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Revue de presse
Revue de presse
(âge moyen : 70 ans). La période
écoulée depuis le diagnostic était de
moins de 2 ans pour 57 % des patients,
de 2 à 10 ans pour 31 % d’entre-eux et
de plus de 10 ans pour les 12 % restants.
Presque tous les patients (98 %)
étaient traités par la L-dopa, dont les
effets secondaires habituels sont la
confusion, les hallucinations et l’in-
somnie. Les auteurs ont utilisé
l’échelle de dépression gériatrique
(GDS) et l’échelle d’insomnie de
Livingstone. Les résultats étaient
corrélés avec la qualité de vie,
mesurée avec l’échelle SF-36. Cet
instrument permet de mesurer huit des
domaines essentiels de la santé : fonc-
tionnement physique, rôle physique,
souffrance corporelle, état de santé
global, vitalité, fonctionnement social,
émotion et santé mentale. La préva-
lence de l’insomnie était de 80 %. Des
symptômes dépressifs modérés étaient
observés chez 47 % des patients et 5 %
des patients présentaient des symp-
tômes dépressifs sévères. Toutes les
dimensions de l’échelle de qualité de
vie étaient significativement altérées
chez les patients souffrant d’insomnie
ou de dépression. Une analyse de
régression linéaire permettait de
constater que la douleur et les symp-
tômes dépressifs étaient liés de
manière significative à l’insomnie.
Les variables les plus fortement reliées
aux symptômes dépressifs étaient l’in-
somnie et les perturbations physiques
fonctionnelles les plus importantes
(selon l’échelle de Hoehn et Yahr,
1967). L’insomnie et les symptômes
dépressifs ont donc une prévalence
élevée dans la maladie de Parkinson. Il
est important de prendre en compte
ces symptômes lors de l’évaluation
des patients, vu leur impact important
sur la qualité de vie de ces derniers.
Mots clés. Parkinson – Insomnie –
Dépression – Qualité de vie.
Psychose intrinsèque et
extrinsèque dans la
maladie de Parkinson
Amsterdam (Pays-Bas)
a maladie de Parkinson est une
pathologie neurodégénérative
progressive, induite par une combi-
naison encore mal élucidée de facteurs
génétiques et environnementaux à
l’origine d’un stress oxydatif, menant
directement ou indirectement à la
nécrose et à l’apoptose des neurones
dopaminergiques de la substantia
nigra en particulier. Des corps de
Lewy vont apparaître, comme consé-
quence de l’incapacité locale à gérer
les protéines endommagées. D’autres
systèmes de neurotransmission sont
affectés par la suite à des degrés
divers, notamment les systèmes
adrénergique, sérotoninergique et
cholinergique. Ces dégénérescences
diverses mènent à un ensemble de
perturbations motrices et non
motrices, la maladie de Parkinson. Les
signes et les symptômes directs et
indirects de la maladie de Parkinson
sont extrêmement invalidants pour les
patients, en particulier les plus âgés.
Parmi les facteurs intrinsèques, outre
les signes bien connus que sont les
anomalies motrices comme la bradyki-
nésie, l’hypokinésie, la rigidité et le
tremblement, il faut considérer les
problèmes liés à l’hypotension ortho-
statique, l’incontinence urinaire, l’im-
potence ainsi qu’aux anomalies
comportementales non motrices :
troubles de l’humeur, déficits cogni-
tifs, délires et hallucinations. Ces
symptômes sont provoqués par la
dégénérescence des cellules produc-
trices de dopamine dans la substantia
nigra et l’aire tegmentale ventrale, en
parallèle avec un délabrement des
systèmes noradrénergique (le locus
coeruleus), cholinergique (le noyau
basal de Meynert) et sérotoninergique
(les noyaux du raphé dorsal) (Wolters
E. Intrinsic and extrinsic psychosis in
Parkinson’s disease. J Neurol 2001 ;
248 (suppl. 3) : III/22-III/27). Vingt à
trente pour cent des patients peuvent
présenter des troubles de l’humeur
comme l’anhédonie, l’aboulie, de
l’anxiété et/ou des symptômes dépres-
sifs. Les symptômes extrinsèques,
induits par la pharmacothérapie, se
manifestent principalement par des
fluctuations de la réponse motrice, un
délire toxique et une psychose dopa-
minomimétique. Le délire toxique se
développe sur un laps de temps assez
court et tend à fluctuer tout au long de
la journée. Il est caractérisé par des
altérations de la vigilance, de l’agita-
tion, des difficultés d’attention et de
concentration et des altérations du
cycle veille/sommeil. Des distorsions
des perceptions, des craintes et des
idées de persécution sont également
souvent rencontrées. Le trouble
psychotique dopamino-induit se
caractérise par un délire avec manque
de coopération, un retrait émotionnel,
de la suspicion, l’hostilité et/ou des
hallucinations principalement visuelles,
avec perturbation du sens de la réalité.
Cette condition est observée chez
environ 20 % des patients. Au départ,
les hallucinations sont agréables et
amicales, avec des visions colorées et
souvent fragmentées de personnes ou
d’animaux familiers décédés. Par la
suite, les hallucinations peuvent
changer avec l’apparition d’insectes
effrayants, de rats et de serpents,
provoquant de l’anxiété et des attaques
de panique. Ce type d’hallucinations
est surtout présent chez les patients
âgés et présentant une démence. Les
déficits cholinergiques pourraient
jouer un rôle facilitateur important. Un
traitement adéquat des symptômes
psychotiques améliore considérable-
ment la vie des patients et des
personnes qui prennent soin d’eux.
Les antipsychotiques atypiques,
comme la clozapine, l’olanzapine et la
quetiapine ont prouvé leur efficacité
dans le traitement de la psychose
dopaminomimétique ainsi que pour la
démence à corps de Lewy. Les symp-
tômes psychologiques et psychia-
triques de la maladie de Parkinson
L