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La dégradation de la biodiversité est un enjeu préoccupant du
21ème siècle. La biodiversité et les écosystèmes contribuent à
fournir aux humains des biens et des services essentiels dont la
valeur est au mieux sous-estimée, au pire non appréciée.
En effet, toutes les évaluations montrent que le rythme de
dégradation de la biodiversité continue de s’accroître d’une
manière inquiétante. Ainsi, au cours des cinquante dernières
années, l’homme a modié les écosystèmes plus rapidement et
plus profondément qu’il ne l’avait jamais fait auparavant.
Notre planète se réchauffe et le doute ne semble plus permis. Les activités humaines en sont en grande
partie responsables. Si les émissions de gaz à effet de serre devraient se poursuivre à un rythme identique
ou supérieur à celui actuel, on doit inéluctablement s’attendre à d’inquiétants changements au niveau des
services écosystémiques dans les prochaines décades.
Aujourd’hui, de nombreux systèmes écologiques et sites naturels sont impactés négativement par les
changements climatiques où le seront inévitablement, alors qu’ils sont de par les services de leurs différents
écosystèmes vitaux pour le ravitaillement et la reproduction des espèces migratrices lors de leurs périples
migratoires périodiques.
Tout le monde s’accorde que si la pêche, l’aquaculture et l’agriculture contribuent de façon signicative
à la sécurité alimentaire, il n’en demeure pas moins que ces activités restent tributaires de la santé et
de l’équilibre des écosystèmes aquatiques et terrestre. Le changement climatique modie la répartition et
la productivité des espèces marines et d’eau douce et affecte les processus biologiques et les réseaux
trophiques. L’adaptation des systèmes agricoles au changement climatique est un dé d’autant plus
pressant que les impacts du réchauffement de la planète mettent à mal les efforts déployés dans la lutte
contre la faim.
Le réchauffement climatique fait peser de fortes incertitudes sur la sécurité alimentaire et, par là même,
sur les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables. Il influe également sur les maladies
à transmission hydrique et celles véhiculées par les insectes et les gastéropodes. L’augmentation des
températures et les aléas des précipitations allongeront la saison de transmission de certaines grandes
maladies à transmission vectorielle et modieront sans conteste leur répartition géographique.
À moins d’agir de façon urgente et coordonnée, cette situation hypothèque le bien-être et le développement
des générations futures. Il faut donc assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et
des services écosystémiques. L’énorme dé consiste ainsi à inverser le processus de dégradation des
écosystèmes malgré des besoins toujours croissants. Cela nécessite des changements importants au
niveau des politiques, des institutions et des modes de consommation.
Devant ce constat, la dixième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique
(CDB), tenue en octobre 2010 à Nagoya, au Japon, a adopté un Plan stratégique révisé et actualisé pour la
conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, pour la période 2011-2020.
Avant-Propos