metaphore - programme genetique

Christian Le Guillou
Juin 2013

Introduction
L’usage des métaphores est consubstantiel au développement des
sciences et en particulier à celui des sciences du vivant. Que l’on songe au
modèle de l’horloge du XVIIème siècle (modèle mécanique du vivant), à celui
de la machine à vapeur du XIXème (modèle thermodynamique du vivant) ou
encore à celui de l’ordinateur d’aujourd’hui (modèle informationnel du
vivant).
Les métaphores dans les sciences remplissent plusieurs fonctions, parmi
lesquelles figurent la fonction illustrative qui donnent les sciences à voir et
à comprendre et la fonction heuristique qui ouvrent des voies de recherche
nouvelles et parfois insoupçonnées. En biologie, elles procèdent par
analogie entre deux domaines, deux classes de phénomènes pour lesquels
on établit des correspondances logiques, par projection d’un cadre
conceptuel source sur un cadre conceptuel cible.
Le raisonnement métaphorique conduit à la compréhension d’un fait, d’une
situation, d’un procès ou de tout type de catégorie nouveau au départ de
l’analogie imaginée entre ce que l’on tente d’appréhender, de comprendre,

Introduction
et quelque chose que l’on connaît et comprend déjà. Cette faculté
d’invention ou de création prend corps et laisse ses traces dans la
lexicalisation de néologismes.
Répandues en sciences, qu’en est-il de leur usage dans l’enseignement
des sciences? Leur figuration dans les programmes d’enseignement
atteste-t-elle d’une volonté de les revêtir d’une valeur explicative et
laquelle, de les considérer comme un vecteur de la dynamique scientifique
mais pour quelle histoire des sciences?