Stratégie et Plan d’Actions National
pour la Diversité Biologique du Maroc, 2016-2020
« … Alléger les pressions sur les ressources naturelles, cest préserver l’équilibre des écosystèmes,
objectif pour la réalisation duquel notre pays est résolument engagé à travers la restauration de
nos ressources forestières et de la diversité biologique, et la lutte contre la dégradation des sols, les
érosions, l’ensablement et la désertication, de sorte à conserver et développer nos capacités de
production et de renouvellement de nos ressources naturelles. .. ».
Extrait du Discours de Sa Majesté
le Roi Mohammed VI, que Dieu le
Glorie, adressé aux participants à
la rencontre internationale sur les
changements climatiques du 16
octobre 2009.
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La dégradation de la biodiversité est un enjeu préoccupant du
21ème siècle. La biodiversité et les écosystèmes contribuent à
fournir aux humains des biens et des services essentiels dont la
valeur est au mieux sous-estimée, au pire non appréciée.
En effet, toutes les évaluations montrent que le rythme de
dégradation de la biodiversité continue de s’accroître d’une
manière inquiétante. Ainsi, au cours des cinquante dernières
années, l’homme a modié les écosystèmes plus rapidement et
plus profondément qu’il ne l’avait jamais fait auparavant.
Notre planète se réchauffe et le doute ne semble plus permis. Les activités humaines en sont en grande
partie responsables. Si les émissions de gaz à effet de serre devraient se poursuivre à un rythme identique
ou supérieur à celui actuel, on doit inéluctablement s’attendre à d’inquiétants changements au niveau des
services écosystémiques dans les prochaines décades.
Aujourd’hui, de nombreux systèmes écologiques et sites naturels sont impactés négativement par les
changements climatiques le seront inévitablement, alors qu’ils sont de par les services de leurs différents
écosystèmes vitaux pour le ravitaillement et la reproduction des espèces migratrices lors de leurs périples
migratoires périodiques.
Tout le monde s’accorde que si la pêche, l’aquaculture et l’agriculture contribuent de façon signicative
à la sécurité alimentaire, il n’en demeure pas moins que ces activités restent tributaires de la santé et
de l’équilibre des écosystèmes aquatiques et terrestre. Le changement climatique modie la répartition et
la productivité des espèces marines et d’eau douce et affecte les processus biologiques et les réseaux
trophiques. Ladaptation des systèmes agricoles au changement climatique est un dé d’autant plus
pressant que les impacts du réchauffement de la planète mettent à mal les efforts déployés dans la lutte
contre la faim.
Le réchauffement climatique fait peser de fortes incertitudes sur la sécurité alimentaire et, par même,
sur les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables. Il influe également sur les maladies
à transmission hydrique et celles véhiculées par les insectes et les gastéropodes. Laugmentation des
températures et les aléas des précipitations allongeront la saison de transmission de certaines grandes
maladies à transmission vectorielle et modieront sans conteste leur répartition géographique.
À moins d’agir de façon urgente et coordonnée, cette situation hypothèque le bien-être et le développement
des générations futures. Il faut donc assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et
des services écosystémiques. Lénorme dé consiste ainsi à inverser le processus de dégradation des
écosystèmes malgré des besoins toujours croissants. Cela nécessite des changements importants au
niveau des politiques, des institutions et des modes de consommation.
Devant ce constat, la dixième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique
(CDB), tenue en octobre 2010 à Nagoya, au Japon, a adopté un Plan stratégique révisé et actualisé pour la
conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, pour la période 2011-2020.
Avant-Propos
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Considérant que la biodiversité nationale joue un rôle socio-économique de premier rang, notamment auprès
des populations les plus démunies et que de nombreuses espèces endémiques sont aujourd’hui gravement
menacées (le phoque moine, l’ibis chauve, le corail rouge, le mérou de la Méditerranée, ...), le Royaume du
Maroc s’est engagé dans ce processus à travers la révision de sa Stratégie et de son Plan d’Action National
pour la Biodiversité (SPANB). Cette stratégie révisée a pris en compte le plan stratégique 2011-2020 de la
CDB et les objectifs d’Aichi, tout en intégrant les spécicités nationales et les stratégies sectorielles en cours
de mise en œuvre.
Le projet de révision de la SPANB, réalisé avec l’appui du PNUD et du GEF, a mobilisé l’ensemble des parties
prenantes clés dans le domaine de la biodiversité. Ainsi, pour assurer la cohérence de la stratégie et la
mobilisation des acteurs, un comité de pilotage a été déni, celui-ci s’est appuyé sur la structure du Comité
National de la Biodiversité. Ce comité a permis de mobiliser plus de 370 personnes dans la conception de la
stratégie et son plan d’actions à travers 11 ateliers nationaux et régionaux. La révision de la SPANB a abouti
à deux rapports nationaux qui ont été revus par un comité de pairs experts auprès de la CDB.
La stratégie révisée représente un cadre important pour les politiques publiques, ainsi que pour l’action
de communication sur les enjeux de la biodiversité, et de sensibilisation du grand public, notamment la
population locale, qui est à la fois dépositaire et tributaire des services rendus par les écosystèmes.
La réussite de la mise en œuvre de la stratégie et du plan d’action nationaux révisés pour la biodiversité est
un véritable dé, et tous les acteurs sont tenus d’y contribuer, chacun à son niveau. Son succès requiert
l’adoption commune d’une approche innovante, qui s’inscrit dans l’esprit de la nouvelle Constitution et de
la dynamique de la gouvernance moderne du Maroc, qui vise, entre autres, à intégrer la biodiversité dans le
développement local, régional et national.
Une telle approche est à même de réussir le passage vers une stratégie fédératrice qui associe l’ensemble
des parties prenantes en capitalisant leurs actions, en favorisant leur implication et leurs partenariats et en
stimulant les actions transsectorielles.
Un ensemble de dés que l’on se doit de relever, tous ensemble, pour garantir une durabilité conséquente à
notre patrimoine vivant.
Madame Hakima El Haite
Ministre déléguée chargée de l’Environnement
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