Les Genéchois militaires durant la seconde Guerre mondiale

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Mémoire de Genech - Cercle des souvenirs
Décembre 2013 - Feuillet n° 43
Les Genéchois militaires durant
la seconde Guerre mondiale
La mobilisation en 1939
Les jeunes Genéchois qui ont fait la guerre en 1939 – 1945 appartiennent à diverses catégories :
Les appelés, mobilisés dès la déclaration de guerre.
Les engagés, militaires par leur volonté personnelle, avant le 2 septembre 1939.
Cas particulier : les employés et ouvriers de la SNCF, très nombreux à Genech, sont «réquisitionnés sur
place».
Militaires français en 1939. Même équipement qu’en 1918.
Parmi eux, combien de prisonniers de guerre en juillet 1940 ?
Rappel chronologique
1er sept.1939
Invasion de la Pologne par les troupes allemandes
2 sept.1939
Mobilisation générale en France
3 sept.1939
10 mai 1940
22 juin 1940
Juin 1942
Déclaration de guerre du Royaume Uni et de la France à l’Allemagne
Invasion allemande de la Belgique et de la France
Armistice entre la France et l’Allemagne
Création du Service du Travail Obligatoire (STO)
Nov. 1942
6 juin 1944
Sept. 1944
Débarquement allié en Afrique du Nord; les Allemands occupent la zone libre
Débarquement allié en Normandie
Libération de presque tout le territoire national (poches de résistance allemandes en
Alsace et dans des ports : Dunkerque, Saint Nazaire, Royan…)
Nous ne disposons pas de la liste complète des Genéchois appelés et mobilisés en 1939, ni de la liste complète des prisonniers en Allemagne ou des mobilisés par les Allemands au titre du STO.
Blessés et convalescents, Hôpital de Montreuil sur mer, mai/juin 1940
Au premier plan, à l’extrême droite, Claire Deffontaines, genéchoise, infirmière à la Croix Rouge
affectée à l’hôpital militaire de Montreuil sur Mer le 02 septembre 1939
Genéchois sous les armes en 1939
Libération anticipée des prisonniers de guerre
Certains prisonniers de guerre ont été libérés dès le début de 1941 : les pères de 4 enfants et plus, les
frères aînés d’une fratrie de 4 enfants et plus, des agriculteurs, des fonctionnaires, des artisans. Ils gardent le statut de prisonniers de guerre et sont considérés comme étant «en congé de captivité».
En juin 1942 est mise en place «la relève»: pour le départ en Allemagne de 3 ouvriers spécialisés, un
prisonnier sera libéré. Les résultats de cette «relève» sont mitigés. C’est ainsi qu’un cultivateur prisonnier, Georges Ennique a pu revenir à Genech, «en permission» disait-on au village.
Mais la plupart des Genéchois qui ont été prisonniers de guerre en Allemagne ont été libérés seulement à
la fin de la guerre.
Quelques itinéraires
Charles Foutry, engagé, caporal chef en 1939 :
- Fait la campagne de France, 10 mai au 3 juin 1940, réussit à échapper à l’encerclement dans la poche
de Dunkerque,
- Revient combattre en France
- Fait prisonnier le 28 juin 1940 à Saint Lô
- Prisonnier de guerre en Allemagne au stalag XII A à Limbourg à partir du 24 novembre 1940 puis à Hambourg
- Rapatrié le 8 mai 1945
Un autre Genéchois, Cyrille Laurent a épousé une Polonaise en zone annexée par l’Allemagne et a fondé
une famille. Il est rentré en France plusieurs années après la guerre, le premier et seul. Son épouse et ses
deux enfants l’ont rejoint quelque temps plus tard.
Un combattant de la France libre
Témoignage de Geneviève Knockaert – Duvinage : « Henri Duvinage est parti en 1941 pour la France
Libre. Il a traversé la France en vélo avec Frantz Deltour et a rejoint les « Forces Françaises Libres » à Rabat (Maroc, protectorat français). Un jour, dans une rue de Rabat, il croise un militaire dont la tête lui
est connue. Il s’approche et reconnaît un autre Genéchois, Henri Catillon, militaire de carrière dans
les « Forces Françaises libres». On peut imaginer que ces deux Genéchois ont bu, à Rabat, un bon coup à
l’occasion de leurs retrouvailles.
Henri Duvinage a participé ensuite au débarquement des troupes franco-américaines en Provence, le 15
août 1944.
Au stalag
Les jours sont longs au stalag. Bien des prisonniers vont travailler dans des fermes allemandes.
Pour rompre la monotonie du stalag, des troupes théâtrales et des chorales religieuses sont créées et
des représentations théâtrales données (par exemple la trilogie de Marcel Pagnol, Marius, Fanny, César).
Des sorties sont autorisées pour certains prisonniers à qui est délivré un Ausweis restrictif : « L’entrée des
magasins, des restaurants, des lieux de divertissement, des églises, des cinémas et des gares est défendue » (« Ausweis pour Prisonnier de guerre français travailleur » délivré à Charles Foutry le 4 août 1942 à
Hambourg par le Major kompanieführer).
Reischsporthal en 1942, lieu de représentation théâtrale par des prisonniers de guerre français
Un Genéchois réfractaire au STO
Voulant échapper au STO, certains Genéchois, ont rejoint les « Forces Françaises de l’Intérieur » (FFI)
c'est-à-dire les maquis. Henri Debuchy fut un jour convoqué au titre du « Service du Travail Obligatoire »
(STO) rue Négrier à Lille. Les Français convoqués par le STO savaient qu’ils allaient être envoyés travailler
en Allemagne, le but du STO étant de remplacer les ouvriers allemands mobilisés en grand nombre à partir du tournant de la guerre en 1942. Ceux qui se rendaient en Allemagne au titre du STO participaient
donc, nolens volens, à l’effort de guerre allemand.
Henri Debuchy ne se rendit pas rue Négrier. Il se cacha dans des fermes, notamment dans la ferme de
Bertie Pette (actuelle ferme Lejeune). Un jour, une de ses tantes apprend, à Lille, qu’il y aura une vérification des identités à Genech. Elle se précipite à Genech, à vélo, afin de le prévenir. Le jour du contrôle des
identités dans les maisons de Genech, il se cacha dans un tas de pommes de terre et ne fut pas découvert.
Selon certains témoignages, « le fermier ne voulait pas le prendre chez lui du fait qu’il n’était pas en règle.
Il a répondu : Alors j’irai chez les FFI».
Plusieurs autres Genéchois ont été réfractaires au STO. On connait l’identité de l’un d’entre eux, Louis
Bauwens, réfractaire à partir du 7 juillet 1943, devenu ensuite membre du Réseau de résistance Sylvestre, comme d’autres genéchois (voir Feuillet n° 5 Genech brûle – t- il ?). Il fut membre, après guerre, de
la Confédération Nationale France Combattants, carte n° LR1450.
Le retour des prisonniers
« On disait « un prisonnier revient aujourd’hui au train de.. heure. » La nouvelle se propageait et les Genéchois allaient l’accueillir à la gare ».
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Texte de Jean-Michel Lambin à partir des témoignages des membres du Cercle des Souvenirs.
Cercle des Souvenirs : Charly Renou, Brigitte Renard, Nadé Lemaire, Jean-Michel Lambin, Roland Carlier, Fernand Leclercq, Marie-Louise Debuchy, Emilienne Leclercq, Charles Dillies,
Iconographie : Nadé Lemaire.
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