle des adipocytes dans la chimiorésistance
Les adipocytes favorisent la chimiorésistance des cellules tumorales mammaires, via un
mécanisme d’efflux original.
Les résultats obtenus au cours de ma thèse montrent que les adipocytes protègent les cellules
tumorales de la cytotoxicité induite par des chimiothérapies conventionnelles, classiquement utilisées
dans le cancer du sein, telles que la doxorubicine, le paclitaxel et le 5-fluorouracile. Pour compléter
ces travaux, une autre molécule, le cyclophosphamide (très utilisé dans le traitement du cancer du sein)
pourrait également être utilisée. Le cyclophosphamide doit être métabolisé par le foie en mafosfamide
pour exercer son effet cytotoxique (Goldstein et al 1989) (Krasna et al 2003). Ainsi, le traitement au
mafosfamide des cellules tumorales incubées avec des adipocytes avant et après traitement permettrait
d’étendre nos résultats sur le rôle protecteur des adipocytes concernant un large panel de protocoles
cliniquement utilisés dans le traitement des cancers du sein.
Afin de déterminer le mécanisme d’action de la chimiorésistance accrue des cellules tumorales en
présence d’adipocytes, nous nous sommes axés sur la doxorubicine. Cette molécule présente
l’avantage d’avoir des propriétés intrinsèques de fluorescence, facilitant son suivi au sein des cellules.
Nos résultats ont mis en évidence que les adipocytes entraînent une diminution de la quantité de
doxorubicine dans le noyau et dans la cellule. Cette diminution de doxorubicine pourrait être liée à une
diminution de l’influx, une dégradation plus importante ou une augmentation de l’efflux de la drogue.
Un seul transporteur d’influx a été décrit, capable de prendre en charge la doxorubicine : le SLC22A16
(Huang and Sadee 2006). Cependant de par sa structure lipophile, la doxorubicine rentre
majoritairement dans la cellule par voie passive et les transporteurs d’influx n’exerceraient qu’un rôle
minoritaire dans la résistance observée. D’autre part, nous avons montré dans l’équipe, qu’un transfert
de lipides est observé entre les adipocytes et les cellules tumorales (YuanYuan Wang, résultats non
publiés). Nous pouvons imaginer, que la doxorubicine peut être stockée dans les gouttelettes lipidiques
des cellules tumorales co-cultivées avec les adipocytes, empêchant son action au niveau du noyau. En
réalisant un marquage bodipy (qui marque les lipides neutres) dans les cellules tumorales, j’ai pu
montrer que la doxorubicine n’est pas localisée au niveau de ces gouttelettes, ce qui réfute cette
hypothèse (résultats non montrés). Ainsi, l’hypothèse que les adipocytes favorisent l’efflux de
doxorubine, d’abord du noyau vers le cytoplasme, puis du cytoplasme vers le milieu extra-cellulaire,
reste l’hypothèse la plus convaincante, d’autant plus que l’efflux représente le mécanisme de
chimiorésistance majoritaire de la doxorubicine (Holohan et al 2013). D’autre part, nous avons
retrouvé la présence de doxorubicine dans les vésicules extra-cellulaire (voir chapitre suivant).
Nos résultats préliminaires suggèrent que la protéine MVP/LRP (Major Vault Protein / Lung
Resistance Protein) exercerait un rôle dans l’efflux nucléaire observé. Bien que le mécanisme d’action
de cette protéine ne soit pas bien caractérisé, il a été démontré que MVP favorise le transport nucléo137
cytoplasmique de drogues, via les particules voûtes (Scheffer et al 1995) (Scheper et al 1993)
(Izquierdo et al 1996a). Nos résultats ont mis en évidence une augmentation de l’expression de MVP
dans les cellules tumorales co-cultivées avec les adipocytes. De plus, des données préliminaires
suggèrent que l’invalidation de cette protéine (par des ARN interférents) restaure l’accumulation de
doxorubicine dans le noyau et ce processus est d’autant plus marqué dans les cellules incubées avec le
milieu conditionné d’adipocytes. Ces résultats très encourageants sont actuellement en cours de
confirmation. L’analyse de la viabilité des cellules co-cultivées ou non avec des adipocytes et traitées
à la doxorubicine devra également être réalisée après invalidation de MVP, afin de confirmer
l’implication de cette protéine dans la chimiorésistance médiée par les adipocytes. Comme nous
l’avons vu dans la 3ème partie de l’introduction de ce manuscrit, les voûtes sont composées
majoritairement de MVP mais elles contiennent également deux autres sous-unités (VPARP et TEP1)
et des ARNs (Lara et al 2011). Des études ont mis en évidence que les sous-unités VPARP et TEP1
sont également surexprimées dans les cellules présentant un phénotype MDR (Siva et al 2001). Bien
que le rôle de ces sous-unités ne soit pas bien caractérisé, il est possible qu’elles exercent un rôle
important dans le mécanisme observé. Ainsi, l’expression des autres composants des voûtes pourrait
être étudiée dans les cellules tumorales co-cultivées ou non avec les adipocytes, après traitement à la
doxorubicine. De plus, il serait intéressant d’étudier la localisation intra-cellulaire précise des voûtes
par microscopie électronique dans ces conditions. En effet, de manière surprenante, nous observons
une localisation plutôt nucléaire de la protéine MVP en immunofluorescence. Ces résultats sont en
désaccord avec les données de la littérature, qui ont rapporté la présence de MVP majoritairement dans
le cytoplasme (Eichenmuller et al 2003) (van Zon et al 2006) (Herlevsen et al 2007). Des expériences
sont actuellement en cours de réalisation au laboratoire afin de confirmer ces résultats, en comparant
différentes conditions de fixation. Les données relatives aux mécanismes d’action de MVP suggèrent
qu’en plus de favoriser le transport des drogues du noyau vers le cytoplasme, MVP pourrait
promouvoir l’internalisation des drogues dans des vésicules cytoplasmiques, qui expulsent ensuite les
drogues de la cellule par exocytose (Izquierdo et al 1996a) (Kolli et al 2004) (de Moraes et al 2013)
(Meschini et al 2002). Parmi les organelles ayant un rôle dans la résistance aux drogues, un intérêt
croissant a été porté aux lysosomes (Groth-Pedersen and Jaattela 2013). Pendant longtemps considérés
comme de simples organelles à l’origine de la dégradation de macromolécules, ils sont maintenant
décrits comme capables de participer au processus MDR, par séquestration et/ou par efflux des
drogues dans l’espace extra-cellulaire (Groth-Pedersen and Jaattela 2013) (Federici et al 2014). En
effet, les drogues peuvent diffuser dans les vésicules acides, qui peuvent ainsi convertir les drogues en
formes chargées, empêchant leur diffusion à travers les membranes. Dans l’équipe, nous avons montré
que les cellules tumorales co-cultivées avec les adipocytes sont métaboliquement remaniées, à
l’origine d’une augmentation de la production de lactacte et à la diminution du pH (YuanYuan Wang,
résultats non publiés). Parmi les compartiments intra-cytoplasmiques, plusieurs sont connus pour avoir
un pH acide, tels que l’appareil de Golgi (pH 6.2-6.4), les endosomes précoces (pH 6–6.5), les
138
endosomes tardifs (pH 5.2–5.8) et les lysosomes (pH 4.8–5.2) (Larsen et al 2000). De plus, il a été
rapporté que MVP peut favoriser la séquestration des drogues, notamment la doxorubicine, dans les
lysosomes (Herlevsen et al 2007). Ainsi, la doxorubicine pourrait être séquestrée de manière
importante dans des organelles intra-cytoplasmiques (lysosomes, endosomes) des cellules tumorales
co-cultivées avec les adipocytes, empêchant son action au niveau du noyau. Il serait intéressant de
comparer l’expression et la co-localisation de LAMP-1 (Lysosomal-Associated Membrane Protein)
avec la doxorubicine dans les cellules tumorales co-cultivées ou non avec les adipocytes. Dans un
deuxième temps, l’invalidation de MVP pourrait être réalisée dans ces conditions, afin de déterminer
son implication fonctionnelle dans la séquestration de la doxorubicine dans les lysosomes dans nos
conditions expérimentales.
Hormis l’efflux nucléaire observé, les adipocytes induisent également un efflux cellulaire de la drogue.
Nos résultats suggèrent que l’efflux cellulaire médié par les adipocytes semble indépendant des 3
pompes d’efflux majoritairement impliquées dans la chimiorésistance (P-gp, MRP1 et BCRP). Ces
résultats sont en accord avec le fait que MVP est souvent surexprimé dans des lignées qui n’expriment
pas ces transporteurs ABC classiques (Hu et al 2002) (Meschini et al 2002). Cependant, il a été
rapporté dans les mécanismes de résistance de MVP, que cette protéine peut dans certains cas coopérer
avec les transporteurs ABC pour faire augmenter l’efflux des drogues hors de la cellule (Mossink et al
2003). Au cours de nos travaux, nous n’avons étudié que les transporteurs ABC majoritairement
impliqués dans la chimiorésistance. Ainsi, l’expression des autres transporteurs ABC connus pour
exercer un rôle dans la résistance pourrait être évaluée dans les cellules tumorales co-cultivées ou non,
notamment ABCA3, ABCB4, ABCB5 et ABCD8 capables de prendre en charge la doxorubicine (Lal
et al 2010) (Jamieson and Boddy 2011) (Mossink et al 2003).
Toutefois, il semble que l’implication des transporteurs ABC dans l’efflux cellulaire médié par les
adipocytes soit à exclure, car nos résultats préliminaires montrent d’une part une très faible expression
de ces pompes dans nos modèles cellulaires et suggèrent d’autre part un autre mécanisme d’efflux de
la doxorubicine via sa séquestration dans des vésicules extra-cellulaires (VE) (exosomes,
microvésicules). En effet, nous avons pu montrer que les cellules tumorales co-cultivées avec les
adipocytes et traitées à la doxorubicine sécrétaient plus de VE que les cellules non co-cultivées et, de
manière intéressante, les VE sécrétées contiennent de la doxorubicine. Ces résultats confirment que la
doxorubicine est bien effluée de la cellule et non dégradée. La comparaison de la quantité de
doxorubicine contenue dans les VE de cellules co-cultivées ou non est actuellement en cours de
réalisation au laboratoire. Nos résultats préliminaires, basés sur l’étude de la taille des VE et sur les
résultats préalables trouvés dans l’équipe (Ikrame Lazar, résultats non publiés), suggèrent que les deux
types majoritaires de VE, exosomes et microvésicules, seraient impliqués dans l’efflux observé
(augmentation par la co-culture et capacité de stocker la doxorubicine), en accord avec des données de
la littérature. En effet, plusieurs études ont mis en évidence que les MV peuvent contenir de la
139
doxorubicine et ainsi permettre son expulsion de la cellule (Gong et al 2013) (Shedden et al 2003)
(Jorfi and Inal 2013). D’autre part, les exosomes ont également été impliqués dans l’encapsulation et
l’efflux de cisplatine (Azmi et al 2013) (Federici et al 2014). Cependant, des expériences
supplémentaires sont nécessaires afin de confirmer la nature de ces VE (caractérisation de la densité,
de l’expression de marqueurs de ces VE (flotilline-1, tétraspanines, Alix…) et de leur morphologie
(microscopie électronique)). Ces deux types de vésicules sont différenciés par leur taille, leurs
fonctions biologiques et aussi par leur origine cellulaire(S et al 2013)(S et al 2013)(S et al 2013)(S et
al 2013)(S et al 2013) . A l’inverse des MV, qui sont formées par bourgeonnement de la membrane
plasmique, les exosomes proviennent de la voie d’endocytose, libérés par la fusion des endosomes
tardifs multivésiculaires ou MVB (Multivesicular bodies) avec la membrane plasmique (figure 36)
(Kowal et al 2014). Il a été montré que les endosomes peuvent soit fusionner avec la membrane
plasmique soit avec les lysosomes, cependant, les mécanismes impliqués ne sont pas encore bien
caractérisés (Kowal et al 2014). Il est possible, qu’après avoir été expulsée du noyau, la doxorubicine
soit encapsulée dans les endosomes, qui deviendront des MVB et pourront soit fusionner avec la
membrane plasmique, à l’origine de la libération des exosomes dans le milieu extra-cellulaire, soit
fusionner avec les lysosomes (Colombo et al 2014). Peu d’études ont déterminé si la formation de
lysosomes et la sécrétion d’exosomes représentent des mécanismes contradictoires ou s’ils agissaient
en symbiose pour promouvoir la résistance aux drogues (Safaei et al 2005). La biogenèse et la
sécrétion des exosomes (de la formation des vésicules intra-luminales à la libération des exosomes
dans l’espace extra-cellulaire) impliquent plusieurs molécules, telles que le complexe ESCRT
(Endosomal Sorting Complex Required for Transport), les tétraspanines, les RAB GTPases, les
SNAREs (Soluble N-éthylmaleimide-sensitive-factor Attachment protein REceptors), les ions calcium
et le céramide (figure 36) (Kowal et al 2014) (Raposo and Stoorvogel 2013). L’implication du
céramide dans la biogenèse des exosomes pourrait expliquer pourquoi les cellules traitées à la
doxorubicine libèrent plus d’exosomes que les cellules non traitées (Eytan 2005) (Trajkovic et al
2008). En effet, un des mécanismes d’action de la doxorubicine est de favoriser la production de
céramide, aboutissant à la mort cellulaire (Liu et al 2008).
La biogénèse des MV à partir de la membrane plasmique reste peu caractérisée à ce jour. Il a été
rapporté que ce processus pourrait dépendre de la machinerie Actine-Myosine, de l’action des petites
GTPases, telles qu’ARF6 (ADP-ribosylation factor 6), du complexe ESCRT (Alix) et aussi des ions
calcium ce qui suggère que la libération des exosomes et des MV pourrait dépendre de facteurs
communs. Ainsi, l’inhibition de la libération de la sécrétion des VE pourrait être envisagée, en
bloquant par exemple RAB27a et/ou RAB27b ou les tétraspanines (ARN interférence) dans les
cellules tumorales co-cultivées ou non avec les adipocytes dans le but de chimiosensibiliser les
cellules à la doxorubicine (figure 36) (Azmi et al 2013) (Kowal et al 2014) (Raposo and Stoorvogel
2013) (S et al 2013). Dans un second temps, il serait intéressant de déterminer si la protéine MVP
140
favorise la séquestration des drogues dans ces vésicules, faisant un lien direct entre l’efflux nucléaire
et l’efflux cellulaire observés, en comparant la sécrétion de VE de cellules invalidées pour MVP ou
non dans notre système de co-culture.
Figure 36. Mécanismes de biogenèse et de sécrétions des exosomes et des MV. La biogenèse des
exosomes implique la formation des endosomes en MVB, qui pourra libérer les exosomes dans
l’espace extra-cellulaire par fusion des MVB avec la membrane plasmique. Ces mécanismes sont
dépendants du complexe ESCRT, des protéines RAB et des protéines SNAREs. Les MV sont libérées
dans l’espace extra-cellulaire par bourgeonnement de la membrane plasmique (d’après (Kowal et al
2014)).
En conclusion, notre hypothèse est que les adipocytes favorisent la surexpression de MVP dans les
cellules tumorales mammaires, ce qui induit un efflux nucléaire plus important de doxorubicine et puis
sa séquestration dans des compartiments acides. Ces vésicules intra-cytoplasmiques peuvent fusionner
avec la membrane plasmique afin de libérer des VE contenant des quantités importantes de
doxorubicine, à l’origine de l’efflux cellulaire et de la chimiorésistance observés. Ce mécanisme
d’efflux original a déjà été rapporté dans différents modèles pour diverses chimiothérapies (Shedden et
al 2003) (Safaei et al 2005).
Identification des sécrétions adipocytaires responsables de la chimiorésistance.
Nos résultats ont mis en évidence que le milieu conditionné d’adipocytes (AdMC) reproduit les effets
de la co-culture sur la chimiorésistance, en termes de viabilité, d’efflux cellulaire, d’efflux nucléaire de
la doxorubicine et de la surexpression de MVP. Ces résultats suggèrent que ce sont les sécrétions
adipocytaires qui sont directement responsables de l’effet chimioprotecteur des adipocytes et non des
modifications épigénétiques des cellules tumorales induites par les adipocytes co-cultivés. Pour
141
déterminer la nature des sécrétions adipocytaires responsables de la chimiorésistance observée, nous
avons séparé les facteurs solubles, les MV et les exosomes de l’AdMC, avant d’incuber les cellules
tumorales avec ces différentes fractions. Nos résultats préliminaires suggèrent que seule la fraction
contenant les exosomes et les facteurs solubles reproduit l’effet du milieu conditionné sur la
surexpression de MVP et l’efflux nucléaire observé. Des expériences supplémentaires sont nécessaires
afin de confirmer le rôle des exosomes et des facteurs solubles dans la chimiorésistance médiée par les
adipocytes (viabilité et efflux cellulaire par FACS). L'étude de l'exoprotéome adipocytaire par
spectrométrie de masse a permis d'identifier la protéine MVP. En effet, par une approche de "spectral
counting" et sur 5 expériences indépendantes, nous avons montré la présence extrêmement abondante
de cette protéine dans les exosomes sécrétés par les adipocytes (Ikrame Lazar, résultats non publiés). Il
serait donc intéressant de vérifier que MVP contenu dans les exosomes adipocytaire est bien transférée
aux cellules tumorales. Pour cela, une approche SILAC (Stable isotope labeling by amino acid in cell
culture), mise au point dans l’équipe pourrait être intéressante (Ikrame Lazar, résultats non publiés).
Cette technique consiste à marquer les protéines adipocytaires à l’aide d’acides aminés contenant des
isotopes lourds, puis à purifier les exosomes sécrétés par ces adipocytes. Les cellules tumorales,
préalablement incubées avec de la doxorubicine, seraient ensuite traitées par ces vésicules modifiées et
la présence de ces protéines « lourdes » pourra ainsi être analysée dans ces cellules par spectrométrie
de masse. Le fait que les exosomes d’adipocytes seuls n’exercent pas d’effet sur l’efflux nucléaire de
la doxorubicine suggère une action synergique de ces vésicules et des facteurs solubles dans l’effet
observé. Pour le confirmer, différentes cinétiques d’incubation pourraient être réalisées : les cellules
tumorales pourraient être d’abord cultivées avec les exosomes seuls, puis avec les facteurs solubles et
inversement. Il sera intéressant de déterminer quel(s) facteur(s) soluble(s) active la MVP, présente
dans les exosomes d’adipocytes. Certaines modifications post-traductionnelles ont été rapportées,
telles que des phosphorylations et des acétylations (Lara et al 2011) (Kolli et al 2004) (Kim et al
2006). En particulier, sous l’influence de l’EGF, Src peut phosphoryler MVP sur une tyrosine, à
l’origine de son activation (Kolli et al 2004) (Kim et al 2006). Il est fortement probable que de
nombreuses modifications post-traductionnelles de MVP existent, mais ne sont pas encore élucidées.
D’autre part, la protéine MVP exerce son effet via les particules voûtes, qui sont composées de
différentes sous-unités. L’analyse protéomique des exosomes d’adipocytes suggère qu’hormis MVP,
la sous-unité TEP-1 (mais pas VPARP) est également retrouvée (Ikrame Lazar, résultats non publiés).
Il serait intéressant de déterminer si la sous-unité VPARP est présente dans les facteurs solubles.
Ainsi, la combinaison exosomes et facteurs solubles permettrait d’apporter tous les composants de la
particule voûte entière, responsable du transport nucléo-cytoplasmique de la doxorubicine. De plus, les
autres sous-unités de la voûte peuvent également être soumises à des régulations post-traductionnelles,
pouvant également jouer un rôle (Szaflarski et al 2013). La formation de la particule voûte requiert
différentes sous-unités de nature différente. Ainsi, la localisation intra-cellulaire des différentes sousunités, ainsi que des régulations qui ne sont pas encore identifiées, doivent probablement jouer un rôle
142
important (van Zon et al 2002). Il serait intéressant d’étudier ces régulations dans notre système de coculture et de visualiser les différentes sous-unités dans la cellule, par microscopie confocale.
Il existe peu d’études portant sur le rôle des exosomes dans la chimiorésistance. Cependant, un
transfert, via les exosomes de protéines impliquées dans la chimiorésistance (P-gp, MRP1) a déjà été
démontré dans différents modèles (Bebawy et al 2009) (Pokharel et al 2014) (Lu et al 2013). Le rôle
des exosomes du stroma dans la chimiorésistance a récemment été montré. En effet, les résultats
obtenus suggèrent que les exosomes provenant de cellules stromales (fibroblastes activés) peuvent
conférer une chimio et une radiorésistance aux cellules tumorales mammaires (Boelens et al 2014). En
conclusion, les résultats préliminaires que nous avons obtenus suggèrent un rôle important des
exosomes sécrétés par les adipocytes. Une hypothèse originale serait le transfert de MVP par ces
vésicules et qui agirait en synergie avec d’autres partenaires sécrétés par les adipocytes mais non
associés aux VE.
La chimiorésistance observée est amplifiée dans un contexte d’obésité
L’obésité est maintenant reconnue comme étant un facteur de mauvais pronostic dans le cancer du
sein, notamment en termes de chimiorésistance et de rechutes (Ewertz et al 2011). En utilisant un
modèle de co-culture original en 3D comprenant cellules tumorales et adipocytes primaires isolés à
partir du TA périgonadique de souris normopondérales ou obèses, nous avons mis en évidence que
l’effet chimioprotecteur des adipocytes sur les cellules tumorales mammaires est amplifié dans un
contexte d’obésité. Cet effet est dû à une amplification de l’efflux nucléaire de la doxorubicine, ce qui
suggère que le mécanisme de chimiorésistance précédemment identifié est amplifié dans des
conditions d’obésité. Des expériences supplémentaires sont nécessaires afin de confirmer ce
mécanisme, notamment l’étude de la surexpression et de l’invalidation de MVP dans les cellules
tumorales co-cultivées avec les adipocytes provenant de souris obèses. La purification des VE
provenant de cellules tumorales co-cultivées avec des adipocytes primaires de souris normopondérales
et obèses ainsi que leur quantification et la détermination de la quantité de doxorubicine encapsulée
dans ces VE permettrait de comprendre leur rôle dans cet effet. Dans un second temps, l’implication
des VE pourra être confirmée par des tests de chimiosensibilisation des cellules par l’inhibition de la
sécrétion des VE en ciblant par exemple RAB27. Il serait également intéressant de déterminer la
quantité de MVP dans les exosomes purifiés à partir d’adipocytes obèses, en les comparant à des
adipocytes provenant de souris normopondérales et d’évaluer l’effet de la fraction contenant les
exosomes et les facteurs solubles d’adipocytes (obèses ou non) sur l’efflux nucléaire de doxorubicine.
D’autre part, l’étude de l’expression de MVP sur des coupes de tumeurs mammaires de patientes
présentant des IMC différents, pourrait confirmer le mécanisme observé, in vivo. Cette étude est
actuellement en cours de réalisation par Dr. Charlotte Ngo (chirurgienne dans le service de chirurgie
143
mammaire de l’hôpital Georges Pompidou, en collaboration avec le service d’Anatomo-pathologie de
ce même hôpital, Paris).
Dans notre système de co-culture, les adipocytes utilisés sont isolés à partir du TA viscéral de souris
normopondérales ou obèses. Il serait intéressant de reproduire ces expériences en utilisant des
adipocytes provenant du TA mammaire de patientes de poids normal et obèses. D’autre part, Crawford
et Al. ont isolé des CAFs de tumeurs chimiosensibles et à l’inverse, de tumeurs résistantes aux antiVEGF. De manière intéressante, ils ont pu montrer qu’à la différence des fibroblastes normaux ou des
CAFs provenant de tumeurs sensibles, les CAFs provenant de tumeurs résistantes pouvaient
promouvoir la croissance in vivo de tumeurs sensibles, même en présence d’anti-VEGF (Crawford et
al 2009). La purification d’adipocytes provenant de patientes obèses, ou non, qui ont présenté une
chimiorésistance ou une chimiosensibilité à un traitement à base d’anthracyclines pourrait permettre
d’étudier le rôle des adipocytes sur le long terme dans la protection à la chimiothérapie.
Conclusion générale
Les travaux effectués lors de mon doctorat ont permis d’identifier des nouvelles fonctions des
adipocytes péri-tumoraux dans la progression tumorale mammaire. D’une part, sous l’action des
sécrétions tumorales, les adipocytes se réorientent progressivement en cellules fibroblastiques,
présentant des caractéristiques de CAFs, telles que des propriétés migratoires et invasives, la sécrétion
de protéines de la MEC et l’expression de FSP-1. L’apparition de ce nouveau phénotype adipocytaire
est liée à la réactivation de la voie Wnt/β-caténine, sous l’influence de la sécrétion tumorale de Wnt3a.
De manière intéressante, les ADFs sont retrouvés dans les tumeurs humaines mammaires et favorisent,
de manière importante, l’invasion des cellules tumorales. Ces résultats suggèrent que les adipocytes
peuvent être une source de CAFs et participent ainsi à la réaction desmoplasique, fréquemment
retrouvée dans les tumeurs humaines mammaires.
D’autre part, nous avons mis en évidence que les adipocytes protègent les cellules tumorales
mammaires de l’action de la chimiothérapie, en favorisant son expulsion hors du noyau puis hors de la
cellule, par un mécanisme original, qui impliquerait la protéine MVP et des vésicules extra-cellulaires.
De manière intéressante, l’induction de ce mécanisme de chimiorésistance semble provenir des
exosomes adipocytaires, qui agiraient en synergie avec des facteurs solubles adipocytaires,
actuellement non identifiés. Enfin, nous avons également montré que la chimiorésistance médiée par
les adipocytes est amplifiée dans un contexte d’obésité.
Ces travaux pourraient expliquer, au moins en partie, le mauvais pronostic des cancers du sein chez les
patientes obèses et ouvrent donc, à plus long terme, des perspectives thérapeutiques intéressantes,
destinées à interrompre le dialogue délétère entre adipocytes et cellules tumorales, en particulier chez
les patientes obèses.
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174
ANNEXE
175
Published OnlineFirst September 24, 2014; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-14-0160
Cancer
Research
Microenvironment and Immunology
Cancer-Associated Adipose Tissue Promotes Breast Cancer
Progression by Paracrine Oncostatin M and Jak/STAT3
Signaling
Lore Lapeire1, An Hendrix2, Kathleen Lambein3, Mieke Van Bockstal3, Geert Braems4, Rudy Van Den Broecke4,
Ridha Limame5, Pieter Mestdagh6, Jo Vandesompele6, Christian Vanhove7, Dawn Maynard8,
de
9, Catherine Muller9, Philippe Valet10, Christian P. Gespach11, Marc Bracke2,
Camille Lehue
Veronique Cocquyt1, Hannelore Denys1, and Olivier De Wever2
Abstract
Increasing evidence supports the critical roles played by adipose tissue in breast cancer progression. Yet, the
mediators and mechanisms are poorly understood. Here, we show that breast cancer–associated adipose tissue from
freshly isolated tumors promotes F-actin remodeling, cellular scattering, invasiveness, and spheroid reorganization
of cultured breast cancer cells. A combination of techniques, including transcriptomics, proteomics, and kinomics
enabled us to identify paracrine secretion of oncostatin M (OSM) by cancer-associated adipose tissue. Specifically,
OSM, expressed by CD45þ leucocytes in the stromal vascular fraction, induced phosphorylation of STAT3 (pSTAT3-)
Y705 and S727 in breast cancer cells and transcription of several STAT3-dependent genes, including S100 family
members S100A7, S100A8, and S100A9. Autocrine activation of STAT3 in MCF-7 cells ectopically expressing OSMinduced cellular scattering and peritumoral neovascularization of orthotopic xenografts. Conversely, selective
inhibition of OSM by neutralizing antibody and Jak family kinases by tofacitinib inhibited STAT3 signaling,
peritumoral angiogenesis, and cellular scattering. Importantly, nuclear staining of pSTAT3-Y705 identified at the
tumor invasion front in ductal breast carcinomas correlates with increased lymphovascular invasion. Our work
reveals the potential of novel therapeutic strategies targeting the OSM and STAT3 axis in patients with breast
cancer harboring nuclear pSTAT3-Y705. Cancer Res; 74(23); 6806–19. 2014 AACR.
Introduction
Cancer progression is the result of a complex interaction
between the cancer cells and their microenvironment (1, 2).
1
Department of Medical Oncology, Ghent University Hospital, Ghent,
Belgium. 2Laboratory of Experimental Cancer Research, Department of
Radiation Oncology and Experimental Cancer Research, Ghent University
Hospital, Ghent, Belgium. 3Department of Pathology, Ghent University
Hospital, Ghent, Belgium. 4Department of Gynaecology, Ghent University
Hospital, Ghent, Belgium. 5Center for Oncological Research (CORE),
University of Antwerp, Antwerp, Belgium. 6Center for Medical Genetics,
Ghent University Hospital, Ghent, Belgium. 7Institute Biomedical Technology, Ghent University Hospital, Ghent, Belgium. 8Medical Genetics Branch,
National Human Genome Research Institute, Bethesda, Maryland. 9Institut
de Toulouse, UPS,
de Pharmacologie et de Biologie Structurale, Universite
et de la Recherche
Toulouse, France. 10Institut National de la Sante
dicale, INSERM U1048, Universite
Paul Sabatier, Toulouse, France.
Me
11
et de la Recherche Me
dicale, INSERM U938,
Institut National de la Sante
Paris VI Pierre et Marie Curie,
Molecular and Clinical Oncology, Universite
Paris, France.
Note: Supplementary data for this article are available at Cancer Research
Online (http://cancerres.aacrjournals.org/).
Corresponding Author: Olivier De Wever, Laboratory of Experimental
Cancer Research, Department of Radiation Oncology and Experimental
Cancer Research, Ghent University Hospital, De Pintelaan 185, GHENT,
Belgium B-9000 GENT, Belgium. Phone: 32-9-332-3073/3008; Fax: 32-9332-4991; E-mail: [email protected]
doi: 10.1158/0008-5472.CAN-14-0160
2014 American Association for Cancer Research.
6806
Breast tumors are surrounded by type I collagen-rich tissue,
including fibroblasts, blood and lymph vessels, and adipose
tissue. Insights in the function of adipose tissue have shifted
from a static organ for energy storage to a dynamic one,
excreting growth factors, cytokines, and hormones, identifying
the adipose tissue as an active player in the communication
between the tumor and its microenvironment (3).
Human adipose tissue–derived adipocytes, stem cells, stromal cells, CD34þ progenitor cells, and macrophages stimulate
growth, migration, and invasion of breast cancer cells by
secretion of CCL5 (Rantes), IL6, IL8, and PAI-1 (4–7). A mouse
mammary cancer model revealed tumor progression through
secretion of adipocyte-derived type VI collagen (8). Dirat and
colleagues (9) showed that mature adipocytes promote the
invasiveness of estrogen receptor a (ERa)–positive and
negative breast cancer cells. IL6-mediated induction of epithelial-to-mesenchymal transition (EMT) was identified as key
component of adipocyte-enhanced invasiveness of breast cancer cells (9). Zhang and colleagues (10) reported stimulation of
tumor growth and angiogenesis by recruitment of adipose
stromal cells and endothelial cells in a breast cancer mouse
model. All together, the interaction between breast cancer cells
and associated adipose tissue is a multifactorial phenomenon
driving breast cancer progression.
STATs are important in cytokine receptor signaling. Several
STATs contribute to normal mammary gland development
Cancer Res; 74(23) December 1, 2014
Downloaded from cancerres.aacrjournals.org on March 26, 2015. © 2014 American Association for Cancer Research.
Published OnlineFirst September 24, 2014; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-14-0160
Paracrine Oncostatin M Promotes Breast Cancer Progression
and cellular response during pregnancy, lactation, and involution. However, recent studies revealed their seemingly contradictory participation in breast cancer progression (11).
STAT3 is frequently activated in human breast cancer and
correlates with poor prognosis (12).
Materials and Methods
Cell lines and transfections
MCF-7, T47D, SKBR3, and MDA MB 231 cell lines were
obtained from the ATCC (http://www.lgcstandards-atcc.org).
Cells were maintained in DMEM supplemented with 10% fetal
calf serum, 100 U/mL penicillin, 100 mg/mL streptomycin
(Invitrogen), and 2.5 mg/mL fungizone (Bristol-Meyers Squibb).
All cell lines have been validated in-house by short tandem
repeat profiling using the Cell ID System (Promega) according
to the manufacturer's instructions. Upon receipt, cells were
passaged and stored in liquid nitrogen. Every 6 months, a new
aliquot of cells was resuscitated and used for experimentation.
Every month cell cultures were tested for mycoplasma contamination by using the MycoAlert Plus Kit (Lonza).
MCF-7 cells secreting turbo green fluorescent protein
(tGFP)–oncostatin M (OSM) fusion protein (MCF-7–OSM)
were generated by Fugene Transfection (Promega). tGFP–OSM
cDNA was purchased at Origene, Inc.
Antibodies and reagents
Primary and secondary antibodies are described in Supplementary Materials and Methods. Recombinant human (rh)
OSM, (rh)IL6, (rh)IL8, (rh)LIF, (rh)G-CSF and their respective
neutralizing monoclonal antibodies were from R&D Systems.
Tofacitinib citrate was purchased at Bio-Connect Diagnostics.
A neutralizing (n)OSM antibody, Akt (GSK2142795) and MEK
inhibitors (GSK1120212 or trametinib) were kindly provided by
GlaxoSmithKline (13).
Conditioned medium of cancer-associated adipose
tissue, isolation of tumor-associated adipocytes, and
stromal vascular fraction
CAAT (cancer-associated adipose tissue) was obtained from
patients with breast cancer undergoing a mastectomy at Ghent
University Hospital (Ghent, Belgium) in accordance with the
local ethics committee (Supplementary Table S1). Preparation
of CMCAAT (conditioned medium of cancer-associated adipose
tissue) and separation of adipose tissue in tumor-associated
adipocytes (TAA) and stromal vascular fraction (SVF) and
isolation of CD45þ and CD31þ fractions from SVF are
described in Supplementary Materials and Methods. Supplementary Fig. S1 demonstrates the use of CMCAAT throughout
the article.
Functional assays
Experimental set-up for studying morphologic changes
induced by CAAT or CMCAAT is described in Supplementary
Materials and Methods. Factor shape was calculated as (perimeter)2/(4 p area) for quantification.
MCF-7, T47D, and MDA MB 231 type I collagen gel invasion
assays are performed and quantified as described in Supplementary Materials and Methods and ref. 14.
www.aacrjournals.org
Matrigel invasion of MDA MB 231 and migration of MCF-7
and SKBR3 cells were performed using xCELLigence RTCA DP
instrument (ACEA Biosciences; ref. 15).
Protein analysis
Samples for Western blot analysis were prepared, run, and
immunostained as described in ref. 16.
Human phospho-kinase antibody array (R&D Systems) was
used to detect relative phosphorylation levels of 44 kinases.
OSM concentrations in CMCAAT were measured with a human
OSM ELISA Kit (Sigma-Aldrich). Scanning densitometry was
carried out with the Quantity One Program (Bio-Rad).
Microarray analysis
Total RNA was isolated using the Nucleospin RNA II Kit
(Macherey-Nagel), including DNAse I treatment. Quality control was performed using Agilent 2100 Bioanalyser (Agilent
Technologies). Total RNA (0.5 mg) was processed and analyzed
on Human GE Agilent 4 44 K microarrays. Four biologic
samples were studied. Data can be found on GEO (GEO
accession number GSE58574).
Quantitative real-time PCR
RNA was isolated using the RNeasy Plus Universal Kit
(Qiagen), including DNAse I treatment. cDNA synthesis and
SYBR Green I RT-qPCR were carried out as described in ref. 17.
Prime PCR assays for S100A7, S100A12, OSM, NTN4, LRG1, LIFR,
and GP130 were purchased at Bio-Rad. Other primer sequences
are described in Supplementary Table S2. The RNA quality
index (RQI > 8) was assessed using Experion software (version
3.2; Bio-Rad).
Mass spectrometry
CMCAAT samples were run on NuPAGE 4% to 20% Bis-Tris
gradient gels (Invitrogen) in denaturating SDS buffer, stained
with 0.5% Coomassie Brilliant Blue (Bio-Rad) in 40% methanol
and 10% acetic acid for 20 minutes, and destained. Gel bands
were processed and analyzed by LS/MS-MS as described in
Supplementary Materials and Methods and ref. 16.
Animal studies
Animal studies were approved by the Local Ethics Committee of Ghent University Hospital (ECD 09/32). Immunodeficient mice were orthotopically injected with 1 106 cancer
cells. After 4 weeks, the mice were sacrificed and tumors were
resected for IHC. Details can be found in Supplementary
Materials and Methods.
Patient samples and IHC
Clinical data and paraffin-embedded primary breast carcinoma samples were collected at Ghent University Hospital
(Supplementary Table S3). Written informed consent was
obtained according to the recommendations of the local ethics
committee. To evaluate nuclear pSTAT3-Y705, we considered
an intensity score that was semiquantitative scaled as score 0,
weak or absent nuclear staining; score 1, between 5% and 30%
nuclear staining; score 2, more than 30% nuclear staining.
Three observers quantified independently.
Cancer Res; 74(23) December 1, 2014
Downloaded from cancerres.aacrjournals.org on March 26, 2015. © 2014 American Association for Cancer Research.
6807
Published OnlineFirst September 24, 2014; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-14-0160
Lapeire et al.
Figure 1. CAAT stimulates invasion. A, hematoxylin and eosin staining of MCF-7 spheroids cultured in CAAT or collagen and quantification by factor shape.
CAAT
CAAT
B, phase-contrast images of MCF-7 cells treated with control medium or CM
for 48 hours. Afterwards, CM
was replaced by control medium
CAAT
for 48 hours (rescue). Images represent one of 25 experiments. C, confocal images of F-actin stained control- or CM
-treated MCF-7 cells (left;
scale bar, 15 mm) and quantification of seven representative cells for each condition by factor shape (right). Data, one of three experiments. D, phase-contrast
images of MCF-7 cells on type I collagen gel; arrows, invasive extensions (left) and quantification (right). Data, one of four experiments. E, graph representing
migration of MCF-7 cells and quantification by calculating the slope increment of three replicates for each condition. Graph, one of three experiments;
CAAT
, P ¼ 0.021. F, phase-contrast images of control- or CM
-treated T47D cells. Images, one of five experiments. G, T47D cells on type I collagen
gel; arrows, invasive extensions (left) and quantification (right). Data, one of three experiments. H, phase-contrast images of MDA MB 231 cells treated with
CAAT
control medium or CM
for 48 hours. Images, one of four experiments. I, hematoxylin and eosin staining of MDA MB 231 Transwell collagen invasion assay.
Double-head arrows, distance between front of infiltrating cells and bottom of collagen gel. Single-head arrow, single cells reaching bottom of collagen gel
(top). Graph, Matrigel invasion of MDA MB 231 cells and quantification by calculating the slope increment of three replicates for each condition; , P ¼ 0.002
(bottom). Data, one of three experiments for each.
Statistical analysis
Statistical analyses were performed using IBM SPSS Statistics 21.0 software. Continuous data were analyzed with the
Mann–Whitney test (mean SD) or the Student t test (difference of means and 95% confidence interval) in which
6808
Cancer Res; 74(23) December 1, 2014
appropriate. Spearman correlation was used to assess correlations. Categorical data were analyzed with the Fisher exact test.
All data are representative of at least three independent
experiments. Statistical tests were two-sided, P values less
than 0.05 were considered statistically significant.
Cancer Research
Downloaded from cancerres.aacrjournals.org on March 26, 2015. © 2014 American Association for Cancer Research.
Published OnlineFirst September 24, 2014; DOI: 10.1158/0008-5472.CAN-14-0160
Paracrine Oncostatin M Promotes Breast Cancer Progression
Figure 2. CAAT-secreted factors activate STAT3 signaling. A, phospho kinase array demonstrating the relative phosphorylation levels of 44 kinases
CAAT
on CM
-treated MCF-7 cells (top, only the upper part of the test with 28 kinases is shown) and measurement of the fold change (bottom). B, Western blot
CAAT
analysis of pSTAT3-Y705 and pSTAT3-S727 in CM
-treated MCF-7 cells. Duration of treatment is indicated: 50 (5 minutes), 100 (10 minutes),
CAAT
48 hours (2 days). Rescue, 48 hours treatment with CM
, followed by 48 hours with control medium. Total STAT3 and tubulin were loading controls.
C, pSTAT3-Y705 staining of paraffin-embedded MCF-7 pellets treated as indicated (scale bar, 50 mm). D, pie chart for the distribution of at least 5-fold up- or
CAAT
downregulated genes in CM
-treated MCF-7 cells in comparison with control-treated MCF-7 cells according to their functional category (DAVID
CAAT
database). E, relative mRNA levels of indicated genes in MCF-7 cells treated for 48 hours with control medium or CM
. F, Western blot analysis of S100
CAAT
or after rescue.
proteins in MCF-7 cells treated for 48 hours with control medium, CM
Results
The role of CAAT in morphologic reorganization and
invasion of breast cancer cells
CAAT was confronted with MCF-7 aggregates in type I
collagen, the main structural component of the mammary
gland. CAAT induced aggregate reorganization resulting in
infiltration of CAAT by MCF-7, engulfing single adipocytes
www.aacrjournals.org
(Fig. 1A). In contrast, MCF-7 aggregates not confronted with
CAAT maintained a round shape up to 14 days of culture. The
mean factor shape of CAAT-confronted MCF-7 aggregates was
4-fold that of controls (control vs. CAAT; 1.290 0.095 vs. 4.017,
0.603; P ¼ 0.004; Fig. 1A). We next questioned whether CMCAAT
could mimic the effects induced by direct coculture. Within 48
hours, 25 of 27 CMCAAT (93%) induced cellular extensions and
Cancer Res; 74(23) December 1, 2014
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Paracrine Oncostatin M Promotes Breast Cancer Progression
reduced cell–cell contacts in MCF-7 (Fig. 1B). Rescue experiments showed restoration of cobblestone-shaped morphology
and tight cell–cell contacts. F-Actin staining of single cells
revealed a rounded appearance for control cells and an elongated morphology with multiple protrusions upon CMCAAT
treatment (Fig. 1C). The mean factor shape of CMCAAT-treated
MCF-7 cells was 2.5-fold higher than in controls (control vs.
CMCAAT; 1.221, 0.123 vs. 4.070, 1.652; P ¼ 0.002; Fig. 1C). EMT
markers showed no major expression changes in control versus
CMCAAT treatment (Supplementary Fig. S2). Confocal immunocytochemistry revealed a reorganized F-actin cytoskeleton
and relocation of E-cadherin and b-catenin from the plasma
membrane to the cytoplasm (Supplementary Fig. S2). CMCAAT
stimulated invasion of MCF-7 into type I collagen after 24 hours
(control vs. CMCAAT; 9.750%, 2.790% vs. 46.750%, 2.408%; P ¼
0.001, Fig. 1D) and increased migration of MCF-7 with a 14-fold
slope increment (P ¼ 0.021, Fig. 1E).
Similar morphologic changes (Fig. 1F) and stimulation of
type I collagen invasion were seen upon CMCAAT treatment of
T47D (control vs. CMCAAT; 9.340%, 3.872% vs. 33.880%, 5.065%; P ¼ 0.008, Fig. 1G).
Although induction of scattering is hard to assess in MDA
MB 231 given their mesenchymal phenotype (Fig. 1H), CMCAAT
increased type I collagen invasion of MDA MB 231 in a 14 days
assay (Fig. 1I, top). In addition, CMCAAT stimulated Matrigel
invasion of MDA MB 231 with a 4.5-fold slope increment
(P ¼ 0.002, Fig. 1I, bottom).
Paracrine activation of STAT3 by CAAT in breast cancer
cells
Phospho-kinase screening in CMCAAT-treated MCF-7 cells
revealed higher phosphorylation levels of STAT3 (Y705), ERK,
JNK, AKT, and CREB (Fig. 2A).
Because pSTAT3-Y705 showed the highest relative increase,
we explored CMCAAT-stimulated pSTAT3-Y705 and pSTAT3S727. Short-term exposure of MCF-7 to CMCAAT increased
pSTAT3-Y705 whereas long-term CMCAAT exposure is necessary for pSTAT3-S727 (Fig. 2B).
A rescue experiment decreased pSTAT3-Y705 and
pSTAT3-S727 (Fig. 2B). Increased pSTAT3-Y705 was confirmed in MCF-7 incubated with 9 of 9 CMCAAT. In agreement, confrontation of MCF-7 with CMCAAT revealed strong
nuclear pSTAT3-Y705 compared with control (Fig. 2C).
Because activated STAT3 is a transcriptional regulator, we
performed transcriptomics of MCF-7 cells under control conditions or with CMCAAT prepared from 2 patients with
breast cancer. Using expression value cutoff of 5-fold, 67
upregulated genes and 112 downregulated genes were identified and assigned to clusters involving migration, inflammatory response, secretion, and angiogenesis (Fig. 2D). A proportion of these genes was associated with increased STAT3
transcriptional targets such as the most upregulated genes
S100A7 (70-fold), S100A8 (40-fold), and S100A9 (23-fold; ref. 18).
Downregulated genes belonged to the connective tissue
growth factor family (19) such as CTGF (40-fold), NOV (13fold), CYR61 (6-fold), SERPINA1 (20), SERPINA3, and IGFBP5.
Differential expression of STAT3 transcriptional targets was
validated through RT-qPCR (Con vs. CMCAAT, P ¼ 0.004 for all
reported genes, except SERPINA1 P ¼ 0.002, Fig. 2E). Western
blot analysis confirmed increased expression of S100A7,
S100A8, and S100A9 in CMCAAT-treated MCF-7 cells (Fig.
2F). A rescue experiment showed restoration of S100A8 and
S100A9 levels to basal conditions, whereas S100A7 levels were
reduced by 32.5%.
Expression and secretion of OSM by CAAT
Using a biotin label–based assay, CMCAAT from 2 patients
revealed the presence of six proteins with a reported capacity to
activate STAT3 signaling: OSM, IL6, IL8, G-CSF, LIF, and leptin
(Supplementary Fig. S3). Addition of rhOSM dose dependently
increased Y705 and S727 pSTAT3 in MCF-7 cells. In contrast,
only high concentrations of rhIL6 and rhG-CSF phosphorylated
STAT3 Y705 but not STAT3 S727 (Fig. 3A), suggesting a reduced
transcriptional activator capacity (as compared with rhOSM or
CMCAAT). Moreover, only rhOSM upregulated S100A7 protein
levels (Fig. 3A). rhIL6, rhIL8, and rhLIF had no effect on
morphology and addition of their neutralizing antibodies
to CMCAAT did not counter CMCAAT-induced morphologic
changes (Supplementary Fig. S3). Only neutralizing (n)IL6
antibody partially inhibited CMCAAT-induced phosphorylation
of STAT3 Y705 but had no effect on S727 phosphorylation
(Supplementary Fig. S3). rhLeptin was not tested because it
lacked the capacity to induce cellular scattering (21).
Mass spectrometry of CMCAAT revealed 10 unique OSM
peptides at the expected molecular weight of 25 to 30 kDa with
55% sequence coverage (Fig. 3B). Western Blot analysis identified OSM protein in CMCAAT from 3 patients. ELISA of CMCAAT
from 16 patients revealed an OSM concentration between 3.7
and 15.7 pg/mL (Fig. 3C). There was no correlation between the
OSM concentration in CMCAAT and body mass index (BMI) of
these patients (P ¼ 0.948, Spearman Rho ¼ 0.115).
To determine the source of OSM production, tumor-associated adipose tissue from 10 patients with breast cancer was
separated into TAA and the SVF. RT-qPCR revealed a 20-fold
Figure 3. CAAT-derived OSM phosphorylates Y705 and S727 STAT3, upregulates S100A7, and stimulates migration through OSMR. A, Western blot
analysis of pSTAT3-Y705 and pSTAT3-S727 in MCF-7 cells treated with rhOSM, IL6, IL8, and G-CSF (top). Western blot analysis of S100A7 in MCF-7 cells
CAAT
treated with rhOSM, IL6, or G-CSF (bottom). B, OSM peptides and peptide hits identified by CM
mass spectrometry. C, Western blot analysis of OSM in
CAAT
CAAT
CM
of 3 patients (P26, P29, and P33). rhOSM (20 ng) served as positive control (top). Scatter plot, OSM concentration in CM
from 16 patients
measured by ELISA (bottom). D, scatter plot, relative OSM mRNA levels in TAA and SVF of CAAT from 10 patients with breast cancer (bottom).
þ
þ
Western blot analysis of CD45 and OSM in total SVF and in isolated CD45 , CD31 and "Rest" fractions of SVF. E, pSTAT3-Y705 staining of breast cancer
cells and CD163 staining of activated macrophages (scale bar, 300 mm for top and 50 mm for bottom). F, relative mRNA levels of OSMR expression in four
breast cancer cell lines. G, phase-contrast images of four different breast cancer cells treated with control medium or rhOSM (1 ng/mL) for 48 hours. H, graphs,
migration of MCF-7 and SKBR3 cells treated with control medium or rhOSM at indicated concentrations using xCELLigence migration assay and
quantified by calculating the slope increment of five replicates of each condition; MCF-7: , P ¼ 0.071 and , P ¼ 0.001; SKBR3: , P ¼ 0.941 and , P ¼ 0.422.
After the experiment, membranes of control and rhOSM 1 ng/mL were stained with crystal violet, indicating migrated cells.
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increased expression of OSM mRNA in the SVF compared with
adipocytes (P < 0.001). OSM mRNA levels in TAA and SVF were
not correlated with the BMI of the patients (OSM in TAA, P ¼
0.650, Spearman Rho ¼ 0.164; OSM in SVF, P ¼ 0.235, Spearman
Rho ¼ 0.413). OSM protein was found in the CD45þ leucocyte
fraction and not in the CD31þ endothelial fraction or "Rest"
fraction containing CD34þ/CD31 adipocyte progenitor cells
(Fig. 3D; ref. 22).
Macrophages are CD45þ and an increased presence of
tumor-associated macrophages (TAM) has been associated
with poor prognosis in human breast cancer. CD163 staining
revealed an accumulation of TAMs in the adipose tissue at sites
of cancer cells with high nuclear pSTAT3-Y705 infiltrating the
adipose tissue (Fig. 3E).
OSM engages heterodimeric receptors involving gp130 and
either the OSM receptor (OSMR) or the leukemia inhibitory
factor receptor (LIFR). The gp130/OSMR complex is specifically activated by OSM and is implicated in morphologic
changes (23). RT-qPCR revealed the relative expression of
OSMR in MCF-7, T47D, and MDA MB 231 whereas SKBR3
show a 60.000-fold lower OSMR expression (Fig. 3F). rhOSM
treatment of these cell lines induces morphologic changes in all
except SKBR3 (Fig. 3G). Moreover, migration of MCF-7 and not
SKBR3 is dose dependently stimulated by rhOSM with a 5-fold
(100 pg/mL, P ¼ 0.071) and 9.9-fold (1 ng/mL, P ¼ 0.001) slope
increment in MCF-7 compared with 1.4-fold (100 pg/mL, P ¼
0.941) and 1.6-fold (1 ng/mL, P ¼ 0.422) slope increment in
SKBR3 (Fig. 3H). rhOSM treatment of MCF-7 leads to an
increase of OSMR (2.7-fold) and STAT3 (2.2-fold) expression
(P ¼ 0.029 for both genes), suggesting positive feedback. The
OSMR and STAT3 mRNA response is not observed in SKBR3. In
both cell lines, LIFR and GP130 mRNA levels are not affected by
rhOSM (Supplementary Fig. S4).
Functional role of OSM and STAT3 signaling in CAATmediated morphologic changes
To quantify CMCAAT potency on STAT3 phosphorylation,
MCF-7 cells were treated with rhOSM. pSTAT3-Y705 was
significant at 0.01 ng/mL rhOSM, with a STAT3 phosphorylation capacity of CMCAAT equivalent to 0.5 ng/mL rhOSM
(Fig. 4A). rhOSM induced a gene signature (Con vs. rhOSM,
P ¼ 0.029 for all reported genes except IGFBP5 with P ¼
0.200, Fig. 4B) and morphologic changes (Fig. 3G) similar to
CMCAAT treatment. Preincubation of rhOSM with nOSM antibody or addition of the pan-Jak inhibitor tofacitinib abolished
STAT3 phosphorylation (Fig. 4C). Preincubation of CMCAAT
with nOSM antibody reversed STAT3 activation (Fig. 4C,
bottom left) and morphologic responses (Fig. 4D). Tofacitinib
blocked CMCAAT-induced STAT3 activation and S100A7
expression (Fig. 4C), morphologic responses (Fig. 4D), and
nuclear localization (Fig. 4E). The AKT pathway (inhibited by
GSK2141795) but not the MEK/ERK pathway (inhibited by
trametinib) is necessary for pSTAT3-S727 and transcriptional
activity (Supplementary Fig. S5).
We established MCF-7 cells that ectopically secreted OSM
(MCF-7–OSM) to examine the impact of constitutive OSM
secretion and signaling in breast cancer progression. MCF-7–
OSM cells have a decreased proliferation rate, lost the ability to
6812
Cancer Res; 74(23) December 1, 2014
form aggregates, and show an increased expression of OSMR
compared with control MCF-7–GFP cells (Supplementary
Fig. S6). OSM in the secretome coincided with constitutive
pSTAT3-Y705 and increased expression of S100A7 (Fig. 5A).
Tofacitinib reduced pSTAT3-Y705 and S100A7 expression
(Fig. 5A).
Histology revealed that MCF-7–GFP cells organized into
clusters with a compact pattern separated by Matrigel, whereas MCF-7–OSM xenografts displayed disorganized strands and
single cells (Fig. 5B). Quantification of cellular organization by
calculating factor shape indicated a statistically significant
deviation (GFP vs. OSM, 1.4 0.09 vs. 4 1.4, difference, 2.6;
95% CI, 1.24–3.95; P ¼ 0.0016). Pan-cytokeratin and vimentin
showed no differential expression between MCF-7–GFP and
MCF-7–OSM tumors. However, E-cadherin membrane expression and ERa expression was reduced in OSM-secreting
tumors compared with control (Supplementary Fig. S2). Staining of pSTAT3-Y705 showed that 3.3% of MCF-7–GFP is
positive compared with 69.8% of MCF-7–OSM cells (difference,
66.5%; 95% CI, 59%–73%; P < 0.0001; Fig. 5B).
All MCF-7–GFP xenografts had poor peritumoral vascularization (6/6) whereas MCF-7–OSM tumors developed
strong peritumoral vascularization (11/12) as evidenced by
macroscopic evaluation (Fig. 5B) and contrast-enhanced
microcomputed tomography (mCT; Fig. 5B). Microarray data
revealed the, respectively, 11- and 7-fold upregulation of
angiogenic factors NTN4 (24) and LRG1 (25) in CMCAAT
-treated MCF-7 cells. rhOSM and ectopic expression of OSM
mimicked CMCAAT-induced effects on NTN4 and LRG1 (CON
vs. CMCAAT, P < 0.0001; CON vs. rhOSM and CON vs. OSM,
P ¼ 0.004; Fig. 5C).
Treatment with nOSM antibody alleviated OSM-induced
peritumoral angiogenesis as demonstrated by reduced number
of mice (1/6) showing peritumoral blood vessels and blocks
OSM-induced pSTAT3-Y705 (Fig. 5B), with 21.1% of MCF-7–
OSM cells showing a positive nuclear signal (difference compared with untreated, 47.9%; 95% CI, 38%–57%; P < 0.0001).
Administration of tofacitinib prevented OSM-induced peritumoral angiogenesis in 4 of 6 mice and reduced pSTAT3-Y705
(Fig. 5B) with 20% of MCF-7–OSM cells showing nuclear STAT3
(difference compared with untreated, 49%; 95% CI, 42%–56%;
P < 0.0001). Both the nOSM antibody and tofacitinib restored
MCF-7 cluster organization (Fig. 5B). The mean factor shape of
cell clusters from MCF-7–OSM tumors treated with nOSM
antibody and tofacitinib was, respectively, 1.78 0.44 and 1.62
0.26, indicating compacted organization (difference nOSM
antibody vs. untreated, 2.2; 95% CI, 0.8–3.63; P ¼ 0.0058;
difference tofacitinib vs. untreated, 2.3; 95% CI, 1.00–3.75;
P ¼ 0.0032).
Nuclear expression of pstat3-y705 in invasive ductal
breast cancer
We studied the expression of nuclear pSTAT3-Y705 by IHC
in 50 patients with ER-positive invasive ductal carcinoma with
histologically confirmed adipose tissue infiltration. Nuclear
pSTAT3-Y705 staining was present at sites of adipose tissue
infiltration in 18% of the samples (9/50). Interestingly, pSTAT3Y705–positive samples showed a statistically significant
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CAAT
Figure 4. Tofacitinib and nOSM antibody inhibit rhOSM- and CM
-induced scattering and STAT3 activation. A, Western blot analysis of pSTAT3-Y705 and
CAAT
pSTAT3-S727 in MCF-7 cells treated with a range of rhOSM or CM
from 3 patients (P36, P40, and P44). pSTAT3-Y705 and pSTAT3-S727 by P36,
P40, and P44 equals approximately 0.64, 0.86, and 0.90 ng/mL rhOSM, respectively. B, relative mRNA levels of indicated genes in MCF-7 cells treated for 48
hours with rhOSM (2 ng/mL). C, Western blot analysis of pSTAT3-Y705 and pSTAT3-S727 in MCF-7 cells treated for 48 hours with rhOSM (5 ng/mL;
CAAT
top) or CM
(bottom), combined with a range of an nOSM antibody (left) or tofacitinib (right). D, phase-contrast images of MCF-7 cells treated for 48 hours
CAAT
CAAT
, or CM
combined with nOSM antibody (from R&D Systems) or tofacitinib at the indicated concentrations. E, pSTAT3-Y705
with control medium, CM
CAAT
CAAT
staining of paraffin-embedded MCF-7 cell pellet treated for 48 hours with CM
or CM
combined with tofacitinib (scale bar, 50 mm).
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Figure 5. Treatment with nOSM antibody or tofacitinib inhibits OSM-induced effects in MCF-7 xenografts. A, left, validation of MCF-7 cells stably transfected
with OSM cDNA (MCF-7–OSM) compared with transfection with GFP control plasmid (MCF-7–GFP). Western blot analysis of OSM, pSTAT3-Y705, and
pSTAT3-S727, S100A7, S100A8, and S100A9 in cell lysates (LYS) and conditioned medium (CM) of MCF-7–GFP and MCF-7–OSM cells. Total STAT3
and tubulin serve as loading control. Right, Western blot analysis of pSTAT3-Y705 and pSTAT3-S727 and S100A7 in MCF-7–OSM cells treated for 48 hours
with control medium or 500 nmol/L tofacitinib. MCF-7–GFP serves as the control cell line. B, Swiss nu/nu mice injected with MCF-7–GFP or MCF-7–OSM
cells in the right lower mammary fat pad and treated with neutralizing OSM antibody or tofacitinib. First row, macroscopic external view of tumors (indicated by
arrows); second row, macroscopic internal view of tumors; third row, contrast-enhanced mCT images of the blood vessels surrounding the tumor
(asterisk, the right hind leg bone; arrow, enhanced peritumoral angiogenesis); fourth and fifth rows, hematoxylin and eosin and pSTAT3-Y705 staining of
CAAT
resected tumors (scale bar, 50 mm). C, relative mRNA levels of NTN4 and LRG1 expression in MCF-7 cells treated with control medium, CM
, or
rhOSM (2 ng/mL) and in MCF-7–OSM cells.
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Paracrine Oncostatin M Promotes Breast Cancer Progression
Figure 6. pSTAT3-Y705 in breast
cancer cells at the invasion front is
correlated with LVI in patients with
breast cancer. A, pSTAT3-Y705
staining of breast cancer cells
invading surrounding adipose
tissue in patients with breast
cancer [scale bar, 100 mm (top) and
25 mm (bottom)]. B, contingency
table showing association of
pSTAT3-Y705 scores with LVI for
þ
50 patients with ER IDCA.
association with lymphovascular invasion (LVI; P ¼ 0.0032, Fig.
6). LVI is a poor prognostic factor in patients with lymph node–
negative IDCA (26).
Discussion
Adipose tissue is an endocrine organ producing effectors
with local and systemic actions. Tumor infiltration into the
adjacent fat is a risk factor for breast cancer progression (27).
We investigated the impact of CAAT in breast cancer infiltration and progression. OSM is a CAAT-secreted factor activating
STAT3 and inducing proinflammatory genes, cellular scattering, and peritumoral angiogenesis (Fig. 7).
Although adipose tissue has been shown to secrete a number
of cytokines potentially affecting breast cancer cells, our
studies demonstrate that OSM is the most relevant factor
stimulating cancer progression. First, in comparison with IL6,
IL8, and G-CSF, OSM is the only inducer of cellular scattering
and the most potent inducer of pSTAT3-Y705. Second,
pSTAT3-S727, important for transcription, was only seen upon
OSM stimulation. Third, only OSM stimulates S100A7 expression described as poor prognosis marker in breast cancer (28).
Fourth, two distinct OSM-neutralizing antibodies (R&D Systems and GSK) abolish CMCAAT-induced morphologic changes
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and STAT3 activation. Fifth, besides STAT3, CMCAAT activates
downstream intermediates of OSM such as AKT, JNK, ERK, and
CREB (23, 29), and AKT activation is necessary for pSTAT3S727. Sixth, nIL6, nIL8, and nLIF antibodies do not affect
CMCAAT-induced scattering. Seventh, nIL6 antibody partly
inhibits CMCAAT-induced pSTAT3-Y705 but not pSTAT3S727. nIL8 and nLIF antibodies do not affect CMCAAT-induced
pSTAT3-Y705. Finally, CMCAAT induces OSMR and STAT3 in a
similar fashion as rhOSM. These findings are in agreement with
Xiao and colleagues (30) showing a positive feedback loop for
further amplification of OSM-induced signaling.
OSM and CMCAAT increase expression of S100 proteins. A
rescue experiment showed a relative higher S100A7 protein
level compared with S100A8/9 after rescue procedure. All
studied S100 proteins have an intracellular and secreted pool,
are associated with the actin cytoskeleton, and contribute to
increased scattering and migration. S100A8/9 proteins are
uniquely reported as promigratory. However, S100A7 has a
described pro- and antimigratory function. This effect might be
concentration dependent. Higher levels of S100A7 may stimulate migration; slightly lower levels support the inhibition of
lamellipodia formation and restore the nonmigratory state
(31). OSM and CMCAAT shift E-cadherin membrane localization to the cytoplasm but have no impact on vimentin,
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Figure 7. Schematic illustrating the
role of CAAT-secreted OSM in the
tumor microenvironment. Binding
of OSM to its receptor (OSMR) on
breast cancer cells (BCC) recruits
gp130 to form a heterodimeractivating gp130-bound Jak.
Activated Jaks lead to pSTAT3Y705 that form homodimers
translocating into the nucleus to
regulate transcription. OSM
phosphorylates STAT3 S727
through Akt signaling, potentiating
transcriptional regulation. OSMinduced Jak/STAT3 signaling
stimulates invasion and
peritumoral angiogenesis.
fibronectin, or cytokeratin expression. Reduction of cell
surface E-cadherin expression is a prerequisite for cellular
scattering (32) and a marker of EMT. In contrast with Guo
and colleagues and West and colleagues (33, 34), we do not
observe a full EMT in our set-up. Although all studies used
breast cancer cells, both West and colleagues and Guo and
colleagues (33, 34) used higher OSM concentrations (100 ng/
mL) and longer treatments that stimulate fibronectin, snail,
and vimentin expression. In accordance with West and
colleagues, withdrawal of OSM restores the epithelial phenotype, indicating that OSM does not induce permanent
phenotypic changes. Concentrations of OSM provided at the
adipose invasion front, a 1.000- to 10.000-fold lower compared with West and colleagues and Guo and colleagues,
were capable of activating STAT3 and increasing adipose
tissue infiltration by reduced cell surface E-cadherin.
Although OSM has been shown to inhibit cellular proliferation of MCF-7 and T47D (35, 36) and cell culture experiments with MCF-7 constitutively secreting OSM show a
reduced growth compared with control transfected cells,
our xenograft experiments revealed similar tumor sizes
between control and OSM groups, most probably as a result
of enhanced peritumoral angiogenesis. OSM may directly
stimulate angiogenesis (37) and stimulate the secretion of
VEGF by T47D cells (38). We discovered the stimulatory role
of OSM on the expression of NTN4 and LRG1 genes encoding
the proangiogenic factors netrin-4 and LRG1. OSM stimulates expression and secretion of S100 proteins, which
promote angiogenesis by stimulating endothelial cell proliferation (31). Whether in the xenograft model, the
6816
Cancer Res; 74(23) December 1, 2014
increased presence of blood vessels is caused directly by
OSM or indirectly by OSM-induced netrin-4, LRG1, S100
proteins, or a combination of them, is not known.
OSM mRNA is high in the SVF and immune-isolation of
CD45þ leucocytes revealed the presence of OSM protein
compared with the endothelial and preadipocyte/fibroblast
fraction. A study using subcutaneous adipose tissue supports
our findings showing that mature adipocytes are not the main
source of OSM but derives from cells in SVF, including macrophages (39). CAAT is infiltrated by CD163þ macrophages and
accumulate at sites of high pSTAT3-Y705 in cancer cells.
CD163þ macrophages are defined as TAMs correlated with
poor prognosis in breast cancer (40) potentially by contribution of proinflammatory cytokines stimulating invasion (9).
Mature adipocytes express OSMR and OSM provided by infiltrated macrophages may contribute to dedifferentiation of
mature adipocytes (41).
The underlying mechanisms linking obesity to breast cancer
risk and progression are not yet fully understood. Obesity is
involved in STAT3 activation by at least two mechanisms. First,
high plasma levels of leptin, correlated with obesity, are mainly
implicated in breast tumorigenesis and growth (42). Second,
obesity is associated with a chronic state of low-grade inflammation, attracting macrophages, and lymphocytes producing
STAT3-activating cytokines (43, 44). Our data show no clear
contribution of obesity mediated through CMCAAT. First,
CMCAAT from 9 patients showed similar STAT3 activation,
regardless of their BMI (5 normal, 3 overweight, and 1 obese).
Second, CMCAAT from 25 patients with a BMI ranging from 19.1
to 41 (2 underweight, 10 normal, 9 overweight, and 4 obese)
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induced cellular scattering. Third, from the 9 IDCA samples
with high pSTAT3-Y705 staining only one was an obese patient
(6 normal, 2 overweight, and 1 obese). Fourth, OSM mRNA
levels in SVF from 10 patients with breast cancer were not
correlated with BMI. Fifth, we found no correlation between
OSM concentration in CMCAAT from 16 patients and their
respective BMI. Admittedly, the number of patient samples in
our study is low. Therefore, further studies using large series of
breast CAAT samples from age-matched patients, including
more detailed fat deposit information and metabolic biomarkers, will yield more information whether OSM secretion by
activated macrophages and pSTAT3-Y705 in infiltrating cancer
cells is associated with obesity. Alternatively, recruitment of
inflammatory cells is a consistent feature of the local tumor
environment and an enabling characteristic of cancer progression (45). In agreement with Queen and colleagues (38), local
production of chemokines by cancer cells may recruit inflammatory cells at the adipose tissue invasion front leading to
increased secretion of OSM.
Nuclear pSTAT3-Y705 at sites of adipose tissue infiltration
revealed an association with LVI, a poor prognosis marker in
breast cancer. Although all investigated CAAT and SVF samples expressed OSM, only one fifth of patients with ER-positive
breast cancer showed pSTAT3-Y705 at invasion front. This
apparent contradiction may be explained by differential
expression of OSMR in breast cancer cells. Conflicting data
exist about activated STAT3 as a marker for prognosis. One
explanation is the use of tissue microarray cores representing
the bulk of the tumor, not allowing to discriminate cancer cells
at the invasion front (46, 47). We used whole-tissue slides
allowing examination of cancer cell–CAAT interactions. Our
data are endorsed by recent findings underlining the link
between pSTAT3 at the invasion front and tumor progression
(48). Second, primary breast tumors displaying tyrosine phosphorylation of STAT3 and STAT5 are more differentiated and
display more favorable prognostic characteristics than those
with selective STAT3 activation. Indeed, both STATs mediate
opposing effects on several key target genes, with STAT5
exerting a dominant role (49). In accordance, we observed a
2.3-fold higher STAT3 tyrosine phosphorylation compared
with STAT5 tyrosine phosphorylation by CMCAAT (data not
shown).
The OSM/STAT3 loop may have therapeutic potential in
breast cancer. CMCAAT activates STAT3 through Jak family
kinases as evidenced by tofacitinib. Tofacitinib has received
FDA approval as treatment of rheumatoid arthritis. Here,
STAT3 plays a critical role in survival and proliferation of
synoviocytes, the main component of the pannus that invades
bone (50). Tofacitinib has been suggested for patients with
natural killer T-cell lymphoma harboring constitutive Jak
mutations (51). OSM-neutralizing antibodies have been used
in multiple xenograft models (52, 53). We used a monoclonal
OSM-neutralizing antibody that efficiently blocks OSMinduced peritumoral angiogenesis. Further studies should
indicate the potential impact of OSM and Jak targeting in
breast cancer.
This is the first report demonstrating a paracrine OSM/
STAT3 activation loop at the level of adipose tissue versus
epithelial interactions in ER-positive breast cancer.
Disclosure of Potential Conflicts of Interest
No potential conflicts of interest were disclosed.
Disclaimer
The study sponsors have no role in the design of the study; the collection,
analysis, and interpretation of the data; the writing of the article; or the decision
to submit the article for publication.
Authors' Contributions
Conception and design: L. Lapeire, G. Braems, P. Valet, M. Bracke, V. Cocquyt,
H. Denys, O. De Wever
Development of methodology: L. Lapeire, K. Lambein, C. Lehuede, C. Muller,
P. Valet, H. Denys, O. De Wever
Acquisition of data (provided animals, acquired and managed patients,
provided facilities, etc.): A. Hendrix, K. Lambein, R. Van Den Broecke,
R. Limame, J. Vandesompele, C. Vanhove, D. Maynard, M. Bracke, H. Denys,
O. De Wever
Analysis and interpretation of data (e.g., statistical analysis, biostatistics,
computational analysis): A. Hendrix, K. Lambein, M. Van Bockstal, G. Braems,
R. Limame, P. Mestdagh, C. Vanhove, C. Gespach, V. Cocquyt, H. Denys,
O. De Wever
Writing, review, and/or revision of the manuscript: L. Lapeire, A. Hendrix,
K. Lambein, M. Van Bockstal, G. Braems, R. Van Den Broecke, R. Limame,
J. Vandesompele, C. Vanhove, C. Lehuede, C. Muller, P. Valet, C. Gespach,
M. Bracke, V. Cocquyt, H. Denys, O. De Wever
Administrative, technical, or material support (i.e., reporting or organizing data, constructing databases): K. Lambein, G. Braems
Study supervision: L. Lapeire, G. Braems, M. Bracke, V. Cocquyt, H. Denys,
O. De Wever
Acknowledgments
The authors thank G. De Bruyne, M. De Meulemeester, S. Decloedt, K. Van
Wesemael, E. Wauters, S. De Geyter, and S. Jeurissen for excellent technical
assistance. M. Mareel is gratefully appreciated for critical revision of the
article.
Grant Support
This research was supported by Fund for Scientific Spearheads of Ghent
University Hospital and Research Council of Ghent University, the National
Cancer Plan (KPC_29_012), a grant from the "Bijzonder Onderzoeksfonds"
(BOF) of Ghent University (to H. Denys), a postdoctoral grant (to A. Hendrix),
and a travel grant (L. Lapeire) from Fund for Scientific Research-Flanders.
The costs of publication of this article were defrayed in part by the payment of
page charges. This article must therefore be hereby marked advertisement in
accordance with 18 U.S.C. Section 1734 solely to indicate this fact.
Received January 18, 2014; revised August 29, 2014; accepted September 1,
2014; published OnlineFirst September 24, 2014.
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Updated version
Supplementary
Material
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doi:10.1158/0008-5472.CAN-14-0160
Access the most recent supplemental material at:
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Cited Articles
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http://cancerres.aacrjournals.org/content/74/23/6806.full.html#ref-list-1
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