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au
tant
que des
raisons
de "
veiller"
sur la Tunisie el de soupçonner
dans
les
dernières
décenni
es
du
sièc
le
une
connivenœ
turco
-germanique .
•
LA
1.01
DU
SABRE
Pend
ant
une
vingtaine
d'années,
gouvern
eurs
et
généraux
turcs
s'emploient
Îl
fai re recon
naitre
leur
auto
rité
au delà de Tripoli
ct
de Bengha
zi
Ol!
le
débarqu
ement
de le
ur
s soldats a été
acœplé.
Ce
rt
es la
so
uv
e
rain
eté
du sul
ta
n
n'est
pas
contestée,
et
encore moins
sa
mi
ssion religieuse, mais les marques
e
ff
ectives de soumission
sont
refusées
au
delà des villes cô
tière
s
et
des aggl
o-
mé
r
ations
rurale
s de la Jeffara. La force
est
employée à la tur
que:
les colonnes
de réguliers.
Turcs
et
Couloughlis.
usent
du s
abre,
du
fu
sil
ct
du
canon,
brûlent
récol
tes
et villages, s'e
mparent
d'otages,
empalent
et décapitent.
exposant
par
dizaines lcs têtes coupées.
L'us
Hge
de la force démontre la résolution du
maître
et
l'irréversibilité de
la situation. Il s'accompagnent d'une pratique diplomatique subtile qui dissocie
les insoumis. La c
orruption,
la peur, l'ambition personne
ll
e o
nt
leur rôle. En fait,
les
Ottomans
savent
depuis le XVI' siècle jouer l'unité du pouvoir central co
ntre
les divisions irrêductibles d'une société
toujour
s marquée
par
les invasions
u
arabes»
et
la superposition d'une société
"bédouine
»,
avec ses valeurs
guerri
ères
à
une
société agricole.
d'autant
plus
résistante
que
dan
s le Jebel
Ncfousa, le fait mo
ntagnard
se co
nf
ond avec lc refuge ibadite. H
iérarchies
ethniques
et
sociologiques démultipliécs que
traverse
verticalement
et
de
manière irréductible, la coupure des çoffs.
Contre
les trois chefs
ct
a
ra
bes"
qui
incarn
ent
la résistance. Ics
Turc
s ne
manquent
ni d
'ato
uts ni d'auxiliaires.
Li
béré
par
l'affermissement
de
la Porte, Ahmed Pa
cha.
le co
mmandant
en
chef.
sû
r de l'appui d'Osman Agha de Misu
rata
. frappe d·abord à l'articulation
du dispositif adverse
et
élimine Mr
aict
de T
arhuna.
En 1842, Abd el Cclii,
chef
d
cs
Oulad Sliman redoutés des
Syrtes
au
Bornou
est
s
urpr
is
et
décapité
ainsi
que tous les chefs de
sa
tribu. La route du Fezzan, et donc du Tc
had
est
désormais ouverte. Un Qaïmakam
es
t no
mm
é à
Mour
zo
uk
oû s'installe
un
vice·consul britannique.
A I"ouest,
Ghouma
el Mahmoudi négocie. sé
journ
e à Tripoli d'oû
il
est
exilé.
fin 184
2,
à Trébizonde. Ahmed
Pacha
éc
ra
se le soulèvement que suscite ce
tte
déloyauté, implante
un
Qaimakam
dans
le
Djebel, lève un impôt régulicr en
remplacement des donatives, lance
une
colonnc s
ur
Ghadâmes occupée en
1843.
En 1847, un
dernier
soulèvemc
nt
exige pour
être
brisé
4000
réguliers,
6000
auxiliaires, 8
canons
et un co
nv
oi de 1
500
chameaux.
Ghouma
en
1854
réap·
paraît
; mais la lassitude de ses
partisans.
laminés depuis dix ans, J'emporte
sur
la fidélité de quelques irréductibles. Après
quatre
ans
d
'errance
dans
le
Sud·algérien
et
le Sud-tunisicn, oû il refuse un asile d'exil.
Ch
ouma revient
mourir
en héros
et
entrer
dans
la légende.
Il
a fallu douze
ans
aux Turcs pour bri
ser
l
es
derniers
grands féodaux issus
de l'épopée hilalienne ... pour longtemps. sinon po
ur
toujours. Celte évolution
n'a
de sens que replacée
dans
un contexte
inter
na
tional
que
perçoivent
par
faitement