Ill
l'influence du niveau de pollution de la glace, différentes valeurs de
conductivité d'eau de congélation ont été utilisées. L'effet de la présence
d'une couche quasi-liquide sur la surface de glace a été aussi étudié en faisant
varier la température. Des paramètres tels la tension et le champ d'apparition
des streamers, la durée de la décharge et la vitesse de propagation des
streamers ont été analysés. Les courants associés aux streamers ont été
mesurés pour étudier l'effet de la présence de charges surfaciques sur le
développement de la décharge. Les investigations ont été aussi parallèlement
effectuées en absence de glace (cas de l'air) pour comparer les caractéristiques
des streamers dans ces conditions avec celles en présence de surface de glace.
Les résultats obtenus ont montré que la présence d'une surface de glace
dans l'intervalle des électrodes modifiait considérablement les caractéristiques
d'amorçage et de propagation des streamers. Il a été noté que l'augmentation
de la conductivité de l'eau de congélation ou de la température induisait une
réduction du champ d'apparition des streamers et accentuait leur vitesse de
propagation. Ces observations ont été attaches à l'existence sur la surface de
glace d'une couche quasi-liquide, dont les propriétés physiques et électriques
sont très favorables au développement rapide des streamers. Cependant pour
une glace faiblement polluée, les caractéristiques des streamers étaient
comparables à celles dans
l'air.
Dans ce cas la décharge pouvait d'ailleurs se
propager entièrement ou partiellement dans
l'air,
loin de la surface de glace.
D'autre part, en présence de glace, les enregistrements de la caméra ont
montré que la taille des couronnes était plus faible que dans
l'air.
De plus,
contrairement au cas de
l'air,
la décharge pouvait s'amorcer dans la zone
centrale de l'intervalle, loin des électrodes, et se compléter avec l'apparition
d'un streamer indépendant dans la région de la cathode. Les charges déposées
sur la surface de glace avant le début de la propagation
ont
justifié l'existence
de tels phénomènes. En évaluant leur influence sur la distorsion du champ
tangentiel, il a été établi qu'elles contribuaient à l'augmentation de la vitesse
des streamers plus largement que la permittivité de la glace. L'analyse des
mécanismes physiques intervenant dans le développement des streamers a
permis de montrer aussi qu'en présence de surface de glace, les ionisations
dues au champ du tangentiel intense en tête du streamer sont plus abondantes
que les photo-ionisations dans
l'air.
Cette analyse a permis largement
d'expliquer les niveaux de vitesses mesurées en présence de surface de glace
ainsi que les observations sur l'aspect physique des streamers.