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l’économie nationale. En effet, celle-ci fournit près de 112,802 milliards de
francs CFA (soit environ 170 millions d’euros) à l’économie nationale ; elle
devance ainsi le tourisme, les produits dérivés du traitement du phosphate et la
culture de l’arachide. En Casamance où la zone littorale s’étend sur 86 km la
pêche artisanale joue un rôle important dans la dynamique socio-économique,
notamment en termes d’emploi et d’alimentation des marchés locaux en
protéines animales.
Les faibles moyens de l’ensemble des acteurs de la pêche au Sénégal ont
poussés les membres du SRPSZ, Service Régional des Pêches et de la
Surveillance de Ziguinchor, à faire des recherches sur les zones de pêche les
plus couramment utilisées. D’après leur rapport paru en 2004, 95 % de la pêche
en Casamance s’effectue sur le littoral Atlantique, c'est-à-dire à moins de 20
kilomètres des côtes, et dans le réseau hydrographique du fleuve Casamance.
Comment peut-on expliquer une si large exclusivité des zones de pêches ?
Evidemment les faibles moyens en matériels, filets, pirogues ou bateaux etc. des
pêcheurs autochtones peuvent nous laisser imaginer qu’il est impossible voire
dangereux de s’aventurer plus au large dans l’Atlantique. Cependant, divers
témoignages allant tous dans la même direction, nous on spécifié qu’il était
inutile de s’écarter abondamment du littoral pour pêcher. En effet, la production
serait meilleure aux abords de la côte et dans le fleuve qu’en plein océan. Nous
dégageons deux grandes explications pour expliquer ces observations :
- D’abord, comme nous l’avons dit, les techniques de pêches africaines ne
permettent pas de réaliser de nombreuses prises au large, de part, la
profondeur, des importants mouvements de masse d’eau et de part les
composantes physico-chimiques des eaux profondes marines
(températures, salinité …) qui poussent les espèces biologiques à un
mode de vie différent des espèces biologiques côtières.
- Ensuite, la quasi-totalité de la côte maritime casamançaise ainsi que les
rives du fleuve Casamance sont colonisés par la mangrove ce qui
constitue une zone de reproduction et de croissance pour de nombreuses
espèces de poissons, de crevettes et de coquillages.
D’après une équipe de chercheurs de l’Université de Montpellier, le rôle de la
mangrove sur le littoral Sénégalais auraient encore une influence sur la vie
marine à une distance de 30 kilomètres au large des côtes. Peut-être faut-il y voir
un début d’explication aux observations de terrains effectuées par nos pécheurs
autochtones.