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- Motion commune SNPTAS-CGT et SYAC-CGT des Bouches-du-Rhône du 7 avril 2011
10-04-2011
En ce début d'année 2011, le gouvernement et le patronat sortent l'artillerie lourde pour achever la casse du service public
d'État et le remodelage de la puissance publique, afin de l'adapter aux seuls critères du marché et de la finance.
Il faut mettre un coup d'arrêt et la CGT a décidé de lancer un processus d'action inscrit dans la durée. Le 7 avril est un temps fort
dans ce processus.
Le gouvernement a imposé la RGPP 1 puis 2 avec les conséquences désastreuses pour tous les services et les agents – sur la
période 2008/2010 100 000 emplois ont été supprimés dans la fonction publique. Par déclinaison, les différents ministères
engagent des études sur les perspectives Ressources Humaines à l'horizon 2013 en détaillant chaque mission réalisée par les
directions générales ministérielles pour « rationaliser » (traduire : supprimer) les effectifs.
Dans ce cadre, il est mis en avant les différentes missions supprimées par décision politique ou celles devant l’être face à
l’insuffisance d’effectifs ou à l’impossibilité de recruter à la hauteur des besoins sollicités par les directeurs régionaux et
départementaux. Beaucoup de décideurs considèrent que ces baisses d’effectifs imposées d'une façon dogmatique sont bêtes et
méchantes.
Par exemple, 10 000 ETP ont déjà été redéployés suite aux décisions prises précédemment – suppression de l’ingénierie
publique concurrentielle, transfert des parcs, réforme maritime, etc. - Pour l’instant, aucune mobilité forcée officielle n’a
été exigée pour les agents même si nous pouvons constater des pressions certaines. Ainsi, le personnel se trouve
souvent en difficulté lorsque son service est délocalisé.
L’article 7 de la loi dite « mobilité » concernant la réorientation professionnelle n’a pas encore été mis en application et
nous devons continuer à le combattre. La CGT a toujours dénoncé cette logique comptable et dévastatrice à la fois pour le
service public et pour le personnel.
Dernièrement, à l’occasion de la présentation de ses vœux à la presse, le lundi 17 janvier, le ministre du budget et de la fonction
publique, François Baroin, a confirmé que la politique de non-remplacement d’un départ sur deux dans le secteur public se
poursuivrait au rythme de 100000 départs non remplacés sur la prochaine période triennale – 2011/2013 – et que les ministères
comme le nôtre pouvaient encore dégager des marges de réduction d’effectifs.
C'est un véritable plan social que subissent les agents de la Fonction publique ! 100 000 suppressions de postes c'est aussi 100
000 chômeurs de plus dans une période où de plus en plus de travailleurs sont confrontés au chômage et à la précarité.
François Baroin a précisé que « les diminutions d’emploi n’avaient pas d’impact négatif sur la qualité » du service public rendu aux
citoyens !!!! Chacun peut déjà en juger, mais cet affichage est coupé des réalités dans les services ministériels et interministériels et
les conséquences sont catastrophiques.
La baisse des effectifs ne sert donc pas à faire des économies, elle vise à casser le service public tel que nous le connaissions pour
transférer au secteur privé le maximum de missions publiques. Alors que le gouvernement fait des cadeaux fiscaux énormes aux
plus riches, et accentue fortement les déficits publics, il casse le service public. Ceci sous prétexte de faire des économies alors
que le coût de la baisse des effectifs (400 millions d'euros après les mesures catégorielles) est dérisoire au regard du budget de
l'Etat. Cela entraîne en revanche un coût énorme à notre société de plus en plus destructurée alors que celle-ci a un énorme besoin
de services publics.
Plus que jamais, les fonctionnaires et les agents non titulaires sont attaqués de toutes parts :
●Pour la première fois : gel des salaires en 2011 et mise à l’étude de sa prolongation jusqu’en 2013, accentuant la perte déjà
subie de pouvoir d'achat de 10% en 10 ans. En 2011 cette baisse est amplifiée par l’augmentation des cotisations retraite ;
●Généralisation du salaire au mérite par la mise en place de Prime de Fonction et de Résultats (PFR) ;
●Casse du statut de la fonction publique allant jusqu’au dépôt d’un projet de loi par l’UMP, visant à restreindre le statut aux
seuls agents des services dits régaliens ;
●Gestion du personnel catastrophique,
●Suppression des missions, donc difficultés pour dérouler un parcours professionnel choisi;
●Absence de transparence dans les prises de décisions administratives ;
●Dysfonctionnements importants dans les missions support, entrainant notamment des paiements erronés dans les salaires
des agents, à cause d'un logiciel non adapté et non testé avant sa mise en application ;
●Managements catastrophiques entrainant la souffrance au travail ;
●etc.
Tout cela a des conséquences graves dans l’utilité sociale et économique de notre travail avec perte de repères et de sens