-Mais notre enfant objecta-t-il, le visage tendu.…
-Notre enfant peut naître sur la Lune aussi bien que sur la Terre, déclara-t-elle. Et hésitante, elle
ajouta :
-Si tu me laisses ici, Victor Corvo me trouvera et me forcera à lui dire où vous êtes allés.
-C’est vrai, Roger, intervint la voix froide et incisive du Cerveau. Nous devons prendre Elaine
avec nous.
-Si nous le devons, nous le ferons, dit Newton résigné, son le visage était profondément troublé.
Mais c’est un endroit terrible pour emmener quelqu’un que l’on aime, et pour y faire naître son la
naissance de notre enfant…
Dix semaines plus tard, Newton, Elaine et Simon Wright – un homme, une femme et un
cerveau – naviguaient secrètement vers la Lune dans un grand vaisseau surchargé d’équipements
scientifiques et de provisions.
Sur le satellitea Lune, sous la surface du cratère de Tycho, ils construisirent leur demeure
souterraine. Là, un fils naquit bientôt, un garçon aux cheveux roux que ses parents l’homme et la
femme appelèrent Curtis.
Et là, dans le laboratoire isolé de la demeure lunaire, quelques temps après, Newton et Simon
Wright créèrent leur première créature vivante artificielle, un puissant robot de métal.
Grag, puisque tel était son nom, faisait plus de deux mètres de haut, il avait une silhouette
humaine, massive, métallique, et des membres d’une force incroyable. Il avait des oreilles et des yeux
photoélectriques super-sensibles, et un cerveau composé de neurones métalliques qui lui
procuraientourvoyaient une intelligence suffisante pour parler, travailler, penser et ressentir des
émotions primitives.
Mais bien que Grag, le rRobot, se montra un serviteur loyal et fidèle, sa personnalité ne suffisait
pas à satisfaire Newton. Le biologiste réalisa que pour rendre la vie plus humaine, il devrait la créer à
partir de chair et non de métal. Après plusieurs semaines de travail, ils fabriquèrent une seconde
créature artificielle, un androïde fait de composantschair synthétiques.
Ils appelèrent cet homme artificielsynthétique, Otho. C’était une créature humanoïde
caoutchouteuse dont la chair blanche comme la mort avait été modelée pour ressembler à de la chair
humaine, mais dont la tête chauve au long visage crayeuxblanc et aux yeux verts bridés, et et dont
l’incroyable célérité de ses réactions mentales et physiques, rendaientétaient pratiquement inhumaines.
Ils remarquèrent vite qu’Otho, l’hHomme sSynthétique, apprenait bien plus rapidement que le robot,
Grag.
-L’éducation d’Otho est finie, déclara un jour Newton un jour, ses yeux exprimaient son
triomphe. Maintenant nous pouvons retourner sur Terre et montrer ce que nous avons fait. Otho sera
le premier de toute une race d’androïdes qui bientôt serviront l’humanité.
Le visage d’Elaine s’illumina de joie.
-Retourner sur Terre ! Mais le pouvons-nous, alors que Victor Corvo y est encore ?
-Corvo n’osera plusas nous ennuyer, puisque nous y revenonsretournons en tant que suprêmes
bienfaiteurs de l’humanité, dit son époux, confiant.
Il se retourna sur les deux êtres inhumains.
-Grag, ordonna-t-il, Otho et toi et Otho, sortez retirer le camouflage rocailleux du vaisseau.,
aAinsi nous pourrons commencer à le préparer pour notre voyage de retour.
Quand l’immense robot de métal et l’androïde caoutchouteux furent partis dans les sas de
décompression vers la surface lunaire, Elaine Newton amena son fils dans le grand laboratoire.
Elle désigna l’espace étoilé à travers le magnifique dôme de verrite. Là, au milieu des étoiles
scintillait l’énorme sphère bleue et nuageuse de la Terre, à demi-ombragée.
-Regarde, Curtis, dit-elle au bébé, heureuse. C’est là que nous allons, sur la Terre que tu n’as