RESUME
Ce rapport à la Commission provinciale de Liège du Fonds piscicole de Wallonie est un
dossier bibliographique qui analyse l’impact sur les populations de poissons des centrales
hydroélectriques (CHE) installées sur le cours principal de l’Amblève non navigable. Il s’agit
d’un grand cours d’eau (module du débit : 20 m3/s dans le cours inférieur à Martinrive-
Aywaille) constitué de zones à ombre et à truite qui abritent une importante biodiversité
piscicole dont notamment des poissons migrateurs amphihalins comme l’anguille européenne,
la truite de mer et le saumon atlantique en cours de réintroduction en Wallonie.
Les quatre CHE décrites et analysées dans ce dossier fonctionnent toutes au fil de l’eau mais
dans des configurations et avec des débits d’équipement différents (voir tableau) :
Rivière Localisation Type Turbine Débit max. Ouvrages de
Puissance m3/s % module franchissement à prévoir
Amblève Coo-Dérivation dérivation depuis Kaplan 6 40 échelle de montaison à Coo &
amont cascade 400 kW passe de dévalaison
Amblève Bressaix dérivation/barrage Francis 6 56 passe de dévalaison
Stavelot 110 kW
Amblève Moulin Piront dérivation/seuil Banki 2 56 passe de dévalaison
Ligneuville 57 kW
Amblève Turbine Maraite dérivation/seuil Francis (2) 4 111 passe de dévalaison
Ligneuville + Banki (1)
275 kW
L’évaluation des impacts piscicoles des CHE se limite à une approche très préliminaire
consistant à apprécier de manière théorique (par rapport à des modèles élaborés en France) les
ordres de grandeur des entraînements vers les turbines et des mortalités des populations
migratrices (surtout les anguilles argentées et les smolts de Salmonidés) attendues sur les
différents sites, compte tenu des caractéristiques connues des prises d’eau (grilles), des
turbines (Kaplan, Francis, Banki ; grandeur des roues, vitesse de rotation, débit turbiné), de la
taille des poissons et des possibilités de dévalaison par une voie autre (déversoir de barrage,
exutoire de dévalaison) que le passage dans les turbines.
Partant de ces premiers résultats, le rapport détaille les actions à entreprendre sur chaque site
hydroélectrique pour le rendre moins pénalisant pour les poissons migrateurs en dévalaison et
dans certain cas, en montaison comme à la cascade de Coo. Il propose aussi quelques
recommandations générales applicables à l’évaluation objective de l’impact piscicole de tout
site hydroélectrique et à l’atténuation de cet impact. Ainsi, en matière biologique et piscicole,
il apparait prioritaire de mettre en place des programmes d’études permettant : i) de
caractériser qualitativement (taille des poissons et périodicité des mouvements) et surtout
quantitativement (effectifs numériques et biomasse) les migrations de dévalaison des
principales espèces cibles dans les cours d’eau concernés des zones à ombre et à truite et ii)
d’estimer les mortalités réelles des poissons dans les différents types d’installation de
production d’hydroélectricité.
Mots clés : Amblève, poissons migrateurs, comportement de dévalaison, hydroélectricité, mortalité dans les
hydroturbines, anguille européenne, saumon atlantique