Se dégagent néanmoins diverses méthodes selon les Ecoles :
Exégèse du Coran et de la Sunna, sens normal des mots
Consensus : des Savants s’accordent sur une interprétation du Coran
Analogie : Prohibition du vin, non parce que c’est du vin mais car il enivre, or, « tout
ce qui enivre est interdit »
Hanéfites, Malékites et Shaféites admettent l’exégèse, le consensus et l’analogie. En revanche,
les Habalites (Wahabit) ne tolèrent que l’exégèse, courant plus rigoureux, plus extrémiste.
III – Les berceaux de la civilisation musulmane à partir du XIII° siècle
En 1249, l’effort d’interprétation (Ijtihad) s’essouffle et il ne faut que se cantonner à gloser,
répéter ce qui a été énoncé et répandu par le passé. Les doctrines se figent et ne seront que
commentées. C’est alors la fermeture des portes de l’Ijtihad, fin de l’âge classique de l’Islam
auquel succède une nouvelle image, une renaissance, un nouvel âge avec les Ottomans, Turcs
qui occupent Constantinople (Byzance, Istanbul)
A. La Codification ottomane du XVI° siècle : apogée et décadence
La Codification avec l’Empire Ottoman, au sens du Code Napoléon, surgit dès le début du
XVI° siècle avec le Sultan Suleyman le Magnifique, Suleyman le Codificateur (1520-1566).
Apogée de l’Empire qui siège à Vienne (Autriche) en 1555.
Il adopte les lois quanounnaïme, du grec canon, règle de droit ecclésiastique et adopte deux
codes assemblant les règles de droit pénal, détachées du droit musulman, de la procédure
civile et pénale. Seul le statut personnel (droit de la famille) échappe à cette codification.
Règles de droit positif, ces codes ont une autorité de par leur particularité : le souverain sort
totalement de la logique du droit musulman et rompt ainsi avec l’association du droit et du
religieux. Semblant de séparation du civil et du religieux ?
Cette expérience, bien que source de modernité juridique à raison de la rupture avec le droit
religieux, la laïcisation du droit, est rapidement avortée car l’histoire n’en a pas voulu ainsi.
L’Empire Ottoman décline dès le XVII° siècle accompagné de l’abrogation pure et simple des
lois positives qu’il avait instauré dans un esprit novateur de laïcité.
En juin 1696, Mustapha II abroge les quanounaïme et rejette toute loi contraire à la Charria,
droit musulman. Le violent retour à l’orthodoxie maintenu jusqu’à la fin du XVIII° siècle
souligne l’avortement et l’échec de la tentative de modernisation entreprise par Suleyman le
Magnifique.
B. Des réformes précoloniales à la décolinisation : XIX° et XX° siècles
1. Les réformes précoloniales : Début du XIX° siècle
Trois pays notamment voient naître un courant de réformes aux prémices du XIX° siècle,
rompant avec l’orthodoxie connue par le monde musulman pendant plus de deux siècles :
Empire Ottoman, Egypte et Tunisie rétablissent un droit positif non plus dicté par la toute