![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/b9c2ce8b0b7b2645a0adf3e26a827a60/1/000082164.htmlex.zip/bg2.jpg)
2
Le système verbal revêt une importance déjà signalée par Port-Royal (1669). En effet,
Arnaud et Lancelot qualifient le verbe comme l’expression privilégiée de la pensée.
Lalaire L. (1989 :14) revient sur la prépondérance qu’accorde cette institution à la
catégorie du verbe : « Mais le verbe apparaît déjà l’élément essentiel de la phrase : c’est
lui qui permet l’expression d’un jugement. » On en déduit que toute phrase, par le
truchement verbe, reflète une pensée et constitue, par ricochet, une proposition, terme
emprunté à la logique. A la suite de la linguistique cartésienne, la grammaire générative
et transformationnelle a pu formaliser ainsi les opérations de l’esprit par la formulation
de la phrase noyau (P SN + SV) où la structure de la proposition se ramène
au sujet (ou thème), et au verbe (ou prédicat). Mais il ne s’agit que de la structure sous-
jacente qui fonde toute interprétation sémantique dans le discours. En structure de
surface, l’expression de la pensée se conçoit difficilement sans le verbe. Or, en français,
certaines réalisations de discours
se passent du verbe au point d’en faire une catégorie
facultative dans l’acte de communication. Ceci suppose que l’organisation abstraite, en
structure profonde, ne transparaît pas toujours à l’énoncé effectif en structure
superficielle. Les transformations linguistiques appliquées aux modalités d’énonciation
y sont pour une large part. Dès lors, quelles sont les propriétés morphosyntaxiques qui
font du verbe un constituant indispensable à la phrase? Comment se manifestent les
relations du verbe avec les autres constituants dans les différents types de phrase?
Sémantiquement, le verbe se traduit comme un prédicat qui affecte le sujet qui peut être
un pronom ou un GN en position de thème. Comment expliquer la relation de
dépendance du sujet /GN et d’autres arguments dans l’énoncé verbal ? Notre objectif
est, non seulement, de décrire les propriétés linguistiques qui font du verbe l’unique
constituant obligatoire de la phrase de base (P) qui se réalise selon différentes modalités
d’énonciation. Notre hypothèse est que les propriétés verbales traitées en termes de
« valence » et de « dépendance » dominent les relations syntagmatiques dans la phrase.
Sous l’inspiration de la grammaire générative et transformationnelle et de la théorie
dépendentielle, l’étude s’organise en description du SV dans les types énonciatifs de
phrase et en analyse paradigmatique et syntagmatique.
1. La structuration du syntagme verbal
Il s’agit des énoncés averbaux